• # Avocat du diable

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+11/-0).

    On double, ok. Et donc?

    On va double l'activité, mais pour faire quoi?

    Genre :

    • une IA qui va calculer pendant 10s pour optimiser le trajet d'un camion sur 2/3j et lui faire gagner 20% de carburant, et bien ce sont 10s bien utilisées (gros modulo: en partant du principe que ce que transporte le camion a un réel intérêt)
    • une IA qui va calculer pendant 1s un résumé d'email car l'utilisateur a la flemme de le lire (trop long car généré par l'IA de son collège pour paraitre pro), pas sûr que ce soit très utile.

    En fait la vraie question est: à quoi sert l'automatisation? Et de quoi a-t-on vraiment besoin comme produit et services? Tant que ce ne seront pas ces questions là qu'on se posera, on continuera de foncer dans le mur, et en doublant la vitesse régulièrement.

    • [^] # Re: Avocat du diable

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1 (+1/-5). Dernière modification le 10 avril 2025 à 15:16.

      Tant que l'on se posera ces questions en premiers, les géants du numérique resteront américains :/

      "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Avocat du diable

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).

      Je pose souvent la question « qu'arrête t'on en contrepartie ? » mais les réponses sont rarement au rendez vous (ou bien elles sont sur un autre terrain).

      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

  • # Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

    Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

    Qu'on utilise une IA à bon escient ou non (vaste débat), il faudrait au moins n'utiliser que des IA situées dans des centres de données utilisant de l'énergie pas ou peu carbonée, donc pas aux USA où POTUS vient d'ouvrir en grand les vannes pour l'extraction du charbon.

    NB. Ceci dit, utiliser de l'énergie "verte" ne doit pas nous dé-responsabiliser : c'est de l'énergie qui va manquer pour autre chose et en bout de chaîne on devra alors peut-être utiliser de l'énergie moins verte.

    • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+1/-3).

      c'est de l'énergie qui va manquer pour autre chose et en bout de chaîne

      D'où cela sort ça ? C'est en boucle chez les verts (idem pour l'eau).

      EDF se plaint qu'elle est en surcapacité à cause des 30Gw d'éoliennes qui peuvent se déclencher en 2h. L'électricité ne manque jamais en France, il y a une marge. On a même fermé les derniers centrales à charbon de backup.

      Il y a 2 ou 3 ans, l'agence de sureté nucléaire à exiger de rapidement réparer les problèmes de corrosion sous contrainte. Cela a créé des tensions sur la fourniture de courant ponctuel. Parce qu'il a fallut faire des travaux sur 40 réacteurs en 18 mois. C'est exceptionnel.

      Idem avec l'eau qui ne manque que dans certain département, et qui manque surtout 3 mois en été et non le reste du temps.

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

        Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0). Dernière modification le 11 avril 2025 à 19:58.

        Tu me cites avec un morceau de phrase qui en change le sens. Je n'ai pas dit qu'il va manquer de l'énergie en bout de chaîne mais qu'en bout de chaîne on sera amené à utiliser de l'électricité moins "verte".

        Le réseau européen est inter-connecté. Il y a encore plein de centrales à gaz ou à charbon sur ce réseau. Es-tu en train de dire que la surcapacité actuelle de EDF suffirait à combler leur suppression ? Si ce n'est pas le cas, consommer de l'électricité "verte" pour des choses "inutiles" sur ce réseau revient bien à retarder la suppression de certaines de ces centrales.

        • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-1).

          'en bout de chaîne on sera amené à utiliser de l'électricité moins "verte".

          Ce qui est tout aussi faux et revient au même.

          Il y a encore plein de centrales à gaz ou à charbon sur ce réseau. Es-tu en train de dire que la surcapacité actuelle de EDF suffirait à combler leur suppression ?

          Pourquoi parler de l'europe, on sait parfaitement que l'on doit être 3 pays vertueux et quelques pays "moyen". L'interconnection est de quelques Gw, cela représente quelques centrales pour l'intégralité de l’Europe. En ce moment, on est souvent au maximum vers l'Allemagne.

          Si ce n'est pas le cas, consommer de l'électricité "verte" pour des choses "inutiles" sur ce réseau revient bien à retarder la suppression de certaines de ces centrales.

          Ben non. Car les capacité d'export sont limité. Et sacrifier l'industrie française pour fournir l'industrie allemande incapable de se passer du charbon me parait délirant. Si il veulent de l'électricité propre française qu'ils viennent en Fance.

