Journal [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

Posté par  (site web personnel) .
Étiquettes : aucune
0
9
août
2003
Bonjour, actuellement en train d'aider un ami à maintenir son entreprise à flot, nous avon beaucoup de discussion sur le modèle du logiciel libre, ses avantages, ses inconvéniants, sa difficulté d'en vivre, le manque de vision de cette industrie etc...

Après avoir fait un petit tour de la question, j'en viens à la conclusion que dans un certain contexte la licence logiciel GPL est inadapté au marché.

Inadapté dans le sens "comment manger en vendant du logiciel libre" (1)

Je suis pourtant un ferme partisan du logiciel libre, particulièrement de l'ouverture du code, de sa publication, du développement coopératif, etc....

J'ai donc réfléchi à une licence un peu spécifique; je vous en propose les grandes lignes pour commentaires.


(1)

Il existe peu de logiciel de gestion commerciale compétitif aux logiciels windows importable sous linux (wine+crossover office marche pas). Un logiciel libre, qd il est peu documenté est galère à installer et pour peu que son auteur se soit attaché à une etps pour le vendre avec le service associé, il n'a aucun intérêt à ce que quelqu'un d'autres l'install en se passant des services de la société de service en question, etc...
Le logiciel libre ne permet pas de manger, de gagner directement de l'argent comme avec un logiciel libre.
C'est pour ça que j'ai pensé à prendre le meilleur coté du logiciel libre :
le code source ouvert, et la rationalité économique du modèle propriétaire
____________________________________________________________
Adapter le logiciel libre à l'industrie du logiciel







Exposé des motifs


Le logiciel libre connait un vif succès à l'heure actuel, son système d'exploitation phare, le système GNU/Linux connaissant un développement innexorable.


Néenmoins, le modèle du logiciel libre souffre d'une difficulté congénitale à s'adapter au monde de l'entreprise : conçu par et pour des chercheurs, cellui-ci n'est (a) pas (voulu) pensé(r) la problématique du financement du développement des logiciels; on se tourne vers le quémandage de dons, d'appels à la communauté qui de temps en temps fonctionnent...


Malgré cela, le concept du logiciel libre est extrêmement interressant pour plusieurs raisons :


Les connaissances humaines ne doivent pas être marchandisé, car cela implique à terme une entrave au développement humain, car celle-ci seront trustés par des grandes firmes qui, par leurs monopoles, imposeront une espèce de système communiste dans un système capitaliste libéral financiarisé.


Pour l'entreprise, le modèle du logiciel libre est extrêment avantageux : le logiciel est polymorphique (ie il peut s'adapter au besoins particulier les plus détaillés et anecdotique), les coûts de développements sont moindres du fait de la présence d'une bibliothèque immensse de fonctions, de librairies documentés, débuggés, améliorées.


Enfin et surtout, le logiciel libre garantie une qualité du produit rarement égalé dans le monde du logiciel propriétaire.





Les grandes idées de la licence


Le source doit être distribué lorsque toute modification est effectuée sur son code, cela dans les mêmes dispoitions que dans les licences GPL er MPL (distribution imposée, formats de transferts de données ouverts, etc...).


Le logiciel est payant dans le cas où celui-ci est utilisé(i.e qu'il traite des données liée à une activité commerciale, qu'il participe en quelconque façon que ce soit à un processus s'inscrivant de près ou de loin dans une activité commerciale) dans le cadre d'une quelconque activité commerciale.

Le logiciel est librement distribuable dans les autres cas (utilisation familiale, utilisation par un organisme étatique ou une SEM majoritairement publique).



Les développeurs sont rémunérés par rapport à des objectifs (c'est le point le plus délicat à mettre en place). Les fonds mobilisés afin de rémunération pour les développeurs, sont issus de la vente de licences aux personnes morales ayant une utilisation commerciale.


On pourrait dvp un système en deux temps. Dans un premier, les auteurs s'associeraient dans une structure type loi 1901 (déclarable en France donc), dont l'objectif serait de réaliser les logiciels. Les membres seraient dédommagés sous diverses formes. Ce système pourrait s'appliquer lors du développement du logiciel. Lors d'une évolution plus commerciale du developpement, les auteurs pourront s'associer au sein d'une entreprise en tant qu'actionnaires.

Le but est principalement de pouvoir manger et de financer les développeurs par un moyens plus sûr que le don habituellement utilisé dans le modèle du logiciel libre

Ou alors, comme l'on se trouve avec cette licence dans un cadre plus capitaliste, on pourra soliiciter les cannaux traditionnels de l'investissement dans le cadre d'une société normale payant des impôts dans laquelle les développeurs seraient sociétaires et recevraient leurs royalties.

Note : sur ce point précis, j'ai des idées plus complètes qui évitent certains problèmes, mais j'attends vos idées, critiques, etc...



Toute utilisation du logiciel ainsi licencié dans une chaîne de processus de production à trait commercial est soumis au paiement de la licence.


Le document ainsi licencié n'est publiable, modifiable, que dans le cadre de cette licence, et cette licence doit y être rattachée.


