relinger a écrit 3 commentaires

  • # Logiciel Libre et politique : le faux semblant de consensus

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Ministre des Finances appelle à la création d'un pôle de compétitivité dédié aux Logiciels Libres. Évalué à 5.

    Cette annonce est certainement un appui pour toute celles et ceux qui défendent les formats ouverts et le développement communautaire. Mais l'engagement de ce gouvernement en ce sens ne me semble pas crédible pour autre chose qu'une orientation de plus des fonds publics vers une part du secteur privé.

    Car en politique il faut assumer ses actes. Tout ceux qui ont voté DADVSI, LCEN et autres LSI (donc l'ensemble de l'UMP, et les abstentions bienveillantes de l'UDF qui ont fait passer les lois in fine, sans parler des contradictions profondes qui traversent le PS) ne sont pas crédibles pour défendre une utilisation publique massive du Libre. Ceux qui défendent une logique économique obsessionnellement marchande sont ils à même de soutenir le Libre pour autre chose que pour faire des "économies" ?

    Le mouvement du logiciel libre a fait apparaître l'inutilité des dépendances artificielles construites à coup de milliards de dollars et de centaines de milliers de brevets par les géants logiciels et les majors de la production culturelle et de Loisir. Pourtant, l'illusion persiste jusque dans les milieux mêmes du Libre que l'affaire est une seule question de technologie. Cette escamotage intellectuel tente de réduire le mouvement du Libre à ses réalisations logicielles, passant sous silence son modèle économique et social de production et d'échange. Il est ainsi utile à tous ceux qui aimeraient faire profiter le système marchand de la dynamique Libre sans en remettre en cause la logique capitaliste.

    Les effets d'annonces politiques restreignent le sujet à une apparente rationalité économique, voire tentent de déplacer le problème dans le champ du "gratuit". En faisant croire qu'il s'agit tout simplement d'un "déplacement du Marché", mais surtout sans s'attaquer à la logique libérale, elles passent sous silence une contradiction fondamentale entre organisation capitaliste et Logiciels Libres, au moment même où la bataille fait rage entre les deux. Car la guerre est déclarée, et "le marché" a sorti la grosse artillerie. Directives européennes "brevetabilité logicielle" et "IP enforcment", loi "confiance dans l'économie numérique", transposition du paquet télécom en droit français, offensive technologique TCPA, DADVSI, etc... tous les coups sont permis pour faire la peau de l'Internet Libre et des systèmes participatifs et interopérables.

    Cette hostilité montre s'il le fallait que le Libre préfigure une logique coopérative d'échange volontaire des savoirs, vécue comme menaçant la hiérarchie des pouvoirs du monde marchand -pourtant acceptée par ceux qui découvrent aujourd'hui le Logiciel Libre et prétendent le soutenir.

    Dans ce contexte l'annonce de création d'un Pôle de compétitivité du Libre me laisse rêveur. Où se trouvent dans le projet les acteurs publics ? Quelle mixité industrielle assure-t-on ? Quel contrôle des fonds publics ? Quelle garantie de retour des développement au profit de l'administration ?

    A suivre avec attention donc.
  • [^] # Re: le libre c'est pas le communisme.

    Posté par  . En réponse au journal Linux dans l'humanité. Évalué à 1.

    Bonjour,

    Je n'ai d'ailleurs pas fait de signe égal :-)

    Le Logiciel Libre est un mouvement de pensée, mais
    aussi une réalité pratique. Le communisme est d'avantage
    un mouvement historique véhiculant des valeurs (justice
    sociale, solidarité, partage) et des forces historiques
    (mouvements politiques, résistances...). Je ne compare
    donc pas les deux.

    Mais d'autre part s'incarnent dans le mouvement du Libre
    des aspirations au partage et à l'échange des savoirs qui
    remettent en cause dans sa logique la pyramide des pouvoirs
    capitaliste. Et d'ailleurs ce n'est pas ici que je vais rappeler
    que ledit capitalisme essaye de pervertir le mouvement
    du Libre, de le faire rentrer dans le rang marchand, d'en
    réduire l'originalité avec des lois et des technologies liberticides.
    Il y a bien opposition entre le Libre et le libéralisme, et il
    y a bien beaucoup de points communs entre ce qui motive les
    développeurs du Libre et ce qui anime les communistes.

    Ceux qui sont passé au Village du Logiciel Libre à la fête de
    l'Huma ce week end ont d'ailleurs pu le constater eux même.

    Amicalement,

    Jérôme Relinger
    jrelinger@pcf.fr
  • # Re: Le logiciel libre et la mairie du 13°

    Posté par  . En réponse au journal Le logiciel libre et la mairie du 13°. Évalué à 1.

    Bonjour et bienvenue dans le 13e !

    Merci de l'intérêt que vous portez au Libre en général et au site
    de la Mairie du 13e en particulier. Une petit rectif (sans troller)
    sur une erreur de votre part : le logiciel CMS du site de la Mairie
    est n'est pas fait par une société, mais par la Ville de Paris, et
    surtout ... il est libre (licence BSD-like). Il s'agit de Lutece, un
    CMS J2EE rendu Libre il y a un an et demi :

    http://lutece.paris.fr(...)

    D'aillleurs en allant voir les crédits ça se voit :-)

    " Ce site utilise les produits suivants :
    Apache Server, Tomcat, Xalan, Xerces, Jetspeed, Cocoon,
    Lucene de l'Apache Software Foundation www.apache.org
    Tidy du W3C www.w3c.org
    Jive de Jivesoftware www.jivesoftware.com
    La plate-forme technique est entièrement basée sur des logiciels libres. "

    Lutece, auquel le 13e a beaucoup apporté, est maintenant en
    train de commencer sa vie de logiciel libre. Il est notamment est en
    phase d'intégration ou intégré dans de nombreuses villes hors Paris.
    De nouvelles fonctionnalités et de nouveaux plugins arrivent.
    Des développeurs s'y interressent. Il va être développé et
    amélioré de manière importante dans les prochains mois.

    Paris a investi en effet dans le développement d'une
    version 1.1 (200 jours.hommes) pour janvier 2004, puis d'une
    version 2.0 pour septembre 2004 (800 jours.hommes).

    La plate forme sera progressivement versée sur le site de
    l'Adullact (www.adullact.net), pour permettre aux développeurs
    d'apporter leurs modifications sur les plugins dans un premier
    temps, puis sur le noyau à partir de la v2.0.

    En améliorant Lutece, la Ville de Paris confirme son
    engagement dans le développement et la promotion des
    logiciels libres pour les collectivités territoriales, modèle
    efficace, économe et juste garantissant une utilisation
    véritablement collective de l'argent public.

    Si vous êtes interressé et bon en J2EE vous pouvez même
    devienir développeur Lutece.

    Enfin, nous ouvrons dans le 13e un EPN libre au premier
    trimestre 2004, l'Espace Libre. Je vous invite à vous inscrire
    à la newsletter de la Mairie pour plus d'info.

    Bien cordialement, et librement,

    Jérôme Relinger
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    élu du 13e en charge des TIC
    jerome.relinger@mairie-paris.fr
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    Logiciels Libres, l'esprit de partage.