Journal Communiquer autour du logiciel libre

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25
fév.
2005
Bonsoir Journal,

J'ai écrit un petit texte[1] sur mon blog (tout neuf) qui parle de la communication autour du logiciel libre. J'explique rapidement pourquoi je pense qu'employer le mot libre pour convaincre un néophyte est "risqué".
Cela faisait quelques temps que cette idée me trottait dans la tête, je vous la fait partager. Après avoir lu le texte, vous penserez peut-être que je suis totalement à coté de la plaque... c'est possible. Si cela vous intéresse, j'aimerais avoir vos avis.

Merci d'avance.

[1]
blog: http://www.somecode.com/mitro(...)
Texte en question: http://www.somecode.com/mitro/www/index.php?context=blog/4(...)
  • # ma technique

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Pas mal comme synthèse, notamment sur ce qu'il ne faut pas faire.
    D'une manière générale moi je procède comme ceci :
    - regardes ton soft te pose pleins d'enmerde (généralement c'est facile avec Outlook ou IE)
    - attend je vais te présenter une alternative qui n'a pas ses problèmes.
    - je le laisse essayé
    - s'il ne peste pas après firefox ou thunderbird je lui présente les petits "+" pour m'assurer qu'il ne retourne pas en arrière : la gestion des tabs, les possibilités anti-spam, le côté multi-protocole (pour gaim) ou la génération de PDF.
    - si alors après un moment d'utilisation de ces logiciels il est satisfait je lui explique dans quel cadre de "liberté" ces logiciels sont conçus, qu'il peut avoir confiance dans cette communauté de développeur (il faut soit même avoir confiance dans le soft qu'on lui refile bien sûr :) )

    Normalement le discours passe assez bien, et le fait de ne pas présenter le soft comme un logiciel libre et MS-ca-pu permet d'éviter les à priori.
    • [^] # Re: ma technique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Pareil, même méthode, même effet :) Je plussoie avec force.
    • [^] # Re: ma technique

      Posté par  . Évalué à 4.

      D'une manière générale moi je procède comme ceci : [...]

      Je suis tout à fait d'accord avec ta démarche dans ce contexte. Tu pars du principe que tu proposes une solution alternative à quelqu'un qui rencontre un problème concrêt. Tu as la possibilité de lui montrer (voire même de lui installer) un autre logiciel. Ce n'est pas toujours le cas.

      Dans mon billet (ce n'était peut-être pas clair puisque je ne l'avais pas précisé), je me situais plus dans le cadre d'une discussion entre amis, collègues, famille, sans ordinateur à proximité. Une discussion "théorique". Du genre:

      Timaniac au resto avec des amis:

      - Au fait Timaniac, toi qui t'y connais en informatique, tu sais comment je peux faire ça sous Windows ?
      - Euh non, je n'utilise pas Windows mais linux.
      - Ah oui j'en ai déjà entendu parlé. C'est un groupe d'amateurs qui le donnent gratuitement c'est ça ? On en parle beaucoup, ça doit être un effet de mode non ?
      - Pas exactement, en fait _____

      --> et là tu te mets à parler théorie, et c'est là que (souvent) il est difficile de faire passer le message. Tu peux même (et c'est que je voulais souligner dans mon billet) faire passer un tout autre message si tu emploies les mots libre, monde libre et communauté. Tu peux passer pour un gentil utopiste, voire même quelqu'un de sectaire dans le pire des cas. On est assez loin du message que tu voulais faire passer :-/
      • [^] # Re: ma technique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Ah vrai dire en dehors de tout contexte je m'abstiens généralement d'indiquer que "je sais pas, je suis sous Linux".
        J'ai d'abord été longtemps sous Windows, comme beaucoup, et donc je penses à peu prêt pouvoir répondre à leurs question, quitte à faire dévier la conversation sur des sujets qui fâchent, comme les virus et autre dialporn.exe :)
        Sinon si on me parle explicitement de logiciel libre ou de Linux, je n'essai pas de cacher les termes "libre" ou "communauté", je préfères être honnête et décrire la réalité telle que je la perçoit, après il me juge et juge le LL comme ils veulent, ils sont encore libre de penser ce qu'ils veulent, je vais pas essayer de détourner la conversation parcque y'a des termes qui fachent.

