L'enseignement de l'informatique est plus que jamais un sujet d'actualité. L'Académie des sciences vient de publier un rapport dont le titre est « L'enseignement de l'Informatique en France. Il est urgent de ne plus attendre ».
L'EPI (Enseignement Public et Informatique) s'associe aux recommandations de ce rapport dans son communiqué.
Le document de l'Académie des sciences est un PDF de 34 pages assez dense, ce qui est plutôt normal chez les scientifiques. Sur le site de l'EPI, vous trouverez un résumé de ce document.
Dans le même esprit, vous regardez la conférence donnée par François Élie lors de la 3e édition de Fêtons Linux du samedi 27 avril 2013 : « Quelle école pour la société de l'information ? Program or be programmed ? ». Le fond de son discours est que l'enseignement de l'informatique doit faire la différence entre l'enseignement de la science informatique, des technologies informatiques est des usages de l'informatique.
Enfin, le Sénat vient de demander d'utiliser en priorité les logiciels libres dans le numérique éducatif. Décidément, au vu de ces réactions on peut penser qu'il y a un gros problème dans l'Éducation Nationale
# Informatique et éducation nationale
Posté par olivier22 . Évalué à 7.
Effectivement, l'info n'est pas reconnue comme une matière à part entière. Elle soit rattachée à l'électronique, soit aux mathématiques, soit à la gestion!!
J'ai même vu un inspecteur de mathématiques (chargé de mettre en place la spécialité ISN en Term S) dire qu'il n'y avait pas de professeur certifié en informatique alors que ce document officiel atteste du contraire. Ce concours a permis de recruter jusqu'en 2009 je crois depuis il est fermé depuis. Encore une aberration!
Le problème vient plus d'un manque évident de compétences, de visions à long terme sur les sciences de l'informatique. Notre encadrement n'est pas issu du monde de l'informatique et avec la vitesse à laquelle évolue la technologie je crains que nous soyons encore à la ramasse pour un moment.
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par Swirly . Évalué à 4.
Bonjour.
Le document officiel parle d'un CAPET, c'est à dire d'un concours réservé à l'enseignement en lycée professionnel, et il ne s'agit pas d'informatique mais de génie électrique option informatique et télématique. En gros, les personnes qui faisaient étudier la domotique et autres truc de ce genre. Rien à voir donc avec des certifiés en informatique (on parle ici de l'informatique en tant que science et pas juste comme outil technique).
Il existait une option informatique à l'agrégation de mathématique, mais les options de l'agrégation on disparu en 1998.
Il existe quelques postes de professeurs d'informatique en lycée professionnel, sur des CAPET particulier, mais rien pour les certifiés ou agrégés.
En espérant être utile
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par olivier22 . Évalué à 3. Dernière modification le 27 mai 2013 à 08:30.
Non non je confirme ce que je dis c'est bien de l'informatique (certes orientée industrielle mais c'est de l'info). Nous faisons principalement du génie logiciel - algo et programmation objet (C++ au programme du BTS IRIS par exemple) java ou python en projet , modélisation des bases de données, du système d'exploitation, des systèmes embarqués (pas d'un point de vue électronique), de l'UML, du développement d'application Web et du réseau. Ensuite l'approche dépend principalement du niveau d'enseignement, on intervient aussi bien en S option Sciences de l'ingénieur, en STI2D, qu'en ISN ou en BTS. Enfin pour finir, nous sommes des certifiés.
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par Thom (site web personnel) . Évalué à 2.
Ouep, fi, s'il y avait simplement un capès d'info, ça serait quand même plus simple.
La réalité, c'est ce qui continue d'exister quand on cesse d'y croire - Philip K. Dick
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 5.
Ou pas. Comme l'évoque le premier commentaire :
L'informatique paraît un domaine assez particulier en regard des autres disciplines académiques enseignées dans les voies générales. L'évolution y est extrêmement rapide, procédant fréquemment de révolutions (qui balancent des pommes sur la route :-). Outre les difficultés intrinsèques d'adaptation de l'éducation nationale au changement, s'ajoutent donc peut-être la problématique de recruter des enseignants qu'il faudra réellement former en continu. Du coup la mise en place de filières informatiques en est d'autant plus épineuse. Peut-être est-ce là une partie de l'explication de la latence exceptionnelle du ministère de
l'enseignementl'éducation nationale vis-à-vis de ces réformes ?« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par ZankFrappa . Évalué à 10.
