00:56:54, alors qu'on parle de la pertinence des personnes choisies pour prendre des décisions:
Le pseudo journaliste: "Juste pour l'anecdote, […] je l'avais attrapé à l'école de guerre, je lui avais posé une question sur les hackers, il m'a dit en gros qu'il en avait rien à foutre des hackers, tu vois, tu vois le niveau"
Réaction gênée de Tariq Krim : "Ah…" et dans son regard, l'incompréhension…
Si l'idée de ThinkerView de prendre le temps de développer un sujet avec une personne directement impliquée est bonne, ils devraient vraiment changer d'interviewer.
À chaque fois que je me laisse tenter, je fais le même constant: le bonhomme intervient souvent à coté de la plaque, tord tous les sujets pour alimenter ses lubies et semble très fier d'avoir tout compris mieux que tout le monde.
Ça en devient désagréable à suivre et rend la qualité de l'interview complètement dépendante de la personne invitée, là où le rôle de l'interviewer est justement de conduire la discussion pour qu'elle reste pertinente.
Posté par Renault (site web personnel) .
Évalué à 3.
Dernière modification le 19 juillet 2020 à 16:16.
Je fais également le même constat de cette chaîne, des invités et un format intéressant mais les questions sont mal posées et orientées bizarrement. Il ne maitrise pas assez ses sujets ou il veut aller sur le terrain de sa vision du monde qui ne correspond pas forcément avec la réalité.
Posté par Nibel .
Évalué à 1.
Dernière modification le 19 juillet 2020 à 20:01.
Je ferai juste la remarque que comme dans tous médias, la neutralité n'existe pas. C'est pas plus orienté que TF1 ou BFM TV et il ne maîtrise pas moins les sujets que les journalistes de ces médias. A vrai dire, au sujet de l'informatique, il les maîtrise même mieux qu'eux, faisant partie du milieu du hacking.
Après on aime, on n'aime pas, chacun est libre.
Personnellement j'aime cette liberté de ton qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs ainsi que la diversité des invités.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Je ferai juste la remarque que comme dans tous médias, la neutralité n'existe pas.
Aucun média ne l'est, c'est certain, mais ce n'est pas vraiment le propos.
C'est pas plus orienté que TF1 ou BFM TV et il ne maîtrise pas moins les sujets que les journalistes de ces médias.
Il n'est pas moins orienté qu'eux, oui, mais le problème est ailleurs.
TF1 et BFM ne revendiquent pas faire dans la qualité et ne sont pas perçus comme tels. Le positionnement de thinkerview est justement différent.
Thinkerview fait une activité de niche, l'idée est bonne mais ils concrétisent mal car le gars qui pose des questions est selon moi mauvais dans cet exercice. Je ne dis pas que je ferais mieux, ou que TF1 ferait mieux. Mais c'est dommage que cette opportunité ne soit pas transformée.
Personnellement j'aime cette liberté de ton qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs ainsi que la diversité des invités.
J'aime globalement l'idée, le concept et les invités. C'est intéressant. Mais globalement j'en regarde peu car il m'a assez découragé par la teneur de ses questions et l'orientation de ses entretiens. C'est dommage car avec le reste il y a de quoi avoir quelque chose vraiment d'excellent. Ici cela me semble un peu gâché.
il les maîtrise même mieux qu'eux, faisant partie du milieu du hacking.
Parce qu'on sait qui il est ? Wikipedia parle d'un 'Sky' qui, selon Marianne, serait proche du milieu du hacking, ce qui est aussi pertinent et pointu que les questions qu'il pose…
j'aime cette liberté de ton […] ainsi que la diversité des invités.
Trois exemples qui m'ont vraiment agacé parmi la petite dizaine d'interviews que j'ai pu écouter:
Jean-Pierre Petit: le gars a été invité à un diner de con; Sky joue au pseudo journaliste incorruptible en lâchant des "ici c'est moi qui pose les questions" et d'autres remarques qu'il ne se serait jamais permis avec d'autres. Sans compter le nombre de fois où il l'interrompt alors que l'invité a pour une fois l'occasion de partager son travail habituellement raillé à cause de ses prises de positions controversées dans d'autres domaines. Tout comme Sky, je n'ai pas la capacité de pouvoir juger du fond de ses travaux, mais la différence de forme avec l'interview d’Étienne Klein est frappante.
