Journal Un angle d'attaque plus pertinent que l'angle d'attaque classique contre Amazon ...

25
20
juil.
2023

Je viens de lire cet article qui parle de la sous-traitance et des abus des donneurs d'ordre dans le domaine de la livraison de colis (on remarque d'ailleurs qu'Amazon n'est pas la seule société mise en cause, mais d'autres gros acteurs tels que TNT, Fedex, et même La Poste sont cités).

Mon avis : c'est en légiférant sur ce genre de pratique (en interdisant la livraison à perte par exemple - comme on interdit la vente a perte hors soldes) qu'on commencera à lutter efficacement contre les géants tels qu'Amazon et qu'on commencera à rétablir une réelle concurrrence.

Mais quand on lit le rapport de la comission d'enquête relative aux révélations des Uber files , on peut douter fortement que les pouvoirs publics se mettent à faire quelque chose sur ce sujet.

  • # attention

    Posté par  . Évalué à 8.

    Mon avis : c'est en légiférant sur ce genre de pratique

    Pas la peine de complexifier le mille feuille législatif, ils sont déjà dans l'illégalité en gérant eux même les livreurs (horaires par exemple); il suffirait d'appliquer la loi.

    C'est assez simple tu envoies une lettre aux donneurs d'ordre, disant que tu vas contrôler ses sous traitants dans 3 mois, et que s'il ne veut pas avoir des ruptures de livraisons il a intérêt à s'assurer que ses sous traitants soient en règles.

    Tu ajoute des contrôles aléatoire ensuite, tu fais la publicité de le DGCCRF auprès des contractants, disant que s'il souhaitent avoir leur part du gâteau et ça roule.

    Là on a des contractants qu'on acceptés des baisse de coût en se mettant, pour beaucoup, dans l'illégalité. Si au lieu d'accepter de baisser son froc et offrir la vaseline et le verre pilé, y'avait eu signalement, la solution ne se serait pas autant dégradée.

    Dans les autres clause douteuse, il y'a celle d'exclusivité; pas sure que cette dernière soit légale. Qu'elle puisse s'appliquer à la tournée est défendable (et encore), qu'elle puisse s'appliquer à toute l'entreprise de distribution j'ai comme un gros doute.

    Si le gros tente de se défausser de ses pertes sur ses contractants qu'il aura poussé à la faillite, il y'aura quand même de la perte: le tresor public, les banques et les salariés étant privilégiés, sans oublier le petit soucis sur l'image des non livraisons.

    Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

    • [^] # Re: attention

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      baisser son froc et offrir la vaseline et le verre pilé

      J'ai du mal à comprendre l'intérêt d'utiliser ces deux accessoires en même temps. Le but est-il de faire mal aux deux parties ou de faciliter l'opération ? Il faudrait savoir ce qu'on veut.

      • [^] # Re: attention

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Et sinon en beaucoup moins tendancieux, on peut parler de tendre le bâton pour se faire battre.

        • [^] # Re: attention

          Posté par  . Évalué à 4.

          Y'a moins la notion de volontarisme et masochisme, faudrait à minima rajouter poignée ornée de diamant et clou au bâton.

          J'ai toujours considéré dans l'expression que tu préconise une forme involontaire. Alors que là les gens ont accepté en connaissance de cause des clauses les poussant à la faute ou la faillite; ils savent que ça va mal passer, ils savent que ça ne pourra pas durer. À un moment faut savoir dire non.

          Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

          • [^] # Re: attention

            Posté par  . Évalué à 6.

            Quand c’est entre la faillite maintenant ou la faillite plus tard en signant le contrat ça doit faire réfléchir. Surtout si il y a des dettes.

            Prends les agriculteurs, on les a poussé à investir pour moderniser les exploitations. C’est cher et c’est pas durable à plusieurs points de vue ? Pas le choix faut rembourser, c’est un engrenage. Évidemment se lancer est valorisé dans notre société, l’entreprenariat, le risque, traverser la rue, la réussite. Le prix de la réussite, ou de l’échec, est moins mis en avant.

            • [^] # Re: attention

              Posté par  . Évalué à 2.

