Journal Lettre ouverte au gouvernement anglais par les fournisseurs de messageries et chat cryptés

19
8
juin
2023

La lettre est courte et implacable Open Letter to the British Government Regarding the Online Safety Bill parue le 13 avril 2023. Ne sachant pas si j'ai le droit de publier une traduction, je me contente de citer quelques morceaux :

L'intro est irrésistible

En plus de la loi de l'Union Européenne dite «chat control», un autre projet de loi européenne utilise la protection de l'enfance comme prétexte à une surveillance généralisée des communications par chat, probablement sans raison : la Online Safety Bill en Angleterre. Tous ensembles les services de messagerie [signataires] s'opposent fermement à cette proposition de loi.

Et plus loin

Pour citer l'inventeur de PGP Phil Zimmermann :

Si la vie privée est criminalisée, seuls les criminels auront une vie privé.

La lettre ouverte commence et finit par deux phrases fortes

À tout ceux pour qui la sécurité et la vie privée sur l'internet sont importantes

Signé par ceux qui veulent garder nos conversations sécurisées

Suivent les noms des patrons de

  • Element
  • OPTF/Session
  • Signal
  • Threema
  • Viber
  • WhatsApp
  • Wire
  • # RAB - trad a l'arrache

    Posté par  . Évalué à 9.

    Outre le soi-disant "contrôle des chats" de l'UE, il existe un autre projet de loi européen qui utilise la protection de l'enfance comme prétexte à une surveillance à grande échelle des communications par chat sans motif valable : le projet de loi britannique sur la sécurité en ligne (Online Safety Bill). Avec d'autres services de messagerie, nous nous opposons fermement à cette proposition législative.

    Threema a été conçu pour protéger la vie privée de ses utilisateurs et pour garantir une sécurité totale lors de l'échange d'informations privées en ligne. C'est la raison d'être de Threema, et c'est bien sûr totalement incompatible avec les projets de loi mentionnés ci-dessus. Une surveillance de masse aux proportions orwelliennes va non seulement à l'encontre du principe de "privacy by design" auquel nous adhérons, mais elle contredit également de manière flagrante le droit fondamental à la vie privée, qui constitue la pierre angulaire des démocraties modernes.

    Pour citer à nouveau l'inventeur de PGP, Phil Zimmermann :

    Si la vie privée est interdite, seuls les hors-la-loi auront une vie privée.

    C'est pourquoi nous rejetons fondamentalement le projet de loi sur la sécurité en ligne. Avec d'autres services de messagerie cryptée, dont Element et Signal, nous demandons au gouvernement britannique de prendre en compte les ramifications considérables de ce projet de loi et de reconsidérer attentivement ce projet de loi controversé :

    À tous ceux qui se soucient de la sécurité et de la protection de la vie privée sur Internet.

    En tant que services de communication cryptés de bout en bout, nous demandons instamment au gouvernement britannique de s'attaquer aux risques que le projet de loi sur la sécurité en ligne fait peser sur la vie privée et la sécurité de chacun. Il n'est pas trop tard pour s'assurer que le projet de loi s'aligne sur l'intention déclarée du gouvernement de protéger le chiffrement de bout en bout et de respecter le droit de l'homme à la vie privée.

    Partout dans le monde, les entreprises, les particuliers et les gouvernements sont confrontés à des menaces persistantes de fraude en ligne, d'escroquerie et de vol de données. Des acteurs malveillants et des États hostiles remettent régulièrement en question la sécurité de nos infrastructures essentielles. Le chiffrement de bout en bout est l'une des défenses les plus solides contre ces menaces, et comme les institutions vitales dépendent de plus en plus des technologies de l'internet pour mener à bien leurs activités principales, les enjeux n'ont jamais été aussi importants.

