Bonjour à tous. Je prends le risque d'écrire un journal public pour le bien d'un autre journal public, Libération, qui traverse une période difficile. Ceci est un appel à tous les citoyens, de tous bords politiques, pour soutenir Libération et tous les journaux en général, pour soutenir la liberté de et la vitalité la presse, symbole d'une démocratie vivante.
La petite histoire de Libération
Libération [1] est né en 1973 de l'initiative de Jean-Paul Sartre et de Serge July entre autres. Quotidien fait de bric et de broc, à la ligne politique bien à gauche, Libération a eu le mérite de susciter le débat sur certaines questions taboues ou méconnues, notamment l'IVG, le clonage thérapeutique, le combat des sans-papiers à l'époque des lois Debré, l'expulsion des enfants scolarisés et de leurs parents. Il a également soutenu le combat des féministes, l'association SOS-Racisme, en leur faisant bénéficier d'un traîtement de faveur malgré son indépendance.
En 1983, Libération cesse de paraître puis revient dans les kiosques avec l'aide d'actionnaires extérieurs au journal. Libération s'essaie à la télévision, à la radio, à un deuxième quotidien, avant d'y renoncer, rattrapé par la réalité financière. Les crises au sein de la rédaction se sont succédées : l'entrées de nouveaux actionnaires dans le capital, les premiers plans de restructuration et de licenciements, l'enlèvement de Florence Aubenas, les prises de positions de Serge July en faveur de la constitution européenne, les grèves. Pourtant, Libération survit et ressort renforcé des crises, renforcé par une identité que renient certains ultra, mais dans laquelle se reconnaissent des lecteurs de toutes tendances politiques.
La situation actuelle
Serge July, co-fondateur et président du journal, a su faire évoluer Libération à travers les époques, les modes et les crises, tout en étant le garant de son indépendance. Mais hier, July a démissionné à la demande de l'actionnaire de référence, Édouard de Rotschild. Les pertes de Libération au premier trimestre 2006 ont été presque cinq fois plus importantes que prévues, et le quotidien est menacé de faillite. Rotschild a conditionné une recapitalisation du journal à la démission de July et de Louis Dreyfus, directeur général, avec lesquels il était en désaccord sur la manière de faire évoluer Libération.
Dans sa lettre de démission [2], parue dans l'édition d'aujourd'hui, Serge July rappelle que Libération a été le premier quotidien français à paraître en intégralité sur Internet, que Libération reste le deuxième site d'information le plus visité du Web francophone avec 200 000 visites quotidiennes. Mais malgré son million de lecteurs, Libération dépend à 90% des ventes de l'édition papier, qui stagnent à 140 000 exemplaires. Certains problèmes de Libération sont communs à l'ensemble de la presse et des médias, qui doivent faire face à la transformation des habitudes de leurs lecteurs et auditeurs. Internet leur est à la fois bénéficiaire et préjudiciable.
À titre personnel
Je me souviens de la première fois où j'ai acheté Libération, à 16 ans. C'était un 12 septembre 2001, le lendemain des attentats. Je passais alors devant le kiosque à journaux des Cordeliers, et je n'arrivais pas à réaliser ce qui s'était passé la veille. J'ai voulu acheter un journal pour essayer de comprendre, de percevoir la dimention de l'évènement : Libération s'imposait à mon regard parmi d'autres titres qui m'étaient alors inconnus. En cinq ans, j'ai appris à connaître Libé, sa maquette, ses journalistes, son style. C'est avec ce journal que j'ai appris à aimer la liberté de la presse, à apprécier le travail des journalistes qu'on accuse bien souvent de tous les maux, mais dont on ne saurais envier les conditions dans lesquelles certains exercent leurs métiers.
