Journal Vote par Internet pour les élections prud'homales sur Paris

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10
8
oct.
2008
Les élections prud'homales se dérouleront en France le 3 décembre 2008 ( http://www.prudhommes.gouv.fr/ ). Et sur Paris, le vote électronique par Internet sera possible. « Du 19 au 26 novembre 2008 : vote électronique par Internet pour les électeurs inscrits sur les listes électorales à Paris. » ( http://www.prudhommes.gouv.fr/Calendrier-des-dates-a-retenir(...) )

De fait cela concerne les 3 salariés de l'association April, dont le siège social est à Paris.

« L'ordonnance du 24 juin 2004 a fixé pour l'élection prud'homale de 2008 la mise en oeuvre, à titre expérimental du vote électronique.

Les électeurs inscrits sur les listes électorales parisiennes auront la possibilité de voter à distance grâce à Internet et ce quels que soient leur collège et leur section. Les éléments permettant le vote électronique figureront sur leur carte électorale. Si vous optez pour le vote par Internet, vous ne pourrez plus utiliser les autres modalités de vote (urne, par correspondance). » ( http://www.prudhommes.gouv.fr/Voter-ou-et-comment.html )

Pour mémoire, l'April a mis en ligne sa position sur le vote électronique et l'a rappelée récemment lors de la publication de la recommandation du FDI.

Le vote par Internet pose les mêmes problèmes que le vote électronique sur ordinateurs de vote/machines à voter, plus d'autres (pression possible l'électeur, attaque distante, écoute réseau, etc.)

Le fait que l'électeur ne soit pas obligé de voter par Internet ne change rien à l'affaire, puisque le résultat du scrutin dépend de l'ensemble des votes, pas uniquement du sien. Bref tous les votes doivent être correctement (transparence, confidentialité, anonymat, sincérité, unicité) pris en compte, et un contrôle citoyen doit être possible. Ce qui ne sera pas le cas ici.

Quelques flops précédents en France en matière de vote par Internet :
Vote par internet de l'AFE - juin 2006
"Communiqué du 3 décembre 2007 - Votes par Internet dans les universités bloquées : intervention du président de la CNIL"
  • # Vote par internet

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    J'ai aussi été choqué par ce vote présenté comme sécurisé. Le vote par internet est digne d'une dictature, il n'y aucun moyen au citoyen de contrôler que son vote a été pris en compte. C'est une honte, et c'est aussi une honte que ce soit présenté comme un moyen alternatif au fait de voter sur place.
    • [^] # Re: Vote par internet

      Posté par  . Évalué à -1.

      A priori ce n'est pas le vote à distance par Internet qui est à condamner ce sont plutôt les conditions dans lesquelles celui-ci pourrait être mis en oeuvre. En effet, il existe des protocoles cryptographiques de vote à distance pouvant garantir théoriquement certaines propriétés pour le vote (par exemple des protocoles de vote de type ANDOS). Notamment il faudrait que chaque votant puisse vérifier que son vote ait bien été pris en compte sans que cette preuve puisse être utilisée par un tiers pour connaître la nature du vote (sinon cela lève la problématique de l'achat de votes). Naturellement le vote doit rester secret (l'autorité organisatrice ne doit avoir aucun moyen de connaître le vote d'un votant) et aucun vote ne doit pouvoir être ajouté, dupliqué ou modifié par l'autorité (le votant doit avoir un moyen de preuve à opposer à l'autorité pour prouver la modification éventuelle de son vote, sans pour autant revéler le vote en lui-même). Bref pas si simple de garantir tout cela.