Le contenu scientifique et théorique de l'informatique n'évolue pas non plus si rapidement que ça. Je pense qu'il ne s'agit pas d'apprendre à des élèves de lycée à programmer sur Android ou sur Windows 8, plutôt de les former à l'algorithmique, de leur expliquer comment fonctionne un ordinateur, de leur expliquer ce qu'est un format de données, et de les faire programmer un petit peu dans un environnement bien défini (Python par exemple, or ce qu'on apprend aujourd'hui avec Python 3 devrait rester valide pendant au moins 10 ans).
[^] # Re: Informatique et éducation nationale
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 3.
Certainement. Et c'est d'ailleurs ce que rappel dès les premières lignes de son résumé le rapport de l'académie des sciences.
Toutefois, cela ne me semble pas totalement lever l'objection. En effet, pour rendre les contenus théoriques accessibles la pratique est de les ancrer dans le quotidien des étudiants, ou élèves ; et ce d'autant plus que le niveau est scolaire. Ainsi s'il paraît raisonnable de proposer des cours d'algèbre totalement abstraits à des étudiants en master, pour les élèves du primaire et du secondaire il faudra usuellement s'aider d'exemples telles que les fameux problèmes de trains et de robinets. Et il me semble que c'est là que peut résider la difficulté.
Pour enseigner une informatique accessible, ne faudra-t-il pas suivre très régulièrement les évolutions de l'environnement ? Autant les robinets ne changent guère, et le passage de l’hippomobile à l'automobile n'a pas fondamentalement la rédaction des exercices de mathématique ; autant il me semble que les préoccupations informatiques — et partant les exercices associables — ont grandement évolués entre les ordinateurs qu'il fallait programmer à chaque démarrage et les terminaux mobiles d'aujourd'hui, en passant par les lignes de commande, et l'apparition des interfaces graphiques.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
# et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par MAG . Évalué à 5.
Bonjour Pierre,
Compte-tenu de la place que prend l'informatique, il est nécessaire que l'Éducation nationale se soucie de préparer la jeunesse à «maîtriser» l'outil. Maîtriser : ne pas être simple «utilisateur» ou pire simple «périphérique de saisie» de l'ordinateur mais bien en être le maître.
Cependant je considère que, s'il manque un enseignement au collège et au lycée, c'est le Droit. Un vrai cours de droit et pas juste de l'éducation civique que les profs d'histoire-géo n'ont jamais le temps de traiter. De toute ma scolarité, je n'ai que le vague souvenir d' 1 cours d'éducation civique !
Ah toutes ces compétences que nous sommes censés maîtriser mais qui ne sont pas enseignées clairement !
Parce que « nul n'est censé ignorer la loi », un cours de droit. Où on pourrait aborder les questions du droit d'auteur, des licences, des brevets, de la liberté d'expression et de ses restrictions (diffamation, injure), …
Les points que l'on pourrait débattre :
- option ou pas
- volume horaire
- contenus
Si l'Éducation nationale veut bien ouvrir ses portes aux associations, on peut dès demain proposer quelque chose.
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par kadalka . Évalué à -9.
Merci pour cette remarque qui fait office de troll mais qui est pertinente…
Vous pouvez en tant qu'association ?
Quelle est cette association ?
Merci d'avance pour la célérité de votre réponse.
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par MAG . Évalué à 0.
Bonjour,
Désolé, je ne voulais pas troller.
Mais j'ai quitté l'école y a un paquet d'années et à l'époque, je n'ai rien vu de tel.
Je suis membre de l'ABUL, comme Pierre.
Et en tant que tel, il m'est arrivé plusieurs fois, d'intervenir le samedi matin en médiathèque pour transmettre des connaissances de l'informatique, autour des logiciels libres que tous les auditeurs peuvent utiliser ensuite.
