Ysabeau, un chouette caractère

60
8
août
2022
Culture

Ceci est une invitation au voyage, dans le temps et dans l’espace. On commencera aux débuts de l’informatique, tels que les situe Terry Pratchett dans Le Huitième Sortilège, ou même avant, c’est difficile de savoir. On fera un tour en Chine, en Corée, à Mayence, à Venise, à Bayeux, à Paris, bien sûr, pour arriver là où tout a commencé (ou presque) : à Plovdiv en juillet de cette année. Oh, bien sûr, il sera question du caractère d’Ysabeau, mais aussi, mais surtout de l’écriture.

En voiture, le Chemin de fer Transimpressux va bientôt partir.

Train jaune

Sommaire

Préambule

L’histoire n’est pas un fleuve tranquille et n’a pas un début et une fin qui passe dans un ordre purement linéaire, celle de l’écriture ne fait pas exception. C’est pourquoi la partie historique de la dépêche dont l’un des angles est de placer l’écriture numérique (électronique, etc.) dans un contexte historique n’est pas découpée en tranches temporelles. Et cela pas uniquement parce que l’histoire est mouvante, mais aussi parce que cela n’aurait pas trop de sens.

Du très lourd à l’immatériel : trois types de supports et trois évolutions majeures

Quand on se penche un tant soit peu sur l’histoire de l’écriture, on se rend compte rapidement qu’un type de support et un type outil d’écriture n’en remplace pas un autre, mais qu’ils s’ajoutent les uns aux autres et continuent à coexister.

Des supports lourds et résistants

Au commencement était le support dur : pierre, argile, bois, métal, etc. En fait, on n’en sait rien. Mais les supports durs comme la pierre étant très résistants, ce sont les supports les plus anciens de l’écrit qui nous soient parvenus. Évidemment, ce ne sont pas des supports très pratiques à utiliser, c’est lourd, (la pierre de Rosette pèse 762 kg pour « seulement » 112,3 cm de haut, 75,7 de large et 28,4 d’épaisseur, et en plus il en manque un bout) et, quand l’écriture est gravée, ce qui est un processus lent, il est très difficile de corriger. La preuve sur cette tombe du cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Rature

Un peu de souplesse pour délier les plumes et les pinceaux

C’est avec les supports « souples », première évolution majeure, papyrus, papier, parchemin, et même tissu que l’écrit et l’écriture ont pu réellement s’émanciper. Ces supports et leurs outils d’écriture, pinceau, calame, plume, et même aiguilles, voire navettes pour le tissu rendent l’accès à l’écriture plus facile, et surtout plus mobile, mais plus difficile à conserver. Il reste tout de même de beaux, et bons, témoignages du tissu comme support de l’écriture. L’exemple le plus connu étant sans doute la tapisserie de Bayeux, un genre de bande dessinée.

Petit aparté, on a retrouvé récemment une pièce qui est, vraisemblablement, la fin de cette très longue broderie. Elle est, visiblement, légèrement postérieure au reste de la « tapisserie » et a été, semble-t-il, confiée à un autre atelier de broderie.
Manchot de Bayeux
Le texte aurait dû être brodé avec deux fils au lieu de trois et surtout pas à main levée.

Plus sérieusement, pour en revenir aux supports de l’écrit. Dans la sphère européenne, tout au moins, au Moyen Âge, les premiers supports de l’écrit sur parchemin ont été le rotulus qui fait dérouler le texte dans le sens vertical et le volumen qui les fait défiler à l’horizontale. Il est possible que cette dernière façon de lire le texte en permettant, de facto, de faire des séparations de « page » a pu préparer l’avènement du codex, à savoir des pages reliées sans lequel l’imprimerie n’aurait pas pu se développer. Aujourd’hui, on retrouve, dans la langue française, des traces du volumen appliqué au livre dans le mot volume qui consiste en la séparation « intellectuelle » d’un ouvrage voulue par l’auteur ou l’autrice. On peut, de ce fait, publier un livre très long en plusieurs volumes ou réunir en un seul plusieurs tomes d’un même livre.

