pyg a écrit 82 commentaires

  • [^] # Re: Un peu HS, mais y avait le notre (Framasoft)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Et les poissons d'avril ?. Évalué à 10.

    Des exemples d'atteinte à la liberté à cause de ce texte ?

    T'es prêt ?

    Et je t'en passe d'autres, dont évidemment la menace de dissolution des Soulèvements de la Terre, dont la mécanique relève de la même logique.

    Bref : oui, c'est une menace. Oui, c'est factuel. Et oui, de mon point de vue de militant associatif, ET de salarié associatif (que j'estime quand même plutôt informé) depuis plus de 15 ans, c'est "Matin brun".

  • [^] # Re: Un peu HS, mais y avait le notre (Framasoft)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Et les poissons d'avril ?. Évalué à 10.

    Pour l'instant, le CER ne concerne pas la défiscalisation (même si je suis sûr qu'un canard à la solde de ce gouvernement de Jean-foutres à déjà l'amendement de prêt sur son bureau)

    Donc, les conséquences pour Frama :
    1. on ne peut plus toucher de subventions publiques (Etat, collectivités, etc)
    2. on ne peut pas embaucher de services civiques
    3. on a pas pu renouveler (et on a donc perdu) notre agrément Jeunesse et Education Populaire, qu'on avait obtenu en 2015 (conséquence typique, on ne peut plus intervenir en collèges/lycées)

    Après, l'impact demeure limité pour le moment :
    1. On en touchait pas ou peu. Dans 80% des cas tu t'apperçoit que pour toucher 5000€ faut mettre 2000€ d'énergie salariée pour gérer le dossier (avant, pendant, apres). C'est malgré tout chiant car ça veut dire qu'on s'interdit cette piste de panachage de nos revenus… Mais bon des fois il faut savoir dire non.
    2. On pense que c'est une perversion du système de l'emploi (et qui comme l'apprentissage sert surtout à faire baisser les chiffres du chômage). On préférait de loin les emplois aidés, supprimés en 2017. Les contraintes sur les services civiques sont extrêmement fortes. Ca a du sens pour certaines assos (notamment celles très en contact du public), mais pas pour Framasoft.
    3. Tant pis pour notre gueule. Mais le nom "éducation populaire" n'appartient à personne. Donc on continue à se revendiquer de ce mouvement, sans agrément étatique, et on le vit très bien.

  • [^] # Re: Un peu HS, mais y avait le notre (Framasoft)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Et les poissons d'avril ?. Évalué à 8.

    Nope.
    La reconnaissance d'utilité publique (qui est très chiante à obtenir et que perso je déconseille dans 99% des cas : dossier tres lourd, rapport annuel, validation et observation par le Conseil d'Etat, etc)), te permet de défiscaliser les dons à 75%.
    C'est vraiment pour les fondations ou "grosses" assos qui savent ce qu'elles font et pourquoi.

    L'intérêt général est un statut, qui ne s'obtient pas sur dossier, mais qui s'auto-évalue sur la base de différents critères (cf liens de Benoit< ) et qui peut être confirmé par un rescrit fiscal auprès de l'administration. Ca permet de défiscaliser à 66% pour les particuliers imposables, et 60% pour les entreprises (dans la limite de 5 pour mille du C.A.) : https://soutenir.framasoft.org/fr/defiscalisation/

  • # Un peu HS, mais y avait le notre (Framasoft)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Et les poissons d'avril ?. Évalué à 10.

    C'était un poisson d'avril avec les dents serrées, mais on a fait ça sur nos pages :
    Titre de l'image
    Titre de l'image

    Avec cet article derrière : https://framablog.org/2023/04/01/le-contrat-dengagement-framasoftien-pour-un-usage-digne-et-responsable-de-nos-services/

    Bref, on a essayé de sensibiliser sur la problématique du Contrat d'Engagement Républicain et des libertés associatives.

  • [^] # Re: facilement, ah bon ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Scribouilli, un outil pour créer un petit site web facilement. Évalué à 4.

    Pour répondre à la question initiale : on ne s'interdit rien.

    Notez que Framasoft est un soutien à Scribouilli : Maiwann, qui a écrit https://www.maiwann.net/blog/enfin-scribouilli/ et Booteille, qui a filé des coups de mains sur les tests, sont tous deux membres de Framasoft. Et on a soutenu logistiquement une réunion physique de l'équipe.

    Par ailleurs : on sait qu'il y a une forte demande pour un outil de création de site "rapide et sans prise de tête". PrettyNoemieCMS faisait bien le job, mais :
    1. on avait pas de dév pour maintenir le code (qui avait été produit par un stagiaire fort compétent, mais parti vers d'autres projets)
    2. on avait pas de forces suffisantes pour le support et la modération (on hébergeait, de mémoire, quelques milliers de framasites avec PrettyNoemieCMS, et on avait pas forcément envie de courir après des sites publiant des contenus répréhensibles)

    Bref, à titre perso, je pense que le monde se porte mieux avec Scribouilli que sans :) : le logiciel vient remplir un "trou" existant. Ca ne résout pas tout, et c'est encore très frais. MAIS c'est un logiciel qui nous intéresse.

