Des histoires de caractĂšres

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . ÉditĂ© par BenoĂźt Sibaud, Maclag et gouttegd. ModĂ©rĂ© par BenoĂźt Sibaud. Licence CC By‑SA.
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25
août
2022
Culture

Pour ce voyage dans le temps et dans l’espace, le Chemin de fer Transimpressux, vous emmĂšnera dans le monde fabuleux de la fabrication des lettres. Cette fois-ci, on partira de la Venise de la deuxiĂšme moitiĂ© du XVe siĂšcle. On escaladera les montagnes du Tibet, on fera un tour du cĂŽtĂ© de la PhĂ©nicie, de la GrĂšce et de la Rome antique, on ira Ă  Nancy mais pas pour dĂ©guster des bergamotes, on passera par la Terre du Milieu (mais oui) pour terminer notre parcours du cĂŽtĂ© de la banquise, pas trĂšs loin de la Finlande, non sans avoir dit bonjour Ă  Jost* au passage.

Le bar du Transimpressux a Ă©tĂ© rechargĂ© avec, notamment, cinquante variĂ©tĂ©s de thĂ©, de la biĂšre artisanale, des galettes pomme-noisette et du pain perdu au chorizo (c’est tendance).

Le Transimpressux

Sommaire

Préambule

Cette dĂ©pĂȘche est une suite de la prĂ©cĂ©dente (forcĂ©ment si c’est une suite) qui vous parlait du chouette caractĂšre d’Ysabeau, mais, surtout, situait l’écriture numĂ©rique (Ă©lectronique, informatique, etc.) dans l’histoire de l’écriture et abordait la question des licences des typographies. ProblĂšme, commencer Ă  rĂ©flĂ©chir et Ă  travailler un peu sĂ©rieusement sur ce sujet revient presque Ă  ouvrir le couvercle d’un tonneau sans fond tellement une recherche en amĂšne une autre. Ceci est donc une partie de mes dĂ©couvertes sur ce sujet passionnant qu’est l’écriture.

Et, comme ça n’est qu’une partie (oui encore) de ce travail, il devrait y avoir des suites. Le chapitre sur l’Unicode par exemple n’est qu’une assez rapide prĂ©sentation qui peut laisser sur sa faim.

Comment est-on passĂ© du plomb Ă  l’électron ?

Comment fabriquait-on les polices de caractÚre avant comment les fait-on maintenant, et comment a-t-on incorporé les anciens caractÚres en plomb à nos bibliothÚques de fontes électroniques.

Les anciennes fonderies de caractĂšres

Fabriquer un caractĂšre en plomb se faisait en trois Ă©tapes, une fois le caractĂšre dessinĂ©. On commençait par graver le fer pour en faire un poinçon qui est ensuite frappĂ© sur du cuivre. Et c’est dans cette matrice de cuivre que l’on coulera ensuite le plomb pour obtenir les caractĂšres d’imprimerie. L’un des gros intĂ©rĂȘts de cette façon de procĂ©der est que le poinçon sert peu, donc s’use peu, et qu’il peut faire plusieurs matrices qui, elles, s’useront plus vite, car il faut une grande quantitĂ© de caractĂšres pour une imprimerie. Il fallait avoir le nombre de caractĂšres suffisant pour au moins un livre puisqu’on composait, logiquement toutes les pages avant impression, ce qui permettait de tirer des Ă©preuves soumises Ă  l’auteur et qui pouvaient ĂȘtre sujettes Ă  correction. Marcel Proust par exemple Ă©tait la hantise des imprimeurs, Ă  chaque Ă©preuve il rajoutait Ă©normĂ©ment de corrections sur des bouts de papier, les « paperolles ». ce qui Ă©tait susceptible d’attirer des fautes diffĂ©rentes et posait des problĂšmes pour tout faire tenir sur la page. Et, comme une imprimerie imprime plus d’un livre Ă  la fois, il fallait une collection de lettres d’autant plus importante que l’on Ă©tait susceptible de garder les pages composĂ©es en prĂ©vision d’un retirage Ă©ventuel. Cela reprĂ©sentait un budget extrĂȘmement important et les polices de caractĂšres se transmettaient de pĂšres en fils dans les premiers temps de l’imprimerie. On ajoutera que, comme c’est le cas de l’Unicode actuel, il existait des caractĂšres pour les espaces : cadratin, demi-cadratin, quart de cadratin et fine. Le cadratin faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la lettre M, la plus large des lettres de l’alphabet latin.

Pour composer une page, on commençait par faire des lignes de texte dans le composteur qui Ă©taient ensuite glissĂ©es dans un plateau ou galĂ©e pour la mise en page avant de passer sur le marbre pour l’impression.

La galée
Un genre de galĂ©e avec le texte composĂ© prĂȘt Ă  ĂȘtre imprimĂ© et le texte imprimĂ© en regard.

Et, Ă©videmment, quand l’occasion (une commande) se prĂ©sentait, il Ă©tait nĂ©cessaire de dessiner et de fabriquer des polices de caractĂšres non latines. Ainsi, Catherine Kikuchi, dans La Venise des livres1 relĂšve que l’imprimeur vĂ©nitien Andrea Torresani avait probablement travaillĂ© avec un clerc dalmate pour une Ă©dition en caractĂšres glagolitiques2 (sans doute, elle n’indique pas la pĂ©riode, Ă  la fin du XVe ou au dĂ©but du XVIe siĂšcle).

Il s’est posĂ© aussi, assez tĂŽt, la question de ce qu’on pourrait appeler l’interopĂ©rabilité : celle de la taille. En effet, et en imprimerie, la taille compte Ă©normĂ©ment, pas uniquement celle du caractĂšre imprimĂ© lui-mĂȘme mais aussi celle du caractĂšre mobile qui sert Ă  l’impression : trop haut il troue le papier, pas assez, il n’imprime pas et laisse un blanc sur la page. Ainsi en France, la taille des caractĂšres a Ă©tĂ© dĂ©finie dans une ordonnance de 1723 :

le 28 fĂ©vrier 1723, Ă  la demande de la Chambre syndicale de la librairie, le RĂ©gent signe une ordonnance rĂ©glementant les dimensions physiques des caractĂšres d’imprimerie et notamment la « hauteur en papier » :

Veut Sa MajestĂ© que six mois aprĂšs la publication du prĂ©sent rĂšglement, tous les CaractĂšres, Vignettes, RĂ©glets et autres ornements de fonte servant Ă  l’imprimerie, depuis le Gros-Canon jusqu’à la Nompareille, soient fondus d’une mĂȘme hauteur en papier fixĂ©e Ă  dix lignes gĂ©omĂ©triques [
]3

Le passage Ă  l’électron

Quand les imprimeries ont commencĂ© Ă  s’informatiser, il a bien fallu rĂ©cupĂ©rer l’existant. Les caractĂšres imprimĂ©s sont donc numĂ©risĂ©s pour former la fonte numĂ©rique. On obtient ainsi plusieurs versions d’une mĂȘme lettre. Ensuite on choisit celles qui rendent le mieux et, de fait, nĂ©cessitent moins de re-travail.

Puis, intervient l’étape, Ă  l’aide de logiciels tels que FontForge oĂč les caractĂšres sont corrigĂ©s et nettoyĂ©s et la fonte gĂ©nĂ©rĂ©e aprĂšs des tests. Dans l’image du texte sur la galĂ©e, la police est une version « brute de fonderie » ou plutĂŽt de numĂ©risation du caractĂšre romain de Jenson : 1470 Jenson. Dans ce genre de texte il est intĂ©ressant, sinon, l’intĂ©rĂȘt est relatif et ce d’autant plus qu’il reste Ă  ajouter des glyphes manquants pour une Ă©criture contemporaine.

La crĂ©ation d’une police de caractĂšres

Une police de caractÚres doit répondre à trois conditions :

  • avoir le nombre de glyphes nĂ©cessaire,
  • ĂȘtre lisible (ou rĂ©pondre Ă  un critĂšre de lisibilitĂ© spĂ©cifique),
  • ĂȘtre interopĂ©rable.

On peut utiliser un outil comme Inkscape pour le dessin des caractĂšres si on veut, mais il est indispensable de travailler avec un logiciel plus spĂ©cifique comme FontForge pour crĂ©er une typographie complĂšte. En effet, un caractĂšre c’est un dessin, mais aussi des fonctionnalitĂ©s OpenType notamment et ça, Inkscape ne sait pas le faire.

