Journal "Je veux me mettre à l'informatique" : que répondre ?

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15
30
mai
2025

Bonjour,

Ça fait plusieurs fois que je tombe sur des personnes qui émettent le souhait d'une reconversion (en général elles viennent de petits boulots) pour "devenir informaticien". J'approche les 30 ans de carrière, je connais bien mon domaine (l'embarqué)… mais c'est à peu près tout, je suis infoutu de leur donner des conseils.

On a du bol, on est dans un domaine où les ressources gratuites abondent, et où l'investissement matériel est proche de zéro.

Beaucoup de choses fusent dans ma tête un peu dans tous les sens, et c'est pour ça que j'ai pensé à écrire ce journal, pour que des différents avis et expériences en sorte peut-être des idées un peu plus structurées.

En vrac, je donne ce qui se bouscule dans ma tête (ambiance mouvement brownien :

  • l'informatique c'est vaste mon coco, faut me dire ce que tu veux faire
  • ouais bon tu sais pas ce que tu veux faire parce que tu connais pas, c'est normal après tout
  • de toutes façons il y a des trucs de base qui servent à tout
  • dans les trucs de base on peut aborder la programmation (algo), le réseau
  • pour la programmation on peut faire ses armes avec du Python, ça sert à pas mal de scripts et automation autour du projet principal, quel que soit son langage
  • pour le réseau un bon début serait de maîtriser son réseau perso (box), c'est tout con mais il y a déjà pas mal à apprendre, et ça coûte pas un rond
  • et au passage trouve-toi un ordi d'occase et fous-y Linux
  • l'idée d'un "lab" fait de bric et de broc c'est pas con
  • je lui parle de git ?

Voilà vous avez l'idée, le soucis c'est de diriger sur un apprentissage qui à la fois aiderait la personne pour un futur boulot (ou entrer dans une formation sans être complètement aux fraises), et lui permettrait aussi de toucher du doigt le domaine pour peut-être finalement se dire que c'est pas fait pour eux ?

Je suis également preneur de ressources, pas pour apprendre (j'en connais plein), mais des ressources qui aideraient à définir un parcours d'apprentissage.

Merci d'avance pour vos lumières !

  • # on m'a posé la même question

    Posté par  . Évalué à 7 (+5/-0).

    C'est marrant on m'a posé la même question, et j'ai eu du mal à y répondre.

    Tu peux être utilisateur de l'informatique, tu vas utiliser un logiciel de dessin pour dessiner, un traitement de texte pour écrire, des jeux pour jouer. C'est assez simple: un outil qui répond à un besoin: "Tu veux planter un clou, utilises un marteau"
    Une fois que la personne a spécifié son besoin, il est possible d'y répondre.

    Sauf que l'info, c'est pas que ça. Tu peux programmer (au sens large, hein, ça va du script à l'admin sys), et là, ben y'a pas vraiment de réponse. Avec l'informatique, tu peux créer un "truc" qui ve faire des "trucs". Comme si tu disais "je veux planter un clou" et qu'on te réponde que tu peux aller miner du charbon pour faire fondre du métal qui te donnera une scie pour aller usiner le manche du futur marteau pour planter ton clou, sauf qu'en plus les gens ne savent pas qu'ils veulent planter un clou, ils veulent construire une maison en bois. L'informatique c'est assez généraliste, tu l'utilises pour construire quelque chose qui va répondre au besoin.

    Du coup, c'est pas simple à expliquer. Souvent je propose un gens un truc en programmation simple, comme "fais un jeu texte simple où tu dois trouver le chiffre entre 1 et 100" et les gens répondent qu'ils voudraient plutôt faire un jeu en 3D.

  • # À tout hasard

    Posté par  . Évalué à 8 (+7/-0). Dernière modification le 30 mai 2025 à 12:10.

    https://roadmap.sh/get-started

    • [^] # Re: À tout hasard

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3 (+0/-0).

      Joli, merci !

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

  • # Mettre à profit son expérience pour se démarquer professionnellement

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+12/-0).

    Cette personne étant en reconversion, elle a sûrement des compétences dans d'autres domaines professionnelles (ou liés à ses passions).

    Peut-être que elle pourrait mettre en dialogue ses compétences en dehors de l'informatique avec ce qui l'intéresse dans l'informatique. Sinon, le problème que je vois, c'est que cette personne sera probablement moins compétente que quelqu'un ayant fait de l'informatique toute sa vie. Par contre, si elle arrive à combiner son expérience à ses compétences informatiques qu'elle souhaite développer, il pourra en ressortir quelque chose d'original. Cela lui fournira un profil original aussi bien si elle cherche à être recrutée, ou si elle souhaite s'insérer dans un marché de niche. Par exemple, si cette personne était paysagiste/masseur(se)/dentiste, elle pourrait réfléchir à des outils dédiés aux paysagistes/masseur(ses)/dentistes.

