Journal De la nausée

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76
1
déc.
2015

Vous avez peut-être vu passer ce journal
Partenariat ecoeurant qui commence par "envie de vomir" et qui discute du partenariat passé entre notre gouvernement et la société Microsoft.

La convention signée est disponible ici

Attention ça va être long.

Les quatre premiers paragraphes sont sommes toutes assez classiques, La France s'investit depuis 30 ans dans les technologies numériques (Si si, le MO5 souvenez-vous), Microsoft France aime la France et croit à son potentiel ils concluent donc ensemble un partenariat non exclusif articulé autours de cinq axes.

Jusque là on est dans du très très classique, pas de quoi fouetter un chat. Un seul petit haussement de sourcil sur la durée de 18 mois. Honnêtement on peut accomplir quoi en une année scolaire et demi ?

Mais dès le cinquième paragraphe tout se complique.

"Pour des raisons propres à l'organisation du groupe Microsoft, Microsoft France [ …. ] mobilisera nécessairement plusieurs autres entités du groupe Microsoft"

Et ces autres entités vont-elles respecter les cinq axes ? La législation françaises ? Ou bien est-ce que c'est, par exemple, la facturation de certaines prestations qui nécessitera de faire appel à Microsoft Irlande ?

Après on rentre dans le détail des axes. Serrez les dents, ça va piquer un peu.

Microsoft s'engage à une démarche visant à l'adhésion une "charte de confiance" (sic), véritable pacte portant sur l'engagement de la protection des données personnelles et de la vie privée des élèves et des enseignants -auquel chaque éditeur ou fournisseur de services pourra adhérer.

Si l'on passe rapidement sur le français approximatif (à l'adhésion une charte de confiance), et aussi sur le fait que mes maigres connaissances juridiques m’empêchent probablement de comprendre comment une charte à laquelle un éditeur peut adhérer unilatéralement peut constituer un "véritable pacte". Surtout que la notion de document véritable a un sens fort en France et requiert un agent ministériel ou assimilé (notaire, huissiers etc.)

Sur le fond simplement donc, La société Microsoft s'engage à entamer une procédure qui aboutira sur une possibilité d'adhésion future à une charte (dont on apprend dans d'autres documents et déclarations qu'elle reste encore à écrire et que c'est Microsoft France qui l'écrira sous l'égide du ministère).

Ça c'est ce qu'on appelle un engagement fort. S'engage, démarche, visant, confiance, engagement, pourra. La densité en formes conditionnelles est tout simplement ahurissante. Espérons au moins que la durée de vie de la charte excédera les 18 mois du contrat…

Et tout ça pour quoi ? Pour protéger les données personnelles et la vie privée des élèves et des enseignants. Et là, trois questions se posent :
1 - quid des chercheurs, qui sont aussi impactés par l'accord ?
2 - Doit-on en déduire que les enseignants et les élèves sont des sous-hommes qui nécessitent de par leur condition handicapante une protection de la vie privée plus forte et plus pointue que celle accordée aux gens normaux, ou faut-il en déduire au contraire que nous autres, pauvres actifs non membres du corps enseignant, ne méritons pas une protection complète de la vie privée ?
3 - Sachant que la protection de la vie privée et des données personnelles est extrêmement forte en France, surtout en ce qui concerne la collecte de données par un organisme non gouvernemental, doit on ne déduire qu'il existe une tolérance de fait vis à vis de la société Microsoft France, mais que celle-ci pourra s'engager, si elle le désire, à respecter les éléments de la loi française qu'elle aura pris soin de retranscrire dans la charte de confiance ?

On a pas encore passé la première page et il y a 80% de la dite page qui est consacrée à de la réclame et à de la congratulation réciproque.

Deuxième axe, après une nouvelle couche d'autopromotion et de congratulations croisées on arrive sur les formations que Microsoft entend dispenser aux différents acteurs du Plan numériques. Voici une liste de mots qui sont totalement absents des différents plans de formation :
- migration
- reprise
- existant
- compatibilité
- convergence
De façon générale il n'est en aucun cas question de reprendre ou de s'intégrer à l'existant. Une formation à la "gestion du changement" est proposée aux chefs d'établissements et aux cadres de l'éducation nationale.

On y parle pour ainsi dire que de plateformes et d'équipement mobile. Avec beaucoup d'humour d'ailleurs - le passage sur des équipements mobiles Microsoft sont intégrés dans le cadre des "compétences du 21ème siècle". Je crois que Microsoft France a trouvé un pigeon à qui refiler les Windows phone.

D'ailleurs si quelqu'un de proche du ministère pouvait les informer que la traduction "serious game" par "jeux sérieux" est une des plus navrantes que j'ai vues.

La dichotomie entre les produits Microsoft (en environnement mobile de préférence) et le reste des éléments constitutifs de l'IT des établissements de recherche et d'enseignement est telle que même Magistère - la plateforme officielle de formation desdits établissements - est exclue.
Les outils pédagogiques et de formation seront placés sur une plateforme à part. Les enseignants qui participeront aux "jeux sérieux" gagneront des niveaux, des badges et pourront accéder à des modes multijoueurs. On ne sait pas encore si des DLC sont en cours de préparation, mais honnêtement ça ne me surprendrait pas.

Mais ce qui est absolument paniquant dans tout cela c'est qu'il n'est pas question une seconde d'audit, d'évaluation ou de consultation. Non Microsoft France connait déjà l'ensemble des soucis que rencontrent chacune des institutions dépendantes du ministère et se propose directement de passer à une phase pédagogique.
On comprend alors pourquoi il est nécessaire d'encenser les connaissances de Microsoft France en matière de déploiement sur les infrastructures de l'enseignement national. La possibilité qu'un chef d'établissement ou un cadre (certains sont chercheurs, rappelons-le) puisse participer activement à l'architecture des nouvelles solutions est passée à la trappe. Microsoft France s'engage à essayer de respecter les recommandations de la DNE - mais les chefs d'établissement c'est en formation par pack de 20.

J'ignore si il s'agit d'un mouvement d'une arrogance folle de la part de Microsoft France, ou tout simplement d'un constat d'un retard flagrant en matière de numérique dans tous les établissements du ministère - qui impose nécessairement de repartir de 0 quoi qu'il arrive. Dans chacun des deux cas, il convient d'exclure en urgence un des deux partenaires (Microsoft ou le Ministère) avant qu'il ne cause des dégâts irréversibles.

Troisième axe :
Les établissements qui le souhaitent pourront demander à accéder aux différents services "cloud" de Microsoft - rien d'obligatoire bien sur - chaque établissement est libre de faire comme il l'entend.
SAUF QUE :
- Microsoft propose de créer un prototype pour valider l'utilisation d'office 365 avec une authentification via l'ENT (Environnement Numérique de Travail), via Microsoft Azure Active Directory, ou via Microsoft Azure Directory + l'authentification ENT.
ET QUE
- Microsoft se propose de créer un prototype de plateforme pour la gestion des équipements mobiles (tel que défini par le ministère dans la norme CARMO) et l'accès aux données partagées.
ET ENFIN QUE
-Microsoft se propose de créer une plateforme d'évaluation des résultats élève par élève, matière par matière, professeur par professeur etc.

Donc vous n'êtes pas obligés de souscrire au cloud Microsoft, mais si vous ne le faites pas :
- Si ça se trouve vous ne pourrez pas vous identifier
- Si ça se trouve même si vous pouvez vous identifier, vous ne pourrez pas accéder aux ressources
- Si ça se trouve même si vous réussissez à faire votre propre ENT 100% Microsoft-free, on récupérera quand même vos documents, évaluations et notations par la petite porte, mais merci d'avoir essayé on a bien ri. De toutes les façons il y a une garantie contractuelle comme quoi le ministère doit permettre le déploiement de la solution "siphonnage des infos" dans une voire deux académies.
A noter toutefois qu'un

Protocole de traitement des données élèves pourra être décrit et soumis à la CNIL pour avis ou autorisation.

On retombe dans l'intrication de formules conditionnelles. Déjà les enseignants et les chercheurs qui supervisent les dits élèves sont ignorés, ensuite on ne demande pas leur avis aux élèves en question, juste éventuellement celui de la CNIL, mais même si il est défavorable, on peut passer outre si il n'a pas caractère d'autorisation.

Bon j'arrête là. Si quelqu'un se sent de prendre la suite pendant que je donne un peu de répit à mon estomac….

  • # « learning analytics » & cie

    Posté par  . Évalué à 7.

    Page 4 du pdf http://cache.media.education.gouv.fr/file/Partenaires/17/7/convention_signee_506177.pdf

    Les deux premiers paragraphes sont un peu mystique. Bien qu'on essaye de nous rassurer avec le « un soin particulier sera apporté à la confidentialité et à la sécurité des données utilisées. Un protocole de traitement des données élèves pourra être décrit et soumis à la CNIL pour avis ou autorisation ».

    Et surtout n'oubliez pas l'autre article :
    http://www.najat-vallaud-belkacem.com/2015/11/30/numerique-a-lecole-partenariat-entre-le-ministere-de-leducation-nationale-et-cisco/

    Et vous remarquerez que sur les photos officielles, il y a toujours la petite porte ouverte derrière. Comment dit-on ce terme en anglais déjà ?

    • [^] # Re: « learning analytics » & cie

      Posté par  . Évalué à 4.

      On peut laisser des commentaires sur l'accord Microsoft en bas de cette page

      • [^] # Re: « learning analytics » & cie

        Posté par  . Évalué à 2.

        Les 40+ commentaires de hier ont été effacés…

        • [^] # Re: « learning analytics » & cie

          Posté par  . Évalué à -1.

          vive la democratie…

          • [^] # Re: « learning analytics » & cie

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Ils sont en ligne au moment où ce commentaire est envoyé.

            « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

          • [^] # Re: « learning analytics » & cie

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            PS : écrivez-vous « vive la démocratie… » en faisant allusion à ce fameux dicton ?

            tyrannie> killall -s 9 parole_du_peuple
            démocratie> parole_du_peuple &> /dev/null &
            démocratie> disown

            « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

            • [^] # Re: « learning analytics » & cie

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

              De toute façon la démocratie n'implique pas :

              • Que tout le monde écoute les opinions de tout le monde ;
              • Ni que tout les contenus soient forcément hébergés ou distribués par un tiers.

              La seule réalité est que l'État n'a pas le droit, théorique, de censurer tes propos ou ton contenu s'il respecte la loi et si la personne qui l'héberge ou le distribue est d'accord. Quitte à devoir faire ce travail soit même.

              Le blog d'un ministre n'implique donc pas absence de modération… Tout comme sur linuxfr, Wikipédia et autres.

              • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 02 décembre 2015 à 15:35.

                Très juste. Ceci dit les utilisateurs d'un service web, offrant la possibilité de commenter des articles, ne peuvent-ils pas s'attendre à ce que leurs commentaires — dans la mesure ou ils respectent les conditions du dit service — soient conservés et publiés sans autre discrimination. Il me semble qu'il s'agisse là d'un contrat moral, au moins implicite, entre les fournisseurs de service web et leurs utilisateurs.

                « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

                • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                  Après ils sont libres de faire ce qu'ils veulent.
                  C'est un espace privé, s'ils ne veulent garder que les commentaires élogieux c'est leur droit aussi. Cela enlève de l'intérêt au procédé c'est tout.

                  Les histoires de contrats moral c'est plutôt tendu, car il n'y a aucune règle morale vraiment universelle. Du coup ils sont libres de jouer là dessus, tout comme vous êtes libres de ne pas lire ses textes, voter pour elle ou de poster dessus.

                • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Les contrats moraux, surtout s'ils sont implicites, c'est comme les promesses : cela n'engage que ceux qui y croient.

