Journal Zimbra se ferme en version 9

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28
avr.
2020

Salut,

Je n'utilise pas particulièrement Zimbra, mais j'ai un courriel chez Free, et quand je m'en sers, j'aime bien. Sisi.

Et visiblement, Zimbra se ferme un peu : https://forums.zimbra.org/viewtopic.php?f=9&t=68073

Starting with Zimbra 9, a binary version of Zimbra 9 will no longer be released to the community and will instead only be made available to Zimbra Network Edition customers.

Bon, je n'ai pas de conclusion, mais j'imagine que les installations existantes sont là pour durer malgré tout.

  • # Snif

    Posté par  . Évalué à 4.

    Oui, et me servant de Zimbra (en déploiement perso, et aussi pro), je suis bien dég. Malheureusement, il n'y a pas vraiment d'alternatives fonctionnelles. À croire que sur ce segment, aucun acteur n'arrive à faire une solution libre qui soit pérenne.

    • [^] # Re: Snif

      Posté par  . Évalué à 10.

      La phrase citée dans le journal est un peu trompeuse en indiquant que les binaires de Zimbra ne seront plus fournis qu’aux clients (et non à toute la communauté). La suite du texte ajoute que le code source de Zimbra 9 ne sera pas distribué non plus, même si le support de la version 8 continue d’être assuré. Zimbra se ferme donc beaucoup (voire se ferme tout court, si on parle de la version 9). En effet, c’est une bien triste nouvelle.

    • [^] # Re: Snif

      Posté par  . Évalué à 4.

      Roundcube, Sogo…

      « Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher

      • [^] # Re: Snif

        Posté par  . Évalué à 5.

        RoundCube : pas la même catégorie. Ça n'est qu'un webmail. SOGo : je l'ai utilisé pendant des années, mais ce n'est pas une alternative non plus, car ne fournit pas la stack IMAP/SMTP, ne fournit pas la gestion des users / groupes, pas de gestion multi serveurs (à toi de te démerder à le faire). Les permissions sont très peu intuitives à mettre en place. Et la nouvelle interface depuis la v3 est comment dire … Bah en fait j'ai pas encore trouvé un seul utilisateur qui accepte d'utiliser ça. Donc non, je maintiens, pas d'alternative à Zimbra

    • [^] # Re: Snif

      Posté par  . Évalué à -2.

      Je pense que ça n'intéresse plus grand monde le développement de ce genre d'outils. L'email est en perte de vitesse. Quand tu vois au contraire la plétore de solutions de qualité en ce qui concerne la messagerie instantanée

      • [^] # Re: Snif

        Posté par  . Évalué à 9. Dernière modification le 29 avril 2020 à 00:19.

        Quand on voit l'omniprésence de Zimbra dans les universités, chez les hébergeurs et ailleurs, et le nombre de gens intéressés par les mails sans compter qu'on y est tous plus ou moins dépendants perte de vitesse ou non, j'ai du mal à croire qu'il n'y aura pas un fork de Zimbra à plus ou moins long terme. Ou le développement d'une alternative libre, déjà existante ou non.

      • [^] # Re: Snif

        Posté par  . Évalué à 8.

        Je crois surtout que c'est très compliqué d'être en concurrence avec Exchange d'un côté (et toutes les applications qui le supporte avec le plugin/connecteur qui va avec, et les utilisateurs qui ont l'habitude). Et de l'autre avec des solutions cloud (MS365, GSuite) qui sont intégrées dans une solution plus large.

        Sinon, il me semble qu'il y a bluemind comme alternative mais je n'ai jamais essayé.

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: Snif

          Posté par  . Évalué à 6.

