Journal Pourquoi aider un projet libre ...

Posté par  .
Étiquettes :
3
9
mar.
2009
Pour faire suite à "Comment je contribue moi aussi au Libre" ainsi qu'à un commentaire que j'ai posté ici et souhaitant également participer de façon un peu plus visible qu'en expliquant ce qu'est le libre et GNU/Linux aux amis et à la famille (ce qui est déjà un début me direz-vous), j'essaie de rédiger des documents que je publie sous forme d'articles sur mon site perso destiné aux vrais néophytes.

J'ai donc entamé depuis quelques temps la rédaction d'un document sur "Pourquoi participer à un projet libre au lieu de pirater des logiciels propriétaires" et dans le cadre de ce journal j'aimerais vos retours et corrections pour éviter de dire des bêtises, pour être plus clair, mieux formuler, ... , avant de le publier.
J'ai essayé de bien montrer la différence entre les logiciels proprios dont la redistribution n'est pas autorisée, de pointer le problème de la situation actuelle, où les gens copient illégalement des logiciels naturellement comme si cela était autorisé, etc

Il faut également éviter à tout prix d'être trop "radical" et d'être catalogué "libriste chiant" qu'on écoute même plus. Je suis plutôt pour laisser les personnes utiliser un logiciel libre sur un os propriétaire et les amener doucement à changer leurs mauvaises habitudes, il y en a tellement qu'il vaut mieux en changer une par une à allure réduite (avec de nombreuses explications pratiques et métaphores), que toutes d'un seul coup: j'ai pu tester en pratique et ils suivent d'eux mêmes le mouvement, ça prend juste plus ou moins de temps selon les personnes.

Le document original est un ODT, pour des raisons pratiques j'en fais une copie ici:
(Licence CC by-sa 2.0)


Pourquoi aider un projet libre au lieu de pirater ?

Il est devenu très courant d'entendre dans son entourage (ou de dire soi-même) "Tu n'a pas ce logiciel, je te le passerai" or il s'agit la plupart du temps de logiciels propriétaires, c'est à dire des logiciels dont la licence n'autorise pas la redistribution à d'autres personnes (sauf dans de rares cas où il s'agit de sharewares ou freewares , logiciels gratuits pendant une durée limitée ou non limitée)
Donc, à part les très rares cas où le logiciel est distribué sans un moyen de le déverrouiller sans avoir payé la licence, ce qui est toléré, cette redistribution est illégale et punie par 150 000 euros d’amende et 2 ans de prison (source: http://www.lettresdudroit.com/?&c=1&m=0&l=1&o=0&idarticle=15(...)

Il s'agit donc déjà d'une question d'éthique et de respect des lois, on se fait gentiment vanner aujourd'hui quand on dit qu'on respecte la loi en matière de logiciels, c'est devenu ringard, "puisque tout le monde le fait".

Le problème de ce genre de pratique est que vous contribuez à répandre la pratique et les logiciels pas toujours respectueux de l'utilisateur et des formats standards.

Pour ne prendre que l'exemple de Microsoft Office, cette suite logicielle permet à son éditeur de garder la main sur le marché et les documents produits, ses logiciels étant les seuls à pouvoir lire correctement les documents: si une personne envoie un document dans l'un de ces formats (docx xlsx pptx pour citer les derniers formats en vigueur) le destinataire sera obligé d'utiliser le même logiciel pour avoir la même apparence et pouvoir convenablement utiliser le document, et donc de l'acheter ou le pirater également.

Donc en piratant ce logiciel, vous répandez ces formats de document que tout le monde ne peut ouvrir convenablement.

Tandis que de l'autre coté, les logiciels libres utilisent et font évoluer les formats standards pour l'échange de documents ou la communication, la façon dont sont formés les documents est connue et ouverte à tous, par conséquent de nombreux logiciels peuvent les utiliser, les lire et les modifier. Les personnes ont donc le choix du logiciel qu'elles utiliseront selon le système qu'elles utilisent aussi, les logiciels libres étant souvent installables sur tout type de système et de plateforme.