                  Sur cet espace privé, elle dispose toujours du droit de ne laisser publier que ce qu'elle souhaite voir publier. D'autant que l'on peut considérer que le fait qu'elle dispose de ce droit et en fasse usage est une bonne chose : cela permet de mieux savoir à qui l'on a affaire.

                  Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

                  • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Les contrats moraux, surtout s'ils sont implicites, c'est comme les promesses : cela n'engage que ceux qui y croient.

                    Un peu comme les chartes en fait.

                    • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                      Non car les chartes sont un contrat pouvant même avoir valeur juridique.
                      Ici il n'y a aucun contrat écrit ou oral officiel sur la situation, il y a certes une certaine habitude traditionnelle sur Internet mais cela n'a pas une grande importance : ceux qui s'en foutent sont libres de ne pas y adhérer.

                      • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                        Posté par  . Évalué à 6.

                        On ne parle pas des mêmes chartes alors. En France, quand on a pas les moyens de faire une loi, on fait une charte. Comme elles sont mal rédigées, elles ne prévoient pas de pénalités en cas de non respect. Les Français étant ce qu'ils sont, tout le monde se t****e avec.

                      • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                        Posté par  . Évalué à 10.

                        Non car les chartes sont un contrat pouvant même avoir valeur juridique.

                        Généralement si tu trahis une charte tout ce qui va se passer c'est que tu n'auras plus le droit d'afficher le macaron vert et mauve de l'ecolo-entrepreneur responsable sur le mur de ta salle de réunion.

                        C'est limité comme valeur juridique.

              • [^] # Re: « learning analytics » & cie

                Posté par  . Évalué à 5.

                La seule réalité est que l'État n'a pas le droit, théorique, de censurer tes propos ou ton contenu s'il respecte la loi

                Cela étant, l'État dispose du moyen de rendre illégal certains propos, comme avec les lois mémorielles. J'ai toujours trouvé cette méthode discutable : elle ne fait pas disparaître ces idées en les censurant, et elle empêche leur réfutation et annihilation par l'interdiction du débat publique.

                Dans le même ordre d'idée : la liberté d'expression selon les libéraux classiques et les libertariens

                Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

        • [^] # Re: « learning analytics » & cie

          Posté par  . Évalué à 4.

          Je pense que vous n'avez juste pas vu qu'il y a (actuellement) 3 pages de comm' :

          et que par défaut on tombe sur la plus récente.

  • # Merci

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

  • # Monde de merde

    Posté par  . Évalué à 8.

    Merci à toi d'avoir pris le temps de rédiger ci rapidement un tel journal … c'est vraiment consternant de voir ce type de partenariat, l'EN aurait pu choisir plein d'autres entreprises mais non !!! refaisons entrer le loup dans la bergerie après avoir mis temps de temps à l'en faire sortir précédemment (grâce aux logiciels libres qui ont finalement remplacer nombre de logiciel propriétaire MS au fil des ans).

  • # Mon estomac t'en est reconnaissant

    Posté par  . Évalué à 3.

    Quoi que … l'ENT sur "Microsoft Azure" me fait encore remonter la bile >p

  • # Enfin un journal qui dénonce grave...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    … mais avec la forme. C'est agréable.

    Pour le fond, la situation informatique dans les administrations françaises échappe à tout contrôle : on trouve des systèmes sous-dimensionnés, obsolètes ou, à l'inverse, beaucoup trop puissant et/ou mal utilisé. Et une dette technologique immense par manque de vrais informaticiens (anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes).

    L'offre de Microsoft, au yeux d'un ministère, a la même qualité qui plait à une entreprise : c'est complet.

    Mettez-vous à sa place : dans ce chaos technologique, il a des interlocuteurs qui ont de l'expérience, un catalogue touffu et réponse à tout. Comment résister ?
    Certes ils sont américains mais en France les projets de rénovation sont bloqués au milieu du gué.

    Ça, c'était la partie "rationnelle et non-conflictuelle" de mon commentaire.

    Pour être franc, si je comprends les raisons, je suis également écœuré par la manière dont les offres publiques sont gérées. Comme tu le signales dans ton journal, il n'y a pas d'audit, de comparaison, d'appel de d'offre (dans ce dernier cas, la raison est souvent "pas de produit équivalent", ce qui se traduit par "nous cherchons un produit avec 360 dans le nom, de couleur bleu ciel et 100% compatibles avec les logiciels Microsoft".

    Mais vers qui pourraient-ils se tourner en matière de logiciels libres ? Qui serait l'interlocuteur ayant une réponse pour tout ?

    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

      Posté par  . Évalué à 9. Dernière modification le 01 décembre 2015 à 18:52.

      Quelle appel d'offre? J'ai bien l'impression que les discussions n'ont eu lieu qu'avec une seule compagnie.

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 01 décembre 2015 à 19:02.

        de toute facon il y aura toujours quelqu'un pour dire : Ouaiiis mais c'est très compliqué.

        Il n'y aura pas de ligne compatible Microsoft mais plutôt, un chiffre d'affaire d'au moins 25 millons d'euros par an depuis 10 ans.

        et mon petit doigts me dit que c'est foutu :)

        http://md1.libe.com/photo/831569-gates.jpg

        source : libération.fr

    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

      Posté par  . Évalué à 10.

      Et une dette technologique immense par manque de vrais informaticiens (anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes).

      Et d'un autre côté, en ce moment le public cherche à externaliser à mort. Forcément, troquer de la masse salariale contre la liberté d'une relation commerciale vertueuse avec un prestataire, ça se vend bien sur le papier.

      Et tant pis si, avant même le renouvellement du marché, on se rend compte que les mecs nous entubent depuis des années, que changer de crèmerie coûtera tellement cher qu'il vaut encore mieux tordre le marché public dans tous les sens pour rester avec les mêmes (qui se marrent bien, au passage).

      Et à aucun moment, personne dans la chaîne de décision ne se dit qu'il y a peu de chances d'arriver à gagner de l'argent en remplaçant des agents publics (titulaires ou non) sous-payés par des consultants externes (et les marges qui vont avec).

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 10.

        Et à aucun moment, personne dans la chaîne de décision ne se dit qu'il y a peu de chances d'arriver à gagner de l'argent en remplaçant des agents publics (titulaires ou non) sous-payés par des consultants externes (et les marges qui vont avec).

        Tu crois vraiment que l'objectif de telles manoeuvres est de faire « des économies » ?

        Si l'impôt sert à améliorer les rentes de Microsoft par l'intermédiaire de sa filiale française, alors on dira que la société Microsoft France a produit une part du PIB (c'est bon pour la croissance et l'emploi !). Si le même impôt sert à payer des fonctionnaires pour développer et mettre en place des solutions informatiques, on dira qu'il s'agit de dépense publique, que ces fonctionnaires ont coûté au contribuable.

        Dans la même veine, récemment le gouvernement a rendu les mutuelles obligatoires, soi-disant pour améliorer la couverture des salariés. Si l'intention avait été telle, il eut été bien plus facile, efficace, économique et rationnel d'augmenter le taux de cotisation au régime général afin d'améliorer la couverture du plus grand nombre à moindre frais.

        Derrière tout ça il y a une idéologie, qui dit que ne sont productifs que ceux qui mettent en valeur du capital. Je ne vois pas pourquoi la chaîne de décision dont tu parles s'interdirait de gaspiller notre argent pour renforcer son idéologie.

        • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

          Posté par  . Évalué à 9.

          Mutualisation des depenses et privatisation des recettes.

        • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

          Posté par  . Évalué à 4.

          Si l'impôt sert à améliorer les rentes de Microsoft par l'intermédiaire de sa filiale française, alors on dira que la société Microsoft France a produit une part du PIB (c'est bon pour la croissance et l'emploi !). Si le même impôt sert à payer des fonctionnaires pour développer et mettre en place des solutions informatiques, on dira qu'il s'agit de dépense publique, que ces fonctionnaires ont coûté au contribuable.

          Je ne vois pas pourquoi tu opposes les deux : la dépense publique entre dans le PIB, et ce que facture Microsoft à l’administration entre tout autant dans la dépense publique que le salaire des fonctionnaires.

          • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

            Posté par  . Évalué à 3.

            Intéressant en effet. D'après Wikipédia :

            Les services non marchands rendus par les administrations publiques forment une part importante de l'activité du pays, et sont pris en compte dans la comptabilité nationale et le calcul du PIB : par convention, on considère qu'ils valent ce qu'ils coûtent.

            Du coup, il suffit d'augmenter la dépense publique pour augmenter le PIB, même si l'on rend exactement le même service (et inversement, faire des économies—par exemple en virant Microsoft—tout en rendant le même service fait baisser le PIB).

            Des joies de l'économétrie…

          • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

            Posté par  . Évalué à 10.

            Je ne vois pas pourquoi tu opposes les deux : la dépense publique entre dans le PIB, et ce que facture Microsoft à l’administration entre tout autant dans la dépense publique que le salaire des fonctionnaires.

            Bien sûr, ce n'est pas moi qui oppose les deux ! Je faisais simplement remarquer que l'externalisation massive de toutes l'activité économique était parfaitement logique dans l'idéologie dominante. Le problème est que nous adhérons nous-même en grande partie à cette idéologie : on a que trop souvent tendance à considérer que le PIB est produit exclusivement par les entreprises capitalistes. D'où l'intérêt de rappeler que les entreprises elles-mêmes vivent en grande partie de la dépense publique, et que le fait que les fonctionnaires soient payés par l'impôt ne change rien au fait qu'ils produisent eux aussi une part du PIB.

            Est-ce qu'on parle de la « dépense automobile » pour désigner ce qui sort des usines de Peugeot ou Renault ? Est-ce qu'on parle de « dépense agricole » pour désigner ce qui se retrouve dans nos assiettes ? On parle de production. Hé bien la première condition pour lutter contre les choix aberrants de l'administration, c'est de rappeller qu'il y a actuellement de la production publique et non capitaliste, qu'il est possible, souhaitable et nécessaire de l'étendre si l'on ne veut pas se soumettre intégralement à des sociétés comme Microsoft.

            • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

              Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 03 décembre 2015 à 09:43.

              Est-ce qu'on parle de la « dépense automobile » pour désigner ce qui sort des usines de Peugeot ou Renault ? Est-ce qu'on parle de « dépense agricole » pour désigner ce qui se retrouve dans nos assiettes ? On parle de production

              Tu as les deux expressions ; pour le côté dépense tu as : « coût de la vie » dont « coût du logement », « coût du transport », « coûts alimentaires ».

              Et les deux situations sont de toute manière asymétriques. Dans le privé en tant que client ce qui sort de ma poche est le prix de vente. Les dépenses de Renault ne n’impactent pas, sauf quand elles impactent le prix. Dans le public en tant qu’usager ce qui sort de ma poche c’est le coût de fonctionnement de l’administration, qu’on appelle « dépense publique ». C’est donc normal de plus s’intéresser à la dépense du service public qu’aux dépenses des entreprises privée. L’un touche directement à mon porte-monnaie, l’autre seulement indirectement par le prix. Et ce d’autant plus que dans le cas du privé, j’ai un certain contrôle personnel sur l’influence que ça a sur mon porte-monnaie, en m’abstenant d’acheter (ou en cherchant ailleurs), sans avoir à en faire un sujet de discussion public ; tandis que dans le cas du public, le seul contrôle possible est collectif et politique, donc forcément plus sujet à discussion publique.

              Il faut aussi noter que la « production automobile » c’est grosso-modo la somme de ce que facture Peugeot/Renault à ses clients ; on ne parle pas de « production publique » pour la bonne et simple raison que le mode de fonctionnement normal de l’administration ce n’est pas la facturation de produits/services à des clients, mais consiste à fournir des services gratuits à des usagers. Tu n’as absolument rien pour comptabiliser la « production publique », tu n’as que la dépense publique (d’où le fait que le service public entre dans le PIB par la dépense publique).

