Comment réfuter

Posté par  (site web personnel) . Édité par ZeroHeure, Benoît Sibaud et palm123. Modéré par ZeroHeure. Licence CC By‑SA.
Étiquettes : aucune
24
25
déc.
2014
Rien à voir

Dernièrement, quelques commentaires exprimaient leur mécontentement quant à l'atmosphère et aux propos tenus dans les commentaires sur ce site [référence nécessaire].
J'ai pensé qu'un texte de Paul Graham, intitulé « How to Disagree » serait un bon point. Je le traduis en deuxième partie. Vous pouvez trouver l'original en ligne (si vous voulez lire les deux).

À la suite du journal des commentaires ont suggéré le livre d'Arthur Schopenhauer L'Art d'avoir toujours raison — aussi appelé La Dialectique éristique) — en complément de lecture. Voir ou revoir le film de Sam Peckinpah La Horde Sauvage peut aussi faire réfléchir sur la nature humaine, méchante ou non. Enfin, la discussion courtoise et rigolote qui a suivi illustre assez bien les niveaux de désagrément.

Sommaire

Le web est en train de changer l'écrit en conversation. Il y a vingt ans, les écrivains écrivaient, les lecteurs lisaient. Le web laisse aux lecteurs la possibilité de répondre, et ils le font de plus en plus — dans les fils des commentaires, sur les forums, et sur leurs blogues personnels.

Nombreux sont ceux qui répondent à quelque chose avec lequel ils ne sont pas d'accord. Ce n'est pas surprenant. Être d'accord ne tend pas à motiver les foules autant que quand on n'est pas d'accord. En outre, il y a moins matière à tergiverser. On pourrait s'étaler sur quelque chose que l'auteur a dit, mais il a probablement déjà exploré les implications les plus intéressantes. Quand on n'est pas d'accord, on entre dans un territoire non exploré par l'auteur.

Le résultat c'est qu'il y a bien plus de controverse. Ça ne signifie pas que les gens sont plus en colère. Le changement structurel dans la manière dont nous communiquons est suffisant pour en expliquer le tout. Mais même si ce n'est pas la colère qui anime la controverse, il y a un danger que son augmentation puisse rendre les gens plus énervés. En ligne, en particulier, où il est aisé de dire des choses que l'on ne dirait pas en face à face.

Si nous allons exprimer notre avis contraire de plus en plus, nous devrions le faire correctement et avec tact. Que cela signifie-t-il ? La plupart des lecteurs est capable de faire la différence entre une attaque personnelle, et une réfutation raisonnée et bien construite, mais je pense qu'il peut être bénéfique de mettre des noms sur chaque étape, alors voici un essai de hiérarchie d'expression d'un avis contraire (DH pour Disagreement Hierachy).

DH0. Attaque directe

Ceci est la plus basse forme de controverse, et probablement la plus commune. On a tous vu des commentaires tel que celui-ci :

T'es qu'un con !!!!!!!

Mais il est important de se rendre compte qu'une attaque directe plus élaborée n'a pas plus de poids. Ainsi, le commentaire

L'auteur n'est qu'un dilettante dont le nombril est l'unique centre d'intérêt.

n'est vraiment qu'une version prétentieuse du précédent.

DH1 Ad Hominem

Un attaque dite « ad hominem » n'est pas aussi faible qu'une attaque directe. Il se peut qu'elle ait un certain poids. Par exemple, si un sénateur écrit un article explicitant les raisons d'augmenter les salaires des sénateurs, quelqu'un pourrait répondre :

Bien entendu qu'il a de bonnes raisons. Il est lui-même sénateur.

Cela ne réfuterait pas du tout l'argument de l'auteur, mais ça aurait du sens d'après le contexte. Néanmoins, ça reste très faible, et s'il y a quelque chose qui cloche avec le raisonnement du sénateur, vous devriez dire ce que c'est ; dans le cas contraire, qu'est-ce que ça change qu'il soit un sénateur ?

Dire que l'auteur manque d'autorité pour écrire à propos d'un sujet est un variante d'ad hominem — et elle est particulièrement inutile, puisque les bonnes idées proviennent souvent de champs qui n'ont rien à voir. La question à traiter est si l'auteur a vue juste ou non. Si son manque d'autorité l'a poussée à commettre des erreurs, faites donc la lumière sur celles-ci. Dans le cas contraire, il n'y a pas vraiment de problèmes.

