Journal Les députés bientôt libres ?

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sept.
2006
Pendant les débats sur Dadvsi, nous n'avez pas pu ne pas entendre deux députés de l'UMP qui défendaient bec et ongle l'interopérabilité, il s'agit de Richard Cazenave[1] et Bernard Carayon. Encore merci à eux pour leur travail.

Mais ils ne s'arrêtent pas là. Ils ont proposé tous deux au président de l'Assemblée Nationale que les élus puissent choisir entre un poste de travail "propriétaire" et un poste de travail "libre". Et ça marche. Un audit a été confié à Atos Origin afin de faire le point sur les besoins informatiques des députés. Les conclusions sont attendues fin octobre. Les deux députés sont chargés de faire le suivi de cet audit.

Ensuite, les services informatiques de l'Assemblée devront faire un choix final. Un groupe de travail sera également constitué, composé de représentants de chaque parti. Espérons que l'on n'y trouvera que les députés qui ont débattu avec brio contre Dadvsi (on peut toujours rêver !).

Bernard Carayon a écrit un rapport "A Armes égales" [2] au Premier Ministre. Vous pourrez lire page 73 les 2 propositions suivantes :

Proposition 3.7
Compléter le mémorandum pour une «Europe numérique», en proposant à nos partenaires
européens d'établir l'interopérabilité comme règle de droit commun fondamental
en matière de développement informatique.

Proposition 3.8
Proposer à nos partenaires européens de favoriser systématiquement les standards
ouverts et, comme premier exemple, d'imposer le format international ISO «odf»
pour la création et la diffusion de tout document officiel échangé dans le cadre européen.


Vous y trouverez également un passage sur les logiciels libres (début page 73) : Le logiciel libre, une efficacité adaptée à l'économie numérique. On y apprend par exemple que :

[..] la DGME (Direction Générale de la Modernisation de l'Etat) a engagé un appel à commentaire pour un "Référentiel Général d'Interopérabilité". Une première décision concrète doit être l'adoption du standard ouvert "odf" par l'administration française."

Ok, nous on le savait. Mais j'aime bien le voir apparaître dans des rapports parlementaires à destination du Premier Ministre.

En découle alors la proposition suivante

Proposition 3.9 :
Introduire par voie réglementaire, l'usage obligatoire de ce format par l'administration française pour la création et la diffusion de tout document administratif.


Pour en revenir aux postes de travail des députés, page 74 du rapport vous trouverez les détails sur l'informatique à l'assemblée nationale :

- 1780 postes informatiques (bureautique + messagerie + antivirus) = 718¤
- total du parc = 1 300 000¤ ("la vente liée pratiquée pour le système d'exploitation ne permet pas d'en évaluer le coût réel" dixit l'auteur).
- coût moyen de maintenance d'un poste par an = 400 ¤
- coût total de maintenance = 700 000¤ /an
- 101 serveurs, 80 sous windows, 10 sous Unix, 3 sous Novell et 8 sous linux


[2] http://www.richardcazenave.com/?2006/09/13/190-logiciels-lib(...)
[1] http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/0640(...)
  • # lobbying ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Il est quasi certains que les éditeurs propriétaires devraient commencer une campagne de lobbying de type "Artillerie" afin de démonter cette initiative.

    Quel sont les soutiens, mesures, contacts, opérations, ... que nous, utilisateurs de logiciel libre pouvont apporter auprès de nos députés ?
    • [^] # Re: lobbying ?

      Posté par  . Évalué à 9.

      D'ailleurs ce journal pourrait même passer en dépêche. Très bien écrit et au contenu important pour la communauté.
      Un plus grand nombre de personnes le lirait et qui sait, ceux connaissant des députés pourraient leur en parler.
    • [^] # Re: lobbying ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      C'est vrai que le monde du libre devrait peut-être envisager une opération de lobbying auprès de ces députés. L'AFUL n'aurait-elle pas vocation à faire ce genre de choses ?
      • [^] # Re: lobbying ?

        Posté par  . Évalué à 4.

        De ce que j'en sais, de nombreuses actions de sensibilisation par des membres d'associations du logiciel libre ont lieu depuis plusieurs années. Des propositions comme celles contenues dans le rapport carayon sont selon moi le résultat de ces actions.

        Les curieux constateront par exemple que dans l'annexe contenant la liste des personnes auditionnées par Bernard Carayon et son équipe, on retrouve le président de la FSF France, Frédéric Couchet, et moi même (C. Espern). Je suis de plus convaincu que tous les échanges qui ont eu lieu entre les députés et les libristes au moment du DADVSI ont aussi contribué au contenu de ce rapport.

        Ceci étant, maintenant que les principes d'une politique publique de soutien au logiciel libre et aux standards ouverts ont été actés dans le rapport, il faut tous contribuer à ce que ces principes ne restent pas lettre morte.

        Les associations ont un rôle. Je sais que certaines y travaillent déjà. Maintenant, l'action de l'électeur en direction de son élu de circonscription est aussi primordiale.

        L'une des actions que pourrait mener chaque libriste serait par exemple de contacter leur député, quelque soit son bord, pour signaler qu'il soutient les propositions faites dans ce rapport et qu'ils espèrent que, en tant qu'élu, leur député fera de même activement.
      • [^] # Re: lobbying ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        EUCD.INFO est clairement un lobby (européen, mais qui agit aussi au niveau national) pro-informatique libre. Plus de renseignements : http://eucd.info/
        • [^] # Re: lobbying ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Je dirai plutôt qu'EUCD.INFO a agit comme un advocacy group tout comme d'ailleurs la FSF France qui a lancé cette initiative.

          Wikipedia distingue ainsi lobby et advocacy group :

          «A person acting on their own or with corporate backing to achieve the goals of an interest group is called a lobbyist. In many countries, however, the term lobbyist has an official definition and lobbyists are required to register and disclose information about such efforts. The term advocacy group or interest group can be used even for groups that are not officially registered as lobbying concerns.»

          (http://en.wikipedia.org/wiki/Advocacy_group)

          Pour aller plus loin dans les définitions, je vous invite à lire la loi québécoise sur le lobbying, ou plus précisément le réglement afférent, où la distinction est claire. N'est ainsi pas soumis aux obligations faites aux lobbystes : «toute personne dont l'emploi ou la fonction consiste à exercer, même d'une manière importante, des activités de lobbyisme pour le compte d'une association ou d'un autre groupement à but non lucratif qui n'est ni constitué à des fins patronales, syndicales ou professionnelles, ni formé de membres dont la majorité sont des entreprises à but lucratif ou des représentants de telles entreprise». Les «advocacy groups» (comme APRIL) ne sont donc pas visés par la loi.

          Une réflexion autour du lobbying s'est d'ailleurs engagé au sein de l'APRIL :

          http://wiki.april.org/phpwiki/index.php/LoisSurLeLobbying

          Vous trouverez sur cette page des liens vers la loi et le réglement mentionné ci dessus
  • # Richard Cazenave

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    il faut savoir que Cazenave est en plus pas franchement dans une poisition facile ces temps ci car Carignon (le gas qui a fais de la taule pour sa gestion de Grenoble ou du conseil général du coin), veut lui reprendre sa place, et aurait du soutiens de certains cadors de l'UMP.

    Comme il apparaitrait que l'un des 2 soit dissident, esperons que les électeurs fasse le bon choix.

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