Accès à l'information et droits de reproduction

Posté par  . Modéré par Brice Favre.
Étiquettes :
0
24
mar.
2002
Audiovisuel
Voici un courriel que j'ai reçu à mon travail pour le coût des droits de reproduction photo dans le cadre de la recherche. Lisez le et allez signer.
Même s'il ne s'agit pas à proprement parler de licence GPL, cela se rapproche de la liberté de diffusion du savoir. De plus, beaucoup d'entre nous étant chercheur, se rapprochant du milieu scientifique ou étudiant, sont concernés.

NdM : le IRHT est l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, rattaché au CNRS.

Aller plus loin

  • # Brrr...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    http://www.gnu.org/philosophy/right-to-read.fr.html(...)

    Décidément, ça fait de plus en plus froid dans le dos...
    • [^] # Re: Brrr...

      Posté par  . Évalué à 10.

      En effet, je l'avais déjà lu. Dans le même genre il y a aussi:

      http://www.uzine.net/article138.html(...)

      Il y a quelques temps cette lettre pouvait passer pour de la science-fiction mais plus ça va et plus j'ai peur que ça se réalise...

      Franchement je crois qu'il y a du soucis à se faire quand on voit toutes les dérives tendant à nous faire cracher du fric pour nous faire payer l'accès à la moindre source de connaissances.

      Et le pire dans tout ça, c'est que la majorité ecrasante des gens n'en ont rien à faire, ou ne le savent pas. Pas plus tard qu'hier, j'ai parlé à mes parents (qui s'y connaissent poutant pas mal en informatique et sont plutôts concernés par de telles dérives) des brevets logiciels, du SSSCA, des logiciels libres, de la liberté d'expression sur Internet et du partage des connaisances. Et tout ce qu'ils ont trouvé à me répondre après que j'ai argumenté pendant pas loin d'une heure c'est: "Bof, de toute façon on y peut rien". Cela montre bien que pas grand monde n'a envie de bouger son cul (pardonnez le langage).

      Je ne voudrais pas paraitre alarmiste, et de toute façon ceux qui lisent régulièrement ce site son surement au courant de tout ce qui est en train de se passer, mais on est en train de regresser. Cela me fait penser à quelques temps pas si lointains où l'on brulait les livres sous les régimes dictatoriaux, sauf que là l'information est virtuelle, et on veut nous empecher d'y accéder puisqu'il est impossible de la détruire.
      • [^] # Re: Brrr...

        Posté par  . Évalué à 10.

        Je crois que tu te méprends sur la fin de tes propos. On ne veut pas nous empêcher d'accéder à l'information (tout du moins pas dans le cas présent). Il s'agit d'en profiter pour amasser de l'argent (le mot magique) avec tout ce que ça induit (pouvoir, etc ...).
        Mais un effet direct est effectivement de limiter l'accès à cette information.
        • [^] # Re: Brrr...

          Posté par  . Évalué à 10.

          En effet, je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire c'est que quand l'accès aux informations est payant, même si on peut quand même y accéder, il arrive un moment où l'on n'a plus les moyens de payer, et donc on ne peut plus accéder aux informations.

          Donc en fait l'impossibilité d'accéder aux sources de connaissances est une conséquence indirecte du fait que l'accès soit payant.
        • [^] # Re: Brrr...

          Posté par  . Évalué à 10.

          Je crois que tu te méprends sur la fin de tes propos. On ne veut pas nous empêcher d'accéder à l'information (tout du moins pas dans le cas présent). Il s'agit d'en profiter pour amasser de l'argent (le mot magique) avec tout ce que ça induit (pouvoir, etc ...).

          Eh bien je ne pense pas que ce soit si différent, en dehors de la motivation financière. Il ne faut pas croire que l'information serait la même et qu'il n'y a qu'une couche "accès payant" en plus. Quand des tentatives de ce style sont proposées, elles se présentent comme le seul et unique moyen de diffuser. Toute information d'origine bénévole ou ne suivant pas ce principe n'est pas prise en compte, et si elle devient illégale ça va justement dans l'intéret de ceux qui controlent. Le libre (logiciel, art) est systématiquement méprisé quand on crée des taxes sur les supports, ou quand on prépare des lois de fliquage. Ce n'est pas uniquement limiter l'accès à l'information, c'est limiter sa variété, c'est supprimer la possibilité de diffusion à ceux qui ne veulent pas suivre cet « unique système officiellement autorisé ».
      • [^] # Re: Brrr...

        Posté par  . Évalué à -2.

        ...il aimait BIG BROTHER :-)
  • # Sans MOI, rien de ceci n'existerait

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Ce genre de comportement se généralise dans toutes les sciences : on se croit important si l'on peut empêcher les autres d'avancer... C'est une certaine manière d'être indispensable.

    En biologie, quand on communique du matériel génétique (reproductible à souhait, ça ne vous rappelle rien?), on fait signer une sorte de licence spécifiant :
    - Ce que le destinataire a le droit de faire.
    - Ce qu'il n'a pas le droit de faire. (genre «chercher un inhibiteur», «chercher à comprendre comment fonctionne le gène» ...)
    - Que bien sur il ne pourra jamais déposer de brevet sur un priduit dérivé.