En pratique, l’idĂ©e est de commencer par dessiner une ou deux lettres qui serviront de base aux autres. Le manuel de FontForge recommande, pour l’alphabet latin, de commencer par les lettres « o » et « n » qui contiennent la substance de toutes les autres lettres. Une fois cela fait, il est possible d’en prendre des morceaux pour le dessin des autres lettres. Le logiciel peut aider Ă  rendre le processus plus rapide, de mĂȘme qu’il va « aller chercher » les diacritiques pour les poser sur les caractĂšres, ce qui ne signifie pas qu’il n’y a aucun re-travail Ă  faire pour rendre le rĂ©sultat visuellement meilleur. Concevoir une police de caractĂšres complĂšte reste un travail de longue haleine.

La deuxiĂšme Ă©tape consiste Ă  vĂ©rifier qu’il n’y a pas de problĂšmes en passant par la fonctionnalitĂ© Recherche de problĂšmes de FontForge qui va indiquer ce qui cloche au niveau du dessin : hauteurs, problĂšmes de coordonnĂ©es (des points), position des points de contrĂŽles, etc. et Ă  la valider. Il faut la tester et la faire tester par d’autres. La crĂ©ation d’une police de caractĂšres par une personne chevronnĂ©e prend plus d’une annĂ©e (quelque chose comme quatorze Ă  seize mois).

Enfin, la troisiÚme étape, celle qui vous permettra de lancer votre police dans le monde, la génération de fichiers de polices installables.

Un code unique pour les gouverner tous

Everyone in the world should be able to use their own language on phones and computers.

« Tout le monde devrait pouvoir utiliser sa propre langue sur les tĂ©lĂ©phones et les ordinateurs ». Telle est la devise de l’Unicode.

Création du consortium Unicode

En 1991, un groupe d’entreprises amĂ©ricaines, dont Adobe, IBM et Microsoft, fondent le Consortium Unicode avec l’objectif de faire un peu le mĂ©nage dans les codifications des polices de caractĂšres. À cette Ă©poque, l’informatique sort de ce que j’appellerais sa phase d’adolescence. Le systĂšme d’exploitation, hormis pour Apple, n’est plus liĂ© au matĂ©riel et, les ordinateurs commençant Ă  se rĂ©pandre partout, il Ă©tait nĂ©cessaire d’amĂ©liorer la communication entre eux. En effet, Ă  cette Ă©poque, il y avait foultitude de codages des caractĂšres et foultitude de façon de les coder ce qui posait des problĂšmes inĂ©vitablement. Par exemple, le standard de caractĂšres d’Apple (Standard Roman Character Set) ne suivait pas exactement la norme ISO Latin-14.

L’objectif du consortium a donc Ă©tĂ© de prĂ©senter un standard de codage de caractĂšres, l’Unicode, susceptible de coder tous les caractĂšres de toutes les langues et de tous les systĂšmes d’écriture ce qui Ă©vite d’avoir Ă  composer avec quarante-douze mille normes diffĂ©rentes et facilite les Ă©changes et le travail en plusieurs langues. Évidemment, il fallait que cela soit interopĂ©rable et indĂ©pendant des systĂšmes d’exploitation.

Unicode sort sa premiĂšre version en 1991. À l’époque, il avait « 65536 code points disponibles et utilisait 16 bits par caractĂšre (UCS). ». En 1996, changement du fusil d’épaule, le codage UCS s’avĂ©rant trĂšs nettement insuffisant, Unicode sort sa version 2.0 et passe Ă  l’UTF (Universal character set Transformation Format). La derniĂšre version est parue en septembre 2021 et porte le numĂ©ro 14.0, un rythme d’un peu moins d’une version tous les deux ans.

Les principes d’Unicode :

Unicode repose sur plusieurs principes notamment :

Des blocs, des scripts et des caractĂšres invisibles

Les caractĂšres sont rĂ©partis non pas par blocs de langue comme cela peut ĂȘtre Ă©crit improprement ici ou lĂ , ce qui n’aurait pas de sens mais par blocs de systĂšmes d’écriture, ce qui est trĂšs diffĂ©rent. En effet, si on se penche sur le bloc Latin Ă©tendu A par exemple, on voit bien que la plupart des caractĂšres, si pas tous, ne sont pas utilisĂ©s dans la langue latine. Les caractĂšres peuvent aussi ne pas avoir de glyphes associĂ©s, outre les espaces, il s’agit des caractĂšres de commande qui permettent d’influencer l’ordre d’affichage de façon Ă  avoir un rendu lisible du texte.

Si vous n’utilisez que des langues qui utilisent l’alphabet latin et des logiciels tels que la Table des caractĂšres de Gnome (Gucharmap) ou LibreOffice, vous n’aurez donc besoin que des blocs : Latin (commande, latin Ă©tendu, etc.), Ponctuation gĂ©nĂ©rale (apostrophe, ’ U+2019, puce, ‱ U+2022), Symboles de type lettre (℃ U+2013), Formes numĂ©rales (fraction, chiffres romain), FlĂšches, OpĂ©rateurs mathĂ©matiques, Signes techniques divers, AlphanumĂ©riques cerclĂ©s (① U+2460 et suivants, Ⓐ U+24b6 et suivants) ainsi Ă©ventuellement que les divers symboles mathĂ©matiques, le bloc Casseau pour la dĂ©coration (❶ U+2776 et suivants). Cela, sous rĂ©serve que la police que vous utilisez les possĂšde.

Les scripts sont des collections de caractĂšres utilisĂ©s pour reprĂ©senter une information textuelle dans un ou plus de systĂšmes d’écriture. Certains ne fonctionnent que pour une langue, d’autres, comme le « Latin », fonctionnent pour plusieurs langues. Ainsi, on retrouvera les ligatures ïŹ, U+fb01, ïŹƒ, U+fb03 dans le script « Latin » et dans le bloc « Formes de reprĂ©sentation alphabĂ©tique ».

Note : le site de table des caractĂšres d’Unicode propose aussi une autre façon de chercher un caractĂšre qui peut ĂȘtre plus efficace, une recherche WikipĂ©dia, dans certains cas, sera la solution pour trouver rapidement le signe cherchĂ©.

Unicode acclamé, Unicode utilisé, utilisateurs et utilisatrices libérés ?

Ce n’est pas si simple ou Ă©vident. Unicode a rencontrĂ©, et rencontre encore, des critiques. Un article du numĂ©ro spĂ©cial de la revue Document numĂ©rique6 consacrĂ© Ă  l’Unicode, Yannis Haralambous (lien en anglais), spĂ©cialiste des polices non latines qui a participĂ© au dĂ©veloppement d’une extension pour Tex (lien en anglais), reprochait Ă  Unicode de maltraiter la typographie notamment en raison de descriptions des caractĂšres trĂšs amĂ©ricano-centrĂ©es (ce qui n’est pas faux). TrĂšs clairement, il a manquĂ© aux dĂ©buts de l’Unicode de diversitĂ© de populations, origines, cultures et langues. NĂ©anmoins, Unicode a rĂ©ussi Ă  s’implanter, mais pas partout.

Par exemple, en informatique, l’Unicode ne semble pas trop avoir la cote au niveau de POSIX ce qui pose de rĂ©els problĂšmes aux personnes qui n’ont pas commencĂ© Ă  apprendre Ă  lire avec l’alphabet latin. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on a un peu l’impression qu’une certaine partie de la sphĂšre informatique rechigne Ă  utiliser l’Unicode au motif que :

  1. ça les ennuie de faire avec autre chose que l’ASCII,
  2. la plupart des gens s’en fichent, ce qui, Ă  l’évidence, est parfaitement faux.

Une solution pourrait ĂȘtre d’accepter l’Unicode dans les noms de fichiers notamment et d’utiliser des polices qui, par exemple pour le Mandarin, affichent le Hanzi et le pinyin par-dessus ou des outils qui « transcrivent » les pinyins Ă  la volĂ©e pour les scripts, etc. Des solutions qui pourraient Ă©viter que chacun dĂ©veloppe son outil dans son coin, outil compatible avec rien, naturellement.

De son cĂŽtĂ©, pour Unicode, il reste encore du travail Ă  faire Ă  la fois dans le codage de caractĂšres et dans le dĂ©veloppement des claviers et des autres outils de saisie ainsi que des polices de caractĂšre, des donnĂ©es linguistiques comme les formats de date et des traductions de ces derniĂšres. « Cela doit ĂȘtre fait pour des centaines de langues et ce travail est loin d’ĂȘtre achevĂ©. »

Alors ? Unicode acclamĂ©, peut-ĂȘtre pas, mais rĂ©clamĂ© sĂ»rement. Unicode utilisĂ©, oui mais pas encore partout et surtout pas forcĂ©ment bien partout (par exemple dans les liens WikipĂ©dia ou LinuxFr.org). Utilisateurs et utilisatrices libĂ©rĂ©s ? Sans aucun doute, cela Ă©vite tellement de problĂšmes.

