Journées Copyleft de Madrid

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0
11
avr.
2003
Communauté
Du 27 au 30 Mars ont eu lieu à Madrid les "Jornadas Copyleft". Les organisateurs de ces rencontres ont réussi le pari de réunir représentants de différents horizons Copyleft : scientifiques, journalistes, juristes, intellectuels, artistes, enseignants, activistes et informaticiens.

Parmis les intervenants étaient présents Glenn Otis Brown (Creative Commons), Marcelo D'Elia Branco (projet Software Livre RS du Brésil), le Collectif de scientifique LASER, des activistes italiens (Wu Ming et Franco Berardi de Bifo), des membres d'Indymedia et la Copyleft_Attitude (via votre humbre serviteur). La copyleft n'est pas le domaine réservé des informaticiens. Durant les "Jornadas Copyleft" de Madrid, la démonstration en a été faite. Si les mouvements Open Source ont été les pionniers dans ce domaine, l'idée du copyleft commence à se développer dans de nombreux secteurs. A travers diverses conférences et tables rondes, de nombreux mouvements copyleft ont été présentés.

La création artistique et particulièrement la création musicale a été longuement débattue. C'est un sujet particulièrement sensible en Espagne où le gouvernement et les éditeurs essayent de renforcer le copyright. Des artistes espagnols tels que le musicien Ignacio Escolar, le collectif d'écrivain italien Wu Ming ainsi des représentants de Creative Commons et de la Copyleft_Attitude participèrent à ce débat démontrant que la libre copie et modification pouvaient servir les artistes à démocratiser l'accès à leurs creations.

Un autre sujet tout aussi sensible en Espagne est celui de la communication. Alliant réussite économique et copyleft, la version espagnole du quotidien gratuit 20 minutes propose sur son site tous ses articles sous une licence copyleft. Des représentants d'IndyMedia Madrid exposèrent leur projet d'information communautaire et distribuée.

Des média-activistes tels que l'italien Franco Berardi de BIFO et les espagnols Las Agencias-Yomango, essayent de diffuser la notion de Copyleft d'une manière plus politique. Afin de sensibiliser le public, ils organisent des actions de désobéissance au copyright ou créent de nouveaux mediums de communication.

Les aspects scientifiques du copyleft ont bien sûr été abordés. Si ce milieu a une très bonne culture de travail communautaire, le problème des brevets freinent énormément le partage du savoir.

Enfin les projets Aluned et Alqua proposent des outils pédagogiques Copyleft. Ils essayent de créer des bibliothèques copyleft pour l'éducation. Leur objectif est entre autre de pouvoir proposer aux écoles des matériaux Copyleft et d'amorcer le peuplement des bibliothèques publiques de livres, disques et CDROM librement copiables.

Si les initiatives ne manquent pas, les mouvements copyleft souffrent d'un certain dédain des institutions et représentants du copyright. La taxe sur la copie privée et l'interdiction faite aux artistes par les sociétés d'auteur (type SACEM) d'offrir leur création artistique en sont quelques exemples. Sensibiliser le grand public à travers des actions médiatiques et de proximité pourrait donc permettre une certaine reconnaissance des initiatives Copyleft.

Aller plus loin

  • # Re: Journées Copyleft de Madrid

    Posté par  . Évalué à 10.

    Les aspects scientifiques du copyleft ont bien sûr été abordés. Si ce milieu a une très bonne culture de travail communitaire, le problème des brevets freinent énormément le partage du savoir. Le "problème des brevets" est l'explication la plus facile à proposer mais la moins crédible. En effet c'est l'originataire d'une "invention" qui décide de déposer un brevet, donc si le milieu scientifique avait une si grande "culture de travail communautaire", aucun brevet ne serait déposé et le problème ne se poserait pas (quant à l'antériorité, une publication dans une revue ou les actes d'un colloque sont justement un très bon moyen de la prouver). Par contre la réalité est en profondeur moins rose. Les laboratoires sont très cloisonnés, y compris au sein d'un même institut, et sont en concurrence les uns entre les autres, que ce soit pour l'obtention de crédits, de partenariats avec les industriels, et de publications dans les revues (qui sont un facteur très important dans la trajectoire individuelle des chercheurs). Souvent quand une idée ou réalisation d'un labo inspire un membre d'un autre labo, c'est pour mener des recherches concurrentes plutôt que de mettre en commun le travail fourni (en informatique par exemple, cela conduit à de multiples réalisations plutôt qu'à de gros projets fédérateurs, alors même que les chercheurs sont souvent, d'un point de vue personnel, des adeptes du libre et de la réutilisation). De plus, le caractère individualiste des chercheurs - lié au type d'activité intellectuelle effectuée - ainsi que leur manque de pratique du travail en équipe (le cursus initial typique d'un chercheur est lui-même très individualiste : université puis doctorat) creuse encore le déficit de mutualisation. Bien sûr, c'est un tableau dressé à gros traits, pas une vérité universelle ;)
    • [^] # Re: Journées Copyleft de Madrid

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      Je suis assez d'accord avec la triste description que tu fais du monde de la recherche ... N'oublions pas que beaucoup de chercheurs satisfont par leur activité des intérêts propres (et encore heureux), nourrisent des passions pour certains domaines, blabla, mais la plupart du temps l'utilisateur si il doit y en avoir un est le cadet de leur soucis ... L'utilisateur de leur travaux pouvant être évidemment un autre chercheur.
      Le logiciel libre accorde une liberté à l'utilisateur en prenant comme concept de base le fait que tout le monde est utilisateur même l'auteur du dit logiciel ...
      Je divague ...
  • # Re: Journées Copyleft de Madrid

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

    <i>>Un autre sujet tout aussi sensible en Espagne est celui de la communication. Alliant réussite économique et copyleft, la version espagnole du quotidien gratuit 20 minutes propose sur son site tous ses articles sous une licence copyleft. Des représentants d'IndyMedia Madrid exposèrent leur projet d'information communautaire et distribuée. A quand la version française de 20 minutes sous copyleft ? Déja que rares sont les jours où ils ne mettent pas d'astuce qui ne fonctionnent que sur la plate-forme de MS.... Sans compter le nombre de fois ou ils disent qu'un logiciel fonctionne sur PC alors qu'il ne fonctionne que sous MS-Winchose... (c'est de la publicité mensogère, non? y'a pas moyen de les attaquer pour ça ?) [-1]

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