Et vous êtes peut-être en train de vous demander, que faire d'autre ?
Tout simplement en participant -à votre niveau- à faire connaître et utiliser les logiciels libres, lorsque vous diffusez un document, envoyez le dans un format standard en indiquant au destinataire un des nombreux logiciels disponibles pour le lire.

Pour continuer l'exemple de la suite bureautique, OpenOffice permet de remplacer Microsoft Office en produisant des documents au format standard ODF, lisibles par ce même logiciel sur Linux, Mac OS, Windows (avec exactement la même apparence) ou par beaucoup d'autres comme Abiword, Koffice, … (plus d'informations sur l'utilité du format standard ici: http://aide-en-info.net/pages/openoffice_enjeux_des_standard(...) )

Une autre façon d'aider un projet libre à répandre un format de document standard, est d'aider au développement si vous en avez les compétences, ou de participer financièrement si vous le pouvez. Les logiciels libres sont souvent gratuits mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas besoin d'argent pour continuer à subsister, il y a l'hébergement du site à payer, des frais divers et parfois permettre aux développeurs de se faire un cadeau pour les encourager à continuer ne fait pas de mal.

L'avantage du don, est qu'il est de la valeur que vous désirez et que votre porte monnaie vous le permet, contrairement à des logiciels propriétaires payants dont le tarif est fixe (et plutôt élevé) et pour lesquels vous pourrez toujours essayer de proposer une amélioration, vous serez rarement écouté(e).


Je vois déjà poindre un problème de vocabulaire, le mot "pirater" utilisé pour diaboliser par les médias et le gouvernement, et qu'il est dommage de colporter dans ce document, j'en suis tout à fait conscient, je suis donc ouvert à toute proposition permettant d'avoir un terme simple et qui parlera immédiatement à des gens qui regardent TF1 (par exemple ^_^) voire mieux, les éduquer à cet abus de langage.
Il faudrait peut être faire un index du vocabulaire utilisé mais rapide et avant le gros du texte, je ne sais pas si cela peut se faire proprement dans un document "dans les règles de l'art" si j'ose dire.

Quant à l'autre article pointé dans ce texte, celui à propos d'Openoffice et des standards, il est déjà en ligne mais je suis là aussi ouvert à toute correction, reformulation afin d'obtenir un résultat plus marquant. Je comptais rester parfaitement neutre et ne citer aucune marque/société mais pour être clair j'y ai été contraint. Dans vos réponses, merci d'éviter de mélanger les corrections aux deux articles, cela me facilitera la tâche après ;)

Merci d'avance :)
  • # quelques erreurs

    Posté par  . Évalué à 2.

    (sauf dans de rares cas où il s'agit de sharewares ou freewares , logiciels gratuits pendant une durée limitée ou non limitée)

    Les freewares ne sont pas rares.

    Donc, à part les très rares cas où le logiciel est distribué sans un moyen de le déverrouiller sans avoir payé la licence, ce qui est toléré,

    Je ne comprends pas cette phrase.
    • [^] # Re: quelques erreurs

      Posté par  . Évalué à 3.

      Autre erreur : les freewares n'autorisent pas tous la redistribution ! C'est con à dire mais j'ai déjà rencontré le cas... En général, il faut remplir un formulaire long comme le bras, laisser une adresse e-mail, son numéro de Sécu, une empreinte des dents avant d'accéder au téléchargement (qui ne l'est pas par une URL directe). Je suppose que c'est pour leurs stats...
      • [^] # Re: quelques erreurs

        Posté par  . Évalué à 1.

        Ah, je me suis douté qu'il y aurait quelque chose à revoir à ce niveau, merci pour la correction, je vais tourner la phrase autrement.

        La phrase que tu n'a pas comprise parle de fournir un CD Windows sans le numéro de licence, ce qui ressemble à fournir une version d'essai en fait. Je sais que Microsoft n'aime pas trop (ou considère cela comme illégal ?) mais pour ne pas paraitre trop "intégriste" du point de vue des "pro MS" ou de ceux qui "ont l'habitude de contrefaire des logiciels" je ne me voyais pas leur dire que même cela est interdit, je dis juste que c'est "toléré", ça garde la notion de "pas explicitement autorisé".
        Est-ce qu'il vaut mieux laisser tomber cette info ? Peut être revoir la phrase un peu lourde ?