Des enjeux de caractĂšres

S’intĂ©resser aux typographies c’est aussi dĂ©couvrir des enjeux et des usages diffĂ©rents des caractĂšres. Cette petite liste n’est qu’un exemple de ce qui peut exister. On verra que la crĂ©ation de fontes peut rĂ©pondre Ă  des prĂ©occupations trĂšs diffĂ©rentes.

Polices pour les inscriptions monétaires

Le projet Police pour les Inscriptions Monétaires (PIM) a été lancé en 2013 par la BibliothÚque nationale de France (BnF) son objectif est de créer :

une police de caractÚres pour transcrire, publier et analyser de façon satisfaisante et uniformisée les inscriptions monétaires.

Un projet nĂ©cessitĂ© aussi par la numĂ©risation et la mise en ligne des collections de la Bnf. Sans fontes spĂ©cifiques, le texte des inscriptions des monnaies est transmis sous forme d’image. En donner une transcription « version originale » en texte facilitera la recherche en sciences humaines. Le projet a dĂ©butĂ© par le dĂ©veloppement d’une police, Meroweg, pour la transcription des inscriptions mĂ©rovingiennes, projet confiĂ© Ă  l’’Atelier National de Recherche Typographique. Le projet a Ă©tĂ© ensuite Ă©tendu Ă  partir de 2019 aux collections de monnaies anciennes Ă©crites en phĂ©nicien, chypriote, grec archaĂŻque, Ă©trusque, ombrien, osque, palĂ©ohispanique, lycien, palĂ©o-hĂ©breu, kharoshthi et nabatĂ©en.

Sur le choix de l’encodage, les inscriptions prĂ©sentant des variantes, les polices utilisent les fonctionnalitĂ©s cv01-cv99 qui permettent jusqu’à 99 variantes par glyphe. Les polices seront offertes en tĂ©lĂ©chargement sous licence SIL OFL.

L’article Polices pour les inscriptions monĂ©taires : Transcription typographique des monnaies antiques de Morgane Pierson retrace l’histoire et les dĂ©fis posĂ©s par la crĂ©ation de ce type de police avec, notamment, le choix des sources servant de rĂ©fĂ©rences au dessin des glyphes.

Polices médiévales

L’Atelier National de Recherche Typographique (ANRT) de Nancy a rĂ©alisĂ© des collections de polices inspirĂ©es de celles du XVe siĂšcle, entre 1452 et 1482. Donc des dĂ©buts de l’imprimerie et juste avant l’arrivĂ©e et l’essor des polices de type « romain » (appelĂ©es aussi Normal ou Regular).

Ces polices sont sous licence SIL OFL et tĂ©lĂ©chargeables sur le site de l’ANRT. Il y en a plusieurs, dont « Soufflet vert » qui est celle du texte du rotulus et du volumen qui illustre la dĂ©pĂȘche Ysabeau, un chouette caractĂšre. Elles ne sont pas « complĂštes » en ce sens qu’elles n’ont pas tous les glyphes dont on pourrait avoir besoin pour du texte en français contemporain. Mais elles peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour du texte ornemental et, bien sĂ»r, pour des transcriptions de textes mĂ©diĂ©vaux.

Tolkien

Avec le projet de polices inspirĂ©es du monde de Tolkien, l’auteur de la mythique saga du Seigneur des anneaux et d’un monde oĂč l’écriture tient une bonne place, on se retrouve face Ă  une autre problĂ©matique et d’autres objectifs.

DerriĂšre l’écriture, il y avait l’idĂ©e de rendre les langues du Seigneur des anneaux et pas uniquement une police avec laquelle on pourrait Ă©crire du texte dans notre langue Ă  nous pour le rendre en quelque sorte « elfique ». Le projet GlÇœmscribe a donc abouti Ă  la fois Ă  des typographies et un transcripteur en ligne.

Bifur
Bifur et la police Bifur de Cassandre

Juste pour l’anecdote, dans le livre Bilbo le Hobbit (1937) qui prĂ©cĂšde (et prĂ©pare) les trois volumes du Seigneur des anneaux, le hĂ©ros, Bilbo, est accompagnĂ© d’une compagnie de nains, dont le trio Bifur, Bofur et Bombur. En 1929, le graphiste et typographe Cassandre avait dessinĂ© un caractĂšre de titraille trĂšs Art Nouveau pour la fonderie Deberny Peignot, le Bifur qui n’a rien Ă  voir avec une quelconque police tolkienienne.

On peut tĂ©lĂ©charger d’autres polices d’inspiration tolkieniennes sur le site Tolkiendil.

Tibet

La transcription des Ă©critures tibĂ©taines en caractĂšres d’imprimerie est une longue histoire qui a commencĂ© au XVIIIe siĂšcle. L’écriture tibĂ©taine est un alphabet syllabique qui s’est normalisĂ© au VIIe siĂšcle. Il se lit de gauche Ă  droite et les syllabes peuvent ĂȘtre composĂ©es de consonnes empilĂ©es. Les mots ont une, deux, voire, rarement, quatre syllabes sĂ©parĂ©es par le signe « tsheg », un genre de point.

Une premiĂšre version de caractĂšres d’imprimerie en tibĂ©tain a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1738 par le graveur Antonio Fantautius. Ils ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour la premiĂšre fois dans l’Alphabetum Tibetanum (lien en anglais), un genre d’encyclopĂ©die en latin sur la culture, la religion et la langue tibĂ©taines. Les caractĂšres tibĂ©tains sont une interprĂ©tation « naĂŻve, simplifiĂ©e et peu respectueuse des proportions. Certains caractĂšres sont trĂšs grands et massifs. Dans un groupe de consonnes, le caractĂšre infĂ©rieur est beaucoup plus petit qu’il ne devrait l’ĂȘtre quand il est combinĂ© avec un signe voyelle, qui est lui-mĂȘme surdimensionnĂ©. »7. Ils devaient ĂȘtre utilisĂ©s durant les soixante-quinze annĂ©es suivantes. D’autres fonderies rĂ©aliseront des polices d’écriture tibĂ©taine par la suite : au XIXe siĂšcle en Italie, en Russie puis en France. Vers 1881, le fondeur allemand Ferdinand Theinhardt rĂ©alise une fonte de caractĂšres tibĂ©tains qui sera achetĂ©e par l’Oxford University Press (OUP). Las, les caractĂšres ne sont pas compatibles avec les presses de l’OUP (pas assez longs), ils seront refondus pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ©s.

Et aujourd’hui ? Dans L’évolution des caractĂšres d’imprimerie du tibĂ©tain : anatomie et dĂ©veloppement historique des polices d’écriture tibĂ©taines, le crĂ©ateur de caractĂšres Jo De Baerdemaeker se propose « d’étudier la fonctionnalitĂ© des polices de caractĂšres tibĂ©taines contemporaines et de proposer une mĂ©thodologie propre pour l’usage des caractĂ©ristiques des polices OpenType, afin de surmonter les dĂ©fis posĂ©s par la composition en tibĂ©tain ».

Fonte des glaces

Un quotidien finlandais qui utilise une police de caractĂšres qui suit le rĂ©chauffement climatique, ça n’existe pas ! Ben si, le plus grand quotidien finlandais, Helsingin Sanomat (site en finnois) et l’agence TBWA\Helsinski ont commandĂ© aux crĂ©ateurs de caractĂšres, le Finlandais Einon Korkala et le Sud-Africain Daniel Coull, une fonte, Future (lien en anglais) qui montre visuellement l’impact du rĂ©chauffement climatique, de 1979 Ă  2050.

La fonte (le nom est vraiment appropriĂ©) Future, utilise des fonctionnalitĂ©s Open Type pour montrer la disparition de la banquise arctique du fait du rĂ©chauffement climatique. Plus on va vers 2050, plus les caractĂšres fondent, et moins ils sont lisibles, forcĂ©ment. Elle est sous licence SIL OFL et tĂ©lĂ©chargeable, malheureusement sur le site de partage de fichiers de Google qui nĂ©cessite un compte. Mais on peut tout de mĂȘme voir le rendu, il faut faire dĂ©filer la page et on arrive sur un module de dĂ©monstration en ligne avec lequel on peut jouer.

La fonte Future
DĂ©monstration de la fonte Future de 1979 Ă  2050, c’est glaçant !

Jost* le futur de Futura ?

En 1927, Paul Renner lançait sa police Futura. Une élégante police bùton qui sera choisie par la Nasa pour la plaque laissée par les astronautes sur la Lune en 1969.

Quatre-vingt-dix ans aprĂšs, indestructibletype* lance Jost* inspirĂ©e de la Futura et nommĂ©e ainsi en mĂ©moire d’Heinrich Jost qui, selon son crĂ©ateur, Owen Earl, a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la rĂ©alisation des idĂ©es de Paul Renner.