          Bluemind, je l'ai testé pendant plusieurs mois. La solution a de bons points (et est française !) mais
          - C'est affiché en gros et partout que c'est libre, ce qui est faux. Il est impossible de faire un déploiement avec uniquement les composants libres. Si on peut comprendre que les connecteurs AD ou Outlook soient propriétaires, l'outil de mise à jour par contre, c'est autre chose. Si tu veux faire un déploiement qu'avec les composants libres, à chaque version (même mise à jour mineur), tu réinstalles, tu exportes et importes tes données. Pas réaliste
          - Ça consomme des ressources. Mais vraiment beaucoup de ressources. N'espérez pas le faire tourner correctement pour moins de 10 personnes avec < 20Go de RAM. Idem pour l'espace disque (~ 2x plus d'espace occupé que la même chose sous Zimbra). C'est principalement l'indexation elasticsearch de bluemind qui fait la différence
          - La v4 quand elle est sortie était vraiment inutilisable. Trop de bugs. Des trucs essentiels comme la recherche qui ne fonctionnent pas, le mécanisme de réplication pour l'indexation hyper fragile (remonté au moins 4 cas différents qui créaient une boucle infinie, et quand ça pète, ben il n'y a plus grand chose qui fonctionne). Bref, ça s'est peut être amélioré depuis (quoi que j'en doute vu que le webmail a été entièrement ré-écrit, ça implique probablement toute une collection de nouveaux bugs), mais on a du arrêter de l'utiliser à cause de la fiabilité. C'est d'ailleurs comme ça que je suis sur Zimbra maintenant.

          • [^] # Re: Snif

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Vous me déprimez la…
            Un truc aussi utilisé, autant en entreprise que dans des universités, et le libre n'a pas réussi à y trouver un modèle économique… Snif.
            Rajoutons le client (Thunderbird commence à avoir une techno datée par rapport à la concurrence Outlook) qui n'y trouve pas non plus son compte.

            comment ça se fait?

            • [^] # Re: Snif

              Posté par  . Évalué à 8.

              comment ça se fait?

              Exchange n'est pas si cher. Du coup, c'est souvent plus rentable de passer à Exchange que de développer une alternative. Ensuite, le mail est très critique au niveau disponibilité, donc le cloud (genre gmail ou ms365) qui n'est pas cher non plus est très prisé.

              Et il existe suffisamment d'outil qui font plus ou moins le job autour pour les personnes qui ne veulent absolument pas Exchange ou un truc en ligne.

              « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

            • [^] # Re: Snif

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 29 avril 2020 à 14:42.

              Je me doute que ta question était purement rhétorique mais je pense qu'elle vaut une réponse quand même.

              Tout simplement parce que peu de gens/société sont prêts à payer un truc gratuit qui fait partie des meubles et n'apporte pas de plus-value évidente. Et que contribuer à quelque chose d'aussi complexe est compliqué. Au mieux tu auras quelques corrections de bugs par ci par là mais probablement aucun boulot de fond de la part de contributeurs. Accessoirement, ce n'est pas toujours facile de faire du boulot de fond pour un contributeur externe.

              Et même du boulot de contributeurs, ça ne paie pas tes développeurs à toi. Tu as besoin de rentrées d'argent conséquentes pour financer tes développeurs - et tes commerciaux, et tes RH… (et ça ne s'est pas amélioré avec la flambée des salaires IT).

              Je me rappelle de mon aventure avec GForge. Je vous parle de ça, j'étais encore jeune et fou. A l'époque Tim Perdue avait quitté SourceForge avec le code GPL sous le bras parce qu'il croyait dur comme fer que ça devait rester libre. Il a monté GForge. On était plusieurs à bosser dessus. Perso, j'avais commencé à m'y intéresser pour automatiser la gestion de sources pour tous les projets dans la SSLL où je bossais. Puis j'étais devenu un des principaux contributeurs avec le temps.

              Ce qu'on arrivait à faire payer :
              - les installations
              - les développements à façon, que la majorité des clients étaient prêts à libérer quand ça faisait sens
              - je facturais toujours 2 jours de contribution pour chaque prestation. Oui, 2 jours seulement. Pas une fois, j'ai eu un client qui n'a pas discuté cette partie. C'est usant. Surtout sachant qu'à l'époque, il n'y avait rien d'autre qui faisait le taf complet.

              Le reste, c'était infinançable et fait sur du temps perso, le soir et le week-end.

              On n'a jamais réussi à faire payer le développement de fond pour faire évoluer le logiciel (et pourtant il était utilisé par des TRES grosse boîtes dans le monde entier). Logiciel qui avait bien besoin d'une refonte complète sur une nouvelle archi. A la longue, Tim Perdue a réécrit de zéro un GForge en proprio. Il croyait dur comme fer au libre au début de l'aventure pourtant.

              Perso, j'ai lâché l'affaire le jour où une grande société européenne m'a appelé pour que je prenne l'engagement que j'allais bosser pour intégrer les patchs qu'ils faisaient développer par une autre société. Gratuitement évidemment parce qu'ils payaient déjà quelqu'un d'autre. Je ne suis pas naïf mais le fait qu'ils puissent être complètement choqués que je puisse vouloir les faire payer a achevé de me dire qu'on n'arriverait jamais à financer cette refonte strictement nécessaire.