  • # "Essaye pour voir"

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+9/-0).

    Quand je dois répondre à ça (s'il s'agit de développement), je dis à la personne de juste essayer par elle-même. Peu importe la techno (mais un truc accessible comme Python ou Godot c'est sûrement un bonne idée pour commencer plutôt que partir sur du plus "exigeant" genre Rust ou Ada), l'idée est de savoir si créer un programme lui procure de la joie ou si elle trouve ça pénible.

    Ça serait dommage de partir sur une activité qu'on déteste alors que (presque) tout le monde a déjà tout le matériel sous la main afin de se faire une bonne idée. Si vous voulez absolument que ça marche du premier coup (si c'est le cas vous aurez du mal à plein d'autres moment, mais c'est un autre débat) ou que chercher de la documentation vous saoule, ce n'est probablement pas un métier qui est fait pour vous.

    • [^] # Re: "Essaye pour voir"

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

      l'idée est de savoir si créer un programme lui procure de la joie ou si elle trouve ça pénible.

      Merci, j'aime bcp l'idée.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

  • # Bilan de compétences avec du tutoiement pour faire chébran

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+10/-1).

    1. est-ce que tu sais éditer un fichier texte (non pas un document bureautique…) ?
    2. est-ce que tu sais utiliser un shell (bash, zsh, fish…) ?
    3. est-ce que tu es capable de scripter des traitements par lot simple (exemple : convertir tes photos à un même format) ?
    4. est-ce que tu sais utiliser un gestionnaire de version (git) ?

    Sans ces quatre core skills, la plupart des postes techniques intéressants te seront fermés.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # L'informatique oui mais...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+11/-0).

    Au risque de casser un peu l'ambiance, il peut aussi être utile de souligner à ces personnes qu'on traverse une période un peu moins faste pour les juniors en informatiques… Autant il y a 4 ou 5 ans j'avais en entretien des juniors demandant des salaires mirobolants, autant dernièrement j'ai plutôt des amis qui ont fait des "bootcamps" en espérant continuer à apprendre en entreprise, et qui se heurtent au fait que la grande majorité des offres est pour des seniors. Entre le refroidissement économique global, l'espoir des boîtes de remplacer les juniors par Claude Code ou autre (mais qui formera les juniors alors? 🤔), c'est pas la fête du slip. Et je parle pourtant de gens vraiment motivés, et qui n'ont pas les deux pieds dans le même sabot…

    • [^] # Re: L'informatique oui mais...

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).

      Oui j'ai vu aussi passer pas mal d'infos sur le fait que le vent tourne… merci pour l'avertissement, il doit faire partie de la réponse.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: L'informatique oui mais...

        Posté par  . Évalué à 5 (+3/-0).

        Pour moi, c’est avatant tout conjecturel. Quand l’économie se ressert, les prestataires servent de variable d’ajustement. Et comme on est dans un secteur beaucoup structuré autour des boîtes de service, forcément la conjoncture touche assez fortement les informaticiens.

    • [^] # Re: L'informatique oui mais...

      Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

      Tout a fait, et le premier filtre RH lorsque ça devient compliqué et s'il faut trier parmi 150 CV, c'est on filtre sur le diplôme. Pas de bac+5 ou mieux encore école d'ingénieurs, hop au suivant.

      C'est ainsi, c'est par vagues et en ce moment la mer est basse.

    • [^] # Re: L'informatique oui mais...

      Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

      Dans l’ensemble, c’est peut être un peu plus difficile en ce moment, mais les indicateurs restent sur une croissance des besoins pour les vingt prochaines années. Et ça reste bien mieux que dans plein de secteurs d’activités.

      Pour revenir sur le sujet initial, il y a plein d’organismes qui proposent des formations pour la reconversion, accessibles pour tous les niveaux d’études. Par contre, il fait bien se enseigner sur la réputation et l’employabilité des gens qui sortent de la formation envisagée. Il y a dans beaucoup d’endroits des organismes, sauver associatifs, qui accompagnent à la reconversion professionnelle. Ça vaut le coup de se rapprocher de ces organismes. J’ai vu de près deux personnes qui ont effectué des reconversions vers des métiers informatiques qui ot pu se faire payer la formation et qui sont aujourd'hui bien installés dans leur métier. Je pense que la clef, c’est la préparation et l’accompagnement.

