Journal Rencontre avec son député, c'est *utile* ET indolore.

Posté par  .
46
24
mar.
2009
Comme pas mal de monde ici, j'ai pris ma plume il y a quelques temps, pour écrire à mon député et attirer son attention sur le projet de loi Hadopi.

Pour premier email n'avait vraiment rien d'original, très inspiré d'un modèle trouvé sur Internet, avec quand même une adaptation et une modification des tournures de phrases, pour éviter un sentiment de déjà vu, et coller de plus près à ma perception de la chose. De mémoire, un gros 1/4 d'heure de rédaction.

J'ai été étonné une première fois quand j'ai reçu en moins de 48h une réponse qui n'avait rien d'une lettre type, (avec des réponses presque point par point à mon mail, et la certitude que s'il ne l'avait peut-être pas écrit lui-même, il l'avait probablement au moins lu). Et pour finir, une invitation à lui faire d'autres commentaires... Du coup, un peu obligé de m'investir pour la bonne cause, me voici parti dans une rédaction plus complète, entièrement de mon cru cette fois, avec moult recherches pour argumenter mon propos. J'ai pas lancé le chrono, mais pour le coup, 2 bonnes heures faciles.

Re-réponse, re-mail, et quelques jours plus tard, deuxième grosse surprise (pour moi du moins) un appel téléphonique de son assistante, se proposant d'accéder à ma demande de rencontrer M. le député... c'est vrai que tous mes mails se finissait par une proposition de rencontre, et que j'avais aussi pris la peine de passer un appel à sa permanence pour appuyer mon dernier mail, mais je ne m'y attendais pas _du tout_.

Un petit bafouillage plus tard, et le temps de vérifier que les dates proposées ne tombait pas en plein milieu de là où il ne fallait pas, et voilà... c'est fait. Comme me l'a dit une personne de la quadrature à qui j'ai demandé quelques conseils:
Félicitations ! Vous arrivez au niveau 2 !

Je commencerais par la conclusion, ça permettra à ceux qui n'ont pas envie de tout lire d'avoir l'essentiel: c'est utile. J'ai rencontré quelqu'un de très intelligent et très ouvert, mais qui fait clairement trop confiance à un système qui montre pourtant des faiblesses criantes, mon sentiment est que trop de monde se repose sur le niveau précédant, le texte est présenté par un ministère, il est donc "acceptable" par nature. Les bonnes excuses "on défend les pauvres artistes" et les raccourcis du genre "le téléchargement c'est du vol" sont complètement assimilés et finissent de convaincre du bien fondé du projet.

Il est d'autant plus important de mettre l'accent sur les problèmes. Il est évident que je ne l'ai pas fait changer d'avis, mais je pense avoir participé à mon petit niveau à un travail de fond indispensable, et j'encourage tous ceux qui me lisent à faire de même. C'est du temps, mais c'est du temps bien utilisé. Écrivez, téléphonez, prenez des rendez-vous. Même si cette loi passe (et je pense malheureusement qu'elle passera) ce travail servira le jour où il faudra l'enterrer ou la défaire.

-- Le version courte se termine ici --

Je reprend ensuite les conseils que j'ai reçu, avec mes commentaires sur leur application pratique (dans mon cas):

- Y aller zen et détendu. Vous pouvez être fier de faire votre devoir de citoyen et d'aller informer quelqu'un qui en a besoin. Ça n'est pas un entretien d'embauche... dans le meilleur des cas c'est lui qui aura besoin de vous, mais sûrement pas l'inverse. Dans le pire des cas vous aurez juste perdu un peu de votre temps... pour la bonne cause :)
Pour le "zen et détendu" c'est très dépendant de son tempérament, j'ai pas trop de problème en général, mais quand on arrive et qu'on marine pendant 1h dans la salle d'attente et que son assistante vous explique gentillement qu'il vous reçoit dès qu'il a fini avec le préfet, j'avais quand même les mains moites et quelques noeuds à l'estomac...

