arnaudus a écrit 5498 commentaires

  • # Responsabilité individuelle

    Posté par  . En réponse au message Les dangers sur Internet ?. Évalué à 6.

    la plupart des gens ne connaissent personne à qui "c'est vraiment arrivé"

    Peut-être parce qu'on fréquente plus de linuxiens que la plupart des gens :-)

    Sans blague, devoir réinstaller Windows tous les ans parce que le PC est blindé de virus et de crapwares, ça n'est arrivé à personne?

    C'est clair que le risque d'être soumis à un traitement individualisé (intrusion et vol de données perso) est probablement plus élevé pour quelqu'un de connu et/ou riche que pour le pékin lambda, mais c'est la même chose pour les cambriolages. Est-ce une raison pour laisser les portes ouvertes? Je n'ai pas grand chose à voler, mais ça n'est pas une raison, c'est le principe d'être volé qui est chiant.

    Le risque de voir son PC familial d'être transformé en botnet est par contre très réel. Même si au final ça n'a pas l'air très grave, c'est une histoire de responsabilité collective, comme la vaccination ou le tri des poubelles. Les attaques de déni de service peuvent réellement créer de vrais problèmes, et quand on sert de relai on a une part de responsabilité là-dedans.

    En gros, ne pas télécharger n'importe quoi, c'est exactement pareil que de ne pas laisser rentrer n'importe qui chez soi, ou de ne pas manger n'importe quoi : c'est une question de bon sens. Tu connais beaucoup de gens qui sont morts d'empoisonnement? Est-ce que c'est une raison pour bouffer tous les champignons que tu croises? Est-ce que le fait d'avoir l'impression de ne risquer qu'une bonne journée bloqué sur les toilettes est une bonne raison pour essayer des nouvelles espèces? Le raisonnement est foireux à la base. On ne mange pas les champis qu'on ne connait pas, et on n'exécute pas n'importe quoi sur son ordinateur, c'est pareil.

  • [^] # Re: Mélange des genres

    Posté par  . En réponse au journal "Libre, chiche !" un communiqué du Synpell et de Minga. Évalué à 10.

    Quand je vois que, par exemple, le Syndicat Professionnel des Récoltants d'Algues de Rives a gagné un combat d'intérêt général

    Certes, mais est-ce que ces récoltants d'algues prétendaient lutter aussi contre les politiques corrompus, promouvoir la 6e République, restaurer la liberté de la presse, ou donnaient leur avis sur la guerre en Syrie? Mon problème, ça n'est pas l'existence d'un syndicat professionnel, c'est justement de créer quelque chose qui a des objectifs politiques complètement hors-sujet, voire assez loufoques. Il y a un risque que la plupart des professionnels ne se reconnaissent pas dans ce discours, et qu'au final le syndicat ne représente absolument pas les logiciels libres. C'est totalement contre-productif, libre = licence libre, et on a plein de trucs à défendre dans ce cadre (libre concurrence, respect des standards, etc). Le reste du discours parasite le logiciel libre et fait croire que quand on publie sous GPL on est automatiquement contre l'état d'urgence, ça n'a aucun sens (et ça montre que les initiateurs de ce syndicat ne savent pas choisir leurs combats, ils mènent une quête personnelle et ça risque de n'intéresser qu'eux mêmes).

    je ne pense pas qu'il s'agisse de complot. il s'agit alors bien d'un rapport tragique au réel.

    Le complot, c'est d'imaginer que quelqu'un ou quelques groupes d'intérêt pilotent ça, et c'est complètement farfelu. Il n'y a aucun pilotage là-dedans, c'est juste que les choses se font (en général dans le sens qui rapporte le plus de pognon). Par exemple, Facebook n'a pour unique but que de retenir les gens sur leur site et de leur faire bouffer de la pub. C'est juste que de leur filer des liens vers des trucs qui confortent leurs idées les fait rester plus longtemps. Tout fonctionne comme ça, il n'y a pas de grand plan anti-démocratique, il n'y a pas de grand plan du tout, d'ailleurs.

    quand édicter des fausses-vérités sert à gagner des élections majeures

    Je ne vois pas ce que ça a à voir avec le LL, et de toutes manières ça n'est carrément pas nouveau. Les populistes n'ont pas attendu Internet et les GAFAM pour propager de la propagande bidon et arriver au pouvoir par des moyens plus ou moins démocratiques. Je ne pense pas d'ailleurs que la vague réactionnaire dans le monde entier ne soit due qu'à Internet ; en Russie, en Turquie, en Hongrie, l'extrême droite tient le pouvoir sans que ça soit dû à Internet. On peut d'ailleurs noter que dans toutes les dictatures ou les régimes totalitaires, Internet est fortement contrôlé. Je pense que c'est plutôt une preuve que la circulation des idées nuit au contrôle des esprits.

