Journal Recherche, projets et financer des projets libres

Posté par  (site web personnel) . Licence CC By‑SA.
12
13
sept.
2024

Bonjour à tous,

en tant que chercheur, une de mes activités principales est de chercher des sous… Pour le moment, je ne suis pas encore très bon à ça, mais je ne désespère pas de m'améliorer ;)

Bref, un aspect que j'aimerais bien mettre en place dans mes demandes de sous, c'est une contribution financières aux logiciels libres que j'utilise pour mes recherches scientifiques. Je réfléchis donc à des stratégies pour justifier ces coûts.

Parmi les possibilités auxquelles je pense:
- lorsqu'il existe des développeur⋅es indépendants travaillant sur le projet, il est possible de rémunérer une personne pour une tâche particulière pertinente au projet (que ce soit une tâche que cette dernière réalise habituellement bénévolement n'est pas notre problème, il s'agit de s'assurer que ce sera fait).
- faire un don au projet tout simplement, mais là, j'ai bien peur que ce soit une raison, souvent légale, de refuser le projet.

Je sais qu'il y a d'autres personnes rédigeant des projets/demandes de sous ici, et je me demandais si vous aviez déjà eu une rubrique "dons" aux logiciels libres ? Et si c'est le cas, quelles sont vos stratégies pour supporter les logiciels pertinents à votre projet ? D'ailleurs, comment distinguer les logiciels pertinents au projet et les logiciels pertinents au projet qui ont besoin d'être financés ? J'ai le sentiment qu'envoyer 1000€ à la Linux Foundation sera moins «productif» que 1000€ à Yunohost, que j'utilise pour travailler.

  • # etalab ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).

    Je ne connais pas bien le sujet, mais j'entends souvent parler d'étalab. Peut-être ont-ils une démarche à proposer ?

    https://www.etalab.gouv.fr/

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: etalab ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).

      C'est intéressant, effectivement, il semble qu'il soit possible de recevoir du soutien de la part de l'Etalab pour son propre projet. Mais je ne vois grand chose niveau cependant pour aider un logiciel libre pertinent à son projet.

      Il y a en plus quelques limites, il faut travailler en/pour la France, ce qui n'est pas mon cas. Il faut souhaiter à ce que les données que l'on produise soit pomper par les modèles de langue. De mon côté, je me demande au contraire si utiliser la licence CC BY-NC-ND 4.0 pourrait, en théorie en tous cas, protéger contre la collecte pour informer les modèles de langue (après, les gens peuvent écrire pour négocier un droit d'usage particulier). Travaillant à la documenter de langues orales minoritaires/peu documentées, les documents que l'on collecte sont le plus souvent in-anomysables, associés à des droits d'auteurs locaux particuliers, bref, c'est compliqué à négocier, surtout que d'un point de vue éthique, je ne suis pas certain que ce soit légitime.

  • # compte "Divers" ?

    Posté par  . Évalué à 3 (+2/-0).

    Tu ne peux pas juste imputer le don au compte 628, qui est habituellement employé pour les dons aux associations ?

    • [^] # Re: compte "Divers" ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).

      Compte 628 ? je suis désolé, je ne comprends pas du tout. Attention, je ne parle pas de déclarations des revenus mais de la rédaction d'un projet qui vise à se faire financé par un organisme étatique, une fondation ou parfois une initiative privée.

      • [^] # Re: compte "Divers" ?

        Posté par  . Évalué à 3 (+2/-0).

        Je suis plus habitué au demandes de subventions pour les associations, donc c'est peut-être différent dans ton cas. Quand on fait une telle demande de subvention, on doit présenter un budget. Dans ce Cerfa, par exemple, en page 4. Dans la colonne de gauche, il y a différents comptes de charge, et chaque compte est identifié par un numéro, conformément au Plan Comptable Général. Ces numéros suivent une hiérarchie : le compte 6 (charges) contient le compte 62 (autres services extérieurs), qui contient le compte 628 (divers).

        Dans l'exemple que je t'ai donné, le compte 628 n'est pas présent, mais ça rentrerait dans "services bancaires, autres".

