Journal DRM: Avis de DSK sur Libé

Posté par  .
Étiquettes :
0
14
fév.
2006
Dominique Strauss Kahn a publié un billet sur les DRM. [1]
Je passe sur l'opportunisme politique sous-jacent et j'essaie de m'en tenir au fond.

En résumé, il met au placard les DRM pour des raisons éthiques
mais critique également la licence globale en raison de son caractère inéquitable vis à vis de la répartition envers les ayant droits.

Il propose une alternative par la mise en place de réseaux P2P payants.
J'ai un peu du mal à saisir l'idée car il semblerait que le système proposé se base malgré tout sur les DRMs

On peut craindre qu'une telle tracabilité constitue une menace potentielle pour la vie privée. Je pense que ces craintes ­ fondées ­ peuvent être apaisées. En effet, les nouvelles technologies Internet (IP v6) permettent de séparer les informations publiques du type DRM des données privées.

Si certains d'entre vous plus au faîte pouvaient éclairer mes lanternes.

D'autre part, j'aimerais recueillir vos avis sur cette proposition.


[1] http://www.liberation.fr/page.php?Article=358158
  • # C'est confus...

    Posté par  . Évalué à 7.

    ...voire incompréhensible. Avant, quand je voyais un article d'homme politique que je ne comprenais pas, je pensais que je ne connaissais pas assez bien les dossiers pour savoir de quoi il en retournait. Et finalement, j'ai compris que ce genre d'article parlait pour ne rien dire.

    Il mélange tout, et propose quelque chose d'inapplicable à la place du texte inapplicable (1) qu'on veut faire passer.

    (1) Je précise ma position pour désamorcer les trolls, du moins essayer. Je pense que le but du texte actuel ne pourra pas être atteint (éradiquer le P2P), et c'est en ça que je dis qu'il est inapplicable. Ce qui s'appliquera ce sera les effets de bord prévisibles (intéropérabilité réduite...) ou non.
  • # Déjà commenté

    Posté par  . Évalué à 10.

    Dans http://linuxfr.org/~Trick/20830.html , 2em thread de commentaire.

    En gros, j'avais fait remarqué qu'il pisse dans le sens du vent, et en ce sens le texte est creux au possible.

    En résumé :
    - contre la license globale
    - à coté du débat concernant les DRM ( il est pour les DRM, et n'aborde pas les dommages collatéraux qu'il ne doit pas connaitre de toute façon )
    - pour une offre légale plus adapté (moins cher et plus diversifiée)
    - pour une sanction diminuée en cas de piratage ( hein ? passer du statut de contrefacteur à un amende de 1ere classe à 38 euros )

    Moi, je trouve que ce texte est en accord total avec la vision du gouvernement, à savoir "tout est beau, l'offre va encore s'améliorer".
    Je vois pas ou est la révolution, ou le billet remarquable.

    Dans le projet DADVSI, il y a un consensus sur le texte et les amendements, ils sont tous d'accords sur les beau principes, à savoir que le piratage c'est mal, la prison cépabien, l'offre sapu, les DRM cénormal, la license globale cépaleroledelaloi.
    Le problème, c'est que pour les linufriens et eucdiens, les problèmes précis et techniques ne sont jamais abordés, et c'est en celà qu'il faut que les bons amendements soient votés.
    • [^] # Re: Déjà commenté

      Posté par  . Évalué à 3.

      Désolé, j'avais fait une recherche préalable sur le site en spécifiant l'url comme recherche et ca ne m'avait rien donné comme réponse (une feature qui pourrait s'avérer utile)
      Je redonne le lien direct sur le thread que tu pointes (c'est l'url qui apparait avec sous le mot "lien" dans le titre du commentaire :)
      http://linuxfr.org/comments/680157.html#680157

      C'est donc bien ce que je pensais, il n'y a aucune remise en question des DRM, juste un aménagement cosmétique.
  • # L'IPv6 va nous protéger des DRM

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    En revanche, il faudrait instaurer une traçabilité des oeuvres protégées. On peut craindre qu'une telle traçabilité constitue une menace potentielle pour la vie privée. Je pense que ces craintes ­ fondées ­ peuvent être apaisées. En effet, les nouvelles technologies Internet (IP v6) permettent de séparer les informations publiques du type DRM des données privées.