Rotulus et volumen

Il est aussi intéressant de constater que les sites web ont, d’une certaine manière, actualisé les notions de rotulus et de volumen et qu’aujourd’hui, les pages qui défilent sans fin peuvent être l’équivalent numérique du rotulus. Mieux, Wikipédia, sur sa page sur la tapisserie de Bayeux, permet, quand on clique sur cette image pour l’agrandir, de naviguer dedans avec la souris en « mode volumen ».

L’imprimerie, seconde évolution majeure

Évolution majeure parce que l’imprimerie permet la reproduction de l’écrit et sa diffusion et, de facto, le développement de l’écriture, l’imprimerie est, à notre connaissance, née en Chine entre 300 et 600 de notre ère. Les Chinois avaient recours à la xylographie, puis aux caractères mobiles en bois ou en terre cuite. En Corée, vers 1200 de notre ère, les techniques d’impression ont commencé à se développer et sont passées aux caractères mobiles en métal au début du XIIIe siècle. Le plus ancien ouvrage imprimé avec des caractères mobiles métalliques, du bronze en l’espèce, que l’on connaît est le Chiksimgyong (ou Jikji), un traité bouddhique que l’on peut télécharger sur le site de la BNF Gallica. Il a été imprimé en 1377.

En Europe, l’imprimerie avec des caractères mobiles aurait commencé à se développer à partir de Mayence, vers 1445-1450, insufflée par Gutenberg qui n’a rien inventé de nouveau, mais, qui a considérablement amélioré les techniques existantes avec la fabrication des caractères en alliage de plomb (pas cher et ne nécessitant pas de grande température pour fondre) et d’antimoine, la conception d’une nouvelle presse d’imprimerie et de nouvelles formules d’encre.

Venise figurait parmi les importants foyers de développement de l’imprimerie. Il convient de le relever parce qu’on lui doit le caractère romain1 (celui qu’on utilise actuellement) dessiné par Nicolas Jenson un imprimeur et probablement espion français venu s’installer à Venise après un passage à Mayence. Jenson met au point son style de caractère vers 1470. Le créateur du Times New Roman, Stanley Morison, aurait donné à sa police le nom de « New Roman » en hommage au caractère romain de Jenson. La ville de Venise, à la même époque, est aussi le foyer qui a vu l’italique naître, un style de lettre plus lisible en petite taille et occupant moins d’espace, permettant ainsi l’impression de livres de petits formats (les in-octavo). Elle a été inventée par Alde Manuce au tout début du 16e siècle.

L’Italie n’était pas la seule terre où l’imprimerie s’est développée à partir du 15e siècle, en France, Claude Garamont va développer vers 1550, un caractère, le Garamond (oui, avec un d) qui va connaître de nombreux descendants et s’imposer très largement. Claude Garamont a été considéré, dans la sphère typographique, comme « le plus grand des graveurs et fondeurs de caractères de tous les temps ».

L’avènement de l’écriture électronique, la troisième évolution majeure

Et oui, on saute directement de la Renaissance à quasiment la dernière décennie (ou aux deux dernières) du vingtième siècle quand les ordinateurs sont devenus personnels et ont commencé à vraiment envahir les bureaux et les foyers. Au début, heureusement, cela a changé depuis, les imprimantes personnelles ne pouvaient imprimer que selon les caractères dont elles étaient dotées. Le nombre (et le type) de polices de caractères qu’elles offraient était un critère d’achat.

Avec l’écriture électronique, numérique, informatique, digitale (barrez les qualificatifs qui ne vous vont pas), puis internet, l’écrit s’affranchit du matériel. Il peut évoluer, changer de forme, être diffusé à un large public sans passer par un intermédiaire spécialisé et tout de suite immédiatement. Il n’est plus figé pour l’éternité et peut être amendable et enrichi à l’infini (bon on ne parle pas des contenus de LinuxFr.org). Mieux, il peut plus facilement être communiqué à des personnes qui ne peuvent pas les lire avec leurs yeux sans qu’il soit nécessaire de faire des éditions, lourdes et coûteuses, spécifiques.

Mais, évidemment, a contrario des supports matériels, l’accès à l’écrit n’est plus « naturel » et il nécessite un intermédiaire.

Un point sur les polices et le droit d’auteur

Qu’en est-il du droit d’auteur en matières de polices de caractères ? Un petit tour qui ne se veut absolument pas exhaustif, notamment sur la question des licences où ne seront évoquées que la licence Adobe, essentiellement parce qu’elle est sans doute l’une de celle les plus utilisées dans le secteur du graphisme, et les deux licences libres Apache et SIL OLF.