À titre personnel (je ne parle pas au nom de l'association) je serais très heureux de me rendre utile et intervenir de même dans un collège ou un lycée. En adaptant le contenu bien sûr, après discussion avec les enseignants. Il y a déjà de la programmation en cours de «maths».
Mais on peut « élargir le panorama » …
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par kadalka . Évalué à -10.
Bonjour,
Pour moi ce n'est pas un troll mais pour beaucoup c'en est un.
Merci pour les élèves.
Bonne continuation
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par Maclag . Évalué à 7.
Le problème si l'É.N. veut bien ouvrir ses portes aux associations, c'est que vous ne serez pas les seuls.
Imagine un instant la SACEM ou la RIAA monter une association pour expliquer les droits et les licences à nos chers petits?
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par kadalka . Évalué à -10.
Où est le problème ?
Cela incitera les petits à ne pas voler les auteurs ce qui n'est pas une mauvaise chose.
Et plus important, lorsqu'ils apprendront que cracker ce n'est pas bien (aïe on va me moinser à mort ¹), ils vont chercher une solution :
1/ Savoir cracker sans se faire prendre.
2/ Chercher un autre OS : Ah linux? OK!
3/ créer un OS libre de plus concurrent de Linux et autres NIX…
Bref, c'est bon pour leur imagination.
Il ne faut ni broyer du noir ni rester dans le pessimisme ambiant.
C'est pas bon pour la créativité çà…
¹ mais non je pars à -10 donc je suis déjà au fond.
[^] # Re: et toujours aucun cours de Droit ?
Posté par Phil_S . Évalué à 1.
C'est justement une part de l'enseignement d'ISN.
__
Tiré du bulletin officiel
Alors, oui, il y a du droit, mais pas que.
Le grand écart que réalisent les élèves entre leurs usages de l'informatique et les implicites législatifs,moraux,légaux est assez cocasse; de même que leur tête quand on les pousse à mettre en évidence les failles de leurs reflexions et usages.
C'est, à mon sens, aussi nécessaire que les autres items du programme (développement, réseau, algo, données, robotique)
Alors, oui, seulement 2h hebdo, seulement pas des profs d'autres disciplines.. Oui.
# Informatique dans les lycées
Posté par Trollgouin . Évalué à 4.
L'informatique arrive dans les classes générales des lycées, ça s'appelle ISN (Info et sciences du numérique) . Le programme a l'air plutôt bien foutu et assez tourné vers le libre. Le seul bouquin de cours que j'ai lu dessus était très bien, bien qu'un peu ambitieux à mon avis. En même temps, parmi les auteurs, on trouve Archambault (Projet Plume entre autres) qui se bat depuis un moment non seulement pour le LL mais aussi pour l'introduction de l'informatique au lycée. Visiblement, le choix a été fait de coder en Python (l'humble rubyste que je suis est très content de ce choix).
Ce qui m'inquiète un peu plus, c'est l'absence de spécialité chez les enseignants (dans ceux qui vont se former, on voit beaucoup de profs de math, et qq profs de techno). À mon époque de dinosaure, la programmation sur calculatrice était au programme de math en terminale C (un truc genre S option Math) et ça passait toujours à la trappe car les profs n'y pigeait que dalle. Ça ne pourra plus être omis car c'est un cours à part, mais est-ce que ça sera bien enseigné? Une prof de DUT info a calculé une fois les taux de corrélation pour les bacs S entre résultats en infos et résultats dans toutes les matières en S. De mémoire, la corrélation la plus forte était avec la biologie, les maths arrivaient loin derrière (y compris l'anglais, allez comprendre). L'étude portait sur un nombre réduit d'étudiants (promo de 130 avec 80% de S) et n'est donc pas réellement significative, mais personnellement, je ne suis pas convaincu du lien entre math et info pour ce qui est de la programmation (n'allez pas me parler de calcul fin de complexité ou d'écriture de bibliothèque de calcul matriciel).
Bref, je suis plein d'espoir, mais avec un peu d'inquiétude quand même :) On verra arriver les premières promos ayant reçu ce cours en septembre prochain (et j'espère que ce sera généralisé comme cours commun à toutes les sections).