Étienne Klein: Sky était tout bonnement aux fraises, incapable de rebondir sur quoi que ce soit si ce n'est pour étaler son incapacité à comprendre le moindre concept énoncé par son invité… Il a fait ici preuve d'un aplatissement révérencieux qui contrastait brillamment avec l'interview de Jean-Pierre Petit. Mais pour lui proposer une rencontre avec ce dernier, avec ce qu'on pouvait deviner comme étant un petit sourire en coin moqueur, il se posait là fièrement.
Kémi Séba: ici, Sky précisait d'emblée qu'il ne le connaissait pas, mais, de mémoire, qu'on lui avait conseillé de l'inviter… C'est soit du foutage de gueule, soit de l'incompétence: inviter quelqu'un qu'on ne connaît pas, sans même se renseigner sur lui, pour parler une fois de plus d'un sujet que Sky ne maîtrisait pas, et le laisser dérouler sa rhétorique habituelle, sans aucun point de vue contradictoire, à propos de laquelle on sait qu'il faut, au minimum, être prudent quand on a une petite connaissance de l'historique du personnage, c'est fort pour une chaîne qui se veut de qualitay.
Sa liberté de ton reste une posture creuse à géométrie variable, tendance complotiste, saupoudrée d'une volonté de montrer sa proximité avec certains invités dans un je ne sais quoi de "les vrais savent, mais on le gardera entre nous" que l'on peut entendre lors de ses échanges avec Tariq Krim.
Et la diversité des invités est, au mieux un risque non maîtrisé, au pire une scène ouverte dont le Monsieur Loyal n'est certainement pas à la hauteur.
Posté par Nibel .
Évalué à 2.
Dernière modification le 20 juillet 2020 à 20:58.
Parce qu'on sait qui il est ? Wikipedia parle d'un 'Sky' qui, selon Marianne, serait proche du milieu du hacking, ce qui est aussi pertinent et pointu que les questions qu'il pose…
Ca fait quelques mois que sa véritable identité a été révélée partiellement par Conspiracy Watch (le nom n'est pas le bon, le prénom oui, la photo est vraie également). Son pseudonymat multiple est connu et reconnu dans le milieu du hacking. Si tu fréquentes un peu ce milieu, tu l'as nécessairement croisé même sans le savoir. Il est d'ailleurs facilement accessible dans la vraie vie et ne se cache pas nécessairement d'être Sky.
Avant de me demander comment je peux être certain de ce que j'avance, je l'ai déjà rencontré.
Bref, l'identité réelle de Sky est un secret de polichinelle.
Trois exemples qui m'ont vraiment agacé parmi la petite dizaine d'interviews que j'ai pu écouter:
Toutes les interviews ne sont pas de même qualités. Certaines sont plutôt médiocres, je le reconnais volontiers. D'autres sont au contraire franchement pertinentes. J'ai en tête les deux interviews de Maxime Renahy qui font partie, selon moi, des meilleures.
Concernant l'interview d'Etienne Klein, elle me semble faire partie des bonnes interviews également. Sky n'est pas "aux fraises" comme tu dis, il est au contraire parfaitement à l'aise et n'a de toute façon pas de contrariété à apporter à un argumentaire scientifique, c'est une interview qu'on peut qualifier de pédagogique. La plupart de ses questions sont ouvertes et laissent Etienne Klein une totale liberté de réponse, liberté qu'il lui laisse allègrement. Je viens pour écouter les invités, pas pour écouter Sky personnellement.
Et la diversité des invités est, au mieux un risque non maîtrisé, au pire une scène ouverte dont le Monsieur Loyal n'est certainement pas à la hauteur.
Au contraire, autant donner la parole à tout le monde plutôt que de laisser des gens créer une nébuleuse sur Internet avec les risques que ça comporte. Dans tous les cas, ils se feront entendre, c'est inutile de leur fermer la porte si ce n'est renforcer les soupçons des individus déjà suspicieux.
Sky a pris le paris que la liberté d'expression devait être la même pour tous, même pour les gens que l'on n'apprécie pas et dont on combat les idées et que c'était un bien meilleur moyen de les combattre quand on les connaissait et quand on ne leur apportait pas une sorte d'effet Streisand par la censure.
On a la droit de ne pas être d'accord avec ça mais c'est un choix qui se défend parfaitement.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Posté par Anonyme .
Évalué à 5.
Dernière modification le 20 juillet 2020 à 23:45.
