Malheureusement avec la réduction du service public vers le service privé il fallait s'y attendre.
L'enseignement tout comme la santé n'est pas un service rentable. C'est en quelque sorte un investissement que fait l'état pour le futur. Et forcément ça coûte de l'argent.
Donc si on privatise ces secteurs là ça ne peut que poser problème…
Posté par raphj .
Évalué à 10.
Dernière modification le 25 octobre 2021 à 11:30.
La rentabilité d'un service public, c'est hors sujet. Un service public c'est fait pour rendre service au public. Ça fait fonctionner un pays. C'est une dépense nécessaire. Et si c'est bien calculé, ça baisse les coûts pour tout le monde.
Je suis content de payer des impôts et qu'une partie de mon salaire soit des cotisations si le service public tient la route. Si.
La restauration universitaire est nécessaire. Comme beaucoup de services publics, la bonne question c'est "Comment ?", pas "Est-ce que ?" (et certainement pas privatiser les parties génératrices de revenus parce que sinon bien sûr, on finit par tout arrêter).
On peut parler de coût mais si le mot rentable apparait, on ne parle pas la bonne langue.
Assez d'accord avec vous. Sauf sur l'affirmation : « [l]a restauration universitaire est nécessaire. » Est-ce vraiment si indispensable ?
C'est vrai que c'est bien pratique, confortable, et que depuis l'apparition des repas à un euro cela concerne aussi les étudiants ayant des difficultés financières. Mais à ce développement récent près, n'est-ce pas plutôt un luxe ?
N'oublie pas la convivialité et la socialisation. On en a besoin. Le Resto U permet de retrouver des gens «comme soi» — des étudiants — même s'ils nous sont inconnus.
N'oublie pas non plus le repas équilibré.
Tout ça n'est pas un luxe dans un pays comme le nôtre.
Mais à ce développement récent près, n'est-ce pas plutôt un luxe ?
Est-ce que se sustenter est un luxe ?
Quand on est étudiant, à moins de travailler à côté ou d'être en alternance, on n'a généralement pas de revenus.
Il n'est pas normal qu'un étudiant arrête ses études sous prétexte qu'il n'a pas les moyens. Offrir un moyen de restauration à bas prix est un moyen parmi d'autres pour offrir un peu plus d'égalité des chances aux familles les plus modestes.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Un repas au RU c'est deux à trois fois plus cher qu'un repas maison, il faut payer le personnel de cuisine, et le service en plus des aliments. Pour le quidam chiche, il est souvent plus efficace du point de vue pécuniaire de fournir soit même la main d'œuvre ; même nonobstant les bénéfices des sous-traitants. C'est en ce sens que je parlais de luxe. Évidemment ce n'est plus le cas lorsque les repas sont subventionnés et à un euro ; mais sinon…
Et dans les Cité-U et les chambres de bonnes les étudiants ont tout ce qu'il faut pour cuisiner… en plus ils ont 18 ans, vont au marché une fois par semaine, savent cuisiner des repas équilibrés et comme ils sont feignants comme pas possible, il ont le temps. Ils ont d'ailleurs tellement le temps que traverser tout Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse, … pour rentrer chez eux préparer le repas de midi ne leur fait pas peur.
Pardonne l'ironie facile, mais franchement tu vois un luxe dans ce qui est une nécessité pour une grosse partie des étudiants.
En 2015-2016 j'ai vécu environ 1 an dans une chambre sans cuisine. J'avais à disposition une cantine d'entreprise à proximité (pour les repas du soir), mais c'était tellement dégueulasse (en plus c'était cher) que j'ai abandonné au bout d'une semaine.
Cela ne m'a pas empêché de me faire à manger dans ma chambre avec juste une bouilloire et quelques ustensiles de cuisine.
Alors certes je n'ai pas pu manger aussi varié que j'en avais l'habitude, mais j'ai mangé sainement, équilibré et pas cher.
Dans ton exemple ça serait plutôt qu'il te dit qu'il ne peut pas aller se chercher une baguette de pain parce qu'il est paraplégique.
Oui ça ne sera peut-être pas simple mais s'il veut il peut.