[^] # Re: Informatique dans les lycées
Posté par Phil_S . Évalué à 2.
Bonjour,
merci de rappeler l'existence (nouvelle, septembre 2012) de la spécialité ISN.
Si on oublie le plan IPT (Informatique Pour Tous, 1985) et l'option informatique du bac C de 1989, c'est la première mise en place (pérènne ??) d'un enseignement d'une science informatique au lycée.
J'omets volontairement l'enseignement de l'outil informatique. Comme cela a déjà été dit, l'**outil** informatique est désormais utilisé dans l'ensemble des enseignements et est recommandée voire imposée par les BO (bulletins officiels) et les inspecteurs.
La science informatique par opposition à l'outil informatique. Une fois que ce distinguo sera enfin globalement accepté on aura avancé.
Pour revenir à cet enseignement ISN, je vais tâcher d'en faire un bilan tout ce qu'il y a de plus personnel, ayant évalué l'épreuve hier matin, après une année d'enseignement.
Vrai. Il n'y a pas dans les lycées généraux (l'ISN n'existe qu'au Bac S, pour le moment) de professeur d'informatique, car aucun concours de ce nom n'existe.
Et de physique et de SI (sciences de l'ingénieur), mais rien n'empêcherait d'avoir des philosophes, des linguistes, …
Concernant la formation. Selon les académies, elle a duré,sur une année, de quelques heures à quelques jours en présentiel. A celà il faut ajouter des échanges par groupes, des documents à étudier, des devoirs à rendre sur des outils d'elearning variés (Moodle en général).
Alors, oui, pour enseigner sa matière, on étudie 5 années après le bac, on passe un concours et on est validé par une visite d'inspecteur, tandis que pour enseigner l'informatique, on étudie quelques dizaines (centaines ?) d'heures sur un an (sans aucune décharge de cours) et on est finalement validé par une visite d'inspecteur; le différentiel est conséquent !
Est-on pour autant de moins bons enseignants en ISN que dans sa discipline initiale ??
Possible.
Dans le reste de la société, la question se discute, mais chez les enseignants, le diplôme est un marqueur important de la réussite (Ce n'est pas un troll naissant, juste un constat).
Or je n'ai absolument aucun doute sur le fait d'avoir bien plus travaillé et mérité mon concours d'enseignant que mon habilitation à enseigner l'ISN.
En pratique, ce qui fait un bon enseignant dépasse le seul cadre de ses connaissances théoriques. On a tous eu des profs/collègues forts diplômés et incapables de tenir leur classe ou de transmettre leurs connaissances (Don't feed the troll pédagogues vs républicains ).
2h hebdomadaires sont allouées à cet enseignement. 2h ! Seulement 2h. Ce sont les deux heures les plus chronophages de ma (longue?) vie d'enseignant! Encore pire que durant mes première années d'enseignant ou je devais tout construire. Environ 8h hebdo de préparation pour ces 2h de cours. Encore une fois, j'avais, même jeune prof, les acquis disciplinaires. En tant qu'enseignant d'ISN, je devais construire le cours, mais en plus m'assurer de mes sources, de la qualité du code que j'allais présenter, prévoir les multiples plantages, les interventions des élèves,..
Je ne me plains pas, c'est le coeur du métier, j'ai signé pour. Mais pour résumer :
Dans sa discipline, on a un niveau qui est a des années lumières de celui des élèves (encore plus avec la déforme du lycée…), ce qui n'est pas le cas en informatique. Et pourtant je baigne dans l'info depuis ma prépa, dans le libre depuis 97 et dans l'administration réseau depuis 98.
Maintenant est-ce que je re-signe pour un an? Sans hésitation ! Pour plusieurs raisons:
- On a une pédagogie de projet et ça change radicalement la manière d'enseigner. Le projet final est un objectif concret pour les élèves.
-- En montant/démontant une machine
-- En codant ou branchant un arduino
-- En codant des mini programmes
-- En simulant des machines/réseau (Marionnet,Virtualbox,..)