    Au passage, les thèse présentées dans la description du syndicat (complot du monde capitaliste pour contrôler les masses et biaiser le processus démocratique) est typiquement l'une des ces idées complotistes, très probablement fausses, qui circulent sur Internet à l'intérieur de cercles assez fermés, et qui tournent en rond entre les gens déja convaincus qui renforcent leurs certitudes en lisant toujours les mêmes fadaises. Je trouve ça assez étrange d'utiliser cet argument dans un tel contexte ; il suffit d'aller lire un peu les journaux de droite (voire les journaux tout court, parce que je n'ai jamais réellement vu de tels trucs ailleurs que sur des forums et sites activistes) pour se rendre compte que cette "vérité" est loin d'être considérée comme crédible par une très grande majorité de la population. Je trouve d'ailleurs un peu malheureux qu'on puisse considérer que Linuxfr soit un lieu où il est normal d'écrire ce genre de choses sans risquer la contradiction. Ce n'est pas parce qu'une connerie est "de gauche" qu'on doit faire semblant de n'avoir rien vu.

  • [^] # Re: Mélange des genres

    Posté par  . En réponse au journal "Libre, chiche !" un communiqué du Synpell et de Minga. Évalué à 5.

    Plus il y aura d'interlocuteur pour les "décideurs" publics ou privés, mieux ca sera.

    Bof, le problème est plutôt que quand il y a trop d'interlocuteurs, ça revient à dire qu'il n'y en a pas. Mais bon, là n'est pas vraiment la question, la question est plutôt de se demander qui se retrouve dans ce syndicat/lobby et qui est censé être représenté par les idées défendues. Dans le texte, j'ai l'impression qu'on a une sorte de mélange de concepts libéraux de droite (au sens européen), complotistes, et libéraux de gauche (au sens US). Il y en a beaucoup, des chefs d'entreprise Macrono-Mélanchonnistes?

  • [^] # Re: Mauvaise comparaison

    Posté par  . En réponse au journal Joomla et les clubs à abonnement payant. Évalué à 3.

    Je suis d'accord pour dire que le LL a du mal à trouver des business models viables, mais en gros, là, ça veut dire que le modèle repose sur une espèce d'accord tacite pour ne pas "forker" le système de clubs, alors qu'il y a une opportunité assez nette de faire de l'argent là-dedans. Tu ne trouves pas naïf d'imaginer que ça n'arriverait pas? Il n'y a pas de "fair-play" dans le milieu des affaires, ce n'est pas une faille de la GPL d'autoriser ça, c'est une fonctionnalité de la licence d'empêcher le monopole de la distribution.

  • [^] # Re: Mauvaise comparaison

    Posté par  . En réponse au journal Joomla et les clubs à abonnement payant. Évalué à 4.

    Selon l'avis de certains propriétaires de club, le nouveau meta-club est du warez.

    Je ne comprends pas le raisonnement. Les clubs récupèrent du code GPL et offrent un service en échange d'un abonnement (plate-forme de téléchargement ou quelque chose comme ça). C'est tout à fait légal. Mais pourquoi souhaiteraient-ils empêcher d'autres de faire pareil? Ils pourraient éventuellement prétendre que leur base de données est protégée par le droit d'auteur, mais ça ne vaut que s'ils se sont fait piquer la structure de la bdd, et pas seulement le contenu.

    J'ai comme l'impression qu'il y a une profonde incompréhension de ce qu'est le logiciel libre, là. On a le droit de faire du pognon avec en redistribuant du code créé par d'autres, mais évidemment on n'a pas l'exclusivité de ce business (qui ne peut probablement pas être rentable à long terme, puisqu'il va bien y avoir quelqu'un qui va récupérer les sources et les redistribuer dans des conditions plus avantageuses). Ça n'est pas malsain, c'est juste que le but du LL est de protéger ses utilisateurs, un peu les développeurs, et pas les distributeurs. Tout fonctionne donc parfaitement bien, non?

  • # Mélange des genres

    Posté par  . En réponse au journal "Libre, chiche !" un communiqué du Synpell et de Minga. Évalué à 10.

