Journal Nostalgie d'Internet des années 2000.

Posté par  . Licence CC By‑SA.
65
10
avr.
2021

Bonjour tout le monde.

Je suis nouveau ici, mais cela fait des années que je lis LinuxFR.org, je remercie d'ailleurs les membres de cette communauté pour toutes les publications que j'ai trouvé intéressantes.

Je poste ce message ici, en espérant que les personnes fréquentant ce forum seront plus à même de comprendre ma pensée et mes inquiétudes par rapport à la tournure que prend le numérique et Internet. Je poste donc ici un billet d'humeur/coup de gueule.

J'ai touché un ordinateur pour la première fois en 1999 et j'ai découvert Internet en 2002, puis j'ai découvert qu'il existait d'autres systèmes d'exploitation que Windows, puis j'ai installé ma première distribution GNU/Linux.

J'ai découvert avec l'aide d'un ami, qu'il était également possible de rejouer à tous les jeux des anciennes consoles avec des émulateurs, puis que je pouvais retrouver les films en VHS de mon enfance en les téléchargeant sur eMule ou avec BitTorrent. Quand j'ai entendu parler de DADVSI et des DRM puis d'HADOPI, j'ai été scandalisé, je me suis mis à suivre Numérama et d'autres blog pour me tenir au courant de l’actualité et des dérives liberticides du gouvernement. A l'époque le téléchargement en P2P était socialement plutôt bien accepté. Avoir une collection de musique en MP3/FLAC/WAV était courant aussi, on lisait notre musique sur n'importe quel appareil sans avoir besoin de connexion à Internet, ni d'application propriétaire bourrée de DRM. Il y avait aussi un aspect communautaire très appréciable sur les trackers BitTorrent, il n'y avait aucune censure d'Internet en France.

Vous l'avez compris, c'était pour moi la belle époque, mes plus belles années sur Internet. Aujourd'hui j'ai le blues et la nostalgie de ces années là quand je vois ce que le numérique et Internet est devenu. Déjà de plus en plus de personnes utilisent des offres de streaming, ce qui est la pire des offres légale qui puisse exister: rien ne nous appartient vraiment, il faut généralement une connexion à Internet et une application propriétaire pour lire les vidéos, qu'on ne peut même pas copier localement, alors qu'on paye une taxe pour la copie privée.
Le P2P et de moins en moins socialement accepté, quand j'en parle dans mon entourage je suis le seul à être opposé à la propriété intellectuelle en l'état actuel, on me prend pour un fou quand j’aborde ce sujet.

Au niveau des libertés sur Internet, ça s'est beaucoup dégradé depuis, le gouvernement a commencé à mettre en place de la censure sur les DNS des principaux FAI en France. Au début on nous a promis que c'était juste pour les cas les plus grave comme le terrorisme, sauf qu'ils ont fini par bloquer les sites de jeu d'argent (ARJEL), puis les tracker BitTorrent et en 2018 ils ont bloqué Sci-Hub. Et la dernière lubie du gouvernement c'est de bloquer les sites porno qui ne font pas de vérification d'identité.

Il y a un autre phénomène qui m'inquiète aussi: c'est la migration vers le tout mobile. Je déteste tout l'écosystème qu'il y a autour des smartphones, car les systèmes d'exploitation sont très verrouillés (on n'a même pas les droits admin), on n'a pas la main sur la configuration réseau (on ne peut pas facilement changer le DNS, ce qui est pratique pour imposer la censure) et il est impossible de recevoir des connexion entrantes (même en IPv6 sans CGNAT) sur les forfaits mobiles, donc impossible de faire de l'autohébergement. Tout ceci contribue à la centralisation d'Internet et à l'hégémonie des GAFAM, peu à peu on perd des libertés aussi bien que par les gouvernements et les GAFAM qui nous enferment dans leurs écosystèmes.
Et puis il y a aussi maintenant les écologistes comme ceux de The Shift Project qui veulent porter atteinte à la neutralité d'Internet. J'en ai vu d’autres aussi qui proposent de remplacer les PC par des smartphones (et donc d'avoir encore moins de libertés).
Et aussi l'industrie du jeux vidéo qui essaye de migrer vers le Cloud Gaming, ce qui est pour ma part, le pire DRM qui puisse exister: obligé d'être connecter à Internet pour jouer, avec la fin du modding des jeux.

Ce qu'est devenu le numérique en 2021, me dégoute et le futur qu'on nous promet sera encore pire: un Internet centralisé contrôlé par quelques grosses entreprises obéissant à la censure du gouvernement. On aura plus la possibilité de s'autohéberger, d'avoir sa musique, ses films, ses fichiers sur son ordinateur sans avoir besoin de connexion à Internet, ni d'installer son propre résolveur DNS, ni de modder ses jeux. On nous dira que tout ça sert à rien car un smartphone suffit.

Tout ceci me déprime, m'angoisse et me rends triste, je ne sais pas quoi faire, j'aimerais tellement retrouver la liberté des années 2000 que j'avais sur Internet. Personne ne semble être de mon côté, je me sens si seul et isolé.

J'espère que certains d'entre vous comprendront ce petit coup de gueule.

Portez vous bien.

  • # pas tout seul

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Tu n'es pas tout seul et en fait ta réflexion est juste, ton observation ne date pas d'hier et le logiciel libre a un rôle à jouer là-dedans. Déjà tu aimes jouer, alors joue aux jeux sous licence libre, tu retrouveras un peu de liberté. Tu ne les trouves pas assez bien ou à la hauteur des jeux main stream ? Alors contribue pour les améliorer, etc,etc…

    • [^] # Re: pas tout seul

      Posté par  . Évalué à 6.

      Ça me rassure un peu de voir que je ne suis pas le seul.

      Il y a des jeux libres que j'aime bien comme Super Tux, SMC. Mais j'avoue que j'ai un faible pour certains AAA comme The Elder Scrolls V: Skyrim et Les Sims 4, j'achète principalement (quand ils sont disponibles) sur GOG, qui propose des jeux sans DRM. Mais si un jour l'industrie du jeux vidéo ne fait plus que du cloud, alors je pense que j'arrêterais définitivement de jouer aux nouveaux jeux et je me contenterais uniquement de rétro-gaming et des jeux libres.

      • [^] # Re: pas tout seul

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Il y a un certain nombre de jeux sélectionnés sur Libregamesinitiatives d'autres sur http://jeuxlibres.net/ ,d'autres pas tous libres mais exécutables sur Linux sur Le Bottin des jeux Linux. Un petit peu de liberté gagnée c'est déjà ça.
        Le Pb de la musique est traité par l'association musique libre. Un vrai problème également, qui amène une nouvelle vision des choses. La video de Nina Paley "Copying is not theft" parle de ce sujet.

        • [^] # Re: pas tout seul

          Posté par  . Évalué à 1.

          A part jeuxlibres.net, je ne connaissais pas tous ces sites, merci pour le partage.

          Pour la musique, j'arrive sans trop de difficulté à en trouver sans DRM et légalement. C'est plus au niveau des films que c'est la galère.

          Cela dit ça n'empêchera pas le gouvernement et GAFAM&Cie de museler Internet (censure DNS, et prochainement du DoH).
          Mais sur le fond je suis d'accord, que pour résister il est préférable de favoriser la culture libre.

      • [^] # Re: pas tout seul

        Posté par  . Évalué à 6.

        Certains jeux libres sont magnifiques. Pour la comparaison avec des jeux AAA, je dirais que "the dark mod" est un jeu sublime, à ma connaissance 100% libre.

        Il y a ensuite d'autres jeux qui ne sont que partiellement libres, les graphismes, le son, ou les trames d'histoire ne l'étant pas, tout en restant gratuits.
        Je (re)joue depuis quelques temps à un mmo-rpg nommé planeshift, et je pense qu'ils ont fait ça (initialement au moins, ce truc est vieux, et ça se sent un peu) tout simplement parce qu'un mmo-rpg sans moyens financiers réels ne peut pas vraiment se permettre de se manger des forks agressifs par une société qui récupérerais le travail sans rien faire et en faisant payer ou revendant les informations des joueurs (à noter que je n'ai aucune garantie qu'ils ne le fassent pas eux-même, et que le public est pour le moins… peu nombreux depuis que j'y rejoue).
        Dans leur cas, à minima maintenant, je pense que le libre ne les intéresse pas tant que ça, compte tenu du fait qu'ils migrent le client vers Unreal engine (je ne connais pas les détails), mais la préoccupation du fork et de la récupération par une entreprise me semble légitime. Oui, le libre le permets, et dans le cadre d'un mmo-rpg, il est clairement possible de se récupérer tout le travail, en faisant un fork, en hébergeant soi-même, et en faisant assez de communication autour pour éclipser le projet originel.
        Comme les mmo sont, par nature, soumis à l'effet boule de neige, il est très possible de détruire les auteurs initiaux sans même apporter le moindre changement pratique voire en apportant des régressions (vente des données). Dans ce cas précis, le 100% libre me semble, je l'admets, peu pertinent (il existe d'autres mmo 100% libres, certes: ryzom, qui est plus proche d'un jeu pour transformer un humain en robot que d'un jeu, the mana world, un jeu en 2D aux graphismes inférieurs à ceux qu'avait wesnoth il y a 10 ans, de mémoire, et probablement d'autres que je ne connais pas).

        Pour en revenir à la comparaison avec les AAA, bien souvent ce dont manquent les jeux libres, c'est du contenu solo. Les graphismes ont tendance à s'améliorer, vraiment: si je compare wesnoth avec ce que c'était quand j'ai découvert (version 1.4 de mémoire), ça n'a plus rien à voir (les ressources nécessaires non plus, d'ailleurs, mais peu importe) ou quand je regarde "the dark mod" auquel je ne joue plus parce que mes écrans actuels sont de trop mauvaise qualité, ça me ruinerait l'immersion…

        Parce que c'est le moins amusant à créer, et que bien souvent il n'y a que des bénévoles derrière ces jeux, qui font ce qui les amuse ou rend le jeux qu'ils apprécient plus appréciable à leurs yeux. Il y a quelques jeux solo, mais généralement c'est très limité: widelands n'a qu'une petite dizaine de scénarios de campagnes, 0AD n'en a aucun, et pourtant ces jeux s'y prêtent, les FPS n'ont jamais vraiment d'histoires solo, au mieux on a nexuiz/xonotic et la liste de pseudo-tutoriaux au final assez dénués d'intérêt.
        En contre-exemple, warzone2100, mais il était à l'origine un jeu commercial, closed-source. Wesnoth, l'ovni. Freedoom & co, abuse, aussi qui de mémoire à des cartes libres (pas le son?) mais pareil, jeu initialement close-source.

        Si tu veux aider un projet de RPG à s'améliorer, OpenMW essaie de créer une suite d'exemple. Ce projet à réimplémenté le moteur d'elder scroll III, et est déjà bien meilleur que l'original sur pas mal de points (je suppose qu'il en reste ou il est au maximum equivalent…) notamment graphiques.
        Ils ont également un éditeur de carte de leur cru, qui semble nécessiter encore du travail mais être utilisable (mieux que l'original? Pas sûr), et avec lequel il est prévu de faire cette fameuse suite d'exemple.
        Je n'ai aucun doute que personne n'aura rien contre transformer une telle suite d'exemple en jeu complet, il faut "juste" faire le taf. En attendant, openmw est un bon moyen de jouer à morrowind, en y mettant au passage le contenu de tamriel rebuilt, si la licence des fichiers de jeu ne te dérange pas trop.

        Autre site que je n'ai pas vu cité: libregamewiki et la petite liste de "planets" qui vont avec.

        Personnellement, je ne joue plus qu'aux jeux dont j'ai une copie, qui tournent sous linux (via wine) ou dont je peux compiler le code. C'est sûr que ça réduit le périmètre, mais bon, tant pis.

        • [^] # Re: pas tout seul

          Posté par  . Évalué à 2.

          Si tu veux aider un projet de RPG à s'améliorer, OpenMW essaie de créer une suite d'exemple. Ce projet à réimplémenté le moteur d'elder scroll III, et est déjà bien meilleur que l'original sur pas mal de points (je suppose qu'il en reste ou il est au maximum equivalent…) notamment graphiques.
          Ils ont également un éditeur de carte de leur cru, qui semble nécessiter encore du travail mais être utilisable (mieux que l'original? Pas sûr), et avec lequel il est prévu de faire cette fameuse suite d'exemple.
          Je n'ai aucun doute que personne n'aura rien contre transformer une telle suite d'exemple en jeu complet, il faut "juste" faire le taf. En attendant, openmw est un bon moyen de jouer à morrowind, en y mettant au passage le contenu de tamriel rebuilt, si la licence des fichiers de jeu ne te dérange pas trop.

          Le moteur de jeu lui-même est largement supérieur au moteur original. C'est par rapport à MGE XE qu'il y a des retards graphiques (post-traitements et, à mon goût, la qualité des effets atmosphériques mais ce dernier est peut-être déjà faisable en modifiant les shaders). Le gros retard d'OpenMW est surtout sur l'éditeur de niveau, qui n'est pas complet. En particulier, il manque un éditeur de dialogue (à moins que ça n'ait été ajouté très récemment).

          Mais que l'état de l'éditeur ne décourage pas ceux qui voudrait créer un RPG libre avec OpenMW, il y a suffisamment de travail d'écriture et de créations d'assets avec ce genre de projet pour être occupé jusqu'à ce que l'éditeur soit complet (mais c'est peut-être justement l'ampleur de ce travail qui décourage beaucoup de libristes).

      • [^] # Re: pas tout seul

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Je suis aussi dans cette démarche: je n'achète plus que des jeux sans DRM.

