Journal De gustibus et coloribus

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sept.
2010
Cher journal,

Mélomane de catégorie moyenne, en ce moment légèrement désargenté - donc dans l'impossibilité d'investir dans des CD et autres morceaux numériques - je me refuse catégoriquement à succomber aux sirènes du téléchargement illégal, non par peur du gendarme Hadopi (je ne suis pas connecté à la toile) mais par principe. Je me dis donc qu'un petit tour sur le Web me permettrait de faire mes courses acoustiques et de satisfaire mon penchant pour la musique, toute la musique. Je me rabats donc sur la musique dite libre et/ou gratuite.
Je suis souvent tombé sur des perles, par exemple le Fulda Symphonic Orchestra pour la musique classique et baroque (sous licence Open Audio License) ou le groupe de Death Metal Al Azred, Mais j'avoue parcourir le catalogue de Jamendo est assez chronophage et ne permet pas toujours de trouver casque à ses oreilles. La raison est simple : l'embarras du choix.

Vous allez me dire :« mais il y a les notes des auditeurs, le classement des téléchargements, etc, etc. » sauf que cela ne reflète aucunement la qualité des morceaux car beaucoup d'artistes en bas de la liste n'ont tout simplement pas eu la chance d'être écoutés par un nombre suffisant d'auditeurs alors qu'ils font de la musique de qualité. Mais justement, me direz-vous, qu'entends-tu par musique de qualité ?

Pour moi, il y a deux types de qualités pour la musique :
- la qualité sonore
- la qualité mélodique

La qualité sonore comprend la qualité acoustique d'enregistrement, la bonne harmonisation des instruments et des volumes, les effets sonores, etc. Ce critère est plus ou moins objectif car il reflète une certaine maîtrise technique de l'enregistrement et de la production.

La qualité mélodique, quant à elle, est presque purement subjective, car mis à part les fausses notes et les accords mal accordés (les musiciens voudront bien excuser mon inculture dans ce domaine), personne ne peut dire pourquoi tel mélodie plaît et une autre pas.

Les sociétés de production font quand même un formidable travail de filtrage et de perfectionnement des musiques qu'elles produisent et/ou commercialisent, même si ; en même temps ; elles contribuent à l'uniformisation des goûts musicaux. Cette uniformisation est peut-être voulue pour des raisons d'économie d'échelle, mais elle pourrait très bien être un simple effet secondaire dû au filtrage et au fait de retravailler les morceaux, souvent par les même grosses pointures de la production.

Sans forcément atteindre le niveau des professionnels et peut-être commettre les mêmes erreurs d'uniformisation des goût, on pourrait réfléchir à un moyen d'aider et les artistes à mettre en valeur leurs créations et les mélomanes à assouvir leur soif de belles mélodies sans pour autant qu'ils passent des siècles à trouver l'oiseau rare. Cela permettrait de faire sortir du lot les artistes libres qui en font plus que les autres ou qui sont simplement plus doués.

Pour trouver un tel moyen j'ai suivi la procédure : plisser les yeux, contracter les muscles de son corps et réfléchir très fort ... en vain, ou presque (cela a eu pour effet de déclencher en moi des mouvements du gros intestin ainsi que des mouvement rapide quasi-involontaires de mes jambes qui entraînèrent le reste de mon corps vers les toilettes les plus proches.)

Alors toi, cher journal, oui toi qui est une conscience collective capable de produire des tempêtes de cerveau à même de balayer l'hégémonie des majors et du pair-à-pair, peux-tu faire quelque chose pour nous ?
  • # Une maison de disques sous licence libre.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je vais faire un peu de pub, va voir http://magnatune.com/ C'est un label, donc ils filtrent et font des enregistrements studio de qualité professionnelle, mais ils diffusent sous licence libre. Tous les morceaux sont en écoute (flux MP3) gratuite. Tu paies si tu veux télécharger l'album (en wav, flac, etc.), en choisissant toi-même le montant, et tu peux par la suite raisonnablement redistribuer à tes copains (licence libre).
  • # Netlabels

    Posté par  . Évalué à 6.

    Il existe plein de netlabels, qui comme la plupart des labels indépendants sont spécialisés dans des genres particuliers et ont une certaine réputation.

    Après je suis assez déçu parce que pas mal d'entre eux ne proposent que du MP3.

    DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

  • # Financières seulement ?

    Posté par  . Évalué à 3.

    Là, tu demandes plus ou moins une maison d'édition de musique libre comme d'autres l'ont répondu.

    En "maison de diffusion" non-libre, tu as déjà lastfm qui peut pas mal t'aider à trier/trouver.

    Mais si tes problèmes sont uniquement financiers, que tu te refuses seuelemnt à utiliser bittorrent ou des réseaux dédiés à la musique, c'est-à-dire à avoir une copie en local du morceau, tu peux encore utiliser tous les sites de streaming, qui sont presque autant du piratage que le reste parfois. Entre youtube, deezer, myspace, et les autres du même style, tu as de quoi faire.

