Sommaire
- Retour vers le bureau
- Modifications notables du bureau
- La construction en résumé
- Le système installé
- L'installation utilisateur
- Retour sur ce bureau
Après avoir fait un tour rapide de ce qu'on a entre les mains, je vous propose de regarder ce qu'on a sur le bureau. Brièvement.
Asahi Linux a rejoint Fedora dans le courant de l'été 2023, je ne vais bien sûr pas parler, ni inviter à le faire, d'un jugement plus ou moins étayé, simplement dire que l'on retrouve sur ce M1 ce qui fait un système Fedora de nos jours. Et donner mon avis enthousiaste puisqu'il s'agit d'un journal et non d'une plus académique dépêche : j'aime.
Retour vers le bureau
Un choix de bureau a été fait initialement et pour le moment ce choix se retrouve avec cette Fedora et tout comme ce changement de base vers Fedora, c'est notable : c'est du Kde Plasma par défaut. Moi ça me va. Très bien. D'autant plus qu'il est particulièrement vivace et réactif sur cette machine.
Modifications notables du bureau
Pas de kontact, ni même de kmail. Et Pas d'Akonadi. Le bureau proposé est complet et fonctionnel, charge à l'utilisateur d'installer la suite de gestion de mails/calendriers/tâches qu'il préfère.
De notable également on remarque la présence par défaut de Digikam et de LibreOffice, ce dernier avec une config kde impeccable.
En résumé nous sommes en présence d'un bureau, tout comme pour le système sous-jacent, présentant les attraits classiques d'une Fedora avec quelques choix légèrement différents laissant présager un soin particulier pour la finition pour l'utilisateur.
La construction en résumé
Le Kiwi (http://osinside.github.io/kiwi/) laisse apercevoir des modifications profondes dans le système, au-delà d'un choix de rpm. Ce spin Fedora Asahi commence par un install_weak_deps=False classique pour installer basesystem, nous avons à ce stade un système pesant 253M composé de 126 packages, mais sans noyau. Il fait alors un choix d'exclusion de groupes de paquet, tels que dial-up, admin-tools, et d'autres, l'exclusion notable étant dracut-config-rescue. Ce dernier point aura pour conséquence de ne pas avoir un "mode rescue" disponible au boot (pas de système de base qui boot dans tous les cas ou presque facilitant le debug système et l'éventuelle remise en état fonctionnel.) Nous reviendrons en particulier sur ce point ainsi que sur d'autres choix d'initialisation du système dans un prochain épisode.
Puis le mécanisme de construction se branche sur les Copr spécifiques au projet : remix-branding, remix-scripts, asahi-uboot, asahi-kernel, kernel-edge, asahi-mesa. Ces points aussi seront abordés plus en détails dans un prochain épisode. Le système de construction suit son cours par l'installation maintenant massive : grub2-efi-aa64, fedora-release-kde, plymouth-system-theme, mesa-drivers, mesa-vulkan-drivers, kde-apps, kde-media, printing, standard, Firefox…, à la fin, il va se débarrasser de quelques paquets tel que xorg-x11-server et ajouter 3 codecs. Au final, ce seront 1924 packages pour un poids sur disque de 7,9G pour composer une distribution encore à cheval entre une fedora-stable-aarch64 et une rawhide-branched pour certains paquets.
Le système installé
Le choix de BTRFS a été fait. C'est ma première fois étant très conservateur avec les FS. Excellente surprise après investigation, mais le sujet n'est pas BTRFS lui-même ici. On a donc des classiques et bientôt réunis /boot/efi en vfat et /boot en ext4. Puis un btrfs composé de deux subvolumes, un pour le système un pour le home. Pas de quota dessus, une compression zstd et l'option growfs pour les deux. La swap est en zram.
Le noyau après mise à jour est 6.5.11-407.asahi.fc39.aarch64*+16k* sujet entier sur lequel je reviendrai dans un prochain épisode.
La Glibc est une 2.38. libwayland en 1.22 et Mesa est en version 24.
Et tout cela est amorcé depuis un u-boot suivi d'un grub. Ces points feront l'objet d'informations supplémentaires, aux côtés du choix d'absence de "rescue" au même prochain épisode.
On a de quoi s'amuser !
Côté sysctl rien d'exceptionnel, seulement donc un vm.admin_reserve sur 8192, j'aime, côté user la réservation est à 131072, un shmall et max à fond, un cache-presure à 100 et les huges pages à 0 enfin un reclaim-mode à 0. J'aime tout, là.
Côté dépôt de logiciels tout prêts nous avons la base rpm de Fedora mais aussi les copr asahi et cerise sur le gateau rpmfusion fonctionnel et déjà bien riche. Coucou VLC :-) Nous pourrons même activer le (sale) drm widevine en le piquant à Google de son ChromeOS pour un accès via Firefox à Netflix (et autres) : un rpm a été fait, méthode classique : il ne contient pas le widevine mais le récupère par script depuis la machine utilisateur.
L'installation utilisateur
”C'est bien tout cela, mais comment on installe, nous ? Et est-ce que ceci est risqué ?”