    Et bien sûr, il n'est jamais question de rétribuer ceux qui ont initié les travaux dont nous vendons les résultats.

    Nous sommes des guignols perchés sur les épaules de nains perchés sur les épaules de géants.

    Charles
    • [^] # Re: Sans MOI, rien de ceci n'existerait

      Posté par  . Évalué à 9.

      A propos de biologie, pour régénérer mes cellules, j'ai besoin de dupliquer mon ADN.
      Qui est le détenteur du brevet de l'ADN, que je paye les droits d'exploitation de mon ADN ?
      Dois-je payer des droits d'auteur a mes parents, vu que je leur au piqué pas mal de séquences ?
      Y a plagiat ?

      Bon, c'est con, mais y a tellement de trucs qui paraissaient cons y a 2 ans et qui ne le sont plus aujourd'hui...
    • [^] # Re: Sans MOI, rien de ceci n'existerait

      Posté par  . Évalué à 0.

      D'accord quand il s'agit de matériel venant d'entreprises commerciales et certaines univeristés prestigieuses ...

      Par contre heureusement qu'il existe encore des gens qui réfléchissent avec autre chose que leur portefeuille et distribuent le fruit de leur travail sans d'autre obligation que de les citer si les travaux sont publiés !!

      Mais jusqu'à quand ces personnes existeront ... le commerce va t'il finir par envahir toutes les personnes passionnées et paralyser la recherche qui se fait anonymement (comprenez en dehors des grandes firmes et des grandes institutions).

      Personnellement je désepère des scientifiques qui sont sensé etre des intellectuels qui sont vigilants dans notre société et qui ne sont finalement que des gens normaux qui deviennent tout aussi égoistes que le premier venu.

      (-1 pour le pessimisme ...)
  • # Ce n'est pas le cas en Informatique

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je suis surpris ; en effet dans la recherche en informatique, on a une convention avec le CNRS pour commander une copie de tout article scientifique ; les droits de copie sont inclus dans le prix de la page, qui est très modique.

    Notre bibliothèque a une convention qui autorise les photocopies des chercheurs.

    Enfin au niveau de l'enseignement, la faculté a une convention qui autorise tout enseignant à photocopier et distribuer des parties de livres, mais cette fois en en faisant la déclaration sur un imprimé (convention entre la fac et les organismes qui reglent les droits d'auteur). Mais je ne sais plus les termes exacts, j'ai perdu la feuille :)
  • # Sur les bibliothèques on line

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Hello,

    En fait, je voudrais vous faire part de mon expérience de lecteur sur le net. Je suis un fervant lecteur de romans classiques, d'ouvrages phylosophiques, ou politiques.

    Lorsque j'ai eu accès à l'internet, je pensais que j'aurais accès à de nombreux livres que je pourrais lire en ligne. Bien évidemment, je constate que c'est tout le contraire. Recemment, je recherchais un livre de Chomsky, je me suis donc rendu sur le site de la Bibliothèque nationale de France...

    Il faut se rendre à l'évidence, le site est pauvre, avec quelques biographie d'auteurs, un dossier sur l'histoire de France (d'ailleurs on se demande ce que ça fout la...).

    On dirait que la BNF commence un ouvrage colossale, qui ne sera d'ailleurs jamais achevé (manque d interet par rapport à la richesse de nombreux sites annexes traitant déjà du sujet).

    En soit, on aura du mal à trouver son bonheur.

    Finalement, j'ai échoué sur le site de la CNAM qui propose quelques classiques qui sont tombés dans le domaine publique. (merci à eux)

    Les bibliothèques en ligne sont quasi inexistantes ...

    Je peux déjà vous donner une adresse (plus ou moins illégale selon ce que vous recherchez). Sur l'undernet, une vingtaine de personnes ont constitué une bibliothèque virtuelle sur le salon #bookz.

    Grace à un système de bots, on peut retrouver facilement dans une biblio avec des milliers de ref, des livres, des manuels sur des sujets diverses.

    Seul probleme la majeur partie des oeuvres est en anglais .... et on ne s acquite pas des droits d'auteurs.

    @+
    Code34
    • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

      Posté par  . Évalué à 8.

      Existe t'il un site-bibliothéque avec tous les livres tombé dans le domaine publique ? Il serait interessant de monter un tel site, personelement je suis pret a participer un numerisant des livres si il le faut.
      • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

        Si vous connaissez aussi des sites recensant les documents libres de droit ou dans le domaine public : photos, textes, livres, vidéos, images, etc, je suis preneur. Il me semble que ce genre d'infos devrait être plus médiatisé. Il ne sert à rien de définir des dates limites avant passage dans le domaine public si personne ne profite des documents tombés dans le domaine public
      • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        héhé ;)

        tiens voila la seule adresse que j'ai trouvé pour le moment.

        http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/(...)

        @+
        Code34
      • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

        Posté par  . Évalué à 10.

