Sommaire
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Les nouvelles
- Le BloB, 0Val
- No Gafam City, Ingrid Lemmer
- L’affaire des amulettes bon marché, Constantin Louvain
- Chronique d’un crevard, Thierry Bayoud, avec la complicité de Léa Deneuville
- UCU, Alexander Larson
- La Faille, Fabien Bouvet
- Les Sims « édition planétaire », Clément Fuzier
- La fin des quêtes, Luc Victot 

- Et alors, j’ai trouvé ça comment et autres considérations
Salut les gens et les autres,
il se trouve qu’il y a quelque temps, l’un des auteurs du Recueil de Nakamoto m’a écrit pour me demander si par hasard je ne voulais pas en faire une note de lecture ici en me proposant de me faire envoyer un exemplaire. Ne résistant pas à l’appel d’une lecture gratuite j’ai dit oui si je pouvais avoir une version EPUB.
C’est donc un recueil de huit nouvelles dont l’éditeur n’est pas inconnu ici puisque c’est PVH éditions, la maison d’édition de Ploum. Ces huit nouvelles sont les gagnantes d’un concours dont le thème était « Utopie/Dystopie peer-to-peer/business to consumer » et qui avait comme contrainte de contenir le nom du créateur de la cryptomonnaie Bitcoin Satoshi Nakamoto. L’illustration de la couverture est de Maeva Rasolofo.
Et donc ?
Huit nouvelles, huit auteurs et autrices, huit angles différents. L’exercice est vraiment intéressant. Pour certaines d’ailleurs, il y a comme un goût de trop peu en ce qui me concerne. Épluchons un peu le recueil si on peut dire, dans l’ordre d’entrée en scène.
Les nouvelles
Le BloB, 0Val
Ça se passe dans un univers connecté avec des robots et un peu foutraque à vrai dire. Apparemment, à l’époque de la nouvelle, on peut faire des copies numériques des personnes. C’est assez irrésumable en fait. Ici, Satoshi Sakamoto apparaît sur une affiche :
« Wanted : Satoshi Nakamoto »
Vu comme ça n’a pas l’air très attirant, en fait j’ai beaucoup aimé, c’est rythmé, déconcertant à souhait et je pense que l’univers un peu particulier de la nouvelle où se côtoient une médecin, un ministre, des IA et des gens dont certains plus ou moins recommandables mériterait d’être traité plus longuement.
No Gafam City, Ingrid Lemmer
Sous ce titre alléchant se cache un récit dont l’héroïne est une journaliste dont la venue dans No Gafam City est motivée par une apparition exceptionnelle du créateur du BitCoin. Au cours de son séjour, les GAFAM vont attaquer la plateforme de cryptomonnaie mais :
Le Bitcoin et sa communauté se relevaient déjà et n’étaient pas près d’abdiquer. L’attaque des GAFAM et la chute de Bitfueled étaient ignobles et injustes, et elle prévoyait déjà d’alerter le monde entier à leur sujet. La liberté l’emporterait toujours.
No Gafam City est une enclave dans un monde hyper connecté un peu comme une communauté hippie dans les États-Unis des années 1960. Ça se lit bien, rien à dire là -dessus. À la lecture de la nouvelle j’ai eu comme l’impression que tenir un stand de merguez-frites à la Fête de l’Huma c’était une façon de lutter contre les GAFAM.
L’affaire des amulettes bon marché, Constantin Louvain
Changement complet d’univers. C’est une nouvelle du genre fantasy avec toute la panoplie : mages, sorts, vampires et, évidemment, dans le type de société du genre. On passe donc de sociétés hyper-informatisées et connectées à une espèce de Moyen Âge plutôt fantasmé. Rien que ça j’ai déjà adoré.
Dans cette société, des mages gagnent leur vie du produit de la vente d’amulettes magiques. Soudain arrive un mystérieux mage du nom de Satoshi Nakamoto, qualifié comme escroc, qui en vend des terriblement efficaces à bas prix. J’adorerais voir, lire plutôt, une suite.