Risqué, cela peut l'être, en fin d'été, certaines personnes se sont retrouvées avec leur Macbook Air briqué, totalement, à cause d'un bug chez Apple. En attendant de trouver un contournement côté système, le script d'installation a été mis à jour pour exclure d'installation les Apple Silicon touchés par la condition (il s'agit d'un différentiel entre la version du système de secours, qui n'a pas encore été mis à jour, et la version du système mac installé, menant à l'empêchement de déroulé la phase automatisée qui est faite par script avec l'utilitaire de secours lors du premier reboot)
L'installation se fait le plus simplement du monde et est totalement automatisée : on allume son Apple Silicon, on boot une première fois sans avoir perdu de temps avec leurs questions, on ouvre un terminal et curl https://fedora-asahi-remix.org/install | sh
(cf https://fedora-asahi-remix.org)
Et si comme moi, c'est la première fois que vous acceptez un curl | sh, ben dites-vous que le système sur lequel on l'exécute, on s'en fout, on va l'effacer ensuite, et si, comme moi aussi, vous lisez le script avant, vous verrez qu'il n'est pas prévu pour présenter des options à l'utilisateur pour l'installation elle-même qui a été pensée et prévue de bout en bout. Alors allons-y, gaiement :-)
Retour sur ce bureau
… pour une conclusion en forme d'ouverture sur les sujets abordés ensuite :
- Bluetooth ? OK
- Wifi ? OK
- Rétro-éclairage du clavier ? OK et progressif s'il vous plait !
- Gestion de l'énergie ? OK (l'autonomie réelle mesurée se situe entre 12 et 14 heures écran allumé, wifi et bt actif, connexion kde-connect active, firefox lancé et navigation avec, clavier rétro-eclairé à 40%)
- Et .. le son. HP activés maintenant, le son fera peut être l'objet d'un épisode rien que pour lui.
Fin du second épisode, RdV à l'épisode suivant. Peut-être.
# beau journal
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 5.
Est ce que tu as testé avec Debian ?
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: beau journal
Posté par samydb . Évalué à 4. Dernière modification le 21 novembre 2023 à 08:27.
Regarde ici :
https://wiki.debian.org/InstallingDebianOn/Apple/M1
https://git.zerfleddert.de/cgi-bin/gitweb.cgi/m1-debian/
# curl
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 5.
C'est pas vraiment un bon argument ça, vu que une fois que ce script s'exécute, c'est pour aller écrire un truc sur le disque.
La question principale, c'est celle de la confiance qu'on a dans le projet. Et si le script est fourni avec des checksum et si lui même vérifie les checksums des éventuelles resources externes qu'il va télécharger.
Par ailleurs j'ai l'impression d'après ta remarque sur l'absence d'options et celle sur le système de fichier utilisé que cet installeur ne propose aucune forme de customisation. Du coup euh, t'as aucun moyen de changer le partition et/ou décider de vivre dangereusement et d'utiliser un bcachefs ou un zfs? Et quid du chiffrement du disque (ou de son absence) ?
[^] # Re: curl
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 5.
Je me réponds à moi même et il me semble que si on passe par le script de asahi linux directement et qu'on choisit
Choose "UEFI environment only
on peut installer à la popogne n'importe quel OS supporté avec ses propres options de partitionnement, chiffrement, etc.(m1n1 + U-Boot + ESP)"
C'est ce qui est proposé pour installer openbsd sur les apples arm.
# Ça fait peur
Posté par Nicoco (site web personnel) . Évalué à 3.
J'ai bien envie de tester sur le macbook fourni par le boulot, mais l'histoire du briquage fait très peur. A priori j'aimerais installer i3 ou sway si je franchis le cap, je me demande si ça pose des problèmes particuliers.
En tout cas, merci pour le journal!
[^] # Re: Ça fait peur
Posté par samydb . Évalué à 1. Dernière modification le 21 novembre 2023 à 17:50.
Ca donne envie en effet … au risque de se faire des cheveux blancs avant l'âge !
Ici, un courageux/téméraire sur ArchLinux :
https://joshtaylor.id.au/posts/asahi-live-usb/
[^] # Re: Ça fait peur
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 6.
De ce que j'ai lu ce n'est pas vraiment un vrai briquage, il faut juste avoir un autre mac sous la main et tu perds tes données mais le dépannage peut être fait dans n'importe quel Apple Store.
[^] # Re: Ça fait peur
Posté par raphj . Évalué à 4. Dernière modification le 22 novembre 2023 à 08:33.
De ce que j'ai lu, il n'y a plus de risque avec les installateurs récents.
Par ailleurs, les bugs (il y en a plusieurs) touchent aussi les mises à jour de Mac et peuvent être déclenché selon les réglages d'affichage dans Mac. Donc tu n'es même pas forcément épargné si tu restes uniquement sur Mac. Je ne sais pas si Apple a patché, j'espère que oui.
L'équipe Asahi a beaucoup investigué et c'est elle qui est experte dans ces bugs. Lecture intéressante et détaillé à ce propos : https://github.com/AsahiLinux/docs/wiki/macOS-Sonoma-Boot-Failures
(je n'ai pas expérimenté moi-même, je n'ai pas ce matériel)
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