Applicable ou non ?

Le droit d’auteur ne s’est pas toujours appliqué aux fontes. Ainsi ; en 2001, selon le site Planète typographie, le Bureau américain des copyrights (US Copyright Office) refusait de protéger officiellement les polices de caractères. Lesquelles avaient été protégées de 1911 à 1976, date à laquelle il y a eu une révision du droit du copyright (Copyright Revision Act). Actuellement, ce qui est le fruit du travail de l’Association TYPographique Internationale (Atypi), le droit de protection intellectuelle s’applique, mais, pour la France, sur une durée de vingt-cinq ans. La police doit être :

  • vraiment nouvelle,
  • innovante,
  • personnelle.

Critères qui excluent les variantes d’une police plus ancienne.

Les licences

Grosso modo, quand on utilise une police non libre, on n’a le droit de l’utiliser que sur un poste de travail, ou, sur le nombre de postes en conformité avec le droit d’auteur ou la licence. Également, on ne peut pas utiliser n’importe quelle police pour faire un logo, ni, évidemment, une fonte dessinée à l’usage exclusif d’une entreprise ou de tout autre commanditaire d’ailleurs. On se souvient des débuts fracassants de la Hadopi et de son logo qui utilisait une police créée pour France Telecom.

La licence Adobe est liée à l’abonnement. Elle interdit beaucoup de choses (les interdictions font 3 408 signes !) et se réserve le droit de « demander des preuves de votre conformité aux présentes Conditions supplémentaires », le client devant accepter de leur « fournir celles-ci dans un délai de trente (30) jours à compter de la réception » de la demande d’Adobe.

La licence Apache qui est l’une des deux licences les plus utilisées, à ma connaissance, par les fonderies qui fabriquent des fontes libres n’est pas spécifique à ce secteur. Elle autorise la modification et la distribution du code (et donc des polices dans le cas d’espèce) tout en rendant obligatoire le maintien du copyright lors des modifications.

La licence SIL OFL (lien en anglais), OFL pour Open Font Licence est une licence spécifique pour les polices de caractère. Ses objectifs sont clairement définis :

  • permettre à d’autres personnes de participer aux projets de création de caractères,
  • permettre à d’autres personnes de répondre aux besoins pour lesquelles les fonderies n’ont pas les ressources nécessaires (notamment la connaissance des glyphes nécessaires à une langue),
  • partager les connaissances et les expériences dans le domaine des systèmes d’écriture et transmettre les outils,
  • donner à la communauté les moyens de répondre à ses besoins en matières de caractères.

La licence OFL (parfois appelée seulement SIL), permet d’utiliser, d’étudier, de modifier et de redistribuer les polices qui sont sous cette licence à condition qu’elles ne soient pas vendues seules, mais elles peuvent être regroupées, intégrées, redistribuées et/ou vendues avec n’importe quel logiciel, à condition que leurs noms ne soient pas utilisés par des œuvres dérivées. Les fontes et leurs dérivées ne peuvent toutefois pas être distribuées sous un autre type de licence.

L’obligation pour les fontes de rester sous cette licence ne s’applique pas au document qui utilise les polices ou leurs dérivés.

Les autres licences libres étant, d’après le Floss Manuals « Fontes libres », susceptibles de pouvoir s’appliquer au secteur.

Mais que vient faire Ysabeau dans tout ça ?

Ysabeau est une collection de fontes dessinée et développée par Christian Thalmann de Catharsis Fonts sous licence SIL OFL. Selon son auteur, Ysabeau combine :

la forme des lettres traditionnelles et extrêmement lisibles hérité de Garamond avec la netteté d’une police sans empattement à faible contraste, ce qui la rend bien adaptée aussi bien au texte qu’à l’affichage.

En clair, une police faite pour la titraille (ensemble des éléments entrant dans la composition d'un titre) comme pour le reste du texte qui s'affiche et s’imprime bien. Ce qui n’est pas toujours si évident.

Il y a trois versions d’Ysabeau (la police de caractères) :

  • Ysabeau,
  • Ysabeau SC, qui est une version à petites capitales (Small Caps), tout à fait adéquate pour la titraille,
  • Ysabeau infant dont le zéro est un vrai zéro et pas un o minuscule et dont, notamment, le dessin du « a » est différent.