    Sinon, il te reste la radio et les podcasts. On trouve, en fonction de ses goûts particuliers, plein de bons podcasts.

    Et enfin, pour l'argument: je veux respecter la loi, il est peu ou pas valable pour beaucoup d'artistes de musique électronique (commençons par tous les djs, de la techno à l'ambient), vu que le mix est la règle de diffusion générale, et que beaucoup de morceaux sont introuvables en magasin. Pour beaucoup, on ne peut pas les considérer comme de la musique libre car leur licence ne l'est pas, mais l'usage fait que c'est à peu près pareil qu'une CC BY-SA, l'insécurité juridique en plus.
    • [^] # Re: Financières seulement ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      tous les sites de streaming, qui sont presque autant du piratage que le reste parfois.

      Je suis d'accord avec toi.

      Il y a autant de rapport entre un utilisateur d'un site de streaming et le capitaine crochet qu'il y en a entre un utilisateur de réseau P2P et jack Sparrow (le fils de Roberta).

      Les deux sont tout autant éloignés du piratage l'un que l'autre.
    • [^] # Re: Financières seulement ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Pour le classique et le Jazz, le flux mp3 de France musique est bien. Ce n'est pas libre, mais gratuit pour utilisation personnelle et les musiciens sont de la meilleure qualité. Cependant, enregistrer un flux MP3 demande un petit travail par la suite pour couper le début et la fin (mp3splt -f fichier.mp3 mm0.ss0 mm1.ss1)
  • # Arrêter avec les labels !

    Posté par  . Évalué à 2.

    Un labels et principalement les petits, désolé, mais il produit son style de musique point

    Un label ne fournit jamais un studio, il finance la production du disque point barre. Donc pour reprendre ton exemple il peut fournir une enveloppe pour que le groupe se paie un studio d'enregistrement pendant x jours entre autres.

    Maintenant revenant sur les qualités citées celles ci sont purement subjectives et malheureusement très limités (même si je sens que tu as essayé de trouver le truc le plus vaste) . Pour ma part je pourrais y opposer pleins de contre exemples (tiens Crass par exemple, désolé j'aime pas freddy mercury bien que quelques textes sont intéressants).

    Pour répondre à ta question, le mieux que j'ai trouvé pour chaque style musicaux du plus lyrique au plus anarchiste, et connaissant le mieux vos gouts c'est le disquaire.

    Bien sur ne pas prendre un disquaire de fnac. Mais un vrai disquaire indépendant qui saura cerner vos gouts et vous fera découvrir pleins de choses (sans acheter, on écoute sur place) que vous n'auriez pas forcement découvert par vous même.

    Bon le disquaire étant une espèce en voie de disparition, il existait aussi de nombreux chan (désolé ça fait une éternité que je n'y suis pas retourné et je en sais pas si ça existe encore), accessible aussi via des softs de P2P ou plusieurs personnes avec les mêmes gouts se partageaient et se font découvrir des musiques.

    Note : c'est comme ça qu'un copains a réussit à faire tourner deux de ses groupes aux usa en trouvant via ces chans des tourneurs.
  • # Musique de qualité

    Posté par  . Évalué à 4.

    Tiens puisque tu parles de musique de qualité sur Jamendo :

    http://www.jamendo.com/en/artist/Maeliss_And_The_Daydreamers

    Non, ce n'est pas tout à fait de la pub, seulement le fier résultat d'un loooong plaidoyer auprès de ma chérie (la chanteuse) sur l'intêret de la distribution libre.

    Bonne écoute !

    PS: ne rater pas "Down", c'est un bijou.
  • # J'ai oublié un autre acteur important : les médias

    Posté par  . Évalué à 2.

    Bon, d'accord, c'est surtout eux qui uniformisent les goûts musicaux du monde (en même temps, ils co-produisent souvent des albums, soutiennent des artistes, etc, etc.). N'empêche que c'est surtout grâce à leur filtrage (plus ou moins partial, surtout plus) que nos oreilles ne sont pas envahies et assourdies par un bruit statistique (et musicologique aussi) et qui permet à nos petites cervelles de traiter les chansons écoutées dans un délais raisonnable sans lagger et sans planter tout le système (ben oui, vous n'avez jamais vécu un brain panic vous ?), et là, mmmm ça coince un chouia car les webradios libres ne sont pas tellement connues. En fait, ne faudrait-il pas essayer de faire en sorte que des artistes libres passent en radio (à la télé) ? ou alors mieux, promouvoir les webradios (voire les stations - si elles existent) libres ?

    En fait, maintenant que j'y pense c'est plus une question de marketing : faut-il inventer le free marketing ?

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