DH2. Réponse à l'intonation

À ce niveau, on commence à voir des réponses en relation avec l'écrit plutôt qu'avec l'auteur. La plus basse forme étant de s'attaquer à l'intonation que l'auteur a utilisée. Par exemple :

Je n'arrive pas à croire que l'auteur mette de côté le dessein intelligent d'une manière si cavalière.

Bien que ce soit mieux que d'attaquer l'auteur, ça reste bien bas. Il est bien plus important que l'auteur ait raison ou pas, que de savoir si la manière dont il l'a dite est plaisante. Et plus particulièrement parce que l'intonation d'un texte écrit est difficile à juger. Quelqu'un d'aigri à propos d'un sujet pourrait se sentir offensé par une intonation que d'autres lecteurs trouveraient neutre.

Ainsi, si la pire chose que vous pouvez dire à propos de quelque chose c'est son intonation, alors vous ne dites pas grand chose. L'auteur est désinvolte, mais il a raison ? C'est toujours mieux que s'il était grave, mais fourvoyé. S'il s'est trompé, il suffit de dire où.

DH3. Contradiction

À ce niveau, on a enfin des réponses concernant le contenu lui-même, plutôt que l'auteur ou la manière dont il s'est exprimé. Le plus simple étant d'exposer l'opposé de ce que dit l'auteur, sans, ou avec peu d'arguments convaincants.

C'est souvent combiné avec DH2, tel que :

Je n'arrive pas à croire que l'auteur mette de côté le dessein intelligent d'une manière si cavalière. Le dessein intelligent est une théorie scientifique légitime.

Une contradiction a parfois du poids, et il arrive que l'exprimer clairement suffise à voir que c'est exact, mais il est habituellement nécessaire d'argumenter correctement.

DH4. Contre argument

Au niveau 4, on atteint la première forme de controverse convaincante : le contre argument. Les niveaux précédents peuvent souvent être ignorés, puisqu'ils n'apportent presque rien. Un contre argument peut apporter quelque chose, mais le problème est souvent de comprendre quoi.

Un contre argument est une contradiction servie avec un raisonnement ou une preuve. Quand il est honnêtement ciblé contre l'argument originel, il peut être convaincant. Malheureusement, il est courant de voir des contre arguments ciblant quelque chose de légèrement différent. Bien souvent, deux personnes se querellant à propos de quelque chose, parlent, en fait, de choses différentes. Il arrive même qu'elles soient tout à fait d'accord, mais elles sont entraînées dans leur chamaillerie et ne s'en rendent pas compte.

Néanmoins, il est parfois des moments où il est tout à fait légitime de discuter d'un point légèrement différent : quand on sent que le cœur du sujet à été manqué. Mais alors, il faut le dire explicitement.

DH5. Réfutation

La forme la plus convaincante est la réfutation. C'est également la plus rare, car elle demande le plus de travail. En effet, la présente hiérarchie forme une sorte de pyramide, dans le sens où plus on monte, et moins souvent on le rencontre.

Pour réfuter quelqu'un, vous devez probablement le citer. Il vous faut trouver un passage qui vous semble erroné, et expliquer en quoi c'est le cas. Si vous n'arrivez pas à trouver un passage spécifique qui vous semble louche, il se peut que vous ayez à faire à un argument spécieux.

Généralement, bien que réfuter quelque chose implique une citation, l'inverse n'est pas nécessairement vrai. Certaines personnes citent des parties avec lesquelles elles ne sont pas d'accord, puis se rabaissent à un niveau 3 ou même 0.

DH6. Réfuter le point central

La force d'une réfutation dépend de son objet. La plus puissante étant celle dont l'objet est le point central d'un écrit.

Il arrive que, même à un niveau 5, on voit de la malhonnêteté délibérée, tel que quand quelqu'un réfute des points mineurs d'une argumentation. Parfois, la manière dont son tournées les choses les rends plus proche d'un ad hominem que d'une vraie réfutation. Par exemple, corriger la grammaire ou des erreurs mineures de chiffres ou de noms. Sauf si la crédibilité de l'argumentation dépend de la valeur réelle de ces points, le seul but de les corriger est de discréditer l'auteur.

Réellement réfuter quelque chose demande d'en réfuter le point central, ou au moins l'un d'entre eux. Cela veut dire que l'on doit s'activer à expliciter le point central que l'on veut réfuter. Une bonne manière de le faire pourrait être la suivante :

Le point central de l'auteur semble être x, puisqu'il dit :

« citation »

Mais ce n'est pas vrai à cause des raisons suivantes :…

La citation doit réellement représenter le point central de l'auteur. Il est suffisant de réfuter quelque chose dont ce point central dépend.