Son pseudonymat multiple est connu et reconnu dans le milieu du hacking
Je ne sais pas ce qu'est le milieu du hacking: pour moi ce mot regroupe beaucoup trop de choses pour pouvoir être identifiant.
Mais à la rigueur, je me moque bien de savoir dans quel domaine il pourrait exceller, étant donné la diversité des sujets abordés sur sa chaîne.
Concernant l'interview d'Etienne Klein, elle me semble faire partie des bonnes interviews également. Sky n'est pas "aux fraises" comme tu dis, il est au contraire parfaitement à l'aise et n'a de toute façon pas de contrariété à apporter à un argumentaire scientifique, c'est une interview qu'on peut qualifier de pédagogique.
Dans ce cas précis, je ne parle pas de contradiction, mais simplement de dialogue: la première interview d'Étienne Klein m'a laissé l'impression d'une totale impréparation de Sky qui ne savait pas comment rebondir sur les propos de son invité. Ses interventions étaient poussives et plus qu'approximatives. Ce n'était pas une bonne interview: c'était une bonne prestation d'Étienne Klein qui n'avait personne en face de lui pour l'interviewer. Sa deuxième apparition dans ThinkerView était planifiée comme un cours et s'est donc déroulée comme tel, pour mon plus grand plaisir :)
Quand je me laisse tenter, je viens également pour écouter les invités, mais si Sky ne sert à rien, autant qu'il les laisse dérouler leur prose sans intervenir, ce qui ne me semble pas être une bonne chose non plus. D'où ma conclusion et, il me semble, celle de Renault: bon concept, mauvaise concrétisation.
Au contraire, autant donner la parole à tout le monde plutôt que de laisser des gens créer une nébuleuse sur Internet avec les risques que ça comporte. Dans tous les cas, ils se feront entendre, c'est inutile de leur fermer la porte si ce n'est renforcer les soupçons des individus déjà suspicieux.
Cet argument est ressassé ad nauseam par les tenants du "on peut plus rien dire, on est bâillonné": dans l'état actuel du Web, la nébuleuse dont tu parles se constituera spontanément de toute façon, qu'ils interviennent via ThinkerView ou non.
Leur donner la parole en dehors de cette nébuleuse nécessite donc impérativement d'être capable de leur amener la contradiction, sinon, cela n'a pour effet que de servir de chambre d'écho contribuant à amplifier la nébuleuse.
Sky a pris le paris que la liberté d'expression devait être la même pour tous, même pour les gens que l'on n'apprécie pas et dont on combat les idées […]
Et ce n'est pas l’apanage de ThinkerView: le même pari est pris par une chaîne d'information continue qui met à l'antenne plusieurs zigotos sous le prétexte d'une liberté d'expression qui doit permettre à tous les points de vue de s'exprimer.
Résultat: un flot de conneries non contre-dites grand ouvert en direction d'un public qui, pour une partie, ne s'est jamais formée à une écoute critique de ce qui lui est proposé, ou qui se laisse plus simplement bercer dans ses certitudes par un orateur cultivé, ou par un tenant de bistrot et ses clients qui discutent à la télévision en cachant leurs verres sous la table.
Qu'on apprécie ou pas les personnes amenées à exposer leurs points de vue, le boulot de l'interviewer est de leur apporter un point de vue contradictoire, que cela ait pour effet de les déstabiliser ou d’asseoir leur discours.
Ce travail n'est pas fait dans ThinkerView, du moins pour ce que j'en ai vu.
Chez ThinkerView, le problème ne réside pas dans le fait de donner la parole ou pas à tout le monde, mais dans le fait que des discours bancales interviennent au milieu d'un flux d'interviews de personnes faisant, à tort ou à raison, autorité dans leur domaine. Ces personnes légitimisent à leur insu ces discours aux yeux de ceux qui pourraient les découvrir pour la première fois via ThinkerView, au-delà des gens qui les portent. Au risque de me répéter, c'est d'autant plus vrai quand aucun point de vue contradictoire ne leur est opposé.
[…] et que c'était un bien meilleur moyen de les combattre quand on les connaissait et quand on ne leur apportait pas une sorte d'effet Streisand par la censure.
Encore faut-il que l'interviewer connaisse un minimum ces personnes et le sujet qu'elles viennent traiter…
Entre «une sorte d'effet Streisand par la censure» et un micro ouvert sans contrôle à ce que j'estime être, aux mieux, un discours bancal légitimé par le contexte global du média par lequel il est diffusé, j'ai, en toute franchise, du mal à me positionner.
