Circulaire du Premier ministre sur l’usage des logiciels libres dans l’Administration

Posté par  (site web personnel) . Édité par Davy Defaud, NeoX et Nils Ratusznik. Modéré par Pierre Jarillon. Licence CC By‑SA.
85
22
sept.
2012
Communauté

Le Premier ministre Jean‐Marc Ayrault vient de diffuser à l’ensemble des ministères une circulaire concernant l’« Usage du logiciel libre dans l’administration ».

Cette circulaire constitue une avancée majeure pour le logiciel libre dans les systèmes d’information de l’État. Elle recense les succès passés et les cas d’utilisation les plus appropriés, permettant ainsi de dégager les axes d’une véritable politique en matière de logiciel libre et open source. Le groupe de travail de la DISIC, qui a rédigé la circulaire, met tout particulièrement l’accent sur les bénéfices économiques du logiciel libre pour ceux qui le déploient, mais il n’oublie pas de souligner l’importance des contributions, et fixe des objectifs précis en la matière : de 5 à 10 % du montant des économies réalisées doivent être réinvestis sous la forme de contributions.

Dans un courrier accompagnant cette circulaire, Jean‐Marc Ayrault souligne les avantages du logiciel libre : « moindre coût, souplesse d’utilisation, levier de discussion avec les éditeurs ».

Suivez le lien « lire la suite », pour quelques analyses et commentaires rédigés par le CNLL.

En rendant, comme l’observe le Premier ministre, un service égal ou supérieur, pour un coût sensiblement moindre, aux entreprises et administrations qui le déploient, le logiciel libre est un atout en temps de crise : il améliore de manière immédiate la compétitivité de l’ensemble de notre industrie.

À ces observations, le CNLL ajoute que l’écosystème du logiciel libre représente 30 000 emplois et une croissance annuelle de l’ordre de 30 %. Il s’agit donc d’un gisement d’emploi et de compétitivité dont l’État doit encourager la croissance, par la commande publique, bien sûr, mais aussi par des mesures de soutien à l’innovation et à la formation, et par le maintien d’un cadre juridique et réglementaire, notamment autour de la notion de standard ouvert et par le refus des brevets logiciels, qui ne défavorise pas les entreprises du Libre face aux géants internationaux de l’informatique.

Le CNLL observe également que le logiciel libre permet de réduire la dépendance, stratégique et économique, de la France vis‐à‐vis de fournisseurs étrangers, favorise l’activité des PME et l’emploi local et évite l’évasion fiscale pratiquée par les grands éditeurs internationaux.

Regroupant 10 associations, dont 2 pôles de compétitivité, et représentant plus de 300 PME actrices de l’écosystème du logiciel libre en France, le CNLL est intervenu lors de la campagne présidentielle pour mettre en lumière les principaux défis politiques relatifs au logiciel libre. Il a entrepris à présent de travailler avec les ministères concernés et en concertation avec toutes les organisations du secteur, pour traduire les engagements du candidat François Hollande en un plan d’action concret, et se réjouit de la publication de cette circulaire, premier pas vers la mise en place d’une véritable gouvernance open source au niveau de l’État.

A l’occasion de l’Open World Forum, le CNLL organisera, le 12 octobre prochain, une grande concertation des associations du logiciel libre, afin de proposer les axes d’une politique plus large en la matière : politique industrielle d’une part (soutien aux PME, aide à la R & D, mécénat de compétences, etc.), politique citoyenne d’autre part (standards et brevets logiciels, neutralité du Net, etc.). Les fruits de ces travaux seront communiqués au gouvernement afin d’aider à déployer les engagements du candidat Hollande.

« C’est un peu un coming‐out du gouvernement sur le logiciel libre ! Depuis longtemps, le logiciel libre tient une place de choix dans les services informatiques de l’État, mais les prises de position officielles avaient rarement été aussi claires et engagées, accompagnées de résolutions concrètes », estime Patrice Bertrand, président du CNLL. « Elles se limitent à ce stade au périmètre des systèmes d’information de l’État, et nous espérons que d’autres mesures confirmeront cette orientation au plan de la politique industrielle de la France. »

Aller plus loin

  • # Et le RGI ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Le référentiel général d'interopérabilité avait été vidé de tout intérêt suite au lobbying de Microsoft. Verrons nous une nouvelle édition reprenant la version non censurée que j'avais mis au frais sur http://pjarillon.free.fr/rgi/ et que l'on retrouve sur http://www.april.org/rgi ?