La police Jost* contient neuf fontes de graisses diffĂ©rentes et peut ĂȘtre utilisĂ©e avec cinquante langues diffĂ©rentes incluant le russe.

Jost* et Futura

La chasse de Jost* est plus Ă©troite que celle de Futura, son « a » est trĂšs diffĂ©rent aussi par exemple. Elle rend formidablement bien sur Ă©cran, mĂȘme en petit. Je l’ai adoptĂ© comme police pour Xfce.

Vous prendrez bien un petit tutoriel sur Inkscape ?

Puisqu’il s’agit de jouer avec les caractĂšres. Jouons avec Inkscape. On commence donc par les transformer en chemin, Ă©tant donnĂ© que l’idĂ©e n’est pas vraiment de changer la taille ou de modifier les proportions.

Transformer des lettres

On sĂ©lectionne le texte et on va sur le menu Chemin et donc logiquement sur Objet en chemin. Ça transforme tout le texte en autant d’objets diffĂ©rents qu’il y a de lettres.
Objet en chemin

Une fois ceci fait ①, on peut supprimer des points, conseillĂ© quand il y en a beaucoup ② et les modifier ⑱ jusqu’à ce qu’on soit content du travail ou qu’on en ait assez, au choix.

Trois V

On peut voir ci-dessus la V de la police 1470jenson que j’ai beaucoup revu pour le lisser, et ensuite l’ornementer pour faire la premiĂšre illustration de cette dĂ©pĂȘche.

Intégrer des lettres à un dessin

De la mĂȘme façon, on les transforme en chemin, si ce n’est dĂ©jĂ  fait, si c’est un logo, ça doit ĂȘtre le cas. Ici, pour ce fond d’écran en prĂ©vision de la future Mageia 9 qui va bientĂŽt sortir de son chaudron, l’idĂ©e a consistĂ© Ă  donner un fond blanc au « m » et au « a » et, avec les courbes de BĂ©zier, Ă  dessiner une petite forme bleu sur le bout du « a » qui dĂ©passe et une courbe spiromĂ©trique blanche (contour) sur la partie du « g » qui est sur le fond bleu.
A et g

Et voilĂ  le travail.

Inspiration cubiste
Inspiration cubiste et bleus Mageia

C’est l’idĂ©e gĂ©nĂ©rale : en jouant avec les plans, premier, arriĂšre, intermĂ©diaire, et ajoutant au besoin des petites touches (formes, courbes) on peut ainsi intĂ©grer un texte Ă  un dessin et, par exemple, faire de superbes logos pour l’application qu’on dĂ©veloppe (ou n’importe quoi d’autre en fait).

Dans la fabrique de la dĂ©pĂȘche

On se doute que, pour rĂ©diger cette dĂ©pĂȘche, je ne me suis pas contentĂ©e de fouiller le trĂ©fonds de ma mĂ©moire pour l’alimenter. Parmi mes lectures (bonus : si vous vous posiez la question de mes lectures estivales, vous avez la rĂ©ponse) :

  • Design avec FontForge, que l’on peut lire en ligne ou rĂ©cupĂ©rer aux formats pdf, epub et mobi est, avec le Floss manuel fontes libres, un livre essentiel si on s’intĂ©resse Ă  la question ; il est bien Ă©crit et ne se limite pas aux caractĂšres latins,
  • Unicode, Ă©criture du monde ?, revue Document numĂ©rique 2002/3-4 (Vol. 6), Lavoisier, ce numĂ©ro est entiĂšrement consacrĂ© Ă  l’arrivĂ©e de l’Unicode, il est extrĂȘmement intĂ©ressant et les articles, Ă©crits par des spĂ©cialistes, couvrent Ă  peu prĂšs l’ensemble des questions concernant la norme et pas si dĂ©passĂ©s,
  • OpenType Cook Book (en anglais), est un site trĂšs accessible sur OpenType, il est prĂ©fĂ©rable d’avoir des connaissances de base en matiĂšres de typographie (construction d’une lettre, vocabulaire spĂ©cifique) pour en tirer un meilleur parti. Il me semble un complĂ©ment Ă  Design avec Fontforge et au manuel Fontes libres,
  • le wikibook À la dĂ©couverte de l’Unicode, il n’est pas vraiment fini et Ă  quelques faiblesses qu’une relecture pourrait corriger, mais c’est une bonne source.

Outre ces références :

Je vous fais grĂące du reste cette fois-ci.

Et Ă©videmment, j’ai rĂ©digĂ© aussi un tutoriel, surtout pour avoir les images en ligne, et hum, mettre en tĂ©lĂ©chargement mes fonds d’écran pour Mageia 9. Si c’est plutĂŽt le dessin du gnome qui vous intĂ©resse, c’est sur OpenClipart, mais vous pouvez aussi le tricoter, c’est un modĂšle que j’ai conçu en 2019.

Oh et merci Maclag pour le passage sur l’utilisation de l’Unicode dans les noms de fichiers en me permettant de lui voler l’idĂ©e et d’avoir eu la gentillesse d’amĂ©liorer ma rĂ©daction du paragraphe.

Postambule

Ce voyage dans le temps et dans l’espace a ouvert (et je le crains, va continuer Ă  ouvrir) de multiples horizons. Si vous le voulez bien (si non, non, parce que ça prend du temps, beaucoup), le Chemin de fer Transimpressux organisera d’autres excursions qui porteront sur le code : l’écriture comme code et la codification de l’écriture, pas le code informatique per se, raison pour laquelle je ne suis pas rentrĂ©e trop dans les dĂ©tails concernant l’Unicode. Mais aussi, la conservation du texte oĂč il sera question aussi de formats (ouverts ou pas), et peut-ĂȘtre un volet sur ce qu’est l’écriture numĂ©rique en suivant grosso modo le schĂ©ma adoptĂ© pour ces deux dĂ©pĂȘches. Il faudrait aussi que je consacre des chapitres ou une dĂ©pĂȘche aux fonctionnalitĂ©s OpenType et Ă  celles des polices graphite. Qu’en pensez-vous ?

À bientît sur les lignes du Transimpressux ?


  1. page 78, La Venise de livres, 1469-1530, Catherine Kikuchi, Champvallon 2018, ISBN 979-10-267-0702-8. ↩

  2. L’alphabet glagolitique est le plus ancien alphabet slave connu. ↩

  3. CaractĂšres, codage et normalization : de Chappe Ă  Unicode, Jacques AndrĂ©, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 13 Ă  49, ISSN 1279-5127. Le texte en italique, relĂšve l’auteur est « citĂ© par A. Frey, Nouveau manuel complet de typographie, Manuels Roret, Paris 1857 ; Ă©dition fac-similĂ©, LĂ©once Laget, 1979 ». ↩

  4. CaractĂšres, codage et normalization, page 13. ↩

  5. Introduction Ă  Unicode et Ă  l’ISO 10646, Patrick Andries, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 51 Ă  88. ↩

  6. Unicode et typographie : un amour impossible, Yannis Haralambous, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 105 Ă  137. ↩

  7. L’évolution des caractĂšres d’imprimerie du tibĂ©tain : anatomie et dĂ©veloppement historique des polices d’écriture tibĂ©taines. ↩

Aller plus loin

  • # CaractĂšres tibĂ©tains en imprimerie avant les europĂ©ens

    Posté par  . Évalué à 9.

    Je ne sais pas si on a des traces de caractÚres d'imprimerie tibétaines avant l'impression européenne, mais comme les premiÚres impressions connues viennent de Chine, qu'on les à retrouvé dans les grottes de Mogao, à Dunhuang avec le Sutra de Diamant, conservé à Londres, et que ces grottes possÚdent pas mal de documents en chinois, ouighour (écriture syriaque utilisé dans le khaganat ouïghour, puis, ouïghour ancien (dont des mots (pas caractÚres) mobiles du XIIe sont conservés à Pékin (musée de l'imprimerie) et Dunhuang (musée grottes de Mogao)) ou encore tibétain (pas vu de documents imprimés) ce fût le carrefour de ces civilisations pendant plusieurs siÚcles, les tibétains guerroyant contre les Hans et leurs alliés ouïghours au IXe siÚcle), il est probable qu'il y ai eu des caractÚres imprimés tibétains (pas forcément mobile) dÚs le XIIIe siÚcle. En tout cas Kubilai Khan, premier empereur mongol de la dynastie Yuan (sur toute la Chine, incluant notamment le Tibet), avait fait adapter des bases de l'écriture tibétaine à la langue mongole par le Tibétain Phagspa (les translittérations varient) sous une forme carrée qui pouvait coller avec les caractÚres chinois et qui s'appelle du nom de ce créateur, au XIIIe siÚcle. On a notamment au moins une matrice (dans le sens plaque d'impression) d'un billet imprimé en chinois + phagpsa du XIIIe siÚcle. Cette écriture a probablement été dérivée pour crée l'écriture phonétique hangeul/hangul du coréen, qui est imprimé en caractÚres mobiles en métal au moins dÚs le XVe siÚcle. Kubilai (qu'avait rencontré Marco Polo) suit sont grand pÚre Gengis Khan qui avait fait adapter le ouïghour ancien à la langue mongole, en faisant la premiÚre écriture mongole. Celle-ci est toujours utilisée pour le mongol, le mandchou et quelques autres langues en Chine. Le premier objet imprimé arrivé en France doit daté de 1289, conservé aux archives nationales, un document en écriture manuscrite en mongol par Arghoun, un khan mongol d'Iran, avec l'impression d'un cachet en chinois (en Europe les cachets étaient dans de la cire, pas à l'encre sur papier, comme en Chine depuis déjà plusieurs siÚcles). Il écrivait au roi de France, Philippe IV le Bel pour demander une alliance militaire contre les Mam(e)louks et les Kiptchaks. Il a également écrit au pape Nicolas IV au Vatican en 1290 et le document est toujours conservé à Rome.