    Personnellement, je trouve très dommage de n'offrir qu'une seule vision du logiciel libre, alors que le LL c'est avant tout la liberté et l'absence d'orientation politique. Le monde syndical est pourri par cette collusion syndicalisme/politique, je ne vois pas tellement ce qu'il y a de nouveau à offrir de nouveau une telle vision. Surtout quand on flirte allègrement avec la théorie du complot ou les affirmations vagues et péremptoires sur l'anti-démocratie ou offrir en pâture «les médias» (au passage, les médias utilisent du logiciel libre et sont aussi très concerné par le respect des sources et des communications privées).

    Je crois que ça a déja été dit par ailleurs, mais l'idée de restreindre la chose aux personnes morales est à mon avis en décalage avec ce qui est la communauté du logiciel libre ; entre les travailleurs indépendants, les salariés, et le monde académique, il y a une foule de développeurs et d'utilisateurs de logiciels libres qui sont exclus de la démarche. Mais finalement, les objectifs du syndicat semble être de défendre les intérêts des éditeurs de logiciels libres, ce qui pourrait être très différent de la défense des intérêts des développeurs salariés ou fonctionnaires, ou même des utilisateurs de logiciels libres.

    Ambitieusement démocrates, par la diversité de nos métiers

    On est à la limite de l'argument fallacieux, là, quand même. Quel est le rapport entre le fait d'être démocrate et d'avoir des métiers diversifiés? La diversité des métiers oblige à une approche multi-disciplinaire (droit, économie, gestion, science et informatique par exemple), mais ça peut très bien être fait efficacement de manière dictatoriale…

  • # Flexibilité du développement

    Posté par  . En réponse à la dépêche Firefox 50 Cent. Évalué à -9. Dernière modification le 18 novembre 2016 à 09:25.

    L'avancement du projet Electrolysis dépend pour une bonne part du test des extensions

    Du coup, si je comprends bien, ça veut dire que l'introduction d'une nouvelle feature dans Firefox est retardée parce qu'il faut attendre que l'écosystème des extensions se mette à jour.

    Là, comme ça, ça ne fait pas très envie. Ça veut dire que le développement de Firefox est contraint par le développement d'extensions indépendantes qui s'interfacent avec FF. J'ai du mal à voir l'intérêt d'un système d'extensions (au moins en terme de cycle de développement) dans un tel contexte ; si la compatibilité d'un certain nombre d'extensions est cruciale, alors elles devraient être incluses dans le code principal (puisque de toutes manières il faut les attendre pour balancer une release), mais là, je trouve que les rapports de force entre l'équipe de FF et les développeurs d'extensions semble étrangement inversés.

  • [^] # Re: Et si c'était plus complexe?

    Posté par  . En réponse au journal Linux en rémission ?. Évalué à 8.

    Ça peut être tout à fait stratégique aussi d'envoyer des messages contradictoires à des communautés ou des groupes d'intérêt différents.

    Ceci dit, ils ne sont pas fous chez Microsoft. Ils ont bien compris que c'est mal barré pour que dans les années qui viennent, les box Internet, les télés, les téléphones, les tablettes, et les millions de trucs inutiles connectés embarquent du Windows… De manière pragmatique, faire attention à rendre son système compatible avec la concurrence dans un contexte où la concurrence est bien présente est assez censé.

  • [^] # Re: Euh... Foutaises.

    Posté par  . En réponse au journal L'Internet libre est bronsonisé. Évalué à 8. Dernière modification le 14 novembre 2016 à 18:23.

    utiliser une vitesse ou puissance élevée peut dans certains cas être préférable (notamment pour éviter un accident).

    Portnawak. C'est un choix politique dû au lobbying des constructeurs automobiles autour du thème de la liberté du conduecteur. Cette histoire d'accélérer pour éviter un accident est une profonde débilité relayée par les adeptes du "vroum vroum", ça n'a aucune base scientifique (perte de contrôle + gain d'énergie cinétique + moins de temps avant impact), et je n'ai jamais entendu personne de sérieux le soutenir (et certainement pas des pilotes professionnels, qui font comme tout le monde : ils freinent en disant "merde merde merde").

    Personne n'a jamais dit: j'ai le choix entre créer un système où la loi ne peut pas être violée et faire une loi adaptée au système

    Ah si, pour internet, c'est exactement la question. Tu veux être libre et traçable par l'État, ou bien contraint par l'infrastructure et la modération des hébergeurs (et traçable par les GAFAM, mais c'est un problème indépendant)?

  • [^] # Re: Euh... Foutaises.

    Posté par  . En réponse au journal L'Internet libre est bronsonisé. Évalué à 3.