Les p et le q minuscules sont visiblement différents et pas le même glyphe retourné. Il en va de même pour le b et le d minuscules. Elle propose en outre des fonctionnalités intéressantes, comme, par exemple les ligatures historiques. Pour ce qui est de sa parenté avec Garamond je vous laisse juge. Ci-dessous, les trois variantes d’Ysabeau avec une Garamond.

Ysabeau et Garamond

Personnellement, je trouve qu’elle est très proche de LinuxBiolinum G.

Ysabeau et LinuxBiolinum G

Christian Thalmann est aussi l’auteur de la très élégante police Cormorant plus visiblement, à mon avis, inspirée de Garamond.

C’est une dépêche ysabélienne donc…

Donc, deux ou trois astuces pour vos documents s’ils vous paraissent un peu tristounets. Vous ne les améliorerez pas par magie en changeant d’outil de production, surtout si vous ne connaissez pas du tout l’outil et les notions essentielles en typographie.

Aérer

Le gris typographique, à savoir le rapport du texte, noir, sur la page, blanche est une notion essentielle. Il n’y a pas de règle précise parce que ça dépend du texte, mais un ensemble de facteurs sur lesquels veiller :

  • un bon réglage des marges, elles ne doivent pas forcément être identiques sur les quatre côtés, notamment si vous avez des en-têtes et des pieds de page, dans LibreOffice, les marges du haut et du bas de la page sont la distance du texte par rapport au bord de la feuille (en-tête et pied de page inclus),
  • des espacements entre les paragraphes, plutôt plus grand au-dessus et une valeur un peu plus petite en dessous, ne pas garder les valeurs par défaut la plupart du temps,
  • paramétrer des interlignes plus grands que la simple ligne, dans LibreOffice par exemple entre 120 et 125 %,
  • au besoin mais cela peut dépendre, on peut envisager de modifier l’espacement entre les caractères (dans LibreOffice c’est dans la position des caractères).

Changer de caractère

Le choix de la police est, évidemment, fondamental. Le simple changement de la police de caractères peut modifier considérablement, en bien ou en mal, l’allure de vos documents.

La seule véritable règle à adopter est d’avoir des titres et des intertitres visuellement bien différenciés du reste du texte. Cela peut passer, outre par les blancs entre les paragraphes, par :

  • une police de labeur et une de titraille, dans ce cas, il est préférable d’opter pour une paire police empattée et police bâtons, afin d’éviter des assortiments malencontreux, on peut même choisir des familles de polices qui ont des versions avec et sans empattements : DeJaVu (ou DejaVu LGC) ou Noto par exemple,
  • une seule famille de caractères mais des titres en petites capitales, personnellement, j’aurais bien du mal à apparier Linux Libertine G, Luciole, Garamond ou encore Jost* avec une autre police,
  • adopter Ysabeau, non seulement elle a bon caractères, mais elle propose aussi une version en petites capitales.

Enluminer vos titres de chapitre, voire, vos pages

On peut faire, effectivement, du très laid comme du superbe, du très ancien comme du très moderne. Cela dit, on n’est pas obligé de faire moche.

Il se trouve que depuis les versions 7.2 LibreOffice permet d’avoir des arrière-plans qui débordent sur les marges. Et, un arrière-plan ce n’est pas forcément un dessin qui va prendre toute la page.

Ainsi dans ce document enluminé d’arabesques à fleurons, l’encadrement du titre principal est un arrière-plan, les intertitres (Titre 1) ont un arrière-plan (placé en haut) et une ligne horizontale paramétrée elle aussi avec un arrière-plan donne l’illusion que le texte est encadré de fioritures. Et évidemment, vous avez compris comment le pied de page est fabriqué.
Enluminure

Mais on peut aussi ajouter simplement une couleur d’arrière-plan aux titres de chapitre.