      Sinon on ne sait pas exactement comment est géré le système de vote par le web des Prud'hommes donc a priori difficile de critiquer même si je ne me fais pas trop d'illusion et pense que cela se rapproche plus d'un petit script PHP et de quelques tables MySQL avec un SELECT count(*) pour comptabiliser les votes (avec les identificateurs des électeurs associés à leur vote en clair) que d'un système OpenSource utilisant un protocole analysé et approuvé par une équipe de cryptographes. Mais on peut rêver... Surtout que l'enjeu ici doit être à peine plus élevé que le résultat d'un sondage de LinuxFr ;)
      • [^] # Re: Vote par internet

        Posté par  . Évalué à 3.

        du PHP/MySQL...
        MDRRR

        A tous les coups c'est du Microsoft/.Net, de la BDD à l'interface web en passant par l'OS :@
      • [^] # Re: Vote par internet

        Posté par  . Évalué à 7.

        Non, ce n’est pas la sécurité le problème avec internet. C’est le fait qu’on ne peut pas :
        — identifier la personne qui a voté ;
        — vérifier qu’elle ne subit pas de pression.
        Lorsqu’on vote, il faut amener sa carte d’identité, on vérifie la photographie, et on vérifie qu’on est seul à entrer dans l’isoloir, cela n’est tout simplement pas possible via internet. Par exemple, avec internet la vente de sa voix devient possible (via l’identifiant qui leur permettront de voter le jour J).
        • [^] # Re: Vote par internet

          Posté par  . Évalué à 3.

          Avant même d'aller jusqu'à la vente des voix, qu'est ce qui m'empêche de faire pression sur mon frere/soeur/pere/mere/fils/fille et de vérifier leur vote ?
        • [^] # Re: Vote par internet

          Posté par  . Évalué à 3.

          Le vote à distance par Internet ne doit pas être le seul moyen de vote mais un moyen complémentaire à disposition des votants ne pouvant pas se rendre physiquement dans le bureau de vote (personnes handicapées, en voyage, ...) destiné à remplacer la procuration. Il faudrait donner alors la possibilité de voter à la fois par Internet et par vote papier classique dans un bureau de vote. Si la personne utilise un vote papier, ce vote invalide le vote électronique. Si elle émet plusieurs votes électroniques (sans vote papier), seul le dernier est pris en compte.
          Ainsi le votant peut toujours faire croire à un tiers qu'il vote pour X électroniquement, tout en émettant plus tard un nouveau vote électronique pour Y ou alors en se rendant dans un bureau de vote.
    • [^] # Re: Vote par internet

      Posté par  . Évalué à -1.

      Dictature, dictture, en même temps, niveau syndicale... il est quasi sûr que ou la CFDT ou ala CGT gagnera chez les techniciensou la CFDT ou la CFE chez les cadres.
      • [^] # Re: Vote par internet

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        n même temps, niveau syndicale... il est quasi sûr que ou la CFDT ou a la CGT gagnera chez les techniciensou la CFDT ou la CFE chez les cadres.

        Et au niveau des élections traditionnelles, il est quasi sûr que la majorité des ouvriers votera à gauche et la majorité des riches à droite. Avec des arguments pareil, autant nommer les représentants tout de suite.
    • [^] # Re: Vote par internet

      Posté par  . Évalué à 5.

      Non seulement on ne peut vérifier que son vote est pris en compte, mais en plus on perd la notion de liberté du vote de l'isoloir. Vérifier le vote d'un ami, d'un membre de la famille, etc, devient bien plus simple quand le vote se fait pas ordinateur de chez vous.

      Personnellement le *clic là je te dis* me fais tout autant peur que la possibilité de vérification de validation du vote.
      • [^] # Re: Vote par internet

        Posté par  . Évalué à 1.

        j'imagine la guerre si le mâle vote sud et que la femme vote CGT.....
        Ca va finir comme ça a déjà fini à la concorde
  • # Au CNRS

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Les votes aux CNRS pour les différentes élections se font via des enveloppes que l'on envoi. Il n'y a pas d'urnes. Des personnes récupèrent les enveloppes, les ouvrent, prennent la seconde enveloppe et la mette dans l'urne...

    Bref, tout cela se fait sans les agents autour... On fait confiance dans les personnes qui gèrent le vote.

