• # reportage sur France 2

    Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 29 mars 2018 à 23:01.

    ce soir, France 2 vous dit tout sur l'obsolescence programmée des imprimantes. C'est dans l’émission "Envoyé Spécial" avec Elise Lucet.

    Le reportage met en lumière ce que tout le monde sait déjà depuis bien longtemps sur ce site :

    • le coût des imprimantes est tellement faible que les constructeurs se rattrape sur le prix de l'encre vendu à prix d'or dans les cartouches,
    • les cartouches sont munies d'une puce électronique qui compte le nombre de pages imprimées modulo le taux de remplissage de l'impression sur la page et dans une moindre mesure de la technologie de l'imprimante,
    • la puce ne permet en aucun cas de mesurer le niveau d'encre ; ce n'est pas un capteur. Du coup, une cartouche est présumée vide et l'imprimante refuse de fonctionner alors qu'il reste parfois jusqu'à 25% d'encre.
    • un tampon collectant les gouttes d'encre est programmé pour être changé toutes les 10 à 15.000 pages. Le changer n'est pas bien difficile, surtout si le constructeur ne fait pas volontairement obstruction sur la maintenabilité de son matériel
    • le prix de vente d'une cartouche d'encre est sans commune mesure avec le prix de fabrication : la différence annoncée dans le reportage est de 50 contre 0.25 (de mémoire).

    à la décharge des constructeurs :

    • vider totalement une cartouche d'encre fait prendre une risque important de faire sécher de l'encre dans les buses de la tête d'impression, ce qui risque d'endommager l'imprimante. Par ailleurs mettre en place un véritable capteur de niveau risque de coûter bien cher.
    • il conviendrait de donner une certaine autonomie aux usager :
    • permettre de continuer d'utiliser l'imprimante quelque soit le défaut constaté plutôt que de bloquer littéralement l'ensemble du système
    • rendre la maintenance des appareils plus aisé, et le prix des pièces de rechange plus abordable, mais aussi pièces plus accessibles.

    l’émission met en exergue l'association HOP qui milite contre l'obsolescence programmée. Un joli coup de pouce pour cette association :-) n'hésitez pas à soutenir cette belle initiative.

    liens :

    • [^] # Re: reportage sur France 2

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Mouais, jusqu'ici les associations, reportages ou citoyens qui luttent contre l'obsolescence programmée disent souvent bien n'importe quoi à son sujet et mettent sous le tapis bien des considérations techniques. D'ailleurs l'association HOP a une définition bien trop large de l'obsolescence programmée. Pour eux, si demain Windows abandonne le format MP3 pour X ou Y raisons, c'est de l'obsolescence programmée. Si Apple fait une campagne marketing record pour vendre son nouveau iPhone révolutionnaire, s'en est aussi. Cela me semble un peu hors contexte. D'ailleurs cela ne cadre pas avec la définition législative (en France) qui s'attache (à raison) sur des aspects techniques de sabotage à la conception de l'appareil.

      Le fameux reportage d'Arte était par ailleurs un beau ramassis de n'importe quoi. Pourtant présenté comme une référence du domaine.

      Pourquoi ?

      Souvent, les gens confondent absence de qualité avec obsolescence programmée. Ce n'est pourtant pas lié. L'obsolescence programmée c'est saboter un produit volontairement pour favoriser le remplacement de celui-ci et vendre ainsi du volume. Et en général, la qualité a un coût (matériaux plus chers, meilleure conception, plus de tests avant la vente, etc.). On ne peut acheter des appareils bas de gamme et espérer une longévité record.

      C'est même tout l'intérêt d'avoir des gammes différentes ou ne serait-ce le métier de l'ingénieur qui reposent là dessus : trouver un compromis entre prix, qualité et fonctionnalités.

      D'ailleurs pour le cas des imprimantes, on voit un soucis dans le raisonnement. Une imprimante seule n'est pas rentable. Donc pourquoi saboter l'imprimante pour le constructeur ? Cela lui fait perdre de l'argent, ce qu'il veut c'est vendre des cartouches ! Et quand on étudie le fonctionnement d'une imprimante, cela pourrait peut être mériter certaines optimisations (mais certaines semblent coûteuses) mais les contraintes techniques sont énormes ce qui ne rend pas évident un système optimal pour le grand public qui s'en sert peu souvent par rapport aux gammes pros.

      Bref, ça m'énerve un peu l'usage à tout bout de champ de ce terme pour de mauvaises raisons. L'obsolescence programmée réelle est finalement assez rare et présente peu d'intérêt pour un constructeur dans une situation de concurrence (car personne ne veut acheter un produit qui a une durée de vie très limitée). Là où je suis d'accord avec HOP c'est sur les mesures à adopter :

      • Être transparent sur la disponibilité des pièces détachées et sur les manuels permettant leur usage ;
      • Étendre la garantie légale de manière sectorielle (un smartphone avec 10 ans de garantie, cela ne sert à rien, un lave linge par contre c'est plus réaliste et utile) ;
      • Favoriser la réparation du produit (baisse de TVA et de taxes sur cette activité par exemple).
      • [^] # Re: reportage sur France 2

        Posté par  . Évalué à 6.