Dans la fabrique de la dépêche

Pour cette dépêche outre les liens in-texte et hors texte, j’ai lu, consulté entre autres :

  • La Venise de livres, 1469-1530 de Catherine Kikuchi, Champvallon 2018, ISBN 979-10-267-0702-8, il existe en version papier (que je suggère) et en PDF qui est une horreur sur le point technique, il a été composé comme à l’époque traitée par le livre, plat sans table des matières cliquables ni lien d’appels de notes, c’est dommage parce que c’est un livre fort intéressant et agréable à lire qui traite plus des gens que des techniques ce qui le rend précieux,
  • Le Document à la lumière du numérique, de Roger T. Pédauque, C & F éditions, mars 2011, ISBN 2-915825-11-4, il y a des passages un peu datés mais ça reste une analyse intéressante du statut du document, analyse menée par une équipe pluridisciplinaire (de divers domaines des sciences),
  • Typographie et civilisation, un site, malheureusement plus mis à jour mais qui est une mine sur le sujet avec des textes bien référencés et sourcés. Un certain nombre des sources auxquelles j’ai accédé sur la typographie et l’imprimerie sont malheureusement assez anciennes et plus mises à jour. Et c’est d’autant plus regrettable que les sites plus récents m’ont eu tout l’air de délivrer la même soupe commerciale. C’est là qu’on voit une évolution très triste du web.

Il a fallu aussi que je fabrique deux-trois trucs :

  • si c’est plutôt le point de Bayeux qui vous intéresse,
  • si ce sont les enluminures, le train ou les différences entre les rotulus et les volumen, rendez-vous, ben dans mes pictos et dessins ou sur open-clipart, je vous laisse deviner sous quel nom (il y a des indices dans la dépêche),
  • et, évidemment, si on peut dire, il y a le tutoriel sur des enluminures sans stress avec Writer, que j’ai rédigé en préparation de cette dépêche.

Postambule

Ce mot n’existe pas et c’est bien dommage.

Ce voyage a plus ou moins commencé dans la plus ancienne ville d’Europe encore peuplée, Plovdiv qui accueillait en même temps une exposition de typographie de son école d’art Prof. Asen Diamandiev et un touriste de passage à qui l’exposition qui présentait des travaux d’élèves dont une très élégante affiche en Ysabeau, a, on se demande bien pourquoi, fait penser à LinuxFr.org. C’est donc à Plovdiv2 qu’il se termine.

Le Chemin de fer Transimpressux espère que vous avez fait un bon voyage et serait heureux de vous revoir très prochainement pour poursuivre cette excursion qui se poursuivra notamment au Tibet, dans l’Europe médiévale et en Terre du milieu.


  1. Les caractères utilisés jusque-là étaient du gothique. 

  2. Plovdiv où l’auteure de la dépêche n’a, hélas, jamais mis les pieds. 

Aller plus loin

  • # Symboles manquants ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Est-ce que ces fontes ont des symboles de rouleau à pâtisserie, de robe de chambre et de masque de concombre?

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Symboles manquants ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 08 août 2022 à 10:42.

      À ma connaissance non, mais tu as :

      • le concombre 1f952, 🥒,
      • le rouleau type rotulus 1f4dc, 📜,
      • et la robe 1f457, 👗.

      Je parle des codes Unicode, pas des polices dont parle la dépêche.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Coquilles

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 08 août 2022 à 10:56.

    Quelques erreurs se sont glissées dans le texte:

    • à un endroit on parle de la licence SIL OLF, il faut bien sûr lire SIL OFL (les mentions suivantes sont correctes)
    • Il est question d'une police Ysabeau Infans (avec un s) mans dans les exemples c'est Ysabeau Infant (avec un t). Je ne sais pas qui a raison.
  • # Remerciements

    Posté par  . Évalué à 4.

    Super article! Intéressant et bourré de bonnes informations. Merci!

  • # Ah, les fontes !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Bravo et merci pour ce long article sur une fonte très agréable et très graphique.

    Après, les fontes c'est très personnel et ça dépend de ce qu'on aime et de ce qu'on cherche. C'est avant-tout une affaire de goût. Garamond étant une des grandes "fontes de référence" depuis des siècles, il est tentant de la comparer, sauf que Garamond est une fonte à empattements (serif) et Ysabeau non. Cela dit, la fonte a le mérite d'être très riche en graisses et en déclinaisons. Je n'ai pas vérifié en détail.