          "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

        Posté par  . Évalué à 3 (+2/-0).

        D'où cela sort ça ? C'est en boucle chez les verts (idem pour l'eau). […] Idem avec l'eau qui ne manque que dans certain département, et qui manque surtout 3 mois en été et non le reste du temps.

        Les travaux sur la ressource en eau actent tous de sa diminution, et montrent que les tensions entre les différents usages vont s’accroître en France hexagonale, à une échelle qui n’a rien à voir avec cette affirmation sans source.(*)

        On est très loin d’un problème réduit à quelques départements trois mois par an.

        Je tiens à ta disposition de larges extraits de divers documents, qui précisent, chiffrent et datent ces projections. Accessoirement, ils contredisent radicalement ton déni. Ils ne sont pas reproduits ici par souci de concision, mais ils peuvent l’être dans un prochain message si besoin est.

        Des alternatives au refroidissement adiabatique existent peut-être qui ne consomment pas d’eau ou peu, mais il reste complètement faux de prétendre que la ressource en eau n’est pas ou marginalement menacée.

        La frontière n’est pas nette entre la répétition « en boucle » de contrevérités et la désinformation. Ce qui serait plutôt « en boucle » dans une certaine presse et dans une certaine frange idéologique de l’opinion, c’est un dénigrement systématique des préoccupations environnementales et de celles et ceux qui les portent, souvent accompagné d’un déni aveugle du consensus scientifique sur de nombreux sujets.

        (*)
        - Rapport thématique du haut conseil pour le climat, 2024. Accélérer la transition climatique avec un système alimentaire bas carbone, résilient et juste
        - Rapport annuel 2024 du haut conseil pour le climat
        - INRAE : Explore2, LIFE Eau&Climat : des clés pour l’adaptation de la gestion de l’eau
        - Meteo France : Ressource en eau, sécheresses et changement climatique
        - Rapport d’information du Sénat nº 511 (2018–2019). Adapter la France aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 : urgence déclarée
        - France Stratégie, note d’analyse : quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ?

        • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0 (+0/-3).

          On est très loin d’un problème réduit à quelques départements trois mois par an.

          Il y a un problème 3 mois par an général, et un problème constant dans l'équivalent de 3 départements.

          Sinon j'aime bien le fait de balancer une série de lien générique et cela serait à moi de faire le tri.

          J'ai eu le temps de trouver très exactement ce je disais :
          cours d'eau

          Je ne comprends pas ce genre de comportements masochistes, de ne retenir que le noir et de ne rien voir d'autre. Le futur est suffisamment flippant pour ne pas noircir le tableau.

          "La première sécurité est la liberté"

          • [^] # Re: Les IA françaises sont dans des centres de données français... ou sur AWS ?

            Posté par  . Évalué à 4 (+3/-0). Dernière modification le 12 avril 2025 à 12:03.

            Sinon j'aime bien le fait de balancer une série de lien générique et cela serait à moi de faire le tri.

            Je t’ai proposé des extraits plus précis. Tu les trouveras ci-dessous.

            J'ai eu le temps de trouver très exactement ce je disais

            Tu fais du cherry-picking, et sors une carte qui ne montre pas du tout ce que tu dis (le débit moyen des cours d’eau n’est qu’un aspect parmi d’autres), et les évolutions sont visibles sur tout le territoire. Tu as évité, par exemple, celle qui dit « une forte augmentation du nombre de jours de sols secs […] dans toutes les régions ».

            Il y a un problème 3 mois par an général, et un problème constant dans l'équivalent de 3 départements.

            Ce n’est pas ce que tu prétendais, et ça reste faux, au moins parce la situation évolue rapidement d’une année sur l’autre, ou encore par exemple parce que, en agriculture, ou dans le cycle de très nombreuses espèces, végétales ou animales, trois mois de déficit peuvent compromettre totalement la reproduction, la survie, ou la récolte et le revenu d’une année.

