Journal 30 de TCP/IP (pour le meilleur ou pour le pire ?)

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38
4
jan.
2013

Aujourd'hui, leçon d'histoire.

Le premier janvier, la pile de protocoles TCP/IP a fêté ses 30 ans.

Dans les années 60-70, l'ARPA, agence dépendant de la défense des états-unis met progressivement en place un système permettant aux centres de recherche de communiquer ensemble. C'est le réseau ARPANET ancêtre d'Internet. Progressivement, viennent se greffer dessus de nombreux organismes.

Une particularité d'Arpanet est de relier des ordinateurs (et donc des protocoles) extrêmement variés. D'autre part, il est conçu pour fonctionner de n'importe quel point à n'importe quel autre (principe des réseaux maillés et du choix de la route "à la volée"). Un point manquant ne doit pas impacter le reste du réseau.

Au milieu des années 70, TCP/IP est développé dans le but d'uniformiser les protocoles d'accès au réseau :

  • IP sera chargé de l'adressage des ordinateurs (et par extension, du choix de la route).
  • TCP sera chargé de la gestion des connexions et de s'assurer que tous les segments envoyés ont bien été reçus.

Depuis le 1er janvier 1983, la bascule a été faite de l'ancien réseau Arpanet avec son protocole NCP vers le réseau Internet avec sa pile TCP/IP.

Aujourd'hui, l'énorme majorité des équipements capables de se connecter en réseau utilisent TCP/IP parce qu'Internet a été conçu comme ça à l'origine, malgré tout, ces protocoles posent les problèmes de leurs avantages :

  • Assurance de la livraison (avec TCP) mais jamais de notion de délai (essentiel pour le temps réel : voix, vidéo, jeux, …).
  • Assurance de la livraison (avec TCP) mais lourdeur inappropriée pour le transfert de petits objets (surtout pour le Web, d'où les idées de SPDY de Google ou celles de Microsoft, par exemple).
  • Problèmes du manque d'adresses (IP) depuis l'ouverture d'Internet corrigées par le Nat puis IPv6.
  • Absence de confidentialité de tous les protocoles de base, souvent complétés par d'autres protocoles (par exemple SSL / TLS) aujourd'hui.

30 ans d'Internet… Alors heureux ?

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 05 janvier 2013 à 01:30.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # ces protocoles posent les problèmes de leurs avantages?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Assurance de la livraison (avec TCP) mais jamais de notion de délai (essentiel pour le temps réel : voix, vidéo, jeux, …).
    

    C'est plutôt IP qui n'a pas de notion de délai.
    Et pour la voix, la vidéo et les jeux, si une faible latence est importante, TCP n'est pas forcément le meilleur choix.
    Il n'y a pas que TCP dans la vie :-P

    Assurance de la livraison (avec TCP) mais lourdeur inappropriée pour le transfert de petits objets (surtout pour le Web, d'où les idées de SPDY de Google ou celles de Microsoft, par exemple).

    C'est plutôt HTTP qui n'est plus approprié. Le « TCP Slow Start » est nécessaire au bon fonctionnement du proto.

    Absence de confidentialité de tous les protocoles de base, souvent complétés par d'autres protocoles (par exemple SSL / TLS) aujourd'hui.

    Bah il y a IPSec.

    30 ans d'Internet… Alors heureux ?

    Très heureux

  • # Transition NCP → TCP/IP

    Posté par  . Évalué à 5.

    Depuis le 1er janvier 1983, la bascule a été faite de l'ancien réseau Arpanet avec son protocole NCP vers le réseau Internet avec sa pile TCP/IP.

    Bortzmeyer a écrit une petite rétrospective de cette transition.

  • # Et SCTP?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Où en est SCTP qui semble être l'alpha et l'omega des protocoles?

    http://tools.ietf.org/html/rfc4960

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Et SCTP?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      J'aime bien ce résumé :
      http://www.bortzmeyer.org/1958.html
      "Depuis la publication de ce RFC, ce principe de bout en bout est aujourd'hui très sérieusement remis en cause par la multiplication des middleboxes, routeurs NAT, pare-feux et autres engins qui, volontairement ou parce qu'ils ont été programmés avec les pieds, bloquent aujourd'hui de nombreuses possibilités du modèle de bout en bout (par exemple, déployer un nouveau protocole de transport comme SCTP est devenu quasiment impossible)."

      Bref, "on" a tellement foutu le bordel et accepté des NAT qui laissent 2 choix "TCP" ou "UDP" que ben… c'est figé, et le protocole n'offre pas assez de killer feature pour faire changer les choses.

    • [^] # Re: Et SCTP?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Où en est SCTP qui semble être l'alpha et l'omega des protocoles?

      Euh pas coté faible latence au démarrage..
      TCP Fast Open me semble supérieur à SCTP de ce coté là.

      • [^] # Re: Et SCTP?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Avec SCTP, tu n'a pas besoin d'ouvrir plus d'une seule association à un serveur pour avoir plusieurs flux en parallèle. Donc pas besoin d'optimiser les associations suivantes. Pour envoyer sur un nouveau flux, il n'y a pas besoin de handshake, juste d'envoyer ton paquet. Tu peux très bien garder ta session SCTP ouverte en keep-alive. Au final, ça doit consommer autant de ressource que TCP Fast Open.

        Mais bon, faut pas oublier que SCTP est un truc de téléphonistes conçu pour être utilisé dans du LTE.

        • [^] # Re: Et SCTP?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Pas si sûr que ça: avec TCP Fast open, le client récupère un cookie qui permet de se connecter rapidement ensuite sans que le serveur ait besoin de garder trace de cette première connexion, par contre si tu fais la même chose avec SCTP chaque client qui peut potentiellement avoir besoin de se connecter rapidement au serveur va ouvrir une connexion et la maintenir ouverte: ça consomme beaucoup plus de ressources coté serveur..

          J'aime beaucoup SCTP mais il ne fait pas tout non, pour un serveur web (qui peut avoir beaucoup de clients) le point précédent est embêtant..

  • # Interview de Louis Pouzin

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Louis Pouzin est le père conceptuel d'internet, car Vinto Cerf, venu le voir à la fin des années 1970 a tout pompé sur ses travaux.

    Nos brillantes élites ont une fois de plus torpillé une belle invention qui aurait pu faire nous les leaders au niveau mondial.

    L'interview : http://www.silicon.fr/entretien-video-louis-pouzin-grand-pere-internet-79981.html

    « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

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