    Ce serait un complément très utile à cette circulaire.

    • [^] # Re: Et le RGI ?

      Posté par  . Évalué à 6.

      Il y a déjà l'avant dernier aliéna de la page 14 :

      Association systématique à tout format préconisé (notamment dans le référentiel général d'interopérabilité), d'une implémentation de référence en logiciel libre. Les formats seront alors de fait suffisamment ouverts ;
      
      
  • # La suite

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    • Obligation de pouvoir installer son propre OS sur toute machine (obligation de pouvoir débloquer l'UEFI, obligation de débloquer les téléphones par exemple)

    • Interdiction du monopole des magasins en ligne pour un système d'exploitation (interdiction des iphones en l'état)

    • Obligation d'afficher le prix de l'OS séparément du prix de la machine (vente liée)

    • [^] # Re: La suite

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Puisqu'on en est à la liste au Père Noël, rajoute :

      • Obligation pour les constructeurs de donner leurs specs (ou interdiction pour eux de vendre en France si ils ne donnent pas les specs)

      • Obligation d'utiliser des formats ouverts et normalisés pour la diffusion publique de tout morceau d'information financé par le contribuable.

      • Autorisation d'utiliser des puces GSM libres sur le réseau téléphonique mobile (je crois savoir que c'est interdit pour le moment).

      • [^] # Re: La suite

        Posté par  . Évalué à 3.

        Tu viens de piquer ma curiosité: il y aujourd'hui des puces GSM libres qui ont passé toutes les certifications nécessaires?
        Parce qu'en général, le problème est là: ces certifications coûtent une fortune.

        • [^] # Re: La suite

          Posté par  . Évalué à -1.

          Ahh… la certification de matériel en France…Toute une histoire

          • [^] # Re: La suite

            Posté par  . Évalué à 6.

            Depuis 17 ans (date ce ce document), la réglementation a beaucoup évolué et s'est européanisée pour le meilleur comme pour le pire. France Télécom a été privatisée et aujourd'hui la concurrence est sévère. L'Autorité des télécoms a remplacé FT. L'homologation se fait aujourd'hui beaucoup plus souvent par auto-certification.

            Le message précédent n'est vraiment pas pertinent.

      • [^] # Re: La suite syllogisme

        Posté par  . Évalué à 3.

        Voui, sauf que le con-tribu-able n'est pas l'Etat.
        Ce n'est pas l'argent du contribuable, mais celui de l'Etat.
        Sinon chacun va avoir droit à son bout de route, de panneaux de signalisation, d'école, d'hopital, …
        Et celui qui a payé plus que l'autre en voudra plus, et l'autre pas moins…
        Non, le contribuable contribue à l'Etat, mais l'Etat ne lui appartient pas; ce n'est pas un bout d'Etat ou une action, c'est un impôt collectif.
        L'Etat n'est pas la somme des individualités, l'Etat est indivisible.

        A moins que "financé par le contribuable", veuille dire : "ce que le contribuable finance de son propre chef" ?

        • [^] # Re: La suite syllogisme

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          On est d'accord, enfin je pense qu'on est tous d'accord sur ce point.
          J'ajouterais qu'on exprime nos souhaits de dépense de l'argent des impôts via les élections qui favorisent certaines dépenses au détriment d'autres. Ça permet une gestion globale sans que chacun réclame sa « part ».

          Cependant, si l'État a l'argent et que le contribuable ne peut pas réclamer quoique ce soit, je pense que le contribuable devrait avoir l'ensemble des données de ce qui est fait de cet argent et que l'État doit éviter certaines dépenses ou en favoriser d'autres de manière naturelle. la Cours des Comptes sert en partie à cela et c'est une bonne chose que cette organisation existe et soit souvent pertinente dans son action.

