• # Mauvaise mémoire ? Pas sûr !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    C'est un sujet passionant !

    Concernant le fait d'avoir une « mauvaise mémoire », j'ai l'impression que c'est un truc qu'on a tendance à se dire pour s'excuser d'utiliser des techniques de mémorisation et dire aux autres qu'ils peuvent aussi. Mais je ne suis pas vraiment sûr qu'avoir une mauvaise mémoire soit un phénomène courant. Il me semble me souvenir d'expériences qui suggéraient que la mémoire ne variait souvent pas tant que ça d'un individu à un autre et que la courbe de l'oubli nous affecte tous plus ou moins de la même façon. Par contre, notre mémoire est assez sélective !

    La répétition espacée est une méthode de mémorisation active qui marche bien pour les associations nouvelles qu'on ne peut associer à rien d'autre et qui se prêtent bien à une mise en forme sous forme de fiche (des noms, du vocabulaire, etc.). Autrement, le plus important la plupart du temps et ce qui, à mon sens, fait la différence majeure entre les bons et mauvais étudiants sur les sujets qui s'y prêtent, c'est d'avoir, au moment de la mémorisation, une attitude active visant à construire des associations solides avec des connaissances préalables (qu'on soit conscient ou non de la technique). Et surtout, éviter de mémoriser passivement en saturant sa mémoire de travail avec un même élément (comme l'étudiant qui relirait plusieurs fois à la suite la même phrase dans son cours sans apporter d'associations nouvelles). Et éviter trop d'éléments nouveaux à la fois tant qu'on ne les a pas lié à quelque chose ! Apprendre en construisant des associations conduit d'ailleurs souvent à une sorte répétition espacée inconsciente (au sens, on rafraîchit activement via associations des mémoires).

    Après, il y a aussi toute la question du rôle des émotions en lien avec le “Mindset Cultivation” de l'article. Après, les émotions, c'est tout un monde et chacun a ses sensibilités. En tous cas, globalement et sans surprises, être positif et intéressé, sans stress et en ayant bien dormi, semblent être des trucs qui aident. Comme l'article le dit, être défaitiste du genre « ça c'est pas mon truc » ne marche pas trop. Je ne pense pas non plus qu'il soit nécessaire de s'imaginer un futur trop lointain du genre « avec de l'effort, je vais devenir excellent », parce que l'idéal, c'est de ne pas avoir l'impression qu'on fait « un effort » ; notre mémoire de travail doit contenir les associations qu'on veut mémoriser, pas le fait qu'on veut les apprendre ! C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il est très souvent mieux d'apprendre en créant d'abord des associations avec des choses qu'on maîtrise déjà très bien ou qui nous parlent beaucoup, même si l'association est un peu métaphorique, plutôt qu'avec des éléments qu'on ne maîtrise pas encore et sont encore trop peu concrets pour nous (même si telle ou telle association nous est présentée par un cours comme la meilleure façon de faire).

    Tout ça est assez lié aussi au fait qu'il est souvent plus efficace d'appliquer nos bonnes vieilles méthodes et astuces pour traiter un nouveau sujet (même si pas optimales), plutôt que d'appliquer de nouvelles méthodes optimales plus spécifiques qu'on ne maîtrise pas. Et l'idée ne s'applique pas uniquement au méthodes et astuces qu'on maîtrise, mais aussi à la personnalité : quand une approche est incompatible avec notre façon d'être (ça nous ennuie, quoi), il faut prendre un autre chemin si possible. On est tous différents et c'est très bien comme ça !

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