Depuis cinq ans maintenant, je me rends chaque matin au marchand de journaux pour acheter le Libé du jour, gentilment mis de côté. C'est devenu un rituel : la petite surprise du titre du jour, le regard qui se pose sur la dernière page à la recherche du portrait, le dessin de Willem, la chronique judiciaire du lundi, les critiques rocks du vendredi, les tribunes, etc. Je n'ai pas été toujours d'accord avec les prises de position du journal, je n'ai d'ailleurs pas renoncé à exercer mon sens critique, mais je me suis attaché à ce journal pour ses valeurs, dans lesquelles moi et bien d'autres personnes nous reconnaissons, malgré nos opinions politiques. C'est en lisant Libé que j'ai été tantôt dégoûté de la politique, tantôt passionné. Et il en va de la politique comme de bien d'autres sujets. Acheter Libé tous les jours me coûte presque 30¤/mois, une somme pas si négligeable dans un budget d'étudiant. Et pourtant, je ne renoncerais jamais à lire mon journal avec le café du matin ou dans les transports.
Les raisons de ce journal public
J'écris ce journal pour vous informer sur la situation d'un quotidien indépendant en danger. À l'inverse d'autres titres de la presse, Libération n'a pas de marchand de canons comme bailleur de fond. Ses actionnaires successifs n'ont jamais visé ni la rentabilité immédiate, ni l'autopromotion et l'autocensure. Jusqu'à aujourd'hui, July a imposé le respect de l'indépendance éditoriale aux actionnaires extérieurs qui venaient recapitaliser le quotidien mal en point. Certains l'accusent d'avoir trahi ses idéaux d'antan, d'autres (dont j'en suis) lui sont reconnaissant d'avoir ouvert le journal à toutes les sensibilités de gauche, du communisme à la social-démocratie, et même au-delà.
Libération ne disparaîtra pas, mais Libération a besoin de votre soutien. Soutien symbolique ou financier, l'un est aussi important que l'autre. Certains d'entre vous abhorrent ce « torchon pseudo-intellectuel de gauchiste », et je ne souhaite pas vous faire changer d'avis. Mais la diversité et la liberté de la presse dépend de la survie de titres indépendants et de tous bords. Si jamais le Figaro ou la Croix devaient disparaître, je les soutiendrais, non pour eux-mêmes, mais pour la pluralité, la différence.
Libération a été souvent cité dans des journaux sur LinuxFR. On peut en déduire qu'un certain nombre d'entre vous consultent son site Internet, d'autres peut être le lisent sur papier. Libération s'est régulièrement fait l'écho du logiciel libre et de l'informatique libre en général, grâce à ses journalistes engagés et passionnés : citons notamment Florent Latrive, auteur de l'essai « Du bon usage de la piraterie », ou Christophe Alix, qui ont souvent consacré leurs colonnes à GNU/Linux, Wikipédia, etc. Libre à vous d'apprécier.
C'est pour toutes les raisons précédemment citées, que je vous invite à apporter vos commentaires sur ce journal, son évolution, ce que vous en pensez. Une pétition de soutien est d'ailleurs disponible sur Internet [3].
Si l'on devait résumer Libération, ce serait une question : pourquoi pas ?
[1] Libération : http://www.liberation.fr/
[2] « Je m'adresse à vous pour la dernière fois » : http://www.liberation.fr/page.php?Article=394257
[3] Pétition de soutien : http://www.leslecteursdeliberation.com/
# Gauche caviar
Posté par Ontologia (site web personnel) . Évalué à 10.
En effet, les conceptions chères à Milton Friedman, farouchement anti-keynesienne se sont imposés au sein de l'élite devenant la norme, l'inéluctable, le réalisme personnifiés.
Une analyse de Serge Halimi se trouve ici. Même si je suis assez méfiant vis à vis du bonhomme en règle général, c'est clair et assez objectif.
http://gael.le.divenah.free.fr/Des_sous/019_26_03_02_Serge_H(...)
http://gael.le.divenah.free.fr/Des_sous/020_02_04_02_Serge_H(...)
D'après Joffrin, c'est la combinaison de l'anti fascisme, du souçi de se plier à la situation internationnale et au fantastique enrichissement des élites de gauches qui leur a fait perdre le souçi du peuple, précédemment considéré comme allié à défendre et maintenant vu comme ramassis de beauf raciste et populiste.
Je pense que Libération a versé dans ce travers et s'est coupé du peuple.
Le référendum de mai 2005 en a été une illustration.
« Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par François Obada . Évalué à 2.