- Arriver avec de la documentation à lui laisser. Peut-être la note de 2 pages disponibles dans "le dossier" sur la page /HADOPI de la quadrature, peut-être également le dossier de 42 pages, ou au moins les observations de la Commission Européenne et/ou celles de la CNIL.
Avant le rendez-vous, je pensais naïvement que les députés avaient toute la doc dont ils avaient besoin, et qu'un rendez-vous servirait principalement à "appuyer" un point de vue... Erreur, erreur, erreur... heureusement que je suis finalement arrivé avec un dossier relié contenant:
- le contre argumentaire UMP
- le résumé de 2 pages de la quadrature
- une revue de presse (médias web et blog uniquement, pas de presse grand public, billets de eolas, glazman, lettre frnog, etc.)
- le dossier complet de 42 pages de la quadrature (à la fin)

En lui détaillant bien ce qu'il y avait dedans au cours de l'entretien, et en l'encourageant à lire au moins les premières pages, ce qu'il m'a assuré qu'il ferait.

- lui parler poliment et calmement. commencer par se présenter. mettre l'accent sur les problèmes bloquants du texte :
- des acteurs privés (même s'ils sont "assermentés") qui font la police eux-mêmes sur Internet en faisant des constats d'infractions qui suffisent à déclencher la procédure de l'HADOPI.
- des "preuves" immatérielles qui servent de seul fondement à des procédures administratives aboutissant à des sanctions lourdes.
- un grand nombre de facteurs d'erreur judiciaire : mauvais relevé d'IP, ordinateurs zombies et autres intrusions, IP injectées volontairement pour brouiller l'écoute. Impossible de prouver matériellement son innocence.
- aucun moment de suspendre l'escalade de la procédure conduisant au prononcé de la sanction.


Alors évidemment, ça ne c'est pas passé _du tout_ comme prévu. Il était très peu porté sur la technique (pas d'ordi sur son bureau par exemple) j'ai vu qu'il décrochait à vitesse triple V dès que la discussion portait sur les détails techniques, je me suis donc rabattu sur un tout autre argumentaire, qui a visiblement bien mieux porté, sur l'impact que va très certainement avoir cette loi sur les autres secteurs de l'économie (du net et traditionnel). De toute façon, dans les 20mn qu'a duré l'entretien, il était difficile de faire le tour de tout les aspects. Mais une partie de l'objectif est atteint, je pense qu'il va passer du statut "je laisse faire les autres sans regarder" à "tiens, si je m'y intéressais un peu quand même".

s'il est intéressé lui parler des problématiques liées aux outils de sécurisation, du caractère vague de leurs spécifications, du fait que l'on ne peut mettre en oeuvre ce machin tant que l'on n'est pas sûr de ce qu'ils devront faire... coût pour les entreprises de se mettre en conformité... risque de déléguer la sécurité informatique de millions de foyers et d'entreprises à une autorité administrative dépendant de la culture... coût du dispositif pour le contribuable (avec aucune assurance que ça marche).

- le tout n'est pas à mon avis de lui faire un exposé, mais d'arriver à très rapidement lui faire une liste précise, sans trop de blabla, des
points les plus problématiques du dispositif, et sonder sa motivation.

- voir s'il semble authentiquement intéressé, prêt à en découdre (ne pas hésiter à demander "serez-vous en hémicycle durant la suite de l'examen
du texte ?"), ou juste un peu curieux. Lui demander s'il compte voter comme ses collègues Tardy, Suguenot et Le Fur pour les amendements qui
corrigeront les failles majeures du texte ?


Très clairement, il ne correspond pas du tout à cette description. Ce sujet n'est pas dans sa couverture radar, il ne sera pas en hémicycle à la reprise des débats, je le déplore, mais je n'allais pas en plus lancer une discussion sur le fonctionnement des institutions (une prochaine fois...). Il a quand même pris pas mal de notes lors de notre discussion, et je pense (j'espère) lui avoir aiguisé l'esprit critique sur une partie des point ci-dessus.

- ensuite en fonction de son intérêt et de ses questions (surtout le laisser parler, lui poser des questions "vous en pensez quoi ?") etc...

Sur ce point, j'ai été faible :) c'est lui qui m'a fait parler. Il est bien intervenu à plusieurs reprises, mais c'était pour mieux reprendre la main. La force de l'entraînement.

- faites preuve d'humilité, et sachez dire que vous n'avez pas la réponse à une question. Ne pas hésiter à la noter et à dire que vous rechercherez et lui enverrez les informations ultérieurement. Lui indiquer des sources d'information (jugez en fonction de ses centre d'intérêt et de son orientation politique!) susceptibles de lui être utiles. Ne pas hésiter à lui montrer les analyses des amendements et recommandations de vote réalisées par La Quadrature du Net.

Pas de question vraiment pointues, donc le cas ne c'est pas posé.

