Dans un second temps, les questions du public (beaucoup d'artistes sont intervenus) ont animé le débat. De nombreuses questions ont porté sur les moyens de subsistance de l'artiste qui utiliserait une licence libre.
L'enregistrement de la conférence (suivie du débat), d'une durée d'1h45, est librement téléchargeable, selon les termes de la licence Art Libre, en format Ogg Vorbis (62Mo, en mono 128Kbs). La prise de son et le nettoyage de la conférence ont été effectués avec Audacity sur une distribution Debian.
Aller plus loin
- Libre-Radio (4 clics)
- ECM Kawenga (2 clics)
- L'enregistrement de la conférence (7 clics)
# Titre pas très clair
Posté par Yannick FORT (site web personnel) . Évalué à 3.
# ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par free2.org . Évalué à 4.
http://ourmedia.org(...)
Et la nouvelle section CC de yahoo:
http://search.yahoo.com/cc(...)
[^] # Re: ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par R4f . Évalué à 3.
C'est un peu comme la différence entre Logiciel Libre et Logiciel OpenSource : mêmes licences, mais esprit et démarche différents...
C'est pour ça que Libroscope (http://www.libroscope.org(...) ) s'est positionné clairement en faveur de la LAL en mettant ses articles sous cette licence. Naturellement, il ne s'agit pas d'Art, mais la LAL correspond tout à fait aux libertés que nous souhaitons garantir à nos écrits.
[^] # Re: ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par schnell . Évalué à 1.
Cela dépend de la licence Creative Commons (CC) choisie par l'artiste:
- la CC BY-SA ( attibution, partage dans des conditions identiques) est ouvertement "libre": liberté de diffusion, de modification, d'usage commercial, ...:
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/(...)
Il y a même encore moins de contraintes, si souhaité, avec la la CC BY (juste attribution sans la "viralité") ou CC Domaine public
Actuellement il y a plus de 14 millions de licences CC référencées par Yahoo, voici la distribution en fonction des libertés accordées par l'auteur:
http://creativecommons.org/weblog/entry/5293(...)
Sur le site de la FSF, Richard Stallman lui même conseille les CC pour les travaux artistiques et non la LAL (qui est listée sur le site de la FSF).
http://www.fsf.org/licensing/licenses/index_html/view?searchterm=cr(...)
Bon c'est vrai, RMS n''est pas un artiste mais en matière de "liberté" c'est pas un glandeur non plus ...
Aujourd'hui vue le nombre d'artistes sous CC, on voit de plus en plus de travaux collaboratifs et décentralisés qui me font vraiment penser aux logiciels libres. Un exemple parmi d'autres (musique "My life" et dérivés):
http://francois.schnell.free.fr/wordpress/?p=7(...)
Par contre ce qui me gène dans la LAL c'est le refut de toute compatibilité avec les licences "libres" des CC poussées par Stallman (voir ce thread):
http://www.april.org/wws/arc/copyleft_attitude/2005-03/msg00079.htm(...)
Vraiment dommage pour les artistes "francophones" qui seront obligés de faire du collaboratifs-dérivatifs dans un pool génétique bien petit...
Sinon si vous voulez vous faire une opinion sur les CC et Lawrence Lessig je vous conseil d'écouter ceci (en Anglais):
Conférence "O'Relly" où Lessig parlait à des informaticiens:
http://www.itconversations.com/shows/detail349.html(...)
Lessig a aussi une façon enfin intelligente d'utiliser des "Power Point" et ça m'"Impress" ;-) :
http://legacy.randomfoo.net/oscon/2002/lessig/free.html(...)
Sinon la LAL a quelques artistes musiciens assez remarquables: Ehma, Orco, Realaze, ... vraiment dommage pour le retranchement par rapport aux CC, mais bon ça doit être la french touch ;-)
Pour chercher des contenus sous licence CC:
http://search.creativecommons.org/index.jsp(...)
[^] # Re: ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par Antoine . Évalué à 4.
[collage]
vraiment dommage pour le retranchement par rapport aux CC
C'est un peu injuste de faire le procès du refus et du retranchement à la Licence Art Libre.
1) Elle est apparue avant les Creative Commons. Il aurait été difficile de vouloir être "compatible Creative Commons" avant même que celles-ci n'existent, non ?