        Même si l'industrie arrête demain de faire des jeux sans DRM, le retrogaming me permettra de jouer jusqu'à la fin de mes jours :(

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Bienvenue

    Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 10 avril 2021 à 20:59.

    supprimé à la demande de l'auteur

    • [^] # Re: Bienvenue

      Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 10 avril 2021 à 21:00.

      Supprimé aussi à la demande de l'auteur.

    • [^] # Re: Bienvenue

      Posté par  . Évalué à 9.

      Bonjour, et merci pour l'accueil.

      Détrompe-toi, c'est en fait une bataille permanente. Et la manière dont Internet a été conçu dès le départ a justement permis d'éviter que le réseau devienne d'emblée un monopole de fait.

      Je sais qu'il y a encore quelques personnes, je pense notamment à Stéphane Bortzmeyer, qui défendent cette vision, d'ailleurs un grand merci à elles qui sont une petite lueur d'espoir.
      Malheureusement face à de grandes entreprises, aux gouvernements et autres lobbyistes du droit d'auteur, je sens que la situation se dégrade et que pire ça devient accepté par la majorité des gens. C'est le cas aussi sur la vie privée, beaucoup de personnes acceptent de renoncer à leur vie privée alors que dans les décennies précédentes c'était pas le cas.

      Tu aurais été ravi, je crois, de connaître l'époque 1980-1995 (soit la génération avant la tienne en fait), c'est-à-dire le début de la micro-informatique familiale et celui des réseaux informatiques.

      Clairement, c'est une époque que j'aurais adoré connaître, rien que les newsgroup ça devait être génial, le fait de pouvoir récupérer tous les messages et les lire hors ligne (chose qu'on peut difficilement faire aujourd'hui avec les réseaux sociaux).

      On assiste à un effet pervers aujourd'hui : on a d'un côté les gens qui sont (un peu) trop jeunes pour avoir connu autre chose et, de l'autre, la grande majorité des gens qui s'y sont mis sur le tard.

      Ce qui m'inquiète le plus c'est surtout pour les jeunes, ils n'utilisent que des smartphones (surtout en Chine) qui ne donnent pas du tout la même liberté que peut donner un ordinateur. Ils ne connaîtront jamais ce que c'est d'être administrateur de sa machine, d'avoir la possibilité de contourner la censure DNS du gouvernement. Ils acceptent sans broncher qu'Apple ou Google puissent désinstaller des applications quand ça leur chante directement sur leurs téléphones. Cette nouvelle génération ne défendra pas comme les précédentes les libertés numériques, vu qu'ils n'auront connu que la dictature à travers leurs smartphones.

      • [^] # Re: Bienvenue

        Posté par  . Évalué à 5.

        Merci pour ta réponse.

        Je viens de faire supprimer mon commentaire car je l'ai posté par erreur avant d'avoir fini. :-) Je tâcherai de le refaire au propre et en plus court.

        Mais en gros, j'essayais de dire que tes craintes sont effectivement l'objet d'une lutte permanente, aggravée par le fait que peu de gens saisissent réellement l'enjeu de la chose, contrairement à d'autres sujets politiques qui, eux, sont débattus depuis des centaines, voire des milliers d'années. Cela fait donc deux batailles à mener de front.

        Une chose intéressante dans tes propos : le streaming. On a eu beaucoup de lois stupides qui ont émané des craintes des grands éditeurs. En gros, « il ne faut absolument pas que l'on puisse copier nos disques car les gens ne les achèteront plus ». Ceci a conduit non seulement à faire apparaître des dispositifs techniques (les DRM) dont l'unique but est de restreindre la liberté d'action mais aussi un arsenal juridique qui nous interdit de les contourner. Et ça, c'est grave car non seulement ça oriente à terme l'opinion des gens (« ce qui interdit et ce qui ne l'est pas ») mais parce que c'est beaucoup plus difficile de s'en débarrasser par la suite.

        Ce qui nous a « sauvés », paradoxalement, c'est justement le fait que tout le monde allait consommer sa musique et sa vidéo en ligne, généralement sur Youtube aujourd'hui. Outre le fait que cela devenait alors impossible à contenir, les grands éditeurs ont compris qu'il valait mieux tenter d'obtenir une participation (même moins importante) de ce côté-là plutôt que tenter en vain de tout interdire. Du coup, les DRM ne sont plus devenus une priorité. Naturellement, on tente toujours de nous les refaire entrer par la petite porte…

        Évidemment, les dangers demeurent, notamment la formation de nouveaux monopoles. Rien de nouveau dans ce bas monde, donc, mais il est de fait que le numérique est devenu un vrai phénomène de société et que donc, il se politise (alors qu'on était relativement épargné jusqu'ici).

        Ce qui m'inquiète le plus c'est surtout pour les jeunes, ils n'utilisent que des smartphones (surtout en Chine) qui ne donnent pas du tout la même liberté que peut donner un ordinateur. Ils ne connaîtront jamais ce que c'est d'être administrateur de sa machine, d'avoir la possibilité de contourner la censure DNS du gouvernement.

        Tout-à-fait mais en réalité, un smartphone est un ordinateur à part entière. On en est là parce que certaines personnes ont eu le nez suffisamment creux pour flairer que ce serait la prochaine « révolution » et occuper le segment dès le départ. Et cela se reproduira avec le prochain gadget technologique à la mode.

        C'est pour cela qu'il est nécessaire, selon moi, que la population « s'approprie » la technologie et n'en soit pas simple utilisatrice. Ça commence par une prise de conscience, comme la tienne, et ensuite ça se met en forme avec l'aide de personnes suffisamment éloquentes pour trouver les bons mots.

        Quelqu'un m'a dit un jour qu'il fallait environ 100 ans pour qu'une société assimile totalement une technologie. Pas pour qu'elle la comprenne mais pour qu'elle en fasse entièrement partie. Ça a été vrai pour l'automobile, pour l'aviation, pour l'électricité et pour le téléphone. Actuellement, notre société est « adolescente » concernant l'informatique, donc nous sommes dans une période délicate.

        Après, il faudra faire face à un autre problème : gérer la sensibilisation des gens au numérique ET faire face aux grands états totalitaires. Si on est un jour contraint de se battre avec la Chine, je préfère quand même que cela se fasse via le numérique.

        Bon courage pour la suite.

  • # 'nal

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

    Petit hors-sujet : j'aurais plutôt vu ce contenu comme un journal et non une entrée du forum. Du coup, me vient une interrogation pour la modération : est-il possible, si l'auteur/auteure est d'accord, de migrer ou le code n'a pas prévu ce genre de cas ?

    “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

    • [^] # Re: 'nal

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      est-il possible, si l'auteur/auteure est d'accord, de migrer ou le code n'a pas prévu ce genre de cas ?

      C'est techniquement possible, d'ailleurs je viens de le faire. Et le code n'est pas prévu pour ce genre de cas.

      • [^] # Re: 'nal

        Posté par  . Évalué à 4.

        Bonjour,

        Aucun souci, merci d'avoir déplacé le topic dans la bonne section. Ne connaissant pas les coutumes ici, j'ai un peu hésité de l'endroit où le poster.

  • # Pas d'accord

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

    Cette liberté que tu évoques n'est plus ou moins que la promotion du piratage, il me semble que les artistes ont le droit de vivre également de leur œuvre. Je te rappelle juste que l'exception de copie privée est un droit comme je l'ai évoqué dans ce journal (mais c'est plus détaillé par ici) et dès lors que tu as acquis légalement ton support tu peux parfaitement le copier pour ton usage propre.
    Personnellement j'ai un abonnement deezer et box et je continuer à enregistrer pour mon usage propre de la musique et des films en toute légalité, c'est même bien mieux qu'il y a 20 ans car le choix et la qualité sont bien meilleurs, je n'ai donc aucune nostalgie pour cette période.

    https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  . Évalué à 5.

      L'exception à la copie privée est un droit mail nullement une obligation de la part des éditeurs : ils sont toujours libre de mettre des DRM t'imposant un usage précis des ressources numériques, et à toi de te débrouiller si tu veux faire autrement.

      De plus, je n'ai pas regardé, mais comment ca se passe pour les services de streaming ? Est-ce que ce droit à la copie privée s'applique à tout ce qui est Netflix et Spotify ?

      Emacs le fait depuis 30 ans.

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Oui la copie privée s'applique aux offres de streaming (cf. une explication plus détaillée par ici)

        https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

        D'ailleur je ne crois pas qu'il y ait quoique ce soit qui empêche d'enregistrer un contenu streamé, de la même façon qu'on enregistrait la radio avec les cassettes ou la télé avec les vhs. Pour la musique c'est simple sur une distro qui contient pulseaudio il faut juste avoir un encodeur en ligne de commande du format je tenterait la chose avec obs studio (et il me semble qu'il existe pléthore de boitiers externes qui enregistrent n'importe quoi venant d'une prise hdmi).

        • [^] # HDCP

          Posté par  . Évalué à 2.

          Il y a HDCP. Ou il y avait… Je ne sais pas si ce mécanisme est encore utilisé, mais il m'est arrivé de ne pas pouvoir regarder un film loué (sur iTunes sur MacOSX). Je pouvais regarder le film sur l'écran intégré du laptop, mais pas sur le vidéoprojecteur branché en VGA : le lecteur ne voulait pas afficher le fichier sur cet écran, car pas de support HDCP.

          • [^] # Re: HDCP

            Posté par  . Évalué à 2.

            Sur le moment jme suis demandais ce qu'avait à voir DHCP avec la tambouille :|

            Emacs le fait depuis 30 ans.

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      Cette liberté que tu évoques n'est plus ou moins que la promotion du piratage,
      C'est un sujet plus complexe qu'il n'y paraît, et il faut être très bon juridiquement pour argumenter correctement, mais la video de Nina Paley "Copying is not theft" donne des pistes.

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  . Évalué à 5.

      Chacun son opinion, il n'y a pas de problème à ne pas être d'accord. J'avoue que j'ai une opinion assez extrême et hostile par rapport au droit d'auteur, je comprends que ça choque et qu'on ne soit pas d'accord. Personnellement j'aurai tellement préféré une licence globale plutôt que l'arsenal répressif des lois DADVSI et HADOPI.

      Concernant la copie privée, ça n'est pas un droit mais une exception au droit d'auteur. Dans les faits il est souvent impossible de l'utiliser légalement car beaucoup de contenus sont protégés par des DRM qu'il est interdit de contourner sauf dans des cas très précis (le cas de VLC) suite à une jurisprudence. Hors la plus part des offres légales d'abonnement ont des DRM, même sur les offres de VoD.
      La seule solution légale que j'ai trouvé, c'est d’enregistrer la télévision et la radio.
      Mais ce qui me manque beaucoup, c'est l’aspect partage du P2P, qui lui a pratiquement disparu, au profit des plateformes centralisées et contrôlées par les ayants droit sur lesquelles ont a plus aucune liberté.

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à -3.

        Tu devrais faire député pour proposer des amendements aux lois débattues au parlement.

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  . Évalué à -1.

        Hors la plus part des offres légales d'abonnement ont des DRM, même sur les offres de VoD.

        Mais ce qui me manque beaucoup, c'est l’aspect partage du P2P, qui lui a pratiquement disparu

        C'est quand même dingue que tu arrives à nous sortir ces 2 phrases à 5 centimetres l'une de l'autre sans connecter pourquoi les éditeurs ont imposé les DRMs avec la 2eme phrase.

        Tu n'aimes pas les DRMs ? Ben regarde dans le miroir et plains toi à toi même, ce sont les gens qui posaient ces contenus illégalement sur P2P qui ont poussé le DRM partout, pas les éditeurs.

        • [^] # Re: Pas d'accord

          Posté par  . Évalué à 3.

          J'ai une lecture différente :
          Les "gens" ont fait ce qui est naturel, dupliquer de l'information ce qui peut se faire à coût quasi nul. Les majors se sont accrochés à leur modèle économique qui n'a pas de sens dans le nouveau contexte technologique. Les éditeurs ont fait ce qu'ils font le mieux, convaincre que leur produit (le DRM) est la solution au problème des majors et que ces derniers pourraient maintenir leur modèle ad vitam eternam.
          Pendant ce temps, les "gens" se font traiter de pirate (c'est de la novlangue, sinon on se ferait égorger à chaque coin de rue par des gamins pré-pubères) et les artistes, euh… non rien.

          Et pendant ce temps, d'autres ont pris le problème dans l'autre sens, ils ont développé la technologie et chercher quel modèle économique ils pourraient mettre en face, et ké sapelorio les GAFAM.

          • [^] # Re: Pas d'accord

            Posté par  . Évalué à -2. Dernière modification le 15 avril 2021 à 20:57.

            Les gens ont fait ce qu'ils savaient être illégal, ils ont maintenant les DRMs. Ils n'ont pas de quoi de plaindre, ils ont créé ce monstre de toute pièce.

            • [^] # Re: Pas d'accord

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Discours fallacieux ? Cf https://revues.droz.org/index.php/HCL/article/view/2355
              Ouais alors les États-Unis ont fait de la contrefaçon dans le passé, donc ils ont créé ce monstre de toute pièce. La Chine en a fait aussi, alors qu'on ne l'entende jamais se plaindre. Pareil pour l'Inde. Et l'Europe. Bon en fait tous ceux qui ne sont pas leaders mondiaux depuis la nuit des temps (c'est-à-dire tout le monde a un moment donné) ont déjà été contrefacteurs, parce que les seconds couteaux ont économiquement intérêt à piller les voisins. Du coup soit personne ne peut se plaindre, soit on peut justifier tout y compris le contrôle d'usage qui n'était pas dans le droit d'auteur légalement parlant (donc les DRM étaient initialement un abus via un moyen technique… légalisé a posteriori).
              (Et sinon les leaders mondiaux pillent les ressources des autres plus faibles, c'est pas forcément mieux…)

              • [^] # Re: Pas d'accord

                Posté par  . Évalué à 2.