          Car le contribuable peut se demander s'il est légitime de payer des licences à des entreprises étrangères et qui peuvent être un surcoût par rapport à des solutions plus locales ou universelles qui pourraient être source d'économie et de plus grande indépendance technologique (et avoir des outils sur mesure, au moins). C'est pareil pour tout, quand l'État fait une dépense, le contribuable peut se poser la question de l'utilité de la dépense et voir si on ne pourrait pas dépenser mieux, notamment en payant moins pour un même service.

          • [^] # Re: La suite syllogisme

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Car le contribuable peut se demander s'il est légitime de payer des licences à des entreprises étrangères et qui peuvent être un surcoût par rapport à des solutions plus locales ou universelles qui pourraient être source d'économie et de plus grande indépendance technologique (et avoir des outils sur mesure, au moins). C'est pareil pour tout, quand l'État fait une dépense, le contribuable peut se poser la question de l'utilité de la dépense et voir si on ne pourrait pas dépenser mieux, notamment en payant moins pour un même service.

            Je crois que tu parles des logiciels utilisés par l'État, ce n'est pas de ça que je parlais. Moi je parlais des formats des données publiées. L'État utilise encore beaucoup les formats fermés, on l'a vu encore récemment avec des portails OpenData qui contenaient plein de .xls(x).

            Honnêtement, je n'ai pas bien compris le commentaire de patrick32 au-dessus (troll ?) : ça me semble légitime lorsqu'une information est publique de demander que celle-ci soit lisible par tous les citoyens, sans discrimination. Surtout si ce sont ces citoyens qui financent sa publication. De la même manière, l'État veille assez souvent à ce que les transports en communs soient accessibles aux personnes à mobilité réduite : est-ce qu'il devrait répondre aux handicapés "C'est mon argent, je fais ce que je veux, l'État n'appartient pas au contribuable" ?

    • [^] # Re: La suite

      Posté par  . Évalué à 3.

      Obligation de pouvoir installer son propre OS sur toute machine (obligation de pouvoir débloquer l'UEFI, obligation de débl Xoquer les téléphones par exemple)Obligation de pouvoir installer son propre OS sur toute machine (obligation de pouvoir débloquer l'UEFI, obligation de débloquer les téléphones par exemple)

      Dans l'administration ça craint ça. Personnellement, le type qui a des responsabilité critique et qui adore Windows XP je REFUSE qu'on le laisse faire ce qu'il veut.

      Please do not feed the trolls

      • [^] # Re: La suite

        Posté par  . Évalué à 10.

        Il me semble que c'est le propriétaire de la machine qui doit pouvoir débloquer l'UEFI, dans le cas de l'administration c'est le service informatique pas l'utilisateur.
        En tout cas c'est comme ça que je l'ai compris.

    • [^] # Avant (Re: La suite)

      Posté par  . Évalué à 3.

      Avant parler de logiciel libre, ce serait bien de parler de format ouvert…
      Déjà ce serait un pas immense !!

      (Oui c'est fourbe, car du format ouvert au logiciel libre… )

  • # contributeur

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Disons qu'au lieu de payer des millions en licence, il devrait payer un ou 2 postes de contributeurs par logiciel employé. Cela serait un bénéfice pour tout le monde surtout si il s'agit de logiciel dédié à l'administration.

    Il ne faut jamais oublier que Sun avait racheté l'éditeur Star Office car cela lui coutait moins chère que de payer les 10 000 licences word nécessaire à ses employés.

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: contributeur

      Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 23 septembre 2012 à 06:34.

      Tu veux dire que l'état créerait des emplois en embauchant des personnes, sous un statut protecteur et stable, et dont la mission serait de répondre aux besoins de l'état et du service public en général ?
      Nom de dieu, vous êtes un communiste ça crève les yeux !

      • [^] # Re: contributeur

        Posté par  . Évalué à 10.

        dont la mission serait de répondre aux besoins de l'état et du service public en général ?

        C'est même pire, puisque leur travail pourra aussi profiter à tous les citoyens du monde…

        • [^] # Re: contributeur

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Comme ça le code produit par un mec payé par l'état français pour bosser sur openoffice pourra renforcer le Great Firewall of China

          • [^] # Re: contributeur

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

            Attentions, avec ce genre de déclaration, Albanel pourra confirmer qu'elle l'a lu sur linuxfr.

