Je me suis longtemps dit que s'il y avait un sursaut "responsable" du grand capital, il viendrait forcement des assureurs qui feraient pression sur les autres types de société dans l'espoir de sauvegarder leurs marges apparemment, c'est trop tard même les assureurs pensent que c'est cuit pour eux.
Mais je continue à me demander, ce qui se passerait si la Loyd's, Allianz et Cie annonçaient le retrait de tous leur placement dans les énergies fossile ?
Si c'est le cas, c'est une bonne nouvelle. le capitalisme étant en grande partie à l'origine de la crise climatique, cela peut constituer une boucle de feedback stabilisatrice dans le système :
+ de capitalisme
-> + de co2
-> + de réchauffement climatique
-> - de capitalisme
-> - de co2
-> - de réchauffement
-> etc …
après, en pratique, ce n'est pas que le capitalisme qui est concerné, c'est toute activité économique intense. Il se trouve que le capitalisme est celui qu'on utilise, et qu'il constitue un système trés performant pour intensifier l'activité économique car il suit une croissante géométrique, par nature, c'est a dire que plus il produit de richesse, plus il peut en produire. (c'est le principe même du capital)
Ce genre de croissance ne peut pas se stabiliser par elle-même. Un peu comme un objet qui tombe dans le vide. tant qu'il ne rencontre pas de résistance il accélère jusqu'à ce qu'il touche le sol. Enfin, s'écrase sur le sol. On notera que cela se produit toujours au moment ou la croissance est maximum.
On notera aussi qu'il existerai des moyens de freiner la croissance. Donald Trump, sans surement avoir la moindre idée de ce qu'il fait, est entrain d'expérimenter un bon moyen de le faire en bridant les échanges commerciaux au niveau international. On imaginait plutôt des taxes sur les transaction financière, ou encore des taxes sur la pollution (taxe sur le carbone). Mais bon, soit disant, c'était pas possible, trop impactant pour l'économie. Mais bon pour rendre l'Amérique grande encore, là, c'est possible de taxer dans tout les sens.
Si ça se trouve il va finalement recevoir un prix Nobel pour avoir foutu en l'air l'économie mondiale avant qu'elle ne foute en l'air la planète. Ce sera surement le premier prix Nobel attribué suite a une action involontaire de son réceptionnaire.
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
Il faut quand même noter qu'en théorie, la corrélation entre la croissance économique et le besoin de ressources naturelles n'a pas besoin d'être aussi forte qu'elle est aujourd'hui. Tu peux avoir du capitalisme et de la croissance dans une économie de service, sans pour autant détruire la planète. On ne sait pas trop le faire mais c'est techniquement possible.
Pour l'arrêt de la croissance, il est peu probable que ça se fasse de manière volontaire ou même contrôlée, parce que les gens ne sont juste pas d'accord. Soit parce qu'ils trouvent qu'ils n'ont pas assez de richesses actuellement et ont encore besoin de croissance et de gains de productivité (du "pouvoir d'achat") pour vivre décemment ou confortablement, soit ils en ont assez mais ils estiment qu'ils n'en n'auraient plus assez s'ils les partageaient. Donc au final, il y a une collusion assez forte entre les acteurs économiques, les capitalistes ne vivent que pour augmenter les richesses produites par leur capital, et les prolétaires ne veulent que récupérer plus les richesses qu'ils créent par leur travail. Au final, personne là-dedans n'est prêt à arrêter la machine; ou ceux qui disent l'être n'ont en fait pas compris ce que ça voulait dire.
Je ne suis pas totalement en désaccord avec l'affirmation comme quoi on peut décorréler la croissance et la consommation de ressource (ou les émissions de co2, la pollution, etc …) de ce que j'ai pu comprendre sur le sujet. Néanmoins, je ne dirais pas que c'est "techniquement" possible mais plutôt que c'est "théoriquement" possible. Et tout le problème se trouvant dans la solidité des théories en économie.
Typiquement, il existe des théories économiques qui sont basées sur des hypothèses fausses et qui sont largement utilisées dans le monde économique. ( Je peux citer Bouchaud par exemple, sur le sujet, mais c'est loin d'être le seul : La (regrettable) complexité des systèmes économiques
Mais on peut acter quand même la possibilité théorique de construire une telle économie qui soit, selon l'expression même du FMI "Embedded in nature". Voir leur rapport sur le sujet :
Over the past two centuries, economic activity has been driving an ultimately self-destroying process by causing unprecedented nature destruction and degradation
Et c'est pas Greta Thunberg qui à écrit ce rapport, ni Aurélien Barrau. C'est le Fond Monétaire International. Si même a ce niveau on arrive pas a bouger les lignes, alors bon, autant dire que ce qui finira par limiter la croissance, se seront effectivement ses conséquences sur l'environnement.
# trop tard
Posté par Le Pnume . Évalué à 10 (+13/-0).
Je me suis longtemps dit que s'il y avait un sursaut "responsable" du grand capital, il viendrait forcement des assureurs qui feraient pression sur les autres types de société dans l'espoir de sauvegarder leurs marges apparemment, c'est trop tard même les assureurs pensent que c'est cuit pour eux.