    Attention, quand je dis "un système où ces lois ne peuvent plus être violées", c'est exactement "un système qui permette de faire les enquêtes et de trouver les coupables, lorsque la loi est violée" que j'ai en tête.

    Bah comme ces deux vues sont assez antagonistes, ça pose un réel problème pour comprendre ton point de vue…

    C'est par exemple la différence entre brider le moteur des bagnoles et faire des contrôles routiers. Dans un cas tu bricoles l'outil pour qu'il soit plus difficile de violer une loi (sans pour autant que cette mesure se doive d'être totalement incontournable, bien sûr), dans l'autre cas tu sanctionnes les contrevenants.

    Bien sûr, il existe des solutions intermédiaires, pour des raisons pragmatiques, techniques, ou sociétales. Mais bon, tu as toujours ces deux tendances qui s'opposent, et l'objectif est de trouver une solution efficace sur cet axe.

    Ce qu'on n'aime pas forcément entendre ici, c'est qu'on peut accepter pour des raisons pragmatiques d'interdire des choses qui pourtant auraient des applications légales et légitimes. Étonamment, c'est déja le cas pour un certain nombre de choses dans la vie réelle, et en général ça ne pose pas plus de problèmes que ça. Par exemple, on n'a pas le droit de régler de grosses sommes en liquide, ni d'en transporter dans des valises. C'est exactement le même principe que d'interdire Tor, par exemple : ça permet la traçabilité des transactions, et ça met une limite sur la liberté de chacun. Mais c'est acceptable parce que c'est une histoire de coût/bénéfices; on ne va pas se battre pour un droit dont la plupart des gens se foutent absolument, et qui permet de mettre des bâtons dans les roues de gens à qui on veut pourrir la vie. Personne ne va pleurer parce qu'il existe des moyens de passer outre, ni parce qu'on peut avoir des raisons réelles d'avoir des valises de biftons.

    La démocratisation d'Internet, ça revient aussi à le faire rentrer dans la société, et de le réglementer de manière à ce que le droit s'y applique comme partout ailleurs. Ton droit de télécharger du warez se heurte au droit de pouvoir porter plainte contre quelqu'un et espérer qu'une enquête de police trouve des preuves d'un délit, par exemple. Je ne vois pas pour quelle raison supérieure l'expertise technique donnerait l'exclusivité du débat autour d'un problème de société, surtout que l'argumentation "geekienne" tourne systématiquement autour de "c'est pas possible", "foutez-nous la paix brideurs de liberté", etc. Pourtant, les solutions techniques existent, au moins si tout se passe sur le territoire français (ou européen si on arrive à se mettre d'accord).

  • [^] # Re: Mes contradictions, liberté, morale, lois

    Posté par  . En réponse au journal L'Internet libre est bronsonisé. Évalué à 10.

    Bof, pas convaincu.

    Déja, il existe un grand nombre de lois qui ne peuvent pas être appliquées strictement, faute de contrôle, de possibilité technologique de contrôler, ou de volonté politique de le faire. Est-ce que ces lois sont inutiles pour autant? Pas du tout. Elle définissent ce qui est légal de ce qui ne l'est pas, et offrent un outil à la société (c'est à dire, nous) pour empêcher les abus.

    Par exemple, il est interdit d'aller déposer ses poubelles en forêt. Cependant, à part à mettre des caméras dans les sous-bois, il est quasiment impossible de faire des contrôles et de punir les coupables. Est-ce qu'une telle loi est inutile pour autant? Certainement pas, parce qu'elle va permettre de condamner celui qui va tous les jours déposer un camion-benne entier de merdier. C'est pareil pour le copyright. La loi est inapplicable à la lettre, pourtant, si un directeur de cinéma décide de passer des films sans ouvrir le tiroir-caisse, il va prendre cher.

    Par ailleurs, "libre" et "intraçable" n'ont rien à voir. La liberté c'est de pouvoir faire ce qu'on veut. Or, à part une poignée de sites bloqués par l'État pour des raisons plus ou moins discutables et efficaces, on vit dans un pays où on a le roit d'aller à peu près n'importe où sur internet, où on peut s'autohéberger, etc. Dans ce contexte, je ne vois pas trop comment on peut prétendre ne pas être libres.

    La volonté d'être intraçable, c'est un problème très différent, qui n'a pas grand chose à voir avec la liberté. En particulier, la liberté s'accompagne forcément du principe de responsabilité : je suis libre de faire ce que je veux, y compris des choses illégales, mais en contrepartie je suis sous la menace permanente d'être poursuivi et condamné si je me fais prendre. Sans la possibilité de condamner les auteurs d'actions illégales, la liberté ne peut pas coexister avec un État de droit : on tombe dans une sorte d'anarchie ou tout est de facto légal, toléré, et impuni. Personnellement, ça n'a rien à voir avec le monde dans lequel j'aimerais vivre.