                Fallacieux ? Seulement pour ceux qui refusent de voir la réalité en face :

                Les DRMs emmerdent tout le monde, y compris les maisons d'édition.

                Si ils pouvaient faire sans ils le feraient. Ils n'ont pas une religion qui leur dit de faire du DRM hein.

                Non, les DRMs existent pour une et une seule raison : ils leur sont utiles pour limiter des dommages financiers venant du piratage.

                C'est une logique toute simple : sans piratage il n'y a pas de valeur pour les DRMs, les maisons d'édition n'aiment pas jeter leur argent par la fenêtre. Si ils ne perdaient pas de l'argent à cause du piratage ils n'utiliseraient pas de DRM.

                • [^] # Re: Pas d'accord

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                  Tu présupposes que les menottes techniques / mesures techniques de protection / DRM étaient justifiées et légales. Que ceux qui les ont mises en place y voient leur intérêt, je n'en doute pas. Que ça soit en partie en réaction, oui sûrement. Qu'ils aient abusés de leur capacité technique pour s'arroger des droits qu'ils n'avaient pas (malgré leur lobbying intense, et la suite leur a permis de modifier la loi ensuite…), oui… Il n'y avait pas de contrôle d'usage dans le droit d'auteur, pas de blocage de la copie privée, pas d'interdiction de revente, etc. Les abus autour des droits d'auteurs sont donc de part et d'autre (sinon on n'aurait pas Elsevier/SciHub, le logiciel libre, les ebooks supprimés par Amazon, les systèmes de DRM qui s'arrêtent, etc.).
                  Donc oui je trouve fallacieux et manichéen de dire les gens sont les méchants tout est de leur faute. (On pourrait alors dire le législateur est un méchant il n'a pas fait son boulot à temps, ni pour légiférer ni pour réguler).

                  • [^] # Re: Pas d'accord

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Moi tout ce que je me contentes de dire est :

                    Sans piratage il n'y aurait pas eu de DRM

                    C'est tout. Ensuite, on peut aller argumenter que les DRMs sont un marteau pour tuer une mouche ou autre, mais au final, la phrase du dessus est clairement vraie.

                    En ce sens, ceux qui pirataient et maintenant se plaignent des DRMs n'ont qu'a regarder le miroir pour trouver les responsables. Et ceux qui ne pirataient pas et se plaignent des DRMs peuvent certainement se plaindre des éditeurs, mais devraient aussi penser à se plaindre des pirates.

                    Cette habitude de totalement occulter la responsabilité du piratage pour se contenter de crier sur les éditeurs n'est rien d'autre que des oeilleres. Le piratage est / était un véritable problème qui demandait une solution.

                    La solution personne ne l'aime, mais à défaut de mieux (et quand je dis mieux, cela veut dire mieux non seulement pour l'utilisateur mais aussi pour les auteurs et éditeurs) ben c'est les DRMs qui se sont imposé.

                    • [^] # Re: Pas d'accord

                      Posté par  . Évalué à 4.

                      Sans piratage il n'y aurait pas eu de DRM

                      Cette phrase est clairement vraie, de même que celle-ci : "Sans humanité il n'y aurait pas eu de DRM".
                      La causalité entre DRM est "piratage" n'est pas aussi directe que ce que prétendent les ayants droit[1].
                      Il y avait clairement plein de possibilités de prendre un chemin différent.

                      En particulier, comme tout plein de commentaires autour le disent, l'informatique et les réseaux ont totalement bouleversé la diffusion des œuvres audiovisuelles : on a établi un parallèle qui me paraît assez riche avec l'invention de l'imprimerie : cela a à l'époque perturbé l'équilibre des pouvoirs du fait de la possibilité d'une plus vaste diffusion du savoir, et on est dans une même situation aujourd'hui, avec une victoire pour le moment pour les ayants droit.

                      Et qu'on ne se trompe pas, les DRM visent avant tout à protéger le système industriel des ayants droits: si les "vendeurs de bougies" ont disparu rapidement avec l'avènement de l'électricité, c'est avant tout car ils n'étaient pas assez puissants pour imposer le maintien de leur monopole de la lumière.

                      La "protection" des auteurs n'est que du "creator's rights washing" (c'est moche comme terme mais vous avez l'idée) : globalement dans notre société, les droits des individus passent après les droits des puissants (et vice-versa pour les devoirs) : on le constate aussi avec le traçage publicitaire.

                      [1] : Du point de vue de l'idée même, c'est quand même assez tordu que les droits d'auteur ne soient pas absolument réservés à l'auteur.

          • [^] # Re: Pas d'accord

            Posté par  . Évalué à 5.

            À mon avis, c'est surtout que d'un seul coup, on a fait le taf des distributeurs bien mieux qu'eux, et que l'industrie n'a pas su faire face et n'a pas su construire un modèle économique qui ne soit plus centré sur la distribution.

            Et comme, nous non plus1, on n'a rien eu à proposer aux producteurs, les distributeurs ont changé de métier : ils ont arrêté de mettre des disques dans des bacs, et ils se sont mis à freiner la distribution…

            1: En fait si, comme tu le dis, la Silicon Valley a résolu le problème à sa manière, en piochant dans les outils des deux mondes et en créant des géants prêts à ne gagner que des miettes, mais en masse, et se rattrapant sur le pillage de vie privée.

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 11 avril 2021 à 17:16.

      Cette liberté que tu évoques n'est plus ou moins que la promotion du piratage, il me semble que les artistes ont le droit de vivre également de leur œuvre.

      Vivre de son œuvre dans le capitalisme est une exception pas un droit !

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        À l'argument que les artistes ont le droit de vivre de leurs oeuvres, l'auteur répond "chacun son opinion", ce qui n'est pas un argument, car il n'a clairement par d'argument à opposer. Perso j'en ai un que je détaille plus bas ; mais si la seule réponse qu'on a c'est "chacun son opinion" c'est qu'on a perdu un débat.

        Pour le coup devnewton a un argument, que vivre de son oeuvre est une exception. Ce avec quoi je ne suis pas, ou que partiellement, d'accord car je connais des "petits artistes". Et oui le piratage peut consituer un manque à gagner chez ces artistes. Mais si certainement, les "gros artistes" sont ceux qui perdent le plus.

        L'argument que j'avais entendu, c'est que les gens qui pirataient bcp étaient, également, des gens qui consommaient beaucoup. Au même moment où le piratage explosait, le budget culturel explosait! Cependant si j'ai pu lire trois stats et demi à l'âge d'or du piratage, je n'ai pas lu récemment, donc il faudrait voir avec le recul. Ce qui est certain, c'est que le streaming actuel rémunère mal les artistes, mais ce n'est pas forcément le streaming en soi le pb.

        • [^] # Re: Pas d'accord

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          J'ajoute que le piratage est une (mauvaise?) solution a un gros problème pour les amoureux d'une œuvre : le refus ou l'incapacité de vendre.

          Côté jeux vidéos, beaucoup de jeux ne tournent plus que sur émulateur, voire sont devenus injouables, car ils dépendent de matériels spécifiques (snif mon Samba de amigo).

          Dans le domaine de la BD, c'est souvent un vrai défi de compléter une série même pour le consommateur avec les billets qui débordent de la poche.

          Côté film ou série, les supports ne sont pas durables, chaque changement de médias entraîne une perte par absence de réédition.

          La Loi devrait contraindre la mise dans le domaine public de toute œuvre n'étant plus largement disponible à la vente.

          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

        Oui vous avez raison merci de la correction, c'est effectivement une exception et pas un droit, il y a une différence subtile que je peux détailler ici.

        Concernant les protections style DRM, la directive européenne 2001/29/CE du 22 mai 2001 (modifiée par la directive 2019/790) via l’alinéa 7 de la directive 2019/790 confirme la possibilité de mettre en place des protections pour garantir l’exercice effectif des droits d’auteur mais “tout en veillant à ce que l’utilisation de mesures techniques n’empêche pas les bénéficiaires de jouir des exceptions et limitations prévues par la présente directive”.
        Concrètement la transposition dans le droit français de cette directive se retrouve dans le Code de la Propriété Intellectuelle (article L331-31) qui donne comme mission (entre autres) à la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (HADOPI) de veiller “à ce que la mise en œuvre des mesures techniques de protection n’ait pas pour effet de priver les bénéficiaires des exceptions”.
        Cela comprend notamment l'exception pour copie privée et on pourrait penser que HADOPI pourrait interdire les éditeurs de mettre en place des protections. Mais les choses ne sont pas aussi simples, et c'est là qu'intervient la notion d'exception. On ne peut pas être poursuivi pour avoir copié un film/musique pour un usage privé en restant dans le cadre de la loi, mais vous ne pouvez pas invoquer cette exception pour poursuivre un distributeur ou un producteur si vous ne parvenez pas à copier un film/musique du fait des protections.

        https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC

        • [^] # Re: Pas d'accord

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          En revanche, ça rend parfaitement immoral le fait, pour un éditeur, de développer ou de mettre en place des DRM dont le seul but est, par nature, d'empêcher la copie privée, et, par ailleurs, de toucher une redevance pour copie privée.

          Petite précision en effet : tout copie que l'on effectue est d'abord privée. On peut la redistribuer, ce qui en fait une contrefaçon, mais au moment où on effectue la copie, elle est encore privée. Les DRM empêchent la copie privée, rien de plus et rien de moins.

          • [^] # Re: Pas d'accord

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 12 avril 2021 à 13:43.

            En revanche, ça rend parfaitement immoral le fait, pour un éditeur, de développer ou de mettre en place des DRM dont le seul but est, par nature, d'empêcher la copie privée, et, par ailleurs, de toucher une redevance pour copie privée.

            Je n'avais pas détaillé, mais ça le mérite peut-être : ce qui me semble immoral, c'est de toucher de l'argent pour un service qu'on empêche activement les gens d'

            Considérons par exemple une grande copropriété avec immeubles et parc, comprenant un chemin utilisé non seulement par les résidents, mais également par les habitants de la ville en général, parce que c'est un bon raccourci pour aller du centre-ville à la gare. La mairie pourrait verser une indemnité annuelle à la copropriété, au titre de cette servitude de passage. Maintenant, supposons que les copropriétaires décident de fermer la résidence par des portes à accès réservé aux résidents, et que la mairie soit toujours contrainte de verser son indemnité annuelle. Après tout, les habitants de la ville peuvent toujours passer par ce chemin, il suffit d'escalader les portails !

            La différence, c'est que dans un tel cas, la mairie pourrait juste arrêter de payer, c'est facile à faire, en pratique, même si ça conduit à un procès dont l'issue est incertaine. Tandis que la redevance pour copie privée, on n'a aucun moyen de décider de ne pas la payer lorsqu'on achète un disque dur. À part en voler un de temps en temps, mais encore, même pas, ça porterait préjudice au vendeur, pas aux moines copistes de DVD.

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  . Évalué à 7.

      Votre soit disant "promotion du piratage" me fait doucement rigoler.

      Vous évacuez la licence globale sans la mentionner alors que niveau piratage et rémunération des artistes c'est l'éléphant dans la pièce…

      Libre circulation des œuvres des auteurs et licence globale (ou salaire à vie / garantie sociale à là Bernard Friot / Frédéric Lordon) et le piratage ne sera plus un souci mais une solution de partage et de diffusion géniale.

      Par contre il ne sera plus possible d'imposer un détournement global, via les pubs et le streaming, des revenus des artistes (artistes au sens large que l'on soit d'accord, j'inclus les producteurs/techs/scènes) dans les mains de quelques très riches parasites technologico-financiers.

    • [^] # Re: Pas d'accord

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 14 avril 2021 à 11:30.

      Il me semble que les artistes ont le droit de vivre également de leur œuvre.

      Tu parles de droit moral ou de droit légal?

      Dans le premier cas c'est une chose dont on peut discuter mais cela ne va pas de soi, n'a longtemps pas été le cas et n'est pas le cas aujourd'hui pour un grand nombre d'artistes. Après légalement, oui.

      Voici des exemples nombreux d'artistes qui aujourd'hui vivent de leur travail (plutôt que de leur œuvre):

      • les musiciens d'orchestre ou de studio;
      • les acteurs de théâtre;
      • les danseurs;
      • la plupart des métiers satellites (techniciens du spectacle, producteurs, attachés, etc.)

      Hormis les musiciens les plus célèbres, très peu vivent de leur œuvre dans le sens où ils percevraient des droits d'auteur.

      À mon sens l'intérêt de la société est plutôt de chercher des formes de financement alternatives au droit d'auteur au lieu de se battre contre les lois naturelles de la numérisation des œuvres. (Avis très personnel je l'admets.)

      • [^] # Re: Pas d'accord

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 15 avril 2021 à 04:18.

        Il y a aussi des artistes qui vivent de leur œuvre sans vivre de leur travail:

        Outre ces cubes, Pak a aussi cédé deux œuvres uniques, dont l’une, représentant un simple pixel, a été acquise pour 1,36 million de dollars par le collectionneur numérique Eric Young.

  • # C'est pas si pire

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 11 avril 2021 à 14:32.

    J'ai l'impression que c'est plus une question de perception.

    De mon point de vue, l'internet des années 2000 était surtout un internet de geek. Soit tu étais geek (au moins un peu) soit tu n'avais pas internet. Du coup, mécaniquement, lorsque tu croisais quelqu'un, il avait quasi systématiquement le même goût que toi pour l'informatique et le bidouillage, une bonne dose de curiosité, une envie partage et respectait globalement la netiquette.

