ChrysM a écrit 3 commentaires

  • # Trop généraliste ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi les logiciels et le matériel pédagogique ne sont-ils pas libres en France ?. Évalué à 3. Dernière modification le 19 mai 2013 à 15:18.

    Bonjour,
    Disons que je connais très bien un professeur des écoles, maître formateur et conseiller TICE, ayant exercé dans de nombreuses écoles et aussi au collège (en SEGPA et en AR), ainsi que dans des établissements spécialisés (élèves en situation de handicap). Et je vais essayer de résumer ce que j'ai pu comprendre.
    La problématique soulevée est un peu trop généraliste et confond allègrement les différents types d'établissements. Or le fonctionnement d'une école maternelle, élémentaire, d'un IME, d'un collège n'ont strictement rien à voir. Ceci tant du point de vue pédagogique que du point de vue des mécanisme de décision et des aspects budgétaires.

    Pour le domaine que je connais proche de moi, le premier degré : les écoles élémentaires et maternelles, il y a plusieurs points différents :
    - le matériel pédagogique qu'on résumera en "livres". La liberté de choix pédagogique est (quasi) totale. Jamais vu ni entendu parler d'un Inspecteur qui imposerait quelque chose (mais il y a toujours des exceptions). La plupart du temps, il faut des support physiques (papier) et parfois numérique (très rarement). La plupart des livres de bonne facture sont le fruit d'un travail produit par des enseignants, parfois maîtres formateurs (souvent), rarement d'Inspecteurs (très rarement), expérimentés en classe et produit hors du temps de travail. S'il n'y a pas rémunération, il n'y a pas production de ces ouvrages. Ce système fonctionne comme cela depuis des années peine à changer (pour quoi d'ailleurs ?). Ce matériel pédagogique est "commandé" par chaque enseignant en fonction d'un budget qui lui est alloué chaque année scolaire par délégation successive Maire -> Directeur -> Enseignant. En général l'enveloppe budgétaire est (dans le secteur que je connais) d'environ 30€/élève/an soit pour une classe de 30 élèves 900 €. Cette enveloppe doit couvrir l'intégralité du matériel pédagogique feuille, gomme, cahier d'appel, stylo (de l'enseignant), craies, livres pour les élèves, etc. Bref si un livre de lecture coute 25€, il reste 5€/élève pour tout le reste… Les changements de matériels pédagogiques sont donc limités à la portion congrue et le marché de l'occasion s'est fortement développé
    - les investissements : le matériel informatique en fait partie. Là très concrêtement,le budget est généralement proche de 0, les mairies ayant déjà fort à faire avec batiment, personnel (surtout avec la semaine de 4,5j) , chauffage, etc sans compter la toute puissante imprimante/photocopieuse.
    Les 3/4 du temps (sur un parc déployé sur une 40 aine d'écoles) le matériel a plus de 10 ans, est hétérogène, inadapté aux enfants (surtout en maternelle), tant en taille qu'en installation (bureaux pour adultes etc). Bref le recueil de tout ce qu'il ne faut surtout pas faire. La maintenance (charge des mairies) est très rarement assurée, donc matériel en panne ou pas loin, l'entretien n'en parlons pas. Les préparations ? Les enseignants testent sur du matériel (budget perso !) récent, et arrivé à l'école ca ne marche pas !

    Alors le libre au milieu de tout cela ? C'est le cadet des soucis de l'ensemble des interlocuteurs. Non pas qu'ils s'en moquent, mais que lorsqu'ils font des semaines de 50 heures* dont 27 devant élèves (le reste étant réparti entre préparation, correction, RDV avec les familles, réunions diverses, formation continue,…) le temps alloué pour penser à des problématiques aussi éloignées du coeur de métier est réduit à la portion congrue.

    [*] Cf les enquêtes de la DEPP (ministère de l'EN) et le rapport dit "de la commission Rocard" qui a longuement analysé la situation sur 270 pages ( http://www.education.gouv.fr/cid20894/remise-du-rapport-sur-la-redefinition-du-metier-d-enseignant.html ). Au passage, de nombreuses choses écrites ci-dessus à propos de la rémunération des enseignants est soit inexacte soit fausse. Il ne faut pas confondre rémunération d'un PE (preofesseur des écoles) et d'un PLC (professeur de lycée et collèges), ni leur temps de travail. La vitesse de progression des échelles n'est absolument pas la même quand bien même c'est la même échelle au départ (!) voir p49 et p 259.

