Journal Des webcams ouvertes

Posté par  (site web personnel) . Licence CC By‑SA.
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18
14
avr.
2013

Via Hackernews, j'ai découvert ce site web qui recense des webcams ouvertes.
Si ça me fait flipper que des caméras d'extérieur soient accessibles à n'importe qui (alors que c'est déjà préoccupant quand il s'agit des forces de l'ordre), le pire c'est que certaines donnent sur l'intérieur de domiciles! Outre la perte de sa vie privée, cela amènera au contraire exact du but recherché (les gens s'en vont, c'est le moment de cambrioler).
J'ai peur que celui qui essaiera de prévenir un propriétaire (par exemple on peut voir un numéro de tél. d'une laverie) pour se faire accuser d'intrusion…

  • # glass

    Posté par  . Évalué à 3.

    toi, tu ne vas pas aimer les googles lunettes et autres gadgets espions ;)

    • [^] # Re: glass

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Déjà que ça demande un bon effort pour se passer de Google sur Android (trouver un moyen alternatif pour synchroniser ses contacts, avoir les applications sur un autre repository…), alors vu ceux que ça demanderait pour Google Now ou Google Plus, ce sera sans façons.

    • [^] # Re: glass

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Je ne vois pas trop qui va aimer, en fait. Tant qu'on est du bon côté des lunettes, c'est marrant. Mais sinon, bonjour l'enfer. Typiquement, les gens vont se mettre à tout filmer en permanence, comme ça, juste au cas où. Et on ne pourra plus péter tranquille sans prendre le risque de se retrouver sur Youtube avec toute la planète qui regarde.

      • [^] # Re: glass

        Posté par  . Évalué à 9.

        C'est exactement ça. Et tu n'as aucune chance d'être du bon côté de toutes les lunettes en même temps. Malheureusement, je pense que c'est inéluctable. La raison pour laquelle tu n'auras plus à t'inquiéter si tu pètes en public, ce sera certainement à cause de la saturation du réseau en vidéos à la con pour se moquer du monde.

        Peut-être que finalement, il n'y aura que par cette étape que l'humanité gagnera un peu en mâturité: quand il y aura tellement de lassitude que charger sa vidéo de "mec qui se met les doigts dans le nez" fera passer l'auteur de la vidéo pour un abruti encore plus que sa victime.

        En attendant, j'ai vu qu'un bar américain a déjà interdit les lunettes Google par anticipation.

        D'un autre côté, le "au cas où" peut prendre un tout autre sens:
        À Hong-Kong (je n'y suis pas allé pour vérifier), il semble qu'il soit devenu courant de poser un téléphone sur un support avec caméra face à la route. Comme ça, en cas d'accrochage, le conducteur peut avoir une preuve vidéo. Ce système s'étend, au moins à Singapour (là c'est bon je confirme que je commence à en voir de plus en plus).

        • [^] # Re: glass

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          À Hong-Kong (je n'y suis pas allé pour vérifier), il semble qu'il soit devenu courant de poser un téléphone sur un support avec caméra face à la route. Comme ça, en cas d'accrochage, le conducteur peut avoir une preuve vidéo. Ce système s'étend, au moins à Singapour (là c'est bon je confirme que je commence à en voir de plus en plus).

          Ça se fait également beaucoup en Russie où là c'est pour filmer les piétons qui se jettent sous tes roues pour feindre un accidents et toucher du pognon.

          C'est pour ça qu'on a vu beaucoup de vidéos du bolide qui a explosé dans le ciel russe récemment filmées depuis des voitures.

        • [^] # Black Mirror: Season 1, Episode 3 : "The Entire History of You"

          Posté par  . Évalué à 3.

          Black Mirror: Season 1, Episode 3 : "The Entire History of You"
          http://www.imdb.com/title/tt2089050/

          C'est la suite logique des google glass, un implant qui enregistre tout ce que tes yeux voient.