            "La première sécurité est la liberté"

            • [^] # Re: contributeur

              Posté par  . Évalué à -4.

              Parce que tu penses qu'Albanel moule sur linuxfr ?
              Malheureusement, je ne crois pas …

              • [^] # Re: contributeur

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                Si on ne peut même plus faire de 3ième degré sans smiley, ouvaton.

                "La première sécurité est la liberté"

                • [^] # Re: contributeur

                  Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 25 septembre 2012 à 08:55.

                  Je dirais même plus: Si on ne peut même plus faire de 3ième degré sans smiley, ouvaton.

          • [^] # Re: contributeur

            Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 24 septembre 2012 à 22:12.

            le Great Firewall of China

            c'est celui où l'on conquiert la bravitude ?

    • [^] # Re: contributeur

      Posté par  . Évalué à 2.

      Il ne faut jamais oublier que Sun avait racheté l'éditeur Star Office car cela lui coutait moins chère que de payer les 10 000 licences word nécessaire à ses employés.

      Ça me semble difficile a croire, et pourtant cela semble vrai:
      https://en.wikipedia.org/wiki/StarOffice#History

  • # Logiciels libres et administration

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 23 septembre 2012 à 16:34.

    J'en connais dans mon ancienne administration qui vont faire la g….e parce que sans Windows, pas de salut. Le DSI avait, en 2002 évoqué la possibilité d'étudier l'impact des logiciels libres en … 2010. Je ne sais pas si l'étude est commencée aujourd'hui. Il doit avoir mal en lisant la directive.

  • # tres bonne nouvelle

    Posté par  . Évalué à 3.

    Je trouve que c'est une bonne chose

    lorsque j'entends que les académies offre des licences offices a tous les prof, j'ai du mal a comprendre pourquoi il n'incite pas a une autre voix

    par ailleurs grâce a cette annonce j'ai pu découvrir l'association adullact qui fait je trouve un travail remarquable. c'est une excellente initiative

    • [^] # Re: tres bonne nouvelle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      lorsque j'entends que les académies offre des licences offices a tous les prof, j'ai du mal a comprendre pourquoi il n'incite pas a une autre voix

      Pas tout à fait, c'est plutôt Microsoft qui offre la suite Office pour 8€ aux personnels de l'Education Nationale… sous réserve que l'établissement d'exercice soit déjà utilisateur.

      Voir ici un billet sur le blog de linxuedu à ce sujet : http://linuxedu.tetaneutral.net/blog/?p=639 (article aussi diffusé sur la revue USMag de la FSU).

      • [^] # Re: tres bonne nouvelle

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Les profs sont des utilisateurs informatiques lambdas, un peu plus pointus dans les domaines scientifiques, leur donner autre chose que les produits qu'ils connaissent les rend grognons.

        • [^] # Re: tres bonne nouvelle

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Si un changement rend certains professeurs grognons, il faut changer les professeurs.
          Je suis agressif en disant cela mais cette opinion est défendable.
          Le monde change et le rôle des professeurs est de préparer les enfants au monde qui les attend. Un professeur qui refuse de remettre ses habitudes en questions prépare ses élèves à vivre dans le passé. C'est plus que pitoyable, c'est criminel.

          Pendant longtemps les professeurs ont appris à enseigner ce qu'ils avaient appris de leurs prédécesseurs. Ils doivent maintenant enseigner ce qu'ils auront appris par eux-même tout au long de leur vie professionnelle. Apprendre les textes de Platon, Socrate, Victor Hugo, Baudelaire et Lamartine ne suffit plus pour vivre à notre époque et encore moins pour préparer l'avenir. Comprendre comment fonctionne un téléviseur, un ordinateur, un téléphone portable, une pompe à chaleur et une cellule photovoltaïque, cela fait partie de la culture de notre époque. Se verrouiller intellectuellement sur des logiciels propriétaires n'est qu'une facette de la paresse voire de la débilité mentale.

          Je suis dur, je sais.

          • [^] # Re: tres bonne nouvelle

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Je peux comprendre ta position, la partager éventuellement, mais aussi la considérer comme peu réaliste. Ce que je voulais exprimer c'est juste l'idée qu'une circulaire, fût-elle signée par le PM,n'a que peu de prise face à ce genre de réactions.