2) Comme le dit Antoine Moreau, la communauté Art Libre, au moment de la traduction des CC en français, a essayé de pousser pour une compatibilité avec la LAL. Visiblement, ça n'a pas marché, mais il semble en tout cas que la communauté Art Libre n'a pas "refusé" la compatibilité.
3) On peut facilement retourner l'argument à Lessig, qui en créant les Creative Commons a choisi de partir ex nihilo au lieu de viser la compatibilité avec les licences copyleft existantes pour les oeuvres artistiques et littéraires (il y a par exemple une version anglaise de la LAL, dont on me dit qu'elle a été relue par des juristes).
(si par "refus" tu entends refus de réécrire la LAL, cela me semble parfaitement légitime, c'est une licence admirable de simplicité et de lisibilité - essaie de lire le "legal code" d'une licence CC, une fois, pour avoir peur... ;-))
[^] # Re: ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par schnell . Évalué à -2.
En tout cas je comprends que je gêne, ça m'apprendra à investir du temps pour promouvoir les artistes de la LAL comme ici:
http://www.framasoft.net/article3715.html(...)
Si vous voulez encore moinsser c'est ici (atteindre -10 serait pour moi une nouvelle expérience inédite et je vous en remercie par avance):
http://linuxfr.org/comments/552567,1.html(...)
De mon côté je vais faire des choses plus constructives.
[^] # Re: ourmedia.org et yahoo/cc
Posté par briaeros007 . Évalué à 1.
mais non tun gene pas; sauf que certains comprennent inutile<=>pas de mon avis...
T'es pas le premier dans ce cas et sera pas le dernier.
Tant que je suis dans le HS ; personne n'aurait les liens pour les licences le hard libre?
Parce que d'apres certains articles de la ml de fcpu (tres ancien) j'avais compris que la gpl n'etait pas top .
[/HS]
Bon voila ce post est inutile dans le fil de discussion donc peux etre moinsse (m'en fous je regarde tous les messages :-D ).
# Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 6.
- Le copyleft est une sorte de formalisation du fait qu'un créateur ne part pas de rien, mais se base toujours sur sa culture et sur les oeuvres de ses prédécesseurs. Dans certains cas c'est implicite et juste sous la forme d'influences, alors que dans d'autres cas c'est explicite, comme les remixes et les samplings en musique, ou Braun-Vega qui intègre des oeuvres de matisse ou picasso dans ses oeuvres à lui. Mettre son oeuvre sous copyleft, c'est reconnaitre que ce remixage est positif, et autoriser ses pairs à faire de même.
- Pour répondre à la peur des modifications qui changent le sens d'un oeuvre (et donc la "perte" de la paternité de son texte, par exemple), il faut faire la distinction entre la ou les oeuvre(s) d'origine et les oeuvres dérivées. Une modification apportée à une oeuvre sous copyleft ne modifie pas l'oeuvre d'origine mais produit une oeuvre dérivée, ce qui fait qu'au final on n'a pas une seule oeuvre mais une arborescence d'oeuvres. Par conséquent, si j'écris un texte sur les moeurs sexuelles du ragondin et que quelqu'un le reprend et le modifie pour faire l'apologie du nazisme (il est doué), ce n'est pas mon texte qui contient des propos nazis, mais un texte dérivé du mien. Il n'y a pas de renoncement ni à la propriété ni à la paternité de son oeuvre.
- Pour répondre aux questions sur la rémunération des artistes, il a bien répondu, mais j'aurais fait la distinction entre l'oeuvre "numérique" et sa concrétisation. Un scan de la Joconde, ça ne vaut rien, alors que le tableau physique de la Joconde vaut extrêmement cher. De la même manière, un peintre qui met une de ses oeuvres sous licence libre autorise n'importe qui à reprendre les éléments de sa peinture, mais l'oeuvre physique reste, et il peut la vendre. Plus la renommée de l'arborescence d'oeuvres sera grande, et plus les concrétisations physiques de cette oeuvre vaudront cher.
