Je réagis sur la partie de l'article "Pourquoi ça la fout mal ?"
Pourquoi ça la fout mal ?
Parce que Fakir et tout ce qu'il représente (une gauche plus radicale que le PS, incarnée par Ruffin, mais sans aller à l'extrême-gauche — OUI JE SYNTHÉTISE À LA SERPE, M'EMMERDEZ PAS) ont comme principaux chevaux de bataille la justice sociale et environnementale. Or l'IAgen est un désastre sur les deux plans.
Je ne vais pas vous refaire ma métaphore du prestidigitateur et du sorcier, mais en gros :
c'est une technologie qui a été construite sur le pillage massif de l'intégralité de l'art en ligne, sans aucun respect pour le droit d'auteur, sans aucune rétribution ni égard pour les artistes qui ont produit les données d'entraînement à leur insu ;
c'est une technologie qui a aujourd'hui pour conséquence de mettre tout plein d'artistes sur la paille, puisqu'au lieu de payer quelqu'un qui va utiliser ses compétences et son talent pour illustrer quelque chose, il est évidemment plus rentable de se payer un abonnement pro à ChatGPT et de générer des images en quelques secondes, images issues d'une sorte de plagiat géant organisé par OpenAI et compagnie (mais comme c'est des grosses boîtes, ça va, eux on va pas leur balancer du Hadopi dans la tronche) ;
enfin, c'est une technologie particulièrement gourmande en ressources et qui participe à faire bondir les émissions de CO2 à l'heure où il serait plus que temps de les réduire drastiquement.
L'IA générative n'est pas égale à ChatGPT…
Je trouve dommage que l'on s'interdise, sous prétexte que l'on est de gauche, d'utiliser l'IA. Si les premiers réseaux sociaux avaient été libre (et ils auraient pût l'être), on ne serait pas à courir derrière facebook, whatsapp,…
Il existe des IA plus ou moins libres pour générer des images, faire du code ou discuter. Sauf qu'elles sont rarement mises en avant et, en voulant laver plus blanc que blanc, on laisse la voie royale à ChatGPT et consort…
En raccourcissant, c'est un peu comme si on disait qu'il ne faut plus utiliser de PC car Microsoft pollue et que Windows t'espionne.
Pour moi (c'est un avis personnel), l'IA est un outil fascinant, j'en ai rêvé longtemps (je regardé Keras il y a 5 ou 6 ans), et je trouve dommage de ne pas se l'approprier. Je ne me fais plus d'illusions, tout va aller dans les mains de personnes qui ont déjà les mains pleines.
Les outils n'a rien de neutre. Et le problème des IA n'est pas leur licence mais leur impact sociaux. On peut imaginer une société qui n'est pas basée sur le travail, mais c'est de la pure science fiction. Donc pour le moment c'est juste de la destruction d'emplois et mécaniquement la vie des gens.
Une vision à gauche systémique et matérialiste fait forcément le lien entre l'utilisation personnel de ces outils et leurs impacts globaux. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas utilisés pour autant parce que l'on vit dans une société qu'il existe différentes formes de pressions qui y poussent, mais entre une utilisation personnelle et ce qu'on voit là il y a un monde
J'aime ta réponse… Mon problème est que je n'arrive pas à répondre du tac-o-tac et qu'il me faut toujours 3 jours pour ajuster mes mots (je suis un peu lent). Dans ce laps de temps, ce journal ce malheureusement déjà à la cave.
Je répondrais donc ici plus tard :)
Tu peux aussi rajouter le désastre énergétique (et donc écologique) engendré par l'utilisation de ces outils (bien qu'il existe des modèles moins gourmands en ressources, ce sont pas les plus utilisés).
C'est un argument agité en épouvantail mais le problème de fond reste la répartition/redistribution des richesses qui est (ou devrait être) au coeur des politiques dites "de gauche". Pour comprendre cette problématique, j'aime bien l'exemple que j'avais entendu lors d'une conférence gesticulée, bien que l'exemple soit utopique / fictionnel, il reste intéressant d'un point de vue de la réflexion. L'exemple est suivant : imaginons que nous vivions dans une société où tout le travail est automatisé, une seule personne appui sur un bouton pour tout déclencher et paf, tout roule. Est-ce que cette personne serait payée à hauteur de la création de richesse générée ? Si c'est le cas, en taxant le salaire de cette personne à 99,999 %, il serait possible d'utiliser l'impôt pour faire tourner le pays. La problématique n'est donc pas l'emploi mais la redistribution des richesses.