    Pour le moment, on laisse donc le projet mûrir tranquillement, et on continuera à le soutenir. On vient cependant d'annoncer un "gros" service avec Frama.space : https://framablog.org/2022/11/15/frama-space-du-cloud-pour-renforcer-le-pouvoir-dagir-des-associations/
    Pour l'instant, on essaie donc de ne plus trop diversifier notre stack logicielle (qui avait atteint 38 services différents, avec 38 logiciels différents.
    Or, Nextcloud (qui motorise Frama.space) embarque une application nommée "Collectives" qui permet de réaliser une espèce de "wiki en markdown". L'accès aux Collectives peut être rendu public. Il y aurait certes un peu de dev pour rendre la publication facilitée, mais c'est une autre piste qu'on étudie.

    Par contre, même si l'objectif reste le même (pouvoir publier rapidement un petit site simple), le moyen pour y arriver n'est pas le même : d'un côté GitHub - et sans doute Gitlab à terme- pour lancer de la C.I. basée sur de la contenairisation pour produire un fichier statique ; d'un autre côté un gros bouzin en PHP (Nextcloud) pour produire un fichier .md, qui pourra être réinterprété en HTML.

    Bref, à mon sens, il est (malheureusement) urgent d'attendre plutôt que de faire un choix mal avisé.

  • [^] # Re: Merci et bravo !

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Quelques stats des services Framasoft. Évalué à 2.

    Merci JB, je transmettrai !

  • [^] # Re: entre les lignes

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Quelques stats des services Framasoft. Évalué à 8.

    Oui, j'avoue que j'ai ça en toile de fond, mais depuis des années.

    J'avais fait un calcul que je pense intéressant : à la grosse louche, « Dégooglisons Internet » a coûté, entre oct 2014 et oct 2017 (sur 36 mois), environ 800 000€.

    Ce cout, d'environ 22 000€ par mois, qui permet d'accueillir 1 million de personnes chaque mois, nous amène à un cout de 0,02€ par visiteur et par mois.

    « Houlà, mais ça fait beaucoup ! »
    Oui et non.

    800 000€, c'est moins que le prix d'un gymnase standard.
    C'est, en gros, 80 mètres d'autoroute.
    Ou 10% du prix d'un char Leclerc.

    Donc, oui, c'est pas rien. Mais par rapport au pognon foutu par la BPI dans le "Web3" https://www.bpifrance.fr/nos-solutions/investissement/investissement-expertise/fonds-web3 c'est absolument ridicule.

    En bon gauchiste que je suis, j'aurai préféré un projet porté par l'Etat pour fournir des services techniques sans exploitation des données personnelles au niveau national, par le biais d'une agence indépendante dédiée. Par exemple un GIP entre le CNRS, la CNIL, OVH/Scaleway/whatever, et la société civile (LDH, April, Frama, LQDN, etc)
    On aurait pu critiquer le niveau de confiance, mais l'exemple (positif !) de https://apps.education.fr montre bien qu'on "sait" faire. Juste, ça n'est pas la hype du moment.

  • [^] # Re: Que se passerait-il si ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Quelques stats des services Framasoft. Évalué à 2.

    Merci Benoît :)

  • [^] # Re: Que se passerait-il si ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Quelques stats des services Framasoft. Évalué à 10.

    (Zut, j'ai perdu ma longue réponse. Je refais en plus court).

    Si on atteint pas l'objectif (200K€), on survivrait quand même.

    La raison est simple : il nous reste de la tréso des précédentes années (dont l'année 2020 qui avait été "exceptionnelle" à cause du Covid et des confinements)

    Donc, note qu'à aucun moment je ne dis : "😱 Faites un don ou Framasoft va mourir !! 😱", hein :)

    Juste, notre modèle économique (choisi et assumé), c'est celui du don.

    Donc, on a pas trop le choix, en fin d'année :

    1. on rappelle ce qu'on a fait l'année écoulée

    2. on rappelle ce qu'on veut faire l'année à venir (et les suivantes)

    3. on rappelle qu'on a des valeurs et des positions politiques. Ça peut déplaire, mais c'est comme ça. Et que si vous n'êtes pas en accord avec ces dernières, c'est tout à fait OK de ne pas faire de don.

    4. on rappelle qu'on vit de dons, et que si vous êtes en accord avec (1), (2) et (3) et que vous en avez les moyens, alors on accepte volontiers votre don. A la fois comme remerciement, comme encouragement, et comme moyen de rendre possible nos action.

    C'est pas hyper facile de tendre la main tous les ans (surtout en cette période troublée), mais pour plein de raisons - que je pourrais expliquer plus tard si ça vous intéresse - , le modèle économique du don nous convient très bien.

  • # Y en a qui n'ont pas de face...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Disparition de Philippe Aigrain. Évalué à 4.

    Réaction de Pascal Rogard, directeur de la SACD : « Il n’aimait pas le droit d’auteur mais conjuguait honnêteté et intégrité. » https://twitter.com/fandoetlis/status/1414518036812509187

    Dire de Philippe Aigrain qu'il n'aimait pas le droit d'auteur, ça me laisse sans voix.

    Je n'étais pas un intime, ni un ami, mais nos rencontres, ses travaux et ses réflexions ont clairement accompagné Framasoft ces 15 dernières années.

  • # Classe ! Merci :)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal projet s2s. Évalué à 8.

    C'est typiquement pour ce genre de projets que nous sommes ravis de porter le développement de PeerTube.