    Ces gens la existent toujours, je dirais même qu'il y en a plus qu'avant. Le truc, c'est que maintenant, internet est devenu un support de nombreux services commerciaux, dont les réseaux sociaux font parties. Il y a donc eu un afflux massif de gens non concernés par les point que j’évoquais ci dessus. Il est donc plus difficile qu'avant de trouver, dans la masse, des gens qui partagent les mêmes valeurs que toi.

    Alors oui, ça fait rager de voir des gens qui ne comprennent rien utiliser le même support que nous, en faisant n'importe quoi, se faire pigeonner et en redemander. Mais c'est aussi cet afflux de consommateurs qui a permis le développement massif des technologies de la communication qu'on peut utiliser aujourd’hui.

    Pour ce qui est du smartphone je suis assez d'accord avec toi. Mais pour ma part je pense que c'est plus un problème de contexte d'utilisation. Un smartphone c'est un outil de consultation, pas de production. Le but est de pouvoir accéder à des information en tout lieux la ou c’était impossible avant. Par contre c'est clairement pas du tout ergonomique pour coder, écrire du texte long, ou communiquer de manière construite et asynchrone. Mais pour ça, rien n'a pas changé, on a toujours nos bon vieux PC.

    Personnellement, de mon coté, j'ai un serveur mail et un site web hébergé sur un raspberry à 30 balles sur une connexion fibre gigabit moins chère qu'un abonnement france télécom d'il y a 20 ans.

    Pour ce qui est de la censure, bah perso je l'ai pas vraiment ressenti, un switch de DNS et terminé, profit plus de censure.

    Je pense que le problème d'internet d'aujourd'hui c'est plus la standardisation des relations humaines et les services qui veulent meuler notre attention dans des feeds infini. Mais en vérité, il est toujours en notre pouvoir de créer des communautés de gens courtois, curieux et intéressants avec qui on peut échanger sur des outils décentralisés ou indépendants (merci linuxfr ;P).

    • [^] # Re: C'est pas si pire

      Posté par  . Évalué à 5.

      Sans compter que les gens des années 2000 ont vieilli, ont eu des enfants pour certains ; et que par conséquent les guerres de nos jeunesses ne sont plus celles d'aujourd'hui.
      On a cédé du terrain sur l'autel du confort ; par exemple moi je préfère payer un service de streaming type spotify et ne plus avoir à gérer ma bibliothèque de sons sur mes multiples supports (sans compter toutes les facilités pour découvrir de nouveaux artistes, les sorties récentes de sons de la même catégorie etc).

      Par contre les pub sur youtube ça fait vraiment chier et je ne suis même pas sûr d'y échapper si je payais un abonnement…

  • # Verre à moitié vide & autres réflexions

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    Quand j'ai lu ton journal, j'ai d'abord cru que tu t'intéressais plus au tout gratuit qu'à la liberté (celle dont on parle quand on parle de logiciels libres—évidemment la liberté est quelque chose d'assez subjectif…) ; mais comme tu évoques l'achat de musique/jeux sans DRM, ainsi que d'auto-hébergement, il semble que ça ne soit pas juste ça.

    Tout d'abord une question (tu peux prendre ça comme une question rhétorique, ne te sens pas obligé de répondre) : qu'es-tu prêt à investir (en temps, en argent) pour la liberté ? Par exemple, paierais-tu 50€ pour participer à la libération d'une petit jeu propriétaire vendu 3€ sur GOG ? Passeras-tu tes dimanches à collaborer à des logiciels libres ?

    Ensuite, je te propose de regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Oui, il est clair que la majorité de la société se dirige vers de l'informatique fermée, jetable, centralisée ; c'est triste mais il faudra vivre avec. À côté de ça, les solutions libres sont meilleures que jamais ; le desktop marche généralement tout seul sans avoir besoin de bricoler en ligne de commande, des logiciels propriétaires qui n'avaient pas d'équivalent libre en ont un (ex: Blender n'était pas libre en 2000), on a PeerTube/Mastodon/NextCloud/XMPP etc…

    Tu parles d'auto-hébergement, mais avec les connexions Internet d'aujourd'hui, et la disponibilité de mini-ordinateurs à quelques dizaines d'euros, cet auto-hébergement est bien plus accessible qu'auparavant (sans compter qu'avec RISC-V, cela pourra "bientôt"—espérons—être fait avec du hardware libre en plus du logiciel libre).

    J'espère que tu trouveras dans ma réponse hétéroclite des des éléments intéressants.

    • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

      Posté par  . Évalué à 3.

      Bonjour,

      Tout d'abord une question (tu peux prendre ça comme une question rhétorique, ne te sens pas obligé de répondre) : qu'es-tu prêt à investir (en temps, en argent) pour la liberté ? Par exemple, paierais-tu 50€ pour participer à la libération d'une petit jeu propriétaire vendu 3€ sur GOG ? Passeras-tu tes dimanches à collaborer à des logiciels libres ?

      Oui je suis prêt à payer 50€ pour ce genre de chose, j'ai déjà fait des dons à des jeux Open Source sur Patreon.
      Par contre je ne sais pas si je suis prêt à coder tous les dimanches sur des logiciels libres, ça dépend du type de projet, de mes compétences et de mon envie, étant déjà développeur, le week-end j'ai plutôt envie de faire d'autres activités même sur mon ordinateur.

      À côté de ça, les solutions libres sont meilleures que jamais ; le desktop marche généralement tout seul sans avoir besoin de bricoler en ligne de commande, des logiciels propriétaires qui n'avaient pas d'équivalent libre en ont un (ex: Blender n'était pas libre en 2000), on a PeerTube/Mastodon/NextCloud/XMPP etc…

      Il y a des choses qui se sont améliorées je ne dis pas le contraire, l'amélioration de la puissance des ordinateurs et des débits sur les réseaux sont plutôt appréciables, je ne le nie pas.
      Par contre le smartphone devient la norme pour le grand public, et le marché des ordinateurs personnel s’effrite peu à peu et j'ai bien peur qu'un jour on ne puisse plus en acheter de nouveau, ni des pièces de rechange pour réparer les anciens, surtout qu'il y a des écologistes qui commencent à dire qu'un smartphone peut remplacer un PC.

      J'ai la même crainte concernant les accès à Internet, sur les accès fixes on peut encore recevoir des connexions entrantes, ce qui est indispensable pour faire de l'autohébergement. Comme la très grande majorité des utilisateurs ne font pas de l'autohébèrgement et que sur les accès mobiles il y a un pare-feu qui bloque les connexions entrantes, j'ai bien peur que cette possibilité disparaisse sur les accès fixes.

      Comme on est une minorité à faire ça, aucun politique ne défendra cela, et comme ils sont plutôt dans une tendance à vouloir tout censurer et contrôler, ça ne s'arrangera pas. Résultat on va perdre une liberté car elle n'intéresse que peu de personnes. Et quand j'en parle dans mon entourage les réponses que j'ai le plus souvent sont du style: "Mais ça ne sert à rien, la majorité des gens s'en fichent ils veulent juste un truc pratique et qui marche".

      Peut être que je suis trop pessimiste et que je vois le négatif partout, ce qui est tout à fait possible, mais au global la balance je la trouve négative.

      • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 11 avril 2021 à 21:53.

        Oui je suis prêt à payer 50€ pour ce genre de chose, j'ai déjà fait des dons à des jeux Open Source sur Patreon.
        Par contre je ne sais pas si je suis prêt à coder tous les dimanches sur des logiciels libres, ça dépend du type de projet, de mes compétences et de mon envie, étant déjà développeur, le week-end j'ai plutôt envie de faire d'autres activités même sur mon ordinateur.

        Très bien si tu es prêt à payer pour ça ; et ne t'inquiètes pas, personne ne va te reprocher de ne pas passer tes week-ends à coder du libre ; mes propositions n'étaient que des exemples, pas un ensemble de cases qu'il faut toutes cocher.

        Par contre le smartphone devient la norme pour le grand public, et le marché des ordinateurs personnel s’effrite peu à peu et j'ai bien peur qu'un jour on ne puisse plus en acheter de nouveau, ni des pièces de rechange pour réparer les anciens, surtout qu'il y a des écologistes qui commencent à dire qu'un smartphone peut remplacer un PC.

        Là je pense que tu es parano. Oui, il y a 20 ans tu avais des tours de PC dans les grandes surfaces, et c'est fini depuis pas mal d'années ; si tu regardes de ce côté uniquement, alors ça fait des années qu'on ne peut plus acheter de PC. Alors qu'en pratique il y a plus de gens qui travaillent sur PC qu'il y a 20 ans ; tu connais beaucoup de développeurs qui codent sur tablette ? De modeleurs 3D ? De monteurs vidéos ? etc…

        Peut être que je suis trop pessimiste et que je vois le négatif partout, ce qui est tout à fait possible, mais au global la balance je la trouve négative.

        Je ne sais pas de quelle balance tu parles. Il y avait très peu de libre il y a 20 ans (non télécharger des films made in Univers-sale sur son Windows XP—parce que c'est ce que faisait le grand public—ça n'était pas du libre) ; il y en a toujours une minorité. Mais la minorité de libre aujourd'hui elle permet d'avoir un ordi sous un système entièrement libre où tu fais de la 3D, du montage vidéo, de la musique… ce que tu ne pouvais pas vraiment faire il y a 20 ans ; mais oui si tu veux DL le dernier Marvel faut creuser un peu plus. Pas grand chose à regretter pour ma part. Ce qui ne veut pas dire que je ne souhaite pas plus de libre (au contraire ! je veux des jeux libres ! de la musique libre ! des BD libres ! …), juste qu'il y a 20 ans ça n'était pas mieux (le propriétaire est peut-être pire aujourd'hui, mais le libre est mieux ; je préfère me concentrer sur ce dernier point, et éviter le premier le plus possible). Oui, j'avais moins de cheveux blancs, mais ne pas laisser la nostalgie nous aveugler c'est important aussi (ça n'empêche pas de se remémorer les bons moments hein).

        • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

          Posté par  . Évalué à 5.

          Je suis assez d'accord, franchement, pour le libriste informatique c'est quand même mieux maintenant ; l'offre logicielle n'a juste rien à voir avec ce qui était disponible en 2001 quand j'ai commencé à me mettre à Linux. À cette époque, Debian tenait sur une dizaine de disquettes que je me faisais livrer par la poste… Je galérais à avoir internet sans Windows parce que France Telecom bloquait le modem qui était utilisable sur ma connexion ADSL et que je n'avais pas la raie manta verte. Je ne compte pas le recompilations de noyau pour tester les patchs pour le support de ce putain de modem. De là à faire de l'auto-hébergement…

          Alors, oui, pour la culture, il y a eu des trucs qui se sont perdus en route, de grosses occasions manquées (coucou la license globale vs Netflix), et il plus dur de trouver des solutions libres que non libres. Mais dans l'ensemble, aujourd'hui je peux passer des journées entières sur un ordi et ne pas avoir touché un Windows depuis des années, écouter de la musique, regarder des films et même jouer à des jeux AAA sur mes PCs sous Linux (un Batman, en ce moment)…

          Et je peux aussi héberger chez moi, derrière ma connexion fibre, les photos de mes enfants pour que mes parents les voient sans les faire sortir, sans choisir entre les envoyer sur picassa ou qu'il leur faillent attendre 20 min que mon ADSL et son upload faiblard leur envoie l'image.

          Et même mon smartphone Android (sans les API google) tourne sur une version libre, je peux avoir un accès root et je peux faire tourner des serveurs dessus… C'est mieux que ne m'en a jamais offert mon 3310. Alors, certes, cette partie demande un peu plus plus d"effort : j'ai un téléphone sorti il y a 3 ans, choisi pour faire tourner mon système, mais est-ce vraiment pire que se choisir un laptop pour Linux il y a 10 ans ?

      • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        Par contre le smartphone devient la norme pour le grand public, et le marché des ordinateurs personnel s’effrite peu à peu et j'ai bien peur qu'un jour on ne puisse plus en acheter de nouveau

        Ça ne risque pas d'arriver, pour un raison simple : il y a des gens qui travaillent pour de vrai, par exemple pour écrire des logiciels pour téléphones, ou pour maintenir des réseaux de communication. Et des gens qui travaillent pour de vrai, ça utilise un ordinateur et un clavier, par un téléphone tactile.

        • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

          Posté par  . Évalué à 1.

          Face à cet argument, j'en ai vu certains dire qu'on utilisera plus que des smartphones avec une station d'accueil connectée à un écran et qu'on se connectera à une machine virtuelle Windows ou GNU/Linux dans un cloud.

          Ça ne me fait pas envie non plus, car ce n'est pas un ordinateur qui m'appartient sur lequel je peux faire ce que je veux, sans parler des problèmes de vie privée, et aussi c'est inutilisable sans connexion à Internet, et j'aime bien utiliser mon ordinateur sans être obligé d'être connecté à Internet.

          • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Face à cet argument, j'en ai vu certains dire qu'on utilisera plus que des smartphones avec une station d'accueil connectée à un écran et qu'on se connectera à une machine virtuelle Windows ou GNU/Linux dans un cloud.

            Oui, sauf qu'en fait non. Pas d'inquiétude, ce n'est pas près d'arriver.

      • [^] # Re: Verre à moitié vide & autres réflexions

        Posté par  . Évalué à 0.

        Ha tiens, tu est développeur, du coup est-ce que tu ne produis que du logiciel libre ?

        Si c'est le cas, bravo.
        Si ce n'est pas le cas, ni vois tu pas une incohérence ?

  • # Cet internet existe toujours

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Il n'est juste plus accessible depuis les moteurs de recherche :(

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Propagande

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    "je suis le seul à être opposé à la propriété intellectuelle en l'état actuel, on me prend pour un fou quand j’aborde ce sujet."

