arnaudus a écrit 4595 commentaires

  • [^] # Re: Moins de liberté, pour plus de sécurité

    Posté par  . En réponse à la dépêche systemd : l’init martyrisé, l’init bafoué, mais l’init libéré !. Évalué à 10.

    Bah, en plus, l'argument de base est débile. Un truc écrit en bash serait "plus libre" qu'un truc écrit en C? Le gars est en train de dire que Linux serait beaucoup plus libre avec un kernel écrit dans un langage de script. On va vachement loin avec des raisonnements comme ça…

  • [^] # Re: guerre perdu d'avance

    Posté par  . En réponse à la dépêche Quand la cybernétique hiberne l'éthique. Évalué à 2.

    OK, bien sûr, il faut préciser les questions. La protection du grand public est impossible, pour deux raisons principales : 1) le grand public fait n'importe quoi, et même si on leur fournissait des systèmes bien foutus, les gens feraient quand même n'importe quoi, et 2) on a décidé, par ignorance, incompétence, paresse, ou cynisme, d'abdiquer politiquement face aux problèmes de sécurité et de protection des données personnelles. Il suffirait de quelques modifications claires du code de la consommation, et une pression politique suffisante pour les faire appliquer, pour évoluer dans un monde beaucoup plus sain : interdiction réelle de la vente liée (en particulier, rendre l'utilisateur réellement propriétaire de son matériel—usus, fructus, et abusus), assimilation des problèmes de sécurité à des vices cachés, etc.

    Donc voila, pour le grand public, c'est râpé. Pour les services de l'État, par contre, ça n'est pas perdu. Bon, dans les faits, les finances publiques sont dans un tel état qu'on vit plus en mode URSS post-1991 que dans un État fort et souverain (utilisation de bécanes personnelles, Windows piratés ou obsolètes parce qu'on ne peut pas acheter les licences, site internet entretenu par le gars qui arrose les fleurs, etc), et on est vraiment à un niveau de sécurité proche de 0 pour la plupart des administrations. Mais j'ose espérer qu'il existe quelques services (renseignement, défense, police…) qui investissent encore sur la sécurité, et qui disposent d'un savoir-faire dans ce domaine permettant de se jouer des petits malins assez facilement—je ne parle pas de la NSA, ni même des vrais petits crackers compétents ; je parle des apprentis-pirates qui défendent une cause ou des services officieux Chinois ou Nord-Coréens.

  • [^] # Re: guerre perdu d'avance

    Posté par  . En réponse à la dépêche Quand la cybernétique hiberne l'éthique. Évalué à 4.

    Tu veux dire qu'un État démocratique et souverain n'aurait pas les moyens de mettre en place les moyens de lutter contre des groupuscules motivés? Il ne faut pas déconner non plus. On ne vit pas dans un film américain, où des ados boutonneux rentrent comme ils veulent dans les ordinateurs de la CIA.

    D'ailleurs, les failles de sécurité, vers, virus, exploits, et autres "performances" de crackers qui sont régulièrement publiées viennent assez souvent d'agences gouvernementales. En ce qui concerne l'intrusion dans des systèmes, la récolte d'informations, et la destruction à distance des capacités de communication, je parie plus sur la NSA que sur Daesh :-)

  • [^] # Re: Linus multifonction

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 3.19. Évalué à 6.

    Attends, 6 milliards de personnes, ça peut poser 6 milliards de petits carreaux. Même si on prend des petits carreaux de piscine ou de la mosaïque (1cm / 1cm), ça fait 600 000 mètres carrés de carrelage (un carré de 774m de côté, ou 387 picines olympiques.

    Ça fait une belle salle de bains.

  • [^] # Re: Linus multifonction

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 3.19. Évalué à 10.