- De plus, on ne peut pas interdire aux "revendeurs" de vendre une oeuvre, comme le proposait une personne, sans interdire aux auteurs consécutifs de le faire. On ne peut pas faire une distinction entre un auteur qui apporte quelque chose à l'oeuvre et un parasite qui ne fait que l'exploiter, donc si on veut qu'un auteur puisse se faire payer pour un travail sur une oeuvre libre, il faut autoriser tout le monde à se faire payer. C'est le public qui doit faire la distinction, des achats intelligents, pour par exemple n'acheter qu'un livre dont l'éditeur garantit avoir payé les auteurs.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par R4f . Évalué à 3.
Certes, Antoine n'est ni un marchand, ni un juriste, ni un homme de marketing. Ce n'est pas, selon moi, ce qui constitue un frein au mouvement qu'il a lancé et qu'il anime, malgré les écueils nombreux qui surgissent sur son chemin.
Pour reprendre tes points :
- Le Copyleft artistique permet d'entériner le fait qu'on ne sort pas de nulle part sans influence ni source d'inspiration, et qu'on espère soi-même pouvoir inspirer d'autres. Dans ce sens, la LAL facilite cette reconnaissance car elle incite au métissage et à citer explicitement de qui on tient des éléments de ses propres oeuvres,
- Naturellement pour la question des oeuvres dérivées, il suffit de s'y pencher 2 minutes pour comprendre que le droit de modification s'applique à une copie de l'oeuvre.
- Donner une valeur aux seules oeuvres ayant une «concrétisation» me semble très réducteur. Plus on avance dans les techniques et technologies numériques, plus on va voir d'oeuvres qui n'ont pas de telle «concrétisation». Par contre, il ne faut pas penser qu'aux ventes aux enchères, ce qui serait penser aux automobiles qu'en termes de Formule 1. On peut acheter une oeuvre non concrétisable (i.e. purement numérique) pour en avoir la primeur, pour se positionner en terme d'image (ex. : une entreprise, une marque), pour pérenniser la situation du créateur (qu'il n'ait pas besoin de faire de la peinture en bâtiment pour pouvoir faire ses peintures artistiques ;-)... Posséder l'objet unique commence à devenir... démodé ;-)
- Pour ce dernier sujet, celui de la revente d'oeuvres, cela me fait penser à ceux qui réagissent en terme d'une économie de la rareté (qui va de pair avec l'exclusivité) là où le modèle numérique nous propose une économie de la légitimité (nouveau paradigme). Nombreuses sont les personnes (physiques ou morales) qui produisent du logiciel libre et qui vivent directement de cette production. Paradoxe ? Non. Ceux qui peuvent se le permettre vont «à la source» pour avoir des services associés «de la propre main du créateur». Les autres peuvent malgré tout en profiter mais ne pourront pas avoir du sur-mesure (ou par d'autres tiers, pas forcément aussi légitimes). En art, comme en informatique, celui qui produit mise sur le futur, et son potentiel créatif ; par contre, dans un modèle propriétaire, on mise sur le passé : ce que j'ai déjà produit, ce que j'ai déjà inventé/créé.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 6.
Quand je dis que ça ne donnait pas envie, ce n'est ni une critique du mouvement ni de l'orateur... j'ai simplement trouvé que ça manquait d'entrain. On sent qu'il est convaincu, mais en dehors de quelques passages comme sa présentation du générateur poïétique où on voit vraiment une nouvelle manière de faire de l'art, ça manque d'entousiasme.
«Naturellement pour la question des oeuvres dérivées [...] le droit de modification s'applique à une copie de l'oeuvre.»
C'est vrai, mais ce n'est pas (exactement) ce à quoi je faisais référence. Ce n'est pas seulement une copie mais une oeuvre dérivée. Une personne intervient à un moment pour dire qu'il n'a pas envie que l'on change son texte dans un sens qui contredit ses propos. S'il ne s'agissait que d'une copie, il serait possible de lui faire dire n'importe quoi, comme il le craint, mais c'est plus qu'une copie. Un texte modifié, ce ne sera plus son texte, mais son texte accompagné d'une modification, ce qui constitue une nouvelle oeuvre dont il n'est pas responsable (juridiquement et moralement).