    Tel qu'il est actuellement rédigé, le projet de loi pourrait briser le chiffrement de bout en bout, ouvrant la porte à une surveillance systématique, générale et indiscriminée des messages personnels des amis, des membres de la famille, des employés, des cadres, des journalistes, des militants des droits de l'homme et même des hommes politiques eux-mêmes, ce qui compromettrait fondamentalement la capacité de tout un chacun à communiquer en toute sécurité.

    Le projet de loi ne prévoit aucune protection explicite pour le cryptage et, s'il est appliqué tel quel, il pourrait permettre à l'OFCOM d'essayer d'imposer l'analyse proactive des messages privés sur les services de communication cryptés de bout en bout, ce qui réduirait à néant l'objectif du cryptage de bout en bout et compromettrait la vie privée de tous les utilisateurs.

    En résumé, le projet de loi constitue une menace sans précédent pour la vie privée, la sécurité et la sûreté de tous les citoyens britanniques et des personnes avec lesquelles ils communiquent dans le monde entier, tout en enhardissant les gouvernements hostiles qui pourraient chercher à élaborer des lois de copie.

    Ses partisans affirment qu'ils sont conscients de l'importance du cryptage et de la protection de la vie privée, tout en prétendant qu'il est possible de surveiller les messages de tout un chacun sans compromettre le cryptage de bout en bout. La vérité, c'est que ce n'est pas possible.

    Nous ne sommes pas les seuls à être préoccupés par le projet de loi britannique. Les Nations unies ont averti que les efforts du gouvernement britannique pour imposer des portes dérobées constituent "un changement de paradigme qui soulève une série de problèmes graves aux conséquences potentiellement désastreuses".

    Le gouvernement britannique lui-même a reconnu les risques pour la vie privée que pose le texte du projet de loi, mais a déclaré que son "intention" n'était pas que le projet de loi soit interprété de cette manière.

    Les fournisseurs mondiaux de produits et services cryptés de bout en bout ne peuvent pas affaiblir la sécurité de leurs produits et services pour satisfaire des gouvernements particuliers. Il ne peut y avoir un "Internet britannique" ou une version du chiffrement de bout en bout spécifique au Royaume-Uni.

    Le gouvernement britannique doit d'urgence repenser le projet de loi, en le révisant pour encourager les entreprises à offrir plus de protection de la vie privée et de sécurité à ses résidents, et non moins. L'affaiblissement du cryptage, l'atteinte à la vie privée et la mise en place d'une surveillance de masse des communications privées ne sont pas la voie à suivre.

    Signé par ceux qui se soucient de la sécurité de nos conversations :

    Matthew Hodgson, PDG, Element
    Alex Linton, directeur, OPTF/Session
    Meredith Whittaker, présidente, Signal
    Martin Blatter, PDG, Threema
    Ofir Eyal, PDG, Viber
    Will Cathcart, responsable de WhatsApp chez Meta
    Alan Duric, directeur technique, Wire

    • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

      Posté par  . Évalué à 10.

      https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-comportement-terroriste/

      Les gouvernements ont perdu la guerre des mathématiques et leurs supériorités militaires sur le chiffrement.

      Donc, maintenant, tout le monde peut être considéré comme un terroriste.
      C'est plus rapide que de changer les lois sur le chiffrement :)

      Douce France
      Cher pays de mon enfance
      Bercée de tendre insouciance

      ---> |

      • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

        Posté par  . Évalué à 0.

        Rassure toi, toutes ces entreprises qui râlent sur l’U.E., exécutent sans broncher le Patriot Act demandé après les attentats de 2001 sur les tours jumelles de New York.

        À choisir entre la peste et le cholera les U.S.A. et l’U.E., je préfère choisir l’U.E.

        Néanmoins, le sujet de base reste valide et pas simple :
        Comment concilier à la fois la protection des enfants et le secret des communications privées ?

        Pour les miens, j’ai choisi, pas de portable ni de réseaux sociaux jusqu’à la troisième.

        • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

          Posté par  . Évalué à 10.