    Oui, mais du coup, ça veut dire qu'acheter un smartphone sous Android, c'est pire que d'acheter un PC livré avec Windows : on paye pour l'OS qu'on ne veut pas, et on risque de rendre le matériel inutilisable à la moindre mauvaise manip.
    * Quid de la garantie?
    * Quid du support de l'opérateur téléphone (oui, parce qu'un téléphone sert aussi à téléphoner!)
    * Quid des offres commerciales (style "on reprend votre ancien appareil pour une somme symbolique et on vous fait payer le nouveau à crédit")?

    Le problème, c'est qu'il y a une différence entre accepter d'utiliser un OS semi-proprio comme Android (on peut par exemple utiliser l'Android par défaut, et ajouter des applications libres, ça peut sembler un compromis acceptable) et rester bloqué sans mises à jour pendant des années. Quand Microsoft arrête le support d'une ancienne version de Windows, la mise à jour n'est plus possible à cause de Microsoft ; c'est une décision politique de la part du fournisseur de l'OS. Les problèmes qu'on a avec les tablettes et les smartphones, c'est que Google sort toujours de nouvelles versions de l'OS, mais que pour des raisons techniques et/ou commerciales, la possibilité de mettre à jour dépend exclusivement de la bonne volonté du constructeur de l'appareil, constructeur qui sort 57 modèles par an, et qui ne voit pas l'intérêt de proposer des mises à jour (il faut une équipe qui teste les mises à jour, un service qui gère les bugs dûs aux mises à jour, et on risque même d'améliorer le fonctionnement des appareils avec le temps, ce qui dissuade d'acheter de nouveaux modèles). Bref, tout est totalement verrouillé grâce à la connivence et aux ententes plus ou moins forcées entre les acteurs du marché, et c'est hyper-malsain.

    Il y a 10 ans, je n'aurais jamais pu imaginer qu'une partie substantielle de l'humanité utilise Linux au quotidien. Mais je n'aurais jamais pu imaginer non plus que ces Linux soient virtuellement intouchables et que les appareil partent à la poubelle avec le même OS binaire au bit près que lors de l'achat.

  • [^] # Re: Linus multifonction

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 3.19. Évalué à 10.

    Si je pouvais mettre à jour mon Android comme n'importe quelle distribution Linux, qu'est-ce que je serais content! Mon smartphone est un gadget jetable, qui vivra toute sa vie avec le système avec lequel il est né.

  • [^] # Re: Oui mais

    Posté par  . En réponse au journal Hold-up sur le financement des formations. Évalué à 10.

    Laisser l'employé choisir librement sa formation? Bien sûr, on peut faire comme ça. On va laisser l'employé choisir librement entre une formation interne et une formation externe qui coûte 3 fois plus cher. Je suis certain que les entreprises vont jouer le jeu, et vont bien insister pour que leurs employés choisissent librement.

  • # Linus multifonction

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 3.19. Évalué à 5.

    Il n'est pas pété de thunes Linus? C'est sympa de refaire sa salle de bains tout seul, mais c'est quand même tentant de faire appel à un pro qui se pête les genoux à ta place, quand tu peux te le permettre…

  • [^] # Re: Connexions après désinstallation

    Posté par  . En réponse au journal Méfiez-vous des applications de courriel sur mobile. Évalué à 2.

    En mêem temps, pour le coup, ils ne peuvent pas vraiment savoir que tu as désinstallé l'application (on peut désinstaller des trucs hors connexion sur Android, ce qui veut dire qu'il n'y a probablement pas de moyen pour le développeur de l'application de savoir si elle est toujours installée ou non). Du coup, ils ne peuvent que deviner que tu n'es plus intéressé par leur "service" qu'avec le temps ; si tu n'as plus relevé tes mails depuis 6 mois, il est probable que la synchronisation est totalement inutile.

    Ça ne justifie en rien ce mode de fonctionnement honteux, mais je ne pense pas qu'on puisse leur reprocher de continuer à relever tes mails à ta place en absence d'activité, puisque c'est ce qu'ils font déja, de toutes manières.