Je ne sais pas ce qu'est le milieu du hacking: pour moi ce mot regroupe beaucoup trop de choses pour pouvoir être identifiant.
Niveau black hat et grey hat.
Quand je me laisse tenter, je viens également pour écouter les invités, mais si Sky ne sert à rien, autant qu'il les laisse dérouler leur prose sans intervenir, ce qui ne me semble pas être une bonne chose non plus. D'où ma conclusion et, il me semble, celle de Renault: bon concept, mauvaise concrétisation.
A mon sens, il ne faut pas voir Sky comme un journaliste traditionnel au sens où l'on attend une forme de contradiction mais plutôt comme une sorte d'intervenant permettant de dérouler un fil rouge. Selon moi, il sert à recentrer l'interview quand l'invité dérive, à poser les thèmes abordés et de temps à temps à taquiner l'invité.
Leur donner la parole en dehors de cette nébuleuse nécessite donc impérativement d'être capable de leur amener la contradiction, sinon, cela n'a pour effet que de servir de chambre d'écho contribuant à amplifier la nébuleuse.
C'est un point de vue qui se défend. Même parmi mes adversaires idéologiques, il y a des arguments parfois pertinents à prendre en considération qui, ici, ne sont pas écartés d'un revers de main par une moquerie, un sophisme ou simplement une coupe au montage. Oui, je reconnais que ça demande d'avoir une certaine capacité de réflexion pour le spectateur, que ça demande de faire ses propres recherches quand il y a des affirmations qui peuvent sembler douteuses et que peut-être certaines personnes, moins armées et/ou plus paresseuses, peuvent se laisser embarquer dans certains discours.
Ca peut sembler risquer. Ca l'est sans doute. C'est à double tranchant, on nous laisse une liberté d'opinion et de réflexion en tant que spectateur mais il ne faut pas s'enfermer dans un biais cognitif non plus.
Et ce n'est pas l’apanage de ThinkerView: le même pari est pris par une chaîne d'information continue qui met à l'antenne plusieurs zigotos sous le prétexte d'une liberté d'expression qui doit permettre à tous les points de vue de s'exprimer.
Il y a quand même une vraie différence de traitement dans les invités et dans la pluralité des invités. Ici ils ne viennent pas pour se faire piéger par des journalistes qui ont déjà leur avis sur tout ou au contraire se faire adouber par un journaliste béat, ils ne se font pas couper à chaque réplique et peuvent librement développer leur pensée. Même si elle peut sembler exécrable.
Par ailleurs, il n'y a pas confrontation entre invités, quand il y a plusieurs invités ils sont en général complémentaires, même s'ils ne sont pas d'accord sur tous les sujets, ils ne sont pas dans un match de boxe. Ce choix réduit nettement le flot de conneries dus aux invectives. Concernant ta conclusion, elle rejoint globalement ce que j'ai écrit au-dessus parmi les risques de ce format.
Encore faut-il que l'interviewer connaisse un minimum ces personnes et le sujet qu'elles viennent traiter…
Très honnêtement, Sky est un bosseur. Je sais qu'en général il se renseigne longuement sur ses invités et prépare à l'avance ses thèmes. Alors oui, sans doute qu'il y a des interviews moins préparées que d'autres, qu'il y a des sujets sur lesquels il est nécessairement moins à l'aise que d'autres, on ne peut pas être expert en tout. Il y a des ratés oui, c'est indéniable.
Fondamentalement, je ne suis pas en désaccord avec ton point de vue, je le comprends. Mais du moment que ça ne tombe pas sous le coup de la loi (et encore, le délit d'opinion me semble être quand même parfois difficilement défendable, où faut-il placer la limite ?), ça semble raisonnable, moyennant évidemment de faire ses propres recherches et de mener sa propre réflexion et de ne pas se contenter de boire les paroles des invités.
Bref, je comprends parfaitement la réticence de certains. C'est un format auquel on n'a pas été habitué et qui demande un vrai effort personnel du spectateur pour fonctionner avec les risques que ça comporte.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Selon moi, il sert à recentrer l'interview quand l'invité dérive, à poser les thèmes abordés et de temps à temps à taquiner l'invité.
Pour tout ce que j'ai vu jusqu'à maintenant, il n'a pas joué ce rôle, et encore moins quand les propos tenus le nécessitaient réellement.
ils ne viennent pas pour se faire piéger par des journalistes qui ont déjà leur avis sur tout ou au contraire se faire adouber par un journaliste béat, ils ne se font pas couper à chaque réplique et peuvent librement développer leur pensée.