-- En réalisant une analyse de protocoles (Wireshark: DNS,http,..)
-- En échangeant des bouts de papier (routage statique,dynamique)
-- En jouant à des minis-challenges (excitons la motivation hacker des élèves : attaquez la machine du prof)
Je me suis bien amusé, eux aussi et en plus ceux qui ont bossé ont eu des notes qu'ils n'auraient probablement pas eues avec d'autres spécialités (maths,physique,svt). Coefficient 2
Oui et Non.
Le programme est assez ambitieux (attention, le Dowek, le livre cité qui est la référence d'usage, n'est pas le bulletin officiel. Par exemple il traite de SQL qui n'est pas au programme (oui, c'est dommage , je sais..))
Et même trop ambitieux pour les deux heures hebdo. J'ai eu l'impression de survoler chaque partie; avec regret.
Le programme n'est PAS tourné vers le libre.
Lors des réunions d'harmonisation avec les autres collègues, on a constaté de vraies différences d'usage.
Il y a pas mal d'accros à la machine Windows, au notepad.
J'ai, de mon coté, exigé une salle linux pour former les élèves au libre. Il faut reconnaître qu'être administrateur réseau du bahut aide un tout petit peu dans ce cas…
L'an prochain j'ajoute un serveur SVN, un etherpad et un accès SSH pour les élèves (ils ne peuvent pas tous installer Ubuntu chez eux, même en live)
Python et Javaschool selon les acads.
Python,c 'est fun, indéniablement.
Pareil ! Pourquoi se limiter aux seuls élèves de S ?
Tronc commun d'informatique et spécialisation pour les volontaires; je vote pour.
N'oublions pas qu'il y a une grosse partie sur les aspects sociétaux de l'informatique et que les élèves de ES,L y auraient sûrement des choses fort intéressantes à dire.
Qui auront un vernis informatique; pas plus. Restons modestes ;-)
[^] # Re: Informatique dans les lycées
Posté par Trollgouin . Évalué à 1.
| […] tandis que pour enseigner l'informatique, on étudie quelques dizaines (centaines ?) d'heures sur un an (sans aucune décharge de cours) et on est finalement validé par une visite d'inspecteur […]
Et qui a inspecté les inspecteurs? Quelle compétence en informatique?
Remarque sur le bulletin d'inspection de mon grand-père (dans les années 1950):
"La classe ne contient pas assez de plantes vertes"… Ce jour là, elle en contenait au moins une de plus…
| Qui auront un vernis informatique; pas plus. Restons modestes ;-)
Pas grave: l'important c'est déjà d'ouvrir la porte, ceux intéressés pourront explorer la pièce tout seuls. Et on ne verra plus arriver dans le supérieur des jeunes qui croient que l'informatique, c'est juste jouer de la souris.
Le monde entier n'a pas besoin de savoir programmer (mais doit savoir que c'est possible et en comprendre les limitations). Par contre, tout un chacun devrait comprendre les problématiques de sécurité et de protection des données personnelles (et là, on en est loin…).
# faites bouger ce mamouth...
Posté par kadalka . Évalué à -10.
On ne l'appelle pas le mammouth pour rien quand même…
Le problème de l'informatique c'est que les compétences ne suivent pas.
Qui aura objectivement envie de recevoir une paye dérisoire avec l'ingratitude du métier d'enseignant lorsque l'industrie paye mieux avec moins de soucis ?
Je ne parle même pas de ceux qui peuvent s'expatrier et que l'on rémunère à prix d'or…
Le seul moyen efficace c'est de permettre des cours à distance.
Là il y a une chance que le cours d'informatique se passe mieux.
Bien sûr pour éviter les débordements, il faut qu'il y ait un surveillant ou mieux un prof pour
materles élèves un peu dissipés…[^] # Re: faites bouger ce mamouth...
Posté par Loïc Blot (site web personnel) . Évalué à 3.
Je ne dirais pas l'ingratitude, mais plutôt une grille de salaire dans le public calquée sur le modèle de toute les autres. Quand on distinguera-t-on l'informatique systèmes et réseaux de l'informatique mathématique (BAP E CNRS) ?