  • # Merci !

    Posté par  . Évalué à 9.

    Tes dĂ©pĂȘches sont toujours super intĂ©ressantes ! J'ai de la lecture pour ma journĂ©e, merci !

    La typographie est un monde fascinant, un art qui rĂ©ussit Ă  donner l'impression de simplicitĂ© mais qui pour cela est d'une si grande complexité : un spĂ©cialiste français de la typographie, Maximilien Vox (par ailleurs frĂšre de ThĂ©odore Monod), disait : « La typographie est simple, aussi simple que de jouer du violon ! ».

    • [^] # Re: Merci !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      « La typographie est simple, aussi simple que de jouer du violon ! »

      Le grand art est de laisser croire que c'est simple. Si aprÚs avoir entendu une superbe interprétation des airs Bohémiens de Pablo de Sarasate par Itzhak Perlman ou Teo Gertler, on prend un violon pour essayer de jouer un truc tout simple, on s'aperçoit vite à quel point on est trÚs loin de ces interprÚtes exceptionnels.

      Merci Ysabeau de nous rendre passionnant un sujet qui pouvait nous paraitre simple au premier abord. Arriver à faire cela, c'est aussi du grand art !

    • [^] # Re: Merci !

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9.

      Merci. Du coup je vais continuer sur la suite :-)

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    « Par exemple, en informatique, l’Unicode ne semble pas trop avoir la cote au niveau de POSIX ce qui pose de rĂ©els problĂšmes aux personnes qui n’ont pas commencĂ© Ă  apprendre Ă  lire avec l’alphabet latin. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on a un peu l’impression qu’une certaine partie de la sphĂšre informatique rechigne Ă  utiliser l’Unicode au motif que :
    1. ça les ennuie de faire avec autre chose que l’ASCII,
    2. la plupart des gens s’en fichent, ce qui, Ă  l’évidence, est parfaitement faux. »

    Les attaques liĂ©s Ă  Unicode, notamment basĂ©es sur l'existence de glyphes similaires, la possibilitĂ© de changer l'orientation, etc, ne devraient-elles pas ĂȘtre mentionnĂ©es dans cette liste ?

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.

      J'y ai pensé mais


      Selon les typographies le o majuscule (voire le o minuscule) et le zĂ©ro peuvent ĂȘtre visuellement difficilement discernables, de mĂȘme que le l minuscule, le i majuscule ou le un. Tous caractĂšres existant dans l'ASCII de base. Donc l'argument n'est pas valable. Ce n'est pas l'Unicode qui est en cause, mais le dessin des caractĂšres.

      Le o minuscule d'Ysabeau par exemple est indiscernable du zéro.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Quand j'Ă©tais en primaire nous disposions occasionnellement d'un ordinateur primitif en fond de classe. La maĂźtresse nous avait enseignĂ© — et nous avions pu vĂ©rifier aisĂ©ment — qu'il affichait les 0 avec un caractĂšre bien diffĂ©rent des O ou des o. La questions ne se posait pas pour les 1, les i et les l. C'est d'ailleurs toujours le cas avec bien des polices de caractĂšres ; dont celles Ă  chasse fixe avec lesquelles affichent mon navigateur, terminaux, et autres Ă©diteurs. Pour les informations textuelles dont l’ethos est informatique l'emploi de polices adaptĂ©es, spĂ©cialement conçues pour Ă©viter les confusions entre caractĂšres, paraĂźt parfois assez utile. NaguĂšre je recommandais encore Ă  mes Ă©tudiants de n'Ă©crire leur code, commentaires et messages inclues, qu'en anglais afin d'utiliser l'encodage ascii. Ce n'Ă©tait pas par mĂ©pris pour les autres encodages
 plutĂŽt par souci d'efficacitĂ©.

        Votre excellente dĂ©pĂȘche souligne en quelque sorte l'origine du problĂšme. De mĂȘme que des typographes peuvent « reproch[er] Ă  Unicode de maltraiter la typographie » parce qu'il « a manquĂ© aux dĂ©buts de l’Unicode de diversité », observant qu'Unicode bafoue tout aussi ingĂ©nument des bonnes pratiques Ă©lĂ©mentaires misent en place dĂšs les dĂ©buts de l'Ăšre informatique, serait-il illĂ©gitime que son adoption rencontre quelques atermoiements dans ce domaine Ă©galement ? Peut-ĂȘtre cela aboutira-t-il a quelque Ă©volution futur d'UTF ?

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

          Quelles bonnes pratiques ? Quand on ne devait Ă©crire qu'en caractĂšres latins et non accentuĂ©s ? Quand Apple interprĂ©tait la norme ISO comme il voulait ? Quand la norme ISO-Latin-1 ne comportait ni le Ɠ ni le ƒ ?

          « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

          • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

            Quand la norme ISO-Latin-1 ne comportait ni le Ɠ ni le ƒ ?

            C'était de la faute à des branleurs que BULL avait envoyés pour définir le jeu de caractÚres lors du comité ISO/CEI 8859-1. Comme leurs imprimantes pouvaient revenir en arriÚre d'un quart de caractÚre, il était possible de frapper un E sur un O (crénelage), ils s'en fichaient et croyaient que c'était la résolution de toutes les ligatures. Ces ignorants provoquÚrent l'ire de nos cousins québécois.

            J'ai difficilement pu retrouver le texte pdf "ISO-Latin-1, norme de codage des caractÚres européens ? trois caractÚres français en sont absents !", écrit par Jacques André pour l'Association GUTenberg :

            « Voilà
 La faute ultime est due Ă  la mesquinerie d’une Ă©quipe particuliĂšre chez Bull (un membre de l’équipe m’a lui-mĂȘme confirmĂ© l’histoire qui s’était passĂ©e en coulisses, je lui avais dit que je savais que D. Ă©tait le responsable ; il m’a alors dit que sa petite Ă©quipe chez Bull Ă©tait bien au courant et avait pris cette position sciemment, Ă  l’insu du reste de la France et mĂȘme de B. Marti)
 si la France avait protestĂ© en comitĂ© (et si, moi, le QuĂ©bĂ©cois bigot avait Ă©tĂ© lĂ , je suis bien connu pour mon entĂȘtement en cette matiĂšre), jamais cela ne se serait fait. »

      • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        "Visuellement discernables", oui si on a une vue de guetteur sioux et le nez collé à un écran géant


        Il y a aussi d'autres attaques unicode comme le watermark Ă  base de caractĂšres non visibles.

        SĂ©curiser un code qui gĂšre de l'unicode est tout sauf trivial.

        De plus mĂȘme quand ça marche, l'unicode amĂšne une grande complexitĂ© que l'utilisateur ne veut pas toujours subir (consommation mĂ©moire, espace disque, saisies difficiles
).

        Les critiques de la "sphĂšre informatique" ne sont pas une simple question de poil dans la main et de vieilles habitudes.

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

          Tout ce que tu dis est vrai, sauf que comme on n'est pas seul au monde, on n'a juste pas le choix. Ces choix ne sont pas fait en fonction de la trivialité mais bien de ne pas laisser les autres sur le bord de la route pendant qu'on reste tranquille entre occidentaux.

          Encore heureux que les ĂȘtre humains ne se sont pas arrĂȘtĂ©s Ă  amĂ©liorer les choses dĂšs qu'on s'est dit "c'est pas trivial", sinon on en serait encore dans les caves Ă  faire ouga-ouga.