    La propriété intellectuelle n'existe pas.

    Le droit d'auteur, le droit des brevets, le droit des marques, le droit des variétés de plantes existent.

    • [^] # Re: Propagande

      Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 14 avril 2021 à 13:28.

      Je ne comprends pas trop ton message. Il me semblait que la propriété intellectuelle, c'était une sorte de "famille" du droit comprenant justement le droit d'auteur, le droit des brevets, etc. Il y a même un code de la propriété intellectuelle : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte_lc/LEGITEXT000006069414

      J'ai l'impression que ce que tu dis serait similaire à avancer que les pâtes, ça n'existe pas, contrairement aux coquillettes, spaghettis, raviolis, etc.

      Mais je peux tout à fait me tromper ou avoir mal compris ce que tu souhaites dire, je ne suis pas spécialiste du tout sur le sujet. C'est juste que c'est la première fois que lis/entend quelqu'un dire ça alors je suis surpris.

  • # La vie est un combat…

    Posté par  . Évalué à 7.

    On est dans une période de reculs évidents, mais une seule chose est sure : le futur sera ce qu'on construira, collectivement.

    Aujourd'hui le libre a perdu des batailles, comme les smartphones, mais en a gagné d'autres, et l'histoire ne s'est pas encore arrêtée !

    D'autres mouvements ont connu des défaites : penses aux communistes (en France) par exemple : leur futur désirable s'est fait explosé depuis les années 90, et ils voient tous leurs acquis disparaitre les uns après les autres depuis 30 ans : services publics, sécurité sociale, etc.

    Il ne faut pas déprimer ou s'angoisser, ça ne sert à rien : ta cause n'avancera pas plus vite, et ça ne te rendra pas plus heureux.

    Pour avancer vers un futur désirable, seule l'action compte, il faut donc arriver à transformer ta tristesse, ta frustration, en moyen d'action. Et ne pas oublier que collectivement, on va plus loin.

    Par exemple à mon échelle, grâce à NextCloud, mon syndicat peut partager ses données de façon propre et satisfaisante : chacun apporte ses connaissances, moi l'informatique, d'autres le juridique, la santé au travail et ensemble on a un outil, le syndicat, qui ressemble à quelque chose.

    Pour approfondir la notion de « défaite », voici un beau texte de Moxie Marlinspike, créateur du protocole Signal, sur une vision anarchiste de la défaite : pour eux, peut-être que la victoire n'est simplement pas possible… mais peut-être que le concept même de victoire est hors sujet finalement.

    • [^] # Re: La vie est un combat…

      Posté par  . Évalué à 3.

      D'autres mouvements ont connu des défaites : penses aux communistes par exemple

      Tu as l'air d'insinuer que le Communisme peut envisager des victoires dans un avenir par trop lointain? À part la surveillance de masse, l'État policier, et le goulag, je ne vois pas trop quelles idées communistes ont de l'avenir dans notre société. Même le concept de classe sociale en tant que grille de lecture de la société est malmené…

      J'ai plutôt l'impression que les avancées sociales envisagées (revenu universel, relance par la monnaie hélicoptère, …) sont plutôt d'inspiration libérale (on vous donne X, vous en fait ce que vous voulez) que communiste (on met en place une ressource commune et les règles pour que tout le monde puisse l'utiliser).

      • [^] # Re: La vie est un combat…

        Posté par  . Évalué à 4.

        À part la surveillance de masse, l'État policier, et le goulag, je ne vois pas trop quelles idées communistes ont de l'avenir dans notre société.

        À quel moment les États-Unis ont-ils basculé dans le communisme ?

        • [^] # Re: La vie est un combat…

          Posté par  . Évalué à 3.

          Justement, c'est ce que je dis : les seuls concepts qui ont survécu aux puissances communistes, c'est l'absence de démocratie. C'est plus une blague qu'autre chose pour les US, puisque je ne pense pas que Guantanamo ait une parenté idéologique avec les goulags sibériens (c'est plutôt de la convergence évolutive dans ce cas là), mais par contre c'est carrément vrai pour le système politique de la 1ere puissance mondiale.

          • [^] # Re: La vie est un combat…

            Posté par  . Évalué à 0.

            Apparemment, ma pique a été mal interprétée.
            Je voulais en fait relever un amalgame me paraissant abusif entre un système politique (totalitarisme) et un système économique (communisme).
            Je ne connais pas assez le communisme pour en être certain, mais je doute qu'il implique forcément une surveillance de masse, un état policier, et un goulag.

            • [^] # Re: La vie est un combat…

              Posté par  . Évalué à 5.

              Bah sur ce coup, permet-moi d'être pragmatique. Il y a eu une petite dizaine d'instaurations indépendantes de régimes communistes (ou d'inspiration communiste) dans le monde. Sans aucune exception, ces régimes ont mis en place progressivement ou dès le début un mode de fonctionnement totalitaire : parti unique, pas d'éléctions libres, pas d'opposition politique, pas de sortie démocartique possible du régime communiste. Dans une très large majorité des cas (à l'exception de Cuba, et encore), le régime devient quelque chose qui n'est plus vraiment communiste (disons que l'abolition de la propriété privée marche bien pour les pauvres, mais pas pour tout le monde).

              Quand on fait une expérience 10 fois et qu'elle foire 10 fois, on peut avoir toutes les raisons du monde de penser que ça pourrait peut-être marcher la 11ème fois, ça n'est pas très convainquant. Surtout quand on n'a aucune idée de pourquoi ça a foiré 10 fois et de ce qu'il faudrait changer pour que ça marche la 11ème. Du coup, pragmatiquement, jusqu'à preuve du contraire, 1) la mise en place d'un régime communiste se termine toujours par un régime totalitaire, et 2) de nouvelles expériences coûtant des millions de vies humaines, on peut légitimiment douter du rapport coût/bénéfices de toute nouvelle tentative.

              • [^] # Re: La vie est un combat…

                Posté par  . Évalué à 3.

                pragmatiquement, jusqu'à preuve du contraire, 1) la mise en place d'un régime communiste se termine toujours par un régime totalitaire

                Pas de souci, je suis d'accord avec toi là-dessus, mais même si cette corrélation est causalité, quel que soit leur lien, communisme et totalitarisme restent deux choses différentes : précisément, surveillance de masse, état policier et goulag sont des idées totalitaires et non communistes. C'était ce qui me chiffonnait dans ton 1er commentaire.

              • [^] # Re: La vie est un combat…

                Posté par  . Évalué à 4.

                1) la mise en place d'un régime communiste se termine toujours par un régime totalitaire

                Le communisme à deux branches : libertaire et autoritaire. La mise en place d'une « dictature du prolétariat » fait partie du programme de la branche autoritaire, ce n'est donc pas étonnant.

                L'idée est que pour mettre en place le communisme, il est nécessaire de passer par une phase de dictature pour abattre le capitalisme et la bourgeoisie… Une fois la révolution faite, les gentils dictateurs mettrons en place enfin l'idéal communiste.

                Comme tu le dis très bien, on a testé, c'est pas fou : l'expérience du XXème siècle valide les criteques libertaires : une fois la dictature établie, ben c'est une dictature qui reste.

                En France, il me semble que la tendance autoritaire est quasi-morte, tandis que la branche libertaire reste vivante, mais affaiblie.

              • [^] # Re: La vie est un combat…

                Posté par  . Évalué à 1.

                Les dictatures réécrivent l'histoire à leur avantage…

                :-°

      • [^] # Re: La vie est un combat…

        Posté par  . Évalué à 5.

        J'ai bien précisé communiste en France. On n'a pas vraiment eu de goulag ;-)

        Par contre on a eu la sécurité sociale, les services publics, des entreprises publiques aussi (SNCF, EDF, etc.). C'est assez unique dans le monde libéral, et j'espère bien que tout ça à un avenir en France !

        Avec la fin de l'Union Soviétique, il me semble que les coco d'aujourd'hui sont plutôt de tendance libertaire que autoritaire en France. Perso je ne connais aucun stalinien dans mon entourage, et c'est tant mieux !

        C'est évident que le centre de gravité français s'est déplacé franchement vers la droite, mais je suis curieux de voir l'évolution post-covid, notamment vis à vis des services publics (hôpital, école, etc.), et de la conscience de classe justement.

        • [^] # Re: La vie est un combat…

          Posté par  . Évalué à 3.

          Avec la fin de l'Union Soviétique, il me semble que les coco d'aujourd'hui sont plutôt de tendance libertaire que autoritaire en France. Perso je ne connais aucun stalinien dans mon entourage, et c'est tant mieux

          Je ne suis pas certain qu'il y avaient beaucoup de Staliniens en France, même à la grande époque. Par contre, par aveuglement idéologique, beaucoup de communistes défendaient l'indéfendable (en refusant de reconnaitre que le régime soviétique n'avait pas grand chose de communiste).

          J'ai quand même l'impression qu'une grosse partie des groupes qu'on pourrait appeler "communistes" en France sont des groupes Trotskystes/syndicalistes (j'avoue que les sous-nuances de Trotskysme m'ont toujours paru très opaques), qui ne sont pas du tout des libertaires (historiquement, il s'agit même de groupes révolutionnaires). Après, la seule force politique réelle est LFI, mais je ne sais pas trop ce qu'il y a de communiste dans leur programme (ni même libertaire). Ils sont d'ailleurs souvent plus anti-libéraux (opposition au libre-échange et protectionnisme) qu'anti-capitalistes. La dimension écologie politique, aussi bienvenue soit-elle, n'est carrément pas communiste non plus.

          • [^] # Re: La vie est un combat…

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je ne suis pas certain qu'il y avaient beaucoup de Staliniens en France, même à la grande époque.

            Le stalinisme (ou "marxisme-léninisme") était la doctrine des républiques socialistes soviétiques. En pratique, c'était la doctrine de l'internationale communiste. Comme la SFIO avant, le PCF était affiliée à l'internationale communiste jusqu'au milieu des années 1970.

            Donc je dirais plutôt qu'il y avait un paquet de staliniens à la grande époque !

          • [^] # Re: La vie est un combat…

            Posté par  . Évalué à 1.

            Ça bouge énormemment à gauche.

            Ce qui la caractérise c'est surtout l'approche multiple et plurialiste des luttes. De fait ça fait 20 ans justement qu'on essaie de voir comment coordonner un peu tout ça et gérer ce pluralisme que le communisme historique n'a pas connu. C'est la garantie d'un mouvement démocratique…

            Par contre le capitalisme lui n'a pas changé, et comme toutes ses réalisations historiques ont mené au colonialisme, à l'esclavage, à l'exploitation et en dernier ressort au fascisme, il vaudrait mieux l'arrêter, parce qu'avec la crise de 2007, le Covid et j'en passe, on peut dire que les mecs sont sur les dents. Il suffit de considérer les morts et les sévices subis lors des dernières manifestations (et ça c'était avant le Covid…).

            Ça me fait marrer moi les gens qui disent que les classes sociales n'existent plus, mais qui ont une vision hyper cloisonnante de la gauche. Mouarf.

          • [^] # Re: La vie est un combat…

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            J'ai quand même l'impression qu'une grosse partie des groupes qu'on pourrait appeler "communistes" en France sont des groupes Trotskystes/syndicalistes

            Le syndicalisme n’est pas un courant politique. Un syndicat est un groupement de personnes physiques ou morales pour la défense ou la gestion d'intérêts communs. Il peut donc y avoir des syndicats et des syndicalistes de tous les courants politiques qui soient. Selon les courants politiques à la mode les syndicats reflêteront ces courants évidemment, mais le syndicalisme n’a aucune appartenance politique en soi.

            Sur le modèle de ta phrase, on pourrait par exemple écrire (et ce serait tout aussi absurde) : une grosse partie des groupes qu'on pourrait appeler "communistes" en France sont des groupes Trotskystes/associatifs.

            le régime soviétique n'avait pas grand chose de communiste

            Invoquer « le vrai communisme » ou encore « le vrai breton » est un argument irréfutable (c’est à dire que celui qui l’invoque ne débat pas) :

            • Tous les bretons mangent des crêpes et boivent du chouchen
            • Nan, mon père est breton et ne boit pas d’alcool
            • Bah ton père n’est pas un vrai breton

            ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

    • [^] # Re: La vie est un combat…

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Je suis communiste, objecteur de croissance, libriste… de tout ceux qui se sont exprimés ici, je suis sans doute celui qui va le plus mal et ne survit que par la nostalgie, entouré de sasfépus tant qu'ils fonctionnent encore…

      Mais non, Norlinwen tu n'es pas seul(e), tout cela était déjà dans la conférence "minitel 2" de Benjamin Bayart, et il a continué à développer ses analyses dans de nombreuses autres ensuite, sur quoi se sont multipliés les FAIs alternatifs et la Quadrature notamment.

  • # Présent merdique, avenir peu radieux

    Posté par  . Évalué à 10.

    Sans doute pas trop en rapport pur avec les « technologies ».

    Pour ma part, c'est simple, en ce moment je suis nostalgique de tout, mais rien à voir avec le contexte sanitaire actuel, d'autant que je viens à peine de sortir de cette chinoiserie (qui m'a rendu bien ko) qu'on m'a refilé à un endroit où on peut avoir une des meilleures chances de se le choper, bref, mais plus sans doute la crise de la cinquantaine qui approche.