              De mon point de vue, il existe suffisamment de raisons objectives qui expliquent la différence de discours pour ne pas avoir besoin de sortir un discours quasi-complotiste de « propagande/lavage de cerveau par l’idéologie dominante ».

              • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                Posté par  . Évalué à 6.

                Dans le public en tant qu’usager ce qui sort de ma poche c’est le coût de fonctionnement de l’administration, qu’on appelle « dépense publique ». C’est donc normal de plus s’intéresser à la dépense du service public qu’aux dépenses des entreprises privée.

                Supposons que l'état mette à disposition de ses citoyens des voitures, via financement par une taxe. Ce serait une dépense publique, donc un déficit qui viendrait aggraver la dette du pays.
                A l'inverse si la dépense est effectuée par le citoyen lui même sur le territoire français il s'agit alors d'une opération commerciale qui accroit le PIB du pays et qui permet au contraire à l'état d'augmenter sa dette (puisque seul le ratio dette/PIB est pris en compte).

                Donc au final même si toi ça te coute la même chose et que tu as vraiment besoin d'une voiture dans un cas le pays s'endette et dans l'autre cas le PIB du pays augmente - ce qui proportionnellement fait baisser sa dette.

                Ben c'est pareil pour les mutuelles de santé, l'entretien des routes, l'école et les autres services "publics".

                De fait l'état décale de plus en plus de dépenses du public vers le privé - C'est purement artificiel, en vrai ça ne change pas grand chose pour le contribuable (entre une taxe et une dépense obligatoire, la différence au niveau du portefeuille est nulle), mais ça baisse la dépense publique tout en faisant augmenter le PIB sans avoir à remettre en cause quoi que ce soit (Bon il y a bien quelques syndicats qui râlent des fois - mais ça se gère bien)

                • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                  Posté par  . Évalué à 5.

                  Supposons que l'état mette à disposition de ses citoyens des voitures, via financement par une taxe. Ce serait une dépense publique, donc un déficit qui viendrait aggraver la dette du pays.

                  Seulement si le montant gagné par la taxe est inférieur au coût d’obtention des voitures fournies.

                  A l'inverse si la dépense est effectuée par le citoyen lui même sur le territoire français il s'agit alors d'une opération commerciale qui accroit le PIB du pays et qui permet au contraire à l'état d'augmenter sa dette (puisque seul le ratio dette/PIB est pris en compte).

                  Dans ton scénario précédent le PIB augmente également. Rappel: la dépense publique entre dans le PIB.

                  Donc au final même si toi ça te coute la même chose et que tu as vraiment besoin d'une voiture dans un cas le pays s'endette et dans l'autre cas le PIB du pays augmente - ce qui proportionnellement fait baisser sa dette.

                  Non. Le PIB augmente dans les deux cas, et l’endettement du pays dépend entièrement de la méthode de financement de la voiture (le citoyen peut très bien endetter le « pays » (dette privée + publique) en achetant sa voiture à crédit, tout comme l’état peut ne rien endetter du tout s’il ne dépasse pas l’argent gagné par la taxe levée).

                  mais ça baisse la dépense publique

                  Non, pas si le contrat est entre l’administration publique et le fournisseur privé, comme c’est le cas dans ce journal avec le partenariat EdNat-MS. Sauf si MS est significativement moins cher qu’une implémentation « maison ».

                  tout en faisant augmenter le PIB

                  Pas plus que si ça se faisait en interne. Sauf si MS est significativement plus cher qu’une implémentation « maison ».

                  • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Dans ton scénario précédent le PIB augmente également. Rappel: la dépense publique entre dans le PIB.

                    Oui mais sur l'opération visée, dans un cas on a un ratio ( augmentation de dette publique ) / ( augmentation de PIB ) de 100% - tant que la dette publique est inférieure au PIB ça va venir augmenter le ratio dette publique sur PIB.

                    Dans le second cas seul le PIB va augmenter, la dette publique ne bronchera pas. La dette privée peut augmenter, mais la BCE se moque de la dette privée (ou alors elle a peur de chopper le vertige).

                    Par exemple si on a un produit à 100€ acheté tous les ans par l'état pour 1000 citoyens via une taxe. Mettons que cet état ait un PIB de 1 000 000€ (petit état) et une dette de 850 000€.
                    La banque autorise 80% de PIB en dette, le petit état a donc un problème de 50 000€.

                    Si l'état conserve un mécanisme de taxe, il va collecter 100 000€ qui vont venir en plus sur le PIB et il va dépenser 100 000€ qui vont venir en plus sur la dette.
                    On aura donc un PIB de 1 100 000€ et une dette de 950 000€. la banque autorise toujours 80% de dette soit 880 000€ maximum.
                    Notre petit état a maintenant un problème de 80 000€

                    Par contre si on passe par le mécanisme de dépense privée obligatoire, le PIB va toujours augmenter de 100 000€, mais la dette publique ne va pas broncher.
                    On aura un PIB de 1 100 000€ et une dette de 850 000€. Le seuil maximal d'endettement est comme à l'exemple précédent toujours à 880 000€.
                    Notre petit état a donc non seulement résolu son problème de 50 000€ du départ, mais en plus il se paye le luxe de récupérer 30 000€ de capacité d'endettement supplémentaire.

                    J'aurais du détailler plus, et j'ai pris pas mal de raccourcis dans mon énoncé précédent. Mais l'idée générale est là, la PIB augmente sans toucher à la dette publique ce qui permet de dégager une nouvelle capacité d'endettement (ou au moins de sauver les meubles).

                    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 04 décembre 2015 à 09:55.

                      Si l'état conserve un mécanisme de taxe, il va collecter 100 000€ qui vont venir en plus sur le PIB et il va dépenser 100 000€ qui vont venir en plus sur la dette.

                      ?

                      La dette c’est la différence entre les dépenses et les recettes. Si l’état met en place un programme qui coûte 100.000€ financé par une levée de 100.000€ de taxes, ça te fait un financement par la dette du programme de… 0.

                      Et rappelons que dans la situation de ce journal, c’est pas « l’état qui dépense » vs « les particuliers qui dépensent », mais « l’état qui dépense » (en salaires de fonctionnaires) vs « l’état qui dépense » (en achats auprès de Microsoft).

                      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                        Posté par  . Évalué à 1.

                        La dette c’est la différence entre les dépenses et les recettes. Si l’état met en place un programme qui coûte 100.000€ financé par une levée de 100.000€ de taxes, ça te fait un financement par la dette du programme de… 0.

                        J'avais tendance à appeler ça le déficit.

                        • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                          Posté par  . Évalué à 1.

                          Je n’ai jamais dit que c’était « la dette », j’ai dit que c’était « financé par la dette » :)

                          Financement par la dette = déficit = augmentation de la dette.

                      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                        Posté par  . Évalué à 2.

                        La dette c’est la différence entre les dépenses et les recettes. Si l’état met en place un programme qui coûte 100.000€ financé par une levée de 100.000€ de taxes, ça te fait un financement par la dette du programme de… 0.

                        Si la collecte de la taxe est immédiate, si elle est immédiatement mise à disposition des services usagers et qu'il n'y avait pas besoin de verser d’acompte, voire de payer d'avance tout ou partie des biens oui. Dans les faits il y a quasiment une année fiscale de décalage entre la mise à disposition des biens et/ou des services et le versement de la taxe dans les caisses de l'état.

                        Et rappelons que dans la situation de ce journal, c’est pas « l’état qui dépense » vs « les particuliers qui dépensent », mais « l’état qui dépense » (en salaires de fonctionnaires) vs « l’état qui dépense » (en achats auprès de Microsoft).

                        Tout à fait, j'intervenais juste sur la partie "masquage" de dette tel qu'évoqué par thamieu. Du genre de ce que l'on a avec les mutuelles obligatoires cumulées en France. Dans ce type de relations, l'état n'intervient plus du tout - ce sont les entreprises qui effectuent le travail de collecte et de reversement.

              • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                Posté par  . Évalué à 4.

                Tu as les deux expressions ; pour le côté dépense tu as : « coût de la vie » dont « coût du logement », « coût du transport », « coûts alimentaires ».

                Bien sûr. Ce que je disais c'est que la notion de production publique était totalement absente des discours politiques, quand celle de production pour les domaines que tu cites était susceptible d'apparaître. Par exemple, on entend souvent dire qu'il faut augmenter la production de logements pour réduire les loyers, mais on entend jamais dire qu'il faut augmenter la production publique informatique, pour que nos administrations disposent d'outils adaptés et qu'elles peuvent (faire) modifier.

                Et les deux situations sont de toute manière asymétriques.

                Je suis d'accord avec ça.

                Dans le privé en tant que client ce qui sort de ma poche est le prix de vente. Les dépenses de Renault ne n’impactent pas, sauf quand elles impactent le prix.

                En tant que client, certes. Mais les dépenses de Renault t'impactent aussi en tant que contribuables, puisque Renault jouit par exemple de « crédits impôts recherches », et autres exonérations de cotisation (ce qui grève le budget de la sécu). Ces exonérations sont partiellement remboursées par l'état, mais celui-ci n'ayant pas été foutu d'avoir un budget à l'équilibre depuis des décennies (incompétence, vraiment ?) s'endette alors, et c'est l'ensemble des services publics qui trinquent, parce que ces salauds de fonctionnaires coûtent trop cher.

                Dans le public en tant qu’usager ce qui sort de ma poche c’est le coût de fonctionnement de l’administration, qu’on appelle « dépense publique ».

                J'ai l'impression que tu opposes « marchand » à « public », alors qu'on peut très bien avoir du privé non marchand (exemple : associations subventionnées) et du public marchand (exemple : sncf). Admettons que tu pensais aux services publics gratuits. Ce qui sort de ta poche en tant qu'usager, c'est 0 (puisque c'est gratuit, le coût est assumé par d'autres). Alors qui est-ce qui paye ? Le contribuable, par l'impôt. Mais aussi toi, en tant que client de Renault (on y reviendra par la suite) !

                Et ce d’autant plus que dans le cas du privé, j’ai un certain contrôle personnel sur l’influence que ça a sur mon porte-monnaie, en m’abstenant d’acheter (ou en cherchant ailleurs), sans avoir à en faire un sujet de discussion public ;

                Ça c'est une propriété du marché des biens et services, absolument pas une propriété des entreprises privées.

                tandis que dans le cas du public, le seul contrôle possible est collectif et politique, donc forcément plus sujet à discussion publique.

                Le contrôle collectif et politique, c'est ce qu'on appelle la démocratie ? C'est certainement ce qu'il faut étendre, non ? En particulier, faire en sorte qu'au sein des entreprises privées marchande, les membres du collectif de travail décident ensemble des fins et des moyens de leur travail, ce serait une bonne chose ! Pour les entreprises stratégiques, il faudrait en plus faire en sorte que les citoyens et usagers puissent participer à cela. Et tout ça, c'est parfaitement faisable en gardant, en plus, le système d'allocation marchande que tu évoquais plus haut.

                Il faut aussi noter que la « production automobile » c’est grosso-modo la somme de ce que facture Peugeot/Renault à ses clients

                Justement, dans ce que Peugeot/Renault facturent à leurs clients, il y a aussi… la production de soins médicaux par exemple, à savoir les côtisations assises sur les salaires.

                on ne parle pas de « production publique » pour la bonne et simple raison que le mode de fonctionnement normal de l’administration ce n’est pas la facturation de produits/services à des clients, mais consiste à fournir des services gratuits à des usagers.

                Prenons par exemple un service comme de la garde d'enfant. Ce que tu dis, c'est que s'il est assuré par une entreprise privée marchande, c'est de la production, tandis que que s'il s'agit d'un service municipal gratuit, ce n'est plus que de la dépense publique ? Pourtant, le service est exactement le même !

                Tu n’as absolument rien pour comptabiliser la « production publique », tu n’as que la dépense publique (d’où le fait que le service public entre dans le PIB par la dépense publique).