Les cas Jean-Pierre Petit et Étienne Klein en sont les contre-exemples parfaits: piégé pour le premier, animateur béat pour le second.
Alors oui, sans doute qu'il y a des interviews moins préparées que d'autres, qu'il y a des sujets sur lesquels il est nécessairement moins à l'aise que d'autres, on ne peut pas être expert en tout. Il y a des ratés oui, c'est indéniable.
les vidéos de ThinkerView que j'ai vu et trouvé réussies l'ont été à chaque fois du seul fait de l'invité, Sky n'apportant, de mon point de vue, que peu de chose, sauf à réussir à me donner envie de couper la plupart de ses interventions.
Fondamentalement, je ne suis pas en désaccord avec ton point de vue, je le comprends. Mais du moment que ça ne tombe pas sous le coup de la loi (et encore, le délit d'opinion me semble être quand même parfois difficilement défendable, où faut-il placer la limite ?), ça semble raisonnable, moyennant évidemment de faire ses propres recherches et de mener sa propre réflexion et de ne pas se contenter de boire les paroles des invités.
J'ai ajouté l'entretien de Bruno Gaccio à la liste des entretiens que j'ai regardés: de 01:39:10 à 01:45:05, il résume très bien tout ce que j'essaie de dire plus haut sur l'idée que je me fais de la liberté d'expression.
Et à 01:46:04, le mini-scud:
"Ah ouais donc t'avais vraiment pas préparé l'émission toi […], t'as vraiment rien préparé du tout"
Bon la partie de citation que j'ai subtilement éclipsée et le contexte change légèrement l'intention, mais je mentirai en disant que ça ne m'a pas fait un petit peu plaisir :)
Je continuerai à jeter un œil de temps en temps à ThinkerView parce que certains invités sont capables de dérouler un discours pédagogique éclairant par eux-mêmes. Mais je persiste à dire que la chaîne gagnerait beaucoup à voir son animateur remettre en question sa manière de faire lors de ces entretiens.
# c'est vraiment dommage
Posté par Anonyme . Évalué à 6.
00:56:54, alors qu'on parle de la pertinence des personnes choisies pour prendre des décisions:
Si l'idée de ThinkerView de prendre le temps de développer un sujet avec une personne directement impliquée est bonne, ils devraient vraiment changer d'interviewer.
À chaque fois que je me laisse tenter, je fais le même constant: le bonhomme intervient souvent à coté de la plaque, tord tous les sujets pour alimenter ses lubies et semble très fier d'avoir tout compris mieux que tout le monde.
Ça en devient désagréable à suivre et rend la qualité de l'interview complètement dépendante de la personne invitée, là où le rôle de l'interviewer est justement de conduire la discussion pour qu'elle reste pertinente.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 19 juillet 2020 à 16:16.
Je fais également le même constat de cette chaîne, des invités et un format intéressant mais les questions sont mal posées et orientées bizarrement. Il ne maitrise pas assez ses sujets ou il veut aller sur le terrain de sa vision du monde qui ne correspond pas forcément avec la réalité.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Nibel . Évalué à 1. Dernière modification le 19 juillet 2020 à 20:01.
Je ferai juste la remarque que comme dans tous médias, la neutralité n'existe pas. C'est pas plus orienté que TF1 ou BFM TV et il ne maîtrise pas moins les sujets que les journalistes de ces médias. A vrai dire, au sujet de l'informatique, il les maîtrise même mieux qu'eux, faisant partie du milieu du hacking.
Après on aime, on n'aime pas, chacun est libre.
Personnellement j'aime cette liberté de ton qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs ainsi que la diversité des invités.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 5.
Aucun média ne l'est, c'est certain, mais ce n'est pas vraiment le propos.
Il n'est pas moins orienté qu'eux, oui, mais le problème est ailleurs.
TF1 et BFM ne revendiquent pas faire dans la qualité et ne sont pas perçus comme tels. Le positionnement de thinkerview est justement différent.
Thinkerview fait une activité de niche, l'idée est bonne mais ils concrétisent mal car le gars qui pose des questions est selon moi mauvais dans cet exercice. Je ne dis pas que je ferais mieux, ou que TF1 ferait mieux. Mais c'est dommage que cette opportunité ne soit pas transformée.