    Au passage, c'est une bonne raison de changer de mot de passe régulièrement ; au moins ça limite la compromission dans le temps.

  • [^] # Re: bad buzz

    Posté par  . En réponse au message Commande chez LDLC, vol de smartphone chez Chronopost. Comment porter plainte ?. Évalué à 5.

    Ils ont un gros volume, et ça doit leur arriver souvent.

    Je confirme : mes colis LDLC sont systématiquement ouverts. Ce qui rend leur démarche encore plus surprenante : ils savent très bien qu'ils se font chourer des trucs par les transporteurs, ils n'ont qu'à s'en prendre à leurs transporteurs, pas à leurs clients.

  • [^] # Re: Ah les fameuses réclamations au transporteur...

    Posté par  . En réponse au message Commande chez LDLC, vol de smartphone chez Chronopost. Comment porter plainte ?. Évalué à 4.

    Bon, on est d'accord que CDiscount est universellement considérés comme un piège à gogos? Je ne vois pas ce que tu peux espérer de leur part (non-respect des délais de rétractation, non-respect de la garantie légale de conformité, clauses abusives dans les contrats, etc etc). C'est aussi ça, l'e-reputation. Tu choisis tes prestataires en fonction de ton expérience. On a parfois trop tendance à vouloir tout judiciariser. Si tu achètes une baguette dégueu, tu changes de boulangerie, tu ne portes pas plainte. Malheureusement, pour un smartphone, ça fait cher l'erreur, mais c'est la vie : tu veux vraiment passer deux ans de ta vie dans des procédures judiciaires? Pour ma part, LDLC, c'est fini aussi, pas à cause d'eux, mais parce que les guignols que les transporteurs embauchent en CDD de deux jours payés au SMIC ouvrent tous les colis LDLC (beaucoup trop visibles). J'ai toujours eu mes colis ouverts, mais complets (parce que matériel sans grande valeur). D'une manière générale, un commerçant qui ne sait pas sécuriser ses livraisons est douteux.

    Par contre, je doute que quel que soit le salaire misérable des gens qui répondent à la hotline, une boite puisse gagner de l'argent comme ça. Entre les locaux, les salaires, les infrastructures, même en Afrique du Nord, je doute sérieusement que cette activité puisse être bénéficiaire.

  • [^] # Re: Ergonomie

    Posté par  . En réponse au sondage Quelle importance a pour vous l’esthétisme de ce qui s'affiche sur votre écran ?. Évalué à 10.

    Le plus important, c'est avant tout que ça fonctionne : pas de bugs, pas de plantages, pas d'effet de bord débile quand on change un fichier qui n'a rien à voir, etc. Ensuite, l'ergonomie, histoire de ne pas perdre trop de temps dans les menus. L'intégration et l'élégance, ça viendra quand tout le reste sera irréprochable. J'ai malheureusement l'impression que beaucoup de développeurs mettent leurs priorités dans l'autre sens…

  • [^] # Re: Qt

    Posté par  . En réponse à la dépêche LibreOffice 4.4 : sous le capot. Évalué à 3.

    Je ne suis pas familier du tout avec des histoires de toolkit graphiques, mais il n'y a aucun moyen de programmer génériquement, et de choisir le toolkit à la compilation? La plupart du temps, il s'agit d'afficher des boites toutes con avec des menus tous cons, je ne vois pas ce qui justifie d'avoir du code GTK ou QT spécifique dans LibreOffice, en tout cas pas pour la plupart des boites graphiques.

  • [^] # Re: rentes !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 2. Dernière modification le 10 février 2015 à 17:55.

    c'est l'auteur qui depose son texte ou sa partition a la sacem pas la maison de disque

    Des clous. L'œuvre est déposée conjointement par toutes les parties prenantes (auteur, éditeur, parolier), la SACEM collecte les droits et reverse 1/3 à chacun après soustraction de gigantesques frais de gestion.