        Merci pour les avis
      • [^] # Re: quelques erreurs

        Posté par  . Évalué à 7.

        Le pire exemple que je connaisse: pour récupérer les pilotes de certains constructeurs, il faut s'enregistrer avec des formulaires genre "nom, prénom, fonction, date de naissance, etc".
        Ca leur apporte quoi ? ... à part des réponses "toto, titi, pape, 1 janvier 1900".

        Et c'est pour des pilotes, le genre de truc que tu ne peux pas "voler". C'est pour utiliser du matériel que tu leur as (indirectement) acheté !
  • # Bonne initiative

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je m'excuse de ne pas avoir le temps de lire ce que tu as écrit car j'ai beaucoup de boulot. Mais j'ai lu ton introduction et je prends quand même deux minutes pour te dire que c'est une très bonne initiative et par ce post, je t'encourage à poursuivre.

    C'est ce genre d'action qui fera bouger les choses.
    • [^] # Re: Bonne initiative

      Posté par  . Évalué à 1.

      Merci d'avoir pris le temps de répondre alors ;) et n'hésites pas à repasser pour donner ton avis sur la forme ;)
  • # Tipiak

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Mais quand est ce que les gens arrêteront d'employer les mots "pirate", "piratage", etc .. à tort et à travers. Ça devient agaçant de lire ça partout, ça en vient à désigner un peu tout le monde, tous les gens qui auraient un comportement différents de la masse des bons internautes qui sillonnent les mers du web, c'est à dire les moutons qui utilisent fessedebouk, monspace, etc ...
    Agaçant!
    • [^] # Re: Tipiak

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

      Non mais tu n'as pas compris, quand il dit qu'un "pirate télécharge", il veut bien entendu parler d'un Somalien armé d'un lance-roquettes qui transfère la cargaison d'un bateau à un autre. Quoi d'autre sinon ?
    • [^] # Re: Tipiak

      Posté par  . Évalué à 1.

      Une des questions posées par Epy est celle-là : qu'avons-nous comme autre mot à disposition pour éviter de parler de "pirates".
      • [^] # Re: Tipiak

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Issu du terme contrefaçon, il y a contrefacteur
        http://fr.wiktionary.org/wiki/contrefa%C3%A7on (voir aussi Contrefacon)
        http://fr.wiktionary.org/wiki/contrefacteur

        Pourquoi pas faussaire ?
        http://fr.wiktionary.org/wiki/faussaire

        Ou tout simplement copieur ?
        http://fr.wiktionary.org/wiki/copieur

        (plagiaire étant plus d'un autre registre àmha)

        À un moment, j'avais bien vu "photocopilleur" (pour le livre), à ceux intéressés de trouver un mot-valise leur convenant aussi, non ? (sinon autant le déposer comme une marque et faire cracher au bassinet ceux qui le méritent :D).

        Le terme Cracker_(informatique) existe aussi, pour d'autres activités...
        • [^] # Re: Tipiak

          Posté par  . Évalué à 1.

          Exact Jipe, je savais que ça allait réagir sur le mot :)
          Pour les termes que tu donnes baud, ils sont certainement sémantiquement corrects, mais du point de vue "néophyte" ils ne vont pas comprendre le lien entre la copie logicielle et la contrefaçon de Lacoste, Dior, Swatch :D

          (C'est en lisant des commentaires ici que j'ai compris qu'il y avait un abus de langage sur le terme pirate)
          Peut-être alors qu'en utilisant contrefacteur et un renvoi en bas de page je pourrais expliquer ce terme ? (Le paragraphe d'explication risque d'être chargé, j'essaierai) A moins que vous n'ayez une solution plus propre encore ?
        • [^] # Re: Tipiak

          Posté par  . Évalué à 2.

          contrefacteur
          Je n'ai rien contre ces préposés moi :-)

          L'avantage de ce mot est que ça amoindri le délit.
          Un pirate c'est super méchant.
          Un contrefacteur, peuh, c'est un terme de juriste pour désigner un truc incompréhensible. Moi aussi j'pourrais être un contfascteur.
    • [^] # Re: Tipiak

      Posté par  . Évalué à 3.