              Bah … comme d'habitude, les politiques raisonnent à court terme: tous ces sous traitants qui tomberont en faillite dans 2,3 ou 4 ans, en attendant, c'est ça de moins au chomage.

              Dans l'absolu ça me gènerait pas si les personnes qui se plantent pouvaient plus facilement recommencer, mais en France on n'accepte pas l'échec : on préfère preter de l'argent à un novice qui n'a jamais essayé plutôt qu'à une personne qui s'est planté (mais qui a appris de ses échecs). Je ne suis pas sûr que le novice ait moins de chance de se planter que celui qui a une première expérience.

    • [^] # Re: attention

      Posté par  . Évalué à 2.

      Tout ce que tu dis est vrai : il y des choses déjà illégales qui se produisent, mais un des éléments "pousse-au-crime" a mon avis est la pratique de livraisons gratuite. J'étais parti dans l'idée d'interdire la livraison "à perte (donc gratuite)" - c'est un angle d'attaque, mais on peut effectivement prendre le problème dans l'autre sens : contrôler et sanctioner les pratiques déjà existantes (en supposant que si les livraisons gratuites ne sont plus rentables, les vendeurs répercuteront les prix sur les clients). Mais bon … je suis d'avis qu'il faudrait les deux. Il n'y a qu'a voir les théories incitatives telles que le "ruissellement", ou le fait de ne faire soit que de la répression, soit que de la prévention pour lutter contre la délinquence pour me convaincre.

      • [^] # Re: attention

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Qu'est-ce qui empêcherait les marchands d'indiquer des frais de port corrects, des prix nets tirés vers le bas, et de continuer à payer les livreurs des clopinettes ?

      • [^] # Re: attention

        Posté par  . Évalué à 8.

        J'étais parti dans l'idée d'interdire la livraison "à perte (donc gratuite)

        Et tu fais comment pour ceux qui payent un abonnement ou une carte de magasin payante pour calculer? Sachant que la livraison/réservation en magasin à aussi un coût (location de l'espace de vente, coût d'exploitation de l'espace de vente, espace de stockage plus gros pour garder les commandes… )

        Avant de passer une loi "fait divers" et compliquer encore plus le code pénal, appliquer le droit du travail dans un premier temps, et regarder là où ça pèche.

        Et en même temps faire venir les transporteurs finaux autour d'une table et les inciter à se syndiquer.

        Tu interdit la livraison gratuite? Tous les articles de Truc baissent de 5€ et facturent la livraison à 5€. Paf, ça ne change rien, le transporteur est toujours payé pareil.

        Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

        • [^] # Re: attention

          Posté par  . Évalué à 3.

          Pire, on l'a déjà interdite la livraison gratuite, depuis la livraison de livres sur Amazon coûte 0.01 €.

          • [^] # Re: attention

            Posté par  . Évalué à 5.

            surtout que lors des débat à l'assemblée nationale on leur avait dit que c'était ce qui allait se passer…

            L'autre soucis avec le mille feuille législatif c'est que lorsque tu rajoutes une loi couvrant un cas déjà couvert, ça devient un bordel sans nom, notamment quand un cas rendre dans plusieurs cases.

            Et là on arrive quand même a des montages législatif, où pour agir contre des gros acteurs, on fait une loi sur leur sous traitants déjà hors la loi…

            Bref comme souvent le législateur, en France, préfère faire passer des lois plutôt qu'appliquer les existantes, comme ça ils ont l'impression d'avoir fait quelque chose (ou leur électorat à l'impression qu'ils ont agit)

            Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

    • [^] # Re: attention

      Posté par  . Évalué à 10.

      Si le gros tente de se défausser de ses pertes sur ses contractants qu'il aura poussé à la faillite, il y'aura quand même de la perte: le tresor public, les banques et les salariés étant privilégiés, sans oublier le petit soucis sur l'image des non livraisons.

      Pour moi, le constat important est là : pour garder ces coûts de livraison bas, on pousse ces indépendants ou PME à la faillite. Ainsi, les coûts réels sont assumés par la dette du dirigeant et la collectivité via l'assurance chômage…

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