        Je fais tout de même une exception dans mon entourage d'informaticien : je considère qu'il est important de les sensibiliser aux LL, ils sont de toute façon plus à même de comprendre les problèmes, causes, bref le pourquoi du comment. C'est également ceux que je peux également faire switcher vers Linux (ou au moins essayer), celà ne me venant pas à l'idée pour un débutant (chacun sa vision de Linux pour le desktop).
        Pour les plus irréductibles j'utilises la première méthode adaptée aux débutants sous Windows, en ventant avant tout les qualités liées aux fonctionnalités des produits Open-Sources, qui sont pour la plupart sous Windows (c'est pas par hasard).
  • # Bon billet

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Principes simples enoncés clairement avec des illustrations sympatiques qui rende la lecture du blog agréable, bref bon billet. Et en plus, je suis assez d'accord avec ce qui est dit :)
    • [^] # Re: Bon billet

      Posté par  . Évalué à 2.

      Merci de ces compliments...
      Cela m'encourage à en écrire d'autres alors :)
  • # Des mots

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Je suis d'accord sur le fait que le mot "libre" n'est pas toujours approrié. Nous mettons en face de libre les bons concepts car on sait ce que veut dire ibre dans le cadre du logiciel. Une personne n'ayant jamais entendu parler de libre fera des associations qui risquent de fausser la compréhension du logiciel libre.

    Alors bon je pense que tu peux remplacer logiciel libre par logiciel open source peut être que le mot est moins juste pour les extrémistes mais il devrait avoir plus de sens sur un hérétique.
    Pour peu que la personne parle anglais elle devrait comprendre que "open source" = "source ouverte". Cela veut donc dire que les autres logiciels sont fermés... et voila tu tiens ton contraire de logiciel propriétaire.
    • [^] # Re: Des mots

      Posté par  . Évalué à 2.

      Pour peu que la personne parle anglais elle devrait comprendre que "open source" = "source ouverte". Cela veut donc dire que les autres logiciels sont fermés... et voila tu tiens ton contraire de logiciel propriétaire.
      Ouai bon c'est simplifié à l'extreme la ...
    • [^] # Re: Des mots

      Posté par  . Évalué à 3.

      Alors bon je pense que tu peux remplacer logiciel libre par logiciel open source peut être que le mot est moins juste pour les extrémistes mais il devrait avoir plus de sens sur un hérétique.

      Ceux que je cotoie ne sont pas informaticiens alors "open source" pour eux c'est encore moins parlant que "libre". Si on essaie de leur expliquer ce qu'est l'open source, ils répondent invariablement : "Mais qu'est ce que je ferais de ces sources, je ne sais pas programmer!".

      Je suis plutot d'accord avec Mitro2 : L'utilisateur standard n'est qu'utilisateur, justement. Il faut utiliser des arguments qui lui parlent (moins de virus, logiciels qui évoluent vite et qui suivent la demande des utilisateurs, pas de cochonneries anti copie, pas de réinstall à 1h du mat pour cause de plantage, etc).
  • # Découvrir par soi-même

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

    Ce billet est intéressant mais je pense qu'il est difficile de généraliser.

    Il y a en effet beaucoup de paramètres qui entrent en jeu dans une relation "intime" entre, a priori, un émetteur et un récepteur, à commencer par la nature du lien entre les deux (famille, ami, collègue, quidam, etc.)

    Si c'est quelqu'un de proche, je ne vois pas pourquoi je m'interdirais certaines expressions, parce que je sais que de l'autre côté il y a une grande qualité d'écoute et de l'intérêt porté à mon égard.

    J'ajouterai, pour l'observer tous les jours sur Framasoft, le processus de la découverte par soi-même.