    Dans les faits, je pense que la plupart des auteurs transmettent leurs droits par contrat à leur maison de disque, qui déposera les œuvres au nom de l'auteur.

    D'une manière générale, SACEM et maisons de disques travaillent main dans la main, puisque la rémunération des maisons de disques est assurée par la SACEM. Le principe du système, c'est que l'auteur perd le contrôle total de son œuvre en échange de pognon (personne n'a dit que l'auteur ne touchait rien). Et tout le monde se rétribue sur les services obligatoires rendus aux auteurs, qui ne touche au final qu'une minorité des sous.

  • [^] # Re: rentes !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 5.

    Ton argument n'est pas clair. Tu dis que les artistes n'ont pas besoin des majors, mais comme les majors contrôlent tout, il n'est pas possible d'exister sans les majors. Du coup, désolé, les artistes ont besoin des majors.

    Ce n'est pas seulement du parasitisme, dans un monde capitaliste, il n'y a pas que les rapports de force immoraux. Pense à une radio qui doit gérer les factures liées au droit d'auteur. Tu ne pense pas qu'elles préfèrent payer une fois par mois à la SACEM plutôt que de traiter 371 factures indépendantes, avec 371 interlocuteurs, 371 procédures différentes, éventuellement 371 montants différents, avec des systèmes de calcul différents? Pense à un directeur de salle de spectacles qui doit organiser un spectacle différent tous les soirs avec chaque artiste indépendamment, tu ne penses pas qu'il préfère avoir seulement 3 ou 4 clients, qui vont démarcher des commerciaux et négocier 3 ou 4 contrats? D'une manière générale, la fragmentation a un coût, et un système avec 1000 clients ou 1000 fournisseurs est beaucoup plus compliqué à gérer. Pour les artistes aussi, d'ailleurs, qui devraient s'improviser chef d'entreprise s'ils ne pouvaient pas signer de contrat avec des grosses boites qui vont gérer la paperasse et toutes les démarches autour de l'activité de l'artiste.

  • [^] # Re: rentes !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 6.

    Je pense que c'est faux ; les majors sont en position de force pour 1) assurer les campagnes de promotion dans un monde saturé de publicités et de sollicitations, 2) exploiter son catalogue pour en tirer des revenus (négociations avec les sociétés d'auteurs, avec les plateformes de téléchargement et de streaming, etc), 3) respecter et faire respecter les droits patrimoniaux (il n'y a qu'à aller voir sur des plateformes "libres" à quel point les auteurs sont désarmés face aux violations de licence), et 4) organiser la "vie commerciale" de l'artiste (organiser les concerts, les passages dans les médias, les affiches, les pochettes, les séances de dédicace, etc). La seule alternative pour faire vivre un artiste avec un minimum de notoriété serait de créer une entreprise, avec des secrétaires, des agents, des juristes, des commerciaux, des comptables, etc, en assurant à tout ce petit monde un revenu régulier. Ça me semble très compliqué, et ça impose aux artistes de gérer leur propre entreprise (quand travaillent-ils sur leurs œuvres?). Évidemment, les artistes pourraient se regrouper, signer des contrats avec des producteurs, mutualiser les juristes et les comptables… bref, créer des majors.

    Je pense qu'il ne faut pas rêver, il ne faut pas non plus être manichéen : dans le monde actuel, l'industrie de la culture parasite évidemment les artistes et fait vivre une foultitude de "bullshit jobs" en plus des actionnaires ; mais en contrepartie, elle apporte un professionalisme et une efficacité incomparable, qu'il est impossible d'avoir avec une microstricture. À part la version hippie qui consiste à faire de la musique dans le Larzac et vivre de sa production de fromages de chèvre, je doute qu'un artiste puisse émerger, exister, et vivre confortablement des revenus de son activité sans le soutien d'une grosse machine.

  • [^] # Re: Le supprimer ? Non. L'adapter ? Oui !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 5.