    Si vous vous heurtez à des questions techniques, n'hésitez pas à solliciter la communauté PeerTube.

    Bref, bravo et tenez nous au courant des avancées (ou difficultés) du projet, Framasoft sera ravie de relayer vos informations.

    pyg, pour Framasoft

  • [^] # Re: Concurrents?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche WBO : un tableau blanc interactif. Évalué à 1.

    Il y a https://github.com/JohnMcLear/draw (basé sur etherpad)

  • [^] # Re: Framasoft

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche WBO : un tableau blanc interactif. Évalué à 4.

    C'est la bonne adresse pour nous écrire, oui.

    On peut en discuter, mais notre objectif est plutôt d'arrêter d'empiler des couches de logiciels qu'ils faut ensuite maintenir et pour lesquels il faut assurer le support (on atteindra bientôt les 100 msg/jour).

    Bref, deframasoftisez les internets !
    (C'est pas pour rien qu'on a impulsé chatons.org ;-) )

  • # A propos des désillusions

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal 8 ans de projets libres : bilan et idées. Évalué à 10.

    Salut Gelnior :)

    Tout l'article est intéressant, mais je m’intéresse particulièrement aux désillusions.

    1. La structure pour supporter un projet libre

    Il semble difficile de faire un logiciel libre dominant sans entreprise derrière. On a quelques exceptions comme Krita, Mastodon ou Firefox. Mais globalement j'ai l'impression que les logiciels libres qui deviennent important ont une entreprise derrière pour les pousser. Est-il possible dans le contexte actuel de monter un projet utilisé massivement sans une structure à but lucratif ?

    Je pense que tout dépend de ton public, mais clairement si ton objectif c'est d'être « utilisé massivement », il va te falloir du pognon.
    Non seulement en amont, pour t'assurer que le(s) dev(s) ne lâchent pas l'affaire parce qu'ils doivent remplir leur frigo (c'est quand même notre lot à tous).
    Mais aussi pendant la prod, pour payer des designers (je ne reviendrais pas sur le troll « faut-il avoir des designers ? et comment les rétribuer ? »).
    Et évidemment en aval : maintenance, communication, support, etc.

    Ca coûte vite un pognon de dingue, comme dirait l'autre.

    Si je prends le cas de PeerTube (que je connais bien, puisque c'est nous qui l'éditons), beaucoup de gens pensent qu'il suffit de payer le dev et que ça suffit. Si on se limite à ça, évidemment, on peut dire que le dev a fait, à 95% seul, une alternative à YouTube, et que ça a coûté, en gros 50K€.
    Mais c'est oublier tout le travail autour d'une bonne dizaine de personnes au moins :
    - communication (communiqués de presse, interviews, conférences, stands, etc), payé sur du temps salarié et bénévole Framasoft (coucou Pouhiou et le comité communication de Frama !)
    - documentation du projet, participation aux issues, propositions de PR, participation aux débats sur les choix de dév, etc (bénévole, coucou RigelK !)
    - support sur PeerTube interne à Frama (= tous les gens qui ne savent/peuvent utiliser GitHub, et il y en a !) : géré par Framasoft, sur du temps salarié (coucou SpF !)
    - création d'une campagne de crowdfunding - et oui, pour avoir des sous, il faut souvent en dépenser :-/ - avec tout ce que ça entraine derriere (coucou pyg, pouhiou, le ComComm de Frama, et j'y ajoute Jehan et Aryeom pour la vidéo de présentation de PeerTube)
    - création d'une instance Framatube, et mise en place de VM + instances PeerTube pour les "copains" (type datagueule/thinkerview & co, parce qu'il fallait bien avoir des "poids lourds" pour commencer). Plus la maintenance de ces VM. (coucou Framasky)
    - création d'un site web présentant le projet, multilingue, avec tout ce qui tourne autour (MAJ, maintenance, etc). (coucou les tech Frama : tcit, JosephK, Framasky)
    - toute la gestion administrative liée au fait d'embaucher une personne dans une structure (coucou AnMarie)
    - coordination/intégration du projet dans le méta projet Framasoft (c'est mon taf)

    Et j'en passe.

    Est-ce que ça peut se faire sans structure commerciale/lucrative ?
    Oui. La preuve, on le fait. Et on a rien à vendre.
    Bon, on vit des dons (ça tombe bien, on est en campagne, vous pouvez nous aider : https://soutenir.framasoft.org ), mais le jour où y a plus assez de dons, on arrête et on passe à autre chose, point.

    Est-ce que ça peut se faire sans pognon ?
    Non.
    Je ne dis pas qu'il n'y a pas 0,01% d'exceptions (on va me parler de Debian, de Gimp, que sais-je), mais globalement, la réponse est non. Si ton projet touche massivement (par millions) des utilisateurs, alors il va te falloir du pognon.

    Donc, reste au logiciel libre "sans pognon" la possibilité d'animer des dizaines de milliers de projets, et moi je trouve ça super.

    Ca fait des projets souvent "artisanaux" (le mot est noble pour moi), pas des projets "industriels" (le mot n'est pas noble pour moi, même si je reconnais l'intérêt de l'industrie).

    99% des projets Framasoft sont là pour le fun, pour l'éducation, pour le plaisir d'être et de faire ensemble. Et, me concernant, ça me convient parfaitement.