          On se repasse dans sa tête ou à l'écran le dernier concert qu'on a vu ou quelques images choisies de son ex. C'est chouette.

          Bien sur, les entreprises peuvent y jeter un oeil pendant l'entretien d'embauche.
          Bien sur, les autorités peuvent y jeter un oeil quand tu passes la sécurité de l'aéroport.
          Mais à part ça, c'est perso, personne peut y toucher.

          Bien entendu, l'implant n'est pas obligatoire on est dans une démocratie quand même. Juste si tu le fais pas c'est que tu as quelque chose à te reprocher.

          Très réaliste, plutôt effrayant.

  • # Ca date.

    Posté par  . Évalué à 5.

    En 2006, on pouvait voir ce genre d'info à la TV Suisse, et des forums Russes recensaient les différentes recherches google qui permattaient d'y accéder.

    Emacs le fait depuis 30 ans.

    • [^] # Re: Ca date.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Exact. J'avais appris il y a quelques années qu'il suffisait de rechercher dans Google un mot clef (comme un bout d'URL spécifique à un modèle de webcam) pour en trouver des tas. Mais à l'époque on trouvait surtout des webcams de surveillance publiques, aux États-Unis.
      J'ai l'impression que ça s'est démocratisé, et que ça peut être très tentant pour des gens qui par exemple se sont déjà fait cambrioler (quand un subit ça, on se pose forcément la question de ce qu'on pourrait faire pour que ça n'arrive pas à nouveau). Sauf que le vulgus pecum ne comprendra pas les implications techniques (tout comme je suis ignorant en ce qui concerne la mécanique automobile ou le droit), et se retrouvera dans «Big Brother, home edition»

    • [^] # Re: Ca date.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Oui, on appelle ça du Google hack et y'a des sites qui recensent différentes requêtes pour trouver des mots de passe, des vulnérabilités, des périphériques et plein d'autres trucs.

      Une BDD assez complète : http://www.exploit-db.com/google-dorks/

  • # En tout cas...

    Posté par  . Évalué à 2.

    Clermont-Ferrand, c'est pas aussi "safe" que je le pensais…

    Ça se trouve dans une "armurerie de quartier" de type d'armes ? C'est pour chasser quoi ?

  • # Du coup...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 14 avril 2013 à 17:55.

    je me demande ce que ça pourrait donner de mettre une fausse webcam qui diffuse un truc, genre ( liste non exhaustive ) :
    - un meurtre ( ou une agression )
    - un phénomène paranormal, fantome, ouverture d'un portail à la terminator
    - un truc fantaisiste ( le pere noel ? )
    - un truc un chouia plus hot
    - des dealers de drogues

    l'imagination est la limite. Des dinosaures, on peut. un concert de musique improvisé, on peut.

    Pour plus de finesse, il faut bien sur tirer au hasard ce qu'on montre, et ne le faire qu'une fois aprés 4/5 minutes ( pas comme le git animé du LHC qui englouti la suisse.. )

  • # Peur de son ombre?

    Posté par  . Évalué à 2.

    Il y a un truc qui me semble de plus en plus clair : la question n'est plus du tout de lutter contre les caméras, mais c'est plutôt de comprendre comment on peut vivre avec. En effet, l'évolution de la technologie et des mentalités fait que, respectivement, c'est complètement impossible, et en plus personne ne comprendrait quelles sont les raisons qui peuvent bien motiver une telle lutte.

    Ce qu'il faut comprendre, c'est que, quelque part, ça a toujours existé. Les cams s'appelaient des "yeux", les cartes sd "la mémoire", et les réseaux sociaux, "radio moquette". On voyait le voisin qui sortait de chez sa maitresse en douce, et patati patata, en deux jours tout le village était au courant.