Mais bon, comparer se faire cuire des pâtes et un handicap… heuuu comment dire…
Posté par Anonyme .
Évalué à 9.
Dernière modification le 25 octobre 2021 à 23:12.
C’est un très bon exemple, il arrête pas de se plaindre que sa boulangerie préféré n’a pas de rampe d’accès. Moi je lui dis « écoute, les poncifs de droite de ptit_poulet et ta vie ira bien mieux ».
Posté par ptit_poulet .
Évalué à -4.
Dernière modification le 26 octobre 2021 à 09:11.
Son boulanger est un c*n car même s'il n'y a pas de rampe d'accès ou de possibilités d'en faire, le boulanger pourrait au moins venir le servir comme une sorte de drive. Ça ne lui coûterait rien de plus et il respecterait un minimum cette personne.
Posté par orfenor .
Évalué à 7.
Dernière modification le 26 octobre 2021 à 10:19.
Et il devrait crier à la porte «Coucou c'est moi» et la boulangère de Ploum l'entendrait malgré la distance, ferait le tour du comptoir en laissant sans surveillance la queue des clients, la caisse et les marchandises. Pendant ce temps Ploum raconterait ça sur Linuxfr et on irait tous acheter notre pain chez elle pour la soutenir. Vu comme ça, c'est une bonne idée. :-)
Plus sérieusement il y a des boulangeries où il n'y a pas possibilité d'installer une rampe d'accès. Je me rappelle par exemple de la boulangerie du petit village où j'ai passé mon enfance. Il y avait un escalier en vieilles pierres avec 6/7 marches pour accéder à la boulangerie.
Même si le boulanger veut faire une rampe c'est impossible. Il ne peut pas non plus faire installer un ascenseur, y a pas la place et j'imagine même pas le prix.
Par contre ma main à couper qu'il serait descendu pour prendre la commande d'une personne en fauteuil roulant.
D'ailleurs il livrait à domicile la plus part des personnes âgées qui n'arrivaient plus à se déplacer.
Après on est d'accord sur un point, c'est que ce genre de service disparait au profit d'un service totalement anonyme où personne ne se parle plus.
Plus sérieusement il y a des boulangeries où il n'y a pas possibilité d'installer une rampe d'accès.
[…]
Même si le boulanger veut faire une rampe c'est impossible.
Cela ne m'a pas empêché de me faire à manger dans ma chambre avec juste une bouilloire et quelques ustensiles de cuisine. […] j'ai mangé sainement, équilibré et pas cher.
Si tu des exemples de recettes à la bouilloire saines, équilibrées et pas chères, je suis sincèrement curieux de les entendre.
Posté par raphj .
Évalué à 6.
Dernière modification le 26 octobre 2021 à 11:44.
Un taboulé "français" simple est rapide à faire et très peu onéreux (< 1€ par repas), tout en étant riche côté nutritif.
Graines de couscous à faire gonfler dans de l'eau froide (même pas besoin de chauffer). Eau à raz de la semoule sèche (ça doit dépasser un tout petit peu mais c'est tout), un peu de sel, ça gonfle en 10 minutes. Décoller à la fourchette quand ça a commencé à gonfler.
Petits bouts de poivron, pois chiches, persil, menthe (éventuellement) raisins secs (éventuellement), ognons (éventuellement), concombre (éventuellement), carottes (éventuellement ; tu peux les faire cuire à l'eau bouillante pour les ramollir si tu veux), poivre (éventuellement). Huile d'olive. Éventuellement du jus de citron ou du vinaigre (balsamique ou non) si envie. Attention, le moment d'ajouter l'huile et/ou le jus de citron importe, il y en a un qu'il faut faire au dernier moment pour mieux conserver mais je ne sais plus lequel.
Un plat pas cher et adaptable au goût et au besoin.
On pourra plutôt partir sur un taboulé libanais avec beaucoup plus de persil (frais) et de la tomate, et plutôt du boulgour que de la semoule de blé. C'est potentiellement plus frais. On trouve des recettes sur internet, je n'en ai jamais fait.