          • [^] # Re: tres bonne nouvelle

            Posté par  . Évalué à 9.

            Tiens, on est vendredi ? Ah, non, c'est demain.

            Connaître le fonctionnement d'un téléviseur, un ordinateur, un téléphone portable ou une pompe à chaleur, c'est intéressant en soi. Mais penser pour autant qu'il est devenu vain d'étudier Platon ou Hugo, c'est se mettre le doigt dans l'oeil profondément en dépassant le coude !

            Jamais notre société ne nous aura offert autant de possibilité technique. Et jamais la question de la finalité de tout cela n'aura été aussi urgente.

            Un téléviseur ne rendra jamais heureux. Platon peut par contre aider à trouver son chemin vers une certaine forme de bonheur. Un téléphone portable ne créera jamais de libération de l'être. Il ne fabrique pas de l'humanité. Hugo lui le peut.

            Connaître Platon et Hugo à notre époque n'est peut être pas suffisant ? Pourquoi pas. Mais pour vivre en tant qu'être humain, et non pas juste en stérile consommateur, c'est nécessaire.

            Alors si quelques profs de lettres n'ont pas envie de perdre du temps à changer leurs habitudes par ce que le fond du problème n'est pas là pour eux, c'est sans importance. Il ne faut pas les blâmer, juste faire une conduite du changement et les accompagner.

            Science sans conscience n'est que ruine de l'âme…

            • [^] # Re: tres bonne nouvelle

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 30 septembre 2012 à 09:47.

              Je n'ai jamais dit qu'il était vain d'étudier Platon ou Hugo ! J'ai seulement dit que ce n'était pas suffisant pour vivre à notre époque.

              L'honnête homme du dix-neuvième siècle n'est plus d'actualité. Je pense à Hibernatus (pièce de théâtre) ou au film Hibernatus qui montre le décalage entre le début du vingtième siècle et les années 70.
              La notion de culture n'a pas évolué depuis un siècle mais notre monde a considérablement changé. C'est cela que je veux stigmatiser. Le monde de l'éducation est conservateur et les médias sont dirigés par des littéraires fabriqués dans ce moule. Ils contribuent eux aussi à cet immobilisme.

              Combien de fois j'ai entendu : « Ce ne sont que des détails techniques… », phrase magique qui permet d'éluder l'incompétence de celui qui le dit. Sauf que bien souvent, ces détails techniques sont primordiaux. La culture scientifique n'est plus une option de nos jours.

              • [^] # Re: tres bonne nouvelle

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                L'honnête homme du dix-neuvième siècle n'est plus d'actualité.

                En fait, tout le monde n'a pas suivi le congrès Solvay de 1927 concernant la mécanique quantique et qui a donné lieu aux inventions suivantes : cdrom / GPS / Hubble / microscope électronique / ordinateur quantique (celui-là bientôt dans toutes les enseignes…).

                Ce ne sont que des détails techniques…

                oui, cela peut prendre un siècle… alors que tout le monde l'utilise déjà /o\

                La culture scientifique n'est plus une option de nos jours.

                justement, il faudrait plutôt la remettre à l'étude et l'éducation :-) (2ème degré, toussa). Même en philo j'avais eu droit à l'histoire des sciences, ce n'est pas si loin des techniques de l'ingénieur même pour ceux qui choisiront une filière différente.

        • [^] # Re: tres bonne nouvelle

          Posté par  . Évalué à -1.

          Bah ! Comme ils sont grognons de toute manière, c'pas bien grave. Ressortez-le RGI et musclez-le. On pourra faire mousser en étant très têtus, comme on sait faire. Pis si la gendarmerie y est arrivée, l'éduc'nat' devrait pouvoir le faire aussi !

  • # L'état utilisateur et contributeur

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    La circulaire encourage même à ce que les coûts des licences économisés soit reversés à 5/10% !

    Magali Garnero (alias Bookynette) / Présidente de l'April : bookynette@april.org / Membre de Framasoft

  • # Les études

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 24 septembre 2012 à 11:43.