Néanmoins, on peut le perçevoir comme une ouverture à un lectorat plus large, de gauche mais pas forcément communiste ni socialiste au sens de Jaurès. D'ailleurs, la « caviardisation » de Libération n'explique pas tout : L'Humanité, quotidien fondé par Jaurès, connait les mêmes difficultés financières. Pourtant, L'Humanité est bien plus à gauche que Libération et aurait même dû bénéficier d'une partie du lectorat de ce dernier.
Tout dépend de quel point de vue l'on se place. Pour les lecteurs et les journalistes de la première heure, la ligne politique de « Libération » s'est caviardisée. Pour d'autres, cette ligne s'est élargie à un électorat à la sensibilité de gauche, mais qui n'appartient pas forcément à cette famille politique ou à une classe sociale populaire.
Je pense qu'une « gauchisation » de Libération aurait pour effet de priver le journal d'une bonne partie de ses lecteurs, et peut être d'actionnaires potentiels. Une telle situation coulerait littéralement le journal.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Rhadamante . Évalué à 2.
Libération a été outré par le traité de Nice négocié par Jospin-Chirac-Chevènement-Védrine et l'a dénoncé fermement à l'époque.
Du coup, comme ils sont pro-construction européenne (ca s'est clair), ils ont soutenu le processus constitutionnel dès le départ (discours de Joschka Fischer en 2000 à Berlin) alors que d'autres comme ATTAC ont attendu la fin des délibérations publiques et démocratiques de la Convention pour l'avenir de l'Europe pour, une fois le texte fixé, se réveiller, devenir expert ès affaires européennes et hurler au déni de démocratie quand ils ont vu que du coup leurs remarques n'ont pas été prises en compte par la conférence inter-gouvernementale qui a suivi (normal : le seul débat étaient entre les États surtout l'Allemagne qui voulaient conserver les avancées de la convention et ceux comme Tony Blair ou Berlusconi qui voulaient tout casser ; il n'y avait aucun espace pour améliorer le texte de la convention, on pouvait juste limiter les dégats).
Je pense que c'est ce fait qu'ils soient parti plutôt que beaucoup d'autres qui au final a emporter le morceau pour qu'ils se déclarent favorable au texte de la convention même abimé par le conclave des gouvernements.
Ceci dit, ca a été bien caricaturé aussi la position "propagandiste du TCE" de libération. Moi j'ai lu des prises de positions fortes de nonnistes dans les pages "Rebonds" et autres.
Exemple : L'inconcevable «oui de gauche» de Christophe RAMAUX le lundi 23 mai 2005
http://www.pag69.org/article.php3?id_article=20
Mais bon comme je disais récemment, la distribution massive de journaux gratuits a aussi tendance à diminuer le chiffre d'affaire de kioskier qui se trouve à quelques dizaines de mètres de là.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Mark Havel . Évalué à 7.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par adonai . Évalué à 4.
Un gars de libé, qui avait le pouvoir de faire un édito, pensait que c'était une connerie de voter NON, et il l'affirme bien fort. Tant mieux pour lui ! Après t'es d'accord ou pas, ça change quoi qu'il t'aime pas ?
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Ontologia (site web personnel) . Évalué à 2.
*J'ai voté oui.
« Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Antoine . Évalué à 2.
Il n'y a aucune raison de penser qu'elle s'est élargie.
Elle s'est probablement juste déplacée.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par gyhelle . Évalué à 0.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Ontologia (site web personnel) . Évalué à 1.
J'ai autrefois assisté à une conférence de Pierre Rimbert. Il est très intéressant lorsqu'il assène des faits objectifs et des statistiques (genre TF1 consacre 8 mn sur 12 aux "victimes" de la grève, et 4 mn à des caricatures de syndicaliste, avec des commentaires orientés).
Par contre son analyse est passablement marxisante*....
*C'est au niveau scientifique que j'ai du mal avec la pensée de Marx (qu'il ne faut pas confondre avec le marxisme (lire la biographie de Marx par Jacques Attali, c'est très bien expliqué)), c'est plutôt avec son déterminisme historique qui me semble exagéré.
L'histoire comme tout phénomène systémique est pour moi d'avantage la rencontre de phénomènes macro et structurels avec des perturbations locales et astructurelles qui peuvent changer pas mal de chose.
« Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par gyhelle . Évalué à 4.
Cela me fais faire une remarqe : ce n'est pas forcément ton cas, mais j'ai l'impression que chez beaucoup de personnes, dès que l'on s'écarte de la rhéorique du capitalisme dit "néo-libéral" que l'on subit quotidiennement, on tombe dans le Marxisme (même dans le cas de Keynesiens !)
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Ontologia (site web personnel) . Évalué à 2.
Il a une façon de penser la dynamique de la société qui est assez marxiste, c'est l'impression que j'ai eu à l'écouter et à discuter (un peu) avec lui.
Il y a deux choses que les gens confondent :
* la métadynamique (désolé pour le gros mot), c'est à dire le déterminisme historique d'inspiration Hegelienne qui est une méthode proposée par Marx pour analyser l'histoire et les structure de classes. On s'intéresse là aux structures des dynamique sociétal et économique.
* Le marxisme à proprement dit, qui est un programme politique, une vision de ce que doit être l'organisation de la société.
Certains sont inspirés par le premier moins par le deuxième. Mais adhérer au deuxième suppose de souscrire au premier, bien que cela n'est pas systématique (à mon avis).
De plus Marx a énormément travaillé sur le premier point, et assez peu sur le deuxième.
« Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker
[^] # ta thune pour Rothschild.com
Posté par Grumbl . Évalué à 4.
S'agit-il de sauver l'investissement des actionnaires ou un organe à vocation sociale ?
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par Zorro (site web personnel) . Évalué à 3.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par alice . Évalué à 5.
[^] # Re: Gauche caviar
Posté par ashram4 . Évalué à 4.
Je n'ai pas le sentiment d'appartenir à l'élite de gauche (d'ailleur je vote plutôt au centre) mais il m'arrive de penser la même chose du peuple. Après je me rattrape en me disant que c'est uniquement la partie visible et que ceux que je ne vois pas sont des gens très biens, mais c'est pas toujours évident de se convaincre. Vrai ou faux le simple fait d'y penser révèle une scission au niveau de la société.
# Son dernier édito
Posté par Xavier Teyssier (site web personnel) . Évalué à 3.
Il y reprend le contenu de sa lettre de démission.
# Libérez-vous de Libération
Posté par j (site web personnel) . Évalué à 4.
Bien qu'il soit parfois fastidieux à lire, ce petit livre raconte l'histoire de Libération fondé par J.-P. Sartre pour "donner la parole au peuple" devenu rapidement la tribune du libéralisme (des le milieu des années 80 Raymond Barre se déclare un lecteur fervent) et le petit echo de l'art spectaculaire pour la plus grande joie de ceux que l'on appelait pas encore les bobos.
http://www.acrimed.org/article2205.html
Libérez-vous de Libération !
[^] # Re: Libérez-vous de Libération
Posté par Unchabin . Évalué à -1.
# C'est trop tard...
Posté par Ririsoft . Évalué à 10.
Très loin de partager les idées de Libération (je suis plus un lecteur du Figaro ;-) ), je comprend la tristesse exprimée dans ce journal. Je trouve également que c'est un témoignage émouvant d'un lecteur fidèle, qui ferait le plus grand plaisir aux journalistes de Libération, et à la presse en générale j'en suis sûr. Mais je pense qu'il ne reste plus beaucoup de gens comme toi, fidèle à son quotidien écrit.
Maintenant faire une pétition ou se mettre à acheter libération ne servirait à rien, je pense :
Les difficultées de Libération et de la presse écrite en générale sont liées à des changement profond de la société qu'elle (la presse) n'a pas su anticiper.
Pour les infos : les gens (pour la plus part) ne prennent plus le temps de lire un journal. Il leur faut de l'instantané condensé. Et cela l'internet, la téléphonie mobile, la télé et les journaux gratuits (métro 20 minutes...) le leur donnent, ce qui était beaucoup moins vrai il y a quelques années. Avant même qu'un quotidien soit sortie ils ont déjà eut toutes les infos sur le web et à la télé, alors pourquoi acheter le journal ?