«Donner une valeur aux seules oeuvres ayant une "concrétisation" me semble très réducteur»
Le tableau n'était qu'un exemple, il y a bien d'autres concrétisations, et d'ailleurs Antoine Moreau parle de concerts par opposition à un morceau enregistré. Mais surtout, je ne parle pas de valeur, je parle de prix, c'est différent. Les artistes qui sont intervenus avaient peur de ne plus pouvoir vendre leurs oeuvres, et effectivement ils ne pourront pas vendre la partie immatérielle de leur oeuvre, tout juste se faire sponsoriser. Par contre ils peuvent encore vendre toutes les formes concrètes que peuvent prendre leurs oeuvres.
Ça ne veut pas dire que toutes les oeuvres peuvent prendre des formes concrètes, simplement c'est une réponse parmis plein d'autres à la question "comment je gagne ma vie ?".
Et pour en revenir à la différence entre valeur et prix, on peut difficilement parler de prix dans le cas d'une oeuvre numérique, le prix n'est une notion utile que pour les objets non reproductibles. Ici, le prix d'une concrétisation dépend de la valeur de l'oeuvre, mais la valeur de l'oeuvre ne dépend pas du prix de ses concrétisations, s'il en existe. La distinction existe aussi pour l'art classique: on s'extasie devant un scan de Picasso autant que devant le tableau concret.
«On peut acheter une oeuvre non concrétisable (i.e. purement numérique) pour en avoir la primeur, pour se positionner en terme d'image (ex. : une entreprise, une marque), pour pérenniser la situation du créateur»
Ce n'est plus vraiment de l'achat mais du mécénat ou du sponsoring. C'est tout à fait valable comme mode de rémunération, c'est une autre réponse à la question "comment je gagne ma vie ?", mais il y a des gens à qui ça répugne.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Jul (site web personnel) . Évalué à 0.
On fait avant tout de l'argent sur son nom quand on est artiste ou indépendant. Après les modalités (vente de tickets de concerts, mécénats) sont finalement qu'un point de détail : tu te focalises sur l'accidentel : les modalités de rétributions et tu ne réfléchis pas à la chose qui est vendu.
Le logiciel libre comme l'art sont basés sur l'économie de la reconnaissance ; peu importe que l'on te copie, du moment que l'on te reconnait l'oeuvre orignale. Et le nom, la reconnaissance (qui sont au final les vraies choses marchandées) ne sont pas concrètes. On marchande la signature (que ce soit sur un bloc de granit, une toile, un morceau de musique...), le prix du produit effectivement réalisé est peanuts en regard du prix de vente.
Et en ce qui concerne le droit moral (qu'advient-il d'un texte modifié qui n'est plus conforme à la volonté de l'auteur), il est inaliénable et internationalement reconnu. Ce point est indépendant de la licence et garanti par je ne sais plus quelle convention ; autrement dit toute personne faisant dire à un de tes textes l'opposé des idées de l'auteur et les lui attribuant pourra toujours subir les foudres de l'auteur ou celles de ses ayant droits que le texte soit sous CC ou LAL ou la GFDL ou le domaine public.
Bizarrement j'ai l'impression que les peurs autours des licences sont plus de l'ordre de fantasme sur le thème de l'appropriation de mon bien par autrui (une idée que j'ai eu qui m'appartiendrait et que l'on pourrait corrompre), et que ce type de discours est justement le fondement qui permet d'appuyer les discours sur les brevets logiciels.
Je pense qu'il vaut mieux être reconnu comme l'auteur d'une idée originale (au deux sens du mot), que vouloir s'approprier ce qui ne peut l'être (une idée). Pour écrire ceci je me suis inspiré de "l'esprit de la loi" de Montesquieu, et me dit que les grands auteurs préféraient influer sur le destin de leur contemporain plutôt que leurs idées meurt dans la naphtaline de droit restrictifs. L'altération du sens est un risque, mais entre nous tout est riqué, même vivre. Après il y a des auteurs qui sont clairs et se voient bien compris, puis il y a les autres, et les licences de toute façon ne peuvent pas grand chose pour ceux-là.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 4.
C'était la principale préoccupation des gens qui sont intervenus dans l'interview-débat, et c'est en règle générale la principale objection quand on parle de licences libres. Répondre à ces préoccupations c'est « tout ramener à des vues qui se veulent économiques » ?
Il y a sûrement plein d'autres considérations intéressantes, mais je crois qu'on est tous d'accord sur ce site pour reconnaitre les mérites philosophiques véhiculés par les licences libres.