Valà, votre avis ?

Pierre-Alex

PS : je comprend parfaitement les attitudes radicalement pro FSF, logiciel libre. Mon propos n'est pas "comment gagner plein de fric avec le logiciel libre". Mais "comment gagner suffisamment pour vivre et donc pouvoir continuer à développer" pour combatre de front le modèle propriétaire.
  • # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

    Posté par  . Évalué à 0.

    Moi j'aime pas, c'est pu libre.
    Ca me fait penser à SCO..

    Un bon moyen de faire de l'argent avec du libre, c'est de faire payer pour le support, et ca marche avec la GPL
    • [^] # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      > Moi j'aime pas, c'est pu libre.

      Oui, c'est évident. Il ne semble pas répondre à la liberté 2 de la FSF (on peut pas redistribuer dans tous les cas) ni au point 6 de l'Open Source Definition (pas de discrimination sur l'usage, y compris commercial). Bref, même le titre est faux, ce n'est pas Open Source.

      > Un bon moyen de faire de l'argent avec du libre, c'est de faire payer pour le support, et ca marche avec la GPL

      Ben, surtout lorsque l'auteur parle d'un « logiciel de gestion commerciale ». Ma boîte utilise un machin de chez EBP, et on ne risque pas d'annuler notre abonnement au support de sitôt, vu les problèmes qu'on a eu. Ce n'est clairement pas là le genre de logiciels faciles à utiliser pour lesquels l'argument du support ne tient pas (mais il y en a, inutile de se voiler la face. Qui irait acheter du support pour Mozilla ?).

      Ceci étant dit, mon opinion sur cette licence est que ça va vite devenir un capharnaüm ingérable : qui décide du prix du soft ? C'est un prix fixe ? Où c'est un pourcentage des gains faits grâce au soft ? Dans ce dernier cas, on quantifie comment ? Les dévs, ils sont payés par rapport à quoi ? Le nombre de lignes de code qu'ils ont pondu ? Qui centralise les gains ? L'association ? Et est-ce que ça marche pour des dévs éparpillés dans le monde ? Est-ce que ceux-ci ont voix au châpitre dans les décisions ? Si on veut forker le soft parce que les dévs initiaux refusent l'idée excellentissime qu'on vient d'avoir, on fait comment ? Etc. Ce truc a le potentiel pour devenir un piège à c*ns de première classe, avec imbroglios juridiques à tous les étages (comme toujours quand il est question de pognon). Perso, je ne m'y risquerai pas.

      Mon conseil à l'auteur et à son ami chef d'entreprise : faire une version proprio de leur soft pour Linux. Oui, ça me plait moyen, mais ça correspond pas mal à leur vision des choses, et ils seront en terrain connu, alors que ce machin a pour sa part toutes les chances d'être un terrain miné...

      Envoyé depuis mon PDP 11/70

      • [^] # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Tu as raison, mais il y a un truc qui me bloque dans le modèle proprio, c'est que le code n'est pas ouvert !

        « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

        • [^] # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Tout d'abord, merci pour tes questions très pertinentes, c'est le genre de canardages que je voulais ;-)

          Idées de bases : On pourrait créer, au choix, une assoc loi 1901(salariat de développeurs travaillant pour atteindre le but de l'assoc) ou une société(devs partenaires en travailleur non salarié, avec l'etps à 1 €, c'est possible)

          des pistes de réponses

          Ceci étant dit, mon opinion sur cette licence est que ça va vite devenir un capharnaüm ingérable : qui décide du prix du soft ?
          L'association ou l'assemblée des actionnaires/partenaires

          C'est un prix fixe ? Où c'est un pourcentage des gains faits grâce au soft ?
          % Cela vaut mieux.
          Dans ce dernier cas, on quantifie comment ? Les dévs, ils sont payés par rapport à quoi ? Le nombre de lignes de code qu'ils ont pondu ?
          C'est le point le le plus délicat, on pourrait fonctionner à la cible d'objectifs :

          Chaque développeur s'assigne en accord avec les autres sur un objectif personnel; l'ensemble des membres du projet avec une nécessité de 2/3 des voix actent la répartition des objectifs et des % de rémunération : On transforme les objectifs en temps horaire de développement pour un dvpeur confirmé. Cela me semble possible, sachant que bcp d'etps calcul le temps de dvp avec 20 % d'erreurs. En général, on sait comment cela va prendre de temps. En fonction de l'objectif et donc du temps de développement effectué (objectifs atteints), le développeur a droit à un % fonction du temps virtuel (calculé) sur les gains.


          Qui centralise les gains ? L'association ?
          Ou la société
          Et est-ce que ça marche pour des dévs éparpillés dans le monde ?
          en stipulant que la licence est diffusé sous les termes des lois de tel ou tel pays on peut se débrouiller pour internotialiser, c'est un des objectifs

          Est-ce que ceux-ci ont voix au châpitre dans les décisions ?
          Chaque dvpeur ayant réalisé un objectif est consulté (pondération de voix, pas de pondérations ?)

