Journal L'impossible mission Olivennes

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déc.
2007
Un article au sujet de la mission Olivennes sur le site du Monde :
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-(...)

Un extrait : Nombre de logiciels utilisés aujourd'hui par les pirates sont des logiciels libres ou "open source". Ils sont élaborés par des communautés d'internautes, non par un seul individu. Leur cryptage, souvent sophistiqué, rend difficile le repérage des fautifs

Je vois pas le rapport entre le logiciel libre et le piratage mais bon...C'est comme si on disait "Nombre de voitures de marque Renault sont utilisés aujourd'hui dans des braquages". Quel est le rapport de causalité ?

Sinon il semble que des solutions non conventionnelles commencent à apparaitre dans des grands médias : la mission Olivennes n'explore pas de pistes alternatives. Elles existent pourtant. Elles partent du constat que si nombre d'internautes refusent de débourser 1 cent pour écouter un morceau de musique ou voir un film, mieux vaut les laisser les télécharger gratuitement.
  • # solidité du modèle de développement

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Le problème n'est pas tant le mode de développement mais les implications de ce type de développement. Pour des programmes largement employés, il est clair que le logiciel libre rend la tâche plus compliquée.

    Avec du proprio, il suffit de menacer l'éditeur et l'affaire est dans le sac. OK, on peut toujours copier le programme mais plus le faire évoluer, ce qui limite, à terme, son emploi. Par contre, avec le ll, on aura beau condamner les programmeurs, il y en aura toujours un pour reprendre les sources et continuer.

    Moralité, il est impossible de stopper le p2p fait avec du ll
    • [^] # Re: solidité du modèle de développement

      Posté par  . Évalué à 3.

      Heu, mais... en pratique, il peut se passer la même chose avec des logiciels proprio (cf. l'exemple de Winny plus bas). Qui peuvent aussi, et au passage, faire des réseau utilisant des méthodes de chiffrement et d'anonymat robustes (encore faut-il ne pas oublier de chiffrer/anonymiser aussi l'accès aux forums web depuis l'appli !).

      Lisez les articles sur Winny et son successeurs Share (qui ont réussi là où Freenet ne parviens pas à décoller : ces logiciels sont les plus populaires au Japon, très loin devant les réseau e2k ou bittorrent), c'est assez instructif.

      Le plus important pour nous c'est désormais de réunir une masse critique d'utilisateurs autour d'un réseau anonyme et chiffré. Même pour échanger légalement des contenus libres. Pour gagner le respect de la vie privée, contre les institutions... et de force.
      • [^] # Re: solidité du modèle de développement

        Posté par  . Évalué à 8.

        D'ailleurs, je saisis l'occasion pour indiquer des logiciels et protocoles de peer-to-peer visant à garantir l'anonymat et la confidentialité de leurs utilisateurs, et généralement décentralisés :
        * ANts_P2P (GPL)
        * Freenet (plusieurs implémentations, certaines en GPL)
        * GNUnet
        * Mute_(logiciel)
        * Entropy
        * WASTE
        * Rodi
        * Nodezilla
        * Perfect Dark (pour les Windowsiens Japonais)
        * RShare
        * I2Phex
        * Marabunta
        * StealthNet

        Et quelques systèmes de fichiers pour Linux offrant des fonctionnalités de deniable encryption (ou « déni plausible ») :
        * TrueCrypt
        * PhoneBookFS (basé sur Fuse)
        * StegFS
        * FreeOTFE

        Si vous étes admins, pensez à activer le support SSL de vos MTA aussi. La question n'est pas le piratage. Il s'agit de garantir l'anonymat et la confidentialité, notre vie privée quoi, quelles que soient les décisions de notre gouvernement actuel. Pour rappel notre président nous avais pondu la pire copie, parmis tout les candidats, lors du questionnaire soumis par l'APRIL durant la présientielle. Des délires comme :

        http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ071102679&idt(...)