«On fait avant tout de l'argent sur son nom quand on est artiste ou indépendant. Après les modalités [...] sont finalement qu'un point de détail»
Hum, c'est un peu facile à dire... Si on répondait à un artiste qui demande comment on peu vivre avec des oeuvres sous licences art-libre que les modalités sont un point de détail, je ne suis pas persuadé que ça convaincrait grand monde.
Pour moi, c'est un peu éluder la question. Il n'y a pas toujours d'équivalents aux concerts, le mécénat c'est très peu rassurant si l'on n'est pas un artiste de renommée au moins nationale, et les micro-payements n'ont pas encore fait leur preuve. Je suis d'accord que la renommée est importante, mais même dans les logiciels libres il n'y a que "le haut du panier" qui a trouvé un emploi (dans le logiciel libre) grâce à ça.
«j'ai l'impression que les peurs autours des licences sont plus de l'ordre de fantasme sur le thème de l'appropriation de mon bien par autrui [...] et que ce type de discours est justement le fondement qui permet d'appuyer les discours sur les brevets logiciels.»
Tout à fait, et ça rejoint ce que je disais sur le fait que l'on pouvait vendre une concrétisation (ou implémentation) d'une idée, mais pas l'idée elle même. C'est une vieille idée qui fait son chemin en étant reformulée de temps en temps, mais elle est loin d'être encore bien acceptée.
«autrement dit toute personne faisant dire à un de tes textes l'opposé des idées de l'auteur et les lui attribuant pourra toujours subir les foudres de l'auteur ou celles de ses ayant droits que le texte soit sous CC ou LAL»
Je ne suis pas d'accord. La licence Art Libre autorise à modifier un texte dans le sens qu'on veut. Si elle incluait une restriction du genre "vous pouvez modifier ce texte, mais en en préservant le sens", elle ne serait pas libre. Ce que l'on ne peut pas faire, c'est prétendre que le texte modifié véhicule le même sens que l'original.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 3.
Il reste le fait que dans une oeuvre collective, le public a parfois du mal à distinguer qui dit quoi. Je pense que la peur de l'auteur n'est pas seulement qu'on lui fasse dire des propos nazis (par exemple) mais d'être associé à l'idée du nazisme dans l'esprit du public à cause du fait qu'il est co-auteur d'une oeuvre qui a été utilisée à ces fins par la suite.
[^] # Re: Ça ne donne pas tellement envie...
Posté par Jul (site web personnel) . Évalué à -1.
La loi garantie à tous quelque soit les licences la possibilité de faire valoir son droit moral *même* si vous avez cédés ce droit dans un contrat écrit ou une licence ridicule, car il est **inaliénable**.
On peut céder les droits patrimoniaux (et ce que couvrent les licences grosso modo) mais le droit moral n'est pas de ce domaine.
# Esthétique, est-ce éthique?
Posté par Patrix (site web personnel) . Évalué à 2.
Mais les questions posées par le public n'étaient pas moins intéressantes. D'emblée, le problème économique a été mis sur le tapis, et repris par plusieurs intervenants. Antoine, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une question essentielle, a aussi avoué que c'est «un autre problème», car le but n'est pas de faire du commerce, mais d'«avoir commerce les uns avec les autres», et que «de toute façon un artiste ne vit pas de son art». Une personne a critiqué les esquisses de solutions économiques proposées (par exemple, pour un musicien, monter un fan-club ou vendre des produits dérivés) en soulignant le contraste entre la grâce du don et les techniques marketing redoutables à acquérir. Une autre a insisté: «moi je suis artiste, j'ai du mal à vivre parce que je sais pas faire du commerce avec mon art». Comme l'a dit le dernier intervenant, «sur la question financière, le copyleft laisse encore béants tous les problèmes».
La remarque la plus judicieuse m'a semblé être celle d'une artiste qui, pour ne pas que le créateur soit la dinde de la farce, suggère que l'économie de la création soit «gracieuse d'un bout à l'autre», non pas pour interdire le commerce à la façon des licences non-commerciales, mais pour en garantir l'équité. Car si la création est fondée sur le don, il devrait en aller de même pour son économie. C'est là tout le sens du projet IANG http://iang.info(...) et de la licence IANG qui garantit que le commerce de la création sera contrôlé non pas par l'auteur, ni par l'éditeur, mais par le public.