    Que le vote électronique soit un problème sur des élections sensibles ou les garants de l'état sont en jeu, je suis d'accord.

    Sur des votes ou les garants du vote n'ont aucun intérêt dans celui-ci, je me pose la question. Si le vote électronique permet d'avoir un taux d'abstension bien plus faible... est-ce réellement pire ?

    L'important, c'est que les représentants représentent. On peut faire des règles démocratiques avec des urnes et tout et tout, qui pourtant ne réprésente pas pour autant. Un exemple flagrant est le Sénat qui ne bouge pas de bords depuis 50 ans !

    Vaut-il mieux un vote électronique juste ou des règles foireuses comme au sénat ?
    • [^] # Re: Au CNRS

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      question. Si le vote électronique permet d'avoir un taux d'abstension bien plus faible... est-ce réellement pire ? L'important, c'est que les représentants représentent.

      Oui c'est pire. Ca ne sert à rien d'avoir un taux d'abstention plus faible si le vote n'a aucune crédibilité. Dans certaines dictatures, tout le monde est obligé d'aller voter, il n'y a quasiment pas d'abstention, et pourtant, le vote est truqué et ne représente personne.

      A partir du moment où il y a une possibilité de fraude (et relativement simple), le vote n'est pas démocratique, et donc il ne sert à rien.
      • [^] # Re: Au CNRS

        Posté par  . Évalué à 7.

        > Oui c'est pire

        Bof... je dirais que c'est pareil. J'estime que l'important est que les représentants représentent légitimement... l'un sans l'autre, ce ne sont jamais que deux avatars de la même ineptie.

        Prenons l'exemple de scrutins uninominaux à deux tours...

        En 2002, je suis prêt à croire (ça n'engage que moi) qu'une majorité de gens auraient préféré "n'importe quoi d'autre que le pen" (fait est que... rétrospectivement... dans les faits...)...

        Avec un scrutin uninominal, qui ne leur permet pas d'exprimer une ordonnance de leurs choix, bah, zobi : dire que leurs choix sont pris en compte, ça me paraît des plus audacieux... avec une méthode Condorcet, Schulze, etc, il y aurait eu de fortes chances qu'il se soit retrouvé avec un score négatif, plutôt que d'arriver au deuxième tour...

        Alors, bon : les bulletins pouvaient être recomptés, ce n'est pas pour autant que l'on peut dire que cette élection était représentative de ce que les gens pensaient vraiment...

        Et puis, quand un candidat obtient ne serait-ce que 31,18% de voix exprimées à un premier tour, et qu'on bidouille le machin pour dire aux gens "non, maintenant, m'voyez, z'avez 'achement moins le choix", est-ce que ça transforme automagiquement les résultats de l'aristotélicien second tour en l'expression de la volonté populaire ? Mouais... c'est très discutable : n'en reste pas moins qu'il n'est jamais que de la plus forte minorité (et encore : ce n'est même pas forcément toujours le cas)...

        Le souci, avec les méthodes plus complexes, c'est qu'il paraît qu'une majorité de gens ne comprendrait rien au recomptage (tiens ! Comme c'est bizarre : ça, par contre, les matches de pool aux sports collectifs, qui fonctionnent eux aussi sur un système de pondération, ça va : il comprend le peuple...)... et s'il fallait utiliser des machines électroniques pour avoir quelque chose de faisable avec elles, on aurait le problème des fraudes...

        Ne parlons même pas des élections parlementaires qui ne représentent que très douteusement la répartition des opinions politiques du peuple français (par exemple)... parce que bon, tu en comptes combien, de députés fn ou lcr, dans l'hémicycle ? Ce n'est peut-être pas très sexy (selon les {é,dé,NULL}go{u,û,û}ts) de prendre ces exemples, m'enfin, pour le coup, tu n'as pas été le dernier à dire " le vote n'est pas démocratique, et donc il ne sert à rien" (je m'en voudrais de te faire dire ce que tu n'as pas dit : ne vois là rien d'autre qu'un malicieux rebondissage).

