Jordan a écrit 12 commentaires

  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.


    >Le développeur en question n'est pas plus libre localement. Mais généralement il est plus libre. Il pourra utiliser le logiciel libre créé par son voisin et faire profiter son voisin du logiciel libre qu'il a créé.
    Les deux sont donc plus libres.

    >Il est également plus libre dans le sens où il a la liberté de piocher dans une multitude de bibliothèques libres, ce qui lui enlève la contrainte de le faire lui même, d'être confronté à tous les problèmes auxquels ont été confrontés les développeurs des bibliothèques en question et donc moins de contraintes = plus de libertés (non ?)

    En effet, il faut voir les conséquences globales quand je me suis cantonné au niveau local.


    >Non, source fermé fait référence à quelque chose de pragmatique et de factuel. Les personnes qui utilisent logiciel privateur le font pour bien faire comprendre le côté éthique ou philosophique (voir idéologique) de la chose).

    C'est précisément ce que je voulais exprimer, et c'est précisément ce que je critiquais (critique que j'espère constructive). Non pas que je ne n'adhère pas au concept de liberté, bien au contraire, mais mon idée était plutôt que l'omniprésence idéologique pouvait nous fermer à toute une partie de la société qui n'adhérerais pas naturellement à l'idéologie mais serait plus sensible au coté pragmatique de la chose.
    Cette partie de la société serait alors à même de constater une fois le coté pragmatique admis, les bienfaits en terme de liberté de ce modèle, et ainsi peut-être de mieux adhérer au concept idéologique qui sous-tend le mouvement du libre.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.


    Sinon, sur le fond, "ouvert" n'a justement pas vraiment le même sens que "libre", en tout cas si on se fie au "free" de "free software" et au "open" de "open-source" :
    http://www.gnu.org/philosophy/free-software-for-freedom.html

    Ok, c'est en anglais, mais je ne pense pas que ça ait de quoi te faire peur n'est-ce pas ?

    Non, pas du tout :)
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 2.


    >Même, ouvert, c'est un peu fort. Je veux dire, si c'est ouvert, ça veut dire que les autres sont fermés, et c'est connoté péjorativement fermé.

    Cela peut paraître péjoratif, cependant l'accès au code est bel et bien fermé au public.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.


    >Mais la qualification est FORCEMENT du point de vue de l'utilisateur

    J'entends bien. Je note cependant que cela ne tombe pas nécessairement sous le sens, à fortiori dans l'oreille d'une personne non initiée.


    >Un pays pourrait très bien légiférer sur une base fortement copyleft et sans une goute de copyright

    Je suis tout à fait d'accord sur ce point, mais comme tu le laisse entendre toi-même il n'est pas dit que ça soit souhaitable.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 2.


    >Tu inverses cause et effet.

    >C'est parce que la notion de propriété intellectuelle existe que RMS a du inventer la GPL, afin que personne ne puisse s'approprier le travail des développeurs de logiciels libres sous forme propriétaire.

    Certes, mais je remarque que le copyright lui a de même permis d'inventer la GPL, et que de ce fait, la notion de copyright n'est pas aussi fermée qu'il ne parait ne prime abord. Là encore, tout dépend de ce qu'on en fait. C'est ce que j'ai voulu exprimer en fait.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.

    Je reformule donc mon idée.
    Une personne doit avoir une large latitude concernant le choix des restrictions qu'elle veut appliquer à la distribution de son travail.
    Ça me semble plus clair comme ça :)

    Si j'insiste sur ce point, c'est parce que je crois que c'est précisément la condition grâce à laquelle nous pouvons établir des licences telles que la GPL ou d'autres. Nous pouvons le faire parce que nous avons le choix des restrictions que nous voulons imposer.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.

    Soit. Pour le coup mes termes étaient visiblement mal choisis. La question est effectivement de savoir de quelle manière on distribue son travail. Comme quoi il est facile de s'embrouiller.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 3.


    Je pense que tu devrait lire http://www.gnu.org/philosophy/shouldbefree.fr.html et de manière générale la plupart des articles du répertoire http://www.gnu.org/philosophy/philosophy.fr.html

    Tu y trouvera des réflexions approfondies sur le sujet, et notamment des arguments contre la terminologie "open source".

    Je viens d'en lire une partie (honte à moi de ne pas l'avoir fait plus tôt), et notamment la partie concernant les arguments contre le terme "open source". J'en comprend mieux les tenants et aboutissants.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.

    Concernant l'œuvre d'art, il est entendu qu'elle a vocation à être vue du public (à moins que l'artiste soit terriblement tordu et que son art réside dans la dissimulation de son art... ça se défend), appartient-elle pour autant légitimement au public auquel elle est destinée?