        ...peuvent toujours nous tomber sur le coin du nez.
        • [^] # Re: solidité du modèle de développement

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à -1.

          Des délires comme :

          http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ071102679&idt(...)


          Peux tu m'expliquer quel est le "délire" là dedans ?

          Reprenons le texte :

          M. Jean Louis Masson attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice sur les dérives auxquelles peut donner lieu Internet.
          Rien de nouveau, internet a toujours acceuilli le pire comme le meilleur.

          En particulier, certains sites tels que « l’encyclopédie Wikipedia », collectent les informations émanant des internautes sans les vérifier systématiquement.
          Seul le "en particulier" est déplacé, ce n'est la dérive la plus grave d'internet je pense :) Les sites pédophiles, racistes, etc ... me paraissent bien plus grave. Mais les problèmes et questions que posent Wikipédia sont d'actualité.

          De ce fait, des indications gravement diffamatoires peuvent être mises en ligne au détriment de telle ou telle personne.
          C'est un fait, le vandalisme sur Wikipedia est reconnu et est une conséquence de sa nature.

          Or, l’une des caractéristiques d’Internet est de diluer les responsabilités, chaque intervenant prétendant toujours que la faute en incombe aux autres.
          Ici aussi, rien de nouveau. D'autant plus que l'anonymat des contributeurs de wikipédia ne permet pas de retrouver le responsable d'un vandalisme facilement.

          Les victimes, même lorsqu’elles subissent un préjudice inacceptable, sont pratiquement dans l’impossibilité de réagir.
          On peut déjà corriger soi-même Wikipédia et ensuite porter plainte contre X.
          Il exagère un peu et semble oublier que c'est identique dans la "vraie" vie. C'est "juste" plus simple avec Wikipedia de répandre des informations diffamatoires....

          Il souhaiterait donc qu’elle lui indique s’il serait possible d’élargir considérablement la responsabilité pénale de tous les intervenants (hébergeur du site, responsable du site et auteur des allégations diffamatoires).
          Le statut pénal de sites comme Wikipédia n'est pas clair, il faut le définir clairement. La question est certes mal posée (pourquoi demander directement d'élargir la responsabilité de l'hébergeur alors qu'il suffirait de demander de lever l'anonymat des contributions (par exemple, même si je n'y suis pas favorable)), mais n'est pas un "délire" non plus : c'est la réponse classique d'un politique à l'heure actuelle : répression.

          Tout ça pour dire que je n'ai pas trouvé cette question si choquante, mais un peu à côté de la plaque et enfonçant des portes ouvertes...
          • [^] # Re: solidité du modèle de développement

            Posté par  . Évalué à 4.

            > Mais les problèmes et questions que posent Wikipédia
            > sont d'actualité.

            Précisément, le sénateur Masson fait ici écho à la récente suggestion d'un député de son camp, Jean-Pierre Grand, qui s'est proposé, il y a une semaine, de réclamer une modification de la loi pour que les hébergeurs dont Wikipédia, les blogs, les forums, ...) soient pénalement responsables des contenus publiés, et imposent en conséquence un filtrage a priori des contenus écrits par les utilisateurs. Certains médias très en vue avaient déjà soufflé le concept. Une idée grandiose.

            > Le statut pénal de sites comme Wikipédia n'est pas clair

            Le statut pénal de sites comme Wikipédia est parfaitement clair, et défini dans le cadre de la LCEN (depuis juin 2004).

            Lorsque tu constate un contenu diffamatoire sur un site, tu peut adresser à l'hébergeur un courrier recommandé pour en exiger le retrait. Dès lors que il est prévenu, l'hébergeur est responsable du contenu, et est censé l'effacer « dans un bref délai ». C'est pour ça, d'ailleurs, que la Fondation Wikimedia a été acquittée lors de son premier procès en France, en octobre : non pas pour avoir été jugée « irresponsable » (comme le prétendaient les articles très orientés du quotidien Le Monde), mais parce que justement elle avait honoré ses responsabilités dès qu'elle a été prévenue.