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par R4f . Évalué à 2.
bien plus subtile et intéressante, à savoir l'échange de "valeur".
Bien des auteurs on voulu ce type de licences, à vocation sociale et/ou contre la sphère marchande :
- la GGPL (Greater Good Public License), maintenant renommée en CGPL (Common Good Public License) http://cgpl.org/(...)
- La mention CopID http://copid.org/article.php3?id_article=1(...)
- la Foundation Public License http://www.bridgethink.com/html/fpl.php(...)
Malheureusement, tous (y compris la licence IANG) tombent dans le piège de la discrimination (même positive), ce qui les met directement en porte-à-faux avec les principales définitions du logiciel libre (à savoir l'Open Source Definition, les Debian Free Software Guidelines et la Free Software Definition)
De plus, l'"utilisation commerciale" (comme c'est souvent la dénomination de l'usage discriminé dans ces licences) est très mal définie.
Qu'est-ce qu'un usage commercial ? Si je vends un CD dont, parmi 100, 1 seul logiciel n'autorise la diffusion que dans un but non commercial, ne puis-je pas dire que ce que je vends est "tout le reste"... ? Si j'écoute à mon boulot de la musique sous une licence "non commerciale", ne suis-je pas en train de violer la licence ?
Si je fais une compilation de 3000 logiciels/musiques/oeuvres que je diffuse pour financer une "juste cause", ne suis-je pas en train de violer cette clause ?
On rétorque souvent que cette clause ("à usage non commercial") peut sauter si on contacte directement les personnes ayant les droits sur l'oeuvre (logiciel, texte, chanson, musique...), et c'est pour ça que je prends l'exemple d'une compilation "massive" ; on se rend vite compte que contacter individuellement chacun des auteurs est impossible. Et que dire des oeuvres aux auteurs multiples ? On retombe sur une complexité juridique indémélable (Cf. : http://www.libroscope.org/Qui-veut-perdre-des-millions(...) ).
Le logiciel libre a réussi à trouver une légitimité grâce à cette non-discrimination radicale (Cf. : http://mako.yukidoke.org/talks/20030709-lsm/foil09.html(...) ), qui se retrouve dans des formulations différentes dans chacune des définitions du libre ou de l'OpenSource.
Nous sommes en train de faire naître un nouveau système d'échange de valeur, un nouveau paradigme, qui s'implante par les faits, et la licence IANG nous fait retomber 20 ans en arrière en balayant cette épopée naissante au nom d'une liberté au sens étriqué.
Au nom de la liberté, la licence IANG veut ôter des libertés ! Je ne suis pas que dubitatif, je suis radicalement contre !
Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté.
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par Patrix (site web personnel) . Évalué à 0.
C'est votre lecture de IANG (si vous l'avez lue) qui est fort simpliste. La licence considère l'économie au sens large, y compris dans sa dimension d'échange (modification, diffusion) de connaissance.
tous (y compris la licence IANG) tombent dans le piège de la discrimination
Pas du tout; aucun usage, aucune personne ou groupe, n'est discriminé. L'utilisation pour toute application personnelle ou professionnelle est libre (article 1).
l'"utilisation commerciale" (comme c'est souvent la dénomination de l'usage discriminé dans ces licences) est très mal définie
D'autant plus mal définie, que IANG ne parle pas d'utilisation mais de diffusion commerciale, non pas pour l'interdire mais au contraire pour affirmer sa liberté et en définir les conditions. Vous confondez manifestement avec les licences non-commerciales.
Au nom de la liberté, la licence IANG veut ôter des libertés !
Bien sûr. C'est le principe même du copyleft. Faut-il rappeler que la licence GPL, au nom de la liberté d'accéder au code-source, ôte la liberté de diffuser le logiciel sans code-source. D'autres licences (BSD) ont une philosophie différente, et considèrent que nier la liberté d'autrui fait partie de la liberté. Si plus de 70% des logiciels libres choisissent une licence copyleft, c'est bien parce que les auteurs tiennent au caractère libre de leur travail, et ne veulent pas que certains l'accaparent à leur seul profit. IANG défend cette conception solidaire de la liberté, mais à la différence de GPL ou LAL, elle l'étend aussi au niveau économique.