    Je note qu'ils se basent sur des études pour indiquer que le coût est un avantage. Voir page 7:

    « Un exemple d'usage des logiciels libres dans un système d'information critique d'une direction ministérielle a permis de diviser par 10 les coûts de fonctionnement des applicatifs. Cette réduction nette des coûts a été obtenue en mettant en place un marché de maintenance dans des conditions très strictes (délais de 48h de résolution…) sur plus de 100 souches logicielles. »

    Quelqu'un sait si ces études on été rendues publiques ?

  • # Il reste du boulot...

    Posté par  . Évalué à 10.

    Dans l’enseignement supérieur, le meilleur allié des logiciels propriétaires est l’AMUE.

    C’est l’agence qui développe les logiciels indispensables à la gestion des universités, mais sa culture du logiciel propriétaire fait que non seulement ils ne tournent que sous Windows (pour la partie cliente), mais ils nécessitent aussi Oracle et Microsoft Office (certaines fonctionnalités lui sont étroitement liées).

    Et vu comme cette agence peine déjà à fournir des logiciels qui n’ont pas un train de retard sur les besoins et à les maintenir à jour (mais ça, c’est sûrement une question de moyens), je ne vois pas comment elle pourrait changer son fusil d’épaule rapidement…
    Et pourtant, dans un contexte d’étranglement budgétaire des universités (l’« autonomie » des universités, c’est le même principe que la décentralisation : la dotation budgétaire est constante alors que les charges augmentent), limiter les logiciels propriétaires serait bienvenu.

    Il paraît qu’il y a la copie conforme de l’AMUE dans l’Éducation Nationale, en tout cas au niveau de la culture informatique et de la qualité des logiciels (mais cette agence dépend peut-être directement du ministère).

    Je me demande s’il n’y a pas un lien de ce type : les passionnés d’informatique qui n’aiment pas Windows n’aiment pas l’informatique de gestion non plus ; du coup, ceux qui restent pour développer des logiciels de gestion, ce sont les autres…

    « Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone

  • # Rien de nouveau sous le soleil

    Posté par  . Évalué à 10.

    La circulaire fait très bien le point sur les enjeux du libre. Elle dit bien ce qu'il faudrait faire, mais pour les actions concrètes, rien.

    Moralité: Les gens qui faisaient du LL dans l'administration (qui sont nombreux) le feront en s'appuyant sur la circulaire, et les autres (qui sont nombreux aussi) continueront à faire du proprio en s'asseyant sur la circulaire. Business as usual.

  • # mensonges

    Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 25 septembre 2012 à 16:43.

    c'est du vent… a coté de cela l’administration centrale (DSI) délocalise les centres de traitement au Maroc par exemple, et, impose le passage des serveurs centraux sous Windows Server… Ainsi que des Web applications qui font appels a des api Windows…

  • # Repenser l'imposition indirecte ...

    Posté par  . Évalué à 3.

    Je propose :
    - Un taux de TVA majoré pour les produits non-interopérables
    - Un taux de TVA minoré pour les produits libres
    - Un taux de TVA inchangé pour les autres produits (interopérables mais non-libres).
    Et bien-sûr, pas de raison de se limiter aux seuls logiciels.
    Je vois là l'occasion d'encourager les produits ouverts et libres et de re-dynamiser notre économie …

    Mais attention, les lobbys vont se déchaîner !

    … à méditer.

  • # PDF scanné

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    OSEF, mais ça me pique les yeux de devoir lire 19 pages de scan dans un PDF.
    J'ai commencé mais pas abouti : qqun aurait-il trouvé la version originale ?

  • # Réactions de l'AFUL et de l'APRIL

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 28 septembre 2012 à 01:19.

    Comme on pouvait s'y attendre, les deux associations se réjouissent de cette directive.
    AFUL : http://aful.org/communiques/circulaire-jm-ayrault-orientations-usage-logiciels-libres
    APRIL : http://www.april.org/circulaire-ayrault-une-avancee-pour-lusage-du-logiciel-libre-dans-les-administrations-en-attendant-le-volet-legislatif

    Ce texte semble avoir surpris les acteurs du logiciel libre. On peut penser que si il avait été élaboré au grand jour comme le RGI, il aura suscité l'ire de Microsoft ! Il faut reconnaître que la méthode était bonne.