    1. Les critiques de l'auto-hébergement et de la décentralisation en général

    J'ai vu de nombreux tweets passés disant que s'auto-héberger c'était mal et que c'était criminel de le conseiller. Je comprends que cette pratique a ses limites et qu'il faut en parler, mais j'ai l'impression que ça tourne à l'auto-flagellation. J'ai vu un phénomène similaire sur la chaîne de bloc ou plus récemment sur le projet SOLID. Pourtant ces technos ont le potentiel de nous sortir du tout cloud.

    Même si l'un pose des soucis de sécurité, que l'autre pose des problèmes écologiques ou spéculatifs, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de les fustiger et de s'arrêter là à cause de ces défauts. En effet on ne croule pas sous les alternatives. Si aux début du web on s'en était arrêté à ses limites, on n'aurait rien aujourd'hui.

    J'ai pas vu les tweets en question, mais pour moi, là encore, ça dépend de ton public.
    Le souci, je pense, c'est que ces technos (blockchain ou SOLID) ont été présentées comme étant « LA » solution à tous les problèmes d'internet. Ce qui est juste faux.

    La réaction - que je peux comprendre - serait donc de dire « Ca ne va pas sauver la planète, parce que »
    La blockchain pose certains problèmes (techniques, écologiques, de design de gouvernance, etc).
    SOLID en pose d'autres (on en est encore aux prémisses des promesses, et le rôle de la startup de TBL n'est pas encore clair, quand bien même le code est aujourd'hui libre)

    Bref, je crois qu'on a le droit de ne pas être dans le solutionnisme technologique et de vouloir freiner les ardeurs de celles et ceux qui sont persuadés que la blockchain va sauver le monde.

    Nous, on a fait CHATONS.org parce qu'il manquait un intermédiaire entre le "tout centralisé" à la Google et "tout décentralisé" à la freedombox/brique_internet (il se passe quoi si mon chat grille ma box à la maison en pissant dessus ?). On s'est dit qu'entre "j'achète mes tomates chez Carrefour", et le "je fais pousser dans mon jardin en permaculture", il y avait de la place pour des intermédiaires type AMAP "je commande chez un agriculteur local en qui j'ai confiance, et je lui file un coup de main sur la vente tous les 2 mois".

    Aujourd'hui, je vois ActivityPub comme une autre forme d'intermédiaire de la décentralisation. C'est un protocole simple, qui ne t'oblige pas à tout jeter, et permet de faire une transition "douce" vers des technos plus radicales comme la blockchain ou SOLID ou DAT ou …

    Bref, sur ce point, OK avec toi qu'il ne faut rien rejeter en bloc, mais je comprends ceux qui pestent contre les "solutions miracles" qu'on te vends sans indiquer les possibles effets secondaires. Si la blockchain est l'amiante ou le roundUp de la décentralisation, autant écouter ceux qui alertent (et ça ne veut pas dire qu'il ne faut JAMAIS utiliser de l'amiante ou du RoundUp, juste… prendre le temps).

    1. l'avènement du cloud

    Il faut bien l'admettre, le cloud (autrement dit les fermes de serveurs détenues par quelques groupes privés que tout le monde loue pour déployer ses applications et stocker ses données) devient le standard pour faire un nouvel outil. A l'usage c'est bien pratique et je suis le premier à en abuser. Mais ça pose plusieurs soucis :

    Là, pour moi, c'est un problème d'une part éducatif (peu de gens savent réellement ce qu'est le cloud).

    Et c'est aussi un problème politique. Pas au sens étatique, mais individuel.

    Avoir un cloud "propre", voire "en propre", c'est possible : toutes les technos sont là.
    Mais entre payer 1 et fermer les yeux, ou payer 10 (ou 100) et être aligné avec son éthique, bizarrement, le choix est vite fait.
    Pour moi, c'est vraiment pas un problème technique, c'est un problème de vision du monde.
    « Tout le monde ne va pas se faire ses vêtements à la main avec du coton qui pousse dans son jardin ». Non. Mais ça n'est pas une raison pour dire « Du coup, je m'en tamponne, j'achète un truc fait en chine dans des conditions sociales, écologiques, démocratiques dégueulassent, et je me fait livrer par Amazon ».

    Là encore, comme au point 2, il y a des solutions intermédiaires qu'on refuse de payer par confort.

    1. La difficulté à protéger sa vie privée

    Sur le plan perso, les deux dernières années ont été un peu difficiles. J'ai donc complètement laissé tombé l'idée de protéger ma vie privée depuis. Vous allez me dire que je suis idiot et que c'est mal. Ce n'est pas faux et je ne suis pas venu chercher une rédemption. Mais ce qui m'embête, c'est qu'un convaincu comme moi a du mal à se protéger. Alors comment sensibiliser et motiver des gens pour qui ces questions comptent peu voir pas du tout ? En forçant le trait, quand on a déjà du mal à boucler la fin de mois ou qu'on souffre d'une maladie lourde a-t-on encore l'énergie de défendre ses données ?

    Je pense qu'il faut changer d'optique.
    On parle souvent "d'hygiène numérique" et je pense que le paralèlle n'est pas idiot.
    L'hygiène : ça s'apprend, ça se pratique, mais ça demande des efforts constants (qui peuvent devenir des réflexes), mais ça ne sera JAMAIS une action avec un point d'arrivée définitif (« je me suis tellement bien lavé ce matin que je peux me passer de prendre une douche pendant 6 mois »).