    J'ai dû commencer à utiliser un ordinateur à peu près au même moment que toi (sur le tard donc), et franchement ouais, c'était pas mal il y a une 20aine d'années, et bizarrement n'y connaissant rien à l'époque, tout m'intéressait, j'ai rapidement testé plusieurs distributions, d'abord suze, c'était très beau graphiquement, surtout par rapport à windows, ensuite fedora, mandriva, et maintenant c'est debian pour la vie.
    Fréquenter les forums et internet, c'était chouette. aujourd’hui, c'est une vraie tannée de naviguer sur internet, je pourrais faire comme tout le monde et en avoir rien à carrer, mais non, je ne peux m'empêcher de filtrer tout, autoriser le javascript au compte-goutte et majoritairement temporairement, dégager tous les cookies à la fermeture du navigateur, et devenir parano au point de changer d'adresse mac régulièrement de mes ordis :-/

    On vit actuellement une époque de merde, simple opinion personnelle, qui pourrait être perçue comme celle d'un réac ou vieux con, je dois maintenant faire partie de cette catégorie (fait chier), j'ai regardé récemment une vidéo d'un vieux sketch de Blanche Gardin (la pendant à l'humour de ce qu'Étienne Klein est à la science), et elle nous rappelait qu'avant on disait « les paroles s'envolent, les écrits restent », et qu'aujourd'hui beaucoup venaient nous exposer la moindre idée de merde qui sortait de leur cerveau pour nous l'exposer à la face, en fait finalement à la manière de Trump quand on regarde bien.

    Pour ma part, j'ai de plus en plus de mal à dialoguer sur les forums et sur internet, parfois je commence à rédiger un message sur lequel j'ai bien réfléchi à la tournure et le sens dans l'intention de poster une réponse à un débat, et je me ravise souvent… Rien qu'ici sur linuxfr, il y a toujours des débats sans fins sur telles ou telles choses, rien qu'a les lire, je trouve ça barbant, alors y participer, sans moi, je crois que je suis devenu asocnet, je ne sais si un mot existe pour qualifier cela. Chez moi, il n'y a déjà depuis pas mal de temps ni télé, ni radio, malheureusement vivre sans internet est devenu très difficile, voire impossible tellement tout en passe par ce média.

    Que je n'aimerais pas être un jeune de cette époque, pour rien au monde je n'échangerais l'époque de ma jeunesse contre celle des jeunes aujourd'hui, c'est définitif, je suis irrémédiablement devenu un vieux schnock à dire inlassablement des « c'était mieux avant », car il est certain que lorsque j'étais jeune en l'occurrence, je n'enviais pas spécialement l'époque de mes parents, mais au vu de l'époque de folie des années 70/80/90, je ne vois pas trop ce qu'on pouvait envier de l'époque de nos parents, sans doute que les jeunes d'aujourd'hui ont un peu les mêmes considérations, mais je n'en suis pas certain.

    De toute façon tout me fait flipper, quand j'en vois qui mettent entre les mains de leurs enfants des saloperies de smartphone, je me dis que voilà une bonne façon de faire de ses enfants des idiots, parfois quand j'en vois ici vouloir qu'on inscrive dans le cursus des collégiens la programmation, excusez-moi du peu de trouver cela débile, autant faire découvrir le maximum de métiers différents aux enfants, là je dis oui, parce que moi quand on m'avait demandé à 13 ans ce que je voulais faire dans la vie, euh ? Je sais pas, cosmonaute ? docteur ? aviateur ?
    Pourquoi de la programmation ? Pourquoi pas de la couture ? Pourquoi pas de la cuisine ? Pourquoi pas des cours de bricolage ? Dans la vie la grande majorité des gens aura plus besoin dans sa vie de savoir recoudre un vêtement, savoir faire de bons petits plats que de programmer.

    Et voilà, je me suis trop égaré, navré.
    Je ne sais si ces écrits auraient dû rester dans ma tête finalement.

  • # Normalisation

    Posté par  . Évalué à 9.

    J'ai plutôt l'impression que ce qu'on vit, c'est simplement la "normalisation" d'Internet, qui rentre peu à peu dans le cadre législatif du quotidien.

    Il faut quand même réaliser que le droit d'auteur et les lois sur la liberté de la presse prédatent Internet de beaucoup. Ces lois ayant été établies avant internet, elles ne prenaient pas en compte la possibilité de partager des fichiers numériques. Il y a donc eu une période au cours de laquelle "on" a pensé que ces lois pouvaient ne pas s'appliquer. Or, c'est mal connaitre le fonctionnement d'une société : après un temps plus ou moins long, les lois s'adaptent. C'est même plutôt sain, je trouve, qu'il n'existe pas à terme de zones de non-droit.

    Après, on peut ne pas aimer certaines lois, souhaiter les changer, etc. Mais en soi ça n'a pas grand chose à voir avec l'application des lois.

    Le principe du droit d'auteur donne une liberté gigantesque aux auteurs (et aux personnes que les auteurs choisissent pour faire appliquer leurs droits). L'auteur décide presque de tout : qui peut lire/regarder une oeuvre, les conditions de sa rémunération éventuelle, les conditions de la redistribution de l'oeuvre, etc. Les sociétés d'artistes "uniformisent" un peu ces droits, en collectant et redistribuant l'argent selon certaines règles, mais ça n'est pas une obligation. D'ailleurs, il est assez ironique que le logiciel libre doive justement son existence à cette force du droit d'auteur—il faut quand même réaliser que l'auteur d'un logiciel peut imposer les conditions de redistribution à quelqu'un qui l'a acquis légalement, y compris par un achat.

    Pendant une vingtaine d'années, Internet a été de facto une zone où le droit d'auteur n'a pas été respecté. On peut toujours considérer ça comme un "espace de liberté", mais c'est assez réducteur comme vision : pour les auteurs qui souhaitaient simplement faire valoir leurs droits, ça ne l'était pas du tout. C'est un peu comme si on considérait une cité de banlieue comme une zone de liberté : pour les dealers, certainement, pour les autres, peut-être moins.

    Encore une fois, tout ça, c'est bien indépendant de ce qu'on peut penser du droit d'auteur, ce n'est pas qu'Internet avait des règles différentes, c'est juste qu'on pouvait y faire des choses illégales sans qu'il n'y ait aucune conséquence.

    D'ailleurs, c'est loin d'être fini. Il est encore très facile d'accéder à une infinité de fichiers sans l'autorisation des auteurs, et sans risque de poursuite. C'est devenu un peu moins facile peut-être, et moins centralisé qu'au temps de megaupload, mais c'est loin d'avoir changé radicalement.

    En ce qui concerne la censure, il faut distinguer ce qui ressort des décisions administratives (qui, en effet, sont du ressort de la censure, comme par exemple le blocage des sites faisait la propagande du terrorisme, etc), et les blocages ordonnés par la justice. Pour de nombreux exemples cités, les blocages sont issus d'une décision de justice, c'est un fonctionnement acceptable et normal dans un État de droit (à moins de ne mettre aucune limite à la liberté de publication). Je trouve d'ailleurs qu'il reste très facile de publier n'importe quoi sans aucune conséquence. Je pense que malgré tout l'arsenal législatif, il n'a jamais été aussi facile de publier et de lire n'importe quoi, y compris des écrits racistes, négationnistes, des mensonges, des propos diffamatoires, de la retape pour les sectes, pour des contenus interdits aux mineurs, des insultes, bref, toute la panoplie de trucs illégaux qui seraient immédiatement censurés dans la presse écrite.

    D'ailleurs, les États sont mis devant le fait accompli de l'impossibilité de contrôle, que ça soit par l'exécutif, le législatif, ou le judiciaire. La seule parade est de mettre les hébergeurs devant des responsabilités de filtrage, mais ça va de pair avec une grosse responsabilité, ainsi qu'à des retraits injustifiés.

    Ceci dit, au final, il ne faut pas oublier qu'être hébergé par Youtube n'est pas un droit. Le droit fondamental, c'est de ne pas être censuré par l'État. Tant qu'il y a une possibilité d'héberger un contenu et de le diffuser, il n'y a pas d'atteinte à la liberté d'expression. La liberté d'expression n'a rien à voir avec le fait d'ouvrir toutes les plateformes à tout le monde, autrement, les journaux papier devraient publier tout ce que leurs lecteurs leur enverraient, c'est absurde. On a tout a fait le droit de créer un site où tous les contenus parlant de Windows, de vibromasseurs, ou de Rachmaninov sont interdits, et ça n'est pas une atteinte à la liberté d'expression. De même, Youtube a le droit de supprimer les vidéos montrant de courts extraits de films : ces extraits sont probablement légaux (dans un cadre législatif donné et à une date donnée), mais il n'existe pas d'obligation de publier tout ce qui est légal. Ça arrange Youtube pour plein de raisons (se mettre dans la poche des partenaires commerciaux, éviter les procédures, encourager la production de contenus originaux plutôt que les compilations, éviter de se faire reprocher de valider une vidéo et pas une autre, etc); il existe tout plein de plateformes sur lesquelles ont peut diffuser ses vidéos. Ah oui, on ne beneficie plus de la visibilité qu'apporte Youtube. Mais c'est complètement paradoxal de vouloir bénéficier des GAFAM et de critiquer leur monopole de fait.

    Bon, bref, au lieu de se plaindre tout le temps de ce que fait Google, du fait que ça devienne plus dur de télécharger, que des acteurs privés s'emparent du marché à coup de services et d'investissements ,on peut aussi se demander pourquoi ces acteurs sont devenus incontournables. Il existe des belles exceptions à cet Internet des GAFAM (Wikipédia est un super exemple) : ça n'est pas une question d'argent, c'est une histoire de service et d'innovation. Le fait est que Youtube est un service inégalé, Google search est un service inégalé, Twitter offre un service inégalé, Amazon offre un service inégalé. D'ailleurs, derrière tous ses services, il y a de réelles innovations algorithmiques, logicielles et logistiques. On peut courrir derrière et rêver à des simili-clones libres, mais je ne comprends pas dans quel monde ça pourrait marcher (à moins que les gens soient prêts à utiliser un service moins bon pour protéger leurs données privées, ce qui me semble peu probable à grande échelle (1: les gens s'en foutent, 2: les données sont déja diffusées).

    Bon, bref, je trouve que le problème principal d'Internet aujourd'hui est plus de limiter la visibilité des trucs toxiques pour la société, plutôt que de favoriser la liberté d'expression. Ça n'a pas à passer par la censure, mais plutôt à proposer des algorithmes éthiques qui ont des objectifs utilitaristes—pas facile à imposer à des boîtes privées pour de bonnes raisons, d'ailleurs.

    • [^] # Re: Normalisation

      Posté par  . Évalué à 5.

      Le principe du droit d'auteur donne une liberté gigantesque aux auteurs (et aux personnes que les auteurs choisissent pour faire appliquer leurs droits). L'auteur décide presque de tout : qui peut lire/regarder une oeuvre, les conditions de sa rémunération éventuelle, les conditions de la redistribution de l'oeuvre, etc. Les sociétés d'artistes "uniformisent" un peu ces droits, en collectant et redistribuant l'argent selon certaines règles, mais ça n'est pas une obligation. D'ailleurs, il est assez ironique que le logiciel libre doive justement son existence à cette force du droit d'auteur—il faut quand même réaliser que l'auteur d'un logiciel peut imposer les conditions de redistribution à quelqu'un qui l'a acquis légalement, y compris par un achat.

      Sauf que le logiciel (libre ou non) fait figure d’exception dans le droit d’auteur à de nombreux égards. L’un d’eux est justement l’absence de sociétés d’auteurs et de maisons de production. En France, la Sacem a le monopôle de la collecte et de la gestion des droits, ce qui rend cette société incontournable pour faire diffuser sa musique par exemple, donc de fait quasi-impossible de se faire représenter ailleurs. Malheureusement, elle bénéficie aussi d’une exception qui lui permet de faire signer aux auteurs des contrats (illégaux pour toute autre société) qui lui octroient la gestion de toutes les œuvres des auteurs qu’elle représente. La « liberté gigantesque aux auteurs » est en fait donnée à une société privée. La littérature et le cinéma fonctionnent un peu différemment mais sont aussi soumis au contrôle de quelques gros acteurs (qui bénéficient toutefois de moins d’exceptions directement gravée dans le droit). Au final, le « droit d’auteur » et ses protection sont dévoyées depuis un moment, effectivement dès avant Internet. Ce qui a changé avec le développement d’Internet c’est que le service technique rendu par ces gros acteurs n’était plus aussi clair. Au final, Netflix a émergé et est accusé du tuer le cinéma. Par rapport à la licence globale tout le monde y perd, les artissssss et les consommateurs aussi, mais c’est une forme d’implémentation plus capitalo-libéro-compatible que la licence globale qui fournit le service que n’ont jamais fourni les gros acteurs. Et seuls les très très gros s’en sortiront avec une approche similaire (avec Disney+ etc).

      • [^] # Re: Normalisation

        Posté par  . Évalué à 8.

        (Bonjour à tous, ancien lurker, juste inscrit comme Norlinwen)
        Je me permets d'appuyer fortement le fait que les "auteurs" ou plutôt leurs représentants se sont tiré une balle dans le pied au moment de la licence globale, qui depuis a été réinventée par les prestataires de streaming, qui maintenant peuvent imposer leurs conditions (plus défavorables que la licence globale) aux utilisateurs et aux auteurs : c'était vraiment l'occasion de repenser les œuvres de l'esprit comme un objet non marchand.

      • [^] # Re: Normalisation

        Posté par  . Évalué à 2.

        Sauf que le logiciel (libre ou non) fait figure d’exception dans le droit d’auteur à de nombreux égards.

        Le logiciel libre utilise le droit d'auteur de manière originale, mais complètement conforme au cadre légal. Je ne vois pas où tu veux en venir exactement ; tu veux dire qu'il y a des bons droits d'auteur et des mauvais droits d'auteur? Et qui décide de ce qui est bien ou pas? Où est la limite, est-ce que c'est l'argent qui rend le droit d'auteur sale?

        L’un d’eux est justement l’absence de sociétés d’auteurs et de maisons de production.