          Bon pour les autres espĂšces et avoir un air respirable, ça aurait Ă©tĂ© bien mieux, ceci dit! 🙄

          Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

          • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. DerniĂšre modification le 02 septembre 2022 Ă  16:49.

            C'est dommage :

            • de voir l'alphabet latin comme "occidental" ;
            • de penser que l'utilisation de 4242 Ă©critures est un progrĂšs.

            Pour communiquer, l’unification et la normalisation sont de bonnes choses, surtout pour les Ă©changes techniques (noms de fichiers, adresses mails
).

            Bizarrement personne ne tient ces raisonnements pour les numéros de téléphone ou les codes postaux.

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              AprĂšs, est-il vraiment question de rĂ©gresser Ă  l'antique et de limiter l'informatique Ă  l'alphabet Latin ou Ă  l'Ascii ? Que nenni. En ce qui me concerne j'imaginerais bien plutĂŽt qu'Ă  un moment les comitĂ©s de dĂ©veloppement de l'Unicode rĂ©flĂ©chissent Ă  des spĂ©cifications Unicode adaptĂ©es aux nĂ©cessitĂ©s des programmes. Par exemple (pseudo solution simpliste d'un ignorant) quelque chose comme, par familles de graphĂšmes, des dĂ©finitions de sous-ensembles permettant de limiter grandement les possibilitĂ©s d'attaques Ă  l'aide d'homoglyphes ou de caractĂšres invisibles. Ça ne rĂ©daisout (fautes volontaires) pas tout, mais probablement que ça encouragerait grandement le passage Ă  ces sous-ensembles d'Unicode dans le contexte informatique. Non ?
              Ils ont bien rĂ©ussi Ă  changer leur fusil d'Ă©paule pour passer d'UCS Ă  UTF. Qu'est ce qui empĂȘcherait de continuer Ă  progresser pour pallier d'autres dĂ©fauts reconnus ?

              « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      https://linuxfr.org/suivi/falsification-d-identite-par-unicode

      pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.

  • # Merci beaucoup

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Merci beaucoup pour ce journal sur la typographie

    Jamais je n'aurais pensé qu"il soit si difficile de faire une fonte.
    On imagine la somme de travail que représente Dafonts et autres sources 


    Encore merci

    • [^] # Re: Merci beaucoup

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

      Pour les sites pas grand chose comme travail :-) Mais derriĂšre, en effet, pour le dessin et la crĂ©ation des typographies, il y en a, en effet beaucoup (pour cette dĂ©pĂȘche aussi d'ailleurs).

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: Merci beaucoup

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Je m'en doutais et c'est pour cela que je te remerciais pour cette dĂ©pĂȘche.
        MĂȘme si la partie tibĂ©taine a faillit me faire dĂ©crocher 


        Mais d'un autre coté, cela fait réfléchir : si une écriture particuliÚre ne peut pas se transformer en fontes utilisables informatiquement 
 elle va disparaßtre et dans quelques années sera stockée dans un musée dans le meilleur des cas.

        • [^] # Re: Merci beaucoup

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 27 aoĂ»t 2022 Ă  17:52.

          Oui les enjeux sont importants et les problĂšmes d'absence de typographie correcte pour les langues pĂ©nalisent les locuteurs et les Ă©loigne de l'informatique et de la communication via les rĂ©seaux internet etc. On a du mal Ă  s'en rendre compte. Et c'est valable aussi pour des tas de langues qui utilisent les caractĂšres latins quand il en manque pour leur langue, le Niger est un bon exemple (mais je n'ai pas trouvĂ© de source rĂ©cente sur le sujet). Il en est question dans le Floss Manuel Fontes Libres et dans le numĂ©ro spĂ©cial de Document numĂ©rique que j'ai citĂ© dans la dĂ©pĂȘche.

          « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Merci de Tolkiendil

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Salut,

    L’asso Tolkiendil, dont je fais parti, tiens à te remercier pour le petit lien sympa 🙏

    On a deux petites corrections à remonter, parce qu’on est du genre tatillons :)
    Bompur s’appelle en rĂ©alitĂ© Bombur. Et pour vraiment tatillon le seigneur des anneaux n’est pas vraiment une trilogie, c’est une sĂ©rie de six « livres » qui ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s en trois volumes, deux Ă  deux.

    • [^] # Re: Merci de Tolkiendil

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. DerniĂšre modification le 27 aoĂ»t 2022 Ă  17:55.

      CorrigĂ© merci, dommage pour trilogie c’est plus chic comme nom :-).

      Pour Bombur, je ne sais pas pourquoi je veux qu’il y ait un p Ă  la place du b (influence d’une lointaine parentĂ© alsacienne ?). Et comme ça fait longtemps que j’ai lu Bilbon le hobbit (oui la version assez Ă©pouvantable de Ledoux)
 et que je n’ai pas pris la peine de lire attentivement la notice de WikipĂ©dia (le correcteur qui a pinaillĂ© sur le nom de Bilbo-Bilbon non plus d’ailleurs).

      PS : il faudrait indiquer sur le site comment installer les polices sur Linux.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

    • [^] # Re: Merci de Tolkiendil

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Corrigé, merci (et merci à la personne qui a corrigé d'ailleurs, car j'ai été pris de vitesse :).

      Je donne des sources Ă  tout hasard :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Thorin_et_Cie
      « Ils se nomment Thorin, Balin, Dwalin, FĂ­li, KĂ­li, Dori, Nori, Ori, Óin, GlĂłin, Bifur, Bofur et Bombur. »
      « Son nom apparaßt sous la forme Bomburr dans la Völuspå. De maniÚre appropriée, il signifie "grassouillet, ballonné" ».
      (et pareil en anglais https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_The_Hobbit_characters#Thorin's_Company )

  • # "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Merci Ysabeau pour ces deux dĂ©pĂȘches

    Ă  noter le monumental ouvrage de Yannis Haralambous, Fontes et codages paru chez O'Reilly en 2004,prĂšs de 1000 pages

    https://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/fontes-et-codages-9782841772735/

    • [^] # Re: "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      J'ai hésité à faire un lien vers ce livre car il est épuisé et que j'ai en plus trouvé un lien plus explicite, donc plus utile de mon point de vue, sur Yannis Harambulous.

      Ce bouquin est accessible en tĂ©lĂ©chargement au format pdf sur le site HAL.archives ouvertes. Un passage par Calibre et je vais l'ajouter Ă  ma liseuse sur la pile sans cesse grandissante de textes pour cette sĂ©rie de dĂ©pĂȘches.

      Merci d'avoir rappelé cette référence.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Metafont

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Ou en est le projet Metafont associé à TeX ? Il a permis avant UNICODE d'écrire de magnifique document avec de mémoire une maniÚre relativement simple de construire les polices.

    • [^] # Re: Metafont

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă  14:10.

      Si j'en crois Wikipédia, la derniÚre version porte le numéro 2.71828182 et date de janvier 2021.

      Si j'en crois la faq de gutenberg, ce n'est plus trÚs utilisé.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: Metafont

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. DerniĂšre modification le 31 aoĂ»t 2022 Ă  09:12.

        C'est pourtant bien utilisé dans les moteurs TeX encore en vogue


        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

  • # Emoji

    Posté par  . Évalué à 1.

    Dans l'histoire de l'Ă©criture et de l'Unicode, on trouve aussi les Emoji avec la fameuse histoire du caca , les modificateurs de genre et de couleur, et plus rĂ©cemment les combinaisons de caractĂšres. Je trouve ça assez fascinant. Peut ĂȘtre des idĂ©es pour d'autres articles ^_^.

    • [^] # Re: Emoji

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă  14:10.

      Houla, pour les idées d'articles sur le sujet et les sujets connexes j'en suis à 5 ou 6. Il y aurait presque un livre à écrire sur l'histoire de l'Unicode.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Noms de fichiers

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă  08:21.

    Une solution pourrait ĂȘtre d’accepter l’Unicode dans les noms de fichiers

    Bonne nouvelle: le systĂšme de fichiers le plus utilisĂ© sous Linux (ext4) permets d'utiliser Ă  peut prĂȘt n'importe quel caractĂšre. Les utilisateurs exigeants sont contents.

    Mauvaise nouvelle: le systĂšme de fichiers le plus utilisĂ© sous Linux (ext4) permets d'utiliser Ă  peut prĂȘt n'importe quel caractĂšre. Les mĂȘmes utilisateurs exigeants vont se plaindre que ça donne bien des soucis au quotidien.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Alphabet latin ou international ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    aux personnes qui n’ont pas commencĂ© Ă  apprendre Ă  lire avec l’alphabet latin

    Dans quel pays aujourd'hui les gens n'apprennent pas l'alphabet latin et les chiffres arabes ?