Y a quelques exemples mais je sais qu'à l'époque j'avais mis de côté quelques recettes sympas et simples à faire. Les temps de cuisson peuvent être un peu plus long qu'avec une plaque gaz forcément mais tu peux adapter un peu tout et n'importe quoi, après faut faire des tests et s'améliorer petit à petit.
Par exemple si un soir je me préparais un plat de pâtes avec sauce et bien le reste de pâtes je le préparais en salade pour le lendemain. Petit conseil, les pâtes 3min c'est le top pour ce genre de cuisson.
Pardonne l'ironie facile, mais franchement tu vois un luxe dans ce qui est une nécessité pour une grosse partie des étudiants.
Mouais, pour avoir été étudiant, le RU c'est bien mais ce n'est pas parfait non plus, ni indispensable en fait.
Outre la qualité variable de ce qui est servi, dans mon cas le RU était trop petit par rapport au nombre d'étudiants. Donc pas mal d'attente, quand tu pouvais manger. Et il n'était pas rare que le temps entre deux cours sur le temps de midi soit trop réduit pour permettre d'y aller.
Du coup il était courant d'acheter son repas ailleurs pour pas trop cher (genre une boulangerie à proximité), ou préparer quelque chose soit même la veille au soir comme une salade, un sandwich, un petit plat froid, et l'apporter sur place. Ce n'est pas cher et ça se fait très bien.
On peut mener des études sans être riche et sans mettre le pied au RU.
Franchement je ne vois pas en quoi le RU est indispensable, je pense que c'est bien que ce soit proposé aux étudiants, mais croire que ne pas avoir de RU = misère sociale derrière il ne faut pas déconner non plus.
Je n'allais vraiment pas beaucoup au RU non plus, n'ayant ni le temps ni l'argent. Sorti de cours je filais au boulot pour payer la chambre et le transport — et mes finances étaient au centime près, j'étais vraiment pauvre. N'empêche, je suis sûr que ne pas aller au RU contribuait à me désocialiser et que le RU m'aurait apporté de l'équilibre.
Tu as raison, on est en France, Le pays de la bonne restauration: kebabs insalubres, fast foods pour obèse, brasseries spécialisées dans le surgelé, boulangeries qui ne savent plus faire du pain…
Le choix est vaste et un resto U où les stagiaires cuisiniers font la tronche en cramant des steacks hachier sans les décongeler, c'est vraiment une gastronomie luxueuse.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
Si certains préfèrent manger des kebabs tous les jours c'est leur problème. Mais personnellement je préfère un bon repas complet de cantine qu'un kebab ou autres sandwichs…
Pour moi c'est un tout, pour bien apprendre il faut bien manger. Apprendre le ventre vide, perso je ne sais pas faire, pareil pour travailler.
Après si demain j'étais face à ce genre de problème, il est sûr que j'arriverai à l'école avec une petite salade maison dans un tupperware (si pas moyen de réchauffer) plutôt que de manger des trucs bien gras qui n'apportent rien pour la suite des cours l'après-midi… à part faire dormir.
Posté par Psychofox (Mastodon) .
Évalué à 7.
Dernière modification le 25 octobre 2021 à 14:46.
Diaboliser le sandwich, c'est une erreur.
Bon par contre il faudrait enseigner aux gens à faire un sandwich équilibré et c'est un peu plus compliqué que de jeter une feuille de salade et 2 rondelles de tomate dans un truc rempli de sauce avec plus de pain que de protéines et de légumes.
Et apprendre aux gens à le manger doucement accessoirement, pour être rassasié avec moins et le digérer mieux.
On est d'accord y a sandwich et sandwich.
Mais malheureusement quand tu dis sandwich de nos jours c'est pas le jambon/beurre, ou jambon cru/mozza qui va ressortir mais le kebab/tacos bien gras rempli de frites.
Attention je ne dis pas que le kebab s'est dégueulasse, mais pour en trouver un bon c'est pas évident. Le meilleur que j'ai pu manger c'est au grand bazar d'Istanbul, cuit au feu de bois, sans frites (pas besoin pour le coup) juste une petite salade verte et quelques tomates. Un délice mais j'avoue que ça fait un peu loin pour y aller sur la pause du repas :D
Ça ne sonne pas ultra équilibré non plus. Au moins, le tacos bien gras rempli de frites a généralement quelques légumes.