          Si on veut forker le soft parce que les dévs initiaux refusent l'idée excellentissime qu'on vient d'avoir, on fait comment ?
          On doit créer une nouvelle organisation (mot générique pour assoc ou société) qui fonctionnera comme si elle était unique à condition de verser x % aux initiaux (entre 40 et 60)

          merci de la question elle met le doigt sur un gros problème :)


          Etc. Ce truc a le potentiel pour devenir un piège à c*ns de première classe, avec imbroglios juridiques à tous les étages (comme toujours quand il est question de pognon). Perso, je ne m'y risquerai pas.

          Tu as raison, mais je veux faire disparâitre la logique de code non ouvert.

          « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

  • # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

    Posté par  . Évalué à 2.

    Donc, je prend le logiciel, je le modifie, je le redistribue, je le vend (puisque GPL je peux faire tout ça). Donc c'est moi qui reçoit l'argent et plus l'auteur initial. On pourrait alors penser que chaque membre de la châine des modifications reverse une part au 'maillon d'avant', mais bon dès que les contributions au logiciel viennent de beaucoup de sources cela devient ingérable.

    La licence GPL ne peut pas être adaptée facilement à quelque chose de commercialement rentable, car elle a été faite avant tout pour assurer la liberté de gens (donc la liberté de distribuer gratuitement aussi).

    Bref, la meilleur solution actuellement, c'est le dual licensing, comme le fait avec succés mysql entre autres. Mais bon, c'est pas forcément évident de mettre ça en place, puisque si la licence précédent était GPL, il faut que tous les contributeurs soient d'accord qu'il y aie une autre licence. Dans le cas de MySQL, c'est essentiellement une équipe qui a fait le soft, donc ils ont pu mettre en place ça. Ca veut aussi dire qu'ils acceptent les patchs externes que si leurs auteurs leurs cédent les droits du code. Le système du dual licensing marche bien parce que certaines boîtes devant/voulant faire des modifications du soft ne veulent pas mettre celles-ci sous GPL, en achetant l'autre licence, ils peuvent en faire ce qu'ils veulent.
    • [^] # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      "Donc, je prend le logiciel, je le modifie, je le redistribue, je le vend (puisque GPL je peux faire tout ça). Donc c'est moi qui reçoit l'argent et plus l'auteur initial."

      Non tu n'as pas très bien compris, ou je me suis mal expliqué : tous les auteurs sont rémunérés, et il faut trouver un moyen de le gérer correctement.
      Lorsque le nombre d'auteur s'agrandit, les gains sont divisés d'autant. La question est de savoir comment mettre en place des coefficients qui représentent justement l'investissement de chacun (i.e celui qui a écrit la plus grosse part du moteur ne va pas gagner la même chose que celui qui propose un patch, problème, un plugin peut être commercialement très important)

      C'est un problème, effectivement. J'ai par exemple pensé à un système de décisions prisent par l'ensemble des auteurs avec un minimum de 2/3 des voix pour accepter une décision... De nombreux tours de scrutins en perspective

      On pourrait rémunérer en fonction des sous programmes les plus utilisés et de leur auteurs.

      Je soulève le problème, on doit bien pouvoir trouver une solution, très dur, mais possible....

      « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

      • [^] # Re: [Licence]Une autre licence open-source, rémunératrice.

        Posté par  . Évalué à 2.

        Couc !

        Je pense que le model utilisé par MySQL est tres bien. Il correspond d'ailleurs a ce que tu proposes :
        - libre pour ceux qui font du libre
        - non libre pour ceux qui veulent en faire une utilisation commerciale, ou veulent s'affranchir des contraintes liées a la license libre.

        Avec ce modele, la boite de ton pote cree un logiciel et le distribue.
        Ceux qui reprenderaient le logiciel libre a leur compte seraient obligés de respecter la licence libre, et serait donc confrontés aux difficultés de faire de l'argent avec un logiciel libre.

        S'il s'avere qu'ils font de ton soft qqch de bien mieux que ta version, c'est que ton entreprise n'était pas à la hauteur :) Bref ca force l'entreprise à rester à la pointe, ou alors à négocier avec les developpeurs pour qu'ils donnent leur developpement à l'entreprise, afin qu'elle puisse les integrer à son soft, et en distribuer une version sous une autre license que la license libre.

        Pour ma part, l'idee de developper du soft que je donne a une entreprise qui a mis son produit sous double license (libre+autre), ne me gene pas. Du moins si elle s'engage à ne pas integrer mes developpements uniquement à la version non libre (ie me voler mon code).

        Certains sont peut etre alergiques à l'idee de permettre à une boite de faire de l'argent avec leurs developpements, moi non. Pas plus que le fait qu'une entreprise donne au libre la possibilite de faire une utilisation libre de son soft ne me gene :)
        Un echange de bon procédé, ou tout le monde y gagne. Que demander de plus :)

        Luzerne, qui passe sous silence/license le fait que du meme coup l'entreprise revelle à la concurence son savoir faire :) ce qui est un autre problème

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.