En prenant un cas plus proche de celui évoqué, si l'IA générative permet de supprimer des emplois (quand on est de gauche on dit que ça libère du temps), la question qu'il faut se poser est de la redistribution des richesses créées par l'IA et de la redistribution du temps libéré par l'IA.
Un des problèmes de nos sociétés actuelles est que la création de richesse ne passe pas le travail mais c'est bien l'emploi qui est taxé et c'est cet impôt qui sert à financer nos institutions.
Ma réponse ne concerne que l'aspect social et omet volontairement tout l'aspect écologique.
Est-ce que tu as le moindre élément qui pourrait indiquer que quelque part dans le monde ce shift ce prépare pour arriver avant la dite destruction d’emploi ?
Est-ce que les précédentes révolutions industrielles ont montré ce genre de mouvement sans détruire des vies au passages ?
On est tous conscient de l’hypothèse post économiste, mais je n’ai rien vu qui en ferait autre chose que de la SF dans un temps réduit et pas sans combat très violent.
C’est pour ça que je disais :
On peut imaginer une société qui n'est pas basée sur le travail, mais c'est de la pure science fiction.
Excusez-moi je crois ne pas comprendre votre intervention. Je crois lire que vous ne trouvez aucun exemple réel de la situation illustrée, certes à grands traits, par l'exemple. Comme il s'en trouve presque autant que de métiers dans les secteurs primaires et secondaires, j'imagine qu'il faut lire autre chose. Mais quoi ?
Ex : Il fallait des dizaines d'ouvriers agricoles pour faire tourner une ferme. On avait donc des dizaines de pauvres par ferme. Désormais un seul homme peut y faire tous les métiers. On a donc environ un pauvre par ferme (pauvreté de salaire moyen à mettre en balance avec le fait que le fermier n'en est souvent pas uns, et possède également le capital). Il y a bien eu redistribution re-concentration des richesses ; la valeur ayant pu (ou étant en passe d') être globalement siphonnée par des acteurs disposant de plus de loisir que le type sur son tracteur.
Monter une voiture requérait une foule de manœuvres. Désormais les chaînes sont essentiellement automatisées. Un seul fait le travail de dizaines.
Dans les deux cas n'est-on pas passé de centaines de bras à un seul. Le revenu qui en est tiré restant globalement le même grâce à la main invisible du marché qui taxe le surplus ?
Euh… T’es entrain de dire que l’hyper-capitalisation agroalimentaire qui fait fuir les agriculteurs depuis 2 siècles et qui les poussait dans les prémices industriels, dans les mines et dans des usines, avant que le droit du travail existe est un exemple de redistribution de richesse ? Passer d’une population modeste à une population suicidaire c’est un modèle enviable ?
Le revenu qui en est tiré restant globalement le même grâce à la main invisible du marché qui taxe le surplus ?
Cette phrase n’a aucun sens.
dans le sens le plus souvent utilisé actuellement elle est une allégorie pour dire que le marché s’autorégule sans nécessité d’intervention de l’État donc pas de taxes
dans son sens donné pas Adam Smith il parle du fait que les intérêts personnels amèneraient au bien commun donc toujours pas d’intervention de l’État
C’est une question de point de vu mais je ne vois pas là un exemple de destruction d’emplois qui amène un partage des richesses sans détruire des vies. Ton commentaire était ironique ?
Pour la première question, oui tout à fait. C’est une redistribution des richesses (au sens propre, la distribution est modifiée). Rien ne dit (et historiquement on constate bien souvent le contraire) qu’une telle redistribution se fasse « spontanément » avec des propriétés socialement idéale ; loin s’en faut. En ne portant pas d’oeillère sur le sens des mots, il est parfois plus aisé de dialoguer. Merci pour votre « cette phrase n’a aucun sens. »
C’est une redistribution des richesses (au sens propre, la distribution est modifiée).