Mais un bon sandwich peut contenir des ingrédients variés et équilibré sans problème et explosera à la fois le tacos et le jambon beurre en termes de nutrition, en plus de potentiellement les exploser en termes de goût. Points bonus si c'est avec du pain complet, le pain blanc c'est surtout plein de sucres rapides, ce qui n'est pas ultra top.
Après, il faut avoir les moyens s'acheter des ingrédients variés et avoir le temps de se préparer à manger. Le pauvre étudiant précaire qui doit travailler à côté des études pour payer le loyer et les factures manque des deux. La cantine est en théorie un bon moyen de manger varié et pas excessivement cher.
Ça tombe bien, une alimentation équilibrée requiert bien plus de glucides que de protéines. Par ailleurs, on ignore souvent que la farine de blé contient plus de 10% de protéines. C'est ce qui fait que nombre de populations aient pu se développer si bien avec des régimes basés sur le blé. Évidemment un régime constitué de blé à 90% ne permet pas de devenir champion de body-building. Mais ça suffit pour faire un gladiateur. Alors pourquoi pas un étudiant.
Une grosse différence entre les étudiants français et les gladiateurs c'est l'intérêt porté par les autorités. Pour les derniers ont tenait à des spectacles de qualité. D'où de dur entrainements avec des Lanistes. Alors que les premiers sont de plus en plus laissé à l'abandon avec des volumes de cours qui se réduisent comme peau de chagrin.
Posté par raphj .
Évalué à 5.
Dernière modification le 25 octobre 2021 à 16:12.
C'est très difficile de ne pas manger assez de protéines. Il faut presque le vouloir. Il y en a partout.
Il faut un peu de tout (fer, vitamines, glucides (surtout lents), lipides, potassium, …). Avec des féculents de base (pâtes, riz, patates) des légumes (choux pour le potassium), fruits (agrumes pour la vitamine C) et des légumineuses (lentilles, pois chiches) on arrive déjà à avoir pas mal de choses. Du sel mais pas trop permet d'avoir sa dose de sodium et d'iode. De l'huile pour faire cuire les légumes et tu as de la graisse pour assimiler les vitamines des légumes.
Si tu ne manges pas que des fruits et des légumes et que tu manges pas que d'un seul ingrédient simple tu as probablement ton quotas de protéines variées.
Posté par mahikeulbody .
Évalué à 2.
Dernière modification le 30 octobre 2021 à 10:32.
L'enseignement tout comme la santé n'est pas un service rentable.
Bien sûr que si : comme dans le privé, il y a une prestation avec un fournisseur payé et un consommateur qui paye. La différence avec le privé, c'est le circuit de paiement :
dans le privé : le fournisseur privé fait payer le service au consommateur ; prix = coût + bénéfice
dans le public : l’État finance le service (juste le coût) avec nos impôts (c'est un peu plus compliqué que ça pour la Santé mais l'idée est la même)
Même si on fait abstraction du bénéfice, il y a une autre différence : au lieu de payer le coût + un bénéfice (privé), le consommateur du service public paie selon ses moyens (via les impôts).
Ce dernier point est largement plus défavorable pour les plus aisés que le surcoût d'un bénéfice en passant par le privé. Quand on entend crier "la Fonction Publique est la ruine de la France", il faut en réalité entendre "je ne veux pas payer plus pour le service pour que les moins aisés que moi en bénéficient pareil".
La vraie question n'est pas la rentabilité du Service Public (on a besoin d'éducation ou de santé, qu'elle soit publique ou privé), c'est "Veut-on injecter ou non de la solidarité dans des choses comme la Santé ou l’Éducation ?".
# Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à 8.
Malheureusement avec la réduction du service public vers le service privé il fallait s'y attendre.
L'enseignement tout comme la santé n'est pas un service rentable. C'est en quelque sorte un investissement que fait l'état pour le futur. Et forcément ça coûte de l'argent.
