• # Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech

    Posté par  . Évalué à 10 (+10/-0).

    «Moderation is a propaganda word for censorship.»

    Le soucis c'est que cette phrase de Zuckerberg qui nous paraît odieuse sonne très vrai aux oreilles d'un étasunien biberonné au 1er amendement :

    Le premier amendement à la Constitution des Etats-Unis, qui interdit à l’Etat de porter atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de la presse et à la liberté religieuse, a depuis longtemps été interprété de façon extensive, voire absolutiste, par la Cour suprême des Etats-Unis. Il est donc possible de mentir, de proférer des propos racistes ou antisémites sous le parapluie protecteur du premier amendement. Seuls sont sanctionnés les propos incitant à commettre des actes violents et dangereux de manière imminente. C’est la doctrine jurisprudentielle du « danger clair et immédiat » (« clear and present danger »). (src)

    Zuckerberg et Musk sont américains (même si le second est un immigré), leurs entreprises sont américaines, leurs principaux clients ont volontairement réélu Donald Trump et son colistier (alors qu'ils cumulent tellement de casseroles, et de trucs étranges que je me disais qu'ils étaient en campagne pour ne pas être élus). Bref j'ai fini par me dire qu'on gagnerait à accepter que malgré la mondialisation et le concept flou "d'Occident", les USA sont quelque chose à part qu'on aura toujours du mal à comprendre d'un point de vue européen. Le problème c'est de s'en être remis à leurs OS, leurs produits, leurs réseaux, pour se plaindre après que ça ne marche pas comme l'UE le voudrait. Je rêve de voir Meta couler mais on a peut-être mieux fait de le laisser à ses concitoyens et d'utiliser nos propres réseaux. Même si j'ai du mal à voir ce vœux se réaliser. En écho à la dernière phrase de l'article «Tic tac tic tac tic tac. Il sera difficile d’éviter le Boum», je partage ce texte qui résume assez bien ce qui se déroule actuellement, selon moi. Ambiance années 30.

    • [^] # Re: Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech

      Posté par  . Évalué à 2 (+0/-1).

      Bah en fait, c'est même pas faux. Moi ça ne me gène pas qu'il faille des lois et des procédures pour limiter la liberté d'expression quand elle est nuisible à la société. Habituellement, on admet que la préservation de la liberté d'expression exige que ces limites soient gérées par la justice, a posteriori. Par exemple, la diffamation : on peut publier que X mange des gentils petits cochons d'Inde, mais si X porte l'affaire en justice, il peut demander réparation.

      Mais le monde change et certaines déclarations sont nuisibles dès leur publication, il n'y a pas moyen de "réparer", en tout cas pas avec de l'argent. C'est d'ailleurs étrange que la justice considère qu'on puisse réparer un délit de presse avec de l'argent. Ça peut être la divulgation de photos de gens à poil, la diffusion de "fake news" dans l'objectif de modifier le résultat d'une élection, d'appels à la haine ou à la commission d'actes illégaux, ou d'infos bidon pour gêner la protection de la population (par exemple la protection sanitaire au cours d'une épidémie). Est-ce qu'on parle de censure? Probablement, et pourquoi on ne pourrait pas décider que la censure est parfois nécessaire?

      Globalement, on peut sanctionner après coup pour les délits de presse qui causent un préjudice financier, mais quand le préjudice n'est pas financier, il faut des moyens d'empêcher la publication, soit par une décision administrative rapide, soit en sanctionnant les intermédiaires. Tiens, si j'étais chef de quelque chose, je pense que je convoquerais un Grenelle de la censure, et puis après je prendrai les décisions que je veux bien de toutes manières parce que ça ne sert à rien d'être chef si on n'a pas le dernier mot.

      • [^] # Re: Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1 (+1/-1).

        Tiens, si j'étais chef de quelque chose, je pense que je convoquerais un Grenelle de la censure, et puis après je prendrai les décisions que je veux bien de toutes manières parce que ça ne sert à rien d'être chef si on n'a pas le dernier mot.

        Manu dictatori. On t’a reconnu. Bridget, viens récupérer ton sale gosse.

        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech

        Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

        Habituellement, on admet que la préservation de la liberté d'expression exige que ces limites soient gérées par la justice, a posteriori.

        Non, elle est gérée par la loi, à priori. La justice c'est une fois que la loi a été (potentiellement) non respectée.
        Mais la justice n'est pas là pour "réparer", elle est là pour juger, et prononcer des peines. La justice ne peut pas réparer un meurtre ou un viol, ce qui est fait est fait. Par contre elle peut infliger des peines aux coupables, et confirme ainsi ce qui est "interdit" dans notre société.

        Le problème de la justice avec les fakes news et autres problèmes médiatiques, c'est qu'elle n'est souvent pas capable de prononcer des peines…

        • [^] # Re: Congress shall make no law […] abridging the freedom of speech

          Posté par  . Évalué à 3 (+0/-0).

          Non, elle est gérée par la loi, à priori. La justice c'est une fois que la loi a été (potentiellement) non respectée.

          Pas vraiment pour les délits de presse. Voir par exemple https://shs.cairn.info/revue-legicom-2006-1-page-33?lang=fr : "la procédure de référé n’est guère compatible avec la philosophie de la loi sur la presse, fondée sur la seule répression a posteriori des atteintes aux droits de la personnalité." mais "Le droit français actuel est trop hétéroclite pour satisfaire à la cohérence et à la clarté nécessaires des règles applicables en ce domaine." Donc en gros, ça dépend, mais en pratique, très peu de référés en délit de presse ne vont jusqu'au bout, ce qui revient à dire qu'en pratique, le droit de la presse est jugé a posteriori.

          Après, les discussions sur "est-ce que le vol ou les excès de vitesse sont interdits" sont sans fin. La loi prévoit des peines, mais en simplifiant peu de délits sont susceptibles d'être empêchés (par exemple par la police si elle est présente). Par exemple, les policiers ont pour devoir d'empêcher un meurtre qui va se dérouler sous leurs yeux, mais ils n'ont pas pour devoir d'empêcher un vol : ils laissent le vol se dérouler, et ensuite ils arrêtent le voleur. Avant le permis à point, il était courant pour certains de rouler volontairement au-delà de la limite de vitesse et d'assumer les amendes; il est difficile dans un tel cas de prétendre que l'action illicite est "interdite".

  • # Ironie (ou pas)

    Posté par  . Évalué à 2 (+3/-2). Dernière modification le 13 janvier 2025 à 18:23.

    Heureusement Linuxfr ne fonctionne pas comme ça. Tout pareil, mais avec un crédit social attribué à l’individu. Ouf !

    (ou pas)

Envoyer un commentaire

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.