              Faire payer du service autour du libre, c'est relativement facile. Faire payer des petits dévs spécifiques en libre, parfaitement jouable. Faire financer le développement de fond d'un logiciel libre, c'est hyper compliqué. Et générer assez d'argent avec la partie services pour financer une refonte complexe d'un gros logiciel qui n'a en général pas d'apport immédiat, c'est réservé à très peu de monde dans le monde Open Source.

              En particulier pour quelque chose considéré comme une pure commodité.

              • [^] # Re: Snif

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                Je me doute que ta question était purement rhétorique mais je pense qu'elle vaut une réponse quand même.

                Plus ou moins.
                Pour d'autres endroits, ça marche pas mal.
                Je pense à Linux, mais aussi GitLab qui a certes du non libre mais "honnête" (on peut faire la même chose car ils ne jouent pas sur la GPL pour éliminer les concurrents).

                Ta réponse est assez générique mais le libre a montré marcher ailleurs.

                je facturais toujours 2 jours de contribution pour chaque prestation. Oui, 2 jours seulement. Pas une fois, j'ai eu un client qui n'a pas discuté cette partie. C'est usant.

                Forcément si tu affiches… Je n'affiche pas, c'est tout, mon taux horaire comprend une x% de par de contribution à la maintenance.

                Perso, j'ai lâché l'affaire le jour où une grande société européenne m'a appelé pour que je prenne l'engagement que j'allais bosser pour intégrer les patchs qu'ils faisaient développer par une autre société.

                ha ouais, quand même… :)

                Et générer assez d'argent avec la partie services pour financer une refonte complexe d'un gros logiciel qui n'a en général pas d'apport immédiat, c'est réservé à très peu de monde dans le monde Open Source.

                On est d'accord… Mais ça n'explique pas pourquoi pour les mails ça n'a pas marché et pour Linux ça a marché alors que l'OS est aussi une "commodité" (HPUX filé avec le matos etc). oui, peut-être que c'est "trop gros", mais alors pourquoi Linux a marché? C'est gros, sensible, aussi… Ou un navigateur web (certes qui diminue maintenant… Mais gros acteur à un moment).

                GForge libre n'a pas marché mais en non libre? GitLab est la pour montrer que c'était possible de devenir grand avec du libre.
                Après, la réponse est peut-être juste "pas la bonne personne au bon moment au bon endroit" certes.

                • [^] # Re: Snif

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

                  Forcément si tu affiches… Je n'affiche pas, c'est tout, mon taux horaire comprend une x% de par de contribution à la maintenance.

                  Oui, j'affichais. Parce que je pense qu'il est important que les gens comprennent que le développement libre a un coût.

                  On peut trouver ça idiot, moi pas.

                  GitLab est la pour montrer que c'était possible de devenir grand avec du libre.

                  Ben non, justement. Si GitLab avait eu toutes les features avancées en libre, tu peux être sûr que peu de sociétés paieraient pour le software, y compris les grosses boîtes.

                  Après, quelque chose qui a aussi changé la donne pour eux, c'est la possibilité d'avoir des offres SaaS facilement (après, il faut que le SaaS ait du sens pour ton logiciel). Et aussi le fait que ce soit largement accepté. En 2003-2005, c'était une autre paire de manches, les entreprises voulaient forcément du on premise. Avec du SaaS, tu peux financer du développement parce que les coûts d'installation sont extrêmement réduits. Avec de la préparation, 2 jours sur place dans un environnement inconnu et des frais de déplacement, c'était plus compliqué pour payer du développement.

                  Sur du mail d'entreprise, franchement, c'est chaud. Surtout quand tu es un outsider et que ton concurrent est la suite logique de la majorité des environnements d'entreprise. De tous les gens qui se plaignent que Zimbra devienne proprio, combien payaient une version entreprise ou quelque chose à Zimbra ?

                  Les navigateurs web, ça marche avec le sponsoring et la pub (soit directe soit cachée via les moteurs de recherche). Ce n'est pas un modèle que tu peux généraliser.

                  Linux, c'est pareil, l'écosystème est hyper particulier. Et tu as Amazon qui arrive avec sa distribution Linux gratuite, ça va bien appauvrir l'écosystème si les clients AWS partent dessus à la place de payer les fournisseurs habituels de distribution Linux qui jouent généralement le jeu de la contribution au logiciel libre.