    Pas besoin de commenter plus.

    Comme souvent, dès qu'on connait un peu un domaine, on se rend compte que ce qu'on entend autour de soi à propos de ce domaine est au mieux vaseux, bien souvent carrément faux.
    • [^] # Re: L'IPv6 va nous protéger des DRM

      Posté par  . Évalué à 4.

      Euh justement pour ceux qui ne connaissent pas bine le domaine tu ne pourrais pas étyer un peu parce que j'avoue que j'ai pas vraiment envie de me taper toutes les RFC pour comprendre ce que le monsieur a enoncé comme bourde.
      • [^] # Re: L'IPv6 va nous protéger des DRM

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Il n'aurais pas confondu la possibilité de crypter les données en IPv6 (donnée crypté, pas en-tête) avec les DRM des fois ?

        Ce serais un amalgame assez incompréhensible pour nous (j'ai pas lu les RFC, juste survolé le comment ça marche), mais pour quelqu'un qui ne connais pas le domaine c'est assez vite fait...

        Comme quoi l'informatique est un vaste monde, et on ne le maîtrise pas en claquant des doigts...
      • [^] # Re: L'IPv6 va nous protéger des DRM

        Posté par  . Évalué à 7.

        C'est juste que ça n'a aucun rapport :) Il n'y a rien de vraiment particulier dans IPv6 que IPv4 ne fait pas. Certes, dans IPv6, il y a un support "natif" de la mobilité, d'IPSec, etc., mais ça n'a rien de révolutionnaire en tant que tel. Comme IPv4, IPv6 fait du transport de paquets, un point c'est tout. IPv6 ne va pas te faire le café ou promener le chien.
        • [^] # Re: L'IPv6 va nous protéger des DRM

          Posté par  . Évalué à 8.

          Comme IPv4, IPv6 fait du transport de paquets, un point c'est tout. IPv6 ne va pas te faire le café ou promener le chien.

          Remarque, si on met le chien dans un paquet, ca doit etre jouable pour la promenade, non?

          :-P
          • [^] # Re: L'IPv6 va nous protéger des DRM

            Posté par  . Évalué à 5.

            Oui mais, si on le saucissone pour traverser toutes les couches réseaux on risque de se retrouver avec ET à l'arrivée.
  • # [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    (Je viens d'écrire à DSK sur on mail "public" pour inviter à lire ce forum : ce pourrait être une bonne idée)

    J'ai lu ce texte l'autre jour avec attention, et il m'a laissé une impression de flou technique assez dérangeante. On sait que DSK est féru de nouvelles technologies, mais là je me demande qui l'a conseillé ?

    Essayons d'analyser sa "solution" :

    Une solution alternative me paraît mériter une attention particulière : celle de la légalisation payante du P2P. Le téléchargement serait autorisé (sur la base d'une source initiale légale), mais il serait payant quand l'oeuvre est protégée. Le paiement serait collecté par le fournisseur d'accès en sus de l'abonnement, une fois par mois.

    En gros, on propose un P2P officiel. Des question surviennent :

    - Qui propose ces P2P : société privé, institution d'Etat, FAI ?
    - Quid des P2P alternatifs qui pourraient naître, car on ne pourra l'empêcher ?
    - On demande aux FAI de détecter les flux illégaux ? (tiens file me détecte que du mp3 ou du mp3 sous du {rar,zip,etc.} passe). On fait quoi si les flux deviennent cryptés ?



    Pour tenter de répondre à ta question, Golum, il me semble que IPv6 va permettre de mettre l'adresse MAC de la carte dans l'adresse, directement. Bonjour le flicage.
    Ca veut peut être aussi dire : une adresse IPv6 pour le p2p et d'autres pour le reste.
    On imagine un système avec un range de ports par IP, sachant qu'un particulier en dispose de plusieurs.
    Ca signifierai d'associer les DRM aux matériels.

    On retombe dans donc le débat précédent...