Pour les débats d'idée : les gens (pour la plus part) ne veulent ou ne peuvent plus réfléchir. On leur sert des idées toutes préparées qu'ils n'ont plus qu'à s'approprier. L'omniprésence de l'image et de la politique marketing en sont à mon avis les responsables.
Il y a encore un endroit ou les points presse sont souvent remplis : les "relais H" des gares et aéroports. Je suis sûre qu'ils auront beaucoup de mal quand le wifi et/ou la vidéo seront bien installés dans les trains et les avions. Et encore, je ne suis pas sûre que Le Figaro et Libé aient un grand succès dans ce genre de magasin, par rapport à des Closer, FHM et autres magazines.
Alors on fait quoi ? On se lamente sur cette magnifique société de vaux que nous nous fabriquons ? Et ben non ! On continue à militer pour des choses qui nous tiennent à coeur et qui diffusent d'autre contenu que ce qu'on voit actuellement partout à la télé et sur internet. On continue à se battre pour un accès libre à la culture (Musique, films, peinture...) et à la connaissance par tous et pour tous.
Et un jour, peut-être, aurons nous une personnalité politique digne que l'on vote pour elle et qu'on la soutienne et qui fera changer les choses vraiment, ce qui est très loin d'être le cas personnellement s'entend.
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par kowalsky . Évalué à 2.
politique devrait faire quoi...?
Obligé les journaux à faire de la qualité...? Une rubrique politique dans les
magazine comme fhm...?
Créer un journal...?
Non, comme tu le dis, c'est dans l'air du temps, les technologies "nouvelles"
ont eu raison, un temps seulement peut etre, d'un media asser vieux.
Peut être qu'un nouvel equilibre economique dans le monde virtuel va naitre, mais je n'y
crois pas trop. Nous somme plus que jamais condamné à un journalisme de type reprise de
depeche AFP puis tissage d'article autour.
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par Ririsoft . Évalué à 1.
Pour revenir au sujet qui nous occupe, il y a quelque chose qui résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et pourtant c'était le premier à être désigné comme futur victime de l'internet :
C'est le livre ! Peut-être que je me trompe, mais j'ai vraiment l'impression que le livre n'est pas mort et qu'au contraire il se porte bien. J'ai du mal a expliquer pourquoi !
En tout cas tant que le livre existera je garderai un regard positif sur tout ça :-)
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par sanao . Évalué à 2.
C'est sa vie privé et elle ne doit pas interférer avec les responsabilités qu'il a obtenu.
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par Ririsoft . Évalué à 2.
Un homme (ou une femme) politique qui clame haut et fort qu'il est honnête et droit (intègre) et qui avant de rentrer chez lui trompe allègrement ça femme, moi ça ne me plaît pas du tout ! Ceci est un de mes critères de moralité parmis d'autres, biensûr.
J'ai envie de voter pour quelqu'un de bien et qu'il le soit pas juste devant les caméras ou les magazines.
Après chacun a ses critères de moralités et je le respecte parfaitement. Un type bien pour moi ne le sera pas forcément pour d'autres... c'est sûr.
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par Yth (Mastodon) . Évalué à 6.
Parler de "tromper sa femme" c'est très catho comme remarque, aucune loi en France n'institue l'adultère comme un délit, c'est donc autorisé, et donc je ne vois absolument pas en quoi c'est censé changer la façon dont un politique fera son travail !
Qu'il/elle baise où il veut si ça lui permet de se détendre et de faire correctement son boulot. Les carcans, quels qu'ils soient, brident les gens. Et si ton politique devient aigri parce que sa vie de couple est une misère sexuelle, qu'il/elle s'impose ces contraintes de fidélité à l'extrême, et que ça déteint sur son travail, mieux aurait valu qu'il/elle s'abstienne de s'abstenir !
Pour moi une chose est sûre : vie publique et vie privée n'ont pas à être mêlée, et ne servent toujours qu'à faire vendre des Galas et autres tabloïds pipoles divers !
Yth, pour la liberté de cul : "La liberté de la baise ne s'use que quand on ne s'en sert pas" (et moi je retourne bosser..).
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par jahrynx . Évalué à 5.