        Les maisons de production sont des investisseurs sans qui l'auteur ne pourrait diffuser son oeuvre. Les arts graphiques (peinture, sculpture, etc) sont souvent diffusés sans société de gestion des droits d'auteur, parce que la copie est interdite ou impossible.

        La « liberté gigantesque aux auteurs » est en fait donnée à une société privée.

        Une société privée à but non lucratif, mieux vaut le préciser quand même. La SACEM trempe dans un tas de magouilles pas jolies (y compris par un lobbying très puissant pour garantir son monopole, ou un système de redistribution douteux), mais il ne faudrait pas qu'on puisse penser que la SACEM exploite les artistes, ça serait absurde.

        On peut tout à fait se passer de la SACEM, de nombreux artistes le font. Après, du coup, il faut se débrouiller pour négocier directement, et aucun acteur du système de veut ça (les radios ne veulent pas négocier directement avec X ou Y pour chaque morceau passé). Le système SACEM a aussi des avantages…

        Au final, le « droit d’auteur » et ses protection sont dévoyées depuis un moment, effectivement dès avant Internet.

        C'est un jugement moral? Dévoyé par rapport à quoi? On parle encore du "bon" et du "mauvais" droit d'auteur? Pour le cinéma par exemple, il y a plusieurs gros acteurs, il y a donc une forme de concurrence. Pour toi, c'est aussi "dévoyé"? Comment dans un monde non dévoyé, un producteur pourrait espérer rentrer dans ses frais? Produire un film ou un album de musique est un investissement parfois très conséquent; toucher un pourcentage sur les ventes (et donc partager les droits patrimoniaux entre l'auteur et le producteur) ne semble pas malsain par défaut, si? Après, ces ayant-droit embauchent des avocats et des employés pour collecter ce que la loi les autorise à collecter et poursuivre en justice ceux qui n'ont pas respecté les licences et contrats… On ferait pareil pour un logiciel libre, et on trouverait ça normal… Non, je ne comprends pas.

        Par rapport à la licence globale tout le monde y perd, les artissssss et les consommateurs aussi, mais c’est une forme d’implémentation plus capitalo-libéro-compatible que la licence globale qui fournit le service que n’ont jamais fourni les gros acteurs.

        La licence globale semble une généralisation d'un système SACEM que tu sembles dénoncer deux phrases plus haut, donc je ne comprends pas trop. Si elle est intégrée à l'abonnement Internet, elle devient même obligatoire en plus d'être monopolistique, et elle interdit à un acteur de faire valoir ses droits d'auteur différemment que de la manière capitalistico-jenesaispasquoi imposée par le système. Imagine qu'il existe une licence globale logicielle, quelle serait ta position en tant que libriste? Tu ne trouverais pas que la situation est écoeurante, puisque soit le libriste entre dans le système (et abandonne le libre) pour être rémunéré, soit il voit "son" argent lui passer sous le nez et aller vers les acteurs du logiciel propriétaire?

        Bref, ton discours me semble assez contradictoire. Tu sembles vouloir opposer les gentils artistes et les gentils consommateurs et les gros acteurs intermédiaires, mais les solutions que tu proposes (licence globale) sont une généralisation d'un système que tu sembles détester (un énorme intérmédiaire monopolistique et incontournable). L'état des lieux actuels (quelques gros acteurs qui ont un gros catalogue et qui gèrent les droits d'auteurs le plus globalement possible en faisant payer une sorte de licence globale pour accéder à leur catalogue) ne semble pas te convenir non plus, mais visiblement payer à l'utilisation non plus.

        • [^] # Re: Normalisation

          Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 13 avril 2021 à 08:50.

          tu veux dire qu'il y a des bons droits d'auteur et des mauvais droits d'auteur?

          Non, je dis juste que le logiciel est un mauvais point de départ car il est sujet à de nombreuses exceptions. À commencer en France par le fait qu’il est la propriété de l’employeur et non de l’auteur et que donc ça commence mal pour parler de « liberté gigantesque aux auteurs ». Après, puisque tu me prêtes des propos que je ne tiens pas, je ne poursuivrai pas la conversation. J’avais commencé une réponse plus longue, mais c’est inutile de perdre plus de temps, alors je m’en remets à cet argument final imparable : si la Sacem faisait vivre les artistes, Johnny n‘aurait jamais dû mourir.

    • [^] # Re: Normalisation

      Posté par  . Évalué à 0.

      Je pense que c'est plutôt une bonne chose qu'il existe la possibilité techniquement d'échapper à la loi d'un État sur Internet, surtout pour les personnes vivant dans des régimes autoritaires.

      En France, il n'y a eu que des lois répressives concernant Internet à part le RGDP qui est une directive européenne, il n'y a eu aucune autre loi donnant plus de libertés aux internautes. En conséquence je suis très méfiant lorsque des politiciens se mêlent d'Internet, car ce qu'ils vont proposer n'est que censure et contrôle.

      Par contre, je n'ai rien contre le fait que des plateformes privées appliquent leurs propres règles sur le contenu qu'elles hébergent (comme Youtube), après tout ça n'est pas chez moi, et si j'ai le choix de m'autohéberger ou d'aller ailleurs ça me va (encore faut-il que la neutralité du net soit respectée), donc je suis plutôt d'accord sur ce point.

      • [^] # Re: Normalisation

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 01 juin 2021 à 22:24.

        C’est exactement le mécanisme qui permet de transférer le pouvoir depuis les états vers des sociétés privées.

        Un état est sensé être à notre service, c’est sensé être notre service. On est sensé y participer et le controller, si on ne peut pas, à nous de travailler à changer ça, pas se réjouir que des intérêts privés donc nous ne sommes pas participants remplacent l’état.

        Ce qui est est en train de se passer avec les Facebook, Twitter, Youtube, etc. c’est que se forment des entités qui entrent en compétition avec les états, par exemple en ayant leur système judiciaire et policier privé. Quand Youtube décide de supprimer ta vidéo ou ton compte pour telle faute qu’ils t’accusent, tu n’as pas d’avocat, tu n’es pas convoqué à une audience, il n’y a pas de procès, c’est du pur « I am the law » façon Judge Dredd.

        La neutralité du net n’existe pas dans les faits, c’est quelque chose que l’on désire et que l’on doit travailler pour avoir, mais ce n’est pas actuellement une réalité sur laquelle on peut s’appuyer pour décider. Par exemple, puisqu’il n’y a pas de neutralité du net, puisqu’aussi le public t’ignoreras complètement si tu n’est pas sur Youtube (autre problématique), tu n’as pas vraiment le choix de t’autohéberger ni d’aller voir ailleurs si ton intention est de développer une chaîne de télévision sur internet (si tu veux héberger tes photos de vacances pour ton cercle familial, là t’es encore libre d’aller voir ailleurs).

        N’avoir rien contre Youtube dans un monde où la loi du plus fort règne, à cause du principe qu’on rêve d’un monde où la neutralité du net et autre mécanismes limiterait son hégémonie, c’est se faire avoir.

        c'est plutôt une bonne chose qu'il existe la possibilité techniquement d'échapper à la loi d'un État sur Internet

        À la base un État c’est sensé être là pour te permettre techniquement d’échapper aux lois privées.

        Ces gros mastodontes privés et capitalistes ont tout intérêt à ce que les états abdiquent et que les citoyens renoncent à l’état.

        ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

    • [^] # Re: Normalisation

      Posté par  . Évalué à 4.

      Le fait est que Youtube est un service inégalé, Google search est un service inégalé, Twitter offre un service inégalé, Amazon offre un service inégalé. D'ailleurs, derrière tous ses services, il y a de réelles innovations algorithmiques, logicielles et logistiques.

      De réelles innovations mais aussi une évasion fiscale massive ainsi que le non respect d'un grand nombre de réglementations et législations… Je trouve que cela relativise beaucoup le discours sur le "service inégalé".
      Il me semble que les Gafam profitent surtout d'une distorsion manifeste de la concurrence et d'une absence totale de prise en compte des externalités négatives de leur fonctionnement.

      • [^] # Re: Normalisation

        Posté par  . Évalué à 3.

        aussi une évasion fiscale massive

        Je n'ai jamais dit le contraire. Note qu'"évasion fiscale" est ambigü, c'est un concept qui mélange fraude fiscale et optimisation fiscale. Or, l'optimisation fiscale n'est pas illégale, c'est difficile de leur reprocher. Il faut plutôt reprocher à nos juristes et politiques leurs lois fiscales obscures et complexes qui laissent des failles partout.

        le non respect d'un grand nombre de réglementations et législations

        C'est vague quand même… et ça dépend complètement de la lettre du GAFAM qu'on considère.

        Je trouve que cela relativise beaucoup le discours sur le "service inégalé".

        Je ne vois pas pourquoi. Je n'ai jamais dit que ces grandes entreprises étaient exemplaires ou que c'était le modèle à suivre. J'ai juste dit que c'était un mensonge de prétendre qu'elles n'avaient pas consuit leur succès en proposant des services nouveaux et utiles.

        Il me semble que les Gafam profitent surtout d'une distorsion manifeste de la concurrence

        Pour maintenir leur position dominante, certes, mais ils sont bien partis de zéro à un moment. Et de la concurrence sur Internet, entre 2000 et 2010, il y en avait un max : il existait déja des moteurs de recherche avant Google, il existait déja du commerce en ligne avant Amazon, etc. La position dominante, elle a été acquise "à la régulière". Après, la maintenir, c'est plus compliqué. D'une manière générale, l'abus de position dominante me semble complètement constitutif de la position dominante. Comment peux-tu gérer une entreprise dominante sans faire en sorte que tes concurrents ne percent pas?

        une absence totale de prise en compte des externalités négatives de leur fonctionnement.

        Tu touches un problème majeur de l'économie de marché, mais je ne sais pas si c'est aux grandes entreprises de le gérer. Tu sembles avoir un point de vue à l'américaine sur la question ; ça serait aux grandes entreprises d'être "raisonnables" et de jouer collectif, sans autre incitation que la morale de leurs dirigeants et leur image de marque. C'est comme ça que fonctionne le mécénat ou les dons à des oeuvres de charité, les riches sont censés prendre du recul par rapport aux inégalités et de se charger d'une forme de redistribution.

        Honnêtement, je ne pense pas que ça puisse réellement fonctionner comme ça, ou que si ça fonctionne, c'est un coup de change et rien ne dit qu'un actionnaire un peu plus gourmand ne va pas renverser l'équilibre. Et puis, quand les externalités négatives, c'est par exemple la disparition du commerce de proximité, comment tu fais? Est-ce que la généralisation des réseaux d'électricité n'a pas provoqué la faillite des fabricants de bougies?

        • [^] # Re: Normalisation

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Il faut plutôt reprocher à nos juristes et politiques leurs lois fiscales obscures et complexes qui laissent des failles partout.

          C'est un peu comme reprocher aux développeurs de coder des bugs et des failles de sécurité. Le législateur fiscal et le développeur doivent être parfaits tout le temps pour éviter la faille, alors que l'attaquant financier ou informatique doit juste trouver UN trou (ok il en trouve plein).

          L'attaquant financier dispose de gros moyens pour avoir des juristes retors et pour trouver le meilleur droit fiscal pour chaque besoin (les très gros doivent limite avoir plus de moyens qu'un service fiscal national / un législateur national donné), et il peut bouger vite et changer de tactique souvent. Et côté législateur, ça suppose aussi qu'il y a une vraie volonté politique de lutter contre les délits financiers en col blanc (ie pas trop d'a priori sur le sujet type c'est pas important, pas d'élus qui en bénéficient trop, que ça soit porteur électoralement parlant et campagne-électorale-financièrement parlant, etc.).

          • [^] # Re: Normalisation

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je pense que c'est une bonne comparaison. Mais je trouve que le législateur n'a pas du tout les bonnes pratiques. Pour des lois aussi techniques, je pense qu'une approche similaire à un bug tracker serait très efficace : on identifie une faille, on propose un patch, on commite, et il sera dans la prochaine version. On peut aussi auditer pour trouver les failles en amont. S'interfacer avec les autres législations européennes, c'est un peu comme se débrouiller avec des bibliothèques ou des OS dont on ne maitrise pas le fonctionnement, il faut être imaginatif et prévoir les problèmes en amont.

            Mais comme tu le dis, il faudrait une vraie volonté. Créer des groupes de travail techniques qui épluchent la fiscalité des grandes entreprises et répertorient les astuces, etc. C'est sûr que si on passe son temps à organiser des dîners de travail, le côté technique n'avance pas.

            • [^] # Re: Normalisation

              Posté par  . Évalué à 3.

              Pour des lois aussi techniques, je pense qu'une approche similaire à un bug tracker serait très efficace : on identifie une faille, on propose un patch, on commite, et il sera dans la prochaine version.

              Mais c'est pas déjà comme ça que ça fonctionne ? Les députés soumettent des amendements (patch) pour corriger des trucs, ils discutent, ils votent (commit). Après y'a des mainteneurs genre Sénat & Conseil d'État qui valident pour la mise en prod. Le seul soucis c'est que c'est loooong mais en même temps quand on voit ce qu'ils arrivent à pondre a-t-on envie qu'ils puissent aller plus vite… La lenteur pour faire évoluer la loi, pour moi c'est plus une feature qu'un bug.

  • # ARJEL ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Bonjour,

    Quelle est la censure de l'ARJEL et des jeux d'argent s'il vous plaît ? Je n'ai pas du tout entendu parler de ça et en regardant le site de l'ANJ, je tombe sur une sorte d'agrément qui réunit les sites de paris sportifs et de poker, mais il existe d'autres jeux d'argent et je suis curieux, du coup !