                  Font Awesome est un bon exemple aussi, le gars a gagné des millions avec ça (avec un modèle Open Source + payant qui a "légèrement" dérivé depuis). Même en faisant un logiciel bien utile, c'est compliqué de générer ce genre d'engouement… et ce ne sont pas toujours les plus méritants qui vont toucher l'argent. Bon marketing, bon bouche à oreille, bon time to market, ça va plutôt être ça qui va faire la différence.

                  C'est beaucoup plus difficile pour les éléments d'infrastructure.

                  Tu pourras toujours trouver des exemples qui ont trouvé un modèle qui marche mais c'est loin d'être le cas général. Accessoirement, la contribution bénévole compte aussi beaucoup pour certains projets. Et même pour ceux qui marchent (PostgreSQL par exemple), ne pourraient-ils pas aller bien plus vite avec des utilisateurs qui jouent le jeu ?

                  Après, je pense aussi qu'il manque un mécanisme pour permettre à une entreprise de donner facilement à un projet libre et que ça se transforme en développement. Ce n'est pas si évident en fait pour beaucoup de projets, quand bien même l'entreprise le voudrait.

                  J'ai fait 13 ans de SSLL, et dans une qui jouait plutôt le jeu, l'extrême majorité de mes contributions ont été faites sur du temps perso. Je suis maintenant payé pour faire du 100% Open Source mais j'estime faire partie des chanceux (si on considère que faire du libre est une chance, c'est mon cas).

                • [^] # Re: Snif

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Je pense à Linux, mais aussi GitLab qui a certes du non libre mais "honnête" (on peut faire la même chose car ils ne jouent pas sur la GPL pour éliminer les concurrents).

                  Je sais que tu l'as déjà écrit 10 000 fois, mais en quoi la GPL élimine la concurrence si tu ne distribues pas en double licensing, ou demande le transfert d'auteur ?

                  Que ca écarte les contributions de ceux qui voudraient fermer leur développement, je vois bien, qu'on ait encore plus de mal du mal à dégager un modèle économique je vois bien aussi.

                  Mais les concurrents sont sur le même pied d'égalité. Donc en quoi serait-ce malhonnête dans ce cas ?

                  • [^] # Re: Snif

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                    Je sais que tu l'as déjà écrit 10 000 fois, mais en quoi la GPL élimine la concurrence

                    Ca n'enlève pas que c'est vrai… Tiens, par exemple avec Zimbra  ;-).

                    si tu ne distribues pas en double licensing, ou demande le transfert d'auteur ?

                    Voila.
                    Je n'ai jamais dit que Linux empêchait la concurrence.

                    Donc en quoi serait-ce malhonnête dans ce cas ?

                    le mot important est "dans ce cas". Tu ajoutes une contrainte en plus de la GPL. La GPL seule elle n’empêche pas.

                    Bref :
                    - GPL + contrainte de ne pas fournir sous autre licence = honnête.
                    - GPL seule = possible de malhonnêteté (dans le sens ou libre est un produit d'appel pour non libre).

                    Je regrette que la GPL n’empêche pas qu'on se serve d'elle comme produit d'appel pour du non libre, alors que ça n'a rien de nouveau (MySQL par ex) ni que ce soit pas mal considéré par la majorité de libristes (pour une fois : ceux qui veulent mettre de la politique dedans) qu'on les utilise comme moyens gratos de pub.

                    Je sais que tu l'as déjà écrit 10 000 fois

                    10 001, mais tu as oublié le principal de ma prose ;-) en rajoutant une contrainte dans ta gestion de la GPL la où je parle de la GPL seule.

                    • [^] # Re: Snif

                      Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 29 avril 2020 à 21:10.

                      Oui sauf que je ne rajoute pas une contrainte. Ce sont les fournisseurs qui le font.

                      La GPL se suffit à elle-même et en tant que telle n'est pas malhonnête. Chacun part avec les mêmes chances. A relire ta phrase ce n'était pas évident. Point clarifié.
                      Il est facile de se prémunir de la concurrence aussi de manière "malhonnête" avec des licences "permissives", par exemple en distribuant un client en open source tout en fermant le serveur, ou en bridant des fonctionnalités essentielles. Là c'est encore pire.