        Bref, d'une manière ou d'une autre, l'expression de la volonté du peuple, ie le vote démocratique, c'est de toute manière absolument tout, sauf un acquis, sans remettre en cause nos affables conditions de vie, eu regard à "skispassayeur" (d'aucuns, puissants, s'en chargent bien assez à ma place... et autrement bien !)... Après, on s'en satisfait... ou pas. Ça, dans les faits, c'est la question.

        Personnellement, je ne m'en satisfais pas du tout ; mais alors, vraiment pas du tout : la politique m'intéresse vraiment, mais les systèmes de vote en place m'écœurent... et bien, j'en prends acte, bon gré, mal gré. Ça a beau me tourmenter, je me contraints à refuser de participer aux modes de scrutin qui sont iniques, tout autant que si on utilisait des machines à voter... entre tapoter sur une machine à voter, et en être une (avec l'entraînement, je suis presque devenu impassible aux "va voter, va !"... après tout, j'arrive très bien à me tourmenter tout seul) : c'est également que je m'abstiens.

        En remerciant ceux qui m'auront lu jusqu'au bout : c'est bon ; vous pouvez maintenant me lancer des pierres. J'ai la peau dure : j'ai l'habitude des conséquences de ces convictions.
        • [^] # Re: Au CNRS

          Posté par  . Évalué à 3.

          T'as aussi le poids de l'histoire, la proportionnelle pour les députés, on a essayé, c'est pas une idée qui date d'hier.

          D'ailleurs des partis la réclâment encore, les minoritaires fatalement. Pourtant, globalement, tu trouveras relativement peu de politiques qui veulent y revenir. Un des grands mérites (reconnu) de la cinquième c'est justement d'avoir apporté une certaine stabilité, qui permet dans une certaine mesure de pouvoir conduire un projet sans être remis en question n'importe comment n'importe quand au gré du vent ...


          Bref, je salue probablement tes convictions, sur le système de vote, c'est sûr qu'il n'est pas parfait. Mais un système "majoritaire", si imparfait certe, ne me paraît pas non plus complètement idiot ...

          Même si le sénat est fait pour être de droite et extrêmement stable, même si l'assemblée ne fait pas la part belle aux petits partis, si la politique t'intéresse, je ne pense pas que ce soit une complète raison pour rejeter un système qui a une longue histoire derrière lui, dont les imperfections, mais aussi les succès, sont le reflet de cette histoire.

          Enfin parce que ce système, certe c'est pas simple, il a l'immense avantage d'être réformable et transformable "de l'intérieur". Mais pour ça, certe, il faut convaincre un nombre significatif de personnes, en particulier des élus, mais aussi le peuple, qui élit ces élus, ...
          • [^] # Re: Au CNRS

            Posté par  . Évalué à 3.

            > Un des grands mérites (reconnu) de la cinquième c'est justement d'avoir apporté une certaine stabilité

            Au prix de la légitimité de l'assemblée, qui s'est vue transformée en chambre d'enregistrement du pouvoir en place (hors cohabitation... à quelques fausses notes près, comme les soulèvements simili-poujadistes sur la "récente" réforme des régions/départements), ou qui se retrouve peu ou prou bloquée entre les guerres de tranchées matigno-élyséennes (pendant les cohabitations, à quelques victoire à la Pyrrhus près, comme les 35h, loin d'être assez ambitieuses, m'est avis)... en plus de l'instabilité qu'a connu la 4ème république (et qui était à l'époque, entre autres, conjoncturelle), on a de la stabilité forcée, radicalement anti-démocratique... mouais... je ne reconnais pas ça comme un mérite...