  • # Streaming

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Déjà de plus en plus de personnes utilisent des offres de streaming, ce qui est la pire des offres légale qui puisse exister: rien ne nous appartient vraiment

    Ben tu vois, en l'an 2000, mes potes et moi on se disait "Je payerai volontiers 5€ pour voir un film sur mon ordi au lieu d'aller au ciné". Au final, je suis bien content qu'on ait cette solution. Ce qui est chiant, c'est la multiplication des offres (Netflix, Amazon, Hulu, Disney, etc). Mais dans l'absolu, c'est just "chiant", comme devoir aller à un autre cinoche car le tient ne passe pas le film de ton choix.

    • [^] # Re: Streaming

      Posté par  . Évalué à 3.

      Sans compter que quand tu achetais un DVD, le bout de plastique était à toi, mais pas le contenu. C'était donc une sorte de droit à vie de regarder le contenu qui ne t'appartenait pas stocké sur le bout de plastique qui t'appartenait. Le jour où le plastique est rayé, fini, ta location à vie était terminée.

      En fait, quand on y pense, le streaming, le leasing, etc., c'est du communisme 2.0 : l'abolition de la propriété privée. Tu n'as rien qui est à toi. C'est juste qu'au lieu de l'État, ce sont les grosses boîtes qui possèdent le monde et qui t'en prêtent une partie.

      • [^] # Re: Streaming

        Posté par  . Évalué à 3.

        En fait, quand on y pense, le streaming, le leasing, etc., c'est du communisme 2.0 : l'abolition de la propriété privée. Tu n'as rien qui est à toi. C'est juste qu'au lieu de l'État, ce sont les grosses boîtes qui possèdent le monde et qui t'en prêtent une partie.

        C'est justement ça que je n'aime pas, payer pour quelque chose qui ne m'appartient pas, en général j'évite quand c'est possible. Le propriétaire du bien à tout pouvoir sur la personne qui loue, ce qui est une grande perte de liberté.
        J'ai un très mauvais souvenir lorsque j'étais locataire de mon logement, le propriétaire m'interdisait de mettre des cadres sur les murs et d'avoir un animal de compagnie.

        • [^] # Re: Streaming

          Posté par  . Évalué à 4.

          C'est justement ça que je n'aime pas, payer pour quelque chose qui ne m'appartient pas,

          Bah ça ne change pas grand chose, puisque le contenu du DVD ne t'appartenait pas non plus.

          Le propriétaire du bien à tout pouvoir sur la personne qui loue

          Non, bien sûr que non.

          le propriétaire m'interdisait de mettre des cadres sur les murs

          C'est illégal. Ton seul devoir est de remettre en état quand tu pars.

          et d'avoir un animal de compagnie

          C'est illégal aussi (sauf dans un meublé de tourisme).

          https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2693

          • [^] # Re: Streaming

            Posté par  . Évalué à 5.

            Bah ça ne change pas grand chose, puisque le contenu du DVD ne t'appartenait pas non plus.

            Le support oui, mais c'est vrai que légalement le contenu non. Dans les faits le support DVD me donne beaucoup plus de libertés qu'une offre de streaming ou même de VoD. A part la dégradation physique, personne ne peut décider de me le prendre, ni m'empêcher de le prêter à ma famille. Alors qu'un film vendu en VoD qui a des DRM, le distributeur peut décider à tout moment de m'empêcher de regarder le film, où s'il fait faillite je ne peux plus regarder le film. Quand le vendeur de DVD ou de livre ferme boutique, il ne vient pas me reprendre mes livres ou mes DVD que je lui ai acheté.

            C'est pour ces raisons que je pense que le streaming et la VoD offrent beaucoup moins de libertés qu'un DVD.

    • [^] # Re: Streaming

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      Ce qui a rendu le streaming acceptable c'est aussi la baisse de qualité des films: les daubes, on ne les regarde qu'une fois :-)

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Streaming

        Posté par  . Évalué à 6.

        Et on a tort: la daube c'est meilleur réchauffée

      • [^] # Re: Streaming

        Posté par  . Évalué à 8.

        Baisse de qualité ? y a toujours eu énormément de navet dans l'histoire du cinéma. C'est juste qu'avec le temps, on les oublie et il ne sont pas réédité. on ne garde que le meilleur, alors forcément, quand on compare le ciné des années 70 avec ce qui sort non filtré, on a l'impression d'une baisse de qualité, mais en fait c'est un biais.

        Par contre, il y a bien une diversification des format. On est plus sur le cinéma ou rien. En gros, pour du film sans une tonne d'effet spéciaux type blockbuster, le format série se prête mieux, pour pouvoir creuser la narration et les personnages.

        Mais franchement, une baisse de qualité j'y crois pas. J'aurais même tendance a penser le contraire, le public étant plus averti, ayant plus de choix il devient petit a petit plus exigeant.

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • # Le smartphone, cheval de Troie par excellence ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Les premiers ordinateurs personnels s'utilisaient en tapant des commandes au clavier, ne fût-ce que pour lancer un jeu, et on avait facilement accès aux sous-couches logicielles. Le smartphone, à coté, est une véritable boîte noire, dont l'interface graphique simplifie grandement l'utilisation, mais au détriment de la visibilité et de l'accessibilité de ses sous-couches logicielles.

    De ce fait, alors que le digital numérique prend une place de plus en plus importante dans nos vies, autant personnelles que professionnelles, de moins en moins de gens comprennent comment cela fonctionne. Les Raspberry Pi et consorts, crées pour tenter de contrer cette tendance, n'ont qu'un impact très limité, malgré leur indéniable succès commercial.

    L'utilisation d'un smartphone est soumis à de nombreuses contraintes, dont seuls quelques initiés peuvent s'affranchir, non sans risques. Mais, vu l'attachement des gens, notamment les plus jeunes, pour leurs smartphones, ces derniers constituent néanmoins un excellent vecteur pour la découverte des pratiques liées à l'informatique, et notamment la programmation.

    Le but est de simplement leur faire découvrir ce que c'est que la programmation, sachant qu'il existe de nos jours des langages qui permettent, même à un non-professionnel de l'informatique, de réaliser des programmes que ce soit pour une utilisation dans un cadre professionnel, ou simplement à titre de hobby.

    On pourrait envisager des ateliers de découverte de la programmation, durant lesquels serait détaillé pas à pas le codage, en partant de zéro, de petites applications avec une véritable interface graphique. Les participants pourraient, aux choix, reproduire le programme en même temps sur leurs smartphones, si rien d'autre n'est disponible, ou simplement juste regarder et écouter.

    Le point clef c'est que, à l'issue de cet atelier, une URL leur est fournie à partir de laquelle ils pourront non seulement lancer les applications abordées au cours de cet atelier, mais également les modifier, voire créer leurs propres applications, et tout cela à partir de leurs smartphones, s'il n'ont pas d'autres ordinateurs à disposition.

    Dans ce contexte, il faut rendre la pratique de la programmation le plus attrayant possible :

    • avec la possibilité de programmer en utilisant un appareil qui leur est familier et auquel ils ont facilement accès, à savoir leurs smartphones ;
    • grâce à un accès rapide et facile à un environnement de programmation, sans rien avoir à installer ;
    • en leur facilitant la programmation d'applications un minimum attrayantes, à savoir avec une interface graphique tout en utilisant un langage réputé accessible aux débutants ;
    • avec la possibilité de facilement montrer leurs réalisations à leurs connaissances.

    Il existe des outils permettant d'atteindre cet objectif :

    • Replit (pas libre), qui est un IDE en ligne, permettant de programmer à partir d'un navigateur web, et donc sans rien avoir à installer ;
    • le toolkit Atlas (désolé pour l'auto-promotion, mais au moins c'est Libre), pour la programmation de l'interface graphique, et le partage de l'application.

    J'ai réalisé une vidéo montrant l'utilisation de ces outils. C'est ma première vidéo de ce genre, donc je vais peut-être prochainement en créer une autre version, d'où les redirections :

    Cyberdépendance, cyberharcèlement, pédocriminalité… : Zelbinium, pour que les smartphones soient la solution, pas le problème !

  • # Grincheux un jour, grincheux toujours

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ce qui me manque dans l'internet des années 2000, c'est la notion de surf. Les "portails" n'existent quasiment plus, on tourne en boucle sur les mêmes sites, et je me rend compte que c'est de plus en plus rare de me retrouver sur un site que je ne connaissais pas autrement que par le lien fourni par un moteur de recherche.
    Il y a aussi ce qui constituait (pour le jeune nerd que j'étais) l'équivalent d'un rezossossio à l'époque, les bannières amoureusement dessinées qu'on s'échangeait entre webmestres pour créer notre webring, hébergé sur mygale/multimania ou chez.com.

    Mais surtout, ce qui me manque le plus de cette époque, c'est que j'avais 15 ans.

  • # D’entreprises obéissant aux gouvernements à l’inverse, ce n’est qu’une question de temps

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    un Internet centralisé contrôlé par quelques grosses entreprises obéissant à la censure du gouvernement.

    Le problème des états c’est qu’ils jouent à ce jeu de centralisation, c’est à dire que la seule alternative qu’ils permettent, qu’ils nous permettent en tant qu’administrés et qu’ils se permettent en tant qu’état, c’est un Internet centralisé contrôlé par quelques grosses entreprises auxquelles obéissent les états.

    Si un état désire conserver sa souveraineté et sa légitimité face à ces entreprises toujours plus puissantes, c’est d’opposer à ces entreprises l’intégralité de la population qu’ils administrent. Mais au lieu de cela, ils jouent les vassaux. Ils désirent être leader alors ils imitent ceux qu’ils voudraient être, et sont donc des suiveurs et ont déjà perdu.

    D’entreprises obéissant aux gouvernements à l’inverse, ce n’est qu’une question de temps si on les laisse jouer ensemble au même jeu, et qu’on n’est pas de la partie pour bousculer les règles.

    ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

  • # Blocage des trackers BT ?

    Posté par  . Évalué à 5.

    la censure sur les DNS des principaux FAI en France. […] ils ont fini par bloquer les sites de jeu d'argent (ARJEL), puis les tracker BitTorrent

    Tu peux m'en dire plus sur le blocage des trackers Bittorrent ? Je ne vis pas en France, et je n'avais pas vu passer cette information.

    En ce qui concerne l'offre culturelle, il y a quand même des options sans DRM. Je pense par exemple à Bandcamp qui te permet d'acheter des albums en MP3/Ogg/FLAC que tu peux ensuite télécharger à ta guise. C'est ce que je j'utilise lorsque les artistes sont sur ce service.

    J'aimerais vraiment qu'un tel service existe aussi pour les films et les séries. J'aimerais simplement payer pour pouvoir télécharger un fichier sans DRM contenant un film en bonne qualité. La raison est simple : j'utilise LibreElec sur un Raspberry Pi relié à ma télé. Je peux regarder tout fichier vidéo qui s'y trouve. Malheureusement, aucune offre n'existe (les batailles de propriété intellectuelle à l'international ont l'air complètement délirantes, c'est ce qui m'empêche par exemple d'avoir accès à une grande partie du contenu de arte.tv, car je ne suis pas dans un pays qui a signé un accord avec les ayant-droits, apparemment…). Donc je continue d'utiliser Bittorrent dans ce cas.

    • [^] # Re: Blocage des trackers BT ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Tu peux m'en dire plus sur le blocage des trackers Bittorrent ? Je ne vis pas en France, et je n'avais pas vu passer cette information.

      Tu fais bien de ne pas vivre en France, ce pays est sur une dérive autoritaire je dirais même que ça s'accélère depuis ces 5 dernières années.

      En France les domaines thepiratebay.org et yggtorrent.si sont bloqués sur les résolveurs DNS des principaux FAI suite à des décisions de justice, voilà ce que réponds le résolveur DNS de l'un des 4 gros FAI en France:

      ; <<>> DiG 9.16.1-Ubuntu <<>> +nocomment thepiratebay.se
      thepiratebay.se. 5 IN A 127.0.0.1
      ; <<>> DiG 9.16.1-Ubuntu <<>> +nocomment yggtorrent.si
      yggtorrent.si. 5 IN A 127.0.0.1
      A noter que des autorités administratives peuvent ordonner secrètement un blocage sans passer par la justice.

      En ce qui concerne l'offre culturelle, il y a quand même des options sans DRM. Je pense par exemple à Bandcamp qui te permet d'acheter des albums en MP3/Ogg/FLAC que tu peux ensuite télécharger à ta guise. C'est ce que je j'utilise lorsque les artistes sont sur ce service.

      Pour la musique, je suis d'accord il est possible de trouver légalement ce que l'on veut sans DRM, j'utilise Quobuz, qui fournit de la musique sans DRM au format FLAC et même WAV.

      J'aimerais vraiment qu'un tel service existe aussi pour les films et les séries. J'aimerais simplement payer pour pouvoir télécharger un fichier sans DRM contenant un film en bonne qualité. La raison est simple : j'utilise LibreElec sur un Raspberry Pi relié à ma télé. Je peux regarder tout fichier vidéo qui s'y trouve. Malheureusement, aucune offre n'existe (les batailles de propriété intellectuelle à l'international ont l'air complètement délirantes, c'est ce qui m'empêche par exemple d'avoir accès à une grande partie du contenu de arte.tv, car je ne suis pas dans un pays qui a signé un accord avec les ayant-droits, apparemment…). Donc je continue d'utiliser Bittorrent dans ce cas.

      C'est bien le problème, il n'y a pratiquement aucune offre légale sans DRM pour les vidéos.
      Les seules solutions que j'ai trouvé et que j'utilise, c'est Kodi avec une carte tuner et un serveur PVR pour enregistrer les films et les séries diffusés sur la TNT, les DVD avec la bibliothèque libdvdcss et enfin youtube-dl pour télécharger les vidéos de Youtube.

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