Je pense que le livre résiste très bien face au net pour une simple question d'ergonomie. Je vais juste parler de mon cas et de mon expérience de lecteur (relativement gourmant :) )
Dans un journal, l'unité de base c'est l'article. Tu peux très bien lire un article directement sur ton écran. a la rigueur, si tu veux le papier tu peux l'imprimmer (pour prendre des notes dessus par exemple) c'est ce que je fais pour les articles scientifiques (ca changera peut être le jour où il sera possible d'annoter facilement, de manière pérenne et interopérable les PDF)
Personnelement, je ne lis plus de quotidiens, il ne m'apportent rien que je ne trouve ailleurs. Par contre, je suis un lecteur régulier d'hebdo, genre courrier international et les subversifs (et encore, ca devient moins régulier) entre autre car je trouve que le journal en soi possède une unité qui va plus loin que le simple article.
Pour la musique, c'est pareil, l'unité de base c'est le morceau (quoique ca se discute) et là tu veux pouvoir le copier un peu partout pour pouvoir l'écouter où tu veux... L'ergonomie du cd laisse quand même à désirer (pas envie de changer de cd toutes les heures...)
Par contre, pour les livres : l'unité c'est le livre en entier, pas 3 pages ou un chapitre. Je me vois très mal lire un livre en entier sur mon écran de pc (déjà je lis partout et je n'ai pas un pc avec moi en permanence) Maintenant, revenons à l'ergonomie : quoi de plus ergonomique qu'un objet livre ? Facile à transporter (pas tous, OK) léger (pareil, pas tous...) solide (tu peux t'endormir le nez dessus sans le casser) Tu peux te repérer dedans au juger (combien de fois je recherche un passage en sachant que c'est à peu pres dans le 1er tiers, que la page à telle "tête" et que je peux quasi toutes les passer en revue en 30sec) De plus, tu peux lire un livre plus longtemps sur un papier mate que sur un écran lumineux (les yeux fatiguent moins). Il y a tout pleins de raisons qui font à mon avis qu'on a toujours pas surpassé l'ergonomie du livre (j'avoue qu'il est un peu tard pour que j'en trouve d'autre ;) )
Par contre, je ne saurais prévoir ce qu'il se passera le jour ou un véritable systèmes d'encre électronique fiable, solide, robuste sera mis au point et industrialisé. (je crois que l'utilité sera d'abord pour les journaux mais je ne suis pas devin) Y'aura t'il un Dadvsi face au "piratage massif des livres sur internet" ? On peut se poser la question. Nous n'avons pas encore trouvé le moyen de dématarialiser totalement le contenu d'un livre de manière à dépasser les usages que l'on peut faire aujourd'hui de l'objet. Par contre, je pense que tout ca représente clairement une "innovation perturbatrice". ca en a le goût et le couleur en tout cas. Pour l'instant, la version matérialisée et dématérialisé sont complémentaire (par exemple, tu lis un livre en version papier, mais si tu veux citer un passage particulier sur le net, tu peux te ramener à une version en ligne si elle existe...)
[^] # Re: C'est trop tard...
Posté par Camille Vacher . Évalué à -1.
Petite etincelle geek et radine dans ce monde politique: au prix du wifi dans les gares et aeroports, si le cout reste le meme a bord des appareils, alors je continuerai a acheter liberation (ou le quotidien qui me fait envie a l'instant).
# Soutien à Serge July
Posté par raboliot . Évalué à 3.
Vivement qu'on entende plus parler de Libé et de sa clique.
Je vous invite à consulter les archives trop longtemps ignorées de Libé. Car il y a certains crimes qui ne méritent pas d'être prescrits.
http://news.politique.free.fr/gallery/thumbnails.php?album=1
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par lasher . Évalué à 0.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par lezardbreton . Évalué à 5.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Thomas Douillard . Évalué à 2.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par yoplait . Évalué à 5.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Raphaël SurcouF (site web personnel) . Évalué à 1.
Et puis, il faut se replacer dans le contexte historique. Le mot "pédophile" n'avait sans doute pas le sens aussi péjoratif et criminel qu'aujourd'hui. Après tout, le sens premier de ce nom signifie "qui aime les enfants". Tous les parents sont donc pédophiles. Un parent qui ne le serait pas serait plutôt suspect ou coupable de maltraitance.