        Le plus gros argument contre l'idée de l'omniprésence de l'obsolescence programme, c'est «pourquoi?». Tant que cette question n'a pas de réponse claire, voir de l'obsolescence programmée partout, c'est du ressort de la théorie du complot (les industriels complotent entre eux pour partager les parts de marché, etc).

        Le coup du remplacement du tampon des imprimantes est un super exemple. Si l'imprimante émet une alerte "maintenance nécessaire, il faut remplacer le tampon", les gens crient à l'obsolescence programmée. Or, une récente discussion ici montraient que non seulement le remplacement du tampon était très facile, mais qu'en plus c'était une opération offerte gratuitement par certains constructeurs. Le pervers, dans l'histoire, ce n'est pas l'industriel, c'est le consommateur qui comprend "jetez l'imprimante" quand il y a marqué "maintenance nécessaire", ce qui est exactement le contraire! Sans remplacement du tampon, l'encre finirait par baver partout et l'ensemble deviendrait en effet inutilisable.

        Il ne faut pas délirer non plus sur le coût de revient d'une cartouche. Sérieusement, 0.25€ de coût de fabrication pour 50€ de prix de vente? J'imagine que ça ne couvre même pas les matières premières, il faut être un minimum raisonnable. En général, les cartouches génériques sont vendues à peu près 50% du prix des grandes marques, et pour avoir testé, la qualité est très inférieure (ça m'a même flingué une imprimante). Même si la marge est de 30%, comme cette marge couvre l'imprimante vendue à perte, ça ne parait pas complètement loufoque. À moins d'imaginer encore une fois un complot entre tous les fabriquants, la concurrence existe quand même, et les gens regardent aussi le prix des cartouches vendues en magasin…

      • [^] # Re: reportage sur France 2

        Posté par  . Évalué à 3.

        J'ai vu le reportage d'Envoyé Spécial est j'ai fait un peu le même reproche.

        Un réparateur nous dit que l'imprimante annonce que le tampon est défectueux, il dit clairement que le SAV d'Epson le répare gratuitement (il y a d'ailleurs eu un nourjal ici) !
        Mais, dit-il, le consommateur moyen, il va pas contacter le SAV, il va juste changer l'imprimante. C'est vrai, mais on ne peut pas alors dire que les consommateurs veulent des produits durables et réparables ! Les imprimantes, il n'y a pas que des jets d'encre à 50EUR !

        Tout n'est pas parfait, mais quand même si on veut des produits durable, quand on cherche et qu'on est prêt à mettre le prix qu'il faut, on en trouve un peu quand même…

      • [^] # Re: reportage sur France 2

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 30 mars 2018 à 12:48.

        Disons que la rareté de l'obsolescence programmée dépend surtout des marchés. Typiquement, Apple ayant reconnu ralentir volontairement le système d'exploitation de ses intelliphones âgés de plus de 2 ans, c'est de l'obsolescence programmée. Et à +800e le jouet, je pense qu'on est en droit d'attendre un produit de qualité, sans obsolescence programmée, on ne peut pas invoquer ici le manque de qualité.

        Et c'est quand même un marché immense que celui des intelliphones… Preuve en est que ce n'est pas si rare (selon les marchés, CF le début de mon message).

        Concernant les imprimantes, OK le SAV d'Epson remet les cartouches sur pied gratuitement mais pourquoi ne pas donner les outils aux utilisateurs pour le faire eux-même ?

        La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.

        • [^] # Re: reportage sur France 2

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Typiquement, Apple ayant reconnu ralentir volontairement le système d'exploitation de ses intelliphones âgés de plus de 2 ans, c'est de l'obsolescence programmée.

          C'est discutable.
          La gestion de la batterie est une histoire complexe, et Apple a utilisé ce dispositif entre autre pour que l'appareil ait une batterie plus durable et donc que l'appareil dure plus longtemps physiquement.

          Le manque de communication et de transparence sur la question est un vrai problème (apparemment résolu si j'ai bien suivi, Apple communique là dessus et affiche désormais plus d'info sur l'état actuel de la batterie).

          La batterie est hélas un maillon faible des téléphones, quelque soit la gamme considérée. C'est aussi un composant chimique donc assez fragile par conception et éventuellement dangereux. Qu'un constructeur soit conservateur dessus ne me paraît pas aberrant mais faut en effet que le client soit au courant.

          Donc honnêtement, affirmer que c'est de l'obsolescence, c'est discutable. C'est à la frontière entre les deux car techniquement c'est justifiable aussi.

          Concernant les imprimantes, OK le SAV d'Epson remet les cartouches sur pied gratuitement mais pourquoi ne pas donner les outils aux utilisateurs pour le faire eux-même ?

          Plus cher pour eux ? Opération trop délicate pour le confier au consommateur ? J'en sais rien, demande à Epson.

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