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par Jul (site web personnel) . Évalué à 2.
/!\ troll détected : score 80 sur mon trollomètre Plumfberger /!\
Je relance de 10 :
Si 90% des utilisateurs utilisent windows c'est pour avoir des ordinateurs qui fonctionnent au moindre coût avec la meilleur fiablité
Catégorie argumentum ad numerus : prétendre que quelque chose est vrai parce par le nombre de gens est important est fallacieux enchainé avec Ignoratio elenchi (une conclusion foireuse ou rupture de logique) enchaîné par une lecture de pensée et un début de FUD. Ça fait beaucoup dans une phrase pour être un hasard.
je relance de 10 et illustre
Si 70% des gens utilisent la GPL c'est bien parce qu'ils veulent être libre **ET** que dieu leur a dit de faire le bien sur terre.
Le ET est sensé apporté une complémentarité dans la proposition logique or ici il sert à introduire une affirmation non démontrées.
Soit
A = 70 % des gens utilisent la GPL
B = ils veulent que leur travail soit libre (lapalisse, évidence ? )
C = d'autre se l'accaparent à leur seul profit
la phrase est tournée comme
A <= (B et C) - A découle de B et de C conjointement
or nous n'avons ni A <= C ni B <=> C
Tu utilises A pour donner de la force à C alors que ces deux éléments sont orthognaux (être libre cela peut être n'en avoir rien à foutre de l'appropriation du code source pour que d'autre fassent des profits voir en être content). Il n'y pas de subordination entre B & C et surtout A & C contrairement à ce que ta phrase laisse penser.
Es tu par ailleurs télépathe pour savoir quelles sont les volontés des utilisateurs de la GPL ?
Enfin notons que la deuxième proposition enchaînée est un début de FUD (appel à la peur)
Peux tu démontrer que les gens peuvent s'accaparer du logiciel libre pour en profiter. As tu évalué le coût du fork d'un logiciel libre en projet à source fermé sur le court et long terme ?
je relance encore de 30 afin de garder mon titre de troll officiel et inventeur de l'argument fallacieux «argumentum ad Googlum» :
<mode je me moque>
Si 70% des gens utilisent le logiciel libre aujourd'hui c'est parce que c'est à la mode, et un quarteron de personne qui n'en font pas ou seulement anecdotiquement et qui n'y ont rien compris viennent en parler pour essayer de se trouver un créneau de gourou en jouant sur la peur des gens face afin de se donner une posture (les défenseurs messianique français des CC sont à ce titre poilant).</je me moque>
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par Patrix (site web personnel) . Évalué à -1.
Peux tu démontrer que les gens peuvent s'accaparer du logiciel libre pour en profiter. As tu évalué le coût du fork d'un logiciel libre en projet à source fermé sur le court et long terme ?
Va donc lire l'article à la une de LinuxFr en ce moment: http://linuxfr.org/2005/03/18/18539.html(...) («13 violations de la GPL»). Quand au logiciel non copyleft, il n'y a qu'à voir le code BSD dans Windows ou MacOS X.
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par R4f . Évalué à 3.
La licence IANG (que j'ai lue) fait une ingérence énorme dans les organismes qui vont être amenés à modifier et redistribuer les ouvrages qu'elle couvre. D'un point de vue d'un adoptant potentiel de telles oeuvres, c'est inacceptable !
Là où le Logiciel Libre a réussi avec un certain panache à gommer la différence entre utilisateur et leader/contributeur, la licence IANG apporte une nuance inutile de plus en mettant un accent particulier sur les contributions économiques.
Exactement. Cependant, le profit dont il est question ici n'est pas de nature économique. Il s'agit de profit technologique. Comme la GPL n'empêche pas qui que ce soit de faire de l'argent avec n'importe quel logiciel, il est de ce fait question que les aspects économiques sortent du champ de la licence, ainsi que les aspects organisationnels liés au projet.
Tu n'as pas dû beaucoup faire de logiciel libre pour promouvoir une telle licence !... C'est déjà assez dur de gérer un projet libre (d'un point de vue des orientations en général, de la gestion des bugs, alertes de sécurité, voeux des utilisateurs, contributions variées...) ; si en plus il faut gérer des aspects économiques, ça va créer de l'emploi !