    Bref, en tant que citoyens, il nous faut choisir un modèle : soit on a accès à un internet contrôlé, policé, et autorisé, dans lequel toutes les actions sont a priori légales—et dans ce cas, pas besoin de contrôler ; soit on a un accès libre à internet, mais on a en contrepartie une mise de place de moyens d'identifier et d'inquiéter les auteurs d'actions illégales. Trop souvent on mélange les deux, en prétendant que l'un entraine l'autre, mais pas du tout.

  • [^] # Re: JITSI

    Posté par  . En réponse au message Quelques questions avant de me lancer dans linux.. Évalué à 0.

    Mouais, enfin installe Skype quand même, hein, parce que c'est souvent utile en milieu pro.

  • [^] # Re: Merci pour vos réponses.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de battle‐rage: un jeu de combat, dans le genre Street Fighter.. Évalué à 6.

    Je n'ai pas décelé de sarcasmes dans les commentaires, et en tout cas ça n'était pas du tout mon intention dans les miens.

    Comme je l'ai déja écrit ici et à maintes reprises ailleurs, et notamment sur Wikipédia, on n'a aucun moyen de savoir si la personne avec qui on discute est adulte ou adolescente, si elle a des problèmes médicaux ou psychiatriques, si elle a eu accès à une éducation "occidentale" ou non. On réagit par défaut comme si on avait en face de nous quelqu'un qui vit à peu près dans les mêmes conditions sociales, mais c'est évident qu'on ne peut pas savoir.

    Inversement, les personnes qui postent sur Linuxfr doivent aussi s'adapter à l'ambiance du site. Personnellement, je trouve que le site perdrait de l'intérêt si les commentaires étaient de type "Facebook" (trop cool, Like, love love love) ou de type Youtube (insultes, la plupart du temps). Là, c'est vrai qu'il a eu des remarques dures, mais à mon avis objectives. Après, on peut dire qu'on est des cons malpolis, mais c'est l'ambiance du logiciel libre qui est comme ça, sur la plupart des mailing lists, tu vas te prendre quelques RTFM et STFW avant de savoir poser une question.

    Et puis, on ne peut pas nier que c'est lui qui a amené les problèmes de forme. C'est lui qui a commencé à envoyer des mails insultants à une entreprises, à tenir un discours bizarre sur sa compréhension du logiciel libre, et à asséner de manière péremptoire des trucs stupides sur les bonnes pratiques en programmation. Tu veux qu'on fasse quoi, qu'on répondre "OK, les goto en C++ c'est bien si tu sais les maitriser?"?

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 3.

    "Cadre pas sup", ça te va? :-)

    Et puis, il ne faut pas généraliser, je pense que dans plein d'endroits les cadres sup ont des week-ends et des jours fériés.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 4.

    DSK aurait dû réellement se présenter malgré son procès la dernière fois, cela aurait finalement pu être moins pire qu'avec le flanby actuel

    Je pense que personne n'a jamais remis en doute les compétences de DSK, du moins pour appliquer un programme socio-démocrate sans coller le pays dans la panade.

    Ce qui m'a toujours surpris, c'est quand même sa capacité surhumaine à mener de front un boulot hyper-chronophage de très haut fonctionnaire, et une vie nocturne débridée.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 6.

    sous celui de la déficience mentale des gens qui sont en désaccord avec lui.

    Tu n'as décidément rien compris à ce que j'essaye de dire, mais bon, j'abandonne.

    Décidément, l'idée que les gens ont peut-être voté en fonction de leurs intérêts propres a du mal à passer.

    Ah ouais, leur intérêt, peut être. Si tu es blanc, mâle, que tu as quitté l'école à 12 ans, que tes loisirs c'est d'aller tirer au colt et de regarder les pubs à la télé, oui, certains américains ont peut-être voté en fonction de leurs intérêts propres. J'espère que certains pensent aussi à autre chose que leur gueule quand ils votent, parce qu'autrement ça risque de ne pas être rigolo de vivre quand on n'est pas "comme les autres".

    Visiblement, ça te fait plaisir de soutenir l'élection d'un mec incompétent, malhonnête, mythomane, sorti de nulle part, grossier, mysogyne, homophobe, et j'en passe. Le fameux mec qui dit "tout haut ce que les gens pensent tout bas", qui rend respectable les sentiments les plus moisis que les gens bien élevés gardent pour eux.