    Assez proche d'Ysabeau, on peut tester Gentium Plus (en version 6.101 à la date de rédaction de ce commentaire). C'est une fonte serif qui, outre sa très grande lisibilité, est également très complète (beaucoup de caractères unicode, dans les alphabets latin, cyrillique et Grec). Elle est distribuée par le SIL (organisme, qui entre autres activités, est le coordinateur de la norme unicode et publie de nombreuses fontes).

    Quant au traitement de textes, si comme moi, vous ne supportez pas LibreOffice, le top reste LaTeX, même pour les textes littéraires (des références croisées qui restent justes, des tables des matières qui le sont également et des mises en pages qui ne sautent jamais d'une machine à l'autre). En plus avec LuLaTeX et des packages comme KOMAScript, on crée des documents aux petits oignons sans s'arracher les cheveux et en plus, les histoires de gris typo et de marges sont parfaitement gérées.

    Pour ce qui est de la mise en page, tout dépend de ce qu'on veut faire. Avec les années, j'apprécie de plus en plus les caractères 10 (ou 11, selon les fontes), les marges larges (une mise en page au huitième) et une seule fonte (deux grand max : une serif pour le texte et une sans serif pour les titres) par document Cela dit, c'est, là encore, une affaire de préférences personnelles.

    et un jour je vous parlerai d'une de mes superfamilles de fontes préférées : IBM Plex

    À Bientôt,
    François

    "Il n'y a de richesse que d'hommes" (J. Bodin) - Trésorier de l'association GUTenberg (https://www.gutenberg-asso.fr/)

    • [^] # Re: Ah, les fontes !

      Posté par  . Évalué à 5.

      Mouai, faut pas trop insister sur la largeur des pages LaTeX, très critiquable. À la base c’est de la place réservée aux notes de marges. Or la pratique de la glose est devenu très marginale, sinon absente, dans l’édition moderne ; ce choix me paraît injustifiable (utiliser le package showframe pour se rendre compte du problème). Dans l’édition pro on ne voit jamais de telles marges… (par contre on fait du multi-colonne au besoin). Sans compter le gaspillage de papier.

      La justification de la marge LaTeX est un exemple typique de rationalisation à postériori d’un choix foireux.

      Sur la lisibilité on doit distinguer écran (peu compatible avec l’empattement sauf haute définition — 300dpi) et papier, sur papier il faut aussi encore s’assurer de la qualité de l’impression (définition ET SURTOUT la profondeur du noir du fait du contraste plein–délié) pour pouvoir utiliser des fontes “modernes” (style celle de CM/LM de LaTeX, Didot, Bodoni, etc. très classieuses en vrai avec une belle impression). C’est une des raisons qui me font préférer la Garamond Premier qui, par vocation, se satisfait de moyens d’impression plus rudimentaires, mais elle est dégueulasse sur un écran low-res. Là encore le choix par défaut de TeX est malheureux pour des moyens d’impressions personnels (et même pour de l’édition pro à bas coûts) ; mais là au moins il est justifable par le but assumé de TeX : faire de l’édition de qualité.

      Perso, je suis pas fan des fontes qui essaient de satisfaire tous les usages. Déjà les fontes sans empattements c’est moche à la base — destiné aux textes à impacts : pub, logo, slogan, etc. —, mais leur généralisation abusive a largement réduit leur effet impactant (trop communes & ordinaires au final). Pourtant les sans ont leur intérêt, si bien intégré dans un visuel qui leur convient. En informatique on les utilise par nécessité, faute d’une définition suffisante. Avec la démocratisation de la 4k j’espérais que leur usage se réduirait un peu. D’autant que les Garamond sont par essence des fontes qui s’autorisent une lisibilité convenable pour de l’écran hires (je force présentement l’affichage en premier pour le web). Au moins l’idée d’en faire une version sans est bien vue, ça sort du côté très impersonnel et froid de la plupart des sans.

      Après, Lualatex, Xetex, c’est bien gentil, mais c’est trop long à compiler… j’ai besoin d’un cycle édition-visualisation rapide (beaucoup de math bien moches…). Perso j’ai abandonné et suis du coup revenu à pdflatex et la Latin Modern à fortiori (affichage à l’écran dégueu mais imprimante laser en qualité haute ça devient correct). De plus, pour le maths faut trouver une fonte compatible et de qualité. Difficile. (avec la garamond premier, il est esthétiquement impossible d’écrire des math avec la LM ; je prend fourier souvent). Bref, je pense qu’il vaut mieux définir avant la destinée de son document, puis choisir une fonte en conséquence.