Ce que cela signifie

Nous avons maintenant une manière de classifier les formes de réfutation. À quoi ça peut bien servir ? Une chose que cela ne donne pas, c'est une manière de tirer un gagnant. Les niveaux précédents décrivent à peine la forme d'un écrit, mais non son exactitude. Une réponse de niveau 6 peut tout à fait s'avérer erronée.

Malgré tout, cela permet de trier. Un argument de niveau 6 peut ne pas être convaincant, mais une réponse de niveau égal ou inférieur à 2 ne l'est jamais.

L'avantage évident d'une telle classification est de permettre aux gens d'évaluer ce qu'ils lisent. En particulier, cela les aidera à déterrer les arguments malhonnêtes. Quelqu'un d'éloquent peut donner l'impression de vaincre son opposant en utilisant des mots percutants. En fait, c'est probablement la qualité qui définie un démagogue. En donnant des noms aux différents niveaux de réfutations, nous donnons aux lecteurs critiques une épingle pour faire éclater de tels ballons.

Cela peut également aider les auteurs. La majeure partie de la malhonnêteté intellectuelle n'est pas intentionnelle. Quelqu'un qui s'évertue à s'attaquer au ton dont est présenté un propos peut très bien croire qu'il dit vraiment quelque chose. Se poser, et déterminer le niveau correspondant de l'argumentation peut nous inspirer à dire quelque chose de mieux tel qu'un contre argument, ou une réfutation.

Mais le plus grand bénéfice de bien réfuter n'est pas de rendre les conversations meilleures, mais c'est de rendre les personnes les tenant plus heureuses. Si vous étudiez ces niveaux, vous trouverez qu'il y a beaucoup plus de méchanceté au niveau 1 qu'au niveau 6. Vous n'avez pas besoin d'être méchant quand vous avez un réel argument à apporter. Même, vous ne voulez pas l'être. Si vous avez quelque chose à apporter, être méchant n'est qu'un encombrement.

Si augmenter le niveau rend les gens moins méchants, cela les rendra plus heureux. La plupart d'entre eux n'aiment pas spécialement être méchants ; ils le font car ils n'y peuvent rien.

Aller plus loin

  • # Problèmes

    Posté par  . Évalué à 3.

    Si on parle "d'atmosphère" et de "propos tenus" dans l'enceinte de ces balises, alors il me semble qu'il faut plutôt pointer, pour améliorer l'atmosphère, le mélange des genres sus-cités.

    1) L'attaque sur la supposée personne ou sa supposée "place" dans la société (il faut éviter de me parler latin le 25 décembre) est bien souvent mélangée à de vrais morceaux d'argumentations. Du coup, il est tentant de trouver le ton d'un propos parfaitement adapté lorsqu'on est d'accord avec celui-ci. Et à l'inverse, trouver insupportable le ton mélangeant les registres d'un propos que l'on rejette.

    2) Un autre point me semble important qui n'est pas abordé : le sujet de la discussion.
    Ce n'est pas pareil "systemd c'est de la merde" et "l'assurance chômage c'est de la merde", quel que soit l'enrobage, la manière de le dire. Oui, il faudrait que j'argumente mais là aujourd'hui, non. Pour dire vite, il ne s'agit pas de tabou, de sujets sacrés ou d'autres choses dans le genre.

    3) Lorsque l'on connaît parfaitement les gens avec qui on discute, il est possible de faire le tri et/ou de comprendre ce qui est dit sans se vexer de la manière dont la chose est dite. Non que ce soit sans importance. Mais dans la vraie vie, on fait le tri très vite genre "je lui parle pas à lui là" etc.
    Or, dans les forums, certain-e-s se vexent vite à cause d'une réponse "sèche" mais respectueuse et passent un temps fou à mettre les formes pour répondre à un autre dont le style apparemment soigné ou "l'humour" cache pourtant parfois assez mal le mépris, la rage, etc.

    4) Donc Jiehong est un con, mais ça on le savait déjà. ;)

    • [^] # Re: Problèmes

      Posté par  . Évalué à 2.

      Cela dit, j'ai bien conscience que l'article traite de "comment réfuter" et non pas "comment être aimable" sur un forum. Je pense en revanche que la valeur d'une réfutation est souvent perçue à l'aune de ces éléments (et de bien d'autres en fait)

    • [^] # Re: Problèmes

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      4) Donc Jiehong est un con, mais ça on le savait déjà. ;)

      Mince, moi qui pensais passer inaperçu ;)

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à -9.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: le conflit d'interet n'est pas un argument ad hominem.

      Posté par  . Évalué à 7.