    Cette circulaire est le fruit d'une bonne dizaine d'années de travail des associations et des individus qui défendent la liberté de création. Certains d'entre eux ont fini par arriver aux postes où ils peuvent agir et cette fois, le gouvernement les a suivi. Espérons que leur travail ne sera pas à nouveau sabordé par Microsoft.

  • # Ne pas oublier les collectivités locales

    Posté par  . Évalué à 2.

    Dans les administrations, il n'y a pas que l'état, il y a toutes les collectivités locales (mairies, département, régions), j'espère d'ailleurs que le premier ministre va donner l'exemple dans la ville dont il était maire il y a peu.

    Je travaille dans une collectivité locale, j'avais soumis l'idée de mettre à disposition un ou des collègues pour contribuer à un logiciel libre; par exemple une personne qui consacrerait une journée par semaine à l'assistance sur Libre office via le forum, autant dire une goutte d'eau dans le budget de la collectivité (on utilise les produits Microsoft). Je n'ai même pas eu de réponse.

    @qdm je pense que la circulaire va être un point d'appui à ceux qui veulent développer le logiciel libre dans leur administration et pour ma part va me permettre de revenir à la charge

    • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

      Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 28 septembre 2012 à 22:07.

      j'espère d'ailleurs que le premier ministre va donner l'exemple dans la ville dont il était maire il y a peu.

      S'il n'est plus le maire de cette ville je ne vois pas trop comment il va pouvoir montrer l'exemple dans celle-ci.

      une journée par semaine à l'assistance sur Libre office via le forum, autant dire une goutte d'eau dans le budget de la collectivité (on utilise les produits Microsoft). Je n'ai même pas eu de réponse.

      Je comprends que tu n'aies pas eu de réponse (enfin, ils auraient pu au moins te faire une réponse négative, par politesse). Si vous n'utilisez pas LibreOffice, quel est l'intérêt pour ton entreprise ? De plus, c'est surtout mettre des ressources sur le développement qui pourrait être utile, tes utilisateurs (s'ils utilisaient LibreOffice) ne vont pas aller chercher de l'aide sur le site LibreOffice eux-mêmes non ?

      je pense que la circulaire va être un point d'appui à ceux qui veulent développer le logiciel libre dans leur administration et pour ma part va me permettre de revenir à la charge

      Oui. Par contre ne charge pas comme un taureau sous cocaïne, ça pourrait être contre-productif. Dans un premier temps tu peux peut-être migrer certains postes sous LibreOffice, pas tous d'un coup à mon avis.

      • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

        Posté par  . Évalué à 2.

        S'il n'est plus le maire de cette ville je ne vois pas trop comment il va pouvoir montrer l'exemple dans celle-ci.

        En théorie je suis d'accord, en pratique l'équipe dirigeante des services - à commencer par le directeur général - n'a pas changé, j'imagine mal Ayrault avoir coupé tout lien avec la ville de Nantes, premier ministre est un poste précaire.

        Ne travaillant pas au service informatique, je ne dispose pas de droits administrateurs, je ne peux pas migrer par moi-même. En fait sur 3000 postes environ on doit en avoir entre 100 et 200 équipés avec Libre Office pour des raisons d'échange avec d'autres administrations.

        De plus, c'est surtout mettre des ressources sur le développement qui pourrait être utile

        Oui peut-être, c'était une proposition parmi d'autres, plus facile à réaliser, car à force d'externaliser, on n'a quasiment plus de développeurs. Et puis l'assistance, la documentation, la formation sont des domaines à ne pas négliger

        Par contre ne charge pas comme un taureau sous cocaïne,

        Promis, même si l'inertie de certains en donne parfois envie :-)

        • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

          Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 29 septembre 2012 à 16:43.

          En théorie je suis d'accord, en pratique l'équipe dirigeante des services - à commencer par le directeur général - n'a pas changé, j'imagine mal Ayrault avoir coupé tout lien avec la ville de Nantes

          Sans avoir coupé toute relation avec son ancienne équipe j'ose au contraire espérer qu'il ne va pas court-circuiter les décisions du maire actuel.

          premier ministre est un poste précaire

          Précarité somme toute relative, en tous cas pas une précarité financière. À environ 15 000 € mensuel (rémunération + indemnités) avec les avantages en nature suivants :

          Accès gratuit au réseau SNCF (1re classe)
          Quotas de déplacements aériens
          Mise à disposition d'un parc automobile
          Dépenses téléphoniques et courrier
          Voiture de fonction et chauffeur
          Logement de fonction ou prise en charge par l'État d'un logement d'une superficie maximale de 80 m² plus 20 m² par enfant à charge.