            Quand on ne peut pas mettre la classe politique au diapason, ce n'est rien de plus que le symbole de la discorde, d'un malaise, populaire... alors, c'est sûr, mettre au pas calme le jeu, et à certaines périodes, c'est peut-être ce qu'il y a de plus efficace... de là à se mettre à croire que le régime est démocrate en ces périodes, et à le revendiquer en tant que tel (les critiques élyséennes aux soit-disant "anti-démocrates", qui remettent en cause son ascension et son action hégémoniques), il y a un pas que je ne franchirai pas.


            > réformable et transformable "de l'intérieur"

            Ouais, enfin, les réformes constitutionnelles, ça fait longtemps que j'en entends parler... n'en reste pas moins que les projets qui les mettent en scène me semblent d'une molesse peu rassurante...

            La démocratie est cela dit encore très jeune, certes.
            • [^] # Re: Au CNRS

              Posté par  . Évalué à 2.

              Quelque part, la classe politique est un genre d'interface.

              Je m'explique: de là ou nous sommes, il est difficile de percevoir le monde dans toute son immensité et dans toute sa complexité. En dehors des problèmes qui nous touchent plus ou moins directement, ou des problèmes médiatiques, on sait pas grand chose ...

              Pourtant, la classe politique doit, concrêtement ceux qui sont au pouvoir à ce moment là, gérer tout ça.

              Genre les 35 heures, selon toi c'était pas assez ambitieux ... Les difficultés concrêtes de mises en places, les différentes négociations dans les branches, la contestation qui en a découlé chez certains, leur semi remise en question actuelle qui n'est pas forcément si impopulaire que ça, cf. le fameux "travailler plus pour gagner plus", prouvent que bah finalement, aller plus loin aurait été sans doute très très très compliqué ...

              Les problèmes de CO2 et de manque de pétrole aussi, amha, concrêtement ça va arriver et il va falloir anticiper, de là à ce que tout le monde en prenne conscience et soit prêt à faire les sacrifices qui s'imposent dés maintenant, et bien c'est pas si simple.

              Et ces deux exemples ne sont "que" l'arbre qui cache la fôret ...

              Tout ça pour dire qu'une certaine stabilité dans tout ça c'est pas forcément un mal, certaines décisions nécessitent une certaine continuité, que le peuple ne peut pas forcément percevoir intuitivement. Bref, c'est un jeu qui marche dans plusieurs sens, j'ai l'impression qu'une démocratie plus directe donne une place prépondérante au peuple, au détriment d'autre chose ...
              • [^] # Re: Au CNRS

                Posté par  . Évalué à 3.

                C'est le paradoxe de "la démocratie" vs "l'oligarchie"...

                ... si on veut fonctionner avec une caste d'élite seule à même d'être compétente dans le processus de décision, ça sert à quoi, de demander au peuple son avis ?

                À les envoyer chier en disant que si ils critiquent, ils ne sont pas démocrates ?

                Bon, cette incohérence n'a pas l'air de gêner grand monde, mais arrivé un moment, je suis d'avis qu'il faudrait mettre les choses au clair...
                • [^] # Re: Au CNRS

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Il y a quand même pour le peuple des moyens de se faire entendre, les élections, les sondages d'opinions parfois, etc.

                  D'ailleurs je ne pensent même pas que les oligarques en questions soient forcément nos politiciens, qui se contentent (pour une large partie) à mon avis principalement de prendre des décisions avec les données dont ils disposent, dont des rapports d'experts effectivement, entre autre.

                  Maintenant j'imagine assez mal que la plus simple des décisions qu'ils doivent prendre au quotidien redescende tout en bas au niveau du peuple, ce serait ingérable.
                  • [^] # Re: Au CNRS

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    > Il y a quand même pour le peuple des moyens de se faire entendre, les élections, les sondages d'opinions parfois, etc.

                    Pour se faire entendre à des élections, apparemment, faut faire les cons ; ça a par exemple joué (même si pas seulement) dans le non au traité constitutionnel, ou en 2002, voire avec Coluche... le fait que ce soit (trop) tentant en l'état est d'ailleurs l'une des raisons de mon abstention...