    Soutiens qui tu veux. Soutiens tous les gens qui trouvent ça marrant de foutre la merde juste pour jouer, parce qu'ils trouvent ça nul de ne pas pouvoir se payer un nouvel iPhone tous les mois, parce qu'ils trouvent ça nul de ne rien comprendre à l'économie, aux ordinateurs, au monde qui les entoure, et que ça doit être de la faute des Mexicains, des intellectuels ou des communistes.

    Mais au moins, avance à visage découvert. Parce que là, la seule chose que tu prouves, c'est que tu ne souhaites pas discuter, tu veux juste te réjouir de la victoire du populisme. Ne t'inquiète pas, ça va arriver en France aussi, et on pourra te remercier d'avoir contribué à la tâche ô tellement importante de rendre respectable la discussion de bistro.

  • [^] # Re: La vraie victoire...

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 8.

    Tu te fiches de moi? Depuis quand le parti Républicain est d'extrême droite?

    Le titre dit que Trump est d'extrême droite (le terme de néo-fascisme a été proposé récemment), pas que le parti républicain l'est. D'ailleurs, l'investitute de Trump a été très problématique.

    Au bout d'un moment, il a un discours d'extrême droite, il a un programme d'extrême droite, il est soutenu par des mouvements d'extrême droite, il est fécilité par les partis d'extrême droite européens. La seule chose qui le rattache encore à le droite traditionnaliste, c'est la nécessité de mettre en place une alliance politique (son boulot était de battre Clinton, et le parti lui fournit le soutien dont il a besoin au congrès). Mais combien de temps ça va durer s'il applique son programme? Le parti Républicain sera d'accord pour faire copain-copain avec les Russes? Pour abaondonner la politique extérieure interventionniste? Pour stopper l'expansionnisme économique libéral et la mondialisation?

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 6.

    Est-ce « voter comme un con » que d'envoyer un message ?

    Si pour ça il faut prendre le risque d'élire un bouffon, oui, c'est justement «voter comme un con». Pareil que de voter n'importe quoi à un référendum pour protester contre le pouvoir en place. C'est un cercle vicieux sans fin : les électeurs demandent au politiques d'être responsables, d'arrêter de magouiller et d'œuvrer pour la collectivité, mais en même temps à chaque élection c'est le même merdier, et les gens votent n'importe quoi pour punir machin ou pour protester contre quelque chose qui n'a rien à voir avec l'élection en cours.

    Typiquement, d'ailleurs, souvent, ces votes sont vite regrettés. Typiquement, le Brexit a pété tous les scores de "regret" après le vote. Les gens ont voté pour passer un message, et c'est seulement après qu'ils ont réalisé qu'ils s'étaient probablement tiré une balle dans le pied. Un exemple plus français est la présidentielle de 2007, où une large partie de l'électorat de gauche avait voulu passer un message à Lionel Jospin, message qu'il a bien compris, d'ailleurs. Si à chaque fois qu'on passe un message, on se tire une balle dans le pied, on ne va plus avoir beaucoup d'orteils.

    Donc oui, à de nombreuses reprises, les gens votent comme des cons. Et c'est quand même tant pis pour eux, mais c'est quand même triste qu'il n'y ait pas d'autre moyen de tester son libre arbitre que d'envoyer son pays dans des directions aléatoires.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 5.

    Il reste à prouver que l'anti-intellectualisme explique le vote Trump

    C'est très compliqué de prouver ça. Trump tient clairement un discours anti-intellectuel, voire totalement fantaisiste. Sur le réchauffement, il prétend par exemple que c'est «un concept inventé par les Chinois pour empêcher l’industrie américaine d’être compétitive». C'est totalement délirant, plus c'est gros plus ça lui sert.

    Est-ce que les gens ont voté pour lui uniquement à cause de son anti-intellectualisme? C'est une question insoluble, l'anti-intellectualisme fait partie du "paquet" qu'il vend à l'amérique profonde (blanche, conservatrice, au chômage, peu éduquée).

    une déception plus générale vis-à-vis des politiques d'Obama.

    Le paradoxe est qu'Obama n'est pas impopulaire du tout, et qu'il aurait été réélu. Honnêtement, je ne pense pas que l'analyse politique basée sur l'alternance fonctionne. D'une part, l'impopularité de Clinton n'était pas liée à Obama (elle était liée à des affaires personnelles ou des remises en causes de son professionalisme), et d'autre part, la bouffonnerie de Trump a troublé un certain nombre de républicains traditionnels. Preuve en est que les républicains font de bien meilleurs scores que Trump sur les autres aspects de cette élection, ça veut donc dire qu'un certain nombre de gens souhaitant l'alternance n'ont justement pas voté pour Trump.