            > Tout ça pour dire que je n'ai pas trouvé cette question si
            > choquante, mais un peu à côté de la plaque et enfonçant
            > des portes ouvertes...

            Les questions au gouvernement sont souvent des prémices diplomatiques habituels avant une proposition de loi, lorsqu'on fait partie du même groupe / camps que le gouvernement. Et - faut-il le rappeler - certains groupes de médias papiers/traditionnels (en position de lobbying), et certains élus et gouvernants, voient d'un mauvais oeil le développement de contenus "user generated" sur internet. Ça tombe bien, puisque, justement, le gouvernement envisagent de réformer la loi sur l'économie numérique.
  • # Ah si, je vois le rapport

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    Ils sont élaborés par des communautés d'internautes, non par un seul individu.

    -> difficile d'accuser une personne, de la menacer et de la mettre au trou. Tu en choppes un, d'autres reprennent le code et continues !

    Leur cryptage, souvent sophistiqué, rend difficile le repérage des fautifs

    -> les logiciels libres ne sont pas faits avec les pieds et permettent aux gens de protéger leurs échanges de données. Facile de surveiller l'échange de fichiers par le biais de logiciels proprio parce que ce sont des passoires :-)
  • # Solutions non conventionnelles

    Posté par  . Évalué à 9.

    Mais est-ce que le fait de maintenir un serveur réactif avec une très bonne bande passante, un catalogue exhaustif, et une qualité garantie (haute qualité audio + format intéropérable + signature numérique), ne serait pas un argument suffisant pour convaincre l'internaute de délier sa bourse, ne serait-ce que pour quelques centimes ?

    Le site russe Allofmp3, qui vendait de la musique sans DRM à bas prix n'avait aucun mal à vendre (il avait juste le mauvais goût d'être illégal en dehors de Russie, et finalement en Russie aussi !).
    Or, à 10 centimes le fichier, ça fait déjà 100¤ pour remplir un ipod (bon, ça dépend de la taille de l'ipod et de celle des fichiers), bref, déjà bien plus ce que l'ipodeur moyen achète en musique sur un an. Or il ne me semble pas irréaliste de tabler sur l'intention d'un renouvellement complet annuel, du moment que le coût n'est plus réellement limitant. Bon, je schématise, mais le prix juste est peut-être 30¢ ou 5¢, ça ne change pas grand chose.

    Bref, même si la filière n'est plus la vache à lait d'antan, à partir du moment où les réseaux de distribution légaux proposent de la valeur ajoutée, le produit est vendable à un prix qui ne tend pas vers zéro (en fait c'est le service qui est vendu, plus que le droit d'écoute). À cela, il faut ajouter les revenus annexes, à commencer par les publicités sur le portail, qui, bien sûr, mettra en valeur les aspects communautaires et proposera un système de recommandations. Est-ce que cela ne peut pas suffire pour rémunérer artistes, producteurs, labels, et intermédiaires techniques ?

    Pour qu'un tel business model tienne la route, nul besoin de réprimer l'internaute lambda, il suffira juste que la loi permette de poursuivre les gros contrefacteurs (sites web et gros partageurs P2P), ce qui est déjà le cas.

    Bref, au final, j'ai confiance en la loi du marché (enfin, là en tout cas ;-) ) : les acteurs économiques sauront s'adapter. Il serait sain de ne plus faire attention à eux en attendant !
    • [^] # Re: Solutions non conventionnelles

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      Il a jamais été prouvé que le site était illégal, au contraire ("In August 2007, Denis Kvasov, head of the company which owned AllofMP3.com, was acquitted of all charges stemming from copyright infringement prosecution.").

      Il est toujours actif avec son système de blogs, mais ne vends plus de musique. Je pense que les menaces envers la russie de l'empêcher de rejoindre l'OMC n'y est pas pour rien (et surtout les pressions que ça a dû découler de la part du gouvernement russe envers l'une des entreprises les plus rentables de russie).