                    Les sondages d'opinion, mouais... pas convaincu du tout (surtout quand les instituts de sondage sont propriété des oligarques)...

                    Sinon, il y a aussi les manifestations... mais pour qu'elles soient entendues, faut vraiment qu'elles soient d'une ampleur béhémothesque...

                    Bref, rien de fermement ni durablement démocratique là-dedans...


                    Éventuellement, on pourrait faire un mix d'oligarchie et de démocratie... logiquement, les spécialistes d'un domaine sont de toute façon généralement déjà organisés en castes (universitaires, par exemple)... je préfèrerais qu'ils se démerdent à proposer des candidats à des postes équivalents aux ministères et cie, qui seraient choisis par le parlement (élu démocratiquement), pour mener la politique d'action (sans retirer le contrôle du parlement non plus, sur le législatif), plutôt que des beau-parleurs soit-disant polyvalents qui vont être un jour ministre de l'éducation, puis demain de la justice, et va savoir quoi après....


                    Bon, après, ce serait peut-être moins divertissant que la politique-spectacle... m'enfin, moi, les clowns...
                    • [^] # Re: Au CNRS

                      Posté par  . Évalué à 2.

                      En même temps, si ton mouvement à pas une ampleur béhémotesque à l'échelle nationale, quelque soit le régime il a peu de chances d'être entendu si le reste du monde est complètement indifférent ou pas d'accord.

                      C'est particulièrement vrai pour les manifestation, il est manifeste justement qu'une manifestation de moins de 100 personnes, et je suis gentil, dans la plupart des grandes villes n'a aucun impact. Un moyen plus efficace c'est de constituer un petit groupe genre l'APRIL pour faire pression et faire entendre sa voix, à la limite.


                      En fait tes beaux parleurs polyvalents, ils font déja l'interface entre tes universitaires, genre le conseil des présidents d'université par exemple, des mouvements genre "sauvons la recherche", les syndicats, qui ont plus ou moins d'impact, et le gouvernement qui a une stratégie plus globale genre diminuer/augmenter les crédits de la recherche pour telle ou telle raison (on a d'autres priorité pour l'instant, les caisses sont vides, ...)

                      La place du peuple en lui même la dedans ? Il peut peut être donner son avis sur l'organisation de l'université, mais la plupart des gens n'en ont rien à carrer ... ou leur accord avec la stratégie du gvt, qui est en principe notée dans le programme du candidat.
                      • [^] # Re: Au CNRS

                        Posté par  . Évalué à 2.

                        > la stratégie du gvt, qui est en principe notée dans le programme du candidat

                        Bah oui, mais là, justement, il y a un souci... bon, outre la redondance (ou la parfaite opposition de phase, en cas de cohabitation) du gouvernement et de la présidence, on a encore eu la preuve aux dernières élections que ce n'est pas ce genre de poste qui va se battre pour ce qu'il a promis (hum, au hasard, le pouvoir d'achat)... déjà, se battre avec qui ? C'est l'président...

                        ... à choisir, je préfère laisser le parlement choisir l'exécutif, en en débattant en son sein... mais pour que ce soit démocratique, encore faut-il que le parlement soit démocratiquement représentatif... et là, déjà, en France...
                        • [^] # Re: Au CNRS

                          Posté par  . Évalué à 2.

                          Je suis pas vraiment d'accord avec toi.

                          Le pouvoir d'achat, je pense que son programme était établi POUR, au moins dans son idéologie. La ou ça coince, c'est dans la mise en oeuvre: conjoncture tout ça, difficile de se battre contre une crise financière, le coup des heures sup. ils essayent, ça marche plus ou moins bien ... En plus ça veut tout et rien dire, pris comme ça "le pouvoir d'achat".

                          Un autre truc c'est le temps qu'il faut, genre tu peux pas vouloir tout tout de suite, que les mesures fassent l'effet escompté (ou pas) instantanément, et c'est entre autre pour ça qu'il faut de la stabilité et pas faire un truc et son contraire six mois après, ça n'a pas de sens.