Naturellement, si tu es juriste, il est tout à fait compréhensible que tu pousses à la consommation juridique, mais si tu n'es pas de la partie, évite de sur complexifier inutilement les licences de tels ouvrages !
A ce sujet, lire le paragraphe «Cible manquée ou stratégie masquée ?» de : La CHARTE <DOCUMENT LIBRE> ou l’obligation de la gratuité sur http://www.libroscope.org/La-CHARTE-DOCUMENT-LIBRE-ou-l(...)
[^] # Re: Esthétique, est-ce éthique?
Posté par Patrix (site web personnel) . Évalué à 3.
C'est exactement l'argument que Microsoft oppose au logiciel libre. De son point de vue, l'obligation de divulguer les codes-sources est inacceptable. Mais IANG va bien plus loin, puisqu'elle oblige aussi à divulguer les comptes. Il est certain que de nombreux éditeurs commerciaux ne l'accepteront pas, mais ça ne posera pas de problème aux associations ou coopératives par exemple (c'est même déjà une obligation légale).
C'est déjà assez dur de gérer un projet libre (d'un point de vue des orientations en général, de la gestion des bugs, alertes de sécurité, voeux des utilisateurs, contributions variées...) ; si en plus il faut gérer des aspects économiques, ça va créer de l'emploi !
1) La licence IANG ne concerne pas seulement les projets logiciels, mais aussi les créations artistiques (l'art libre étant le sujet de cette info).
2) La licence peut très bien être utilisée pour des projets non commerciaux, donc sans aspect économique à gérer.
3) S'il y a commerce, il y a bien sûr gestion économique, comme dans toute entreprise commerciale. Cependant, IANG apporte la garantie que cette gestion est contrôlée démocratiquement. C'est là aussi certainement inacceptable pour bien des entreprises, mais tout à fait naturel pour les associations et coopératives.
4) La gestion démocratique est certes une difficulté, mais qui se pratique déjà couramment dans les projets logiciels, y compris à grande échelle (Debian, FreeBSD).
Naturellement, si tu es juriste, il est tout à fait compréhensible que tu pousses à la consommation juridique, mais si tu n'es pas de la partie, évite de sur complexifier inutilement les licences de tels ouvrages !
Sans être juriste, je pense au contraire que IANG évite toute complexification inutile dans sa formulation (il n'y a qu'à comparer l'absence de garantie avec les clauses équivalentes dans les licences états-uniennes).
# Nouvel encodage 32Kbs pour les connexions bas débit
Posté par Anthony Morel . Évalué à 2.
[^] # Re: Nouvel encodage 32Kbs pour les connexions bas débit
Posté par briaeros007 . Évalué à 1.
speex serait pas mieux?
[/HS]
ps c'est deja tres sympa d'en faire un (encodage);)
[^] # Re: Nouvel encodage 32Kbs pour les connexions bas débit
Posté par Anthony Morel . Évalué à 1.
je préfère utiliser un format lisible "simplement" sous toutes les plates-formes... et donc pour les néophites sous windaube.
# alternative économique, prévention de la piraterie, légalité, moralité..
Posté par François Becker (site web personnel) . Évalué à 2.
Ils proposent jusqu'à échanger les photos et videos de vacances avec ses amis sur les réseaux P2P, ce qui pas légalement autorisé, l'image des personnes sur les clichés suppose leur autorisation ! et même si l'autorisation est donnée, est-ce prudent de la part de mineurs ?
Ainsi le travail n'est fait qu'à moitié, et a l'air très biaisé (un peu "fais ce que tu veux tant qu'on peut prélever une (grosse) taxe sur la distribution de la 'musique' qu'on te martelle à longueur de temps") ; on se demande si la volonté politique était le respect des lois tout en proposant les meilleures alternatives possibles et imaginables, ou bien le soutien à la filière de distribution musicale (les "boites de prod" etc. il suffit de voir les logos de la dernière page). Personnellement je trouve ça dommage ; soutenir une industrie qui est de toutes façons moribonde est néfaste (c.f. sidérurgie sous l'ère Tatcher) et je pense que proposer et promouvoir les alternatives libres doperait la création... le ministère de la culture fait-il bien son boulot ?
Suivre le flux des commentaires
Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.