Journal Les Tuxeries restaurées (Journal ArkéoLogique)

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6
21
déc.
2025

Sommaire

Je partage avec vous les Tuxeries restaurées sous formes de PNG ainsi que de GIF animés. Pour ceux qui n'auraient pas suivi tous les épisodes, la redécouverte début octobre des Fiches Libres de l'ALDIL dans mon armoire vingt ans après leur création m'avait mené à une sauvegarde sur la Wayback Machine du site jc.electronicforest.org créé dans les années 2000 par le dessinateur JC. Ainsi qu'au site GNULinews - Nouvelles du Monde Libre… qu'il avait illustré. Nous avions alors réussi à retrouver la trace du dessinateur et à le contacter. Il nous avait confié l'intégralité de son archive contenant ses dessins d'époque réalisés en Flash. Concernant les animations au format SWF, la découverte du projet Ruffle nous avait déjà permis de les réanimer en GIF, première étape de l'opération de reconstruction baptisée Steve Austin (« Gentlemen, we can rebuild him. We have the technology »). Mais le gros du travail restait à faire : récupérer dans un format lisible (par du libre) une bonne centaine de fichiers FLA contenant des images fixes.

De FLAgada à eurêka !

Nos longues recherches sur ce format propriétaire nous avaient en effet laissés plutôt flapis… Il nous restait peu d'espoir à part trouver quelqu'un ayant accès à Adobe Animate, en espérant qu'il lise parfaitement les vieux FLA, ou à ses ancêtres chez Macromedia. Et justement, notre dessinateur préféré m'a donné accès à ses fichiers d'installation et licence de Flash MX Professional 2004 7.2, retrouvés sur un vieux disque dur. J'ai ainsi pu l'installer dans un Windows XP dans une machine virtuelle VirtualBox sous Ubuntu. En passant, je suis bluffé par la vitesse de démarrage de la machine, signe que les OS étaient vraiment légers à l'époque ! Notons aussi que la possibilité de travailler dans un répertoire partagé entre les deux systèmes a été appréciable.

Le logiciel Flash MX peut exporter en SWF, EMF, WMF, EPS, AI, DXF, BMP, JPG, GIF et PNG. En EMF et WMF, ça fonctionne pas trop mal, disons à 85 %, peut-être à cause de problèmes de transparence entre calques. En EPS, pas terrible, je dirais qu'on est en dessous de 50 % en qualité de rendu. En DXF, seuls les contours sont rendus. En PNG c'est parfait, sauf qu'on n'est bien sûr pas en vectoriel.

Mais plutôt que d'exporter directement en PNG, il m'a semblé plus judicieux d'exporter d'abord ces images fixes en SWF. On y perd a priori en particulier les calques des FLA, mais il y a un certain nombre de projets libres (Lightspark, swftools…) capables de lire et manipuler ce format. Et surtout Ruffle, projet très dynamique actuellement et écrit de plus dans un langage qui a le vent en poupe (Rust). On peut donc espérer au minimum une décennie de pérennité en terme de lisibilité de ces SWF du côté libre.

L'archive restaurée des Tuxeries va donc contenir essentiellement les FLA sources, des SWF animés ou non, des PNG pour les images fixes exportées depuis Ruffle et des GIF animés (Ruffle + ImageMagick).

Heigh-ho, heigh-ho, on s'en va au boulot !

Flash MX Professional 2004 ne permet pas d'exporter par lots. Il va falloir s'occuper à la main de chacun des 120 fichiers FLA contenant des images fixes. Je me crée un raccourci clavier pour l'export afin d'éviter quelques clics. Et heureusement, on peut ouvrir plusieurs FLA d'un coup, c'est déjà ça. Le travail est fastidieux, du genre qu'on répartit sur cinq ou six soirées pour y aller doucement. Certains fichiers contiennent de plus plusieurs planches à enregistrer : essais, croquis, versions différentes, etc. J'obtiens ainsi 208 SWF. C'est certes fastidieux mais pas si déplaisant que ça pour quelqu'un qui aime la BD, car on entre un peu dans le processus créatif du dessinateur, comme dans les annexes fournies à la fin de certains albums.

J'en profite pour apprendre à installer un binaire Rust. De Ruffle, je n'ai besoin que de la commande exporter, donc je me place dans son répertoire et je tape :

$ cargo install --path .

Ce qui l'installe dans le répertoire ~/.cargo/bin/. Après exportation du chemin, je me place à la racine du répertoire contenant les SWF, répartis dans plusieurs sous-répertoires :

$ exporter . . --scale 2

Avec deux points pour signifier que les entrées et sorties se feront sur place. L'option --scale 2 double la définition définie dans les SWF. Ça prend 24 secondes pour 208 fichiers sur un vieux coucou en Fedora 43.

Je me rends compte que les PNG générés par Ruffle sont plus gros que certains GIF équivalents. Je me souviens alors d'optiPNG qui comme son nom l'indique permet d'optimiser les PNG, avec des niveaux allant de 0 à 7. Une petite commande à la racine du répertoire et le problème est réglé :

$ find . -name *.png -print -exec optipng -o7 '{}' \;

Ça prend quand même du temps (24 minutes) sur mon coucou car le principe d'optiPNG est d'essayer un certain nombre de stratégies et de méthodes pour trouver la meilleure, mais ça vaut le coup. En moyenne, mes PNG ont été réduits de 71 %, soit 47 Mo en moins dans l'archive.

Je termine par un peu de ménage en supprimant les PNG et SWF qui contiennent des images en doublon. Et je vois qu'il reste quelques JPG dont les FLA semblent perdus.

Pffff… C'est fini. Heigh-ho, heigh-ho, on rentre du boulot !

Archivage dans l'antre du roi de la montagne

J'ai archivé les Tuxeries sur Codeberg : https://codeberg.org/dominoes/Les_Tuxeries
Le lien direct pour télécharger le tar.gz (116 Mio) est ici.

Je réfléchirai également à d'autres possibilités, comme Internet Archive ou Zenodo, dont nous avions discuté en commentaires du précédent journal.

Enfin, j'en ai profité pour également archiver les quatorze Fiches Libres : https://codeberg.org/dominoes/Les_Fiches_Libres

Bonne promenade dans le jardin des Tuxeries et bonnes fêtes de fin d'année !

Ne soyez pas ringard

Tux Père Noël

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