        Autre possibilité : le compte 62 (autres services extérieurs) contient aussi le compte 623 (Publicité, publications, relations publiques), qui contient le compte 6238 (pourboires, dons courants). Dans le Cerfa donné en exemple, on pourrait donc mettre le don dans la ligne "publicité, publication", car cela correspond au compte 623.

        S'il s'agit d'un don plus exceptionnel, cela correspondrait plutôt au compte 6713 (Dons, libéralités) et donc, dans le Cerfa donné en exemple, à la ligne "67 - Charges exceptionnelles".

        Après, un financeur tatillon pourrait te demander pourquoi il y a un si gros chiffre dans cette case. Tiens toi alors prêt à justifier le montant du don, par rapport aux prix du marché, par exemple.

  • # Copie publique ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

    Copie publique ?

    C'est un truc lancé par Code lutin. Il y a un guide qui explique le procédé.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Copie publique ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

      Et la dépêche qui explique le processus.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Copie publique ?

      Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 13 septembre 2024 à 15:11.

      La grosse différence, c'est que la participation, c'est obligatoire pour les entreprises d'une certaine taille.

      Fooorcément, c'est plus délicat d'inciter sans le bâton derrière. L'effet levier des dons aux assos d'intérêt général aide, mais reste une incitation (et ça coûte toujours de l'argent à la fin).

      Et j'imagine que les entreprises qui donnent le plus sont déjà de grosses structures dans la tech/GAFA (que ça soit en don ou en temps salarié). Pas la TPE bio du quartier.

      • [^] # Re: Copie publique ?

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-1).

        Tu réponds à quoi là ?

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Copie publique ?

          Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 13 septembre 2024 à 17:00.

          A Copie Publique. Mon point est que c'est forcément plus difficile de mettre en œuvre quelque chose qui coûte directement sans incitation fiscale et sans métrique sur ce que ça rapporte.

  • # Support et formation ?

    Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

    Dire que tu achètes au développeur du logiciel une formation et un support utilisateur pendant X mois ?

    Un proche qui gère un SaaS, a des clients commerçants, qui font des demandes de sub, et ils préfèrent souvent cette formulation (contre, dans leur cas, un abonnement au service). (En plus il fait vraiment une formation et du support :p)

    Merci de te préoccuper de cela !

  • # Nature du financement?

    Posté par  . Évalué à 5 (+2/-0).

    J'ai l'impression que ça dépend beaucoup de la nature du financement. Si c'est un financement privé ou associatif et que tu es transparent dans ta demande de financement, je ne vois pas le problème. Si c'est du financement public géré par un organisme public, ce que tu essayes de faire est probablement illégal (et certainement éthiquement discutable). En fait, tu voudrais utiliser l'argent d'un appel à projet public pour rediriger une partie du financement du projet vers des associations sans contrepartie justifiable, ce qui peut te valoir des poursuites. Les règles d'utilisation des crédits publics sont super strictes, ce n'est pas une enveloppe que tu peux redistribuer comme l'ont les députés par exemple.

    Employer un des devs du projet pour le faire travailler sur une fonctionnalité nouvelle ça peut se justifier par contre. Mais il faut que ça colle géographiquement par exemple.

    Et si c'est le cas, quelles sont vos stratégies pour supporter les logiciels pertinents à votre projet ?

    Contribuer, et citer. À mon avis, les combines à base de prestations un peu floues ou formation douteuses peuvent te valoir un certain nombre de problèmes.

    Alors oui, c'est sûr que la vie est injuste : payer la licence d'un logiciel métier à 15k€, ça se fait en 10 minutes et c'est une dépense éligible. Faire un don de 100€ à un projet de logiciel libre qui fait la même chose, c'est impossible. Mais les règles administratives ne sont pas basées sur la logique (enfin, pas la même logique que cette des gens "normaux"). Par exemple, la rigidité des règles de gestion de l'argent public rend souvent les services de l'État inefficaces : les procédures administratives sont lentes, les marchés publics contraignent les fournisseurs, et on se retrouve à acheter moins bien pour plus cher. Mais le but n'est pas d'être efficace, c'est d'être carré. Et être carré, c'est rendre impossible de faire des dons à des associations parce qu'on les trouve gentils ou utiles, par exemple.

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