                      Il y a heureusement quelques exceptions: Redhat, Gitlab, …
                      Mais il suffit de voir les derniers revirements dans le domaine des bases NoSQL pour comprendre que parfois les craintes sont fondées (ES, RedisLab, … vs Amazon)

                      Le libre, en tant que modèle économique viable est très souvent un sacerdoce, comme ton interlocuteur l'a témoigné.

                    • [^] # Re: Snif

                      Posté par  . Évalué à 4.

                      Amusant, j'ai trouvé un projet avec une licence Apache avec des "contraintes" à la GPL + double licence:
                      https://n8n.io/

                      La licence : https://github.com/n8n-io/n8n/blob/master/packages/cli/LICENSE.md

                      Et le beau foutage de gueule:
                      https://faircode.io/

                      C'est antinomique non ?

              • [^] # Re: Snif

                Posté par  . Évalué à 5.

                Y'a un truc que je comprends pas trop.

                Qu'est ce que tu entends pas "facturer deux jours de contrib' ?

                Tu veux dire que vous l'inscriviez sur la facture du client ?

                Je trouve très étrange comme mode de communication. C'est à dire que vous dites explicitement au client que la contrib du logiciel n'est pas nécessaire là. Pour moi, dans un cas comme le votre, c'est au cœur de votre business model de vous assurer que de la contribution soit faite sur l'outil. Donc il faut en faire une charge de fonctionnement. On ne facture pas une charge de fonctionnement au client, on l'inclu dans le prix de la prestation.

                • [^] # Re: Snif

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                  C'est un choix.

                  Ce n'est pas un logiciel que nous éditions. C'était un logiciel auquel je contribuais et qui était une des offres parmi beaucoup d'autres de ma boîte. Nous n'étions pas éditeur mais SSLL.

                  C'est significativement plus facile pour un éditeur de faire une sorte de package. Pour une boîte de services, tu vas parler de prix journée, du nombre de jours d'intervention, potentiellement de préparation (ce que les clients ne comprennent pas non plus d'ailleurs), de frais de déplacement.

                  Perso, je trouve important que le client se rende compte que le logiciel en lui-même n'est pas gratuit. Tu ne peux pas vendre de licence, tu peux vendre du support potentiellement mais le client peut le refuser ou le support peut te prendre tout le temps que tu as chiffré ou même être à l'acte. Ou le client te dira "ouh, ben on n'a pas utilisé le support cette année, vous pouvez bien nous faire ce petit développement spécifique gratos, non ?". Quand tu n'as pas une masse énorme, le support, ce n'est pas assez mutualisé pour ne pas être un risque. Tu peux gonfler tes prix journées mais dans ce cas le client pense que tu te gaves.

                  Tu pourrais faire un gros package aussi mais pareil le message n'est pas lisible. Tu pourrais juste te gaver comme un cochon sur le dos d'un logiciel libre - ce que beaucoup de boîtes, SSLL comprises, font.

                  Là, le message est clair. Il peut ne pas être accepté mais il est clair : le logiciel libre n'est pas gratuit, son développement a un coût. C'est clairement un choix militant. Accessoirement, ça permet aussi d'avoir un message clair en interne : ce n'est pas de la marge pure, ce sont des jours de contribution qui doivent être pris en compte dans le plan de charge.

                  • [^] # Re: Snif

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    D'accord. Je comprends (et partage en partie la vision).

                    Par contre il faut être clair sur le fait que le but de votre structure, ce n'est pas "faire et vendre du logiciel XXX", mais c'est bien "faire et vendre du logiciel XXX ET promouvoir son développement opensource".

                    Forcément c'est un autre but, plus noble, et plus difficile.

                    J'ai été dans une situation un peu similaire, je gère un festival, qui a comme rentrées d'argent, entre autres, vend des prestations (des stands). Et, pour des raisons commerciales, on a un besoin de transparence sur l'utilisation de notre budget (les clients demandent à quoi sert leur argent). La question s'est donc posée de comment on présentait la ventilation nos coûts.

                    Des bénévoles ont proposé d'indiquer par bénéficiaires directs des dépenses. Ça donnait un truc du genre : 30% pour les stands des bénévoles, 30% pour les stands des clients, 40% pour le reste. C'était du suicide commercial, on aurait diminué nos ventes de beaucoup et on aurait passé notre temps à se justifier au téléphone. Nos clients n'en avaient rien à faire de financer des bénévoles.