Donc si on privatise ces secteurs là ça ne peut que poser problème…
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par raphj . Évalué à 10. Dernière modification le 25 octobre 2021 à 11:30.
La rentabilité d'un service public, c'est hors sujet. Un service public c'est fait pour rendre service au public. Ça fait fonctionner un pays. C'est une dépense nécessaire. Et si c'est bien calculé, ça baisse les coûts pour tout le monde.
Je suis content de payer des impôts et qu'une partie de mon salaire soit des cotisations si le service public tient la route. Si.
La restauration universitaire est nécessaire. Comme beaucoup de services publics, la bonne question c'est "Comment ?", pas "Est-ce que ?" (et certainement pas privatiser les parties génératrices de revenus parce que sinon bien sûr, on finit par tout arrêter).
On peut parler de coût mais si le mot rentable apparait, on ne parle pas la bonne langue.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à -2.
Assez d'accord avec vous. Sauf sur l'affirmation : « [l]a restauration universitaire est nécessaire. » Est-ce vraiment si indispensable ?
C'est vrai que c'est bien pratique, confortable, et que depuis l'apparition des repas à un euro cela concerne aussi les étudiants ayant des difficultés financières. Mais à ce développement récent près, n'est-ce pas plutôt un luxe ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par orfenor . Évalué à 10.
N'oublie pas la convivialité et la socialisation. On en a besoin. Le Resto U permet de retrouver des gens «comme soi» — des étudiants — même s'ils nous sont inconnus.
N'oublie pas non plus le repas équilibré.
Tout ça n'est pas un luxe dans un pays comme le nôtre.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Nibel . Évalué à 10.
Est-ce que se sustenter est un luxe ?
Quand on est étudiant, à moins de travailler à côté ou d'être en alternance, on n'a généralement pas de revenus.
Il n'est pas normal qu'un étudiant arrête ses études sous prétexte qu'il n'a pas les moyens. Offrir un moyen de restauration à bas prix est un moyen parmi d'autres pour offrir un peu plus d'égalité des chances aux familles les plus modestes.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 2.
Un repas au RU c'est deux à trois fois plus cher qu'un repas maison, il faut payer le personnel de cuisine, et le service en plus des aliments. Pour le quidam chiche, il est souvent plus efficace du point de vue pécuniaire de fournir soit même la main d'œuvre ; même nonobstant les bénéfices des sous-traitants. C'est en ce sens que je parlais de luxe. Évidemment ce n'est plus le cas lorsque les repas sont subventionnés et à un euro ; mais sinon…
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par orfenor . Évalué à 10.
Et dans les Cité-U et les chambres de bonnes les étudiants ont tout ce qu'il faut pour cuisiner… en plus ils ont 18 ans, vont au marché une fois par semaine, savent cuisiner des repas équilibrés et comme ils sont feignants comme pas possible, il ont le temps. Ils ont d'ailleurs tellement le temps que traverser tout Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse, … pour rentrer chez eux préparer le repas de midi ne leur fait pas peur.
Pardonne l'ironie facile, mais franchement tu vois un luxe dans ce qui est une nécessité pour une grosse partie des étudiants.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à -7.
Oui et non, quand on veut on peut.
En 2015-2016 j'ai vécu environ 1 an dans une chambre sans cuisine. J'avais à disposition une cantine d'entreprise à proximité (pour les repas du soir), mais c'était tellement dégueulasse (en plus c'était cher) que j'ai abandonné au bout d'une semaine.
Cela ne m'a pas empêché de me faire à manger dans ma chambre avec juste une bouilloire et quelques ustensiles de cuisine.
Alors certes je n'ai pas pu manger aussi varié que j'en avais l'habitude, mais j'ai mangé sainement, équilibré et pas cher.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Anonyme . Évalué à 8.
Je disais ça a mon ami paraplégique pas plus tard qu’hier, parce qu’il refusait de marcher.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à -6.
Dans ton exemple ça serait plutôt qu'il te dit qu'il ne peut pas aller se chercher une baguette de pain parce qu'il est paraplégique.