            « En France métropolitaine, la ressource en eau renouvelable a baissé de 14 %, en moyenne annuelle, entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018. »

            « La récurrence des sécheresses des sols (1976, 1989, 1990, 2003, 2005, 2011, 2018, 2019, 2020, 2022, 2023) associées, ou non, à des déficits importants des précipitations constitue l'un des effets les plus perceptibles du changement climatique sur le secteur agricole en France métropolitaine »

            Rapport thématique du haut conseil pour le climat, 2024. Accélérer la transition climatique avec un système alimentaire bas carbone, résilient et juste

            « Le changement climatique se traduit pour les surfaces terrestres par une dégradation en quantité ou en qualité des ressources en eau douce. […] La gestion de la ressource en eau est de plus en plus contrainte ce qui rend plus difficile de préserver la disponibilité de l'eau pour chacun des différents usages (ex. eau potable, agriculture, élevage, industrie, production d'énergie, usages domestiques) »

            Rapport annuel 2024 du haut conseil pour le
            climat

            « Les projections sur la pluviométrie montrent des différences très marquées entre hiver et été, avec une hausse de la pluviométrie de +24 % dans le Nord en hiver et +13 % dans le Sud, mais une forte baisse en été -23 % en moyenne sur le pays (fourchette : -49 %/+5 %) et jusqu'à -30% dans le Sud-Ouest. Pour le scénario d'émissions fortes, les projections suggèrent une hausse de la recharge hivernale des aquifères (précipitations qui s'infiltrent dans le sous-sol) en fin de siècle à l'exception d'une frange sud et d'une partie de la Bretagne. En fin de siècle, la surface de la France hexagonale touchée par un événement de sécheresse météorologique (déficit de précipitations) aujourd'hui de type décennal double par rapport à la situation actuelle ; celle touchée par une sécheresse des sols triple. Les sécheresses hydrologiques quant à elles seront beaucoup plus sévères. Les débits estivaux sont à la baisse en fin de siècle (autour de -30 % sous scénario d'émissions fortes ; autour de -12 % sous scénario d'émissions modérées). Les assèchements de cours d'eau en tête de bassin devraient également progresser dans la majorité des régions et seront plus précoces et plus longs. Sous le scénario de fortes émissions, ils devraient atteindre 27 % du territoire en fin de siècle contre 17 % actuellement. »

            INRAE : Explore2, LIFE Eau&Climat : des clés pour l’adaptation de la gestion de l’eau

            « Entre 2017 et 2020, plus de 30 % du territoire a été concerné chaque année par des restrictions d’usages de l’eau. […] L’assèchement des sols va s’intensifierdans toutes les régions (jusqu’à 25 jours de sol sec par an) [à l’horizon 2050]. Les sécheresses, déjà deux fois plus fréquentes qu’en 1960 au niveau national, vont encore se multiplier. »

            Meteo France : Ressource en eau, sécheresses et changement climatique

            «  Établi par le BRGM sur la base d'un scénario d'émission de gaz à effet de serre « A1B », le rapport Explore 70 constitue le rapport de référence au niveau national concernant le niveau des cours d'eau et le taux de charge des nappes phréatiques attendus à l'horizon 2046-2065. Il livre des « chiffres choc », mais scientifiquement indiscutés pour la France métropolitaine et les départements d'Outre-mer.

            Le rapport Explore 70 montre ainsi qu'on doit s'attendre à :

            • une baisse significative de la recharge des nappes . Les résultats sont assez différents selon les régions, mais ils ne sont bons quasiment nulle part. La baisse moyenne de la recharge pour la France dans son ensemble sera de 10 à 25 %. Elle sera particulièrement marquée pour le bassin de la Loire, où elle atteindra 25 à 30 %, et pour le Sud-Ouest (-30 à -50 %)

            • une baisse du débit moyen annuel des cours d'eau sur toute la métropole. Pour une majorité de points de mesure, le débit moyen annuel pourrait baisser de l'ordre de 10 à 40 %. Les modèles projettent une diminution particulièrement marquée du débit moyen annuel pour les cours d'eau des contreforts pyrénéens et, dans une moindre mesure, de la majorité du district hydrographique Seine-Normandie, avec des diminutions simulées comprises entre -10 et -60 % ;

            • les débits d'étiages seront par ailleurs plus sévères, plus longs et plus précoces , avec des débits estivaux réduits de 30 à 60 %. Ainsi, le Rhône à Beaucaire pourrait subir une baisse du débit minimum mensuel quinquennal jusqu'à -50%. Pour la Seine, on s'attend à une baisse du débit moyen annuel à Paris comprise entre -10 et -50 %, mais à un recul du débit minimum mensuel quinquennal pouvant atteindre jusqu'à -70%. »

            Rapport d’information du Sénat nº 511 (2018–2019). Adapter la France aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 : urgence déclarée

            « Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la différence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. »

            France Stratégie, note d’analyse : quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ?

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