    Par ailleurs, la filature dans l'espace public n'est pas illégale : combien de femmes volages ou de petits escrocs se sont pait pincer par des photos venant de détectives privés? À partir du moment où on sort de chez soi, les autres peuvent nous voir, nous filmer, et nous photographier. La vie privée dans l'espace public n'est pas du tout la même chose que la vie privée dans l'espace privé.

    En gros, quelqu'un d'assez motivé pour s'intéresser à la vie privée de quelqu'un via un réseau de caméras et en croisant les infos avec d'autres sources de données pourra toujours le faire, et souvent plus facilement, par une surveillance réelle. On sait à quelle heure vous sortez de chez vous grâce à la cam publique? Certes, mais tout le monde peut le savoir aussi, en se planquant dans une voiture. On pourrait même vous suivre! Bref, ça ne change rien. On change de médium, mais absolument pas de degré dans la violation potentielle de la vie privée. La prolifération des données doit d'ailleurs rendre la tâche particulièrement difficile, on a vraiment un effet aiguille / botte de foin. Je me demande si, finalement, les "défenseurs de la vie privée" ne regardent pas un peu trop la télé, et ne s'inquièteraient pas pour des risques potentiels qui n'ont pas d'existence réelle.

    • [^] # Re: Peur de son ombre?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      L’industrialisation des moyens de surveillance généralisé (j’insiste), que ces moyens soient publiquement exploitables ou à accès restreint, non ce n’est pas la même chose que ce qui a toujours existé.

      Qu’un individu particulier ne puisse échapper à un service de surveillance public (du fait de soupçons de terrorisme par exemple pour lâcher le mot magique), c’est une chose. Qu’aucun individu n’échappe à une surveillance plus efficace que ce qu’aurait pu rêver le KGB en son temps, c’est tout autre chose.

      Le fait qu’on sorte subrepticement de chez sa boulangère, sa peut faire jaser, mais la présomption d’innocence ayant encore cours dans nos contrés, cela ne saurait suffire à conclure quoi que ce soit, car après tout le monsieur et sa boulangère pourrait très bien être entrain de fomenter un attentat en entretenat par ailleurs une relation tout à fait platonique, voir le monsieur en question ne fait que profiter du wifi de madame (tout ressemble avec un ploum existant serait purement sans suite) pour consulter des caméras sur internet.

      • [^] # Re: Peur de son ombre?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Qu’aucun individu n’échappe à une surveillance plus efficace que ce qu’aurait pu rêver le KGB en son temps, c’est tout autre chose.

        Que ça ne soit pas agréable, c'est clair. Ce qui fait peur, c'est le potentiel du système. Mais quelle est la différence avec une vague technophobie conservatrice, du genre "c'était mieux avant"? Avant, un flic devait planquer 24/24 pour suivre un type suspect. Maintenant, le flic peut suivre 50 types suspects d'un coup. Ça a un nom, ça s'appelle un gain de productivité. C'est équivalent aux robots dans les usines d'assemblage automobile.

        Alors oui, on pourrait vouloir que la police et la justice soient des administrations à part qui n'ont pas le droit de chercher des gains de productivité : une base de données d'empreintes digitales, par exemple, est aussi liberticide qu'un fichier ADN, ou que le fichier des condamnations passées. Les informations collectées par la DCRI pourraient très bien être manuscrites et ne pas être croisées avec les fichiers de police. Mais voila, il y a quand même des arguments à la fois budgétaires et administratifs pour admettre que l'efficacité des services de l'État dépend de l'informatisation des données et du traitement automatisé de toutes les informations reçues par la police, la justice, et le renseignement. En tant que citoyen, on est tous doublement confrontés à ce problème : à la fois à la présence des caméras, mais aussi au manque d'efficacité des services de l'État.