Oui ça ne sera peut-être pas simple mais s'il veut il peut.
Mais bon, comparer se faire cuire des pâtes et un handicap… heuuu comment dire…
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Anonyme . Évalué à 9. Dernière modification le 25 octobre 2021 à 23:12.
C’est un très bon exemple, il arrête pas de se plaindre que sa boulangerie préféré n’a pas de rampe d’accès. Moi je lui dis « écoute, les poncifs de droite de ptit_poulet et ta vie ira bien mieux ».
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à -4. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 09:11.
Son boulanger est un c*n car même s'il n'y a pas de rampe d'accès ou de possibilités d'en faire, le boulanger pourrait au moins venir le servir comme une sorte de drive. Ça ne lui coûterait rien de plus et il respecterait un minimum cette personne.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par orfenor . Évalué à 7. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 10:19.
Et il devrait crier à la porte «Coucou c'est moi» et la boulangère de Ploum l'entendrait malgré la distance, ferait le tour du comptoir en laissant sans surveillance la queue des clients, la caisse et les marchandises. Pendant ce temps Ploum raconterait ça sur Linuxfr et on irait tous acheter notre pain chez elle pour la soutenir. Vu comme ça, c'est une bonne idée. :-)
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à 2.
Plus sérieusement il y a des boulangeries où il n'y a pas possibilité d'installer une rampe d'accès. Je me rappelle par exemple de la boulangerie du petit village où j'ai passé mon enfance. Il y avait un escalier en vieilles pierres avec 6/7 marches pour accéder à la boulangerie.
Même si le boulanger veut faire une rampe c'est impossible. Il ne peut pas non plus faire installer un ascenseur, y a pas la place et j'imagine même pas le prix.
Par contre ma main à couper qu'il serait descendu pour prendre la commande d'une personne en fauteuil roulant.
D'ailleurs il livrait à domicile la plus part des personnes âgées qui n'arrivaient plus à se déplacer.
Après on est d'accord sur un point, c'est que ce genre de service disparait au profit d'un service totalement anonyme où personne ne se parle plus.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Anonyme . Évalué à 10.
Quand on veut on peut.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par orfenor . Évalué à 2.
Ah oui, p'tit poulet l'a bien cherché ! :-)
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Élafru . Évalué à 4.
Si tu des exemples de recettes à la bouilloire saines, équilibrées et pas chères, je suis sincèrement curieux de les entendre.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par raphj . Évalué à 6. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 11:44.
Un taboulé "français" simple est rapide à faire et très peu onéreux (< 1€ par repas), tout en étant riche côté nutritif.
Graines de couscous à faire gonfler dans de l'eau froide (même pas besoin de chauffer). Eau à raz de la semoule sèche (ça doit dépasser un tout petit peu mais c'est tout), un peu de sel, ça gonfle en 10 minutes. Décoller à la fourchette quand ça a commencé à gonfler.
Petits bouts de poivron, pois chiches, persil, menthe (éventuellement) raisins secs (éventuellement), ognons (éventuellement), concombre (éventuellement), carottes (éventuellement ; tu peux les faire cuire à l'eau bouillante pour les ramollir si tu veux), poivre (éventuellement). Huile d'olive. Éventuellement du jus de citron ou du vinaigre (balsamique ou non) si envie. Attention, le moment d'ajouter l'huile et/ou le jus de citron importe, il y en a un qu'il faut faire au dernier moment pour mieux conserver mais je ne sais plus lequel.
Un plat pas cher et adaptable au goût et au besoin.
On pourra plutôt partir sur un taboulé libanais avec beaucoup plus de persil (frais) et de la tomate, et plutôt du boulgour que de la semoule de blé. C'est potentiellement plus frais. On trouve des recettes sur internet, je n'en ai jamais fait.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à 1. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 13:17.
Voici le 1er lien qui sort sur google : https://www.comment-economiser.fr/12-utilisations-surprenantes-de-bouilloire.html
Y a quelques exemples mais je sais qu'à l'époque j'avais mis de côté quelques recettes sympas et simples à faire. Les temps de cuisson peuvent être un peu plus long qu'avec une plaque gaz forcément mais tu peux adapter un peu tout et n'importe quoi, après faut faire des tests et s'améliorer petit à petit.