                Ben si, on a les salaires, comme dans le privé.

    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      « anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes »

      Vraiment ? Pour ce que j'en sais, souvent (ou au moins dans de très nombreux cas) ce ne sont pas les informaticiens qui manquent mais les mathématiciens parce que les algorithmes parallélisables ou susceptibles de vectorisation qui permettraient d'utiliser des super calculateurs n'existent tout simplement pas. Ores en matière de mathématiciens la France reste plutôt riche.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 10.

        « ce ne sont pas les informaticiens qui manquent mais les mathématiciens »

        Euh… Mettre au point des algorithmes (distribués/parallèles etc.) ce serait pas de l'informatique plutôt que des mathématiques, par hasard ? Je sais pas pourquoi il y a cette tendance parmi le grand public à ne pas voir l'informatique comme une vraie science, et à considérer que les mathématiques sont la vraie science derrière l'informatique.

        Alors certes, l'informatique s'appuie souvent sur les mathématiques. Mais à ce moment là, la physique aussi, la chimie aussi, l'astrophysique aussi, la géologie aussi etc. L'étude des algorithmes, de leur complexité, la conception de nouvelles méthodes de calcul, l'adaptation des algorithmes au hardware pour obtenir des performances optimales, c'est de l'informatique. L'informatique est tout autant une "vraie science" que les mathématiques ou la physique.

        Faire de l'informatique ce n'est pas seulement implémenter (bêtement ?) des algorithmes, qui seraient mis au point par les mathématiciens (qui eux seraient innovants ?). On fait aussi de la recherche en informatique, et on résoud aussi des problèmes (ACM, IEEE Computer Society). Et à propos, la France n'est pas trop mal non plus au niveau recherche en informatique.

        Quand à la remarque sur les supercalculateurs, encore une rumeur non sourcée. Les supercalculateurs actuels se composent souvent de processeurs Intel, qu'on sait très bien exploiter. S'y ajoutent parfois des GPU ou des accélérateurs (style Xeon Phi), qu'on sait ajourd'hui bien utiliser (cf. cuBLAS, cuNN, Torch, MKL et j'en passe). Bref non, payer un calculateur c'est pas un gachis d'argent, on arrive à les utiliser. Alors, oui, on a pas des versions distribuées ou vectorisées de 100% des algorithmes, mais on y travaille.

        • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Super. Eh bien j'attends un courriel de votre part avec l'algorithme et l'implémentation de votre résolution général de l'équation de Schrödinger pour un problème à N corps. De préférence, l'implémentation sera un peu souple : elle s'adaptera évidemment aux architectures massivement parallèles classiques, mais aussi aux bluegenes, et aux machines dotées de coprocesseurs vectoriels.

          Indépendamment de moi, vous serez très riche quand vous aurez réussi à résoudre ce problème là.

          Tout ça pour dire que :
          - Non, il n'y a pas de confusion dans mon commentaire entre informatique et mathématiques appliquées ; même si les frontières entre les disciplines sont nécessairement perméables.
          - Non, on ne connaît pas toujours d'algorithmes parallélisables sur des super calculateurs (encore moins sur toute architecture de super calculateur) pour tous les problèmes qui mériteraient d'y être traités.
          - Il me semble que votre réponse détourne le propos auquel je répond aussi bien que le mien. À savoir, laisser entendre que nous affirmerions que les super calculateurs ne sont pas bien exploités/exploitable en général. Pour clore tout malentendu, permettez que l'on recopie la citation discutée :

          « anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes »

          Ceci ne paraît en rien contradictoire avec :

          « Les supercalculateurs actuels se composent souvent de processeurs Intel, qu'on sait très bien exploiter. »

          Si ?

          « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

          • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

            Posté par  . Évalué à 9.

            Schrödinger pour un problème à N corps […] architectures massivement parallèles classiques, mais aussi aux bluegenes, et aux machines dotées de coprocesseurs vectoriels.

            Je vois pas quoi répondre à ça… J'ai pas prétendu être capable de résoudre n'importe quel problème, ni même que la communauté scientifique avait la solution à tout problème. Bon et un peu de modestie, si jamais je trouvais la solution à un problème complexe, je "l'enverrai pas par mail" à quelqu'un, mais je ferais une soumission à une conf/un journal scientifique, hein.

            Indépendamment de moi, vous serez très riche quand vous aurez réussi à résoudre ce problème là.

            C'est une idée fausse, résoudre un problème scientifique complexe ne rend pas riche. Même si on compare les récompenses les plus prestigieuses (prix Nobel et cie), leur montant (1 million d'euros) fait pale figure par rapport à ce que gagne un entrepreneur (parait que Zuckerberg à 45 milliards à investir). Bref pour être riche mieux vaut lancer Facebook que démontrer que P != NP.

            Il me semble que votre réponse détourne le propos auquel je répond aussi bien que le mien

            C'est bien possible qu'il y ait un malentendu. Je précise comment j'ai interprété les différents messages pour clarifier. Tu écrivais « ce ne sont pas les informaticiens qui manquent mais les mathématiciens parce que les algorithmes parallélisables […] n'existent […] pas ». À mon avis, ça sous-entendait que c'était le boulot des mathématiciens (et pas des informaticiens) de mettre au point des algorithmes parallèles. Je voulais dire que ça n'était pas le cas, et au passage donner droit de cité à l'informatique comme science. C'est d'ailleurs le gros de mon message.

            « anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes ».
            J'ai interprêté ça comme: on a acheté l'ordinateur (cher), mais personne n'a été fichu d'écrire un programme qui tourne dessus. Ce qui sous-tendrait l'idée que les supercalculateurs sont difficile à utiliser, et que du coup on les achetait souvent pour rien. C'est pas forcément le cas (même si effectivement obtenir des performances optimales, ça peut être compliqué…).

            Aussi dernière chose, je comprends pas forcément la fixette sur les supercalculateurs (et d'ailleurs quelques imprécisions). Quelques exemples:

            • « algorithmes parallélisables sur des super calculateurs » En fait, la principale difficulté est de passer d'un algortihme séquentiel à un algorithme parallèle (de mono-cœur à multi-cœur pour faire simple). Adapter l'algorithme parallèle à un supercalculateur, c'est pas forcément le plus difficile. Il n'y a pas que les supercalculteurs qui ont besoin d'algorithmes parallèles ! Aujourd'hui un serveur de calcul moyenne gamme a 20 cœurs de calcul (serveur bi-socket avec deux Xeon E5-2670v3 par exemple). Tu imagines bien qu'il faut déjà un algorithme parallèle pour l'exploiter pleinement. Bon évidemment quand il faut passer aux 16000 cœurs d'un supercalculateur, y'a encore du boulot (d'autant plus que les problèmes d'interconnexions sont démultipliés).

            • « elle [l'implémentation] s'adaptera évidemment aux architectures massivement parallèles classiques, mais aussi aux bluegenes, et aux machines dotées de coprocesseurs vectoriels. »

            Un implémentation identique qui donne des performances optimales sur n'importe qu'elle type de matos, c'est à mon avis un vœu pieux. La solution actuelle est d'avoir plusieurs implémentation et de sélectionner celle qui donne de meilleurs perfs en fonction de la plateforme (c'est d'ailleurs ce qui est implémenté dans des bibliothèques comme ATLAS).

            "Architecture massivement parallèle" est un terme qui n'a pas de définition précise. Mais en général on utilise pas ce terme pour les architectures classiques, justement. On parle de multi-core pour les CPU (de l'ordre de quelques dizaines de cœurs sur un chip), de manycore pour les GPU et les accélérateurs, style Nvidia Telsa ou Intel Xeon Phi (de l'ordre de quelques milliers de "cœurs" sur un chip). Éventuellement on pourrait parler de "massivement parallèle" pour les GPU et accélérateurs, mais dans tous les cas ce sont pas des architectures classiques. Y'a aussi le terme aussi le terme MPPA (Massively Parallel Processor Array) pour trucs comme le TILE64, mais qui ne sont ni utilisés dans les serveurs classiques, ni dans les supercalculateurs.

            Quant aux coprocesseurs vectoriels, en fait n'importe quelle machine en est dôté d'un. Sisi, même ton laptop ou ton smartphone. Avant (début 1990), on trouvait ce genre de trucs uniquement sur les calculateurs haut de gamme, aujourd'hui on trouve ça n'importe où. Sur un processeur Intel (du Pentium au Xeon), chaque cœur dispose d'une unité vectorielle (ou unité SIMD) capable d'exécuter des instructions sur vecteurs de 256 bits (cf. instructions AVX). Y'a ça sur les processeurs ARM aussi à travers le jeu d'instruction Neon.

            Bref, ce que je voulais dire c'est que y'a pas d'un côté les serveurs classiques sur lesquels on obtient des performances optimales facilement, et les supercalculateurs qui auraient des architectures très spéciales et qui se programmeraient totalement différent. Les supercalculateurs actuels sont de plus en plus composés d'éléments "grand public" (comme des Intel Xeon, des Intel Xeon Phi et Nvidia Telsa) qu'on retrouve dans les serveurs de calcul moyenne gamme. De plus la tendance actuelle est au big data sur du commodity hardware (cf. Google, Facebook, Amazon etc.) : l'idée est d'acheter des serveurs moyenne gamme en grand nombre plutôt qu'un super calculateur à un fabricant spécialisé (style Cray), parce que ça revient moins cher.

            • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

              Posté par  . Évalué à 2.

              Oui et non. Le mathématicien fabrique des briques, qui ne servent à rien en tant que telles. Le boulot de l'informaticien c'est d’assembler ces briques pour en faire un produit plus ou moins utile; et ce n'est pas de tout repos, les mathématiciens aiment bien faire des briques avec des formes toutes bizarres.

              • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                Posté par  . Évalué à 7.

                En gros, l'informaticien passe son temps à jouer à Tetris. Et pour jouer à Arkanoïd, faut faire quel cursus ? Sécurité des Systèmes  ?

                Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

              • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                Posté par  . Évalué à 5.

                Oui et non. Le mathématicien fabrique des briques, qui ne servent à rien en tant que telles. Le boulot de l'informaticien c'est d’assembler ces briques pour en faire un produit plus ou moins utile; et ce n'est pas de tout repos, les mathématiciens aiment bien faire des briques avec des formes toutes bizarres.

                Tu as un exemple concret à donner ?

                Dans mon travail de tout les jours je suis très loin de toute considération mathématique.

                J'imagine que le mathématicien intervient pour permettre de décomposer, et distribuer des caculs de matrices gigantesques avec des équations différentielles très compliquées comme il y en a en mécanique des fluides ou ce genre de choses. Mais c'est vraiment très flou pour moi.

                • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                  Posté par  . Évalué à 4.

                  J'ai eu l'exemple pour du traitement d'image et de la 3D. Des matheux qui faisaient du matlab pour des algos de traitement d'image et de 3D (mais des trucs vraiment abstraits), des gens qui convertissaient ça en C++, et des gens qui faisaient le logiciel à l'aide desdits algo (fabrication d'un modèle 3D à partir de plusieurs photos plates).

                  Mais sinon j’allais dans le même sens que toi, le développeur moyen fait assez peu souvent des maths (sauf cas particulier).

                • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                  Posté par  . Évalué à 5.

                  Tu as un exemple concret à donner ?

                  La théorie des nombres (hash, chiffrement, certaines formes d'indexation, compression sans perte etc.)

                  La théorie du signal (quasiment toute l'informatique s'appuie dessus - mais bon on peut citer l'ensemble des transmissions, les mécanismes de contrôles d'erreur, les évitements de collisions, certaines compressions (avec ou sans perte), a peu près tous les filtres possibles et imaginables)

                  Les processus stochastiques (génération d'entropie, calcul de risque, répartition de risque, nombreuses applications statistiques )

                  Ça c'est juste pour les parties qui ont des impacts directs depuis le fin fonds des mathématiques théoriques vers le bout du bout de l'informatique.