    Qu'est-ce qui nous motive à nous brosser les dents ?
    Au départ, nos parents nous "forcent" (ou éduquent, c'est selon). Alors qu'on s'en fout : on a des dents de lait :P
    Mais une fois que t'as ressenti la douleur d'une carie, tu comprends l'intérêt d'une hygiène dentaire.

    L'hygiène numérique c'est un peu ça : pour l'instant, on met beaucoup d'énergie à dire aux gens "faites attention à ceci ou cela. Vous pouvez vous protéger comme ci ou comme ça". C'est épuisant et c'est sans fin.
    Et beaucoup de gens (comme toi) perdent de vue l'intérêt par rapport à l'effort demandé.
    Pour moi, c'est normal : we're human after all.

    Par contre, ce qui est important à mon sens, c'est que le jour où tu te réveille avec des caries hyper-douloureuses :
    1. tu aies eu accès à l'information (même si tu n'as pas suivi les recommandations). Ca suppose des campagnes d'informations qui vont au-delà de nos capacités actuelles (qui sont pourtant déjà un bel effort).
    2. il y ait des spécialistes prêt⋅es à t'aider (des médecins du numérique, quoi), parce que si tu n'es pas une moule sur LinuxFR, peu probable que tu sache te débarrasser d'un ransomware, ou gérer une campagne de harcèlement sur Twitter
    3. il y ait des outils disponibles et efficaces pour t'aider (« Firefox, le dentifrice de votre navigation » ? « TOR, le savon qui vous évitera de chopper et partager vos microbes » ? « PeerTube, garde ton temps de cerveau disponible pour faire tes propres choix » ? :P )

    Bref, je ne m'en fais pas pour toi. Le jour (même dans 5 ou 10 ans) où quelqu'un ressortira une conversation privée et intime publiquement sur internet, tu aura de nouveau envie d'utiliser du savon, du dentifrice et autre.

    Entre temps, personne ne peux rien t'imposer, et tu n'as pas à te sentir coupable.

  • [^] # Re: Ecriture inclusive

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal « Changer le monde, un octet à la fois » - Campagne de don Framasoft. Évalué à 6.

    Dommage de politiser ce mouvement que je trouvais assez agnostique jusqu'à maintenant…

    Nous prenons bonne note de ton "Dommage", mais cela ne nous fera pas changer d'avis (étonnant, hein !)

    Tu acceptes mal ton passage de la quarantaine

    Ca va plutôt bien, j'attends les 42 avec impatience.

    ou frustré de voir tes copains startup qui lèvent des millions ?

    Pas trop frustré, justement :)
    (ha et j'ai pas de copains dans des startups, mais bon, je pense que c'était gratuit, alors je ne le prends pas pour moi)

  • [^] # Re: Ecriture inclusive

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal « Changer le monde, un octet à la fois » - Campagne de don Framasoft. Évalué à 10. Dernière modification le 19 octobre 2018 à 18:25.

    Oui et non :)

    On changera probablement nos statuts (ce qui prendra sans doute plus d'un an), mais surement pas pour
    « changer le monde en mieux, juste et durable »
    ou même pour
    « une association qui outille celles et ceux œuvrant à la transition (écologique, politique, sociale, etc.) vers un monde plus juste et plus durable »

    Je parlais là de comment, nous, nous présentions Framasoft (genre, quand on nous pose la question en soirée chez des potes, qui n'ont jamais entendu parler du logiciel libre)

    Comme le notait Christophe plus haut, nous restons dans le champs de l'éducation et de l'émancipation (ça a toujours été le cas) MAIS on se revendique aujourd'hui ouvertement du mouvement de l'éducation populaire (ça n'était pas le cas avant, aujourd'hui c'est la première phrase que tu trouve sur notre nouvelle page d'accueil : https://framasoft.org
    « Framasoft, c’est une association d’éducation populaire, un groupe d’ami·es convaincu·es qu’un monde numérique émancipateur est possible, persuadé·es qu’il adviendra grâce à des actions concrètes sur le terrain et en ligne avec vous et pour vous ! »

    Note que pour nous, éducation populaire et éducation politique sont deux concepts proches.
    Note aussi que cette phrase ne contient volontairement pas le mot "logiciel", ni le mot "libre".

    Là où, moi, je rajoute la question de la transition, c'est qu'il y a la prise de conscience relativement récente (quelques années seulement) chez la majorité des membres de Framasoft que "faire du libre pour faire du libre" dans une société qui se cassait la gueule (du point de vue des libertés, de l'écologie, du social, etc), et bien ça ne servait pas à grand chose (je parle bien de fatuité dans mon journal).

    Et donc, la prise de conscience, c'est que le libre est un moyen, et pas une fin. Et donc qu'il doit être "au service de" et non "l'aboutissement de".

    « Oui mais au service de quoi ? »
    Compliqué de répondre ici sans pondre un bouquin.

    Je répond en mon nom propre, donc.

    Je pourrai te dire que c'est assez proche de ce que Bernard Stiegler appelle la "société de contribution", sans le recouper vraiment à 100%. Ou de ce que Castoriadis appelle une société d'individus "autonomes". (et sur les outils on pourrait parler des "outils conviviviaux" d'Illich, et sur la gouvernance de l'éco-anarchisme de Bookchin).