Vraiment je sais pas quoi te dire. L’expression "redistribution des richesses" a un sens parfaitement limpide. Ça fait au bas mot un siècle qu’elle est utilisée pour décrire l’inverse du capitalisme. Quel est ton propos en expliquant que ce serait une redistribution des richesse ? Je ne vois pas où tu veut en venir ? Mon commentaire n’étais pas assez clair pour dire qu’avant de dire que l’on a jamais vu ce genre de révolution industrielles se faire aux dépends des plus pauvres ? La révolution dont tu parle a créé les gros propriétaires terriens et poussé la majorité des agriculteurs dans des mines et des usines. Il aura fallu des décennies de lutte ouvrière pour voir apparaître un code du travail.
En ne portant pas d’oeillère sur le sens des mots, il est parfois plus aisé de dialoguer.
En essayant de comprendre le sens de ce que l’autre dit aussi.
Merci pour votre « cette phrase n’a aucun sens. »
Je veux bien ne pas porter d’œillière, mais du coup de quelle « main invisible » il s’agit si ce n’est ni celle d’Adam Smith ni celle communément utilisée ?
L’expression "redistribution des richesses" […] est utilisée pour décrire l’inverse du capitalisme.
D'accord avec ton rappel tout à fait juste dans le cadre de la discussion: c'est un peu gonflé de prétendre que l'expression "redistribution des richesses" pourrait être détachée de son sens historique.
Mais pour le côté "inverse du capitalisme", je ne suis pas convaincu: si tous ceux qui veulent une plus forte redistribution des richesses voulaient supprimer la propriété privée des moyens de production, ça se saurait !
Mais pour le côté "inverse du capitalisme", je ne suis pas convaincu: si tous ceux qui veulent une plus forte redistribution des richesses voulaient supprimer la propriété privée des moyens de production, ça se saurait !
Hum c’est intéressant. Pour moi le capitalisme se concentre plus sur la concentration de capital que sur la notion de propriété privée. Mais j’avoue ne pas avoir d’opinion forte ou de culture suffisante
Les deux vont de pair. Le capital se reproduit par la production. Sans propriété privée des moyens de production, la reproduction du capital (la captation de la plus-value par le capitaliste menant à la concentration des richesses) serait impossible.
Mais dans ce cas, la propriété n'est pas /effectivement/ collective: elle l'est seulement dans les mots. Un exemple poussé de ce genre de duperie est le capitalisme d'État dont une forme assez achevée a fait le bonheur des élites soviétiques pendant une bonne partie du XXe siècle.
Je ne suis pas certain de comprendre la question. C'est toi qui a mentionné la destruction d'emplois et je partage cette croyance qui dit que les évolutions technologiques rendent des emplois inutiles. Les exemples sont nombreux comme ceux mentionnés plus haut le domaine agricole ou la construction automobile. Un autre exemple qui me frappe régulièrement sont les caisses automatiques et notamment celles des péages. Les autoroutes ne font pas moins de bénéfices qu'il y a 20-30 ans et pourtant, il n'y a plus personnes (ou presque) aux péages.
On est tous conscient de l’hypothèse post économiste, mais je n’ai rien vu qui en ferait autre chose que de la SF dans un temps réduit et pas sans combat très violent.
Sur ce point, nous sommes d'accord mais c'est pour cela que nos politiques devraient se battre, pas pour "sauver l'emploi" car c'est se moquer de nous.
C’est pour ça que je disais :
On peut imaginer une société qui n'est pas basée sur le travail, mais c'est de la pure science fiction.
Et pourtant, nos sociétés sont gouvernées par des improductifs, des personnes qui prennent des décisions sans rien produire. Les décisions sont basées sur l'accumulation des richesses et non pas sur leur production. Les richesses sont produites par spéculation en exploitant le travail. C'est bien le travail qui produit de la richesse mais notre société accorde plus de valeur à ceux qui possèdent la richesse qu'à ceux qui produisent la richesse. Les producteurs ne sont pas ceux qui récoltent. Je crois qu'il ne faut pas se battre pour se partager la production de la richesse mais je crois qu'il faut se battre pour la possession des richesses produites. Là était tout le sens de mon commentaire, plutôt que de se partager la production des richesses, battons nous pour se partager les richesses produites.
Le shift dont je parle c’est celui d’arrêter de rétribuer uniquement par le travail ou le capital. Est-ce qu’il existe un plan que je ne connaîtrais pas pour y arriver concrètement ?
Là était tout le sens de mon commentaire, plutôt que de se partager la production des richesses, battons nous pour se partager les richesses produites.