      Moi c'est complètement l'inverse, ça m'étonne complètement que, depuis pas très longtemps j'ai l'impression, des gens s'étonnent qu'on emploie "pirate" alors que c'est dans le vocabulaire courant depuis quand même très longtemps.

      C'est un peu pour ça que c'est perdu d'avance amha, t'as que les geeks pour penser une seule seconde que dans ce contexte quelqu'un pourrait imaginer un pirate sur un bateau le sabre au clair ...
  • # Au ras des paquerettes

    Posté par  . Évalué à 3.

    Un des gros arguments pour contribuer au libre, c'est que ça aide pour la suite. Je ne parle pas du point de vue "j'aime le monde, le monde m'aimera", mais du point de vue purement cartésien et utilitariste. Par pur intérêt terre-à-terre.

    Lorsque je remonte un bug, c'est dans l'espoir qu'il sera réglé dans la prochaine version. Lorsque je publie du code (rare pour moi, mais ça arrive) c'est dans l'espoir que ça aide à aller un chouillème plus vite pour que quelqu'un développe un logiciel qui, un jour, m'aidera. Et publier ce code ne m'a coûté que quelques minutes (je parle de mon cas uniquement).

    Lorsque je poste une astuce ou que j'aide une personne à résoudre un problème, c'est dans l'espoir de "gagner des points" sur le forum en question, afin qu'on m'aide plus facilement en retour.

    Lorsque je fais un chèque à une entreprise, une asso (pas encore réussi, désolé Xavier), une personne pour améliorer un logiciel libre, c'est parceque ça coûte moins cher de procéder ainsi.

    Exemple très concret: j'ai expliqué à Frédéric COUCHET (APRIL) que je suis prêt à payer 100.000 € sur 4 ans pour co-financer un logiciel libre de compta/paie/immo. C'est moins cher que ce que nous coûte un logiciel commercial (CEGID actuellement). Il faut que "quelques" entreprises se regroupent pour faire de même et c'est réglé.
    C'est utopique, mais c'est un cas concret. Participer au libre purement pas intérêt. Les entreprises n'ont pas vocation à faire dans la philantropie, et malgré cela elles ont souvent intérêt à contribuer au libre.
    • [^] # Re: Au ras des paquerettes

      Posté par  . Évalué à 2.

      C'est clair qu'une majorité de DSI/PDG n'a pas encore cette mentalité, mais les temps changeront avec les générations...

      Quand on voit ce que coûte un projet SAP en licences pures, c'est déjà écœurant. Quand on y ajoute le prix de spécifiques/d'interfaces, c'est hallucinant. Et quand on sait que la maintenance annuelle c'est 22% de l'ensemble, c'est abracadabrantesque ! Et pourtant, "ça se vends".
      Monter un projet sur de l'Open Source offre bien moins de visibilité que des clients très contents de leur investissement (qui n'est pas content de son astrologue à 500€ la séance ? :P ) accompagnés d'une belle plaquette commerciale, mais ça suffit à tous les "décideurs". L'Open Source ça reste "des petits projets pour et par des geeks", et puis de toute façon, SAP est aussi fourni avec les sources... (ce qui marche avec SAP s'applique à d'autres gros éditeurs, mais c'est un exemple assez frappant)

      Les projets Open Source ont un coût parfois plus élevés à la mise en œuvre, mais à long terme cela devient nécessairement rentable puisqu'il n'y a plus la "rente" à verser à l'éditeur ; le long terme, c'est bien le problème aujourd'hui... Heureusement c'est la crise, et pour l'Open Source et plein d'autres choses, j'ai la fâcheuse tendance à espérer "pourvu que ça dure (assez longtemps)".
  • # Mises à jour

    Posté par  . Évalué à 2.

    Pour ne pas recopier à chaque modification dans un message, je met le fichier odt en ligne ici: http://aide-en-info.net/Dnld/epy/Piratage_vs_projets_libres.(...)

    J'ai apporté les modifications des réponses qui m'ont été faites jusque là :)

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.