    Objectivement, le risque que les auteurs se fassent piller par les distributeurs industriels existe avec une protection courte : il suffirait d'attendre 5 ou 10 ans avant de voir des campagnes publicitaires monstrueuses sur des titres qui ont peu connu le succès du temps de leur protection. On pourrait aussi voir des trucs un peu gênants, comme des rééditions multiples des albums sortis avant un succès commercial. De fait, il ne faut pas non plus avantager les industriels aux dépens des auteurs.

    L'idée d'une protection plus longue pendant la vie de l'auteur, a priori, ne me choque pas. Genre, 30 ans pendant la vie, et 5 ou 10 ans après sa mort, quelque chose comme ça. Mais il serait quand même super important de réglementer la cession des droits patrimoniaux, par exemple en imposant beaucoup plus les revenus des droits cédés par contrat.

  • [^] # Re: Le supprimer ? Non. L'adapter ? Oui !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 6.

    Les artistes ont des passes droits ?

    Bienvenu dans le monde réel! :-)

    Pourquoi l'art échapperait à ce genre de mécanismes de durées et de conditions ?

    "Parce que l'art n'est pas une marchandise"? Non, je déconne. À mon avis, c'est juste une conjonction de facteurs qui ont mis l'industrie "culturelle" en position de force : non seulement ils peuvent plaider que l'art doit être traité de manière différente du reste de l'économie, mais en plus tous les gouvernements ont toujours investi énormément dans l'"exception culturelle", qui est idéalisée en terme de rayonnement de la France et de la francophonie dans le monde (d'où la tétrachiée de films français super chiants et super subventionnés). Évidemment, le législateur a bien pris soin de ne pas définir précisément ce qui relève du domaine artistique (à une époque, nos députés savaient écrire des lois simples, claires, et applicables), mais la conséquence c'est évidemment que le même régime s'applique à des créations originales qui méritent réellement d'être aidées et au dernier boysband TF1/M6/NRJ/Universal.

    On peut sincèrement douter de la légitimité d'appliquer (quasiment) le même droit à une rédaction de CE2, à une toile de Picasso, au code du noyau Linux, et à un article scientifique écrit par un fonctionnaire.

  • [^] # Re: Le supprimer ? Non. L'adapter ? Oui !

    Posté par  . En réponse au journal La France met en garde contre un "démantèlement" du droit d'auteur en Europe. Évalué à 9.

    À ma connaissance, l'origine "morale" de cette règle est à chercher dans l'idée de voir la famille comme l'unité financière, ce qui était la vision majoritaire à l'époque de l'élaboration du droit d'auteur. L'homme travaille pour nourrir sa femme et ses enfants, il construit une maison et un patrimoine qui leur reviendra à sa mort. Note également que ça peut permettre une cohérence en fonction du type d'œuvre ; un sculpteur qui meurt lègue ses créations à ses proches, qui peuvent les vendre, alors que la famille d'un compositeur qui meurt perdrait toute possibilité de vendre par exemple des partitions inédites.

    J'imagine qu'il y a aussi un simple souci de "moralité", dans le sens où il semble assez étrange que la mort prématurée d'un artiste permette au monde entier d'exploiter ses œuvres sans verser aucune rétribution. Quand quelqu'un qui n'a pas de famille meurt, ses biens sont vendus au profit de l'État, mais ils ne sont pas donnés au monde entier. Par exemple, les propriétés privées restent privées ; si ton voisin meurt tu n'as pas le droit d'aller bronzer dans son jardin.

    Par contre, toutes les extensions et les modifications postérieures (notamment l'extension de la protection de 50 à 70 ans) ne sont que les conséquences des lobbys industriels. Il faut bien comprendre comment l'industrie de la "culture" a su profiter des règles existantes pour se créer un petit nid douillet à base de rentes.

  • [^] # Re: Logiciel de statistique ?

    Posté par  . En réponse au journal Sous représentation de Linux dans les études médiamétrie ?. Évalué à 2.