J'aime globalement l'idée, le concept et les invités. C'est intéressant. Mais globalement j'en regarde peu car il m'a assez découragé par la teneur de ses questions et l'orientation de ses entretiens. C'est dommage car avec le reste il y a de quoi avoir quelque chose vraiment d'excellent. Ici cela me semble un peu gâché.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Anonyme . Évalué à 5.
Parce qu'on sait qui il est ? Wikipedia parle d'un 'Sky' qui, selon Marianne, serait proche du milieu du hacking, ce qui est aussi pertinent et pointu que les questions qu'il pose…
Trois exemples qui m'ont vraiment agacé parmi la petite dizaine d'interviews que j'ai pu écouter:
Jean-Pierre Petit: le gars a été invité à un diner de con; Sky joue au pseudo journaliste incorruptible en lâchant des "ici c'est moi qui pose les questions" et d'autres remarques qu'il ne se serait jamais permis avec d'autres. Sans compter le nombre de fois où il l'interrompt alors que l'invité a pour une fois l'occasion de partager son travail habituellement raillé à cause de ses prises de positions controversées dans d'autres domaines. Tout comme Sky, je n'ai pas la capacité de pouvoir juger du fond de ses travaux, mais la différence de forme avec l'interview d’Étienne Klein est frappante.
Étienne Klein: Sky était tout bonnement aux fraises, incapable de rebondir sur quoi que ce soit si ce n'est pour étaler son incapacité à comprendre le moindre concept énoncé par son invité… Il a fait ici preuve d'un aplatissement révérencieux qui contrastait brillamment avec l'interview de Jean-Pierre Petit. Mais pour lui proposer une rencontre avec ce dernier, avec ce qu'on pouvait deviner comme étant un petit sourire en coin moqueur, il se posait là fièrement.
Kémi Séba: ici, Sky précisait d'emblée qu'il ne le connaissait pas, mais, de mémoire, qu'on lui avait conseillé de l'inviter… C'est soit du foutage de gueule, soit de l'incompétence: inviter quelqu'un qu'on ne connaît pas, sans même se renseigner sur lui, pour parler une fois de plus d'un sujet que Sky ne maîtrisait pas, et le laisser dérouler sa rhétorique habituelle, sans aucun point de vue contradictoire, à propos de laquelle on sait qu'il faut, au minimum, être prudent quand on a une petite connaissance de l'historique du personnage, c'est fort pour une chaîne qui se veut de qualitay.
Sa liberté de ton reste une posture creuse à géométrie variable, tendance complotiste, saupoudrée d'une volonté de montrer sa proximité avec certains invités dans un je ne sais quoi de "les vrais savent, mais on le gardera entre nous" que l'on peut entendre lors de ses échanges avec Tariq Krim.
Et la diversité des invités est, au mieux un risque non maîtrisé, au pire une scène ouverte dont le Monsieur Loyal n'est certainement pas à la hauteur.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Nibel . Évalué à 2. Dernière modification le 20 juillet 2020 à 20:58.
Ca fait quelques mois que sa véritable identité a été révélée partiellement par Conspiracy Watch (le nom n'est pas le bon, le prénom oui, la photo est vraie également). Son pseudonymat multiple est connu et reconnu dans le milieu du hacking. Si tu fréquentes un peu ce milieu, tu l'as nécessairement croisé même sans le savoir. Il est d'ailleurs facilement accessible dans la vraie vie et ne se cache pas nécessairement d'être Sky.
Avant de me demander comment je peux être certain de ce que j'avance, je l'ai déjà rencontré.
Bref, l'identité réelle de Sky est un secret de polichinelle.
Toutes les interviews ne sont pas de même qualités. Certaines sont plutôt médiocres, je le reconnais volontiers. D'autres sont au contraire franchement pertinentes. J'ai en tête les deux interviews de Maxime Renahy qui font partie, selon moi, des meilleures.
Concernant l'interview d'Etienne Klein, elle me semble faire partie des bonnes interviews également. Sky n'est pas "aux fraises" comme tu dis, il est au contraire parfaitement à l'aise et n'a de toute façon pas de contrariété à apporter à un argumentaire scientifique, c'est une interview qu'on peut qualifier de pédagogique. La plupart de ses questions sont ouvertes et laissent Etienne Klein une totale liberté de réponse, liberté qu'il lui laisse allègrement. Je viens pour écouter les invités, pas pour écouter Sky personnellement.