Au jour d'aujourd'hui, dans la bouche de tous, un pédophile est un maniaque sexuel qui s'en prend aux enfants. Peut-on pour autant juger les écrits d'hier avec nos pensées d'aujourd'hui sans se référer au contexte d'alors ? Résolument non.
Avant, on ignorait jusqu'à l'existence des pédophiles, des homosexuels, etc. Et pourtant, il suffit d'ouvrir les yeux sur l'Histoire des Hommes pour découvrir que cela a non seulement toujours existé mais que les Hommes n'en ont pas le monopole. D'autres animaux prennent du plaisir à faire l'amour, sans forcément chercher à se reproduire, avec un ou plusieurs partenaires, pas forcément du même sexe.
Pourquoi a-t-on ignoré tout cela si longtemps ? Parce qu'on était enfermé dans un carcan moralo-religieux qui nous a toujours bridé et qui n'est pas la panacée: les histoires des prêtes américains pédophiles sont là pour nous le prouver, s'il le fallait.
Loin de comprendre ce qu'on appelle des déviances (mot dont les sujets changent de décennies en décennies et selon les morales), je pense qu'il est important d'en parler et non de faire l'autruche au risque de les cantonner à l'anonymat, au marginal.
Un autre sujet, comme les prostituées. celles qui devaient venir de l'Est pour le Mondial, soit disant. On les attends toujours et finalement, est-ce que l'Allemagne n'aurait pas eu une meilleure solution en ré-ouvrant les maisons closes plutôt que cantonner les « travailleuses du sexe » dans les bois de Boulogne, loin de la vue des bourgeois bien pensant qui se sont empressés de les chasser de leur rue. Peu leur importe leur sort, tant qu'elles ne meurent pas sur leur palier. Et si l'on prend l'exemple suédois qui consiste à punir non pas la prostitué mais le client, les résultats sont éloquents.
La morale pose des limites à ne pas dépasser mais il ne faudrait pas qu'elle nous conduise à ne plus débattre de ce qui est interdit ou pas. Les m½urs ont évolué, évoluent, et évolueront toujours avec le temps qui passe.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Sylvain Sauvage . Évalué à 2.
Je n'ai pas tout suivi mais il m'a semblé comprendre que l'Allemagne autorisait une forme de maisons closes mais que, pour le mondial, celles-ci ne pourrait suffisamment « fournir », d'où une demande de travailleurs étrangers pour combler les besoins.
Sinon, on peut effectivement remarquer que la raison première de l'échec des politiques dans ces domaines est l'absence d'une vision systémique : on occulte toujours plusieurs aspects, on ne s'attaque qu'à quelques symptômes et on cultive l'incohérence. On ne fait que repousser le problème plus loin (à la périphérie ou aux villes voisines : voir le déplacement de la prostitution du nord de la France qui s'est fait de ville en ville) ou sous une autre forme.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par alice . Évalué à 5.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Anonyme . Évalué à 4.
Qu'on s'entende bien, la législation actuelle sur la pédophilie me convient parfaitement, mais de la a dire qu'il n'y a pas lieu de discuter ...
Le rejet en masse et en bloc de la pédophilie s'explique par :
1. Des horreurs que la télévision nous a exposé, réelle et actroce, de viols suivit de meurtre.
2. Le refut de l'idée du plaisir sexuel des enfants par les adultes.
Et oui ! les enfant sont déjà muni des apareils anatomiques du plaisir. Qu'un enfant puisse aimer une autre personne, adulte ou enfant parce qu'il lui a procuré du plaisir et que ce soit réciproque n'est pas une idée qui me choque profondément, et dans le cas de l'adulte, non, ce n'est pas forcément de la perversité malsaine. Parce que c'est l'amour, que l'on ne peut guère définir clairement.