  • # Spip bravo !

    Posté par  . En réponse à la dépêche SPIP 3 est sorti ce week end. Évalué à 4. Dernière modification le 22 mai 2012 à 20:57.

    Bonjour,
    Je tiens à féliciter l'équipe de développeurs/traducteurs/testeurs… pour cette nouvelle version.
    La suite de mon propos n'a pas vocation à être exhaustive ni super argumentée, juste quelques opinions (donc forcément partiales et non fondées).
    Ce qui me plait/gêne dans SPIP :
    - l'aspect austère de l'interface privée, à mon avis rebute bien des "testeurs" en herbe ou des candidats à l'usage. Il y a eu de gros progrès dans l'interface de la v2 je n'ai pas encore eu le temps de tester la v3. Le fait qu'on puisse la gérer en squelette comme l'interface publique est probablement une bonne nouvelle.
    - pour le webmestre je trouve que c'est un quasi régal. Il y a toujours une solution pour présenter, afficher ce qu'on souhaite. Les nouvelles fonctionnalités annoncées étaient le dernier défaut qui obligeaient parfois encore à intégrer du php ou du "pseudo " php dans certaines situations. Le hic étant le pseudo langage spipesque à apprendre en plus… du js, html, css, xml, json,… :-))
    - pour le codeur de plugin (et parfois de thème) je trouve qu'il manque sérieusement une vrai stabilisation de l'API. Si on compare (par exemple) à WP, un "Codex" publié à l'avance (ou juste au moment) d'une version majeure et si possible stable (par exemple pour toute la v3). Ca permettrait de vraiment stabiliser les plugins, de les rendre plus sûrs, plus pérennes, plus maintenable et profiterai à l'ensemble. Pour ma part après des années de maintenance de plugin j'ai arrêté parce que j'en avais marre à chaque version, sous version, sous sous version de devoir retoucher le code avec des tests imbriqués pour rendre le plugin compatible "multi versions", ou toute autre solution de multi-branche etc.
    En second, outre le manque de documentation de l'API, la documentation du code laisse vraiment à désirer. Tout les "contributeurs" ne sont pas des experts php, encore moins de l'ensemble du code du noyau de SPIP, du coup lorsqu'on veut ajouter telle ou telle fonctionnalité on peut passer beaucoup de temps à comprendre où, comment et avec quelle fonction. Je précise que je ne parle pas de la qualité du code lui même, qui est bien meilleure que celle de certains CMS cités plus haut et qui leur donnent l'aspect bricolo-fouilli (et inquiètent les administrateurs système scrupuleux).

    Pour conclure, mon seul est vrai point noir en dehors de la cosmétique d'apparence initiale, concerne la documentation de l'API et sa stabilisation (relative bien sûr, il faut que SPIP puisse évoluer) d'une part et la documentation du code lui-même. Ce point noir ne touche pas directement les utilisateurs potentiels mais les impactent dans leurs choix lors des phase de maintenance (changement de version) qui peuvent devenir quasi-impossible avec les plugins qui font la richesse de cet outil aussi.
    Pour le reste, la logique de publication journalistique est la même dans certains autres CMS comme WP, même si le vocabulaire employé n'est pas le même et c'est logique. Les processus sont historiquement basés sur les dizaines, centaines d'années d'expérience de la presse. Quant à la possibilité de pouvoir editer son texte façon M$Word, la victime au quotidien que je suis du tandem zope/open-cms dit beuark, vive les standards ouverts… C'est dire ce que j'en pense même si je sais que ça plaît au blogger du dimanche soir.

  • [^] # Re: Linux Mag.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Concours pour la promotion de projets Libres francophones.. Évalué à 10.

    Ta réponse sous forme provocatrice et trollesque risque d'induire quelques confusions :

    Les revues en questions présentent des articles de (très) bonne facture (en général) d'une part et ce qui fait le prix d'une revue dépend aussi de la publicité or il y en a très peu. Alors c'est soit plus de pub (en supposant qu'il y ait des annonceurs intéressés par une telle cible de lecteurs) soit moins d'article, de plus mauvaise qualité tendance torchon...

    Il y a eu déjà de nombreux échanges à ce sujet et il me semble que D.E. a donné quelques explications précises là dessus.

    Bref, le troll fonctionne...