          À choisir entre la peste et le cholera les U.S.A. et l’U.E., je préfère choisir l’U.E.

          Cette phrase fait remonter une question que je me pose souvent, si je dois être espionné mais que j'ai la possibilité de choisir par qui, ne vaut-il pas mieux que ça soit par des gouvernements étrangers ? Je m'explique parce que dit comme ça je vais attirer les moinssages : Si quelqu'un doit lire mes communications, je préfère que ça soit un gars dans un datacenter en Californie plutôt que mon voisin. Idem pour les états, je préfère que ça ne soit pas par celui dont je dépends. Que la Chine ou la Russie déchiffrent mes communications sur Tiktok/Telegram me paraît moins flippant que si c'est la Place Beauvau, justement parce que je ne suis pas sous leur juridiction. J'ai tendance à me dire que ce n'est pas moi qui les intéresse… Bon ça ne tient plus quand il y a coopération et échange d'informations entre les états mais dans le cas de la Chine ou la Russie par exemple, je me dis que les chances sont faibles… (Bien sûr l'idéal étant de lutter contre toute forme de surveillance généralisée, je n'en défends aucune !)

          C'est absurde ? Je fais erreur ?

          • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

            Posté par  . Évalué à 2.

            Bah, c’est un point intéressant.

            Je dirais que personnellement c’est peut-être mieux un gouvernement étranger. Par contre, collectivement, pour des aspects commerciaux, guerre, etc. La collecte générale par une puissance étrangère peut donner un grand avantage à une économie concurrente à la nôtre.

            Je pense qu’on est pas loin du gris neutre et que c’est à chacun de faire ses choix en fonction de ses convictions.

          • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 10 juin 2023 à 10:28.

            La faille c'est que si tu es espionné, tu ne sais pas par qui ni pour quoi.

            Les dérives sont faciles à imaginer:

            1. un gouvernement européen qui n'aime pas les syndicats veut espionner ses citoyens pour savoir qui a parlé à un syndicaliste ;
            2. comme dans l'UE, il est interdit de faire de l'espionnage de ce type grâce aux gardes fous, on contourne le problème en faisant appel des fous non gardés : le gouvernement européen demande à un gouvernement extra européen d'espionner ses citoyens via son appli très populaire partout dans le monde ;
            3. pour couvrir l'opération elle déclare qu'il s'agit d'un partenariat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme / la pédophilie / le logiciel libre / … bref le truc qui fait peur à la mode.

            Et voilà comment pour avoir demandé Gégé du Comité d'Entreprise des conseils pour négocier un temps partiel, tu te retrouves sur une liste d’ennemis de la Nation radicalisés.

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

              Posté par  . Évalué à 1.

              Et voilà comment pour avoir demandé Gégé du Comité d'Entreprise des conseils pour négocier un temps partiel, tu te retrouves sur une liste d’ennemis de la Nation radicalisés.

              Si le message de ton exemple n'est pas chiffré, tu as moins de chance de te retrouver sur une liste d'ennemis radicalisés.

              (bon, c'était juste pour dire que c'est pas forcément un bon exemple dans le cadre du sujet de ce journal)

        • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Néanmoins, le sujet de base reste valide et pas simple :
          Comment concilier à la fois la protection des enfants et le secret des communications privées ?

          C'est surtout que ça n'a pas grand chose à voir. La pédophilie est une bonne excuse. Elle n'a pas besoin de chiffrement pour exister, et on ne la combat pas en interdisant le chiffrement. C'est un peu comme d'espérer combattre la grippe en buvant une tasse d'eau chaude.

          Protéger les enfants, ça passe par de toutes autres actions. Arrêter de réifier les individus, avant tout chose, parce que si les corps ne sont plus des marchandises potentielles, on envisagera peut-être de ne plus les "utiliser" sans se préoccuper de l'avis des personnes concernées ; interdire toute forme de sexualisation des mineurs (et ça démarre dans les magasins de jouet et les cours de récré) ; mettre en place énormément d'action de préventions, y compris dans l'éducation à la sexualité, afin de mettre des mots sur "pourquoi ces normes, pourquoi ça c'est OK et ça, ça ne l'est pas" ; entendre la parole des enfants et leur droit à dire "non" (et pas seulement face à un pédophile, ça commence dès le bisou obligatoire pour dire bonjour) etc.