      Cependant, AllTunes (le logiciel dispo sur windows) fonctionne toujours, et un petit message au support vous permet de transférer votre compte sur MP3Sparks.com, le successeur d'AllOfMP3.com, si ce n'a pas déjà été fait automatiquement.

      Je continue d'acheter ma musique sur Alltunes/MP3Sparks parce que la qualité est au rendez-vous, la diversité aussi (la plupart du catalogue français est dispo), et surtout pour le prix d'un CD (qui ne me servirais à rien, je les rippe et je les revends ou les jette), je peux m'en offrir 10, ce qui permet d'être plus ouvert et de prendre des risques à acheter des albums qu'on aurait jamais écouté sinon. A 2 ou 3 dollars l'album on est moins réticent :)

      En tout cas ça montre que quand une bonne idée concurrentielle arrive, ils préfèrent tenter de la supprimer plutôt que de créer de nouvelles idées et tarifs intéressants...

      « Je vois bien à quels excès peut conduire une démocratie d'opinion débridée, je le vis tous les jours. » (Nicolas Sarkozy)

  • # Sympa

    Posté par  . Évalué à 4.

    Ça fait plaisir de voir un article critique dans (sur le site d') un grand quotidien. De même, je ne connaissais pas Winny et jusqu'à maintenant je ne savais pas qu'un réseau d'échange protégeant l'identité avait fait ses preuves à grande échelle !

    Une simple remarque sur la conclusion de l'article : « Comme Google, YouTube ou Facebook, ils font le constat que la gratuité est une exigence première des internautes. Et que seule la publicité est susceptible d'assurer leur rentabilité, qu'on s'en indigne ou qu'on s'y résigne. »

    Ces sites ont effectivement montré que la publicité en ligne est une bonne source de revenus, mais je ne suis pas d'accord quand il prétend que seule cette ressource peut assurer la rémunération des fournisseurs de contenus. Il n'y a qu'à voir l'exemple de Youtube : les contenus provenant d'émissions de télévisions, diffusés gratuitement, ont déjà été rentabilisés. De même, malgré le piratage, je suis persuadé que les industries culturelles restent rentables via les ventes de cd, de dvd, de tickets de concert et de cinéma. Il faut envisager les possibilités alternatives de rémunération comme la publicité, une forme de licence globale ou le paiement volontaire comme des sources additionnelles de revenus. Bref, la libre diffusion numérique est une chance pour les auteurs et artistes et la vie intellectuelle et culturelle en général.
  • # Le libre, garant de la sécurité?

    Posté par  . Évalué à 3.

    Il ne faut pas perdre de vue qu'un logiciel proprio ne sera JAMAIS sur.

    J'ai vu beaucoup de personnes parler de Winny (et donc de sahre, son successeur.)
    Pourtant Share , en plus d'etre windows only et proprio, n'est pas libre!
    je me base sur wikipedia pour indiquer qu'il n'est pas sûr :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Share_(P2P)#Security_Compromise(...)
    avec entre autre :

    As demonstrated by NetAgent in December 2006, they are able to determine the status of which download node has what files.


    Je pense qu'on peut aussi prendre en compte que proprio ou libre, il faut des relecteur compétents et/ou du code pensé dans le but de faire de la sécurité !
    ( :
    http://computerworld.co.nz/news.nsf/scrt/C5117F8EF8F89577CC2(...)

    There are dozens of cases just like this, where open source bugs remained undicovered for a decade or more, until one lone individual on their own personal quest did some digging. [...] Heck, people are still finding problems in IPv4 packets that have been around for 20-odd years. And as far as I can tell, whether or not the product was open source didn't really play a part in the finding or the fix, albeit the open source fixes are consistently coded faster when the problem is located. What mattered most was a single person (or company) that cared enough to investigate.

    )

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