                  Après si on prend des domaines comme la théorie des graphes (en fait toute la topologie ou presque), la théorie de l'information ou encore l'algèbre linéaire - on a pas fini.

                  Dans mon travail de tout les jours je suis très loin de toute considération mathématique.

                  C'est vrai que la plupart des informaticiens sont utilisateurs des briques mathématiques pré-traduites par leurs ainés. Mais bon quand on met un index sur une base de données, ou même simplement que l'on ouvre une image PNG pour l'afficher à l'écran - il faut bien se rendre compre qu'il y a derrière un gros bagage mathématiques qui débarque (même si il est discret).

                  Ne serait-ce qu'un programme qui fait appel à des ondelettes ou à une transformée de Fourrier - ça ramasse des maths velues…

        • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

          Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 04 décembre 2015 à 11:31.

          Euh… Mettre au point des algorithmes (distribués/parallèles etc.) ce serait pas de l'informatique plutôt que des mathématiques, par hasard ? Je sais pas pourquoi il y a cette tendance parmi le grand public à ne pas voir l'informatique comme une vraie science, et à considérer que les mathématiques sont la vraie science derrière l'informatique.

          Euh… c'est une question de point de vue. Personnellement, l'algorithmie ou l'informatique théorique sont des branches des mathématiques, au même titre que l'algèbre, la géométrie, l'arithmétique, la topologie… Et ces branches ne sont pas étanches et imperméables les unes aux autres.

          Le mot algorithme vient même du nom du mathématicien arabe du IXème siècle Abu Ja'far Muhammad ibn Musa al-Khwarizmi (auteur du livre Le Calcul Indien qui diffusa l'écriture positionnelle dans le monde arabe puis en Europe), de même que le mot algèbre.

          On trouve, par exemple, sur le site Images des Maths du CNRS ces deux articles :

          On peut aussi se rapporter à l'ouvrage de Gilles Dowek Les métamorphoses du calcul: une étonnante histoire des mathématiques

          Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

          • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

            Posté par  . Évalué à 8.

            Évidemment c'est une question de point de vue et… Je ne suis pas d'accord avec le tiens !

            En fait, je ne vois pas pourquoi l'informatique serait plus une branche des mathématiques que la physique. Tout ceci sous-tend l'idée que l'informatique ne serait qu'une technique, et que les maths seraient la vraie science. Je réfute cette idée, et d'ailleurs un des liens même que tu donnes va dans mon sens:

            « nous entendons montrer que l’informatique est, comme la logique et les mathématiques, plus qu’une simple technique : c’est une discipline formelle, c’est-à-dire qu’elle peut indifféremment s’appliquer à des supports matériels très différents, l’ordinateur n’étant qu’un cas particulier. »
            L'informatique sans ordinateur

            La classification de Wikipedia va aussi dans mon sens: l'algorithmique et la calculabilité sont listés comme sous-disciplines de la science informatique. Sur la page mathématiques, l'informatique est listée au même titre que la physique ou la biologie dans les sciences ayant un rapport avec les mathématiques.

            Oui, les frontières entre les sciences sont perméables. Oui, les mathématiques sont un pré-requis dans de nombreux domaines scientifiques. Mais non, l'informatique n'est ni un simple branche des mathématiques, ni une simple technique.

            Quant à l'argument sur l'étymologie des mots, je pense qu'il n'est pas recevable, par essence. L'étymologie d'un mot ne reflète pas forcément sa définition ou sa réalité actuelle.

            Plus prosaïquement, et en dehors du débat épistémiologique, le sens de mon message était aussi de défendre les informaticiens (ie ceux qui sortent de la fac d'info) vis à vis des mathématiciens (ie ceux qui sortent de la fac de maths). Un informaticien sera bien plus compétent qu'un mathématicien pour mettre au point un algorithme distribué ou parallèle. Inversement, pour étudier un point particulier de la topologie différentielle, vaudra bien mieux embaucher un mathématicien.

            XKCD - Purity

            • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

              Posté par  . Évalué à 6.

              En fait, je ne vois pas pourquoi l'informatique serait plus une branche des mathématiques que la physique.

              Pour la simple est bonne raison que, contrairement à la physique, elle n'emprunte aucun de ses principes à l'expérience : c'est une science pure et formelle. Du moins je me place du point de vue où l'on cherche à la considérer comme une science et non comme une simple technique. ;-)

              Et l'article que tu cites va justement dans mon sens : tu ne t'es pas demandé pourquoi il était diffusé sur un site qui s'appelle Images des Maths et que l'exposé qui s'y rapporte avait eu lieu au séminaire d'histoire des mathématiques (qui plus est à l'IHP) ?

              Pour reprendre le dessin de XKCD, très drôle au passage, les sciences pures et formelles sont aux nombres de trois : mathématiques, logique et métaphysique (philosophie pure); l'informatique est à la jonction des deux premières.

              La classification encyclopédique de Wikipédia m'importe peu, je peux accepter comme argent comptant ce qui y est dit lorsque cela se trouve en dehors de mon domaine de compétence; ce qui ici n'est pas le cas.

              Plus prosaïquement, et en dehors du débat épistémiologique, le sens de mon message était aussi de défendre les informaticiens (ie ceux qui sortent de la fac d'info) vis à vis des mathématiciens (ie ceux qui sortent de la fac de maths).

              Je suis bien d'accord avec toi, mais parce que en général on n'y étudie pas les mêmes mathématiques. Et je maintiens que l'algorithmie et la calculabilité sont des disciplines mathématiques. Gödel, Turing ou Church, par exemple, étaient mathématiciens et logiciens.
              Si les laboratoires de logique de jussieu et PPS ont créé le master LMFI, ce n'est pas sans raison.

              On pourra aussi lire l'article provably considered harmful :

              This is officially a rant and should be read as such.

              Here is my pet peeve: theoretical computer scientists misuse the word “provably”. Stop it. Stop it!

              Theoretical computer science is closer to mathematics than it is to computer science. There are definitions, theorems and proofs. Theoretical computer scientists must understand mathematical terminology. The words “proof” and “provable” are in the domain of mathematical logic. A statement is provable if it has a proof in a given formal system. It makes no sense to say “provable” without specifying or implying a specific proof system.

              Un algorithme au fond, lorsque l'on considère les choses formellement, ce n'est rien d'autre qu'une preuve, ou un schéma de preuves, d'un théorème mathématique. C'est une manière différente, mais néanmoins très passionnante, de faire des mathématiques. C'est ce qu'aborde le deuxième article que j'avais cité, et qui relève de la théorie des types, théorie qui relève on ne peut plus du domaine mathématique. C'est elle qui est à la base des systèmes de typage des langages de programmation.

              Pour le dire simplement, lorsqu'un compilateur vérifie qu'il n'y a pas d'erreurs de typage dans le programme, c'est comme un correcteur qui vérifie qu'il n'y a pas de vice de forme dans la démonstration d'un théorème. Et selon la richesse du système de type, on peut exprimer plus ou moins la sémantique du code à travers lui.

              Un informaticien sera bien plus compétent qu'un mathématicien pour mettre au point un algorithme distribué ou parallèle. Inversement, pour étudier un point particulier de la topologie différentielle, vaudra bien mieux embaucher un mathématicien.

              De même que pour étudier une question de théorie des ensembles, il vaut peut être mieux éviter d'embaucher un statisticien ou un arithméticien. Mais on a vu de tout : la conjecture de Poincaré a été résolue par des méthodes d'analyses, et celle de Fermat par des techniques de théorie des nombres qui relèvent grandement de la topologie et de la géométrie algébrique.

              Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

              • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

                Posté par  . Évalué à 3.

                Pour commencer, je suis d'accord pour dire qu'un algorithme est un schéma de preuve d'un théorème (mathématique ?). J'ai aussi trouvé très pertinent ton argument de dire que l'informatique n'était pas une science expérimentale. Enfin, effectivement, l'informatique a beaucoup emprunté aux mathématiques, et nombreux sont les mathématiciens—ou les informaticiens de formation mathématique—qui ont fait avancer l'informatique.

                Si je t'ai bien compris, tu adhères à l'idée que l'informatique soit aussi une discipline scientifique (en plus d'être une technique). La question qui restait est: est-ce que l'informatique est une science à part entière, ou une branche des mathématiques (un peu comme l'électronique est une branche de la physique) ? Eh bien, en fait, je n'en sais rien. Ça pose la question de ce que ce sont les mathématiques et de leur limites, et j'en ai aucune idée.

                Je voudrais tout de même revenir à mon propos de base—je suis un peu têtu. Au passage, pour être absolument clair, je ne t'accuse pas du tout de mauvaise fois, c'est bien moi qui ai emmené le débat sur le terrain de informatique != mathématiques, et tu y réagis, tout à fait légitimement. La question de base était de savoir si valait mieux demander à un mathématicien ou a un informaticien [1] de concevoir un algorithme parallèle (pour exécution sur un supercalculateur). Même si on pose que l'informatique est une branche des mathématiques, vaut toujours mieux un informaticien (mais on avait l'air assez d'accord là dessus). Au moins l'informaticien est spécialiste de la branche des mathématiques qui nous intéresse.

                En fait ce qui m'interpelle, c'est qu'on aura aucun mal à dire que pour résoudre un problème d'électronique, faut un un électronicien. Personne ne viendra rétorquer que, ah non, faut un physicien. En revanche pour l'informatique le grand public a la vision qu'il faut un mathématicien pour mettre au point un algorithme. C'est d'autant plus faux que la vision qu'a le grand public des mathématiques correspond surtout à l'ensemble de l'analyse et de l'algèbre et pas tellement à la logique ou l'algorithmique.

                [1] Tu argueras que, formellement, la question n'a pas de sens puisque l'informaticien est aussi un mathématicien. Mais je t'assure que ma réponse est prouvablement correcte.

    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

      Posté par  . Évalué à 10.

      "nous cherchons un produit avec 360 dans le nom, de couleur bleu ciel et 100% compatibles avec les logiciels Microsoft".

      Une Xbox 360 ?!

      "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

    • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      "anecdote : pour certaines recherches, il y a des supercalculateurs mais personne pour coder des programmes). "

      J'avais entendu parler des universités tout contentes de s'être payer un cluster de 200 machines, mais n'avait personne pour en faire l'administration. Le truc fonctionnait très peu et en 3 ou 4 ans, devenait complètement obsolète. C'est une des raisons qui ont poussé à interdire ce genre d'investissement et de louer l'usage de machine à des organismes spécifiques (Idris ?).

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 6.

        louer l'usage de machine à des organismes spécifiques (Idris ?)

        Sans filer les budgets associes a la location…

        Pour expliquer ce dont tu parles, dans les demandes de bourses il est facile de demander de l'argent pour du materiel mais tres complique pour du personnels qui va l'installer/entretenir. Il est aussi tres complique d'avoir de l'argent pour louer des services car quid de la perenitte du projet?

        Ne cherchez pas, il n'y a pas de logique en tout cas pas de logique a long terme.

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 10.

        J'avais entendu parler des universités tout contentes de s'être payer un cluster de 200 machines […] personne pour en faire l'administration

        « J'avais entendu dire ». Ok, sinon, en vrai même sur Grid'5000, qui est un gros cluster public de machines (le plus gros ?) dédié à la recherche en informatique, on achète pas 200 machines pour rien en claquant des doigts. Alors c'est vrai, cette année 100 machines ont été rajoutées. Pour info, Grid'5000 est partagé par toute la France. À en juger par les modèles de processeurs, le dernier achat de cette ampleur date de 5 ans. Donc je sais pas quelle université a suffisamment de thunes à mettre en l'air dans un cluster qui sert à rien.