    Est-ce qu'une partie des données n'est pas centralisable par le FAI? Si Free passe un contrat avec mediamétrie, est-ce qu'il ne peut pas fournir des données anonymisées sur les habitudes des internautes (par exemple, en anonymisant l'IP, liste des requêtes, éventuellement vers une liste de sites cibles qui ont payé (histoire de ne pas avoir des téras de logs). Je trouve que c'est plutôt avantageux en terme de vie privée, si le FAI fait bien son boulot, tout en conservant une approche non-biaisée…

  • [^] # Re: Précision

    Posté par  . En réponse au journal Mozilla fait tourner des nœuds Tor. Évalué à 3.

    C'est pour ça que la manière dont on pose la question est importante : est-ce qu'on veut se mettre en conformité avec la loi (d'un point de vue purement juridique), et dans ce cas, on se considère comme un FAI (on se contente d'implémenter les décisions de justice), ou est-ce qu'on se place sur un point de vue moral, et qu'on souhaite offrir un anonymat légitime (par exemple, liberté d'expression pour les opposants politiques). Dans le premier cas, je pense que c'est inutile (parce qu'on n'est pas un FAI, et que même si on l'était, il suffirait d'attendre d'être contacté pour bloquer certaines IP, il n'y a pas grand chose à faire préventivement), et dans le deuxième cas, non seulement ça me semble impossible, mais en plus ce n'est carrément pas compatible avec le principe de Tor. De ce que je comprend du principe de Tor, c'est qu'on assume l'"irresponsabilité" de sa démarche ; on sait qu'une grosse partie de traffic est par nature illégal et/ou immoral, voire carrément gerbant, mais qu'on assume ça.

  • [^] # Re: Précision

    Posté par  . En réponse au journal Mozilla fait tourner des nœuds Tor. Évalué à 5.

    J'ai peur que ça ne crée plus de problèmes que ça n'en résoud. Existe-t-il des blacklists officielles de sites terroristo-pédo-nazis? Si tu te fais ta propre liste, tu pourrais te faire reprocher d'avoir été particulièrement sympa avec certains sites notoires. D'autre part, si tu commences comme ça, tu vas vouloir couvrir toutes les activités illégales, et pas seulement les pires saloperies : la came, les trucs pour pirater les cartes bleues, les virus, les médocs frelatés, la prostitution… Tu vas aussi vouloir limiter les activités récréatives qui bouffent toute la bande passante, type streaming porno. Au final, tu vas contrôler internet encore plus qu'un État le ferait, et de manière encore plus arbitraire, ce qui pose bien la question de fond : est-il vraiment "bien" de participer à Tor?

  • [^] # Re: Logiciel de statistique ?

    Posté par  . En réponse au journal Sous représentation de Linux dans les études médiamétrie ?. Évalué à 7.

    Il est tout à fait possible que ça soit contre rémunération, avec un contrat et tout, c'est toi qui décides. Il me semble évident que médiamétrie doit avoir un processus adapté pour traiter les données privées, étant donné que c'est leur fond de commerce (à quelle heure tu as été pisser pendant le film, etc).

    Sur le fond, mediamétrie est une entreprise privée, qui a des clients et des actionnaires. Elle ne te doit rien de particulier, ce n'est pas un droit d'avoir un logiciel qui tourne sur tes ordinateurs. Si le logiciel ne tourne pas sous Linux, c'est un biais dans leurs données (même s'ils représentent que 5% du marché, les linuxiens ont un comportement inhabituel de consommation et d'utilisation d'Internet, et ne pas les inclure peut biaiser les résultats des études). Cependant, tu ne peux pas forcer une boite comme celle-là à être scientifiquement rigoureuse : la valeur des résultats ne dépend que de ce que les clients veulent payer pour les avoir. De fait, ça veut surtout dire que les clients se foutent totalement des gens qui font attention à ce qu'ils installent sur leurs machines ; le cœur de cible est probablement plus l'internaute moyen qui ne met pas de mot de passe à son wifi et qui n'a pas de bloqueur de pubs.