Mais là ou ca coince, c'est sur la notion de consentement. Les enfants sont fragiles, influençable, et surtout n'ont pas le dissernement nécessaire pour savoir s'il on est bon, mauvais, juste, injuste envers eux - et les tabous parentaux n'aident pas. Ils sont aussi très sensible à la peur, surtout des proches. De ce fait, il n'y a aucun moyen de prouver le consentement d'un enfant, leur parole étant sans discernement et bridée par la peur. La notion de consentement d'un enfant, n'a, en elle même, pas beaucoup de sens.
De ce fait, oui, il faut totalement et définitivement enterrer la pédophilie, et tant pis pour les frustrations des pédophiles, qui - cela dit en passant - ne peuvent même pas se confier a qui que soit tellement ils sont traqués.
Mais penser que libération aie publié des articles portant sur une dépénalisation de la pédophilie et de la reconnaissance des droit de la pédophilie en souhaitant ouvrir les portes aux pervers violeurs, ouvrir la porte a certains crimes qui ne méritent pas d'être prescrits est un pas que je ne franchirais pas. Ici, il est question d'amour, discutable et bousculant la morale, oui, mais d'amour. Amour interdit, et c'est très bien comme ça.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Yohann (site web personnel) . Évalué à -1.
Franchement tu te rends compte de la pente glissante sur laquelle tu es ?
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Anonyme . Évalué à 6.
[^] # Re: Soutien à Serge July
Posté par Yohann (site web personnel) . Évalué à -1.
Plus sérieusement, j'ai franchement l'impression que tout le baratin sur le sentiment amoureux c'est un peu de poudre de perlin pinpin pour ne faire croire que non non, on est pas c'est pas comme on le dit à la télé, on est des gentils...
Comme par hasard pas moyen d'avoir un avis neutre sur la question, juste un espèce d'aveu (lisez les coupures) par des interréssés eux même... y a mieux comme démonstration.
Bref, j'ai beaucoup de mal a croire que tout ça ne peut pas mal finir (ou plutot pour combien d'histoire OK on en a en larmes). La Force (physique, psychique) des adultes reste un peu disproportionnée par rapport a l'enfant.
Alors je comprends qu'il y ai des fan de Lolita, mais ca reste une fiction...
Mais bon j'imagine que tu as encore un bonne vanne réchauffée pour argumenter tout ca :) bravo.
# Heureusement Rivarol se porte encore très bien !!
Posté par B16F4RV4RD1N . Évalué à 2.
http://www.rivarol.com/
(à soutenir pour "non pour lui-même, mais pour la pluralité, la différence" bien entendu)
mais bon, bien entendu dans l'optique extrême-gauchiste sartrienne il y a des trucs excusables (l'amour infantile prépubère, mais attention, remis dans le contexte soixante-huitard) et des trucs inexcusables (l'amour de son peuple et de sa culture, même si avant les années 70 c'était encore dans les moeurs)
Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it
# Chaque semaine, le fondateur de Kelkoo (...)
Posté par Gniarf . Évalué à 3.
( http://www.liberation.fr/opinions/rebonds_chroniques/ )
alors ce Libération s'est régulièrement fait l'écho du logiciel libre et de l'informatique libre en général, grâce à ses journalistes engagés et passionnés : citons notamment Florent Latrive, auteur de l'essai « Du bon usage de la piraterie », ou Christophe Alix, qui ont souvent consacré leurs colonnes à GNU/Linux, Wikipédia, etc. Libre à vous d'apprécier.
avec l'inénarable Pierre Chappaz affectueusement surnommé monsieur Blaireau 2.0 dans certains milieux, on dira que ça fait une moyenne.
# Les erreurs de libération
Posté par nadjyla . Évalué à 3.
-La deuxième erreur , à mon sens, c est le non-changement de la mise en page. Comme "le monde " qui a réussi a avoir une mise en page dynamique , qu' on feuillete agréablement, avec du contenu. (a comparer avec l ancienne image "du monde" qui était un gros pavé , réservé aux professeurs).
Libération me semble trop brouillon, les colonnes inutiles, les pages culturels non ordonnées. Le monde , qui était dans un situation délicate comme libé , a su se renouveller intelligement sur la mise en page.
[^] # Re: Les erreurs de libération
Posté par golum . Évalué à 2.
[^] # Re: Les erreurs de libération
Posté par skuld . Évalué à 3.
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