Journal Jouer sous GNU/Linux : la série des Shadowrun

Posté par  . Licence CC By‑SA.
25
15
mai
2017

Sommaire

Bonjour,

Afin de compléter ma série d’articles à propos de jeux indépendants sous GNU/Linux que j’ai appréciés, je me propose aujourd’hui de vous présenter la série de jeux de rôle vidéo Shadowrun.

Shadowrun

L’Univers de Shadowrun

Shadowrun est, avant d’être des jeux vidéos, un jeu de rôles papier créé par FASA Corporation en 1989. Il se situe dans un monde que l’on peut qualifier de cyperpunk, dans lequel la magie est subitement apparue. On y trouve des elfes, des nains, des orks et des trolls, mais aussi de nombreuses créatures légendaires comme des dragons et des démons. La magie et la technologie cohabitent dans cet univers. De plus, Internet à fait place à la matrice. Le monde est dominé en partie par de très grosses multinationales.

Les Jeux

Le premier jeu de la série a été développé par le studio Harebrained Schemes et a été financé au travers de kickstarter. Par la suite, deux autres jeux sont sortis en réutilisant le moteur déjà mis en place. De plus, une version multijoueur en ligne a été créée par un autre studio de développement : Cliffhanger Productions.

Tous ces jeux reprennent au final le même schéma. On y incarne un groupe de Shadowrunners (des mercenaires) qui effectue des missions (infiltration, enquête, vol, enlèvement…) pour le compte d’un commanditaire (corporation, particulier…). En plus, il y a une trame principale qui avance au fur et à mesure de missions particulières. Les missions permettent de gagner de l’argent pour s’acheter de l’équipement, et de l’expérience pour améliorer ses compétences et attributs.

Les jeux sont en 3D isométrique. On peut s’y déplacer librement, au travers d’une ou plusieurs cartes, et lors des phases de combat, on passe en mode tour par tour. Chaque faction (il peut y en avoir plus de deux) joue le tour de chacun de ses personnages, afin de passer la main à une autre faction. Chaque personnage possède plusieurs PA (points d’action) qui permettent d’effectuer ce que l’on souhaite : lancer un sort, se déplacer, tirer avec une arme à feu, se battre avec une arme blanche…

Un combat

De plus, les deckers peuvent, au travers de point d’accès, se connecter à la matrice. Les combats y sont similaires et peuvent se dérouler en simultané avec ceux du monde physique. Il n’est pas rare de devoir protéger son decker dans le monde physique pendant que celui‐ci, dans la matrice, fait un combat pour prendre le contrôle d’une tourelle qui permettrait de se dégager le chemin.

la matrice

Il y a souvent plusieurs façons d’effectuer une mission, le combat n’étant pas toujours la meilleure. Certaines capacités de ces personnages permettent souvent d’éviter un combat pouvant être risqué.

Shadowrun Returns (2013)

Dans le premier de la série, on y incarne un shadowrunner qui doit enquêter sur le meurtre d’un ancien partenaire à Seattle par un tueur en série. Étant le premier de la série, il souffre de quelques défauts qui ont été corrigés par la suite. Le jeu manque par exemple de missions secondaires ou optionnelles et il y a quelques problèmes d’équilibrage des armes (les shotguns étant extrêmement puissants). Néanmoins, il reste très agréable à jouer.

Dragonfall (2014)

Ce jeu est sorti, en tout premier lieu, comme un DLC de Shadowrun returns, avant finalement d’être diffusé comme un jeu à part entière sous le nom de Shadowrun: Dragonfall — Director’s Cut. Il prend place à Berlin et on y incarne un groupe de Shadowrunners qui cherche à se venger d’un client qui les a envoyés à la mort. Les défauts du premier ont été corrigés et l’histoire centrale est très bonne. C’est à mon avis le meilleur de la série.

Shadowrun: Hong Kong (2015)

On y incarne un jeune homme qui arrive à Hong Kong afin de retrouver son père adoptif et qui se retrouve à devenir Shadowrunner afin de survivre et enquêter sur le passé de son père. L’histoire, bien qu’intéressante, manque de rebondissements à mon goût. En revanche, les modifications des règles de la matrice sont très bien pensées. De plus, l’ambiance de la ville, à mon avis, est très bien retranscrite.

Hong Kong

Shadowrun Chronicles: Boston Lockdown (2015)

Une version multijoueur en ligne. Bien que je l’ai achetée, je n’ai pas particulièrement accroché, et donc, je vais avoir du mal à vous en dire plus.

Shadowrun Chronicles: Boston Lockdown

Les prérequis

Ces jeux ne demandent pas de trop grosses ressources. La configuration minimale semble nécessiter 2 Gio de mémoire vive et un processeur monocœur cadencé à 1,4 GHz. Il faut Steam, en revanche, pour jouer à Hong Kong et Chronicles. Ce n’est pas nécessaire pour jouer à Dragonfall et Returns.

Où les acheter ?

On les trouve sur la boutique Steam pour 15 à 20 €, mais ils sont actuellement en promotion sur la boutique Humble bundle. Un pack contenant les trois jeux solo est actuellement à 8,27 €, et 9,35 € si l’on souhaite la version avec les Art books en PDF.

Pourquoi j’ai aimé ce jeu ?

Ayant joué au jeu de rôle papier dans mon adolescence, ces jeux m’ont rappelé de bon souvenirs. L’univers de Shadowrun est très bien retranscrit, et le fait de faire un jeu par grosse ville permet d’être surpris à chaque fois. Si vous n’aimez pas les RPG, vous pouvez passer à côté sans soucis. Le côté tactique tour à tour est également bien pensé, sans être d’une difficulté énorme. Ces jeux savent parfois nous mettre devant des choix moraux intéressants.

