cfalguiere a écrit 2 commentaires

  • [^] # Re: Non mixité

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les femmes dans l'informatique. Évalué à 4.

    Pour avoir co-fondé un groupe de développeuses (http://www.duchess-france.org/) et participé à plusieurs autres, j'ai quelques éléments de réponse à ta question.

    Tout d'abord il existe différents types de groupes féminins et tous ne sont pas exclusivement féminins. Duchess France a accepté des hommes dans le groupe lorsqu'ils sont des promoteurs de la mixité (professeurs, leaders de user group ou de conférence). Les événements organisés sont toujours ouverts à tous et il nous semble important que ce groupe soit une passerelle vers d'autres groupes mixtes (c'est à dire à l'heure actuelle essentiellement masculins).

    Women & Mozilla a fait un autre choix et par exemple organise des sessions réservées aux femmes, ce que nous avons refusé de faire. Après de longues discussions avec une organisatrices en France, il apparaît que certaines femmes ont peur des groupes mixtes, du jugement des hommes, des moqueries et tout un tas de comportements qu'elles ont probablement expérimenté dans leur quotidien. Donc pourquoi pas, mais pour moi c'est un passage pour leur redonner confiance et revenir après sur des cursus normaux.

    L'organisation de cours mixte permet aux hommes qui n'ont jamais vu de femmes programmer de se rendre compte qu'elles peuvent le faire (si si, elle peuvent le faire). Et aux femmes d'apprendre à se faire respecter dans un groupe où on est souvent la seule fille.

    Un argument en faveur de groupes féminins (même s'ils sont mixtes) est la visibilité. Un groupe de filles développeuses porte le discours simplement en existant. Le groupe peut se consacrer à des actions qui montrent des filles à l'oeuvre sans avoir à faire de discours qui peuvent paraître féministes.

    Les stéréotypes et le faible nombre créent des raisonnements inattendus. Par exemple, il y a 3 ans dans un user group que je fréquente les femmes étaient le plus souvent perçues comme des commerciales ou des RH venues recruter et donc laissées à l'écart des discussions. Le simple fait d'apparaître comme groupe de filles amène les gens à se poser la question et a facilité l'intégration. Un groupe mixte pourrait arriver à la même chose mais à moins de vouloir respecter une stricte parité (ce qui est quand même très compliqué avec les effectifs actuels), ces groupes vont être à majorité masculine et devront faire du prosélytisme, ce qui sera plus ou moins bien perçu.

    Est ce que ça condamne les femmes à ne faire des interventions que dans les groupes de femmes ? ça n'est pas ce que je constate. Certes, le jour de la femme, on va aller chercher les filles de service pour faire la "pres du 8 mars". Mais, je n'ai vu aucun user group ou conférence qui refuse des présentations de femmes pour le motif que c'est une femme. Ils cherchent des bons sujets, bien traités. En réalité, la sélection se fait beaucoup sur le fait qu'on connait le speaker, qu'on a vu son talk, qu'on est pote et souvent les femmes n'ont pas cet historique ou ce réseau. Et donc, les jours de la femme, sont aussi un moyen de créer une réputation et faciliter l'accès aux autres conférences.

    Pourquoi on ne se contente pas de faire un quota de filles ? Simplement parce que c'est un bien mauvais service à leur rendre. Il faut du temps pour apprendre les trucs d'un speaker, roder les présentations, et les propulser trop vite les met dans des positions délicates où le jugement peut être lapidaire et en public (les pres de filles c'est nul). Donc, il faut donner les coups de pouce, motiver les femmes, dans des contextes d'entreprise ou de petits meetings et laisser faire les choses. Les groupes de filles étant moins gros et a priori plus compréhensifs, ils constituent un bon point de départ.

    Donc voilà, il a des stéréotypes qui sont parfois un peu surprenants, il n'y a pas de rejet dans l'ensemble. Donc n'hésitez pas à faire ce que vous voulez parce que vous êtes une femme. Au pire vous aurez quelqu'un qui ne fait pas de différence et dans de nombreux cas vous serez bien accueillies par volonté de faire valoir les rares développeuses. Et de temps à autre vous tomberez sur un imbécile, c'est son problème.

    Tiens d'ailleurs, le correcteur orthographique est sexiste, il refuse le mot développeuse ;-)

  • # Infos sur d'autres aides et associations

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les femmes dans l'informatique. Évalué à 4.

    Merci Isabelle pour cet article et les commentaires intéressants qu'il a amené.

    Je voulais te faire connaître plusieurs autres initiatives et associations de développeuses présentes en France :

    Pour les initiatives institutionnelles :

    Pour les associations de développeuses qui ont des actions de proximité en France :

    • Duchess France qui est une association de femmes développeuses Java. Elle existe depuis 3 ans en France et elle est présente à Paris, Lyon, Limoges et Nantes et ailleurs via le site et les réseaux sociaux ( twitter @duchessfr ).
      Il y a une quinzaine de pays qui ont des organisations Duchess, ce qui permet de se rendre compte rapidement que la disproportion est une problématique de pays occidentaux. Elle n'existe pas dans les pays émergents, même certains qui appliquent par ailleurs une très forte séparation des genres, ce qui laisse penser que c'est déterminé par la culture et non la biologie.

    • Women In Technology qui cible plutôt le monde du web dans tous ses métiers et qui commence à s'implanter en France et notamment à Nantes.
      C'est une organisation soutenue par Google. Google a d'autres programmes comme le Women In Tech Conference Travel and Grants qui fournissent des aides à l'accès aux conférences. Ce programme commence à s'appliquer à certaines conférences en France comme Devoxx .