          Employer le mot précarité est un peu abusif. Oui, il peut être dégagé à tout moment mais bon…

        • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

          Posté par  . Évalué à 2.

          En fait sur 3000 postes environ on doit en avoir entre 100 et 200 équipés avec Libre Office pour des raisons d'échange avec d'autres administrations.

          C'est un début. J'espère que cette directive va accélérer la migration.

        • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          je ne dispose pas de droits administrateurs

          rien n'empêche de mettre à disposition LibreOffice en téléchargement libre sur l'intranet. En expliquant ce que cela permet, les utilisateurs se refileront le lien, si ça leur convient. Au pire, en version portable (ne nécessitant pas de droit d'admin) et correctement localisé voire avec des greffons, cela pourrait faire boule de neige.

          • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

            Posté par  . Évalué à 2.

            Euh… S'il bosse pas au service informatique c'est pas sûr qu'il puisse ajouter des choses lui-même sur l'intranet. Il pourrait effectivement faire la promotion de LibreOffice, la distribuer par d'autres moyens (CD, clés USB), mais je ne suis pas sûr que se poser en prescripteur de solutions informatiques dans sa boîte son administration, en passant outre le service informatique, soit une excellente idée.

    • [^] # Re: Ne pas oublier les collectivités locales

      Posté par  . Évalué à 2.

      Bien sûr, mais mon expérience des différents ministères est que la situation est aujourd'hui très fortement clivée entre les deux factions. Il est inutile de faire du prosélytisme pro-libre dans les bastions MS et inutile d'espérer imposer du MS dans les bastions libristes. Bon, ceci étant, il existe encore des ministères flottants (Educ Nat ?), mais ils ne sont plus très nombreux.

  • # Concernant les collectivités locales

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Je viens de lire avec beaucoup d'intérêt cette circulaire.
    Elle est très intéressante. Va-t-elle suffire? l'avenir le dira. Ce qui est sûr c'est qu'elle est indispensable pour avancer et donner une impulsion.
    Mais pas forcément suffisante.
    Elle peut être utile dans les services où des volontaires se heurtent aux freins de leur hiérarchie.

    J'ai été surprise de voir cette circulaire signée par Ayrault, vu le peu d'utilsiation des logiciels libres à la mairie et à la communauté urbaine de Nantes. (une seule DSI gère les 2 entités). Car, s'il y a bien des logiciels utilisés pour les serveurs et quelques applis internes à la DSI, il y en a très peu sur les postes de travail et aucune volonté spécifique de développer en libre et en interne des applications métiers.
    Et c'est bien dommage.
    Les compétences d'une commune ou d'une communauté urbaine sont définies par la loi (gestion de l'eau, des déchets, des écoles, de la voirie, de l'urbanisme…) Les communes et communautés urbaines ont donc des besoins très récurents en termes de logiciels métiers. Or actuellement les politiques (mais plus réellement les directeurs DSI) choisissent entre 2 options: faire développer un logiciel sur mesure par une boitre privée ou acheter un logiciel existant chez unéditeur.
    Pourquoi une commune, ayant les moyens d'avoir sa propre DSI, ne développerait pas en interne et en libre, pour ensuite en faire bénéficier d'autres communes plus petites?
    Cela demande évidemment d'avoir du personnel formé et en nombre suffisant.
    Mais je suis convaincue que cela intéresserait beaucoup de jeunes développeurs de travailler dans un cadre comme celui-ci, innovant et créatif, d'avoir un vrai rôle social et reconnu dans la société.

    Le développement de logiciels adaptés, maîtrisés par les utilisateurs est un enjeu de démocratie dans les entreprises. Beaucoup trop de salariés ne maîtrisent plus leur propre outil de travail.

    Pour moi, développer en libre c'est , quelque part, remettre l'utilisateur du logiciel au coeur de son métier.

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