    Bref, pour la faire courte, d'une société éclairée et émancipée.

    Mais à cela s'ajoute une urgence, que percevaient Illich, Bookchin ou André Gorz, et c'est l'urgence écologique (qui n'est absolument pas de notre domaine de compétences). Perso, si mes gamins me demandent en 2048 ans dans un monde éffondré, où l'eau potable est hors de prix, où nous serions, nous, migrants climatiques, où l'État serait soit fasciste, soit totalement disparu, où l'instruction et la santé seraient limités à quelques uns :
    « Mais au fait, toi, papa, tu faisais quoi il y a 30 ans ? »
    ben j'ai vraiment pas envie de lui répondre
    « je patchais un truc qui s'appelait Framaforms pour qu'un bidule qui s'appellait la #FrenchTech puisse se faire encore plus de pognon, et quand je bossais pas, j'allais troller sur un site qui s'appelle Linuxfr et où les gens se mettaient sur la gueule pour savoir qui de Vim ou Emacs était le meilleur éditeur. »
    Mais alors, vraiment pas :-/

    Du coup, pour nous, se mettre au service de cette "transition" (un mot qui ne veut pas dire grand chose, je te l'accorde) nous parait être la chose la plus utile qu'on puisse faire.
    Savoir que les outils Framasoft sont utilisés par Médecins du Monde, Tous Migrants, Résistance à l'Agression Publicitaire, Enercoop, Droit Au Logement et quelques centaines (milliers ?) d'autres assos de ce type, ça me fait évidemment plaisir.

    Mais en dehors de nous caresser l'égo, on souhaite surtout que le libre soient pour ces structures une évidence (dans les outils comme dans les processus de création/publication/partage), et pour cela nous faisons le choix de travailler avec elles afin de faire en sorte que le libre ne soit pas réservé qu'à une élite privilégiée (dont je suis bien conscient de faire parti).

    Voilà, tu l'auras compris : d'ici à ce qu'on synthétise tout ça et qu'on change nos statuts, ça prendra quand même un peu de temps :P

  • [^] # Re: Vraie question : que faire de ce genre de commentaire ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal « Changer le monde, un octet à la fois » - Campagne de don Framasoft. Évalué à 10.

    Wow, j'ai pas tout lu, mais au moins, je peux être clair sur la réponse : c'est non.

    On ne va pas faire ce que tu demande parce que :
    * on a déjà un planning blindé jusqu'à fin 2020 (si on est toujours là en 2020, mais ça c'est une autre question)
    * on est pas une boite de prestation (y en a plein dans le coin, contacte les)
    * on fait du libre, donc le besoin X ou Y, c'est pas nécéssairement à nous d'y répondre (forke PeerTube, et ajoutes-y ta fonctionnalité)

    Bisous

  • [^] # Re: Ecriture inclusive

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal « Changer le monde, un octet à la fois » - Campagne de don Framasoft. Évalué à 7. Dernière modification le 19 octobre 2018 à 17:02.

    Je crois que tu veux parler de l'écriture inclusive, mais que tu as du mal à le dire

    Non :)

    Je parlais du fait que Framasoft aujourd'hui ne se définit plus comme
    "une association de promotion du logiciel libre",
    mais comme
    "une association qui outille celles et ceux œuvrant à la transition (écologique, politique, sociale, etc.) vers un monde plus juste et plus durable".

    Et qui, pour cela, utilise son """expertise""" du libre (triple guillemets, hein, y en a de bien plus experts que nous ici) et la met à disposition de ces acteurs de la transition.

    "Outiller", c'est au sens large, hein : c'est pas juste fournir des services. C'est travailler les enjeux, faire de la veille, des synthèses/analyses, produire des contenus pédagogiques, créer des alliances pour maximiser les impacts, réfléchir sur nos imaginaires, etc.

    Si tu n'y vois que l'écriture inclusive (je t'ai répondu sur le Framablog), tant pis pour toi.

  • [^] # Re: avec un reçu de dons !! yes

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal « Changer le monde, un octet à la fois » - Campagne de don Framasoft. Évalué à 6. Dernière modification le 17 octobre 2018 à 16:39.

    Merci !

    Et oui, je confirme qu'un don de 100€ à Framasoft vous permettra de déduire 66€ de vos impôts, ne laissant "que" 34€ à votre charge.
    (il faut évidemment pour cela payer des impôts, et être contribuable français)

    On explique tout ça ici : https://soutenir.framasoft.org/fr/defiscalisation/

  • [^] # Re: #YoutubeDown

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal PeerTube est dispo en v1.0. Évalué à 8.

    C'est pas nous promis ! :P

    (chhhut, ne le dites à personne)

    Plus sérieusement, je tire quand même mon chapeau aux équipes techniques de YouTube, qui ne plante quasiment jamais malgré des milliards de vidéos et 15% de la bande passante mondiale à "occuper" :P
    (Netflix dépasse les 25% du trafic internet mondial, mais eux contrôlent 100% des contenus).

    J'ai beau détester le modèle d'Alphabet/Google/YouTube, je reconnais que leurs ingés sont très très très bons.

  • [^] # Re: Smartphone ready?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal PeerTube est dispo en v1.0. Évalué à 7.