La France perd des experts en SRS sur le simple fait que le salaire est double voire triple dans le privé. Que ce soit le MEN/MESR ou le ministère de la défense/ANSSI, on ne met pas les moyens.
Seules les écoles privées d'informatique mettent les moyens, pour pouvoir répondre à la demande du marché et produire des étudiants diplômés (et malheureusement pas forcément compétents).
Pour les cours à distance, seuls les curieux seront intéressés. L'informatique c'est comme les sciences, c'est un investissement personnel. On sait tous qu'au lycée nous sommes/étions plus en période rebelle que curieux/studieux.
Veepee & UNIX-Experience
[^] # Re: faites bouger ce mamouth...
Posté par kadalka . Évalué à -8.
" Je ne dirais pas l'ingratitude, mais plutôt une grille de salaire dans le public calquée sur le modèle de toute les autres " (…)
Ingratitude: Dans le futur les profs sont rarement remerciés par les élèves…
Lorsqu'on forme des personnes on aimerait quand même avoir des retours… ne serait-ce que pour peaufiner son enseignement… :-)
La grille de salaire : une autre des nombreuses erreurs de l'Etat.
(Je me tais parce qu'on va dire que je crie au loup…)
" On sait tous qu'au lycée nous sommes/étions plus en période rebelle que curieux/studieux " (…)
N'oublies pas d'où tu viens…
Oooops … :-D
[^] # Re: faites bouger ce mamouth...
Posté par Phil_S . Évalué à 1.
On comprend bien la vision qu'ont certains de l'enseignement:
- On mate les pénibles
- si on dispose des connaissances théoriques, on peut enseigner.
Avec un surveillant par amphi de 100 (200 ? 500 ?) un écran géant et des enceintes; on règle d'un coup le problème de la dette de l'état; des remplacements de profs absents,…
C'est ce qui se passait en fac; cours magistral devant 500 bambins. On voit le résultat; un vrai,grand succès..
Maintenant, pour être plus constructif
# choix délibéré
Posté par Professeur Méphisto . Évalué à 4.
Il y a une décision qui a été prise, il y a quelques années, de** ne pas** considérer l'informatique dans l'enseignement comme une discipline à part entière. Du moins au collège et dans les filières générales.
L'idée derrière ce ci était de considérer l'info comme un outil qui devait être pris en charge par toutes les disciplines, même si certaines en on naturellement pris une plus grande part que d'autres (techno notamment).
C'est, par exemple, dans cette logique qu'a été pensé le B2I.
L'idée est-elle pertinente ? à mon avis oui. C'est sa mise en place qui finalement a été très problématique.
- manque de formation des enseignants
- manque de motivation à l'auto-formation pour certains
- politique d'équipement mal pensée
- programmes "adaptés" par saupoudrage de poudre de perlimpinpin
- etc.
Faut-il revenir en arrière et mettre en place un véritable enseignement de l'informatique ? La question mérite largement d'être débattue.
[^] # Re: choix délibéré
Posté par Aldoo . Évalué à 3.
Je ne pense pas cette approche pertinente si le but est réellement d'enseigner l'informatique. Et ce n'est pas une question de niveau scolaire, mais plutôt de prioritisation des enseignements.
Qu'on apprenne l'outil informatique, c'est bien, c'est même devenu tout aussi indispensable qu'apprendre à tenir un stylo. Mais savoir écrire avec son stylo n'a jamais suffit pour devenir un écrivain.
De même, si on veut former des informaticiens il faudra un jour ou l'autre passer par l'apprentissage de l'informatique, discipline à part entière.
Maintenant, veut-on former des informaticiens dès le collège ? On fait bien de la bio et de l'histoire au collège, pourtant peu de collégiens deviendront biologistes ou historiens. La question c'est donc si l'on veut que l'informatique fasse partie du bagage culturel commun. Vu la place que prend le numérique dans le quotidien, cela me semblerait plutôt utile. Plus ou moins utile que telle ou telle autre matière déjà enseignée ? C'est là que se situe le débat.
Suivre le flux des commentaires
Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.