        Les machines de Grid'5000 sont constamment utilisées par des centaines de chercheurs. Elles tournent y compris les nuits et les WE (pendant lequels une seule personne peut réserver un grand nombre de machine pour faire tourner des expériences à large échelle). Ah et aussi y'a une équipe dédiée d'ingénieurs qui s'occupe de l'administration de ce cluster et assistent les chercheurs dans la mise au points d'expérimentations. Mieux ils développent des logiciels libres OAR pour faciliter l'administration de clusters à large échelle.

        Honnêtement, ce dénigrement constant c'est un peu saoulant.

      • [^] # Re: Enfin un journal qui dénonce grave...

        Posté par  . Évalué à 5.

        Je te rassure c'est toujours d'actualité. Dans ma région, la grande mode c'est « on file le fric pour créer le bouzin », mais après il y 0 € de fonctionnement. Donc un matériel payé par des sous public, géré par des fonctionnaires (entre autre) bénificiera majoritairement aux grosses boîtes privées de la région, et non à la recherche…

        Donc à l'heure actuelle, ça n'est pas interdit, c'est même encouragé !

  • # analyse

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Globalement, l'administration est assez mauvaise pour collecter les retours d'expériences, ou l'évaluation des politiques précédentes. C'est plus facile de foncer dans un projet à la mode, que d'aller fouiller dans les détails de fonctionnement de son ministère.

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: analyse

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      L'administration ou les entreprises ne sont pas des organisations apprenantes.

      L'humain apprend éventuellement de ses erreurs, a l'honnêteté intellectuelle de se dire "j'ai merdé grave en faisant tel truc". C'est une forme de retour d'expérience.
      Le retour d'expérience doit aborder les aspects techniques ET humains.

      Par exemple, une entreprise peut, à la fin d'un projet, réfléchir 2 minutes et se dire que certaines parties ont très bien fonctionné, et d'autres pas du tout, et éventuellement modifier ses pratiques en conséquence.
      C'est rare mais cela arrive.
      Je ne suis pas spécialiste de l'administration, mais je doute que ce genre de démarche se fasse dans l'administration.

      ウィズコロナ

  • # système d'exploitation

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 01 décembre 2015 à 20:07.

    - Hotline bonjour
    - J'ai un problème avec mon ordinateur.
    - Oui, quel est votre système d'exploitation?
    - …euh le capitalisme, comme tout le monde.

    wind0w$ suxX, GNU/Linux roxX!

    • [^] # Re: système d'exploitation

      Posté par  . Évalué à 4.

      • Hotline bonjour
      • J'ai un problème avec mon ordinateur.
      • Oui, quel est votre système d'exploitation?
      • …euh le capitalisme, comme tout le monde.

      Désolé, mais ici notre économie capitaliste a produit une multitude d'alternatives à Microsoft. Le problème est plutôt lié à notre organisation démocratique et à la prise en compte de la volonté des citoyens.

      • [^] # Re: système d'exploitation

        Posté par  . Évalué à 8.

        Est ce la volonté d'une majorité de citoyens d'avoir une alternative à MS ?

        • [^] # Re: système d'exploitation

          Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 02 décembre 2015 à 07:42.

          Très bonne question…. malheureusement.
          Je me pose d'ailleurs la même question dans la "chute", si je puis dire de Jolla :-( d'avoir une alternative à Android et iOS ?

          • [^] # Re: système d'exploitation

            Posté par  . Évalué à 5.

            Peut-être que Jolia a aussi des problèmes face à la concurrence qui ne sont pas de l'ordre de "c'est juste le public qui nous aime pas, nous on est bien !"

            "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

          • [^] # Re: système d'exploitation

            Posté par  . Évalué à 9. Dernière modification le 24 août 2019 à 18:18.

            Sur les pépins de Jolla, on a surtout affaire à un problème d'introduction d'un nouvel acteur dans un monde oligopolistique.

            Sur les chiffres de Répartition des ventes de smartphones, on voit deux acteurs bouffer tout le marché. Même Nokrosoft, avec des moyens financiers énormes et un bon savoir faire sur le matériel n'arrive pas à se faire une place. Un petit n'a aucune chance, surtout si il se lance dans le matériel (

            Les seules façons (à ma connaissance) d'introduire un nouvel acteur sur le marché sont

            • Avoir de grosses coucougnettes financières, perdre des sous pendant des années en vendant à perte, dépenser des fortune en budget de pub en espérant s'y retrouver à long terme (cf Microsoft et les consoles).
            • Offrir un avantage dont tout le monde a absolument besoin et qui est introuvable et non portable sur les autres systèmes (là, on aurait l'open source, la protection des données mais la plupart des gens s'en foutent). Les ajouts juste du style "c'est meilleur" ne suffisent pas (Betamax vs VHS) pour contraindre des utilisateurs à changer les habitudes.
            • Casser le monopole avec un soutien étatique ou supra étatique, commencer par attaquer un marché de niche et étendre plus tard.

            Nous aurions pu espérer ici une intervention d'états ou d'unions d'états lassés de l'espionnage politique et économique, conscient de l'importance du contrôle des outils numériques. Le problème est que beaucoup de nos politiques semblent aussi bouchés que la population sur le sujet (voir je suis député européen et je ne sais pas utiliser un téléphone ou alors le refus de nos ministres d'utiliser des téléphones sécurisés (Thalès faisait des machins pas conviviaux mais plutôt sûrs)). Pourquoi ne pas foutre des sous dans Jolla en échange d'une ouverture totale du code (il doit rester un bout de lipstick propriétaire) et de choix d'une meilleure sécurisation (avec un OS et un sous store sérieusement audité)?

            Ceci dit, il restera au passage le problème de l'audit du matériel…

            • [^] # Re: système d'exploitation

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

              Sur les pépins de Jolla, on a surtout affaire à un problème d'introduction d'un nouvel acteur dans un monde oligopolistique.

              Le marché des téléphones n'est pas un oligopole, tu as des tas et des tas d'acteurs mêmes petits.

              Sur les chiffres de Répartition des ventes de smartphones, on voit deux acteurs bouffer tout le marché. Même Nokrosoft, avec des moyens financiers énormes et un bon savoir faire sur le matériel n'arrive pas à se faire une place. Un petit n'a aucune chance, surtout si il se lance dans le matériel (

              Attention, tu parles d'OS et non de matériel ici aussi. L'OS n'est pas le seul composant influant la vente d'un modèle. En réalité tu as bien plus d'acteurs avec chacun sa petite touche (les Android sont souvent personnalisés) par exemple).

              Et de nombreuses marques petites arrivent à grandir rapidement (je pense à Wiko par exemple, mais les constructeurs chinois se développent bien en UE).

              Offrir un avantage dont tout le monde a absolument besoin et qui est introuvable et non portable sur les autres systèmes (là, on aurait l'open source, la protection des données mais la plupart des gens s'en foutent). Les ajouts juste du style "c'est meilleur" ne suffisent pas (Betamax vs VHS) pour contraindre des utilisateurs à changer les habitudes.

              Il faut arrêter je pense avec le mythe "Bétamax écrasait le VHS", en vérité sur de nombreux critères (comme le prix ou la capacité de stockage, facteurs importants) le VHS avait clairement l'avantage. Le bétamax pouvait à peine contenir un film entier à ses débuts…

              Là tu pointes cependant un élément important, Jolla n'a pas su se démarquer suffisamment pour espérer réussir. J'en ai un, il suffit à mon besoin mais cela reste assez minimaliste. Ils n'ont pas exploité correctement les modules matériels via la coque communicante. L'OS certes agréable manque de beaucoup de fonctions de base pour quantité de personnes.

              Sans compter le prix élevé pour un modèle assez ancien matériellement parlant. Et tout ceci ils ne peuvent s'en vouloir qu'à eux mêmes. Le business model n'était peut être pas assez solide (il aurait fallut faire les partenariats pour Sailfish OS dès le départ).

              Casser le monopole avec un soutien étatique ou supra étatique, commencer par attaquer un marché de niche et étendre plus tard.

              L'État n'a pas à intervenir, il y a assez de concurrences et aucun acteur n'abuse de sa position dominante. Aux acteurs de se démarquer pour réussir.

              Pourquoi ne pas foutre des sous dans Jolla en échange d'une ouverture totale du code (il doit rester un bout de lipstick propriétaire)

              La Russie voulait faire cela, mais attention, Sailfish OS est loin d'être libre (c'est le bas-moyen niveau qui sont libres, tout ce qui est graphique ne l'est pas ou presque).

              • [^] # Re: système d'exploitation

                Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 02 décembre 2015 à 11:33.

                Attention, tu parles d'OS et non de matériel ici aussi.

                Oui, j'ai mal légendé le schéma, je parle bien (et quasi uniquement) d'OS. Mea Maxima Culpa.

                Ils n'ont pas exploité correctement les modules matériels via la coque communicante.

                Délégués à la communauté. On a pas mal de trucs marrants, mais rien de révolutionnaire. Et ça touche (hélas) peu de monde.

                L'OS certes agréable manque de beaucoup de fonctions de base pour quantité de personnes.

                Perso, je n'ai rien trouvé qui manque dessus et qui puisse être défini comme "fonction de base". Ceci dit, je n'aime pas les réseaux dits sociaux. Tu penses à quoi?

                La Russie voulait faire cela, mais attention,

                La Russie a prétendu vouloir faire cela. De mémoire, ils nous ont déjà fait le coup avec d'autres technos (dont linux à un moment)…

                Sailfish OS est loin d'être libre (c'est le bas-moyen niveau qui sont libres, tout ce qui est graphique ne l'est pas ou presque).

                Lipstick n'est pas libre (je l'ai bien précisé). Mais décrire "tout ce qui est graphique" comme non libre me semble un peu abusé: on reste sur du QtQuick et du Wayland, deux technos libres.

                Par contre, pour le bas niveau, je doute sur certaines parties:

                • La VM android (Dalvik ou c'est passé à ART?) me semble de mémoire soumise à redevance. Dalvik est sensé être ouvert (modulo les disputes avec Oracle) mais pour ART, je ne sais pas du tout.
                • Est ce qu'on a pas du blob propriétaire pour gérer certains éléments du bas niveau (firmware, driver…)?

                L'État n'a pas à intervenir, il y a assez de concurrences.

                Au niveau des OS, il y a deux acteurs qui écrasent les autres en termes de marché.

                aucun acteur n'abuse de sa position dominante.

                Mouais. Je vais taper sur le plus méchant des deux mais on peut développer pour un IPhone sans avoir un Mac? On peut distribuer des applis IOS sans passer par leur store? On est sur qu'une application légale sera autorisée par leur store? On a des outils pour migrer ses données depuis un IPhone vers un autre système?

                Est ce que google gagne des sous avec Android ou est ce qu'il continue de vivre sur la publicité du moteur de recherche et sur l'analyse des données utilisateurs ? Si google (hors Android) injecte dans l'argent et des moyens dans Android, la concurrence n'est elle pas faussé par rapport à une boîte qui ne vendrait que l'OS?

                Et d'une manière plus générale, même si les acteurs étaient fair-play, la situation d'oligopole n'est elle pas suffisante en elle même pour leur assurer une hégémonie à long terme (parc d'applis existantes, habitudes…)?

                Aux acteurs de se démarquer pour réussir.

                Je suis bien moins optimiste que toi…

                • [^] # Re: système d'exploitation

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

                  Perso, je n'ai rien trouvé qui manque dessus et qui puisse être défini comme "fonction de base". Ceci dit, je n'aime pas les réseaux dits sociaux. Tu penses à quoi?

                  Je pense par exemple à la navigation par GPS, le truc qui te permet de faire un trajet en voiture. Puis la galerie photos ou le lecteurs multimédias sont hyper rudimentaires…

                  Lipstick n'est pas libre (je l'ai bien précisé). Mais décrire "tout ce qui est graphique" comme non libre me semble un peu abusé: on reste sur du QtQuick et du Wayland, deux technos libres.