    C'est au choix de l'administrateur de l'instance. Par défaut, PeerTube transcode en de multiples résolutions, mais si l'admin fait le radin et désactive certaines résolutions pour économiser de l'espace disque, nous n'y sommes pour rien :-/

  • # D'accord avec tes conclusions

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal France Culture: que reste-t-il du logiciel libre ?. Évalué à 10.

    Puisque c'était moi qui causait dans le poste, je ne peux que confirmer tes conclusions.

    Le modèle économique du logiciel libre, qui consiste à vendre un service plutôt que le logiciel l'a emporté. C'est du moins le modèle économique que le représentant de Microsoft considère dorénavant le plus viable.

    C'est même pire que ça : le représentant de MS a clairement dit qu'ils allaient vers un modèle cloud locatif, donc oui il vont proposer du service, mais plus à la location qu'à la vente. Et pour moi, ça signifie beaucoup plus de difficultés à changer de prestataires.

    Le logiciel libre, entendu comme 4 libertés, prospère dans les piles logicielles éloignées de l'utilisateur final, mais peine à s'imposer dans les logiciels plus proches de l'utilisateur final.

    Ouaip.
    Et pour moi, nous devons faire une autocritique, car :
    - on sait depuis plus de 20 ans que MS pratique le https://fr.wikipedia.org/wiki/Embrace,_extend_and_extinguish et ils ne vont pas arrêter demain, et que même si on l'a vu venir de loin, on s'est laissé déborder.
    - on a foiré (avis perso) pas mal de choses, sur la sensibilisation, sur l'éducation au numérique, sur notre capacité à co-construire avec les utilisateurs, avec les designeurs, sur la prétendue facilité de switcher du proprio au libre, sur une forme d'élitisme libriste qui a fait fuir beaucoup d'utilisateurs (qui doivent "mériter" la lumière), sur le fait qu'on se marre sur TapTempo mais qu'on ne met pas vraiment nos talents aux services de personnes qui veulent vraiment changer la société, etc.

    L'éthique que certains (dont moi) associent au logiciel libre, de maîtrise de son outil de travail ou de ses données perd du terrain. Non seulement parce que le modèle du service (dans les nuages) s'est imposé, mais aussi parce que d'une manière générale, plus l'on s'approche de l'utilisateur final, moins on trouve de logiciel libre.

    Tout à fait. C'est l'analyse d'Amaelle Guitton que je trouve plutôt juste.

    Après, plein de gens, que ça soit chez MS ou sur LinuxFr, ne définissent pas forcément le libre comme "Libre = open source (qualités technique) + valeurs (éthiques et sociales)", car pour beaucoup, l'opensource se suffit à lui-même, est amoral et apolitique (et que pour définir ce qu'est l'éthique du libre dans la startup nation des premiers de cordée, faut pas avoir peur de passer pour un ringard ou un hippie).

    Bref, c'était très frustrant de devoir débattre à 4 sur 40mn sur un sujet aussi vaste. Mais je pense que si on veut rééquilibrer opensource et valeurs, il va sérieusement falloir se sortir les doigts :-/

  • [^] # Re: Victoire pour Framagit ... défaite pour Framasoft (ou pas !)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 10.

    Ah mais je suis d'accord avec toi : ce n'est pas illogique, hein. C'est même très cohérent. Mais ça ne veut pas dire que ça soit intelligent.

    Ce qui me dérange, et ce en quoi je ne suis pas d'accord avec la politique gouvernementale, c'est de considérer qu'une association, c'est un truc de hippies qui veulent jouer aux boules ou au bridge.

    Si, dans notre société, tu enlève les "premiers de cordée", il te reste les 2e, 3e, 4e, Xième de cordée.

    Et quand tu regarde en bout de cordée (les précaires, les malades, les SDF, les "mal-inséré", les prisonniers, les vieux, etc) tu verras vite que l'une des rares choses qui les empêchent de décrocher, ce sont des associations.
    Je prends un cas que je connais : une asso d'aide aux malades psy en banlieue lyonnaise. Ils font de l'accompagnement de malades qui vont "trop bien" pour aller en Hopital Psychiatrique, mais "trop mal" pour pouvoir être """inséré normalement""" dans la société.

    Cette asso est en difficulté financière du fait de baisse des subventions. Si je suivais ton raisonnement, on pourrait se dire : mettons une entreprise à la place, elle sera rentable et paiera des impôts. Certes, sauf que cette entreprise devra être rentable et gagner de l'argent. Faire des profits et croître. Sauf que cet impératif n'est tout simplement pas compatible avec une mission sociale. Notamment, pourquoi ces entreprises iraient se faire chier à aider un SDF de 65 ans, alcoolique et psychotique depuis 10 ans, alors qu'elles pourraient se concentrer sur des publics moins "difficiles" et plus "vendeurs" (ex: schizophrènes, paranoïaques, etc, qui ont des pathologies lourdes, mais plus facilement "contrôlables).

    Du coup, les entreprises ne veulent pas vraiment prendre le relai de cette asso (pas assez rentable), mais l'asso voit ses subventions baisser (donc salariés débordés, donc moins efficaces, donc moins de sub). Maintenant, la question à 100 balles : qui va prendre soin de ces malades ?