    Sur la forme, c'est hyper-vexant d'être exclu d'études de consommation, parce que c'est une preuve assez violente de non-intégration dans la société. Quand j'étais étudiant, je me rappelle avoir été sollicité pour une enquête par téléphone, une des premières questions était le montant de mon loyer, et après avoir donné la réponse, on m'a fait comprendre que "je n'étais pas le public visé" (autrement dit, que mon pouvoir d'achat n'était pas suffisant pour que les commanditaires de l'enquête acceptent de payer le salaire du télé-opérateur). Le côté "sollicitation - exclusion" est quand même problématique, même pour la qualité des enquêtes (je pense que beaucoup de gens ne répondent plus à aucune enquête pendant plusieurs années). Le minimum serait de laisser l'entretient aller jusqu'au bout, même si le questionnaire est réduit.

  • # C'est pourtant clair!

    Posté par  . En réponse au message Licence CC avec clause non commerciale. Évalué à 3. Dernière modification le 06 février 2015 à 16:41.

    La FAQ de CC est pourtant très claire : la clause NC n'est pas claire par design. Autrement dit, c'est au "licenseur" (je en sais pas comment ça se dit en français) de préciser, s'il le souhaite, la portée de la clause NC. S'il ne précise rien, c'est à toi de lui demander. S'il ne te répond pas, ou si ses prétentions sont abusives et vont au delà d'une lecture honnête de la clause NC, tu es dans une situation juridiquement indéfinie.

    Parmi tes questions, j'ai une seule certitude : pour l'utilisation interne dans ton entreprise, tu peux faire ce que tu veux. Tout comme la GPL, la licence CC-NC règlemente la diffusion du logiciel, pas son utilisation. Du coup, tu peux prendre un soft CC-NC pour faire du microtrading et lever des millions par jour, tu ne violes pas la clause. Par contre, si tu distribues des DVD avec une collection de logiciels à prix coûtant, tu violes la clause.

    Plus précisément, la clause empêche les redistributions qui sont principalement associées à une pratique commerciale. Clairement, ça empêche toute vente que ce soit. J'imagine que ça empêche aussi la vente de prestation autour du logiciel. Par contre, si tu fais tourner un serveur web avec des logiciels NC et que tu affiches des publicités, j'ai l'impression que ça ne relève pas de la pratique commerciale (mais puisque de toutes manières tu ne distribues pas le logiciel, la licence est totalement indifférente). Par contre si tu offres un lien pour télécharger le logiciel, crac, pratique commerciale.

    Moralité, cette licence n'aurait jamais dû exister, et il ne faudrait jamais l'utiliser. Elle ne fait pas ce qu'elle est censée faire dans l'esprit de la personne qui l'a choisie (j'imagine que l'idée, c'est de récupérer une partie des bénéfices des entreprises qui utilisent le soft pour faire de l'argent), mais qu'elle risque simplement de gêner la distribution (puisque c'est la distribution qui est interdite, pas l'utilisation) tout en mettant beaucoup d'associations, d'administrations publiques, etc. dans des situations juridiquement mouvantes.

  • [^] # Re: Puisqu'on est sur Linuxfr, autant être précis

    Posté par  . En réponse à la dépêche NSA - À propos de BULLRUN . Évalué à 4.

    J’ai rien compris ni à l’un ni à l’autre.

    Je pense sincèrement qu'il n'y a rien à comprendre. On a un tableaux avec trois échelles ordinales (classés, mais qualitativement) : une mesure de gravité, une mesure de fréquence, et une mesure d'importance. L'importance augmente avec la gravité? OK. L'importance augmente avec la fréquence? OK. Mais une "unité" de fréquence vaut une unité de gravité, c'est très étrange. Je doute qu'on puisse faire quoi que ce soit de sérieux avec un truc aussi fumeux.