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      Dans les pays oĂč l'apprentissage de l'Ă©crit ne se fait pas en caractĂšres latins !

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă  14:41.

        Mais dans quels pays ils ne l'apprennent jamais ?

        Dans quel pays en 2022, un ordinateur est utilisable sans connaßtre l'alphabet latin ?

        MĂȘme pour une console de jeu, il faut au moins reconnaĂźtre quelques lettres comme ABXYLR


        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

          Posté par  . Évalué à 4.

          Je doute que les Chinois sur un ordiphone ont rĂ©ellement besoin de l’alphabet latin par exemple 


          • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

            Idem pour les Arabophones.

            « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

            • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Vous avez des exemples concrets de pays oĂč l'alphabet latin n'est pas enseigné ? Pas juste une supposition je pense qu'ils n'en ont pas besoin / qu'ils sont trop cons.

              Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

              • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                Pas une supposition, mais on te parle de pays oĂč l'Ă©criture d'apprentissage ne se fait pas en caractĂšres latins, tiens l'AlgĂ©rie par exemple. L'arabisation (Ă  marches forcĂ©es) a mĂȘme Ă©tĂ© problĂ©matique. Ça doit ĂȘtre pareil en Chine, au Japon, en CorĂ©e, en Russie, en GrĂšce et j'en passe. La premiĂšre Ă©criture que les enfants apprennent Ă  lire et Ă  Ă©crire n'est pas en caractĂšres latins.

                « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

                • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Pour le Japon et le Chinois ça a pas l’air vrai :

                  Les japonais l’apprennent Ă  l’école primaire pour apprendre l’anglais : https://qr.ae/pvgnwh mais ils aiment globalement pas ça.

                  Les chinois ont l’air de l’apprendre assez tĂŽt Ă©galement vu qu’ils utilisent le pinyin pour l’apprentissage de la langue : https://www.quora.com/How-difficult-is-it-for-a-Chinese-person-to-learn-and-read-Latin-Alphabets

                  Il y a eu tentative d’imposer un systĂšme basĂ© sur l’alphabet latin phonĂ©tique dans les annĂ©es 50 mais ça a capotĂ© (rĂ©sistance culturelle Ă©videmment, mais aussi des problĂšmes pratiques comme le nombre Ă©levĂ© d’homophone en Chinois). Mais pour les jeunes ça a l’air plus simple de commencer en phonĂ©tique, mĂȘme si le systĂšme traditionnel a ses avantages qui font qu’il n’est jamais tombĂ© en dĂ©suĂ©tude. C’est pas spĂ©cialement un dĂ©savantage pour les taper Ă©lectroniquement avec les systĂšmes modernes, apparemment.

                  • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                    C'est assez récent en fait. Jusqu'au début du siÚcle, on apprenait les caractÚres traditionnels d'abord. Je suppose que le revirement est lié à l'informatisation croissante et le fait que de plus en plus de gens aient accÚs à certains dispositifs dont les smartphones. Sur ce point, attention que le clavier qwerty n'est pas utilisé pour vraiment saisir du texte latin mais comme des symboles simplifiés/alternatifs de l'input method
                    Outre les homophones (qui font qu'on a l'orthographe qu'on a en français par exemple), Ă©crire phonĂ©tiquement n'est vraiment pas pratique pour l'empire chinois et ses nombreuses langues. Les sinophones ont le mĂ©rite d'ĂȘtre indĂ©pendant de la langue (comme les chiffres arabes et symboles mathĂ©matiques, comme les symboles de signalisation routiĂšre/maritime/aĂ©rienne/etc.)

                    “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                  • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                    Pour le Japon et le Chinois ça a pas l’air vrai :

                    Essayez de demander à une centaine de japonais ou coréens (pour les Chinois, je suis à peu prÚs sûr que ce sera pareil mais je le sais moins de premiÚre main) pris au hasard dans la rue (de leurs pays respectifs, pas pris dans nos pays!) de vous lire un texte dans une langue quelconque en caractÚre latin pour voir.

                    Certes, ils auront eu des cours Ă  l'Ă©cole, tout comme nous on a des cours d'anglais, espagnol ou allemand (de nos jours, j'utilise l'anglais au quotidien, par contre mon apprentissage sur des annĂ©es d'autres langues Ă  l'Ă©poque est maintenant assez anecdotique et je me prĂ©tendrais pas pouvoir parler allemand ou latin de nos jours). Mais ça ne signifie absolument pas qu'ils savent vraiment lire, parler, comprendre et mĂȘme dĂ©chiffrer le langage et ses lettres Ă  une vitesse raisonnable.

                    Pour info, je lis aussi le japonais (enfin le kanji de moins en moins maintenant, mais disons qu'on se limiterait aux syllabaires) et le corĂ©en. Sauf que si mes programmes Ă©taient dans ces langues lĂ  (mĂȘme en se limitant aux sous-ensemble les plus simples), je lirais Ă  la vitesse de l'escargot. Et pourtant le corĂ©en par exemple est bien plus simple Ă  lire que le français! Mais je lis le français 100 fois plus vite. Et je parle mĂȘme pas de comprendre! Je passerais ma vie dans le dictionnaire. Alors pour apprendre une langue Ă©trangĂšre, ce serait gĂ©nial (je devrais peut-ĂȘtre faire ça tiens!), mais pour ĂȘtre efficace dans mon usage de l'informatique, c'est une autre question


                    D'ailleurs on remarquera que je ne parle pas de lire l'alphabet latin — comme dans le fil de discussion —, mais bien de lire des langues. Car c'est de cela qu'il s'agit en vrai. Parler de dĂ©chiffrer un alphabet est une vision totalement absurde de l'usage des langues. Je lis l'alphabet latin, mais si je lis un texte dans toute langue europĂ©enne que je connais pas, je suis bien embĂȘtĂ©, et ma vitesse de lecture est alors lente et fastidieuse. Peut-ĂȘtre que je peux piger plus ou moins un texte dans certaines langues latines, espagnol ou italien par exemple, mĂȘme sans l'avoir appris, par proximitĂ© du vocabulaire (mais sans aucun doute en tombant dans tous les piĂšges de faux amis), mais ça restera lent (et plein d'erreurs donc). Puis genre va lire un texte d'un des pays nordiques qui pourtant utilisent aussi les caractĂšres latins (juste avec des accents diffĂ©rents: des ronds, des barrĂ©s
) et va affirmer que tu comprends! Et pourtant j'ai aussi vĂ©cu et appris le danois pendant un an (d'ailleurs je te parle mĂȘme pas de prononcer ce que tu lis, ça serait marrant; le danois notamment ne se prononce absolument pas tel qu'on le croirait en lisant les textes en tant que français; mais vraiment absolument pas!).
                    Donc non, il ne suffit pas de connaĂźtre des caractĂšres. En fait je comprends pas vraiment lĂ  oĂč tu essaies d'en venir, devnewton, avec ta remarque:

                    Dans quel pays aujourd'hui les gens n'apprennent pas l'alphabet latin et les chiffres arabes ?

                    Et sincĂšrement, faut un peu sortir de chez soi, et voir qu'on n'est pas le centre du monde.

                    Il y a aussi d'Ă©normes biais qui est que lorsque des gens vont en touristes dans ces pays, ils voient quelques textes en anglais, voire mĂȘme des devantures en anglais ou français! Ils se disent "la preuve, tout le monde lit". Sauf que ces trucs sont juste lĂ  soit pour les touristes (genre les noms de stations de mĂ©tro), soit pour la cool-attitude (les noms en français, typiquement pour des boutiques de mode, ou les boulangeries, etc.).
                    Les locaux ne remarquent souvent mĂȘme pas ces textes, tout comme y a aussi pas mal de textes dans des langues Ă©trangĂšres en France, et on ne les remarque jamais, Ă  moins de connaĂźtre la langue et soudain on y fait attention.

                    Vous avez des exemples concrets de pays oĂč l'alphabet latin n'est pas enseigné ? Pas juste une supposition je pense qu'ils n'en ont pas besoin / qu'ils sont trop cons.

                    Et ça n'a rien Ă  voir avec ĂȘtre con. Tu lis le Japonais, le CorĂ©en, le Chinois, l'Arabe?
 En fait est-ce que tu lis toutes les langues du monde?
                    Non? Alors est-ce que t'es trop con?

                    Bah non. Cette question est donc juste ridicule. C'est une sorte de renversement de situation (essayer de faire croire que l'autre est insultant dans son raisonnement).

                    Tu lis une langue parce que tu lis la langue d'oĂč tu vis, possiblement aussi une langue maternelle/paternelle (quand ça s'applique). Quand on en a besoin, on se met aussi Ă  lire d'autres langues, mais c'est du cas par cas.