- idéalement vous arriverez à nouer une relation avec lui. S'il est authentiquement intéressé et s'il a confiance en vous, vous pourrez par
la suite lui faire passer des informations et/ou le conseiller utilement.


Si ça se produit, ce sera le niveau 3 ! J'ai envoyé un petit mail de remerciement et de synthèse suite à notre entretien, on verra bien ce que l'avenir nous dira.
  • # Je n'aurais qu'un mot

    Posté par  . Évalué à 10.

    Franchement, j'avais envie de te parler du fait que les élus locaux sont des personnes de terrain, qui vont peut-être un peu passer à la trappe avec le futur regroupement des régions, que ce sont des personnes à l'écoute des citoyens, où en général les problèmes partisans (gauche-droite) sont peu présents.

    Mais sincèrement, ça n'aurait pas servi à grand-chose.

    Alors, en un mot comme en cent: Bravo! Bravo pour ton acte de représentation, citoyen!

    Je serais encore en France, ton journal me donnerait envie d'en faire autant.

    Ah si, j'oubliais: c'est juste un député, c'est pas Diego Maradona, t'es pas obligé d'avoir les genoux qui flanchent quand tu le vois :-) À la limite, c'est plutôt lui qui se doit de t'écouter et de te remercier.
    • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je me joins à ces félicitations.

      Mon avis tout de même : "N'est pas Guerrier qui veux!"
    • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Pareil. Bravo à l'auteur du journal qui a vraiment fait son devoir de citoyen et qui a donné de son temps.
      Aucune chance pour qu'on sache le nom de ce député ?
    • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

      Posté par  . Évalué à 2.

      Bravo ! Bel exemple
    • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

      Posté par  . Évalué à 4.

      t'es pas obligé d'avoir les genoux qui flanchent quand tu le vois
      Non, ça j'ai pas eu. De même que j'aurais été complétement détendu devant n'importe quelle célébrité du moment, n'ayant de toute façon rien à lui dire. Mon état avait plus à voir avec les doutes que tout novice peut avoir quand il se livre à un exercice pour la première fois: "vais-je être à la hauteur ?", "Ne pas bafouiller ?", "Ne pas s'enfermer dans des démonstrations foireuse", etc. Bref, juste la crainte de mal faire, et d'arriver au résultat inverse de celui visé (par exemple qu'il se dise après mon départ "mais quel tocard celui-là, si c'est ça les arguments contre, on a vraiment raison de voter pour").
    • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      En fait, ton erreur vient peut-être de là : les députés NE SONT PAS des élus locaux. Ils ne représentent pas l’endroit d’où ils sont élus et ne sont pas censés s’en occuper. Chaque député représente la Nation, et vote des lois qui seront valables pour la Nation. Ils ne sont pas là pour refuser ou accorder un rond-point.
      La dérive qui consiste à les instrumentaliser pour faire du local est fâcheuse, mais elle ne doit pas devenir la norme.
      • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

        Posté par  . Évalué à -1.

        Ah ? Peux-tu préciser un peu plus ? Les députés (AN) ne sont pas élus d'une cisconscription ? N'utilisent-ils pas leur présence à l'assemblée pour défendre des intérêts locaux ?

        Prenons, au hasard, Pierre-Christian Baguet, Député-Maire de Boulogne Billancourt [1].
        Regardons la page qui lui est consacrée sur le site de l'assemblée nationale [2], et lisons ses questions au gouvernement... et on tombe sur une question [3] relative à un projet d'extension des stades Jean-Bouin et Roland-Garros qui touche la cisconscription dont M. Baguet est l'élu [4]

        Je n'ai pas cherché plus loin, mais un exemple suffit à démontrer que ton affirmation n'est pas toujours aussi vraie.

        [1] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Christophe_Baguet
        [2] : http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/fiches_id/341.as(...)
        [3] : http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-11866QE.htm
        [4] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Neuvi%C3%A8me_circonscription_d(...)
        • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

          Posté par  . Évalué à 3.

          Je pense qu'il voulait dire "qu'il ne devraient pas" représenter l'endroit où ils sont élus, que ce n'est pas leur rôle.
        • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

          Posté par  . Évalué à 3.

          Lui parlait de la théorie, toi tu parles de la pratique : vos propos ne sont absolument pas incompatibles !