Mais je continue à me demander, ce qui se passerait si la Loyd's, Allianz et Cie annonçaient le retrait de tous leur placement dans les énergies fossile ?
# retroaction
Posté par Big Pete . Évalué à 10 (+21/-0).
Si c'est le cas, c'est une bonne nouvelle. le capitalisme étant en grande partie à l'origine de la crise climatique, cela peut constituer une boucle de feedback stabilisatrice dans le système :
+ de capitalisme
-> + de co2
-> + de réchauffement climatique
-> - de capitalisme
-> - de co2
-> - de réchauffement
-> etc …
après, en pratique, ce n'est pas que le capitalisme qui est concerné, c'est toute activité économique intense. Il se trouve que le capitalisme est celui qu'on utilise, et qu'il constitue un système trés performant pour intensifier l'activité économique car il suit une croissante géométrique, par nature, c'est a dire que plus il produit de richesse, plus il peut en produire. (c'est le principe même du capital)
Ce genre de croissance ne peut pas se stabiliser par elle-même. Un peu comme un objet qui tombe dans le vide. tant qu'il ne rencontre pas de résistance il accélère jusqu'à ce qu'il touche le sol. Enfin, s'écrase sur le sol. On notera que cela se produit toujours au moment ou la croissance est maximum.
On notera aussi qu'il existerai des moyens de freiner la croissance. Donald Trump, sans surement avoir la moindre idée de ce qu'il fait, est entrain d'expérimenter un bon moyen de le faire en bridant les échanges commerciaux au niveau international. On imaginait plutôt des taxes sur les transaction financière, ou encore des taxes sur la pollution (taxe sur le carbone). Mais bon, soit disant, c'était pas possible, trop impactant pour l'économie. Mais bon pour rendre l'Amérique grande encore, là, c'est possible de taxer dans tout les sens.
Si ça se trouve il va finalement recevoir un prix Nobel pour avoir foutu en l'air l'économie mondiale avant qu'elle ne foute en l'air la planète. Ce sera surement le premier prix Nobel attribué suite a une action involontaire de son réceptionnaire.
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
[^] # Re: retroaction
Posté par arnaudus . Évalué à 2 (+0/-1).
Il faut quand même noter qu'en théorie, la corrélation entre la croissance économique et le besoin de ressources naturelles n'a pas besoin d'être aussi forte qu'elle est aujourd'hui. Tu peux avoir du capitalisme et de la croissance dans une économie de service, sans pour autant détruire la planète. On ne sait pas trop le faire mais c'est techniquement possible.
Pour l'arrêt de la croissance, il est peu probable que ça se fasse de manière volontaire ou même contrôlée, parce que les gens ne sont juste pas d'accord. Soit parce qu'ils trouvent qu'ils n'ont pas assez de richesses actuellement et ont encore besoin de croissance et de gains de productivité (du "pouvoir d'achat") pour vivre décemment ou confortablement, soit ils en ont assez mais ils estiment qu'ils n'en n'auraient plus assez s'ils les partageaient. Donc au final, il y a une collusion assez forte entre les acteurs économiques, les capitalistes ne vivent que pour augmenter les richesses produites par leur capital, et les prolétaires ne veulent que récupérer plus les richesses qu'ils créent par leur travail. Au final, personne là-dedans n'est prêt à arrêter la machine; ou ceux qui disent l'être n'ont en fait pas compris ce que ça voulait dire.
[^] # Re: retroaction
Posté par Big Pete . Évalué à 3 (+1/-0).
Je ne suis pas totalement en désaccord avec l'affirmation comme quoi on peut décorréler la croissance et la consommation de ressource (ou les émissions de co2, la pollution, etc …) de ce que j'ai pu comprendre sur le sujet. Néanmoins, je ne dirais pas que c'est "techniquement" possible mais plutôt que c'est "théoriquement" possible. Et tout le problème se trouvant dans la solidité des théories en économie.
Typiquement, il existe des théories économiques qui sont basées sur des hypothèses fausses et qui sont largement utilisées dans le monde économique. ( Je peux citer Bouchaud par exemple, sur le sujet, mais c'est loin d'être le seul : La (regrettable) complexité des systèmes économiques
Mais on peut acter quand même la possibilité théorique de construire une telle économie qui soit, selon l'expression même du FMI "Embedded in nature". Voir leur rapport sur le sujet :
Embedded in Nature: Nature-Related Economic and Financial Risks and Policy Considerations
Dans ce rapport on peut lire ceci :
Et c'est pas Greta Thunberg qui à écrit ce rapport, ni Aurélien Barrau. C'est le Fond Monétaire International. Si même a ce niveau on arrive pas a bouger les lignes, alors bon, autant dire que ce qui finira par limiter la croissance, se seront effectivement ses conséquences sur l'environnement.
Concernant ce rapport, Alain Grandjean en produit un résumé ici : La Nature au cœur du raisonnement économique : l’émergence d’une nouvelle macroéconomie. un peu plus digeste.
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
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