    Sur les experts en économie, c'est tout de même un exemple délicat à manier

    Oui, et je suis d'accord pour contester le statut "scientifique" à un domaine tel que l'économie, en tout cas pas sur tous ses aspects. Cependant, il existe une grosse différence entre l'existence de conflits entre spécialistes (toutes les disciplines scientifiques en connaissent) et le dénigrement de cette discipline. C'est un argument anti-intellectuel très fréquent : «regardez, les spécialistes sont en désaccord, c'est donc que la discipline n'est pas fiable». Sauf que bien sûr, les désaccords portent sur des points particuliers. Quelqu'un qui demande à un candidat "comment allez-vous financer vos réformes coûteuses sans augmenter les impôts" ne peut pas s'entendre répondre que les économistes font chier.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 9.

    un prof d'université, un ingénieur de la Silicon Valley, un éditorialiste n'ont pas les mêmes intérêts qu'un ouvrier

    C'est évident, mais ça n'a rien à voir avec l'anti-intellectualisme. L'anti-intellectualisme, c'est de penser que la démarche intellectuelle est inutile ou nuisible. En général, ça sert à 1) justifier une idée irréaliste ou simpliste en niant la complexité d'un problème (économique, politique, scientifique), 2) rejeter des réalités scientifiques qui contredisent un programme politique (réchauffement climatique) ou religieux (intelligent design), et 3) se débarrasser par une attaque ad hominem des critiques des experts (typiquement, en économie). L'anti-intellectualisme est et a été très en vogue à la fois à l'extrême droite et à l'extrême gauche, puisque c'est une arme d'idéologue (ça permet d'éviter de discuter du réalisme de certaines propositions).

    La critique systématique des médias peut être une forme d'anti-intellectualisme, mais pas systématiquement (on peut aussi reprocher aux médias de présenter des visions trop simplistes ou trop superficielles des problèmes).

    critiquer la paresse intellectuelle de gens dont tu décrètes qu'ils sont idiots de ne pas avoir les mêmes opinions que toi

    Ça n'a rien à voir avec les opinions, ça a à voir avec les faits. Le réchauffement climatique et ses causes anthropiques est une réalité établie avec les moyens actuels de nos connaissances scientifiques, et prétendre que c'est faux parce que ça remet en cause notre mode de vie et qu'il s'agit d'une invention de bobos scientifiques, c'est de l'anti-intellectualisme. Prétendre qu'il suffit de "kärscheriser" les banlieues pour régler les problèmes, c'est de l'anti-intellectualisme. C'est très efficace, parce que ça permet non seulement de proposer des solutions qui se basent sur le «bon sens» (c'est une marque de fabrique de Trump, par exemple), mais en plus ça valorise l'électorat largué par les questions économiques complexes («vous savez bien que l'école coûte cher et ne permet pas de trouver du boulot»). Bref, l'anti-intellectualisme n'est pas une opinion, c'est une attitude (méprisable).

    On y est d'ailleurs un peu tous confrontés, et c'est difficile de ne pas plonger dedans quand c'est trop tentant. Il est par exemple de bon ton de dénigrer le palmarès des festivals cinématographiques sur l'idée que les spécialistes du cinéma qui y siègent ne connaissent rien au cinoche, ce qui est réellement ridicule quand on y pense. Mais il faut lutter et critiquer ces attitudes, parce que ça n'est rien d'autre que de la paresse intellectuelle.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à -2. Dernière modification le 09 novembre 2016 à 14:07.

    Le problème c'est que la déclaration de Clinton était exacte : le programme de Trump est bien basé sur le racisme, l'homohobie, la bigoterie, et plus généralement l'ignorance et l'anti-intellectualisme.

    On vit une époque où on commence à assumer l'homosexualité, mais beaucoup moins l'homophobie ou le racisme. Ceci dit, une grosse partie des soutiens de Trump l'assumaient, et aux US il n'y a pas de délit d'incitation à la haine. Peut-être qu'en France c'est plus compliqué, et c'est certainement très bien.

    Ceci dit, l'extrême droite n'est pas à 35% dans les sondages sans raison, et même ici, sur un site plutôt squatté par des "cadres sup", on a de plus en plus d'interventions qui refoulent un peu les égoûts de l'histoire… Je suis peut-être un peu fachophobe sur les bords…

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 3.

    "Tu t'es conduit comme un con" est très différent de "tu es con".