    Bref, je comprends ton raisonnement, hein. Mais il part du principe à mon avis faux que les entreprises peuvent être substituées aux associations. Mon avis, c'est que les assos ont des missions sociales et éducatives qui sont essentielles, justement parce qu'elle ne cherchent pas la rentabilité ou le développement/croissance.

    La politique gouvernementale (Macron ne fait qu'accélérer un mouvement commencé bien avant lui) va dans le sens d'une société ou, si tu fais partie des "premiers de cordée" - globalement, si vous lisez un message sur LinuxFR, il y a de fortes chances que vous en fassiez partie, même avec un salaire faible ou pas de salaire - ça devrait bien se passer pour toi, et la situation ira de mieux en mieux. Par contre, si tu n'en fais pas partie, ça va être de plus en plus compliqué pour toi (pas de travail = de + en + compliqué accès d'avoir des soins dentaires de qualité, par exemple)
    En gros, on accèlère le mouvement vers un système à l'américaine, qui compte quand même +13% de "pauvres". (bon ça monte aussi en France https://www.inegalites.fr/600-000-pauvres-de-plus-en-dix-ans )

    Je voudrais pas passer pour un sale islamogauchiste, hein, mais c'est un choix politique, à la fois individuel et collectif. En tant qu'informaticiens, éduqués (qui a dit "homme blanc cis het barbu ?" ? ) on est clairement du bon côté de la barrière. Ce que je voulais dire quand je disais que l'Etat se désengageait, c'est qu'on est aujourd'hui dans une période de communication politique ou l'idéologie (car c'en est une) que l'entreprise doit prendre le pas sur le non-marchand (associations, services publics, etc) va creuser les inégalités.

  • [^] # Re: Victoire pour Framagit ... défaite pour Framasoft (ou pas !)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 10.

    Je n'en suis pas fier, mais oui, j'en suis content (ce n'est pas la même chose). Tout simplement parce que si on avait dépendu de subventions (au sens comptable du terme), on aurait sans doute mis la clé sous la porte depuis longtemps.

    tout en profitant de ce système

    On ne "profite" pas du système.
    Un chômeur ne "profite" pas des allocations chômage.
    Un accidenté ne "profite" pas des pompiers ou du service d'urgence.
    Une association ne "profite" pas de la défiscalisation.

    C'est un choix social et politique de dire que les associations répondant à certains critère relèvent de l'intérêt général. Et que soutenir par des dons ces associations te donnent accès à des réductions d'impôts.

    (les frama-groupies qui pensent qu'un frama-service c'est un service libre, vous n'y êtes presque pour rien)

    Oh, un rageux :)
    En quoi nos services ne sont pas libres ? (tu fais quand même la différence entre un service (le code qui le fait tourner), et les CGU ?)
    Merci de m'indiquer, au passage, des services libres garantis 100% purs :)

  • [^] # Re: Victoire pour Framagit ... défaite pour Framasoft (ou pas !)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 10.

    Donc plus de la moitié de votre financement mine de rien, alors que tu dis juste avant « on ne touche aucune subvention » (et de continuer « Perso, donc, je suis ravi que Framasoft ne touche pas de subvention. »).

    Et je persiste et je signe :)

    Une subvention est définie (Wikipédia) comme "une aide financière, directe ou indirecte, allouée par une personne publique en vue de financer une activité d'intérêt général."

    Sauf que c'est un poil plus compliqué que ça. Notamment, si tu demande à un comptable : "Est-ce que la défiscalisation est une subvention ?" il te répondra non. Car la somme défiscalisée n'est pas allouée à l'association. Elle est allouée au donateur.
    Comptablement et fiscalement, ce n'est pas une subvention.
    Il n'y a aucune volonté de l'Etat de soutenir Framasoft, il y a une règle fiscale qui dit "Toutes les assos qui correspondent à tel ou tel critère relèvent de l'intérêt général, et les donateurs pourront déduire une partie de leur don".
    Donc :
    - Ce sont les donateurs qui en sont bénéficiaires direct
    - la somme n'est pas spécifiquement allouée à Framasoft (et nous n'avons aucune idée de son montant)

    Ce dernier point me permet aussi de répondre à un autre point :

    Donc plus de la moitié de votre financement mine de rien

    Tu n'en sais rien, et moi non plus :)
    On a peut être qu'un tiers des dons qui sont défiscalisés (soit 20% de nos recettes). Peut être 50%. Mais surement pas 100% (on a des dons de l'étranger (un citoyen belge ne peut pas défiscaliser son don à Framasoft, par exemple), et surtout, plein de dons de personnes qui ne paient pas d'impôts (notamment des jeunes et des personnes précaires). Comment je le sais ? Via notre support, on a très régulièrement des gens qui nous écrivent en nous disant qu'ils sont (jeunes/lycéen/précaire/au smic/etc) et qu'ils ne peuvent plus poursuivre leur soutien à Framasoft (c'est un truc qui m'a marqué/choqué, ça : on a énormément de dons de personnes avec des faibles revenus ou prétendus tels, ce qui ne me met pas toujours à l'aise).

    Bref, merci aux donateurs et donatrices (qui sont a priori satisfait⋅e⋅s du travail qu'on fournit).

    Donc, oui, Framasoft fait partie des dizaines de milliers d'associations aidées indirectement fiscalement par l'Etat. Mais d'un point de vue comptable, non, Framasoft ne touche pas de subvention.