                    Par contre, en supposant que les stands bénévoles font partie des coûts de fonctionnement du festival (sans stands, pas de bénévoles, sans bénévoles, pas de festival - tout le monde était unanime là-dessus), on pouvait faire : 45% stands pro, 55% le reste. Et bah là ça passe beaucoup mieux. Par contre ça dénaturait la nature "festival fait par des bénévoles", et ça dérangeait certains.

                    Le pour et le contre a été pesé, la mise en avant de l'aspect bénévole étant moins important que la a survie d'un festival de qualité, on arbitré pour la seconde répartition. Cet arbitrage est d'ailleurs en partie cause du départ de certains bénévoles (des gens très bien, mais qui auraient vraiment préféré réduire la qualité du festival pour mettre d'autres valeurs en avant).

                    • [^] # Re: Snif

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                      Pour préciser, c'était une toute petite partie de notre activité, il y avait très peu de concurrence car je devais être le seul en France à l'époque à faire des installations GForge sur système RPM. Roland Mas, l'autre gros contributeur français de l'époque bossait sur Debian.

                      Du coup, pas vraiment de souci pour faire les choses bien. Accessoirement, l'installation n'était pas la partie qui m'intéressait le plus et on avait bien d'autres projets donc si les clients ne voulaient pas jouer le jeu, tant pis, on avait bien d'autres choses à faire.

                      Après, on aurait sans doute gagné du temps en le masquant mais je pense que ça valait le coup de prendre le temps de passer le message vu la situation dans laquelle nous étions. C'est assez rare d'être dans cette position.

                      Pour les autres projets plus classiques, c'est clair que c'était quelque chose de masqué. Enfin disons que nous contribuions que quand c'était vraiment nécessaire (corrections de bugs, fonctionnalités dont on avait besoin). Mais c'aurait été cool d'avoir une sorte de taxe logiciels libres sur les projets que nous aurions pu reverser à diverses fondations/projets.

                      J'ai envie de dire chacun ces arbitrages mais, quand on en a la possibilité, c'est bien de passer les bons messages. Petit à petit (et ça peut prendre des années/dizaines d'années), ça peut aider à changer les choses.

            • [^] # Re: Snif

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6. Dernière modification le 29 avril 2020 à 17:19.

              comment ça se fait?

              Je crois que la grosses majorité des grandes entreprises ont un active directory. Du coup c'est assez logique de part l'intégration d'être sur du exchange, que ce soit on-premise ou chez office365.

              Les toutes petites entreprises utilisent souvent des solutions mail gratuites destinées aux particuliers.

              Les petites et moyennes entreprises outsourcent ça soit parce qu'elles n'ont pas de service informatique, soit qu'il est trop petit. C'est soit chez un hébergeur soit dans le nuage. Mine de rien c'est franchement chiant à gérer le mail quand on est tout seul dans son coin et que c'est pas la seule activité à gérer.

              Du coup il ne reste plus grand monde pour Zimbra, à part éventuellement justement les hébergeurs qui font ce travail d'intégrer une solution pour les autres.

              • [^] # Re: Snif

                Posté par  . Évalué à 2.

                Surtout que pour tout ce qui étudatif ou associatif, les solution type Exchange ou Gmail sur le cloud sont gratuites. Ca va être délicat de dire à universités sans budget de dire non à ça…

      • [^] # Re: Snif

        Posté par  . Évalué à 6.

        Le pb n'est pas que le mail est en perte de vitesse. Le pb c'est déployer sa propre solution vs passer chez gmail ou outlook …

    • [^] # Re: Snif

      Posté par  . Évalué à 2.

      Il y a bien Tutanote mais comme toujours, on a toujours un peu de mal à savoir dans ce type de solution s'il s'agit vraiment d'opensource ou d'un "washing".
      Ici https://tutanota.com/blog/posts/open-source-email/ lorsqu'on détaille
      Et en effet le github n'est pas rassurant: https://github.com/tutao/tutanota

      Making Tutanota an open source email service is one of the most important challenges for us. To date we have published the entire cient code of Tutanota on GitHub.
      Bref, pour un webmail, un client sans serveur n'a guère d'intérêt. on est loin du POP/SMTP. Pourquoi contribuer si le serveur est fermé ou même l'API ?

  • # Pas tout compris

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 28 avril 2020 à 17:17.

