• # Bonne métrique?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Les machines ont donc coûté de plus en plus cher et n’ont pas produit, au global, d’économie d’échelle,

    Si les machines n'ont pas produit d'économies d'échelle, les acheteurs devraient couler face à ceux qui n'ont pas acheté car ceux qui n'ont pas acheté peuvent vendre moins cher à avoir plus qui coûte moins cher, où est-ce que je me loupe?

    faisant plonger le revenu par hectare.

    Mais si la machine fait 10x plus d'hectare que l'humain, l'humain y gagne quand même.
    Perso je calcule comme ça :
    - humain fait 1000 de vente pour 10 ha à revenu 100 par humain capable de faire 1 ha, pour 10 ha il faut 10 humains à 100 de revenu.
    - machine coûte 700 mais fait 10 ha avec l'aide d'un seul humain à 200, pour 10 ha il faut 1 humain à 200 + une machine à 700, on vend moins cher à 900 (et on élimine ceux n'ayant pas investi), on a donc 200 de revenu par humain (augmentation) malgré le revenu de 20 par ha (diminution) dont on se plaindrait.

    Si mon calcul ne foire pas (corrigez-moi!) avec la machine chère le revenu de l'agriculteur par hectare diminue mais le plus important, le revenu par agriculteur, augmente (ou peut augmenter, suivant la concurrence qui fait ou pas pareil et donc vente moins chère).

    Et je ne vois alors pas le problème pour l'agriculteur que le revenu de l'agriculteur par hectare diminue.
    Est-ce que le revenu de l'agriculteur par hectare diminue est vraiment une bonne métrique pour juger d'un revenu par agriculteur quand la machine est là pour augmenter une efficacité de l'agriculteur?

    Je serai intéressé d'avoir la métrique de revenu par agriculteur (pour un même temps de travail), donc sans "par hectare", dans le temps.

    • [^] # Re: Bonne métrique?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Avec ce calcul, même si la machine coûtait 1 milliard, le revenu de l'agriculteur augmenterait. Dans un calcul correct, il faudrait déduire quelque part le coût de la machine du revenu de l'agriculteur, et il y aurait un point de bascule où la machine coûterait davantage qu'elle ne rapporte.

      • [^] # Re: Bonne métrique?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Avec ce calcul, même si la machine coûtait 1 milliard, le revenu de l'agriculteur augmenterait.

        Si la machine qui coûte 1 milliard permet à un agriculteur de gérer 1 milliard d'hectares, la machine a toujours un intérêt, le calcul est toujours correct (il fait bien attention à finir avec un prix de vente inférieur à sans elle afin que ce soit rentable d'acheter).

        Sauf erreur de ma part, ils donnent le prix d'une machine, mais pas ce qu'elle apporte (ou j'ai mal compris, qu'on m'explique), le prix sans prendre en compte ce qu'elle rapporte ne sert à rien.

        et il y aurait un point de bascule où la machine coûterait davantage qu'elle ne rapporte.

        Tout à fait.
        Ma critique est qu'à première vue (si je n'ai pas bien compris qu'on m'explique!), avec ce qui est donné dans le lien, on ne voit pas ce sujet, comme si la machine était achetée mais ne servait pas à augmenter la surface exploitable par agriculteur (elle n'augmenterait pas la surface gérée par agriculteur, seule possibilité pour rendre utile une comparaison par hectare pour parler du revenu d'un agriculteur, l’intérêt d'un agriculteur est son taux horaire, pas son taux par hectare).

        • [^] # Re: Bonne métrique?

          Posté par  . Évalué à 5.

          L'agriculture a vu un phénomène de concentration très important avec des exploitations de plus en plus grandes et de moins nombreuses. J'y vois un parallèle avec la production en série qui a remplacé l'artisanat: chaque pièce produite rapporte beaucoup moins qu'avant. Le revenu augmente moins vite que le volume!

          Après, on a un vrai problème aujourd'hui sur les revenus des agriculteurs hors très grosses exploitations.
          Il n'y a pas 36 solutions à ce problème. On en connaît 2:

          1.On laisse faire. Les exploitations les plus grosses vont continuer à absorber les plus petites jusqu'à ce qu'ils n'en reste que quelques-unes. L'essentiel des travailleurs agricoles seront des salariés, c'est la fin des fermes telles qu'on les connaît.

          2.On établit un système de gestion de l'offre et on régule ainsi le prix des aliments produits.

          Notez que le 1. ne signifie pas forcément une baisse des prix, vu que les agriculteurs aujourd'hui gagnent pour beaucoup moins que le SMIC. Financièrement, ils auraient plus intérêt à devenir salariés d'un grand groupe qui serait propriétaire de la ferme.
          Le gros groupe aurait un meilleur pouvoir de négociation avec les acheteurs, tout simplement parce qu'il n'y aurait plus beaucoup de choix.

          • [^] # Re: Bonne métrique?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            J'y vois un parallèle avec la production en série qui a remplacé l'artisanat

            C'est une bonne comparaison je trouve : la production de série a amené une accessibilité à la masse qui avant été exclue du fait du prix élevé, et l'artisanat n'a pas pour autant été tué car il y a de la demande (ponctuelle ou de luxe).

            Le revenu augmente moins vite que le volume!

            Ce n'est pas forcément négatif, mais un gain aussi pour le peuple (moins cher pour lui par ricochet, sinon le revenu augmenterai au moins aussi vite).

            vu que les agriculteurs aujourd'hui gagnent pour beaucoup moins que le SMIC.

            Oui et non : la trésorerie mensuelle n'est pas folichonne mais certains sont assis sur un tas d'or (le foncier), souvent il y a un blocage à en mourir (et ce n'est pas que les agriculteurs, nombre de proprios refusent de vendre le moindre m2 de leur patrimoine même si ils en chient au jour le jour) de ne rien vendre mais ça n'enlève pas la richesse factuelle du patrimoine. Mais c'est un peu hors sujet, et oui effectivement des fois les indépendants gagnent moins que le SMIC.

            Le gros groupe aurait un meilleur pouvoir de négociation avec les acheteurs, tout simplement parce qu'il n'y aurait plus beaucoup de choix.

            Le fait qu'il y ai quelques gros n’empêche pas une concurrence, par exemple prix CPU même si que quelques gros. "Gros" n'est pas une gros mot ni horrible pour les acheteurs.

            A noter que dans le domaine de l'alimentaire il y a déjà pas mal de "gros" et ce n'est pas pour autant que des concurrents potentiels voient comment faire moins cher, différence entre théorie et réalité.

            bref, pour le moment j'ai du mal à comprendre l'argumentaire dans le lien, c'est "évident" pour eux que l'évolution est négative pour les agriculteurs mais je ne vois toujours pas comment, du moins avec les arguments avancés.

            • [^] # Re: Bonne métrique?

              Posté par  . Évalué à 5.

              Le seul argument que je vois au "revenu par hectare a baissé" est qu'il est maintenant nécessaire à l'agriculteur d'avoir une plus grande surface de terrain pour vivre de façon équivalente à ce qui se faisait avec une surface moins grande. Je ne sais pas s'il s'agit d'un argument pertinent car il faudrait savoir combien d'hectares sont nécessaires pour dégager un revenu décent et quels sont les possibilités d'acquisition de tels terrains. S'il se trouve que l'acquisition d'une surface qui permet un revenu décent n'est pas possible à l'agriculteur qui souhaite se lancer, en effet, cela poserait le problème de l'accessibilité du métier aux "petits" agriculteurs.

              Je ne vois pas d'autre argument derrière la métrique avancée.

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