Par exemple si un soir je me préparais un plat de pâtes avec sauce et bien le reste de pâtes je le préparais en salade pour le lendemain. Petit conseil, les pâtes 3min c'est le top pour ce genre de cuisson.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 8.
Mouais, pour avoir été étudiant, le RU c'est bien mais ce n'est pas parfait non plus, ni indispensable en fait.
Outre la qualité variable de ce qui est servi, dans mon cas le RU était trop petit par rapport au nombre d'étudiants. Donc pas mal d'attente, quand tu pouvais manger. Et il n'était pas rare que le temps entre deux cours sur le temps de midi soit trop réduit pour permettre d'y aller.
Du coup il était courant d'acheter son repas ailleurs pour pas trop cher (genre une boulangerie à proximité), ou préparer quelque chose soit même la veille au soir comme une salade, un sandwich, un petit plat froid, et l'apporter sur place. Ce n'est pas cher et ça se fait très bien.
On peut mener des études sans être riche et sans mettre le pied au RU.
Franchement je ne vois pas en quoi le RU est indispensable, je pense que c'est bien que ce soit proposé aux étudiants, mais croire que ne pas avoir de RU = misère sociale derrière il ne faut pas déconner non plus.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 11:59.
Ouf. J'ai cru un instant avoir été le seul étudiant de France et de Navarre, à m'être préparé des sandwichs pour le midi.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par orfenor . Évalué à 4.
Je n'allais vraiment pas beaucoup au RU non plus, n'ayant ni le temps ni l'argent. Sorti de cours je filais au boulot pour payer la chambre et le transport — et mes finances étaient au centime près, j'étais vraiment pauvre. N'empêche, je suis sûr que ne pas aller au RU contribuait à me désocialiser et que le RU m'aurait apporté de l'équilibre.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 4.
Tu as raison, on est en France, Le pays de la bonne restauration: kebabs insalubres, fast foods pour obèse, brasseries spécialisées dans le surgelé, boulangeries qui ne savent plus faire du pain…
Le choix est vaste et un resto U où les stagiaires cuisiniers font la tronche en cramant des steacks hachier sans les décongeler, c'est vraiment une gastronomie luxueuse.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par flagos . Évalué à 3.
Oui enfin, si les étudiants préfèrent manger des sandwichs et que le service coûte plus cher qu'attendu, c'est peut être qu'il est mal calibre.
Surtout que, bon, le resto U c'est un service pour étudiants, le vrai service public c'est l'enseignement lui même.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à 3.
Si certains préfèrent manger des kebabs tous les jours c'est leur problème. Mais personnellement je préfère un bon repas complet de cantine qu'un kebab ou autres sandwichs…
Pour moi c'est un tout, pour bien apprendre il faut bien manger. Apprendre le ventre vide, perso je ne sais pas faire, pareil pour travailler.
Après si demain j'étais face à ce genre de problème, il est sûr que j'arriverai à l'école avec une petite salade maison dans un tupperware (si pas moyen de réchauffer) plutôt que de manger des trucs bien gras qui n'apportent rien pour la suite des cours l'après-midi… à part faire dormir.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 25 octobre 2021 à 14:46.
Diaboliser le sandwich, c'est une erreur.
Bon par contre il faudrait enseigner aux gens à faire un sandwich équilibré et c'est un peu plus compliqué que de jeter une feuille de salade et 2 rondelles de tomate dans un truc rempli de sauce avec plus de pain que de protéines et de légumes.
Et apprendre aux gens à le manger doucement accessoirement, pour être rassasié avec moins et le digérer mieux.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ptit_poulet . Évalué à 2.
On est d'accord y a sandwich et sandwich.
Mais malheureusement quand tu dis sandwich de nos jours c'est pas le jambon/beurre, ou jambon cru/mozza qui va ressortir mais le kebab/tacos bien gras rempli de frites.