                  Pour moi Wayland et Qt sont des technologies de niveau moyen, le haut niveau sont les applications en eux mêmes et le navigateur est l'un des rares à être libre.

                  Par contre, pour le bas niveau, je doute sur certaines parties:

                  Tout n'est pas libre pour cette partie, je ne dis pas le contraire mais globalement c'est le cas.

                  Au niveau des OS, il y a deux acteurs qui écrasent les autres en termes de marché.

                  Rappelons que l'État n'intervient en cas de concurrence que dans deux cas :

                  • Entente illicite entre les grands acteurs (or Google et Apple se tapent dessus plutôt) ;
                  • L'acteur dominant abuse de sa position pour maintenir son monopole (ce qui a été reproché à MS et Intel). Pour moi c'est discutable ici.

                  Je vais taper sur le plus méchant des deux mais on peut développer pour un IPhone sans avoir un Mac?

                  iOS a des PdM faibles et il y a bien plus d'iOS en service que de Mac OS X dans la nature => argument sans intérêt.

                  On peut distribuer des applis IOS sans passer par leur store? On est sur qu'une application légale sera autorisée par leur store? On a des outils pour migrer ses données depuis un IPhone vers un autre système?

                  Cela pourrait être retoqué par la Commission Européenne mais là encore iOS n'est pas assez dominant sur le marché (Android le surpassant) pour que cela mérite un intérêt pour une enquête.

                  Si google (hors Android) injecte dans l'argent et des moyens dans Android, la concurrence n'est elle pas faussé par rapport à une boîte qui ne vendrait que l'OS?

                  Toute boîte qui est diversifié dans son activité fait cela, ce n'est pas propre à Google et c'est parfaitement légal.
                  La seule chose qui est interdite c'est d'utiliser un monopole d'un produit du groupe pour en établir un autre (ce que Microsoft avait fait avec Windows et IE). Ce n'est pas le cas de Google ici.

                  Et d'une manière plus générale, même si les acteurs étaient fair-play, la situation d'oligopole n'est elle pas suffisante en elle même pour leur assurer une hégémonie à long terme (parc d'applis existantes, habitudes…)?

                  Un oligopole ou un monopole ne sont pas interdits, seul l'abus de cette position l'est.

                  Je suis bien moins optimiste que toi…

                  Et pourtant plein de constructeurs sont partis de 0 ou presque pour finalement se répandre un peu partout. Des téléphones modulaires au concept radicalement différent semble intéressé pas mal de monde, il y a du concept derrière à exploiter…

                  Le Jolla n'était pas assez innovant, il faut le reconnaître.

                  • [^] # Re: système d'exploitation

                    Posté par  . Évalué à 4.

                    Je pense par exemple à la navigation par GPS, le truc qui te permet de faire un trajet en voiture.

                    Je n'utilise pas maps, l'application par défaut. J'utilise OSMAnd disponible sous freedroid: c'est pas mal du tout.

                    Pour les players, mon coeur balance entre flowplayer et sirensong. Il y a aussi des fans de Quasar. Tout ça se trouve soit sur le store officiel, soit sous openrepos (installer le gestionnaire de store warehouse).

                    iOS a des PdM faibles et il y a bien plus d'iOS en service que de Mac OS X dans la nature => argument sans intérêt.

                    Sauf si tu es développeur (qui sont minoritaires dans la population).

                    Si google (hors Android) injecte dans l'argent et des moyens dans Android, la concurrence n'est elle pas faussé par rapport à une boîte qui ne vendrait que l'OS?

                    Toute boîte qui est diversifié dans son activité fait cela, ce n'est pas propre à Google et c'est parfaitement légal.

                    Donc, puisque que google sponsorise android, je ne verrais aucun inconvénient à ce que l'Europe sponsorise Jolla :)

                    Et pourtant plein de constructeurs sont partis de 0 ou presque pour finalement se répandre un peu partout. Des téléphones modulaires au concept radicalement différent semble intéressé pas mal de monde, il y a du concept derrière à exploiter…

                    Tu reviens au matériel, marché qui est, lui, concurrentiel (en fait, on parle des assembleurs, les fabricants de RAM, de processeurs ou de dalles sont peu nombreux). La situation en matériel est différente de celle des OS, avec une concurrence beaucoup plus agressive.

                    Des téléphones modulaires au concept radicalement différent semble intéressé pas mal de monde, il y a du concept derrière à exploiter…

                    J'aimerais bien mais là non plus, je n'ai guère d'espoir. Le fairphone et le blackphone existent toujours mais coûtent un bras. On attend toujours le phonebloks.

                    Personnellement, j'espère maintenant juste pouvoir utiliser un SailfishOs tout libre sur une téléphone classique conçu pour Android, en payant éventuellement la compagnie pour le développement de l'Os. Ayant le plaisir de me retrouver mes applis linux (non X) directement recompilées pour le téléphone, je vais avoir du mal à retourner en arrière.

                    ps: Sur les autres Os qui ont été tenté, ça m'a l'air mal barré: j'ai testé firefoxOS sur un ZTE et je ne trouve ça ni réactif, ni pratique. J'ai pas pu mettre la main sur un téléphone avec UnbuntuPhone mais je n'en attends pas grand chose (peut-être serais-je surpris). On verra…

                    • [^] # Re: système d'exploitation

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                      Je n'utilise pas maps, l'application par défaut. J'utilise OSMAnd disponible sous freedroid: c'est pas mal du tout.

                      Pour les players, mon coeur balance entre flowplayer et sirensong. Il y a aussi des fans de Quasar. Tout ça se trouve soit sur le store officiel, soit sous openrepos (installer le gestionnaire de store warehouse).

                      Pour moi les fonctionnalité de bases doivent être là par défaut, si tu dois installer des dépôts alternatifs pour des usages aussi rudimentaires tu auras du mal à attirer les foules.

                      Donc, puisque que google sponsorise android, je ne verrais aucun inconvénient à ce que l'Europe sponsorise Jolla :)

                      Google ne sponsorise pas Android, Android c'est Google. C'est très différent.

                      ps: Sur les autres Os qui ont été tenté, ça m'a l'air mal barré: j'ai testé firefoxOS sur un ZTE et je ne trouve ça ni réactif, ni pratique.

                      Le ZTE Open C n'est pas un foudre de guerre non plus… Pour l'avoir également. ;)
                      Firefox OS me semble prometteur justement, reste à voir ce que la réalité donnera pour son avenir.

                  • [^] # Re: système d'exploitation

                    Posté par  . Évalué à 4.

                    Le Jolla n'était pas assez innovant, il faut le reconnaître.

                    Peut être. Mais si j'ai investi dans un Jolla, c'est surtout parce qu'il était 100% "safe harbour" compliant ;-)

                    Les Safe Harbour ont été invalidés et tous les utilisateurs iOS et d'Android sont juridiquement impactés puisqu'une partie du contrat qu'ils ont signés en utilisant ces smartphones est devenu invalide.

                    Les clauses d'un contrat relatives aux données personnelles est une des clauses essentielles du contrat sans lesquelles je ne le signerai pas. Cette clause étant invalidé aurait du provoquer l'arrêt de tous les smartphones sous iOS et sous Android. Pour ma part je pense que si j'en avais un je serais allé voir le vendeur en lui demandant de me le reprendre et de me rembourser.

                    Mais en fait je ne me pose pas cette question, puisque le Jolla n'est pas impacté par l'annulation des Safe Harbour. Et comme je n'ai pas installé Google Play et que je n'utilise pas gmail….je ne me sens pas vraiment concerné par ce problème.

                    Le vrai problème c'est que l'annulation des Safe Harbour : tout le monde s'en fout. Pire, on va avoir droit à un safe harbour v2.0, qui sera juste un pouième plus exigeant que le 1.0, mais à peine et de facto, ne réglera pas le problème, même si juridiquement il le sera.

                    Jolla avait, a et aura toujours une gigantesque longueur d'avance sur cette problématique et donc sur toute la concurrence.

                    Les perfs, les couleurs, les icônes, la batterie, la résolution de l'écran, je ne dirais pas que je m'en tape… mais presque pourvu que j'arrive à lire correctement dessus et que j'ai les fonctions essentielles d'un smartphone de base. Et que mes données privées demeurent en France et/ou en Europe.

                    Je pense que cet accord M$ aurait du déjà - très à minima - être signé une fois la problématique du Safe Harbour réglé par la Commission Européenne.

        • [^] # Re: système d'exploitation

          Posté par  . Évalué à 6.

          Non, parce que la question est mal posée.

          Est ce la volonté de tout le monde de :
          - ne pas enfermer les informations des citoyens dans des technologies propriétaires
          - ne pas consacrer plusieurs millions d'euros à payer des licences à des entreprises étagères mais en investir une fraction dans des solutions ouvertes et pérennes,
          - ne pas toujours céder au lobbys,
          - et tant d'autres motivations allant dans le sens du bien commun.

          Peut être que oui.

  • # Elle va être belle la France de demain ...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Effectivement c'est à gerber.
    Depuis que j'ai des gamins à l'école, je ne cesse de voir l'abîme entre le ministère de l'éducation nationale et les enseignants sur le terrain.

    Déjà quand j'y étais c'était pas le top, classes surpeuplées (43 élèves ! en terminale), 12 degrés dans certaines salles impossible à chauffer (essayer d'écrire avec des moufles)
    Mais bon, on va dire c'était au siècle dernier …

    Les livres scolaires apprenant aux primaires les Francs, publié en 2002 alors qu'on venait de passer à l'euro
    Les semaines de 5 jours avant les gamins pouvaient dormir le Mercredi, maintenant à partir de Jeudi ils sont claqués et beaucoup ont du mal à suivre.
    Et maintenant on va transformer nos chers têtes blondes en parfait consommateurs de technologie de M…. , comme si la télé et les autres médias ne suffisaient pas.

    Après la bastille, c'est peut être l'ENA qu'il faudrait bruler …

  • # Merci beaucoup de lire entre les lignes

    Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 02 décembre 2015 à 09:26.

    Article super intéressant. Cette lecture du document permet de prendre pas mal de recul. J'aurais eu tendance à oublier la prise en compte de l'existant, ainsi l'intégration des personnes concernées dans les choix d'IT et l'identification des besoins. Une fois qu'on a ça dans le viseur, un tel document paraît scandaleux.

    Le style est, en dépit du reflux, très fluide. J'ai noté quelques coquilles de pluriel¹ :

    sont totalement absentS
    des plus navranteS que j'ai vuES
    le reste des éléments constitutifS de l'IT des établissements de recherche
    chacune des institutions dépendanteS du ministère
    les recommandationS de la DNE
    dans tous les établissementS du ministère
    Les établissementS qui le souhaitent
    Donc vous n'êtes pas obligéS de souscrire
    si vous ne le faiteS pas

    (Mais la performance reste à saluer lorsque l'estomac travaille de la sorte :)

    Encore merci pour l'article !

    ¹ : les éléments que je rajouterais sont en majuscules dans le texte

  • # Des questions...

    Posté par  . Évalué à 4.

    Je me pose quand même pas mal de questions. Tout simplement parce que l'Education Nationale ne gère pas tout.

    En effet, l'Education Nationale a certes la charge de la partie pédagogique. Mais pas le côté matériel. Les mairies gèrent les écoles primaires. Les départements gèrent les collèges, et les régions les lycées. Comment s'inscrit donc ce partenariat vu qu'il s'agit quand même d'un investissement côté matériel ?

    De plus, les ENT sont déployés ou en cours de déploiement dans les collèges (et lycée). Par exemple, dans mon département, l'ENT est e-lyco (=kdécole de kosmos). Les notes sont encore gérées avec Pro-Notes, mais les cahiers de texte et les emplois du temps sont gérés via l'ENT. Cela voudrait-il dire que ce partenariat va remettre en cause ce qui est entrepris depuis quelques années ? Personnellement j'en doute.