      Traiter une proposition (ou une oppinion) irrecevable si elle avantage celui qui l'énonce, c'est un peu extrême. Dans une situation où les sénateurs sont très faiblement payés (peut-être parceque leur salaire n'a pas reflété les évolutions du reste de l'économie), alors l'élever, même si cela est voté par les sénateurs eux-même, n'est pas forcément une mauvaise chose.
      Le manque de contrôle externe devrait attirer l'attention sur ce genre de décisions, mais pas les invalider directement.

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à -10.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: le conflit d'interet n'est pas un argument ad hominem.

        Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 26 décembre 2014 à 22:37.

        Traiter une proposition (ou une oppinion) irrecevable si elle avantage celui qui l'énonce, c'est un peu extrême.

        L'exemple donné est plutôt un conflit d'intérêt. La personne avantagée est aussi celle qui décide, pas seulement celle qui énonce. C'est ça le problème.

        Appeler ça une attaque ad-hominem c'est un peu étrange…

        Sinon défendre une opinion qui nous avantage, c'est par exemple ce que font les gens dans les tribunaux, accusés ou victime. C'est une bonne chose d'écouter ces gens.

  • # Les moisissures argumentatives

    Posté par  . Évalué à 10.

    Hé oui, je vais donc me contenter d'aller dans le sens de l'auteur en rajoutant un lien vers 18 moisissures argumentatives que je pense avoir trouvé sur linuxfr d'ailleurs.

    Il me semble que cette liste est complémentaire de l'article, pour déminer les argumentaires qui nous semblent louches (notamment les arguments spécieux).

    Bref, développons notre sens critique, et le monde ira mieux ;)

  • # Vive le libre

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Je suis convaincu que le logiciel libre est indissociable des plates-formes d'échanges (forums, mailing-list, chats, …), avant tout pour des raisons techniques (échanger avec des développeurs qui ne travaillent pas dans le même bureau que nous), mais qui sont devenues aujourd'hui des raisons structurantes (construire une communauté autour d'un produit).

    C'est de là que vient toute l'effervescence que l'on retrouve (troll, besoin de développer des arguments construits), et la diffusion des idées qui ne sont pas proprement techniques, mais qui traversent les échanges liés au libre.

    On y trouve un style d'échange, qui me fait penser à la manière dont travaillaient les membres du courant de la philosophie analytique — qui n'avaient pas d'autres canal que le langage pour échanger sur le sens des mots (je vous laisse imaginer les échanges) — énormément de discussions, avancées, retour arrière, conflit, qui font qu'un écosystème avance.

    Je ne sais pas s'il y a eu des personnes qui se sont intéressées à la structure des changes dans le libre (je ne parle de la cathédrale et du bazar), mais j'ai l'impression que cette manière de discuter et en train de se généraliser de plus en plus dans les projets : moins de formalisme, plus d'importance donné au sens ; et bien sûr un joyeux bordel…

  • # Schopenhauer Bot Prize

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

  • # Petit manuel d'auto-défense intellectuelle

    Posté par  . Évalué à 4.

    Bien le bonjour !

    Cela me fait me rappeler l'existence de ce Petit manuel d'auto-défense intellectuelle qui peut permettre d'approfondir le thème.
    ```

    • [^] # Re: Petit manuel d'auto-défense intellectuelle

      Posté par  . Évalué à 4.

      J'ai arrêté de lire dès la section sur l'AMI, en 2.4.4.1. Si cette auto-défense passe par la manipulation, l'insinuation et l'amalgame, alors je m'en passerai.

      Déjà, dans les pages précédentes, j'ai été plutôt agacé que l'auteur cite des chiffres sans mentionner les études qui les auraient produits. Il colle aussi un sens plus que douteux sur un écart de 2 % qui relève très certainement de l'intervalle d'incertitude (p. 5, qui plus est sur un sous-échantillon).

      La forme du texte me donne la nausée. D'un côté : « comme Dracula », le « projet des Maîtres », « cet AMI qui nous voulait du mal », la « servilité des médias, propriétés des puissants ». Et le pendant manichéen : « fulgurantes analyses de l'AMI », « légitimes inquiétudes chez les citoyens », « qui se mobilisent de manière exemplaire ». Les grands méchants contre le gentil peuple uni.

      Le reste est pour le moins maladroit, et à mon avis manipulateur.