Et donc laissons l’emploi être détruit ? Tu es du genre à aller voir des gens qui manifestent contre la fermeture de leur entreprise pour leur dire que le travail est une aliénation ?
Je comprends mieux avec ce commentaire. Si on se continue de se battre pour sauver les emplois, comment se battre en même pour changer le fonctionnement de notre société ? Aujourd'hui, tout le monde semble se battre pour sauver les emplois avec que cette démarche me semble aller à l'encontre de la bataille pour la redistribution.
En caricaturant, ça revient à dire : nous nous battons pour sauver des emplois qui ne servent à (mal) redistribuer les richesses. C'était mon commentaire initial, on agite la perte d'emplois comme un épouvantail pour faire peur et ne pas remettre en question ce système.
Nous sommes d'accord sur le constat, il ne faut pas laisser les gens dans le besoin mais je suis d'avis qu'il faut choisir ses combats et, tant qu'à se battre pour quelque chose, autant essayer changer en profondeur un système inégalitaire que se battre pour qu'il survive.
Les deux sont possibles : Friot explique bien qu’il comprend qu’un ouvrier défende son « boulot de merde » à l’usine, Lordon explique que oui, il lui arrive de porter un vêtement fabriqué par Zara, de même que Bégaudeau possède un téléphone portable.
Il s’agit d’un enjeu d’échelle : individuellement, il ne nous est pas possible d’échapper au système, et il faut bien faire avec étant plongé dedans.
La seule issue possible est collective, il nous faut réussir le tour de force de survivre dans ce système tout en faisant en sorte d’en faire advenir un autre.
Une façon de réconcilier les deux visions est d’abandonner l’idée du « grand soir » : Friot (encore lui) exhorte à s’emparer du déjà-là comme la Sécurité Sociale (ça n’est pas pour rien qu’on nous ressort une nouvelle nouvelle réforme des retraites) et à l’étendre : Sécurité Sociale alimentaire, culturelle, de la mobilité.
Et pendant longtemps donc, il faudra se farcir les créations de l’ennemi. Ça laisse l’occasion de les pervertir, exactement comme ça a été fait avec le logiciel.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
entre une utilisation personnelle et ce qu'on voit là il y a un monde
Tu parles du cas Fakir ? Si j'ai bien compris, ils ont fait appel à un graphiste qui a utilisé l'IA pour générer ses dessins…
Fakir, c'est pas non plus la multinationale. Je vois bien le truc :
- Tiens on va faire un pamphlet sur les ravages du capitalisme.
- Oui, mais personne ne va le lire
- Oh, on a qu'à l'illustrer (Jancovici, algues vertes, tout ça)
- Personne sait dessiner ici ?
- Oh ben on va chercher sur internet
- Ok, mais attention, le budget est pas illimité !!!
Pour revenir à l'IA, de toutes façons, elle est là, qu'on le veuille ou non. Elle est efficace (sinon, on aurait pas peur pour nos emplois), qu'on le veuille ou non.
Donc, l'idéal pour moi, c'est de se l'approprier et donc de la faire marcher pour nos besoins et pas pour engraisser des grosses entreprises.
Pour revenir à l'IA, de toutes façons, elle est là, qu'on le veuille ou non.
Ce n’est pas une pensée de gauche. Des journaux comme Fakir plaident pour que le peuple se bouge car ils croient que ce dernier peut avoir un impact quand suffisamment de personne s’active et que chaque élément compte dans le résultat globale (chaque jour avant un licenciement est un jour payé en plus).
C’est l’inverse de ce défaitisme :
de toute façon le CO2 il est là autant faire avec
de toute façon le capitalisme est là donc autant faire avec
de toute façon l’homme est un loup pour l’homme donc autant faire avec
…
La résignation des masses c’est ce qu’attendent les gens de pouvoir.
Personne sait dessiner ici ?
C’est difficile d’imaginer qu’un journal n’est ce genre de considération immédiatement et leur communication a l’air de dire qu’ils ont une certaine habitude à travailler avec des illustrateur.
Posté par PhRæD .
Évalué à 0 (+1/-2).
Dernière modification le 13 juin 2025 à 16:41.
Je trouve plutôt cocasse de défendre les licences libres (le site sur lequel est publié l’article utilise CC BY-SA 2) et de parler de « pillage ».