Attention je ne dis pas que le kebab s'est dégueulasse, mais pour en trouver un bon c'est pas évident. Le meilleur que j'ai pu manger c'est au grand bazar d'Istanbul, cuit au feu de bois, sans frites (pas besoin pour le coup) juste une petite salade verte et quelques tomates. Un délice mais j'avoue que ça fait un peu loin pour y aller sur la pause du repas :D
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par raphj . Évalué à 7.
Ça ne sonne pas ultra équilibré non plus. Au moins, le tacos bien gras rempli de frites a généralement quelques légumes.
Mais un bon sandwich peut contenir des ingrédients variés et équilibré sans problème et explosera à la fois le tacos et le jambon beurre en termes de nutrition, en plus de potentiellement les exploser en termes de goût. Points bonus si c'est avec du pain complet, le pain blanc c'est surtout plein de sucres rapides, ce qui n'est pas ultra top.
Après, il faut avoir les moyens s'acheter des ingrédients variés et avoir le temps de se préparer à manger. Le pauvre étudiant précaire qui doit travailler à côté des études pour payer le loyer et les factures manque des deux. La cantine est en théorie un bon moyen de manger varié et pas excessivement cher.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 2.
Ça tombe bien, une alimentation équilibrée requiert bien plus de glucides que de protéines. Par ailleurs, on ignore souvent que la farine de blé contient plus de 10% de protéines. C'est ce qui fait que nombre de populations aient pu se développer si bien avec des régimes basés sur le blé. Évidemment un régime constitué de blé à 90% ne permet pas de devenir champion de body-building. Mais ça suffit pour faire un gladiateur. Alors pourquoi pas un étudiant.
Une grosse différence entre les étudiants français et les gladiateurs c'est l'intérêt porté par les autorités. Pour les derniers ont tenait à des spectacles de qualité. D'où de dur entrainements avec des Lanistes. Alors que les premiers sont de plus en plus laissé à l'abandon avec des volumes de cours qui se réduisent comme peau de chagrin.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par raphj . Évalué à 5. Dernière modification le 25 octobre 2021 à 16:12.
C'est très difficile de ne pas manger assez de protéines. Il faut presque le vouloir. Il y en a partout.
Il faut un peu de tout (fer, vitamines, glucides (surtout lents), lipides, potassium, …). Avec des féculents de base (pâtes, riz, patates) des légumes (choux pour le potassium), fruits (agrumes pour la vitamine C) et des légumineuses (lentilles, pois chiches) on arrive déjà à avoir pas mal de choses. Du sel mais pas trop permet d'avoir sa dose de sodium et d'iode. De l'huile pour faire cuire les légumes et tu as de la graisse pour assimiler les vitamines des légumes.
Si tu ne manges pas que des fruits et des légumes et que tu manges pas que d'un seul ingrédient simple tu as probablement ton quotas de protéines variées.
[^] # Re: Réduction du service public...
Posté par mahikeulbody . Évalué à 2. Dernière modification le 30 octobre 2021 à 10:32.
Bien sûr que si : comme dans le privé, il y a une prestation avec un fournisseur payé et un consommateur qui paye. La différence avec le privé, c'est le circuit de paiement :
dans le privé : le fournisseur privé fait payer le service au consommateur ; prix = coût + bénéfice
dans le public : l’État finance le service (juste le coût) avec nos impôts (c'est un peu plus compliqué que ça pour la Santé mais l'idée est la même)
Même si on fait abstraction du bénéfice, il y a une autre différence : au lieu de payer le coût + un bénéfice (privé), le consommateur du service public paie selon ses moyens (via les impôts).
Ce dernier point est largement plus défavorable pour les plus aisés que le surcoût d'un bénéfice en passant par le privé. Quand on entend crier "la Fonction Publique est la ruine de la France", il faut en réalité entendre "je ne veux pas payer plus pour le service pour que les moins aisés que moi en bénéficient pareil".
La vraie question n'est pas la rentabilité du Service Public (on a besoin d'éducation ou de santé, qu'elle soit publique ou privé), c'est "Veut-on injecter ou non de la solidarité dans des choses comme la Santé ou l’Éducation ?".
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