Chronique d’un crevard, Thierry Bayoud, avec la complicité de Léa Deneuville
Si vous aimez les nouvelles déprimantes, celle-ci va vous plaire. La nouvelle se passe dans une société dystopique. Ce qui est inquiétant, c’est que ce n’est pas si éloigné de la nôtre que cela. Il s’agit plutôt d’une sorte de satire plutôt sombre de la société ultra-libérale.
Retour dans une société hyper-connectée et hyper-surveillée. Le récit à la première personne vous explique comment réagir et lutter contre la LoiBot qui régit tout. Satoshi Nakamoto, ici, est un résistant qui a concocté et diffusé un virus dévastateur.
Depuis je regarde mon ordiphone avec une certaine méfiance parce que l’humanité augmentée de la nouvelle ne me semble pas terriblement attirante.
UCU, Alexander Larson
Le prétexte est l’inauguration d’un Centre Satoshi Nakamoto et c’est l’histoire d’un concert.
Autant vous laisser lire la nouvelle en fait. Elle se lit vite, les dialogues sont bien vus, parfois assez drôles :
- De mon temps, les politiciens savaient rester apolitiques.
Ce n’est pas ma nouvelle préférée surtout parce qu’elle est très bruyante en fait (oui, d’une certaine manière, il m’arrive d’entendre ce que je lis, difficile à expliquer).
La Faille, Fabien Bouvet
C’est l’histoire d’un développeur assez peu scrupuleux dans le métaverse qui finit par se faire virer et trahir Satoshi Nakamoto qui, lui, n’y est pas. Je n’en dirais pas plus pour ne pas en dévoiler plus à part que la société qui y est décrite à travers le parcours du développeur sonne de façon très réaliste.
Clairement, une société dont la devise est :
La sécurité c’est la liberté
n’est pas une société où on voudrait vivre. Cela dit, le récit est bien structuré et se lit d’une traite.
Les Sims « édition planétaire », Clément Fuzier
Si vous ne savez pas ce que sont les Sims, la nouvelle ne les a pas inventés, c’est un jeu vidéo de simulation de vie. Sauf qu’ici on sort carrément du cadre de la ville pour envahir le monde.
C’est donc le récit d’un jeu, quoique, on peut se demander si le joueur ou la joueuse ne serait plutôt complètement immergé·e dans le jeu. Ici Satoshi Nakamoto est un joueur (si j’ai bien compris). Si les Sims sont votre truc, peut-être en tirerez-vous quelques-uns dans cette nouvelle pour vos propres parties.
Ça doit être la nouvelle la plus courte du recueil, mais la partie est sacrément intense.
La fin des quêtes, Luc Victot 

Ça commence comme ça :
— Par les couilles tranchées du roi Kark !
Et c’est une histoire avec des dragons, ce qui tombe bien parce que j’aime bien les histoires avec les dragons. Comme dans pas mal de récit avec des dragons, il y a des batailles et des bons et des méchants, je vous laisse deviner dans quel camp est celui de Satoshi Nakamoto.
Je ne sais pas sur quels critères ces nouvelles ont été classées, mais, personnellement, je trouve que cette dernière clôt bien le recueil.
Et alors, j’ai trouvé ça comment et autres considérations
Globalement j’ai bien aimé. Il y a, évidemment, des nouvelles que j’ai préféré à d’autres. Et tout se lit bien et est plutôt bien écrit sans lourdeur ni maladresse d’écriture, ce qui, ma foi, est plutôt agréable. Je suggère très très fortement de lire la préface de l’éditeur, elle donne plutôt envie de lire le reste du bouquin.
Le fichier EPUB est sans DRM. Il est plutĂ´t bien fichu, mais, il y traine (trainait dans le mien, merci Sigil) quelques balises </br>
qui n’ont rien à y faire. D’une manière générale, éviter de faire des sauts de ligne forcés dans les textes pour des nécessités de mise en forme.
Le bouquin fait partie de la collection Ludomire de PHV éditions qui est sous licence Creative Common, by - sa.
- Version EPUB : ISBN 978-2-88979-022-7, juillet 2025, 7,57 € hors TVA.
- Version imprimée : 12 x 17 cm (sur le site de PHV éditions, il y a une confusion entre les millimètres et les centimètres…), 224 pages, ISBN : 978-2-88979-015-9, mai 2025, 17,05 hors TVA.
Bonne lecture.
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