Je comprends bien le problème d’attribution, mais dans les faits, qu’est-ce que ça peut bien me faire d'être cité dans tel article de Wikipédia pour y avoir contribué en 2007 (en retravaillant un paragraphe sachant que ledit article à quadruplé de volume depuis ? OSM « souffre » du même « défaut ».
Tout ça pour dire qu’il existe déjà des constructions basées sur une multitudes de contributions telles qu’elles se retrouvent diluées à des niveaux homéopathiques et que ça ne semble pas poser plus de problème que ça.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
Je n’ai pas évoqué le copyleft parce que le site qui héberge l’article est sous une licence qui ne l’autorise pas, j’ai donc supposé que l’auteur n’y était pas favorable.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
# Polarisation sur l'IA
Posté par Cyprien (site web personnel) . Évalué à 3 (+11/-10).
Je réagis sur la partie de l'article "Pourquoi ça la fout mal ?"
L'IA générative n'est pas égale à ChatGPT…
Je trouve dommage que l'on s'interdise, sous prétexte que l'on est de gauche, d'utiliser l'IA. Si les premiers réseaux sociaux avaient été libre (et ils auraient pût l'être), on ne serait pas à courir derrière facebook, whatsapp,…
Il existe des IA plus ou moins libres pour générer des images, faire du code ou discuter. Sauf qu'elles sont rarement mises en avant et, en voulant laver plus blanc que blanc, on laisse la voie royale à ChatGPT et consort…
En raccourcissant, c'est un peu comme si on disait qu'il ne faut plus utiliser de PC car Microsoft pollue et que Windows t'espionne.
Pour moi (c'est un avis personnel), l'IA est un outil fascinant, j'en ai rêvé longtemps (je regardé Keras il y a 5 ou 6 ans), et je trouve dommage de ne pas se l'approprier. Je ne me fais plus d'illusions, tout va aller dans les mains de personnes qui ont déjà les mains pleines.
https://kritaaidiffusion.com/
https://www.comfy.org/
https://pinokio-home.netlify.app/
https://github.com/ollama/ollama
https://github.com/Jeffser/Alpaca
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 10 (+12/-1).
Les outils n'a rien de neutre. Et le problème des IA n'est pas leur licence mais leur impact sociaux. On peut imaginer une société qui n'est pas basée sur le travail, mais c'est de la pure science fiction. Donc pour le moment c'est juste de la destruction d'emplois et mécaniquement la vie des gens.
Une vision à gauche systémique et matérialiste fait forcément le lien entre l'utilisation personnel de ces outils et leurs impacts globaux. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas utilisés pour autant parce que l'on vit dans une société qu'il existe différentes formes de pressions qui y poussent, mais entre une utilisation personnelle et ce qu'on voit là il y a un monde
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par Cyprien (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).
J'aime ta réponse… Mon problème est que je n'arrive pas à répondre du tac-o-tac et qu'il me faut toujours 3 jours pour ajuster mes mots (je suis un peu lent). Dans ce laps de temps, ce journal ce malheureusement déjà à la cave.
Je répondrais donc ici plus tard :)
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par Sylvain Berfini (site web personnel) . Évalué à 5 (+5/-1).
Tu peux aussi rajouter le désastre énergétique (et donc écologique) engendré par l'utilisation de ces outils (bien qu'il existe des modèles moins gourmands en ressources, ce sont pas les plus utilisés).
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nico4nicolas . Évalué à 10 (+9/-0).
C'est un argument agité en épouvantail mais le problème de fond reste la répartition/redistribution des richesses qui est (ou devrait être) au coeur des politiques dites "de gauche". Pour comprendre cette problématique, j'aime bien l'exemple que j'avais entendu lors d'une conférence gesticulée, bien que l'exemple soit utopique / fictionnel, il reste intéressant d'un point de vue de la réflexion. L'exemple est suivant : imaginons que nous vivions dans une société où tout le travail est automatisé, une seule personne appui sur un bouton pour tout déclencher et paf, tout roule. Est-ce que cette personne serait payée à hauteur de la création de richesse générée ? Si c'est le cas, en taxant le salaire de cette personne à 99,999 %, il serait possible d'utiliser l'impôt pour faire tourner le pays. La problématique n'est donc pas l'emploi mais la redistribution des richesses.