        Le jour où tu auras besoin que la police fasse une enquête pour telle ou telle raison, tu ne vas pas aller dire aux flics de ne pas utiliser les images de surveillance : ça fait partie des outils disponibles pour la police et la justice, ce n'est pas un outil magique, mais le fait qu'il existe et surtout que sa généralisation est inéluctable rend toute lutte complètement stupide. Le vrai combat, c'est celui qui consiste à encadrer les croisements des données : assermentation des agents autorisés, enregistrement de toutes les consultations, besoin de l'autorisation du juge pour interroger la base, etc. On pourrait par exemple imaginer un système fermé où les caméras publiques tournent, enregistrent, mais ne sont consultables que de manière centralisée et seulement dans un cadre légal bien défini. Si la démocratie était mise en danger par l'évolution technologique, c'est qu'elle ne serait pas bien solide.

        • [^] # Re: Peur de son ombre?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Tu passes complètement à côté de mon argumentation. Le problème ce n’est pas qu’il y a industrialisation du procédé, le problème c’est qu’on profite de l’industrialisation du procédé pour basculer d’une surveillance ciblé à une surveillance généralisée. Des bases de données d’empreintes ou d’ADN constitués dans le déroulement d’une enquête, utilisable uniquement dans cet enquête, et scellée avec celle-ci, c’est différent d’une base de donnée globale de toute les personnes qui ont un jour été suspecté d’une infraction quelconque, voir de toute la population.

          Là où je ne te rejoint pas non plus, c’est sur la volonté d’avoir une administration avec des outils techniques extrêmement efficaces, parce que les outils ne garantissent ni la compétence ni la bienveillance des personnes qui les utilisent. Il n’y a qu’à voir le récent cas du comportement de la DCRI à l’encontre d’un administrateur Wikipédia, qui ont tenté d’utiliser les outils de coercition législative pour pallier à leur incompétence à gérer la fuite d’information à l’ère de la société de l’information.

          Le jour où tu auras besoin que la police fasse une enquête pour telle ou telle raison, tu ne vas pas aller dire aux flics de ne pas utiliser les images de surveillance : ça fait partie des outils disponibles pour la police et la justice, ce n'est pas un outil magique, mais le fait qu'il existe et surtout que sa généralisation est inéluctable rend toute lutte complètement stupide.

          Tout d’abord il n’est pas inéluctable que j’ai jamais besoin personnellement des services d’enquête de la police, et je me souhaite même que ce ne soit jamais le cas. Ça ne veut évidemment pas dire que les actions policières n’influe pas ma qualité de vie, au même titre que celui qui n’utilise pas personnellement les routes est impacté par leur conséquences logistiques. Ensuite je ne suis pas obligé de te suivre dans ton fatalisme que tu ne prends même pas la peine de faire reposer sur une quelconque métrique.

          Le vrai combat, c'est celui qui consiste à encadrer les croisements des données

          Les combats concrets, c’est ceux qu’on se donne la peine de mener.

          On pourrait par exemple imaginer un système fermé où les caméras publiques tournent, enregistrent, mais ne sont consultables que de manière centralisée et seulement dans un cadre légal bien défini.

          On pourrait aussi imaginer que des elfes arrivent d’une autre dimension et nous berce de douces chansons qui propageront la paix dans le monde. Ce n’est certes pas très crédible au vu des théories courantes sur le fonctionnement de la réalité, mais on pourrait l’imaginer.

          Si la démocratie était mise en danger par l'évolution technologique, c'est qu'elle ne serait pas bien solide.

          Ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas solide qu’on ne doit pas se donner la peine de la préserver. Par exemple, je ne doute pas qu’à l’instar des autres humains, tu es une forme de vie tout ce qu’il y a de plus fragile.

    • [^] # Re: Peur de son ombre?

      Posté par  . Évalué à 3.

      À partir du moment où on sort de chez soi, les autres peuvent nous voir, nous filmer, et nous photographier.

      Effectivement, tu peux photographier et filmer n'importe qui, n'importe quoi depuis la voie publique, mais il me semble que ça ne te donne pas un droit de diffuser ces documents.

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