    Je n'ai pas compris, tu as mis en titre "se ferme", je comprend que c'est par rapport au libre mais ensuite ton résumé ne dit rien sur un changement sur le libre (tu parles de ne plus distribuer un binaire gratos, mais le libre c'est l'obligation de distribuer un source et des droits avec un binaire donc absolument rien ne change niveau libre en ne fournissant plus de binaire).
    Qu'est-ce que j'ai loupé comme lien entre fermeture (envers le libre?) et ton extrait? tu parlais de fermeture sans parler de libre?

    Par contre, il semble que au passage Zimbra repasse (rappelons qu'au début Zimbra était encensé par certains libristes sans être libre, puis il est apparu une version libre, à partir de 8.5 si j'en crois Wikipedia) bien en non libre, si j'en crois ce passage dans ton lien :

    Zimbra 9 product itself will not be open source

    Cette extrait me semble plus pertinent quand on parle de fermeture (si on pense libre).

    Finalement ça a l'air "juste" que Zimbra repasse à son modèle d'avant l'open source, leur "expérience" de l'open source n'est pas concluante pour eux, si je comprend bien ils pensaient échanger un peu de libre contre des contributions gratos :

    John E. shared his personal opinion that Zimbra has struggled for several years to engage the open source community, as the ratio of people using Zimbra, compared to the number of people contributing back to Zimbra, has been very low.

    Pas assez de contribution = punition, plus de libre :).

    Moralité (subjective) : faire gaffe aux entreprises qui passent au libre parce que c'est à la mode et pas parce qu'elles y croient.

    A vos forks (l'avantage du libre qu'on ne peut remettre en cause plus tard pour ce qui a déjà été fait…)

    • [^] # Re: Pas tout compris

      Posté par  . Évalué à 2.

      Salut,

      A vos forks (l'avantage du libre qu'on ne peut remettre en cause plus tard pour ce qui a déjà été fait…)

      open-source

      (…)

      :p

      Matricule 23415

  • # Nextcloud

    Posté par  . Évalué à 2.

    Est-ce que Nextcloud pourrait être utilisé comme solution de remplacement? Que manquerait-il?

    PS: J'ai entendu dire que la solution de chat audio/vidéo de Nextcloud nécessitait l'usage d'un logiciel privateur. Est-ce que cette information est correct?

    • [^] # Re: Nextcloud

      Posté par  . Évalué à 2.

      Non, on peut installer Talk en deux clic sur un Nextcloud et faire de la visio sans ajouter de couche proprio. Par contre j'ai remarqué que au delà de 6/7 personnes ça partait un peu en cacahuète, je préfère donc jitsi pour ces visios.

    • [^] # Re: Nextcloud

      Posté par  . Évalué à 1.

      Nextcloud ne propose qu'une interface webmail, pas d'imap/smtp

      • [^] # Re: Nextcloud

        Posté par  . Évalué à 1.

        Nextcloud sur Yunohost alors. Je ne vois pas pourquoi il faudrait absolument éviter postfix ou exim et dovecot et les réimplementer dans l’outil qui fait aussi webmail. Que ce soit le fonctionnement de Zimbra pourquoi pas, mais ce n’est pas une fonctionnalité, on peut chercher une alternative fonctionnelle qui repose sur des choix techniques différents.

        J’utilise Zimbra et Nextcloud (sans webmail) au boulot et Nextcloud (avec webmail, calendrier et tâches) chez moi. C’est fonctionnellement très proche.

        • [^] # Re: Nextcloud

          Posté par  . Évalué à 5.

          De mémoire, Zimbra utilise postfix (pour l'imap, je ne sais plus). L'intérêt, c'est que c'est automatisé, tu créé un compte zimbra, ça créé l'utilisateur pour postfix, potentiellement les règles qui vont bien si tu créé une mailing list, ça créé l'utilisateur pour le calendrier…

          « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

          • [^] # Re: Nextcloud

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je sais, c’est pour ça que j’ai comparé à Nextcloud + Yunohost, car Yunohost peut justement être la glue entre Nextcloud et Postfix et il vient avec un SSO et annuaire LDAP qui font tout ça automatiquement, comme dans Zimbra.

            Après, je sais bien que Yunohost n’est pas pensé pour équiper des grosses structures, mais il propose une configuration dans laquelle il est relativement facile de piocher pour faire fonctionner Nextcloud comme souhaité. Je ne dis absolument pas que Zimbra n’a aucun intérêt. Je le trouve très bien fichu, je trouve juste que la suggestion de postroutine peut être pertinente à qui cherche une alternative.

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