En prenant un cas plus proche de celui évoqué, si l'IA générative permet de supprimer des emplois (quand on est de gauche on dit que ça libère du temps), la question qu'il faut se poser est de la redistribution des richesses créées par l'IA et de la redistribution du temps libéré par l'IA.
Un des problèmes de nos sociétés actuelles est que la création de richesse ne passe pas le travail mais c'est bien l'emploi qui est taxé et c'est cet impôt qui sert à financer nos institutions.
Ma réponse ne concerne que l'aspect social et omet volontairement tout l'aspect écologique.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
Est-ce que tu as le moindre élément qui pourrait indiquer que quelque part dans le monde ce shift ce prépare pour arriver avant la dite destruction d’emploi ?
Est-ce que les précédentes révolutions industrielles ont montré ce genre de mouvement sans détruire des vies au passages ?
On est tous conscient de l’hypothèse post économiste, mais je n’ai rien vu qui en ferait autre chose que de la SF dans un temps réduit et pas sans combat très violent.
C’est pour ça que je disais :
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-1).
Excusez-moi je crois ne pas comprendre votre intervention. Je crois lire que vous ne trouvez aucun exemple réel de la situation illustrée, certes à grands traits, par l'exemple. Comme il s'en trouve presque autant que de métiers dans les secteurs primaires et secondaires, j'imagine qu'il faut lire autre chose. Mais quoi ?
Ex : Il fallait des dizaines d'ouvriers agricoles pour faire tourner une ferme. On avait donc des dizaines de pauvres par ferme. Désormais un seul homme peut y faire tous les métiers. On a donc environ un pauvre par ferme (pauvreté de salaire moyen à mettre en balance avec le fait que le fermier n'en est souvent pas uns, et possède également le capital). Il y a bien eu
redistributionre-concentration des richesses ; la valeur ayant pu (ou étant en passe d') être globalement siphonnée par des acteurs disposant de plus de loisir que le type sur son tracteur.Monter une voiture requérait une foule de manœuvres. Désormais les chaînes sont essentiellement automatisées. Un seul fait le travail de dizaines.
Dans les deux cas n'est-on pas passé de centaines de bras à un seul. Le revenu qui en est tiré restant globalement le même grâce à la main invisible du marché qui taxe le surplus ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
Euh… T’es entrain de dire que l’hyper-capitalisation agroalimentaire qui fait fuir les agriculteurs depuis 2 siècles et qui les poussait dans les prémices industriels, dans les mines et dans des usines, avant que le droit du travail existe est un exemple de redistribution de richesse ? Passer d’une population modeste à une population suicidaire c’est un modèle enviable ?
Cette phrase n’a aucun sens.
C’est une question de point de vu mais je ne vois pas là un exemple de destruction d’emplois qui amène un partage des richesses sans détruire des vies. Ton commentaire était ironique ?
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Pour la première question, oui tout à fait. C’est une redistribution des richesses (au sens propre, la distribution est modifiée). Rien ne dit (et historiquement on constate bien souvent le contraire) qu’une telle redistribution se fasse « spontanément » avec des propriétés socialement idéale ; loin s’en faut. En ne portant pas d’oeillère sur le sens des mots, il est parfois plus aisé de dialoguer. Merci pour votre « cette phrase n’a aucun sens. »
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 4 (+2/-0).
Vraiment je sais pas quoi te dire. L’expression "redistribution des richesses" a un sens parfaitement limpide. Ça fait au bas mot un siècle qu’elle est utilisée pour décrire l’inverse du capitalisme. Quel est ton propos en expliquant que ce serait une redistribution des richesse ? Je ne vois pas où tu veut en venir ? Mon commentaire n’étais pas assez clair pour dire qu’avant de dire que l’on a jamais vu ce genre de révolution industrielles se faire aux dépends des plus pauvres ? La révolution dont tu parle a créé les gros propriétaires terriens et poussé la majorité des agriculteurs dans des mines et des usines. Il aura fallu des décennies de lutte ouvrière pour voir apparaître un code du travail.
En essayant de comprendre le sens de ce que l’autre dit aussi.
Je veux bien ne pas porter d’œillière, mais du coup de quelle « main invisible » il s’agit si ce n’est ni celle d’Adam Smith ni celle communément utilisée ?
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par EdLeH (site web personnel) . Évalué à 8 (+6/-0).