                          D'autre part c'est un peu le travers d'une campagne, il est à peu prêt évident que tu enjolive un peu ton programme pour en faire la promo dans une campagne, c'est le jeu ... À l'électeur de faire la part des chose et de pas être con et de prendre toutes les promesses pour parole d'évangile, sinon c'est la porte ouverte au clientélisme et amha c'est autant l'électeur que le politique qui est à blâmer ...

                          AMHA, si le politique doit être jugé en fin de mandat, c'est sûr la question: à-t-il tout mis en oeuvre pour "implanter" le programme prévu, à-t-il eu de bonnes raisons de foirer le cas échéant, à-t-il su réagir ...


                          ... à choisir, je préfère laisser le parlement choisir l'exécutif, en en débattant en son sein... mais pour que ce soit démocratique, encore faut-il que le parlement soit démocratiquement représentatif... et là, déjà, en France...

                          Parce que tu crois qu'on aurait pas eu Sarko dans ce cas là ;) ? J'en suis pas tout à fait sûr, techniquement la victoire de la droite lui doit vraiment vraiment beaucoup amha ce coup ci.
  • # Démocratie ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Malheureusement, non seulement, la plupart des gens ne se rendent pas compte qu'ils se font exploiter par une élite de dominants (→ http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4196 ) mais en plus, beaucoup ne croient plus en la démocratie et/ou ne savent plus comment ça marche, à quoi ça et/ou comment nos ancêtres se sont battus pour obtenir droit de vote universel, droit de vote pour les femmes, pour les noirs dans certains pays et pour les blanc dans d'autres pays, pour les étrangers, etc.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie

    Ça s'entend surtout lorsqu'il est question de référendum par exemple... Mais on est démocrate ou on ne l'est pas. Et si on ne l'est pas alors on est élitiste ! C'est comme ça que je le vois... Et peut d'entre ces derniers avancent à visage découvert :(

    Alors, à quoi sert l'isoloir ? Comment ça marche, qu'est-ce qui est important ? Et pourquoi on ne doit pas pouvoir prouver pour qui ou quoi on a voté ?

    Et pourquoi le vote est-il obligatoire en Belgique ? En fait, ce qui est obligatoire, c'est de se retrouver dans l'isoloir justement, et ne pas pouvoir prouver que l'on n'a pas voté par exemple ! ... Ha, ben c'est très important, mais le pensez-vous ?

    Déjà qu'avec le vote électronique, le citoyen se voit dépossédé du moindre contrôle du processus, mais alors via internet ?!..

    Quel mépris, vraiment, quel cynisme :( Et les pauvres gens, toujours à la recherche de plus de fun et de confort vont tomber dans le panneau bien sûr :(

    Alors ça commence peut-être avec des élections pas trop importantes, mais c'est pour se faire à l'idée... le reste viendra !
    Il y a 15 ans, on aurait jamais imaginé le vote électronique ! Et pourtant...

    Vous devez regarder le film Hacking Democracy - (La démocratie piratée)
    http://video.google.fr/videoplay?docid=2812312035664732092 (st fr)
    http://www.hackingdemocracy.com

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_%C3%A9lectronique

    Il faut aussi voir ce film jusqu'à la fin, America, From Freedom to Fascism !
    http://www.freedomtofascism.com/
    http://www.dailymotion.com/video/x572y5_america-from-freedom(...)

    Ce sont des films que l'on ne trouvera pas de si tôt dans les super-marchés :(
    Nous devons faire circuler ces informations entre citoyens le plus efficacement possible et nous encourager à regarder la vérité et de croire qu'un monde meilleurs est possible !

    Et que ceux qui ne veulent pas de démocratie et qui souhaites donc un système élitiste le disent clairement !
  • # Le Vote electronique mene a la guerre civile

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Le Vote electronique est un systeme de vote hors du controle des citoyens.