          Les élus qui représentent les collectivités territoriales sont les sénateurs (article 24 de la Constitution de 1958[1]), avec une exception (nouvelle) pour les français à l'étranger, qui sont maintenant aussi représentés par les députés.


          1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Article_24_de_la_Constitution_d(...)
        • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Je sais bien, c’est malheureux, et c’est une triste dérive clientéliste.

          D’ailleurs, beaucoup de constitutionnalistes pensent que cette dérive serait amoindrie si les députés ne pouvaient pas cumuler leur mandat avec un mandat d’élu local. Si un député n’était pas aussi maire ou président de conseil général, peut-être qu’il serait moins tenté de ne légiférer qu’en pensant qu’à son lopin de terre.
          • [^] # Re: Je n'aurais qu'un mot

            Posté par  . Évalué à 3.

            Pas si sûr parce qu'au final, c'est quand même les citoyens de ce "lopin de terre" qui voteront pour/contre lui...
  • # Merci pour les conseils !!

    Posté par  . Évalué à 6.

    Pour ma part je rencontre le député de ma circonscription lundi prochain. :-)
    • [^] # Re: Merci pour les conseils !!

      Posté par  . Évalué à 2.

      Les conseils ne sont pas de moi, je les ai juste repris ici, en me disant que ça resservira à d'autres. J'ai juste ajouté un peu de vécu, mais je pense que chaque rendez vous sera de toute façon unique, vu que me sujet est trés vaste et la discussion peut partir dans des centaines de directions. Ne pas hésiter à voir si ton député est plutôt spécialiste d'un domaine (lire son historique sur le site de l'AN, voir si il est connu ailleurs qu'en politique (chef d'entreprise, peut-être artiste lui-même, ou pourquoi pas devellopeur de LL :D )
  • # La démocratie, ça marche alors ?

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je cotoie occasionnellement (sphère privée) un élu d'une des plus hautes assemblées et je ne peux qu'approuver la démarche et faire part de quelques observations de ce que j'ai pu constater de son travail.

    Arriver avec de la documentation à lui laisser. Peut-être la note de 2 pages disponibles dans "le dossier" sur la page /HADOPI de la quadrature, peut-être également le dossier de 42 pages, ou au moins les observations de la Commission Européenne et/ou celles de la CNIL.
    Avant le rendez-vous, je pensais naïvement que les députés avaient toute la doc dont ils avaient besoin, et qu'un rendez-vous servirait principalement à "appuyer" un point de vue... Erreur, erreur, erreur... heureusement que je suis finalement arrivé avec un dossier relié contenant:
    - le contre argumentaire UMP
    - le résumé de 2 pages de la quadrature
    - une revue de presse (médias web et blog uniquement, pas de presse grand public, billets de eolas, glazman, lettre frnog, etc.)
    - le dossier complet de 42 pages de la quadrature (à la fin)


    Il ne faut pas avoir peur de laisser des "pavés". Les élus savent "ingurgiter" un nombre impressionnant de pages en en temps record. Je pense même que la démarche qui consiste à commencer le "pavé" une introduction/un résumé puis le dossier complet est la bonne, on va à l'essentiel mais on montre qu'on à travaillé le sujet.

    Alors évidemment, ça ne c'est pas passé _du tout_ comme prévu. Il était très peu porté sur la technique (pas d'ordi sur son bureau par exemple) j'ai vu qu'il décrochait à vitesse triple V dès que la discussion portait sur les détails techniques, je me suis donc rabattu sur un tout autre argumentaire, qui a visiblement bien mieux porté, sur l'impact que va très certainement avoir cette loi sur les autres secteurs de l'économie (du net et traditionnel).

    Là encore, bien que nos élus ne soient pas tous de "vieux croutons" ils ne sont pas forcément "à la page" en ce qui concerne les nouvelles technologies. Si on rentre dans ce discours il faut bien se préparer et ne pas avoir peut des analogies (ex. une IP ça ne va rien lui dire, mais si on lui dit que c'est le numéro de téléphone ou l'adresse postale de l'ordinateur, ça lui parlera déjà plus). Ensuite il faut savoir que les élus peuvent avoir une très grande méfiance vis à vis d'Internet. Cela peut être pour eux un espèce de "brouillard", ils ont donc du mal à y voir à travers. Pire, ils peuvent voir cela comme un territoire incontrôlé ou la diffamation ou les insultes au détour d'une intervention dans un forum est facile et à peu de conséquence sur l'auteur (difficulté à identifier son contradicteur) et peu se répendre comme une trainée de poudre. Il faut donc savoir le rassurer, car si l'on voit l'Internet comme lui, on est beaucoup plus prompt à voter des lois comme "HADOPI".