C'est la
redistribution de Dirac : un seul a tout et les autres se partagent le rien qui reste.[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nizan666 . Évalué à 3 (+2/-0).
D'accord avec ton rappel tout à fait juste dans le cadre de la discussion: c'est un peu gonflé de prétendre que l'expression "redistribution des richesses" pourrait être détachée de son sens historique.
Mais pour le côté "inverse du capitalisme", je ne suis pas convaincu: si tous ceux qui veulent une plus forte redistribution des richesses voulaient supprimer la propriété privée des moyens de production, ça se saurait !
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 3 (+1/-0).
Hum c’est intéressant. Pour moi le capitalisme se concentre plus sur la concentration de capital que sur la notion de propriété privée. Mais j’avoue ne pas avoir d’opinion forte ou de culture suffisante
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nizan666 . Évalué à 4 (+3/-0).
Les deux vont de pair. Le capital se reproduit par la production. Sans propriété privée des moyens de production, la reproduction du capital (la captation de la plus-value par le capitaliste menant à la concentration des richesses) serait impossible.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 5 (+3/-0).
Il me semble que tu peux aussi avoir une captation de plus value aux mains d'une élite dans le cadre d'une propriété publique (ou collective).
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nizan666 . Évalué à 5 (+4/-0).
Mais dans ce cas, la propriété n'est pas /effectivement/ collective: elle l'est seulement dans les mots. Un exemple poussé de ce genre de duperie est le capitalisme d'État dont une forme assez achevée a fait le bonheur des élites soviétiques pendant une bonne partie du XXe siècle.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nico4nicolas . Évalué à 6 (+4/-0).
Je ne suis pas certain de comprendre la question. C'est toi qui a mentionné la destruction d'emplois et je partage cette croyance qui dit que les évolutions technologiques rendent des emplois inutiles. Les exemples sont nombreux comme ceux mentionnés plus haut le domaine agricole ou la construction automobile. Un autre exemple qui me frappe régulièrement sont les caisses automatiques et notamment celles des péages. Les autoroutes ne font pas moins de bénéfices qu'il y a 20-30 ans et pourtant, il n'y a plus personnes (ou presque) aux péages.
Sur ce point, nous sommes d'accord mais c'est pour cela que nos politiques devraient se battre, pas pour "sauver l'emploi" car c'est se moquer de nous.
Et pourtant, nos sociétés sont gouvernées par des improductifs, des personnes qui prennent des décisions sans rien produire. Les décisions sont basées sur l'accumulation des richesses et non pas sur leur production. Les richesses sont produites par spéculation en exploitant le travail. C'est bien le travail qui produit de la richesse mais notre société accorde plus de valeur à ceux qui possèdent la richesse qu'à ceux qui produisent la richesse. Les producteurs ne sont pas ceux qui récoltent. Je crois qu'il ne faut pas se battre pour se partager la production de la richesse mais je crois qu'il faut se battre pour la possession des richesses produites. Là était tout le sens de mon commentaire, plutôt que de se partager la production des richesses, battons nous pour se partager les richesses produites.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 6 (+4/-0).
Le shift dont je parle c’est celui d’arrêter de rétribuer uniquement par le travail ou le capital. Est-ce qu’il existe un plan que je ne connaîtrais pas pour y arriver concrètement ?
Et donc laissons l’emploi être détruit ? Tu es du genre à aller voir des gens qui manifestent contre la fermeture de leur entreprise pour leur dire que le travail est une aliénation ?
Ça me fait penser au meme
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par nico4nicolas . Évalué à 5 (+3/-0).
Je comprends mieux avec ce commentaire. Si on se continue de se battre pour sauver les emplois, comment se battre en même pour changer le fonctionnement de notre société ? Aujourd'hui, tout le monde semble se battre pour sauver les emplois avec que cette démarche me semble aller à l'encontre de la bataille pour la redistribution.
En caricaturant, ça revient à dire : nous nous battons pour sauver des emplois qui ne servent à (mal) redistribuer les richesses. C'était mon commentaire initial, on agite la perte d'emplois comme un épouvantail pour faire peur et ne pas remettre en question ce système.
Nous sommes d'accord sur le constat, il ne faut pas laisser les gens dans le besoin mais je suis d'avis qu'il faut choisir ses combats et, tant qu'à se battre pour quelque chose, autant essayer changer en profondeur un système inégalitaire que se battre pour qu'il survive.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par PhRæD . Évalué à 6 (+5/-0).