Conclusion

Si vous aimez les jeux de rôle, à mon avis, vous pouvez essayer les trois jeux solo. J’ai plus de réticences avec la version en ligne.

Pour en savoir plus

le test de Dragonfall sur jeuvideo.com ;
le test de Shadowrun returns sur gamekult.
Shadowrun Hong Kong sur metacritics

  • # RPG

    Posté par  . Évalué à 5.

    Ca ne vaut pas une partie autour d'une table mais pour qui aime l'ambiance shadowrun, ces jeux (les 3 en version tour par tour et le MMO) rappelleront de bon moment.

    Tout bon Chummer se doit d'y avoir joué

  • # Rien à voir : Neuromancien

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    C'est à amusant que tu parles de SR. Je viens de finir de lire Neuromancien ce week-end (ça fait au moins 15ans que j'en entendais parler), et je me suis pris une claque. J'ai eu l'impression de revivre les parties que je faisais autour d'une table : tous les archétypes sont déjà là (samouraï des rues, decker etc) — avec le côté fantastique en moins.

    On retrouve la vision d'un futur tel qu'on pouvait le concevoir il y a 30 ans (société hyperdigitalisée, dominée par la culture japonaise), mais dans lequel on peut se projeter.

    Le roman est suivi de deux autres, que je suis en train de commencer Conte Zero et Mona Lisa s'éclate, que je ne commenterai pas ici (mais laisse ceux qui les ont lu y apporter leur commentaire).

    • [^] # Re: Rien à voir : Neuromancien

      Posté par  . Évalué à 1.

      J'ai lu une grosse partie de l'oeuvre de Gibson il y a 10/15 ans (sic).
      De mon point de vue, tu as lu le meilleur…. Les autres m'ont laissé sur ma faim. Mais je te laisse te forger ta propre opinion ;)
      Par contre, par ta faute, je vais probablement me relancer dans la lecture de Neuromancien :)

      • [^] # Re: Rien à voir : Neuromancien

        Posté par  . Évalué à 5.

        Si tu parles juste de la « Sprawl Trilogy » je suis assez d'accord. Par contre, si on parle des autres trilogies que Gibson a écrites, je ne suis pas d'accord. Neuromancien en français est pas mal (et c'était un gros tour de force de l'adapter en français à l'époque), et en anglais il est encore plus spectaculaire (le style est encore plus nerveux/incisif). Comte Zéro / Mona-Lisa s'éclate sont aussi très bien, quoi qu'un cran en-dessous de Neuromancien (surtout Comte Zéro, que je trouve bien dans le contexte cyberpunk, mais sans plus)1.

        Par contre, la trilogie suivante est aussi très très bonne : la « Bridge Trilogy » se situe dans un futur moins lointain, où le « big one » (gros tremblement de terre attendu en Californie) est arrivé. « Lumière virtuelle » amorce bien la trilogie, « Idoru » la continue tout aussi bien, mais c'est surtout « Tomorrow's Parties » qui est vraiment excellent et fourni une conclusion super satisfaisante.

        En fait, plus le temps passe, et moins Gibson va dans le futur, car, de ce que j'ai compris, ça y est, le futur est , et donc ce qui est intéressant c'est de s'intéresser aux usages de la technologie et de leur impact sur les hommes. En particulier, « Identification des schémas » est pour moi un chef d'œuvre, au moins aussi intéressant à lire que « Neuromancien » (mais dans un style très différent, plus calme/lent). Les romans qui suivent sont légèrement moins bien (pas encore lu « The Peripheral », qui m'attend sagement sur une étagère), mais malgré tout passionnants.

        Voilà voilà, c'étaient mes deux cents.


        1. À noter que Masamune Shirou avait publié « The Ghost in the Shell » autour de 1988-1990, et que même si c'est un manga, il avait clairement fait beaucoup de recherches à l'époque, et que le monde cyberpunk qu'il décrit aborde des thèmes très proches de ceux de Neuromancien (nature de ce qui rend quelque chose « vivant », etc.). 

  • # Existe aussi sans Steam

    Posté par  . Évalué à 6.

    Il faut Steam par contre pour jouer à Hong Kong

    Il est disponible sur Gog (de même que les deux précédants), donc on peut y jouer sans Steam (et sans DRM).

    • [^] # Re: Existe aussi sans Steam

      Posté par  . Évalué à 2.

      En effet, je ne sais donc pas pourquoi il n'est pas marqué DRM free sous humble bundle alors que les deux autres jeux le sont.

      • [^] # Re: Existe aussi sans Steam

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Ça veut dire que pour ce jeu-ci, contrairement aux autres de la série, Humble ne fournira qu’une clé Steam. Mais ça n’implique pas qu’il n’existe pas de version sans DRM du jeu ;)

        Quant à savoir pourquoi la situation est ainsi c’est une autre histoire… Peut-être que les devs ont préféré se concentrer sur GOG et Steam pour la distribution, et donc avoir un installeur de moins à maintenir.

  • # Légendaires?

    Posté par  . Évalué à 7.

    On y trouve des elfes, des nains, des orks et des trolls, mais aussi de nombreuses créatures légendaires comme des dragons et des démons.

    C'est vrai qu'on croise tous les matins des elfes dans le métro, avec leurs casques ;-)

    ⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr

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