      Pareil, pas fan de la pratique qui consiste à choisir des fontes différentes pour la titraille : normalement une fonte de qualité est fournie avec une version titraille (ce n’est pas une version “zoomée”, par exemple les traits sont plus fin, comme avec la Cormorant explicitement destinée aux titres, la largeur et l’espacement des lettres sont différents, etc.). Ça participe à l’homogénéité du document et ça évite les fautes de goûts (sauf à s’y connaître, et je range la pratique du sans=titres de section et serif=texte de labeur comme une faute de goût :p). Le document sera visuellement structuré grâce à une titraille qui se distingue graphiquement parlant (jeu sur l’espacement vertical et le gris typo).

      Mort aux cons !

      • [^] # Re: Ah, les fontes !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Assez d'accord sur LaTeX : le système reste perfectible… mais c'est déjà une bonne base, reconnaissons-le ;)

        Je n'avais pas osé évoquer l'excellentissime Garamond Premier au risque de m'attirer les foudres des thuriféraires du Libre car cette fonte ne l'est pas… mais je suis totalement d'accord : Garamond Premier, c'est la grande classe !

        Et je ne reviens pas sur la sobriété à adopter en matière de fontes et plus largement de mise en page, c'est une évidence. Voire, plus j'écris de textes et plus j'aime—voire je recherche—la sobriété

        F.

        "Il n'y a de richesse que d'hommes" (J. Bodin) - Trésorier de l'association GUTenberg (https://www.gutenberg-asso.fr/)

      • [^] # Re: Ah, les fontes !

        Posté par  . Évalué à 1.

        Personne ne parle de ConTeXt (au lieu de LaTeX), alors que cette distribution est généraliste (et non uniquement réservée aux amateurs d'équations). Certes, pour accéder aux compositions avec de belles mises en page et l'usage de polices multiples dans différents types de langages (y compris non-romains), il faut une certain temps d'adaptation et de l'entraînement … C'est vrai, il faut le reconnaître !
        Manuels : https://github.com/contextgarden/not-so-short-introduction-to-context/blob/main/fr/introCTX_fra.pdf
        Page d'accueil de ConTeXt Garden: https://wiki.contextgarden.net/Main_Page

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 21 août 2022 à 12:40.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Manque une information absolument capitale

    Posté par  . Évalué à 3.

    Pourquoi avoir choisi "Ysabeau" comme nom de polices?

  • # Postambule

    Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 08 août 2022 à 17:27.

    En cherchant une alternative, j'ai été quelque peu surpris :
    - en effet, pour le wiktionnaire, ça existe ! cf : postambule
    - pour ortolang, ça n'existe pas et péroraison semble le plus proche du sens voulu. (cf : Les Antoymes de préambule )

    • [^] # Re: Postambule

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

      Péroraison c'est assez péjoratif, merci.

      Non, postambule répond au préambule qui ouvre le voyage.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Postambule

        Posté par  . Évalué à 2.

        Je suis d'accord sur l'aspect péjoratif de péroraison. Mais je suis curieux de savoir d'où ça vient car ça ne ressort pas vraiment de la définition de l'ATILF (dictionnaire informatisé de la langue française, Université de Nancy).

        http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=785508120;

      • [^] # Re: Postambule

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        postambule répond au préambule qui ouvre le voyage

        Je l'utilise aussi souvent dans ce sens aussi. Dans le même esprit, il m'arrive d'utiliser outro pour répondre à intro (une même une fois, il y a longtemps, extro pour un texte en français où je voulais conclure en ouvrant aussi à l'extérieur du cadre posé.)

        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

  • # Au prix du paryrus

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je n'ai pas fini de lire l'article, mais la première partie me rappelle une (très) courte nouvelle de l'excellentissime Isaac Asimov : "Au prix du papyrus".

    Dans laquelle Moïse vient d'entendre la parole divine, avec beaucoup de commandements (bien plus que 10). Mais le frère de Moïse lui demande de se limiter aux plus importants, afin qu'ils puissent être gravés dans la pierre plutôt qu'écrits sur du Papyrus qui coûtait "la peau des fesses" à l'époque.

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 02 septembre 2022 à 07:40.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

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