      • Pour illustrer le traitement de l'AMI, il choisit un échantillon de journaux, sans les mentionner ni même les dénombrer, mais en excluant un grand journal. Comment justifier ce choix ?
      • 10 articles sur le sujet, dans les 7 mois suivant juin 97, lui semblent trop peu, et preuve de servilité. Sur quel critère ?
      • Pourquoi choisir une période commençant au 1er juin, plusieurs mois après les fuites sur le dossier AMI ?
      • Il admet ne pas s'intéresser au contenu et à la taille des articles. Est-ce bien sérieux ?
      • Il compare les articles médiatiques sur l'AMI et Céline Dion pour montrer que le premier est un sujet dissimulé. Ne faudrait-il pas comparer avec un sujet de la même catégorie (politique internationale ou économie) ?
      • Si les journaux ont servilement publié surtout des articles favorables à l'AMI, pourquoi ont-ils publié des lettres ouvertes de citoyens qui y sont hostiles ?
      • Et pour finir sur la forme, pourquoi qualifie-t-il les opposants de citoyens quand il appelle les partisans des gens ?
  • # Comment répondre ?

    Posté par  . Évalué à 7.

    Détecter qu'une personne a un niveau argumentaire nul ou faible, beaucoup de personnes sur Linuxfr savent le faire plus ou moins intuitivement.
    Avoir conscience d'une sorte d'échelle, c'est mieux. Ça permet d'allumer les voyants d'alerte plus efficacement.

    Lorsque je suis confronté à ce genre de personne/attitude, je ne prends pas la peine de répondre. J'ai des choses moins ennuyeuses à faire (en général, sinon je viens troller ici).

    Mais lorsqu'on mis en cause avec des attaques pourries, et que ça peut nous porter préjudice car le public n'a pas le niveau (par exemple se faire pourrir devant un décideur), savoir qu'on vient de se faire saloper par force 4 sur l'échelle de la réfutation, ça n'aide pas beaucoup.
    On fait comment pour répondre correctement ?

    Dire simplement que l'argument n'a aucun rapport avec le problème, ça n'aide pas : on parle d'une situation où le public n'a pas le niveau, et l'attaque fonctionne car elle agit au niveau des émotions, pas de la réflexion.

    • [^] # Re: Comment répondre ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      le public n'a pas le niveau (par exemple se faire pourrir devant un décideur)

      Indiquer que l'on transforme du CAPEX en OPEX est généralement un levier d'approbation :-)

    • [^] # Re: Comment répondre ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Comment répondre quand des propos publics sont déloyaux ? C'est simple : il n'y a pas de solution générale, et souvent pas de solution du tout.

      Je suis plus souvent confronté à ce problème indirectement que directement, généralement en écoutant la radio ou dans la presse. Un bon exemple est l'affaire du rapport médical sur V. Bettencourt rédigé par une femme médecin proche d'un des magistrats instructeurs. J'ai entendu et lu plusieurs personnalités affirmer qu'elle avait ausculté la vieille dame. Cela semble la suite logique de la phrase précédente, alors que c'est une manipulation longue à réfuter. Cette femme a en fait rédigé le rapport qui synthétise les comptes-rendus de plusieurs spécialistes, lesquels ont validé cette synthèse. Elle-même est médecin légiste, et n'a donc pas de raison d'ausculter un vivant. Pour comprendre le mensonge, il faut expliquer la complexité de la situation. Pour des manipulations sur des sujets plus difficiles, comme les statistiques de l'immigration, exposer la tricherie demande encore plus de travail et d'argumentation raisonnée. Même un journaliste consciencieux n'a aucun espoir face à un hâbleur malhonnête.

      L'agressivité des propos ou leur malhonnêteté ne sont pas les seuls facteurs. Bien souvent, il faut lutter contre le bon sens et les bonnes intentions. Le cas d'école est selon moi l'édito du Monde sur la mort de Mandela, intitulé « L'irrésistible force de la non-violence ». La directrice du journal, journaliste aguerrie, y faisait de Mandela un disciple zélé de Gandhi, un chantre de la non-violence en Afrique du Sud, où la lutte armée de l'ANC se serait faite malgré lui. Cela colle parfaitement à l'icône médiatique, à cette vague d'adoration qui a submergé le monde entier (sauf Israël), mais c'est complètement faux. Mandela abandonna la résistance civile de Gandhi qu'il jugeait inefficace. Il demanda à la direction de l'ANC la création d'une branche armée dont il devint le chef, et engagea une politique d'attaques armées et d'attentats. La première fois que je racontais cela, mon interlocuteur fut persuadé que j'affabulais, c'était trop incompatible avec le discours ambiant.

  • # Faute d'orthopédie/grand mère

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 29 décembre 2014 à 22:57.

    Une contradiction à parfois du poids

    Petite faute ici :) Merci pour cette traduction !

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.