Journal Nouvelle libre et test des traducteurs automatiques.

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6
23
mai
2024

Cela fait un bon moment maintenant que je n’ai plus partagé mes forfaits (enfin mes écrits) ici. Pas que je ne le souhaite pas, (je publie toujours en CC), mais je suis tout de même fortement hors-sujet.

Toutefois, j’ai ici un lien plus informatique. Je travaille dans une école anglophone, et j’ai donc régulièrement reçu des demandes de traduction. Mais c’est très difficile. J’ai donc décidé d’essayer les logiciels de traduction automatique. Dans le cas présent Deepl. Le résultat est impressionnant. J’ai bien fait quelques ajustements par la suite, mais avec un outil de ce type, j’envisage même de traduire certain de mes romans.

Les commentaires de mes collègues natifs sont positifs (au moins sur la traduction), ils ne relèvent que quelques problèmes significatifs. Cependant, ils sont anglais ou américains et n’ont pas tendance à proposer des commentaires négatifs. Vos commentaires sont donc aussi les bienvenus, aussi bien sur le texte que sur la traduction.

Si vous avez de l’expérience sur la traduction automatique, on peut aussi ouvrir le sujet. Pour ma part, la méthode a été la suivante:

  1. Définir un certain nombre de mots pour lesquels la traduction est figée (c’est le cas de noms de personnages, de lieux… qui peuvent avoir un sens ou que je souhaite gardé en l’état.
  2. Lancer la traduction automatique sur l’ensemble du texte (la traduction par morceau est moins efficace car le style ou les choix de vocabulaire peuvent changer d’une partie à l’autre.
  3. Refaire une lecture pour rechercher les contre-sens (j’en ai toujours trouvé quelque uns, surtout dans les parties les plus littéraires.
  4. Refaire une lecture pour ré-enrichir le vocabulaire, les synonymes en Français tendant à être traduits tous avec le même mot.

Voici donc le texte en Français, ou le PDF et le texte en anglais, ou le PDF.

  • # La version française

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

    Je ne peux pas juger de la qualité de la traduction, mais si jamais ça t'intéresse, je peux détailler (ici ou ailleurs) pourquoi j'ai bloqué sur la version française. Sachant que dans tous les cas ça ne sera que mon avis personnel qui ne vaut pas plus que ça.

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: La version française

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Merci d’avoir pris le temps de me lire, au moins d’avoir essayé puisque tu as bloqué. Ça m’intéresse évidement, mais je crains que si tu l’expose ici, cela va influencer les autres lecteurs.
      Je serais donc très content d’avoir ton retour soit dans quelques jours, soit par email, soit par un autre moyen qui te conviendrait, je ne veux rien imposer.

  • # Moins de poésie ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.

    J'ai juste lu le tout début (la première phrase quoi) :

    Le soleil du printemps clamait son ardeur face à la neige de l'hiver

    Traduit par :

    The spring sun was shining down on the winter snow.

    On y perd sans doute pas mal sur le coté poétique du texte. Le soleil n'est plus personnifié comme dans la version français.

    J'ai plus qu'une balle

  • # Traduire, c'est déjà écrire

    Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 26 mai 2024 à 09:39.

    Tu te lances dans la critique d'une traduction externe, en réalisant une tâche particulière : la post-édition de traduction machine. Que cette traduction ait été réalisée par une IA ou un humain ne change rien, fondamentalement, à ton affaire. Car ton travail c'est essentiellement de l'écriture. Dans une langue puis dans l'autre.

    Pour corser le tout, la réécriture implique une approche critique au moins aussi exigeante que l'écriture elle-même.

    Dans ces conditions, si tu envisages de ré-écrire du texte, il est bien évidemment nécessaire de maîtriser les codes de la langue pratiquée, au moins à un niveau aussi expert que les lecteurs anglophones que tu vises.

    Est-ce le cas ? Dans le cas contraire, le défi risque d'être immense. D'ailleurs, tu ne serais pas le premier qui serait placé dans une telle situation.

    L'écrivain tchèque Milan Kundera, un auteur qui a fait traduire, en français notamment, ses différentes oeuvres, relate la mésaventure qu'il a eue en prenant connaissance des traductions réalisées par l'un de ses traducteurs ([1]).

    Il ne s'est rendu compte de l'inadéquation de certaines de ces traductions qu'à partir du moment où sa maîtrise de la langue cible a été suffisante.

    L'enjeu est donc, dans ton cas comme dans celui de Kundera, de savoir si ta maîtrise de la langue cible (l'anglais pour toi, le français pour Kundera) te permet de réaliser ce travail critique de réécriture, dont relève la post-édition de traduction machine que tu envisages de réaliser.

    Pour ma part, pratiquant la post-édition sur des textes non littéraires, je serais circonspect quant à la qualité potentielle de la traduction IA, a fortiori s'agissant d'un texte à visée littéraire.

    Mon analyse est que l'effet "Waouh" que l'on observe face à l'IA en traduction masque les contre-performances objectives des systèmes d'IA ([2]).

    La morale de l'histoire :

    — Nuit et jour à tout venant
    Je post-éditais, ne vous déplaise.
    — Vous post-éditiez ? j'en suis fort aise.
    Eh bien ! Ecrivez maintenant.

    [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Plaisanterie#Probl%C3%A8mes_de_traduction
    [2] https://github.com/samybt/Traduction---IA---Ecriture/wiki

    • [^] # Re: Traduire, c'est déjà écrire

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Merci pour ce retour plein de bon sens.

      Bien que j’ai de nombreux collègues qui me le réclame, je ne devrais pas passer trop de temps sur le sujet, car je serai en effet déçus.

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