    Bref, je trouve la solution de DSK pourri et je repropose la (en partie) mienne :
    - On légalise les P2P classiques
    - On impose la licence globale, avec sanctions si l'internaute fait du p2p sans licence globale (ben oui sinon ça sert à rien)
    - Une organisation étatique, de structure juridique type ARCEP (pour les avoir cotoyé de l'intérieur, ce sont des gens efficaces et une surtout organisation bien pensée) s'occupe de collecter les hash, dans tous les formats et d'évaluer leur audiance, en ouvrant ses propres serveurs.

    C'est pas terrible car il y aura aussi des contournements, mais les gens seront peut être moins tentés de le faire ?

    Il faut avouer que c'est un sujet difficile.

    « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

    • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      > - Une organisation étatique, de structure juridique type ARCEP (pour les avoir cotoyé de l'intérieur, ce sont des gens efficaces et une surtout organisation bien pensée) s'occupe de collecter les hash, dans tous les formats et d'évaluer leur audiance, en ouvrant ses propres serveurs.

      Juste à propos de la partie collecte de hash. Pour quoi faire ? Pour avoir des statistiques précises sur la musique qu'on écoute ? Pour savoir ce qui tourne sur les réseaux de P2P ?
      Avant de commencer à parler d'une solution couteuse comme celle ci, il faudrait peut être se demander quel besoin de précision nécessite un tel system. Est il nécéssaire d'avoir les informations provenant de tous les internautes et de connaitre tout ce qu'ils écoutent ? Franchement j'ai des doutes.
      Une solution qui pourrait peut être aller est de se baser sur les "charts" d'un sytème à la LastFM. Après tout, on voit bien quand on regarde un peu que l'on retrouve un paquet d'information sur ce qui est écouté par les internautes inscrits.
      On a pas le nom des utilisateurs, mais est ce vraiment génant ? après tout, le système de rémunération pour les passages radio doit avoir un calcul pas franchement très précis...
      Après il faudrait calculer le biais introduit par un tel système et voir si cela peut suffire ou pas.


      bon je dis ca, je dis rien...
      • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Avant de commencer à parler d'une solution couteuse comme celle ci, il faudrait peut être se demander quel besoin de précision nécessite un tel system.

        Très juste. C'est une question à poser à un statisticien, ce qui ne relève pas de ma compétence. La question est donc : Comment mesurer l'audiance de tel ou tel artiste et quelle précision est nécessaire.

        On a pas le nom des utilisateurs, mais est ce vraiment génant ? après tout, le système de rémunération pour les passages radio doit avoir un calcul pas franchement très précis...

        Il me semble, mais je n'en suis pas sur, qu'ils ont mis en place un système de reconnaissance automatique du morceau. Il y a des logiciels pour ça.

        « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

        • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

          Posté par  . Évalué à 3.

          Pour la reconnaissance, LastFM se base sur les métadonnées, ils te mettent d'ailleurs un message te disant que tout n'a pas pu être enregistré si ta musique est mal taggée.

          Après il y'a d'autres systèmes à base d'empreintes (accoustic fingerprint) comme le système utilisé actuellement par MusicBrainz, mais y'a des problèmes pas évident à résoudre pour que ca marche bien (y'a tout pleins d'infos sur le wiki de musicbrainz et des liens vers les sytèmes existant dévellopés par Phillips ou Gracenote)

          faudrait effectivement faire une étude statistique sur le sujet. Y'a des statisticiens qui ont du temps sur LinuxFr ?
          • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Sans compter que la tentation sera grande pour certains petits malins de "fausser les stats". Et là ça influe directement sur les montants redistribués aux auteurs... Donc le système d'évalutaion des parts doit-être blindé. J'en imagine déjà certains vouloir faire tourner le téléchargement de leur "oeuvre" en boucle.
            • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Un album (pour un artiste donné) par ip reconnu comme étant celle d'un client d'un FAI ?
              Le FAI trace toutes les ips utilisées par son client (on utilise les logs du dhcp), et on détermine qui a téléchargé quoi (anonymement bien sûr). N'est comptabilisé q'un hash (ou groupe de hash : un album peut être encodé plusieurs fois, sans compter les archives en zip/rar, etc...) par client.
              Ip v6 simplifiera peut être le problème.

              C'est un peu lourd, mais va bien falloir trouver une solution....

              « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

              • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                Ce n'est pas sûr qu'IP v6 fasse disparaître les techniques de NAT, pour des questions d'anonymat nottemment (on peut tracer jusqu'à une entreprise par example, mais pas isoler les machines individuellement). Mais bon, là on sous évalue au lieu de sur évaluer, c'est pas trop grave. On isque également d'avoir plusieurs IP pour plusieurs appareils chez plusieurs FAI (ton/tes téléphones portables, ton routeur, tes machines, ton PDA, ta montre et ton parapluie Wifi). Disons que le problème est réduit au nombres de FAI que tu utilises.

                Ce qui est rigolo avec la license globale, c'est que ça inverserait complètement le comportement des auteurs/distributeurs: faire télécharger son morceau au plus de monde possible ! J'imagine des musicwares qui téléchargent en douce tous les derniers albums de la star'ac, les pubs patout sur le net' téléchargez la dernière intégrale de Lonwen', un "ipod offert pour 120 téléchargements" vont scander les maisons de disques. Une belle orgie de bande passante tout ça.
            • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

              Posté par  . Évalué à 4.

              C'est déjà le cas avec le sytème de rétribution de la SACEM. Tu t'es jamais demandé pourquoi les radios passaient souvent les mêmes chansons en boucle ?
    • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Merci Ontologia pour tes éclaircissements.

      Je t'invite à confronter ta solution avec celles de DTC2 basée sur le watermarking
      http://linuxfr.org/comments/681467.html#681467
      • [^] # Re: [Analyse de texte] Qu'en retirer vraiment ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Intéressant cette idée de watermarking, evidemment on pense tout de suite au problème du réencodage : le watermarking se perd t-il à qualité de compresion égale, et de toutes façon, il y a au moins une manière de passer outre (couper certaines fréquences ? Il suffit que ce système joue de manière assez subtil sur celle-ci et ça risque d'être difficil).

        Ça fait deux mois environ que je réfléchi assez souvent à ce problème et j'en arrive à la méta-conclusion suivante :
        1/ Il faut trouver un dispositif technique qui permette de tracer un minimum les fichiers musicaux pour savoir lequel va où, ou tout au moins, comme on le disait plus haut, que l'on possède une statistique (ça doit bien être gaussien ce truc là) suffisament précise pour connaître l'audience de chaque artistes (et appliquer un bon ln, parce que Star ac', hein, f****)
        2/ Il faut que l'organisation, en terme d'intérêts humains, ne soit pas propice à encourager les gens à détraquer ce système. Bref, il faut que les gens trouvent ce système, juste, justifiés et donc qu'il soit responsabilisant. Le DRM, outre ses risques collatéraux, n'est pas responsabilisant. Mais c'est pas une découverte que l'élite politique prend les gens pour des cons, je dis ça parce que j'ai travaillé avec eux, et je sais de quoi je parle.
        "Ils ne connaissent pas la complexité des dossiers. il faut tous leur expliquer, ils ne veulent rien comprendre. Ils veulent le beurre et l'argent du beurre", alors qu'il ne comprennent pas eux-même qu'ils ont un filtre idéologique dans les yeux, qu'ils sont des militants et que le militantisme rend con (enfin c'est ce que je pense).
        Bref, si on on trouve un système qui rémunère artistes, producteurs, petit labels, etc... avant les grands majors, ça peut être marché.

        MétaConclusion maintenant : je campe sur mon idée d'un organisme étatique avec structure juridque type Arcep (en plus indépendante) ayant pour objectif de mesurer l'audience des artistes et de reverser la licence globale.
        En ce qui me concerne, ça me semble juste et je suis prêt à payer. L'adolescent boutoneux, je ne sais pas.
        L'argent récolté (un peu plus que ce qui est reversé aux artistes par les majors à l'heure actuel) est directement reversé aux artistes, aux producteurs, interprètes, etc...
        On pourra utiliser le watermarking, mettre des client p2p chargé de télécharger tout et n'importe quoi pour collecter l'ensemble des hash qui circulent et déterminer à quoi ils correspondent.

        De toutes façon, on arrivera à des dérives. Il faut trouver un système qui fasse que le facteur anthropologique le détraque le moins possible.
        Si on y arrive, ça sera très instructif pour d'autres sujets.

        « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.