    Concernant un logiciel, ou une formule mathématique, il est de même entendu que cela repose sur le travail de toute une partie de l'humanité depuis des millénaires. On peut donc considérer en effet qu'il est légitime de rendre à l'humanité ce qu'elle nous a permis de construire. La question de point de vue ici, touche beaucoup à une question de philosophie, et beaucoup de gens sont bien incapable d'y répondre autrement que par la sensibilité.

    Ici, au delà (ou en regard) de cette question, je pense que le sujet est de définir si les termes que nous employons couramment pour désigner les logiciels dits libres, et les logiciels dits propriétaires sont justes, car ils nous permettent d'argumenter de manière rationnelle sur ce sujet, et ainsi de ne pas perdre tous ceux que la philosophie n'atteint pas, ainsi que tout ceux dont la philosophie dicte le contraire.
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.

    @Leccux

    Pas si facile.

    Où classerais-tu un logiciel tombé dans le domaine public dont personne ne dispose plus des sources?

    Pertinent. Je n'est pas vraiment de réponse à cette question. Quoique... Logiciel public pourrait peut-être faire l'affaire. C'est peut-être simpliste mais l'idée est bien là.


    Où places-tu un logiciel à sources ouvertes si l'entreprise t'impose un CLUF t'interdisant de modifier et/ou distribuer?

    Peut-on prétendre que les sources sont ouvertes dans ce cas? Les sources sont visibles, mais je ne pense pas qu'on puisse les dire ouvertes.


    Privateur sonne bien et est juste, mais j'aime bien la connotation politique de "logiciel propriétaire". Le "problème " du logiciel propriétaire est bien une appropriation de la connaissance comme si elle n'était qu'une vulgaire marchandise. Le brevet ou le CLUF modélise bien ça. Tu n'achètes pas un logiciel, tu n'en seras jamais propriétaire puisqu'il appartient à un tiers.

    Privateur sonne bien, mais ce que j'ai voulu exprimé dans mon commentaire, plus haut, c'est précisément que ce n'est pas aussi juste qu'il n'y parait. C'est juste du point de vue utilisateur, mais du point de vue du créateur (appelons le comme ça), ce n'est pas plus privateur qu'un autre modèle.

    Au sujet du "problème" du logiciel propriétaire, je dirais que tout dépend de ce qui en est fait. Il me semble (mais je ne maitrise pas le sujet, tout éclairage est bienvenu) que le cas du brevet logiciel est un pas plus loin.
    C'est la propriété intellectuelle qui nous permet de maintenir un logiciel distribué sous licence GPL sous cette licence. Précisément parce qu'on à le droit d'en disposer comme on l'entend, et que l'on peut entendre qu'il reste sous cette licence.

    J'ai en revanche plus de problème avec la propriétarisation (ce mot existe-t-il?) des concepts, des idées sous-jacentes au code du logiciel.


    @Pol'ux

    Je pense que tu devrait lire http://www.gnu.org/philosophy/shouldbefree.fr.html et de manière générale la plupart des articles du répertoire http://www.gnu.org/philosophy/philosophy.fr.html

    Tu y trouvera des réflexions approfondies sur le sujet, et notamment des arguments contre la terminologie "open source".

    Je les lirais après cette réponse :).
    Je préciserais cependant une chose: mon idée est qu'une personne doit avoir le droit de ne pas partager son travail, mais que ce comportement est stérile (bien souvent) et qu'il y a tout à gagner à partager ce travail avec des gens qui 1) pourront apprendre de ce travail; ou 2) qui pourront l'améliorer et nous aider à être meilleur (cette idée peut paraître naïve dans certains milieux).
    Je pense qu'il vaut mieux essayer de convaincre que le modèle libre est plus efficace et tire le niveau global vers le haut, que de jouer sur la sensibilité politique, voire philosophique, des gens que l'on cherche à convaincre.


    Sur ce, il est vrai que la terminologie est toujours essentielle et il faut qu'elle soit au plus proche de l'équivalence à la notion portée. Par exemple, "open source" réfère (stricto sensu) à quelque chose d'ouvert, pas forcément quelque chose de libre (même si le libre selon l'OSI est quasiment le même que le libre selon FSF). Par exemple OGM renvoie à "organisme génétiquement modifié" ; ce qui est le cas de tout être vivant (naturellement ou pas).
    Ces problèmes de terminologie sont essentiels à la qualité d'un débat, car la moindre mésentente terminologique possède le charme de transformer radicalement toute conversation en un débat de sourds. Ce n'est pas des lecteurs de trollfr qui te contrarieront. ^^

    ^^ Ça me semble très clair :)
  • [^] # Re: Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 1.