Au contraire, autant donner la parole à tout le monde plutôt que de laisser des gens créer une nébuleuse sur Internet avec les risques que ça comporte. Dans tous les cas, ils se feront entendre, c'est inutile de leur fermer la porte si ce n'est renforcer les soupçons des individus déjà suspicieux.
Sky a pris le paris que la liberté d'expression devait être la même pour tous, même pour les gens que l'on n'apprécie pas et dont on combat les idées et que c'était un bien meilleur moyen de les combattre quand on les connaissait et quand on ne leur apportait pas une sorte d'effet Streisand par la censure.
On a la droit de ne pas être d'accord avec ça mais c'est un choix qui se défend parfaitement.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Anonyme . Évalué à 5. Dernière modification le 20 juillet 2020 à 23:45.
Je ne sais pas ce qu'est le milieu du hacking: pour moi ce mot regroupe beaucoup trop de choses pour pouvoir être identifiant.
Mais à la rigueur, je me moque bien de savoir dans quel domaine il pourrait exceller, étant donné la diversité des sujets abordés sur sa chaîne.
Dans ce cas précis, je ne parle pas de contradiction, mais simplement de dialogue: la première interview d'Étienne Klein m'a laissé l'impression d'une totale impréparation de Sky qui ne savait pas comment rebondir sur les propos de son invité. Ses interventions étaient poussives et plus qu'approximatives. Ce n'était pas une bonne interview: c'était une bonne prestation d'Étienne Klein qui n'avait personne en face de lui pour l'interviewer. Sa deuxième apparition dans ThinkerView était planifiée comme un cours et s'est donc déroulée comme tel, pour mon plus grand plaisir :)
Quand je me laisse tenter, je viens également pour écouter les invités, mais si Sky ne sert à rien, autant qu'il les laisse dérouler leur prose sans intervenir, ce qui ne me semble pas être une bonne chose non plus. D'où ma conclusion et, il me semble, celle de Renault: bon concept, mauvaise concrétisation.
Cet argument est ressassé ad nauseam par les tenants du "on peut plus rien dire, on est bâillonné": dans l'état actuel du Web, la nébuleuse dont tu parles se constituera spontanément de toute façon, qu'ils interviennent via ThinkerView ou non.
Leur donner la parole en dehors de cette nébuleuse nécessite donc impérativement d'être capable de leur amener la contradiction, sinon, cela n'a pour effet que de servir de chambre d'écho contribuant à amplifier la nébuleuse.
Et ce n'est pas l’apanage de ThinkerView: le même pari est pris par une chaîne d'information continue qui met à l'antenne plusieurs zigotos sous le prétexte d'une liberté d'expression qui doit permettre à tous les points de vue de s'exprimer.
Résultat: un flot de conneries non contre-dites grand ouvert en direction d'un public qui, pour une partie, ne s'est jamais formée à une écoute critique de ce qui lui est proposé, ou qui se laisse plus simplement bercer dans ses certitudes par un orateur cultivé, ou par un tenant de bistrot et ses clients qui discutent à la télévision en cachant leurs verres sous la table.
Qu'on apprécie ou pas les personnes amenées à exposer leurs points de vue, le boulot de l'interviewer est de leur apporter un point de vue contradictoire, que cela ait pour effet de les déstabiliser ou d’asseoir leur discours.
Ce travail n'est pas fait dans ThinkerView, du moins pour ce que j'en ai vu.
Chez ThinkerView, le problème ne réside pas dans le fait de donner la parole ou pas à tout le monde, mais dans le fait que des discours bancales interviennent au milieu d'un flux d'interviews de personnes faisant, à tort ou à raison, autorité dans leur domaine. Ces personnes légitimisent à leur insu ces discours aux yeux de ceux qui pourraient les découvrir pour la première fois via ThinkerView, au-delà des gens qui les portent. Au risque de me répéter, c'est d'autant plus vrai quand aucun point de vue contradictoire ne leur est opposé.
Encore faut-il que l'interviewer connaisse un minimum ces personnes et le sujet qu'elles viennent traiter…
Entre «une sorte d'effet Streisand par la censure» et un micro ouvert sans contrôle à ce que j'estime être, aux mieux, un discours bancal légitimé par le contexte global du média par lequel il est diffusé, j'ai, en toute franchise, du mal à me positionner.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Nibel . Évalué à 1.
Niveau black hat et grey hat.