Les deux sont possibles : Friot explique bien qu’il comprend qu’un ouvrier défende son « boulot de merde » à l’usine, Lordon explique que oui, il lui arrive de porter un vêtement fabriqué par Zara, de même que Bégaudeau possède un téléphone portable.
Il s’agit d’un enjeu d’échelle : individuellement, il ne nous est pas possible d’échapper au système, et il faut bien faire avec étant plongé dedans.
La seule issue possible est collective, il nous faut réussir le tour de force de survivre dans ce système tout en faisant en sorte d’en faire advenir un autre.
Une façon de réconcilier les deux visions est d’abandonner l’idée du « grand soir » : Friot (encore lui) exhorte à s’emparer du déjà-là comme la Sécurité Sociale (ça n’est pas pour rien qu’on nous ressort une nouvelle nouvelle réforme des retraites) et à l’étendre : Sécurité Sociale alimentaire, culturelle, de la mobilité.
Et pendant longtemps donc, il faudra se farcir les créations de l’ennemi. Ça laisse l’occasion de les pervertir, exactement comme ça a été fait avec le logiciel.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par Cyprien (site web personnel) . Évalué à 3 (+2/-1).
Tu parles du cas Fakir ? Si j'ai bien compris, ils ont fait appel à un graphiste qui a utilisé l'IA pour générer ses dessins…
Fakir, c'est pas non plus la multinationale. Je vois bien le truc :
- Tiens on va faire un pamphlet sur les ravages du capitalisme.
- Oui, mais personne ne va le lire
- Oh, on a qu'à l'illustrer (Jancovici, algues vertes, tout ça)
- Personne sait dessiner ici ?
- Oh ben on va chercher sur internet
- Ok, mais attention, le budget est pas illimité !!!
Pour revenir à l'IA, de toutes façons, elle est là, qu'on le veuille ou non. Elle est efficace (sinon, on aurait pas peur pour nos emplois), qu'on le veuille ou non.
Donc, l'idéal pour moi, c'est de se l'approprier et donc de la faire marcher pour nos besoins et pas pour engraisser des grosses entreprises.
[^] # Re: Polarisation sur l'IA
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 8 (+6/-0).
Ce n’est pas une pensée de gauche. Des journaux comme Fakir plaident pour que le peuple se bouge car ils croient que ce dernier peut avoir un impact quand suffisamment de personne s’active et que chaque élément compte dans le résultat globale (chaque jour avant un licenciement est un jour payé en plus).
C’est l’inverse de ce défaitisme :
La résignation des masses c’est ce qu’attendent les gens de pouvoir.
C’est difficile d’imaginer qu’un journal n’est ce genre de considération immédiatement et leur communication a l’air de dire qu’ils ont une certaine habitude à travailler avec des illustrateur.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Pillage ?
Posté par PhRæD . Évalué à 0 (+1/-2). Dernière modification le 13 juin 2025 à 16:41.
Je trouve plutôt cocasse de défendre les licences libres (le site sur lequel est publié l’article utilise CC BY-SA 2) et de parler de « pillage ».
Je comprends bien le problème d’attribution, mais dans les faits, qu’est-ce que ça peut bien me faire d'être cité dans tel article de Wikipédia pour y avoir contribué en 2007 (en retravaillant un paragraphe sachant que ledit article à quadruplé de volume depuis ? OSM « souffre » du même « défaut ».
Tout ça pour dire qu’il existe déjà des constructions basées sur une multitudes de contributions telles qu’elles se retrouvent diluées à des niveaux homéopathiques et que ça ne semble pas poser plus de problème que ça.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
[^] # Re: Pillage ?
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
Tu ommet par contre la question du copyleft, qui n'est pas présente dans toutes les licences mais qui est un point important.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Pillage ?
Posté par PhRæD . Évalué à 0 (+0/-1).
Je n’ai pas évoqué le copyleft parce que le site qui héberge l’article est sous une licence qui ne l’autorise pas, j’ai donc supposé que l’auteur n’y était pas favorable.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
[^] # Re: Pillage ?
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
Sa c’est du copyleft.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
# triste
Posté par steph1978 . Évalué à -1 (+2/-6).
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