    Les américains ont voté comme des cons. C'est toujours plus ou moins l'idée de "faire passer un message". Les politiques ne nous écoutent pas, ils n'arrivent pas à faire baisser le chômage, j'ai peur dans les transports en commun, j'ai peur pour ma retraite, avant mon pays était un des plus importants du monde et maintenant il y a les chinois, etc. Du coup "j'envoie un message". Et les politiques passent à la télé, ils disent "on a bien compris le message", et rien ne change. Du coup au coup d'après le "message" est plus gros.

    Après, c'est difficile de dire s'il y a plus ou moins de cons aux US qu'en France, on a notre lot aussi. Le mouvement anti-intellectuel est assez développé aux US et c'est là-dessus que Trump a construit son argumentaire. On a aussi ça en France, notamment avec la rhétorique Sarkozyste, mais c'est moins extrême.

    Et sur le coup, je n'hésite pas à traiter les anti-intellectuels de cons. À partir du moment où tu penses que l'avis d'un ignorant vaut bien l'avis d'un expert sur son domaine d'expertise, alors tu n'es pas loin d'être objectivement con. C'est juste basé sur la paresse intellectuelle.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 8.

    C’est pourtant ce que tu es censé faire quand tu votes à la présidentielle sur la base d’un programme complet.

    Non non, tu ne votes pas pour un programme (pas de mandat impératif en France), mais pour un candidat. C'est comme quand tu te maries, tu prends tout d'un coup, même les défauts! En plus, la question n'est jamais "est-ce que je suis d'accord avec tous les points du programme", ce qui en effet poserait la même question, mais c'est plutôt "quel est le candidat que je souhaiterais pour représenter mon pays" (ou malheureusement plus souvent, "quel est le moins pire").

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 6.

    le oui était évident.

    Le problème, c'est que jamais ce traité n'aurait dû être soumis à un référendum. Un référendum devrait porter sur des questions générales, comme par exemple le souhait de pousser l'intégration européenne. Mais répondre oui/non sur un texte aussi complexe, personne ne peut le faire. Même un expert ne peut pas. Personnellement, je me rappelle avoir surligné dans le document les passages qui ne me plaisaient pas et ceux que je ne comprenais pas, mais je ne me rappelle même plus si j'avais voté oui ou non. Est-ce que tu votes non quand 1% des articles ne te plaisent pas? 10% Tout ça n'avait aucun sens.

  • [^] # Re: Lémédia

    Posté par  . En réponse au journal Élections américaines. Évalué à 8.

    Ah, et qui es-tu pour prendre ce genre de position surplombante et expliquer aux électeurs qu'ils se sont trompés ?

    Qui es-tu pour dire que les Allemands des années 30 se sont fourvoyés?

    Dans Trump, il y a deux aspects. Il y a l'aspect lié à son programme nationaliste/libéral d'extrême-droite, c'est l'aspect politique, sur lequel on peut avoir des débats sans fin sans se mettre d'accord. Personnellement, je ne comprends pas comment on peut penser qu'un tel programme soit souhaitable, mais il parait que l'extrême droite est devenue respectable. Sur ce plan, je pense que j'assume mon humanisme bien-pensant, et que l'histoire nous a prouvé à maintes reprises que c'était un mauvais choix.

    L'autre aspect, c'est l'aspect bouffon grossier. Et sur ce plan, on n'est plus au niveau du débat politique. Une élection présidentielle permet d'élire le représentant d'une nation, y compris au plan international, et je n'arrive pas à imaginer comment un type comme Trump, l'archétype du gros lourd que personne ne veut aux réunions de famille, puisse représenter un choix raisonnable en tant que chef d'État. Peut-être encore une fois suis-je trop bien-pensant, mais quelqu'un qui pense que les femmes aiment être attrappées par la chatte par un inconnu n'est pas à mes yeux quelqu'un à qui on peut confier un pays.

    Alors oui, c'est peut-être une position "surplombante" de penser que la culture est supérieure à la grossièreté, que l'expertise est supérieure à l'ignorance, ce genre de choses.

    De manière générale, même en autogestion (par exemple dans une association ou dans une Scoop), il est généralement accepté que la personne nommée à la tête de l'exécutif ait des qualités "de dirigeant" qui ne sont pas forcément universelles. Le directeur d'une Scoop n'est pas choisi parce qu'il est "comme les ouviers", et ça serait suicidaire de mettre un quidam "moyen" à ce poste. C'est pareil pour un chef d'État, nommer un beauf moyen comme représentant, ça n'a pas de sens.