                    Quant Ă  ce qu'on apprend Ă  l'Ă©cole, je crois que tout le monde est d'accord pour dire que c'est uniquement une marche sur un escalier de 100 marches. Cette premiĂšre marche peut aider beaucoup, mais seulement si on dĂ©cide de nous mĂȘme de gravir les 99 marches rĂ©centes, ce que l'Ă©cole ne peut pas aider Ă  faire.

                    Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

                    • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                      Posté par  . Évalué à 5.

                      J’imagine que la question portait juste sur l’alphabet pour la facilitĂ© Ă  taper. Lire c’est encore autre chose mais si on prend l’exemple des fichiers unix par exemple des chemin comme "/usr/bin/ls" qu’on peut utiliser dans des contextes techniques ont peu de sens en eux mĂȘme y compris en anglais. Dans les langages de programmation c’est un peu pareil on peut voir les mot clĂ©s qui sont en nombre relativement restreint un peu comme des symboles qu’on lirait en math, trĂšs codifiĂ©, en relativement petit nombre et Ă  la sĂ©matique bien dĂ©finie, Ă  l’inverse des langues naturelles.

                      Mais c’est vrai que la lecture c’est important. MĂȘme en lisant trĂšs souvent de l’anglais, dans le mĂȘme alphabet que le français, perso je lis dĂ©jĂ  moins vite. On peut dire que dans un contexte technique/informatique de causer avec un ordinateur Ă  relativement bas niveau il est pas question de ça par contre. A condition bien entendu qu’on ne parle pas des interfaces utilisateurs, ce qui impose de renoncer au systĂšme de fichier comme Ă©tant utilisĂ© directement par l’utilisateur (c’est de plus en plus le cas en pratique).

                      • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                        Alors si on se limite uniquement aux aspects les plus techniques, c'est vrai que ça rajoute encore un niveau de complexitĂ© et je ne pense pas que les choses Ă©volueront beaucoup de ce cĂŽtĂ© lĂ  (va rĂ©implĂ©menter tous les langages de programmation avec des mots clĂ©s pour chaque langue, rĂ©-Ă©crire toutes les lignes de commandes avec un exĂ©cutable dans chaque langue, etc. Y en a qui ont essayĂ© dĂ©jĂ  dans leurs langues Ă  eux et on sait pas ce qu'ils sont devenus! đŸ€Ș Et le tout en essayant de rester compatible inter-langues, ce qui rajoute encore un troisiĂšme niveau de complexitĂ©). Attention, je ne dis pas que ce ne serait pas souhaitable d'ailleurs (Ă  discuter, sauf que ça resterait purement thĂ©orique de toutes façons, donc non en fait
), mais on n'est dĂ©jĂ  pas assez de dĂ©veloppeurs dans le monde pour faire ce qu'on fait en se limitant soi-mĂȘme dans l'anglais, qui n'est pas notre langue natale Ă  beaucoup.

                        Donc OK, si on parle uniquement de l'aspect le plus purement technique, je veux bien. On se fait violence entre nous, développeurs, administrateurs et autres métiers de l'informatique et on a suivi les études qui vont avec.

                        Mais on n'est pas les seuls au monde. Et quand mon fermier local en Corée veut aller payer ses impÎts et qu'on lui dit que dorénavant, tout se fait sur internet obligatoirement (note: je sais pas si c'est le cas, je transpose notre cas français), lui a jamais demandé à se faire violence avec l'anglais. Il veut faire pousser des légumes, il travaille déjà dur et bien pour cela et mérite son salaire, il est sans le moindre doute utile à la société et il sait lire et écrire le coréen, il en a rien à fiche de nos langues.

                        En général, quand on parle d'Unicode, c'est pour les usages d'affichage à l'utilisateur. D'ailleurs on développe rarement en Unicode (je parle de fichiers sources). Mais on affiche bien en Unicode.

                        Pareil, les outils shell (ls
) seront en ASCII pour les raisons Ă©voquĂ©s, mais d'autres parlaient du systĂšme de fichier et de comment les fichiers utilisateurs Ă©taient nommĂ©s. Ça c'est affichĂ© Ă  la vue de tous et encore heureux que de nos jours, on peut utiliser Unicode pour nommer les fichiers comme on veut. Faut arrĂȘter de croire que l'ASCII a un sens pour tous. C'est trop facile pour nous, on se dit "non mais les accents, on peut bien s'en passer, on comprend!" Sauf qu'une moitiĂ© du monde, c'est pas leur accent qu'ils perdraient, c'est leur systĂšme d'Ă©criture entier!

                        Mais c’est vrai que la lecture c’est important. MĂȘme en lisant trĂšs souvent de l’anglais, dans le mĂȘme alphabet que le français, perso je lis dĂ©jĂ  moins vite.

                        Exactement. Une langue, c'est pris globalement. Parler de caractÚres latins seulement est déjà une grosse erreur et c'est ne pas comprendre l'usage et l'apprentissage des langues.

                        En plus je mentionnais la sonoritĂ© dans mon commentaire, juste en passant. Mais c'est en fait extrĂȘmement important. Pour beaucoup de gens, quand on lit, les mots sonnent dans notre tĂȘte. On a besoin de connaĂźtre les sons pour apprendre une langue, et mĂȘme sans comprendre le sens, si besoin, simplement lire et retenir (les sons aident Ă  la mĂ©moire aussi). Et sans ça, tout devient extrĂȘmement compliquĂ©. Or mĂȘme toutes les langues utilisant une variante de l'alphabet latin en prononce les caractĂšres diffĂ©remment. Se limiter Ă  une notion d'apprentissage d'un alphabet ou de caractĂšres, c'est ne pas rĂ©ellement avoir de notion de la problĂ©matique de base.

                        On peut dire que dans un contexte technique/informatique de causer avec un ordinateur à relativement bas niveau il est pas question de ça par contre. A condition bien entendu qu’on ne parle pas des interfaces utilisateurs

                        Donc oui, si on parlait uniquement du contexte technique, je veux bien qu'on se limite Ă  l'anglais. Et encore, je trouve ça loin d'ĂȘtre idĂ©al. Dans quel autre mĂ©tier, la langue de travail doit ĂȘtre une langue Ă©trangĂšre? Mais c'est acceptable pour des raisons purement pratiques (ce qui va Ă  l'encontre de ce que je disais dans un autre commentaire, mais j'assume l'incohĂ©rence apparente, qui en fait n'en est pas vraiment une quand on y regarde de prĂšs).

                        Dans ce cas précis, disons que c'est notre métier et qu'on a choisi ces conditions particuliÚres.

                        Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

                        • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                          Posté par  . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 02 septembre 2022 Ă  13:00.

                          On est plus ou moins d’accord je pense.

                          Pour les langages de programmation par contre on peut penser Ă  la relecture du code et l’importance des noms de variables dans sa comprĂ©hension. C’est un peu un problĂšme insoluble mais comprendre du code avec des variables en idĂ©ogrammes pour un anglais ça doit ĂȘtre impossible.

                          Vu que le code est quand mĂȘme un truc qu’on peut vouloir partager internationalement c’est quand mĂȘme important d’avoir un langage vĂ©hiculaire pour ça 
 pour l’instant c’est plutĂŽt l’anglais. On peut penser au noyau Linux par exemple, pas nĂ©cessairement la peine de le rĂ©Ă©crire en Japonais.

                        • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                          Mais on n'est pas les seuls au monde. Et quand mon fermier local en Corée veut aller payer ses impÎts et qu'on lui dit que dorénavant, tout se fait sur internet obligatoirement (note: je sais pas si c'est le cas, je transpose notre cas français), lui a jamais demandé à se faire violence avec l'anglais. Il veut faire pousser des légumes, il travaille déjà dur et bien pour cela et mérite son salaire, il est sans le moindre doute utile à la société et il sait lire et écrire le coréen, il en a rien à fiche de nos langues.

                          C'est le genre de discours qu'a du tenir Yeonsangun pour interdire l'alphabet coréen :

                          Quand mes sujets veulent payer leurs taxes, je ne vais pas les hangeuler !

                          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

                • [^] # Re: Alphabet latin ou international ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                  Mais est-ce un problĂšme?

                  En France, on apprends les chiffres arabes avant les chiffres romains pourtant tout le monde sait lire Louis Croix Vé Baton !

                  On parlait de nommage de fichiers, une notion pas tout à fait destinés aux maternelles.

                  Et quand bien mĂȘme, l'unicode dans les noms de fichiers a tellement de dĂ©faut que ça vaut le coup de l'interdire (je serais d'ailleurs surpris que les photos sur un tĂ©lĂ©phone chinois ou arabe soit nommĂ©es autrement que quelquechose comme DCIM/Camera/IMG_****.JPG)

                  Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

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