        > Existe t'il un site-bibliothéque avec tous les livres tombé dans le domaine publique ?

        Il y a le Projet Gutenberg (http://promo.net/pg/(...)) qui y travaille depuis longtemps :

        "The Project Gutenberg Philosophy is to make information, books and other materials available to the general public in forms a vast majority of the computers, programs and people can easily read, use, quote, and search."

        Ils ont principalement des textes en Anglais, mais aussi quelques uns en français (25, après une recherche rapide, dont du Stendhal, Proust, Vernes, Molière, etc). Ils recherchent des volontaires, donc ils seraient surement ravis si tu leur proposais de numériser des textes.

        Zorglub
        • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          ça a l air d'être très bon ;) merci pour l'info, je bookmark tout de suite

          +1

          @+
          Code34
        • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

          Posté par  . Évalué à 4.

          Je viens d'aller faire un tour sur le projet gutenberg et celui-ci semble assez interessant, mais quelqu'un aurait-il une idee de la legislation francaise sur le sujet?

          De plus je voulais faire un remarque, tous le jours on nous bassine avec la protection des auteurs etc... mais en tous cas pour les oeuvres litteraire. l'auteur est protege 70 ans apres ca mort! Si ca ce n'est pas de la protection. Je pense vraiment que l'on peut appeler cela la création de droit de rente. Il faut m'expliquer quel est le but d'une telle juridiction, si ce n'est l'essai du deni du domaine publique.
          • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

            Posté par  . Évalué à 7.

            >Je viens d'aller faire un tour sur le projet gutenberg et celui-ci semble assez interessant, mais quelqu'un aurait-il
            >une idee de la legislation francaise sur le sujet?

            Non, mais le project Gutenberg a une approche originale: ils ont des sites dans plusieurs pays, et mettent en ligne les textes qui sont dans le domaine public dans ce pays. Ainsi, je suis actuellement en Australie, où la durée de protection est de 50 ans après la mort de l'auteur, et le site du projet Gutenberg ici contient déjà les textes de Georges Orwell (décédé en 1950 -- profitez-en pour relire "1984" qui devient de plus en pertinent ces jours). Bien entendu, pauvres âmes vivants en France, Suisse (70 ans après le décès de l'auteur), USA, etc, vous n'avez pas le droit de downloader les textes ! J'hésitais à leur proposer le "Petit Prince" de Saint-Ex (décédé en 1944), qu'on trouve déjà sur plein de sites, mais illégaux pour la plupart.

            >De plus je voulais faire un remarque, tous le jours on nous bassine avec
            >la protection des auteurs etc... mais en tous cas pour les oeuvres litteraire. l'auteur est protege 70 ans apres ca mort!
            >Si ca ce n'est pas de la protection. Je pense vraiment que l'on peut appeler cela la création de droit de rente. Il faut
            >m'expliquer quel est le but d'une telle juridiction, si ce n'est l'essai du deni du domaine publique.

            Tout à fait. C'est totalement contraire à l'esprit des lois sur les droits d'auteur qui sont censé promouvoir la création - des durées de protection pareilles poussent plutôt à se reposer sur ce qu'on a déjà été créé. Et il faudra aussi qu'on m'explique pourquoi le petit-fils d'un auteur aurait droit à une rente longtemps après la mort de son grand-père, alors qu'il n'a aucun lien avec l'oeuvre écrite. Est-ce supposé le pousser à créer de nouvelles oeuvres ?

            La réponse, ici, est bien simple: de nos jours, les droits d'auteurs ne sont majoritairement plus détenus par les créateurs, mais par des entreprises, dont la durée de vie n'est pas limitée par un phénomène aussi terre-à-terre que la mort, et ce sont elles qui font pression pour bénéficier de rentes. Il suffit de penser au "Mickey Mouse Copyright Extension Act" des USA (si vous avez oublié ce que c'est, y'à qu'à demander je redonnerai les détails).

            Zorglub.
            • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

              Posté par  . Évalué à 3.

              Tout à fait. C'est totalement contraire à l'esprit des lois sur les droits d'auteur qui sont censé promouvoir la création - des durées de protection pareilles poussent plutôt à se reposer sur ce qu'on a déjà été créé.

              70 ans, ça fait vraiment trop long, mais dans l'esprit des lois, il y a probablement l'idée de patrimoine constitué par l'auteur par ses écrits transmis en héritage à ses descendants. 20 ou 30 ans de rente après la mort de l'auteur aux descendants, ça me semble déjà plus raisonnable.
        • [^] # Re: Sur les bibliothèques on line

          Posté par  . Évalué à 3.

          Moi ça m'agace

          Je sais bien que c'est contre productif, mais j'avoue que je me suis laissé tenter par un peu de warez

          et je ne parle pas de

          http://textz.com(...)

          mais de centaine d'e-book de SF en VO, et je viens de trouver une compilation de plusieurs centaines de bouquins récent en français sur le donkey, sans parler de centaines de BDs scannées.

          Le problème avec tout ça, c'est que je risque d'encourager des formats de fichiers e-book propriétaires dangereux à terme

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.