    Enfin il ne faut effectivement pas hésiter, si l'on se sent motivé, d'établir une relation moins "sporadique" avec ses élus car, effectivement, si ce n'est pas pour HADOPI, ce sera pour la prochaine. Il ne faut pas oublier aussi qu'un des objectifs principal d'un élus, c'est justement de se faire élir, pour ensuite bien sûr apporter sa pierre à l'édifice de l'état ou des lois. Il faut donc bien comprendre les mácanismes. Un élus à besoin de soutiens. Demander alors à ces soutiens qu'ils intérrogent eux aussi l'élu sur tel ou tel sujet. Certains élus ne le sont pas au suffrage universel. Ils dépendent donc d'autres élus, peut être plus facile à approcher (ex: les maires par rapport au sénateurs). Là aussi ça vaut peut être le coup de se rapprocher de son maire pour q'à son tour il questionne son sénateur. Ensuite si on arrive à présenter le sujet du point de vu de l'électora de l'élu (et donc pas forcément de son propre point de vue), c'est encore mieux. Mais là cela demande presque de rentrer dans "le jeux" et on s'approche plus de "faire de la politique" que de la sensibilisation.

    En tout cas bravo pour ce journal et ta contribution.
    • [^] # Re: La démocratie, ça marche alors ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Ton élue a-t-il ingurgité les pavés de la quadrature du net ? Qu'en est-il sorti ?

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: La démocratie, ça marche alors ?

        Posté par  . Évalué à 1.

        Mon élue, non elle ne l'a pas lu ;-)
        Sinon, la personne dont je parle n'est pas mon élu, je ne peux pas voter pour lui. Je n'habite de toute façon pas en France. De ce fait je n'ai pas eu l'occasion de le voir récemment et donc d'avoir son avis sur ce dossier. Ce qui ne m'empèchera pas de le faire dès que l'occasion se présentera.
        • [^] # Re: La démocratie, ça marche alors ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Je n'habite de toute façon pas en France.

          Et ? Ça n’enlève pas le droit de vote. Et puis il va justement y avoir douze députés pour les Français de l’étranger.

          Ou alors tu voulais dire « Je ne suis pas Français. » ?
          • [^] # Re: La démocratie, ça marche alors ?

            Posté par  . Évalué à 1.

            Non, je suis bien de nationalité française. Je voulais juste accentuer le fait que ma situation géographique ne me permetais pas de voter pour cet élu et de le voir fréquement. Il n'était pas non plus question du droit de vote ou non.
  • # avoir un exemple simple et concret

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    >>>Il était très peu porté sur la technique (pas d'ordi sur son bureau par exemple) j'ai vu qu'il décrochait à vitesse triple V dès que la discussion portait sur les détails techniques,

    Je te recommande de lui transmettre ce texte, qui parle d'une famille française en 2009 avec Hadopi, Mr Mouduglan, madame, le fils de 15 ans et la fille de 13 ans.

    http://petaramesh.org/post/2009/03/10/Hadopi-dans-ta-face-ou(...)

    Ca explique de manière concrète pourquoi Hadopi ne fonctionne pas (si le but est d'arrêter les téléchargements illégaux).

    ウィズコロナ

    • [^] # Re: avoir un exemple simple et concret

      Posté par  . Évalué à 4.

      Moué. Autant le fond tient éventuellement la route, le style "potache" n'est pas forcément très adapté à une discussion sérieuse avec un élu. Ça fait assez rapidement "guignol". Rien que changer les noms de famille, ça aiderait déjà beaucoup.
    • [^] # Re: avoir un exemple simple et concret

      Posté par  . Évalué à 2.

      bof, je ne suis pas certain que de se voir caricaturé ainsi (le député surfe sur les sites porno d'une seule main, sa femme va sur les sites de rencontre...) cela va plus faire passer le message, cela risque plutôt de le braquer.

      De plus, et je ne veux pas leur donner de mauvaises idées, et même si cela n'exclu pas l'usurpation d'ip, mais avec l'ipv6, on pourra avoir une connexion internet = une ip. De plus s'ils ont la mauvaise idée de faire réglementer la vente et l'importation d'ordinateurs comme si c'était une arme ou une t.v, cela permettrait d'avoir plus de contrôle sur ce qui appartient à qui (et en plus en profiter pour rajouter une redevance, tant qu'à faire...). Techniquement, cela serait sans doute contournable, mais cela éloignerait de l'impunité dont semble baigné ce texte.

      Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

  • # Pfff...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    A l'étage au dessus, j'ai le maire adjoint du rapporteur du projet de loi... Il a transmis quelques trucs (dont effectivement le résumé de 2 pages de la quadrature du net). J'avais fait passer à mon collègues ces quelques liens :
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/03/09/les-li(...)
    http://www.laquadrature.net/HADOPI
    http://www.numerama.com/magazine/12288-Riposte-graduee-le-di(...)
    http://www.numerama.com/magazine/12262-Vanneste-UMP-l-Hadopi(...)

    Mais bon, avec le rapporteur du projet, j'ai bien peur que cela soit complètement vain. Vanneste avait avoir joué les "bons petits soldats", juste par loyauté, et pas parce qu'il croyait au projet. Et j'ai bien peur que cela soit pareil cette fois ci. La vérité c'est que la loi va forcément passer, après reste à savoir comment si elle va pouvoir passer suffisamment amendée pour être inoffensive...
    • [^] # Re: Pfff...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Au lieu de passer le résumé de 2 pages, tente la versions pavé/classeur (cf la remarque plus haut). Même si cela ne change pas le vote, cela leur ouvrira les yeux.

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Pfff...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Franchement, tenter de convaincre le rapporteur, c'est comme tenter de convaincre Albanel. Et si le rapporteur ne s'est pas penché sur le rapport de la Quadrature du Net, je pense qu'on n'a plus qu'à brûler nos cartes d'électeur...
  • # « il ne sera pas en hémicycle à la reprise des débats »

    Posté par  . Évalué à 3.

    Ne serait-il pas mieux de cibler les députés qui s’intéressent de loin au dossier, et qui sont encore hésitant plutôt que « son » député ?

    Ça m’a pas l’air super efficace d’aller voir des députés qui de toute façon ne seront pas dans l’hémicycle lors du vote de la loi…

    Enfin c’est toujours intéressant d’avoir un retour comme celui-ci, ça rend un peu plus concrète la politique.
    • [^] # Re: « il ne sera pas en hémicycle à la reprise des débats »

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Ne serait-il pas mieux de cibler les députés qui s’intéressent de loin au dossier, et qui sont encore hésitant plutôt que « son » député ?

      Ce serait effectivement l'idéal, mais à ce que j'en sais, peu de députés affichent leur intérêt au dossier ou non, donc il y a au moins une première démarche pour savoir ce qu'ils en pensent.

      Ça m’a pas l’air super efficace d’aller voir des députés qui de toute façon ne seront pas dans l’hémicycle lors du vote de la loi…

      Même s'ils ne sont pas actifs sur ce projet de loi en particulier, cela vaut toujours la peine de les rencontrer pour leur poser des questions équivalentes à l'avenir (que ce soit dans le domaine du logiciel libre ou non d'ailleurs).

      Un député est censé représenter ces concitoyens, les concitoyens sont aussi censés se préoccuper un peu de ce que fait celui (celle)-ci.
    • [^] # Re: « il ne sera pas en hémicycle à la reprise des débats »

      Posté par  . Évalué à 6.

      Si chacun s'occupe de son député, nous somme normalement assez nombreux pour que tous les députés soit traité. Plus sérieusement l'une des premières chose que te demande l'assistant parlementaire que tu auras au bout du fils c'est " vous êtes de la circonscription de monsieur xxx ?". Lui donner une adresse et le nom de la circonscription en question te donne beaucoup plus de poids que "Non, je sais même pas ou se trouve sa circonscription, mais je voudrais lui parler de trucs super important".

      Contacter ton député même si il ne s'intéresse que très peut a ce projet de loi, c'est lui signaler que ce projet préoccupe ses électeurs, que ce n'est pas qu'un projet technique de plus au quel personne ne comprend rien et qui passe au dessus de la tête de la majorités des gens, ...

      Par exemple je sais très bien que mon député Jean François Copé soutient ce texte et qu'en tant que président du groupe UMP, il ne peut en être autrement. Mais j'ai quand même fait l'effort de le relancer, de tomber sur son assistant et de récupérer mes billets de séances chez lui et pas auprès d'autre députés ou cela aurait été beaucoup plus simple.

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