          Pour avoir accompagné quelques personnes victimes de pédophiles, je dirais qu'hélas le problème est toujours le même : la société éduque les enfants à ne pas dire "non" à un adulte et n'entend pas la parole des enfants. D'ailleurs, concrètement, quand on voit des signes et qu'il y a suspicion qu'un enfant est maltraité, comment peut-on agir ? Faire des signalements aux services de protection de l'enfance ? Il en faut énormément pour que ce soit entendu, les procédures sont traumatisantes aussi pour les victimes et souvent inappropriés au problème réel, augmentant la violence que ceux qu'on cherche à protéger vont recevoir. C'est un fait : notre société est inapte à protéger les enfants.

          Bref, une action efficace serait d'attaquer le problème à la racine, de traiter les causes et non pas un des symptômes secondaires, de trouver des vrais moyens pour que les personnes commençant à "dévier" soient rattrapés (on ne devient pas un pédophile qui enlève des enfants du jour au lendemain), de prendre réellement soin des victimes et potentielles victimes (il y a des degrés dans la maltraitance et ça serait bien de ne pas devoir attendre que ce soit irréparable pour agir). Ce serait un projet politique intéressant, si la pédophilie était réellement le problème pour les gens en place. Ce n'est pas le cas, ce qui leur pose souci c'est de ne pas pouvoir contrôler leurs citoyens et traquer d'éventuels dissidents. Et, pour ça, lutter contre le chiffrement, ça a plus de sens.

          • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ton point est intéressant, mais il faut protéger les mineurs aussi des contenues pornographiques quand ils ont 12—13 ans… ceci, sans avoir à donner ton identité à un site mafieux pornographique gratuit.

            Et plein d’autres problèmes auquels je ne pense pas forcément. On ne traitera pas le problème en se focalisant sur un seul domaine.

            • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

              Je suis d'accord, mais on ne réglera surtout pas ce genre de problème avec du technosolutionnisme appliqué largement en pommade. À chaque fois, cela demande de s'interroger sur ce qui permet que "ceci" soit possible dans la société, et de trouver des réponses qui demandent une véritable politique.

              Typiquement sur l'exemple de l'exposition au contenu pornographique ; actuellement un enfant a peu de chance d'y être exposé par hasard dans sa navigation et encore moins avec les bloqueurs de pub. Sauf peut-être s'il traîne sur des sites de warez. Mais bon, de ce que j'ai pu constater jusque là avec les enfants de mon entourage, la dynamique est la même que dans les années 60 (sauf que le porn est plus accessible et les versions hard bien plus répandues) : il y a une très petite minorité de gamins qui vont aller chercher activement du contenu de ce genre, et ensuite le pousser vers leurs autres camarades (lesquels ne sont pas forcément en demande de ça, c'est certain). Cette minorité, comment ça se fait 1) qu'elle aie l'idée d'aller chercher ça 2) qu'elle sache que ça existe 3) qu'elle sache comment le trouver ? De ce que j'ai pu voir (mais ça demanderait d'être validé par des travaux sociologiques) c'est quand même souvent des enfants dans des milieux familiaux pas hyper safe, voir franchement craignos, et le fait qu'ils finissent par tomber là-dessus vient très généralement d'un adulte/plus grand de leur entourage qui s'amuse de ce côté transgressif de montrer du porn à des enfants (on retombe dans les logiques de pédophilie accessoirement, je trouve). Et donc, obliger à donner son âge avec vérification… ben comme la source primaire est potentiellement un adulte, ça ne changera rien par contre, tout en attaquant fortement le droit à l'anonymat dans plein de situations sans rapport avec la choucroute.