    La dépêche fait état d'un manque au niveau de l'informatique dans les écoles. N'oublions-pas les rectorats qui ont des cellules informatiques qui font du boulot. Certes, chaque école n'a pas son informaticien, mais les rectorats ont su depuis longtemps proposer des solutions à base de logiciel libre (serveur samba, ent….).

    Bref, je me demande à qui "profitera" ce partenariat. Aux primaires ? aux collèges ? aux lycées ? aux trois ? ….

    • [^] # Re: Des questions...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Bref, je me demande à qui "profitera" ce partenariat. Aux primaires ? aux collèges ? aux lycées ? aux trois ? ….

      A Microsoft et à ceux qui ont touché les pots de vins …

    • [^] # Re: Des questions...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      kdécole de kosmos

      HS : je viens d'avoir une fulgurance rare en me rendant compte de pourquoi ce nom me disait quelque chose : c'est l'entreprise dont les bureaux sont au premier étage de mon bâtiment…

  • # Communication et foutage de gueule

    Posté par  . Évalué à 10.

    1- Au chapitre "communication", j'hallucine:

    Microsoft et le Ministère s'entendront pour:
    * Se soumettre mutuellement pour accord préalable avant impression ou diffusion tout projet communication envisagé concernant ou mentionnant un des axes de partenariat évoqué[…]
    * Se notifier tout projet de communication par article de presse, reportage radio ou télévisé, afin de s'entendre sur les éléments de langages qui seront utilisés.

    On a un ministère qui se soumet volontairement sa communication à l'autorisation d'un prestataire privé?

    2- Relisons les gentilles déclarations de Pellerin sur le logiciel libre après la consultation législative et apprécions à la lumière de l'accord M$/éducation nationale ce magnifique caca de taureau qu'elle nous a servi.

    3-

    La convention signée est disponible ici

    Oh, un PDF scanné traitant d'usages numériques… C'est ça, les "compétences du 21ème siècle"?

    • [^] # Re: Communication et foutage de gueule

      Posté par  . Évalué à 7.

      Oh, un PDF scanné traitant d'usages numériques… C'est ça, les "compétences du 21ème siècle"?

      Celles de la ministre et de ses conseillers, oui.

      Quoiqu'on pense de la politique de nos ministres (trop ceci, pas assez cela, etc.), le quinquennat Hollande a inauguré une nouvelle ère : celle du gouvernement des cancres. Je crois qu'on a rarement eu une telle concentration d'incompétence et d'inexpérience (si ce n'est un passé plus ou moins long d'apparatchiks) dans les plus hauts cercles du pouvoir. Du coup, c'est tout à fait benoîtement qu'ils font n'importe quoi.

    • [^] # Re: Communication et foutage de gueule

      Posté par  . Évalué à 6.

      Oh, un PDF scanné traitant d'usages numériques… C'est ça, les "compétences du 21ème siècle"?

      Scanner un document nécessite des compétences digitales, c'est important pour le 21ème siècle. :-P

      Plus sérieusement, ils ont du scanner le document pour avoir les signatures sur la dernière page. Et puis, si cela se trouve l'original était un docx qu'ils ne savaient pas exporter en pdf.

      Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • # toute mon enfance

    Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 02 décembre 2015 à 14:14.

    Si si, le MO5 souvenez-vous

    Et si l'on veut rigoler encore un petit coup c'etait aussi un OS Microsoft dedans… :D
    Comme quoi on ne change pas les vieilles habitudes.

    • [^] # Re: toute mon enfance

      Posté par  . Évalué à -6.

      lol ! sinon je n'ai pas connu cette époque et je ne sais pas de quoi tu parles.

      J'ai compris que mo5 c'était un circuit gravé dans une puce éléctronique avec des composant éléctroniques secrets c'est tout.

    • [^] # Re: toute mon enfance

      Posté par  . Évalué à 4.

      Aaaahh le MO5 ! J'en avais un, série limité Michel Platini ! Blanc avec des touches dures, la grande classe ! Et le premier jeu de tennis parlant ! Belle époque…ou pas, il fallait charger les jeux (sur cassettes) pendant une demi-heure pour pouvoir y jouer.J'ai beaucoup envié les possesseurs d'amstrad avec lecteurs de disquettes à cette époque.

      • [^] # Re: toute mon enfance

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        Note pour les plus jeunes : Michel Platini n'a pas toujours été un dirigeant poursuivi pour paiement déloyal, suspendu par une commission d'éthique ou sous le coup d'une demande de radiation à vie par une commission d'éthique. Eh oui, il faut se rappeler qu'il a eu une autre vie avant, il a été un Enfoiré dès 1986.

        Sinon le MO5, le TO7, le TO7/70, la tortue et le Logo, c'était cool (juste avant l'Amstrad qui était über-cool).

        • [^] # Re: toute mon enfance

          Posté par  . Évalué à 8.

          Note pour les plus jeunes : Michel Platini n'a pas toujours été un dirigeant poursuivi pour paiement déloyal, suspendu par une commission d'éthique ou sous le coup d'une demande de radiation à vie par une commission d'éthique

          Je ne suis pas un grand fan du bonhomme mais bon si on regarde bien ce qui se passe dans l'histoire la justice civile est en train de le dedouaner (contrairement a Sep Blatter) et la commission "d'ethique" est compose de copain a Sep Blatter qui a jure de detruire Platini.

          La commission "d'ethique" de la FIFA est aussi a geometrie variable car le gros concurrent de Platini a la presidence de la FIFA est quelqu'un accuse de ne pas respecter les droit de l'homme pour des raisons pas bien grave peut etre mais bon lie a de l'esclavagisme… mais ca ne concerne pas le football donc ca doit etre ethique.

          Bon globalement ce sport (et pas que lui) est gangrene par le fric et les magouilles. Cela en est ecoeurant.

        • [^] # Re: toute mon enfance

          Posté par  . Évalué à 2.

          Sinon le MO5, le TO7, le TO7/70, la tortue et le Logo, c'était cool (juste avant l'Amstrad qui était über-cool).

          Ça c'était du high-tech ! Ma première machine : le canon x-07, avec les joies de la programmation en basic et ses goto, les cartes mémoire de 4K ou 8K, ou sauvegarde sur cassette… Je l'ai encore, ça doit être une pièce de musée ! \o/

          Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

          • [^] # Re: toute mon enfance

            Posté par  . Évalué à 3.

            Ca ressemble vachement au MO5 et TO7 ton truc, il y avait meme les touches molles merdiques.

            Le MO5 il fallait en plus rajouter le lecteur de K7. Ah le bon temps avec la copie des jeux qui se faisait en copiant juste une K7 sur une autre avec les un simple lecteur/enregistreur de K7 audio…

            • [^] # Re: toute mon enfance

              Posté par  . Évalué à 3.

              Il fallait aussi lui rajouter le lecteur K7 via un port qui ressemble aux anciens port utilisés pour les claviers et souris (les ports ronds à 5 broches).

              Je viens de ressortir son « guide de l'utilisateur » :

              • CPU NSC800 (pas trouvé de référence sur le net) compatible avec le Z80 et le 8085
              • 20Ko de ROM pour l'interpréteur Basic
              • 8 Ko de RAM pour la zone système, la zone texte et la zone fichier (avec emplacement d'extension pour 8 Ko de plus)
              • sous-CPU pour le clavier, l'horloge et l'affichage
              • port parallèle pour l'imprimante conforme aux spécification Centronics
              • port série d'entrée/sortie conforme aux spécifications RS-232C des normes IEA (pour un coupleur optique permettant une communication infra-rouge avec un autre X-07)
              • écran LCD de 80 caractères (20x4) avec un port d'expansion pour un écran cathodique.

              L'appendice technique du manuel est assez riche en information : structure de la mémoire avec adressage, structure en mémoire du Basic, structure de la RAM pour fichier, caractéristiques techniques des interfaces, et même un ordinogramme de la procédure d'initialisation du système.

              Je me suis bien marré avec cette bécane :-)
              J'avais eu cette machine par un ami de mes parents qui vendait du mobilier d'entreprise et qui avait Canon dans ses clients. À 7 ans avec un manuel sur le Basic et des exemples de programmes (fourni avec l'ordi) : ça suffit pour démarrer et apprendre tout seul.
              Et dire que maintenant, pour les enfants, il y a des Raspberry Pi à 35€…

              Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • # seriously

    Posté par  . Évalué à 6.

    D'ailleurs si quelqu'un de proche du ministère pouvait les informer que la traduction "serious game" par "jeux sérieux" est une des plus navrantes que j'ai vues.

    Ça me semble pas si mauvais comme traduction Jeu sérieux

  • # Article sur le Framablog

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    J'allais faire un journal, mais Kaane m'a devancé ;)

    Donc, merci pour ce journal et ses commentaires :)
    De notre côté, on a publié un billet : http://framablog.org/2015/12/02/accord-microsoft-education-nationale-le-libre-offre-deja-des-alternatives

    pyg, pour Framasoft

  • # Merci

    Posté par  . Évalué à 2.

    Excellente analyse. merci
    Amicalement

  • # Un partenariat indigne des valeurs affichées par l'Éducation nationale

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Un communiqué de presse Un partenariat indigne des valeurs affichées par l'Éducation nationale est paru, cosigné par de très nombreuses organisations : April, Adullact, AFUL, CNLL, framasoft, FSFE (Free Software Foundation Europe), FSF France, SE-UNSA, CGT Éduc'Action, Association Enseignement Public & Informatique (EPI), Fédération SUD Éducation et SGEN-CFDT.

  • # On vote

    Posté par  . Évalué à 2.

    N'oubliez pas d'aller voter dimanche pour les candidats qui soutiennent réellement les logiciels libres : http://candidats.fr

  • # Rapport de force, emploi, investissement...

    Posté par  . Évalué à -5.

    En lisant entre les lignes, on se rend compte que Microsoft France est devenu un acteur majeur du numérique dans l'hexagone.

    La société Microsoft France paye de nombreux impôts et taxes et a embauché récemment de nombreux consultants (les mauvaises langues parleront d'une combine avec Microsoft Irlande comme le fait Apple pour payer moins d'impôts, je n'ai plus le lien).

    Pour les collectivités territoriales et l'Etat, Microsoft est devenu un "partenaire obligé", un acteur dont le poids financier fait que l'on ne peut pas faire abstraction.

    Pour ce qui est de l'éducation nationale, le journal aurait encore gagné en intérêt en indiquant quels sont les acteurs / concurrents de Microsoft dans ce secteur. Là je ne parle pas de PME et de quelques applications libres mais d'un poids lourd du numérique capable de répondre aux exigences du ministère de l'éducation nationale.

    Et si plusieurs acteurs sont identifiés, comprendre pourquoi Microsoft a été sélectionné.

    • [^] # Re: Rapport de force, emploi, investissement...

      Posté par  . Évalué à 0.

      Ayant travaillé chez de nombreux fournisseurs de l'éducation nationale, j'ai connu beaucoup d'IA, IPR, IGEN touchant des royalties sur des contrats d'auteurs ou faisant partie du CA de certaines banques ayant des accords avec les Conseils Régionaux ou des Conseils Généraux pour faciliter les mécanismes de paiement ou partant régulièrement en « voyages d'études » dans des pays ensoleillés pour du transfert d'ingénierie pédagogique, tous frais payés par certains éditeurs ou recevant des enveloppes d'argent liquide sur des salons (argent issu d'une double facturation de certains éditeurs exportant du matériel à l'étranger) ou invités dans certains quartiers réputés à la frontière Allemande. Mais tout cela n'a rien à voir bien sûr avec cet article, ce sont des pratiques révolues.

  • # Déroulement : quelques articles de presse en parlent

    Posté par  . Évalué à 1.

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