    Quand les elections sont hors de controle, ca mene a la guerre civile.
    • [^] # Re: Le Vote electronique mene a la guerre civile

      Posté par  . Évalué à 5.

      Justement, c'est de ça que nous avons besoin pour relancer l'économie:

      Une bonne vieille guerre.
    • [^] # Re: Le Vote electronique mene a la guerre civile

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Comme je l'ai dis plus haut, il y a vote et vote.

      Les personnes dans une boite font confiance aux administrateurs systèmes et réseaux. Et pourtant, il est très facile pour nous d'aller lire des documents confidentiels...

      Qu'est ce qui protège les personnes de leur administrateur système ?

      -1- l'OS. C'est la stratégie prise par Microsoft avec NT de dire que root n'a pas tous les pouvoirs notament de voir les documents des utilisateurs. En pratique, c'est parfois très chiantcar cela nous empêche de faire notre boulot.

      -2- la loi. Un administrateur système est pénalement responsable. Il est déjà arrivé au CNRS par exemple qu'un adminsitrateur système se retrouve devant la justice pour avoir diffusé un document sans autorisation de la personne.

      Pour un certain nombre de vote, le vote électronique marche très bien. Qui remet en cause le leader de debian ? Pourtant debian utilise le vote électronique. Si les administrateurs debian qui gère le système de vote trichent un jour, ils risquent très gros. Quel est leur intérêt de tricher ?

      C'est pareil pour tout un tas de vote en entreprise. Le vote électronique permet de plus consulter, de pouvoir plus s'appuyer sur la démocratie directe.

      Ceux qui veulent des urnes sont-ils près à aller toutes les semaines les vider et faire de dépouillement ?

      Avec le vote électronique, on peux aussi mettre en place les votes de type condorcet (utilisés chez debian). Ce genre de système est quasiment impossible à mettre en place avec une urne.

      J'ai connu à la fac le système de vote par liste majoritaire ou on avait le droit de barrer des noms et d'en rajouter !! Il fallait trois jours pour dépouiller cette horreur et on finissait par même plus vraiment savoir pour qui on votait exactement.

      Le vote électronique est basé en interne dans une structure de type entreprise sur la confiance dans les administrateurs systèmes et réseaux. Ils sont pénalement responsable et sont, sur un certain nombre de point, indépendant de leur direction directe.

      Travaillant dans un laboratoire CNRS, il y a un certain nombre d'ordre que mon directeur peut me donner que je n'exécuterait jamais, car elle ne sont pas de son resort. Il faut arrêter de croire que le directeur a tous les pouvoirs.
      • [^] # Re: Le Vote electronique mene a la guerre civile

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Le vote electronique ne permet pas le controle total des elections par les citoyens. Les citoyens doivent faire confiance a des "experts" pour pouvoir controler les elections.

        C'est du vol.
        • [^] # Re: Le Vote electronique mene a la guerre civile

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          On rentre dans une période de vote dans mon laboratoire, il y a une commission électorale formé de 3 personnes, tout le monde leur fait confiance... Si jamais elles trichaient, ce serait une faute TRES grave. En pratique, ce type de vote ne pose de problème de conscience à personne.

          Faire un truc plus lourd avec la seule bonne volonté pour dépouiller signifie en pratique pas d'élection en interne ! Encore une fois, il ne faut pas confondre l'election du président de la république et des députés avec toutes les autres élections.

          Je finit donc par une question simple : " Remets-tu en cause la légitimité du leader de debian ? "
        • [^] # Re: Le Vote electronique mene a la guerre civile

          Posté par  . Évalué à 2.

          Et dans une entreprise uniquement composée d'informaticiens ?

          Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.

  • # Et surtout

    Posté par  . Évalué à 5.

    Ce mode de scrutin a été choisi sans aucun débat!
    • [^] # Re: Et surtout

      Posté par  . Évalué à 0.

      Il faut quand même bien noter que le vote par Internet n'est pas le seul moyen disponible pour ces prud'homales. Les urnes sont toujours là.

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