    C'est non négligeable par rapport à sa propre estime de soi.
    Ce n'est plus quelqu'un qui vient me dire peu ou prou que je m'étais trompé et que c'est plus mieux ailleurs (ce qui est toujours contrariant pour mon ego).
    Le prérequis est de savoir télécharger, décompresser et installer, mais ici c'est moi-même qui vais checher et trouver les conditions de mon amélioration.

    Je constate un peu la même chose à l'école où je suis prof.
    Cela aura souvent beaucoup moins d'impact si vous apportez aux élèves une nouvelle notion toute cuite que si vous les accompagner à la découvrir par eux-mêmes.
    • [^] # Re: Découvrir par soi-même

      Posté par  . Évalué à 2.

      Ce billet est intéressant mais je pense qu'il est difficile de généraliser.

      Il y a en effet beaucoup de paramètres qui entrent en jeu dans une relation "intime" entre, a priori, un émetteur et un récepteur, à commencer par la nature du lien entre les deux (famille, ami, collègue, quidam, etc.)


      Il est vrai que les généralisations ne veulent souvent pas dire grand chose, mais dans ce cas justement je pense que les liens entre les interlocuteurs n'ont que peu d'impacts au final.

      Clairement, un ami proche t'écoutera avec beaucoup plus d'attention qu'un collègue de travail croisé à la machine à café. Ce n'est pas pour autant que tes arguments auront plus d'effets sur lui (enfin, c'est mon avis).
      Ton ami t'écoutera plus attentivement si tu parles des principes du logiciel libre, il fera un effort de compréhension, te posera des questions... et dans la grande majorité des cas, retournera chez lui utiliser ses logiciels, comme d'habitude.

      Pourquoi ? Parce que les utilisateurs classiques, qu'ils soient amis ou pas, ne sont pas suffisament touchés (en majorité[1]) par les principes du logiciel libre. Même s'ils sont globalement d'accord, ils ne changeront rien par eux-même[2]:

      - "Elles sont sympa ses idées, mais il est un peu sur une autre planète quand même..."
      - "Je suis habitué à utiliser mes logiciels et je n'ai pas envie de changer. Je vais laisser aux autres ce combat pour les logiciels libres"
      - "Mes logiciels piratés sont gratuits, et quoiqu'il en dise, ce n'est pas vraiment du vol"

      Il faut voir aussi que de nombreux utilisateurs ont mis du temps avant de réussir à utiliser convenablement (croient-ils) leur ordinateur. Certains en tirent une certaine fierté (le petit neveu qui *sait*). Ils ne remettront pas en cause celà avec un discours théorique, même si ce sont des proches.

      [1] Je généralise encore une fois mais j'ai le sentiment d'être proche de la réalité. Bon, heureusement que certains sont tout de même sensibles à notre discours...
      ----
      [2] On retrouve un peu les même réactions face à la pollution: j'ai conscience que c'est mauvais, mais je continue à prendre ma voiture pour faire 1km. Je laisse le combat à d'autres.
  • # Commencer par le libre

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je ne veux pas complètement denié ce qui est dit dans l'article ci-dessus. Mais dans mon cas, ca a plutôt été l'inverse (et c'est peut-être dû à mon milieu social).

    Ce que je veux dire c'est que c'est justement en parlant de la philosophie du libre en premier lieu, en expliquant les enjeux etc. que j'ai "converti" plusieurs personnes (dont deux personnes sans compétences particulière utilisent actuellement uniquement linux chez elles (pas au boulot)).

    Mais l'autre élément qui a été important, c'est d'expliquer qu'on est jamais "au-dehors" d'une telle problématique. On est toujours dedant. Si l'on utilise M$ on reproduit M$, on le renforce et ce qu'on pirate ou non les logiciels.

    Je pense que le libre doit être fier de sa philosophie et de sa communauté, et dans un monde où il est parfois difficile de trouver du SENS dans quoi que ce soit, un tel projet peut interpeller.

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