A mon sens, il ne faut pas voir Sky comme un journaliste traditionnel au sens où l'on attend une forme de contradiction mais plutôt comme une sorte d'intervenant permettant de dérouler un fil rouge. Selon moi, il sert à recentrer l'interview quand l'invité dérive, à poser les thèmes abordés et de temps à temps à taquiner l'invité.
C'est un point de vue qui se défend. Même parmi mes adversaires idéologiques, il y a des arguments parfois pertinents à prendre en considération qui, ici, ne sont pas écartés d'un revers de main par une moquerie, un sophisme ou simplement une coupe au montage. Oui, je reconnais que ça demande d'avoir une certaine capacité de réflexion pour le spectateur, que ça demande de faire ses propres recherches quand il y a des affirmations qui peuvent sembler douteuses et que peut-être certaines personnes, moins armées et/ou plus paresseuses, peuvent se laisser embarquer dans certains discours.
Ca peut sembler risquer. Ca l'est sans doute. C'est à double tranchant, on nous laisse une liberté d'opinion et de réflexion en tant que spectateur mais il ne faut pas s'enfermer dans un biais cognitif non plus.
Il y a quand même une vraie différence de traitement dans les invités et dans la pluralité des invités. Ici ils ne viennent pas pour se faire piéger par des journalistes qui ont déjà leur avis sur tout ou au contraire se faire adouber par un journaliste béat, ils ne se font pas couper à chaque réplique et peuvent librement développer leur pensée. Même si elle peut sembler exécrable.
Par ailleurs, il n'y a pas confrontation entre invités, quand il y a plusieurs invités ils sont en général complémentaires, même s'ils ne sont pas d'accord sur tous les sujets, ils ne sont pas dans un match de boxe. Ce choix réduit nettement le flot de conneries dus aux invectives. Concernant ta conclusion, elle rejoint globalement ce que j'ai écrit au-dessus parmi les risques de ce format.
Très honnêtement, Sky est un bosseur. Je sais qu'en général il se renseigne longuement sur ses invités et prépare à l'avance ses thèmes. Alors oui, sans doute qu'il y a des interviews moins préparées que d'autres, qu'il y a des sujets sur lesquels il est nécessairement moins à l'aise que d'autres, on ne peut pas être expert en tout. Il y a des ratés oui, c'est indéniable.
Fondamentalement, je ne suis pas en désaccord avec ton point de vue, je le comprends. Mais du moment que ça ne tombe pas sous le coup de la loi (et encore, le délit d'opinion me semble être quand même parfois difficilement défendable, où faut-il placer la limite ?), ça semble raisonnable, moyennant évidemment de faire ses propres recherches et de mener sa propre réflexion et de ne pas se contenter de boire les paroles des invités.
Bref, je comprends parfaitement la réticence de certains. C'est un format auquel on n'a pas été habitué et qui demande un vrai effort personnel du spectateur pour fonctionner avec les risques que ça comporte.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: c'est vraiment dommage
Posté par Anonyme . Évalué à 2.
Pour tout ce que j'ai vu jusqu'à maintenant, il n'a pas joué ce rôle, et encore moins quand les propos tenus le nécessitaient réellement.
Les cas Jean-Pierre Petit et Étienne Klein en sont les contre-exemples parfaits: piégé pour le premier, animateur béat pour le second.
les vidéos de ThinkerView que j'ai vu et trouvé réussies l'ont été à chaque fois du seul fait de l'invité, Sky n'apportant, de mon point de vue, que peu de chose, sauf à réussir à me donner envie de couper la plupart de ses interventions.
J'ai ajouté l'entretien de Bruno Gaccio à la liste des entretiens que j'ai regardés: de 01:39:10 à 01:45:05, il résume très bien tout ce que j'essaie de dire plus haut sur l'idée que je me fais de la liberté d'expression.
Et à 01:46:04, le mini-scud:
"Ah ouais donc t'avais vraiment pas préparé l'émission toi […], t'as vraiment rien préparé du tout"
Bon la partie de citation que j'ai subtilement éclipsée et le contexte change légèrement l'intention, mais je mentirai en disant que ça ne m'a pas fait un petit peu plaisir :)
Je continuerai à jeter un œil de temps en temps à ThinkerView parce que certains invités sont capables de dérouler un discours pédagogique éclairant par eux-mêmes. Mais je persiste à dire que la chaîne gagnerait beaucoup à voir son animateur remettre en question sa manière de faire lors de ces entretiens.
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