              Et la question de la pornographie et de ses dérives, là, c'est un sujet aussi énorme, et vaste, et qui demanderait qu'on reprenne un peu les fondamentaux de notre société dans son rapport à la sexualité, sujet sur lequel on aura du mal à mettre tout le monde d'accord ! Il y aurait de quoi légiférer mais aussi mener des actions de prévention, etc, sauf que tout ce qui a été fait au niveau politique depuis les années 50 est plutôt en faveur des mafias, de la marchandisation des corps, du renforcement du patriarcat le plus délétère qui soit, etc.

              Il reste qu'en tant que parent, on veut quand même protéger ses enfants face à toute cette violence… Mais les réponses sont malheureusement individuelles pour le moment, car ce qui semblera correct dans une famille queer risque d'être très différent de ce qui semblera ok dans une famille catho ; suivant les groupes sociaux, le curseur varie énormément… Sans parler des normes acceptables et de ce qui sera considéré comme traumatique ou non. Et là aussi, il me semble que la meilleure réponse qu'on pourrait faire en tant que société, c'est de redonner de la place à la parole des enfants, de leur permettre de dire, pour eux, ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, et qu'ils soient entendus (et ce n'est pas gagné !).

            • [^] # Re: RAB - trad a l'arrache

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 13 juin 2023 à 09:24.

              Une solution est simple: un PC familial au milieu du salon :-)

              Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Contre offensive ?

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9. Dernière modification le 09 juin 2023 à 08:11.

    Bon, admettons… admettons que ça passe, et que le chiffrement devienne interdit. Préparons dès maintenant la contre offensive !

    La première chose qui me vient à l'esprit est la stéganographie, qui est plus ou moins l'art de dissimuler l'information au milieu de vrac à merde : on pourrait imaginer des chats qui rendent compliqué l'analyse par la quantité de données générées artificiellement.

    D'autres idées ?

    En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Relocalisation

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Ça permet de communiquer par des moyens plus délicats à intercepter par le Big Brother central, et ça pourrait contribuer sensiblement à la résolution des problèmes de pollution. Du deux en un.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: Relocalisation

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

        Et on pourrait même utiliser les spams pour ça !
        Reprise de tes mails spams, stéganographiés d'une façon ou d'une autre et hop, personne sait que t'as envoiyé un kikoolol avec une URL de vidéo de chat-miaou !

        • Yth, quand on parler de noyer dans la masse hein…
    • [^] # Re: Contre offensive ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      D'autres idées ?

      Arrêter de voter à droite ?

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Contre offensive ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7.

        Arrêter de voter à droite ?

        On peut pas parce que IL N'Y A PAS D'AUTRE ALTERNATIVE !!!

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Contre offensive ?

        Posté par  . Évalué à -1.

        La gauche n'avait-elle pas voté des lois favorisant la surveillance suite aux attaques terroristes de 2015 ou même avant ? J'en ai que de vagues souvenirs, mais il me semble que ça avait suscité l'indignation à l'époque, est-ce que je me fourvoie ?

        Nec spe, nec metu

    • [^] # Re: Contre offensive ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Le courrier papier ? (tu n’as pas parlé de délai ;-) )

  • # La Loi et la vie privée

    Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 11 juin 2023 à 02:49.

    Quand les législateurs au pouvoir ont décidé de protéger la vie privée, dans le cas du courrier, c’est parce qu’ils étaient en mesure d’intercepter les courriers si besoin. Aujourd’hui, avec la possibilité de chiffrement de bout en bout offerte par les communications électroniques, des citoyens sont en mesure d’interdire toute interception du message par quiconque. Là le pouvoir n’est pas content, mais pas content du tout, ça froisse son besoin de sentir qu’il contrôle ses citoyens.

