Journal les mensonges de l'économie

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10
déc.
2004
ce bouquin de l'économiste Kenneth Galbraith m'a l'air particulièrement interessant : http://www.lefigaro.fr/litteraire/20041209.LIT0015.html(...)

y'a quelqu'un qui l'a déjà lu et qui pourrait confirmer ?

Une citation :

«Ce que l'histoire de l'humanité nous a laissé de meilleur, ce sont des réalisations artistiques, littéraires, religieuses et scientifiques qui sont nées dans des sociétés où elles étaient la mesure du succès. L'art de Florence, la merveilleuse création civique que fut Venise, William Shakespeare, Richard Wagner et Charles Darwin nous sont venus de collectivités qui avaient un très faible PIB»
  • # Hum...

    Posté par  . Évalué à 5.

    Très intéressant a priori ce gars, je ne l'ai pas lu, mais je suis effectivement tenté.

    Par contre, sa vision de grands artistes désintéressés et vivant chichement me semble sélective et plutôt désuette... Shakespeare était un homme très ambitieux ; on peut pas vraiment dire que les artistes véniciens des 16è--18è siècles vivaient chichement, plutôt dans le faste & le libertinage, Wagner a débarqué à Paris pour faire fortune en bon provincial qu'il était, etc, etc... je suis pas sûr de le suivre dans son idée, là...
    • [^] # Re: Hum...

      Posté par  . Évalué à 2.

      NB: ma mémoire me joue peut-être un tour en ce qui concerne Shakespeare, donc je retire ma remarque à son sujet, mais je maintiens le reste ; on peut de toute façons trouver autant d'exemples qu'on veut de "grands" artistes qui ne crachaient pas sur l'argent (Ingres, Dali, etc) ; évidemment la définition d'un grand artiste est purement subjective.
    • [^] # Re: Hum...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      sa vision de grands artistes désintéressés et vivant chichement me semble sélective et plutôt désuette

      J'ai peut-être mal compris ce qu'il voulait dire mais il me semble qu'il ne parle pas du point de vue des artistes ou des scientiques eux-mêmes mais plutôt de la vision que nos sociétés ont des artistes ou des scientifiques.
      Bien sur que l'appat du gain et de la gloire compte dans les réalisations des gens (Michel ange n'a pas sculpté sa pieta pour des prunes) mais ce qui favorise vraiment l'éclosion des génies c'est que la société dans laquelle ils vivent valorise des réalisations exceptionnelles.
      - Si la mesure du succès dans une société c'est l'oeuvre scientifique originale ou la réalisation artistique inoubliable alors tu aura des scientifiques originaux et des grands artistes.
      - Si la mesure du succès dans une société c'est l'argent et la hausse du PIB alors tu aura des cargaisons des CD de lorie et du patrick sebastien à la télé.


      je recolle sa citation en mettant en gras ce qui me semble le plus important dans sa phrase :
      Ce que l'histoire de l'humanité nous a laissé de meilleur, ce sont des réalisations artistiques, littéraires, religieuses et scientifiques qui sont nées dans des sociétés où elles étaient la mesure du succès.
      • [^] # Re: Hum...

        Posté par  . Évalué à 4.

        Si la mesure du succès dans une société c'est l'argent et la hausse du PIB alors tu aura des cargaisons des CD de lorie et du patrick sebastien à la télé.

        C'est même plus du conditionnel, c'est déjà la réalité...
      • [^] # Re: Hum...

        Posté par  . Évalué à 2.

        Ah oui, c'est effectivement un autre angle que celui avec lequel j'avais abordé le passage ; mais la réalité me semble tout de même un peu plus compliquée, en tout cas pas si simpliste que ça:

        - d'une part, notre société valorise tout autant des réalisations exceptionnelles, pour des raisons tout autant intéressées qu'à d'autres époques il me semble.

        De nos jours, une oeuvre de grande valeur artistique est un bon placement financier ; que ce soit pour la peinture ou la musique d'ailleurs ; donc notre époque est bien encore apte à produire & à chouchouter de grands artistes ; et ce pour des raisons pas plus intéressées qu'il y a plusieurs siècles, où les oeuvres artistiques entretenaient l'image fastueuse de l'Eglise catholique, lui servaient de placement mobilier, et effectivement servaient de mesure de richesse ;

        - d'autre part, de telles sociétés connaissaient l'équivalent de nos CDs de Lorie, je veux parler de toutes les productions alimentaires des artistes, qui même si elle sont consédérées autrement de nos jours, faisaient office de "tout venant" à l'époque ; cf les florentins dont parlaient Galbraith, mais aussi Mozart, Bach, ou plus récemment Picasso ou Van Gogh ; à leur époque, une partie des oeuvres de tous ces gens-là était considérée comme aussi alimentaire que des CD de Lorie de nos jours, je pense ; et avec le recul, et sachant que la valeur artistique d'une oeuvre n'a de sens que pour une époque donnée, et encore, je ne vois pas comment on pourrait conclure le raisonnement par un réducteur "c'était mieux avant" :-/

        La question <<quelle est la valeur artistique d'une oeuvre "alimentaire" ?>> est beaucoup plus retorse qu'il n'y paraît...
  • # John Kenneth Galbraith

    Posté par  . Évalué à 2.

    je n'ai pas lu celui-là mais Galbraith, c'est toujours du très bon, du très très bon !

    autre titre récent :
    http://www.alternatives-economiques.fr/lectures/L230/NL230_005.html(...)

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