  • # La petite étincelle

    Posté par  . Évalué à 4 (+3/-0).

    Je rejoins un autre commentaire : si l’on considère le volet programmation de l’informatique, je pense qu’il est difficile de « s’y mettre » si l’on a pas toujours plus ou moins « chercher » à programmer. Personnellement, ça a commencé par les cours de BASIC au collège, et ensuite ça a été toutes mes calculatrices (ah ma TI 62 galaxy…), puis la fac avec mes UV informatiques dans mon cursus de physique, puis au final le boulot : tous les chemins mène à COBOL ! (ˆ_ˆ)

    Mais comme dit également dans un autre commentaire, l’informatique, c’est vaste : ça inclut également la gestion de projet, la cybersécurité, les tests, la maitrise d'ouvrage, etc. De quoi trouver chaussure à son pied.

    « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

  • # pourquoi ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8 (+6/-0).

    Je commencerais à questionner la motivation pour « se mettre à l'informatique ». On ne va pas recommander les mêmes lectures à celle qui veut hacker la planète qu'à celui qui veut refaire le site web de son club de foot.

    pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.

  • # Quand c'est jouable

    Posté par  . Évalué à 7 (+5/-0).

    1. Je leur dis de parler avec des gens qui font le métier, des gens différents dans des branches différentes. Dans mon entourage et mes anciens collègues, il y a beaucoup de gens qui ont fait de la formation continue, cours du soir, VAE, CNAM j'en passe et des mouillettes.

    2. Je leur dis de se renseigner sur les cursus existants, sur 42 ou équivalent, de discuter avec des gens qui ont fait le cursus, d'essayer de faire les premiers exercices ou des trucs équivalents.

    3. Si ils ont déjà produit quelque chose, une macro excel qui fait le café, un coincoin en C#, une "application de dessin en pixels pour faire des sprites pour un jeu pas fini" (toute ressemblance), je leur demande de me montrer et de m'expliquer comment ils ont fait, la démarche, la méthode, les techniques, les outils, si le code est publié, si ils l'ont partagé, etc.

    4. Pas toujours génial mais parfois Paule En Ploye et France qui Travaille proposent des gens pertinents pour faire un bilan de compétence orienté. Ca peut démarrer la démarche ou compléter le dispositif.

  • # niveau d'anglais

    Posté par  . Évalué à 4 (+4/-0).

    je dirais que si la personne a fait plein de petit boulots et que son niveau d'anglais est un peu faiblard pour faire des réunions pendant 3h avec teams et des équipe indiennes, voir tous simplement lire une page de man, la célèbre

    man sprintf
    je conseillerais en premier d’améliorer cela en passant un Toic et demander au mini le niveau B1/B2 avant de se lancer avant de changer de voie brutalement. Ils verront si reprendre des etudes c'est dans leur corde

    puis je préconiserais si cela semble impossible de le faire pour plein d'excuse bidon de raison valable, que si travailler pour avoir le niveau B2 est trop difficile, le domaine informatique demandera des efforts assez conséquents surtout si plus de 30 ans et si la personne n'y a jamais touché.

    rien d'impossible, mais difficile certainement

    après ils auront l'avantage de ne pas être dans un étau qui leur fait penser que LILO c'etait vraiment bien alors que grub et encore plus UEFI c'est nul, avant c'etait mieux !
    pareil avec systemd et sa config réseau un peu tirer par les cheveux alors que resolf.conf c'était genial

    • [^] # Re: niveau d'anglais

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).

      Excellent point le niveau d'Anglais, merci.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: niveau d'anglais

      Posté par  . Évalué à 1 (+0/-0). Dernière modification le 31 mai 2025 à 19:57.

      +1 pour le TOEIC (Test of English for International Communication)

      J'ajoute qu'en informatique, il faudra constamment mettre à jour ses compétences => il faut être curieux, savoir faire de la veille technologique et avoir le goût d'apprendre.

  • # pix

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+2/-0).

    Mon fils au collège doit valider des compétences sur https://pix.fr/

    C'est ouvert à tout le monde. Pour en avoir essayé quelques parcours, ça peut être assez avancée comme bilan de compétences ou ressources pour monter en compétences.

    • [^] # Re: pix

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).

      pas con. j'ai vite fait essayé, je me suis fait recaler :)

      bref, le B.A.BA pourquoi pas.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

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