    Je me demande si les supercalculateurs dont disposent les gouvernements des pays riches ne sont pas en mesure de brute-forcer la plupart des messages chiffrés de bout-en-bout. Toutes les applications qui offrent la fonctionnalité utilisent-elles par défaut une taille de clé rendent impossible tout brute-forçage ? Et tout ceux qui chiffrent utilisent-ils une passphrase assez longue pour être à l’abris ?

    Et quand bien même, la plupart des pédophiles, comme les terroristes, n’utilisent même de chiffrement ! Pourtant les pédophiles sont rarement inquiétés. Peu se retrouve en prison.

    Tout comme les interdictions des divers stupéfiants n’ont jamais eu pour but d’améliorer la santé publique, l’interdiction du chiffrement n’a pas pour but la lutte contre le crime. Dans les deux cas, le but véritable est le contrôle du citoyen, criminaliser une pratique afin d’avoir un moyen de pression sur lui. Et dans le deux cas, ça profite aux criminels.

    Il ne faut jamais perdre de vue qu’en quelque sorte, et même si c’est simplificateur de le dire ainsi : « Un état est une mafia qui a réussi. ».

    • [^] # Re: La Loi et la vie privée

      Posté par  . Évalué à 5.

      Objection !
      Je ne crois pas que les supercalculateurs soient une solution pour les états. Primo, un supercalculateur ça coûte cher et ça consomme beaucoup d'énergie. Deuzio, combien de clés à l'heure pourrait-il décrypter ? si la surveillance des citoyens est ce qui intéresse l'État (et je te suis là-dessus, les états sont paranos), on imagine bien que les supercalculateurs devraient craquer des centaines voire des milliers de clés à l'heure pour être un outil valable.

    • [^] # Re: La Loi et la vie privée

      Posté par  . Évalué à 7.

      Je me demande si les supercalculateurs dont disposent les gouvernements des pays riches ne sont pas en mesure de brute-forcer la plupart des messages chiffrés de bout-en-bout. Toutes les applications qui offrent la fonctionnalité utilisent-elles par défaut une taille de clé rendent impossible tout brute-forçage ?

      Ma fille (en CM2) est en train de préparer un exposé sur les communications secrètes pendant la seconde guerre mondiale, et qui parle entre autres d'Enigma (utilisée entre 1920 et 1945).

      Face aux progrès des Polonais et des Anglais dans le cassage des codes, l'armée allemande a ajouté des rotors (équivalent d'allonger la clé) et augmenté la fréquence de rotation des clés (au début une fois par mois, à la fin une fois par jour). Bien sûr ce type de crypto est assez obsolète, mais la réaction des Allemands est comparable à ce qu'on fait aujourd'hui avec des clés de 4096 bits, des clés éphémères, et la confidentialité persistante (Perfect Forward Secrecy), sans parler d'avoir d'ores et déjà mis aux points des techniques qui résistent à des ordinateurs qui n'existent même pas (les calculateurs quantiques).

      Ce qui a pas mal aidé les Alliés à gagner du temps et de décoder plein de messages, ce sont des erreurs humaines (formules récurrentes dans les messages, par exemple) ou d'avoir obtenu des livres de listes de codes.

      D'ailleurs j'ai lu quelque part qu'aujourd'hui, la complexité d'Enigma serait comparable à une clé de 76 bits, ce qui n'est pas totalement ridicule non plus !

      Bref, comme l'avait dit Edward Snowden, la méthode pas chère, c'est de capturer les métadonnées et de recouper les infos, ce qui permet déjà de faire beaucoup de choses.

    • [^] # Re: La Loi et la vie privée

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 11 juin 2023 à 15:35.

      Même l'utilisation du courrier peut laisser une bonne marge de manœuvre. On peut y insérer des messages invisibles (encre sympathique, micro-points…). On peut aussi y mettre des messages cachés dans un texte d'apparence inoffensif comme une recette de tartiflette, en faisant quand même gaffe qu'elle ressemble pas trop à un couscous.

      Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

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