    Effectivement, dans ce contexte ces mots prennent tout leur sens. Le problème, à mon avis, vient du fait que des projets tels le projet GNU, ou tout projet mettant en œuvre des logiciels ouverts, ont généralement pour vocation d'être utilisés par des gens n'évoluant pas dans ce contexte. Dès l'instant où nous cherchons à faire adopter le modèle que j'appellerais dorénavant le plus possible ouvert (et il me semble que c'est précisément l'objet de la FSF), il me semble que l'on se doit de sortir de sa bulle (il n'y a toujours aucune provocation dans mes propos, nous évoluons tous dans une bulle plus ou moins grosse) et comprendre le sens qu'ont les mots que l'on emploie en dehors de cette bulle.

    En ce sens, il me semble que M. Stallman, de même qu'une bonne part de la communauté du libre, est un peu en décalage.
  • # Privateur/Propriétaire, Libre/Ouvert

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel "privateur" Vs "propriétaire". Évalué à 5.

    Bonsoir, je profite de ce journal pour poster mon premier commentaire sur linuxfr \o/ Gageons qu'il sera loin d'être le dernier.

    J'aimerais intervenir sur le choix des mots utilisés dans les diverses propagandes (ici ce mot n'a rien de provocateur, ni de réducteur; je fais référence à la publicité faite dans un sens ou dans l'autre) mettant en avant les logiciels dits libres contre les logiciels dits propriétaires.

    En effet comme indiqué dans ce journal on peut tout à fait considérer que des logiciels tels qu'emacs ou d'autres sont propriétaires au sens indiqué par Wikipédia, alors même que ce sont des fleurons du logiciel dit libre (je reviendrais plus tard sur mon utilisation du mot "dit"). Je trouve cependant gênante l'utilisation du terme privateur pour désigner les logiciels non libres.

    Il ne me semble pas que la liberté induite par une licence telle que la GPL ou la licence BSD (puisqu'il y a été fait référence dans ce journal) soit un droit fondamentale de tout utilisateur, quand bien même je suis convaincu que c'est une bonne chose (je tiens à le préciser: je suis absolument convaincu que le modèle libre est la meilleure chose qui soit arrivée au monde de l'informatique).

    Il s'agit ici de bien comprendre les implications du terme privateur, cela implique que l'utilisateur final se voit privé d'un droit qui serait légitime de modifier, redistribuer, etc (vous connaissez le topo). Or ce droit là irait à l'encontre d'un droit que l'on peut estimer tout aussi fondamental: le droit d'une personne à disposer de sa création comme il l'entend. Et précisément ici, les éditeurs de logiciels dits propriétaires ont le droits de ne pas autoriser ceci.

    Il me semble donc que l'utilisation du terme privateur est mal venue, car elle implique de notre part (nous qui utilisons ce mot) que nous retirions le droit à une personne de disposer de sa création comme elle l'entend. Les deux termes en vigueur me semblent donc mal choisis, pour des raisons différentes.

    Revenons maintenant à ce droit auquel je fait référence, le droit de disposer de sa création etc. Ce droit est de même fondamental pour nous autres libristes car il nous permet de distribuer dans les conditions qui nous conviennent le fruit de notre travail. Ces conditions que sont la libre redistribution, modification et étude du travail effectué. Il faut bien comprendre que parce que nous pouvons disposer de notre création comme nous l'entendons, nous pouvons faire du "libre".

    Venons en au libre justement. Il me semble que pour les mêmes raisons que le terme privateur est mal venu, le terme de libre est ici utilisé à mauvais escient. En effet les licences dites libres nous apportent à nous utilisateurs des libertés que nous estimons fondamentales dans notre modèle. Mais il ne me semble pas que le créateur du logiciel en question est été plus libre que celui qui à fait le chois de maintenir ses sources closes. Il a usé de la même liberté que le second de disposer de son code comme il l'entendait.

    Je préfère pour cela le terme d'open source, que l'on devrait absolument traduire en français (si une traduction satisfaisante existe dors et déjà n'hésitez pas à me l'apprendre). En effet ici les choses sont claires. On ne part pas sur des appréciations de liberté ou de privation mais sur un fait généralement admis: le code source est ouvert et à disposition de qui souhaite s'en servir.

    L'idéal serait donc, je crois, de trouver un terme équivalent à contrario pour désigner les logiciels dits privateurs. Ce terme pourrait tout à fait être logiciel à sources fermées. Il existe d'ailleurs, nous l'avons tous rencontré je pense à un moment ou à un autre.

    Il me semble que ce sujet est absolument fondamental vis à vis de l'image que l'on donne au reste du monde. Le risque à utiliser des termes tes que "privateur" et "libre" est de passer pour un énième groupe de gens moralisateurs et précisément, antilibertaire (!). Je vais loin, peut-être trop, mais je pense que le risque existe, et que cela nous fait dors et déjà du mal, d'une manière larvée.

    Prendre garde aux terme que nous employons, rester dans les faits, et sortir des schémas moraux pour entrer dans des schémas rationnels ne peut probablement que nous faire le plus grand bien.

    Merci à tous d'avoir pris le temps de me lire, j'espère que vous aurez trouvé mon point de vue intéressant.