Les inspecteurs de l’Éducation nationale convoqués chez Microsoft

Posté par  (site web personnel) . Édité par Davy Defaud, claudex, baud123 et Malicia. Modéré par baud123. Licence CC By‑SA.
57
24
nov.
2011
Éducation

À l’occasion du salon de l’éducation Éducatec‐Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN‐TICE), conseillers techniques des inspecteurs d’académie, tiendront leurs journées annuelles. Cette année, l’administration centrale de l’Éducation nationale les a convoqués directement au siège de la société Microsoft, à Issy‐les‐Moulineaux. L’April et Framasoft regrettent vivement que le programme de ces journées ne mentionne pas les logiciels et ressources libres.

Pas moins d’une centaine d’IEN‐TICE ont été conviés au siège de Microsoft, le mardi 22 novembre, veille de l’ouverture du salon, pour une réunion dédiée aux technologies de cette entreprise.

Les journées se poursuivent jusqu’au 24 novembre, à la Porte de Versailles, selon un programme pré‐établi qui semble faire la part belle aux technologies propriétaires.

L’April et Framasoft pensent, comme de nombreux enseignants, que le fait que les IEN‐TICE soient convoqués chez Microsoft constitue une véritable entorse à l’indispensable neutralité scolaire. Cela nous semble incompatible avec les missions et les valeurs du système éducatif et des enseignants, contraire à leur culture de diversité, de pluralisme, de diffusion et d’appropriation de la connaissance par tous.

Selon le programme, une table ronde aura pour objectif de dégager les grandes tendances et les besoins qui se dessinent sur le plan des usages pédagogiques et des ressources numériques éducatives. Espérons que de nombreuses références seront faites aux ressources libres et que les questions de « l’exception pédagogique » et de l’incitation à la mutualisation sous licence libre seront évoquées.

Depuis longtemps, le monde du logiciel libre s’engage auprès du Ministère et aux côtés des professionnels de l’éducation, en faveur de l’égalité des chances, du droit à l’accès aux technologies les plus récentes, et pour la réduction de la fracture numérique.

De nombreuses associations et entreprises développent des ressources et des logiciels libres pour l’enseignement. Citons notamment, pour le premier degré, GCompris, les produits de la société Ryxéo ou ceux de DotRiver, les logiciels du Terrier développés par des enseignants pour des enseignants, FrenchKISS, OOo4kids, le serveur d’exercices WIMS, Edubuntu…

Ces solutions sont pérennes et bénéficient d’une large base d’utilisateurs dans les écoles françaises. Les logiciels libres constituent des solutions alternatives de qualité, et à moindre coût, dans une perspective de pluralisme technologique. Par ailleurs, ils favorisent l’emploi local.

Le Ministère lui‐même met à la disposition des enseignants le service SIALLE, une source d’information sur l’offre en matière de logiciels libres éducatifs. Le Ministère est également impliqué dans le projet national et le pôle de compétences EOLE. Enfin, un accord‐cadre a été signé par le ministère de l’Éducation nationale en 1998 avec l’AFUL, en faveur de l’utilisation de logiciels et ressources libres dans l’éducation. Malgré tout, leur importance continue d’être minimisée par certains acteurs.

Dans l’intérêt des professeurs et des élèves, il aurait été indispensable que le programme des journées IEN‐TICE prévoie au moins un espace dédié aux logiciels et ressources libres. C’est d’autant moins compréhensible que le salon fait toute sa place au programme Sankoré (un écosystème international, public et privé, de production de ressources numériques éducatives libres) qui concerne au premier chef l’enseignement primaire.

Aller plus loin

  • # Et pendant ce temps...

    Posté par  . Évalué à 8.

    ...on supprime des postes.

    • [^] # Re: Et pendant ce temps...

      Posté par  . Évalué à 10.

      Il faut bien payer les licences.

      • [^] # Re: Et pendant ce temps...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        nan, Je parie que le tarif "éducation nationale" de microsoft est proche de zéro.

        La première dose est gratuite.

        • [^] # Re: Et pendant ce temps...

          Posté par  . Évalué à 10.

          C'est plus pervers que ça.
          En tant que prof, j'ai eu office 2007 gratuitement et office 2010 à 8€.
          Par contre pour les lycées et lycéens, c'est plus cher que ça.

          En gros, c'est quasi gratuit pour le dealer mais payant pour les consommateurs.

          • [^] # Re: Et pendant ce temps...

            Posté par  . Évalué à 10.

            En tant que prof j'ai eu Office...euh non, en fait j'ai rien eu. Refus de télécharger la version "gratuite", et encore moins payer pour une version X.

            Si Microsoft espère que je vais jouer au bon petit commercial, encore faut-il me rémunérer pour ça, pas le contraire.

            Malheureusement, il y a de nombreux autres profs bien contents de sauter sur l'occasion ("trop fort, ça nous coûte 10 fois moins cher, merci MS !").

            Les mêmes qui vont venir te faire chi** deux semaines plus tard "Ben pourkoi mon docx y s'ouvre pas, trop nul l'admin", "ben pourkoi les élèves me filent pas leurs dossiers en docx, il peuvent bien le "télécharger" Office, ce sont tous des hackers non ??"

            • [^] # Re: Et pendant ce temps...

              Posté par  . Évalué à 4.

              Pour préciser...
              J'ai MS office mais je ne l'utilise pas. J'utilise et fait utiliser par mes étudiants des logiciels libres en priorité pour l'édition et la consultation de mes cours.
              J'ai téléchargé des versions de MS office pour éventuellement récupérer des fichiers qui se convertissent mal et aussi par curiosité.
              Mais pour l'instant MS office 2010 ne veut pas s'installer sur mon os préféré.

              • [^] # Re: Et pendant ce temps...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

                Mais pour l'instant MS office 2010 ne veut pas s'installer sur mon os préféré.

                Donc le jour où MS office sort sous linux, tu abandonnes tes logiciels libres ?

                • [^] # Re: Et pendant ce temps...

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Non, mais je pense avoir été assez clair dans mon message.
                  Il m'arrive en effet de récupérer des documents MS office qui passe très mal la conversion open/libre office donc j'aime éventuellement bien avoir un MS office d'installer sur mon PC.

                  Mais j'utilise quasi exclusivement des logiciels libres et quand je n'ai pas ce que je veux, je le fabrique (sous licence libre) quand c'est dans mes capacités (ici se passer de flash pour réaliser des documents interactifs en SVG).

            • [^] # Re: Et pendant ce temps...

              Posté par  . Évalué à 4.

              Ma femme est instit, travaille sur mac et utilise Libre Office depuis des années (OOo avant...)
              Le problème, c'est qu'elle reçoit des fichiers à retourner à son inspectrice systématiquement aux formats docx ou xlsx, et qu'elle n'arrive pas à les ouvrir et à les compléter correctement.
              Même si elle est sensibilisée à la problématique des logiciels libres, il faut bien qu'elle remplisse les documents de l'inspection. J'ai donc regardé pour lui installer la version microsoft spéciale enseignants mais celle ci est limitée à Windows (la version Mac n'est pas inclue dans l'"offre spéciale" enseignants) ; il faudrait donc, pour pouvoir travailler avec ses supérieurs, qu'elle achète une version à 120 € !
              Donc non seulement l'éducation nationale favorise la suite bureautique de microsoft, mais également son système d'exploitation... et la plupart des enseignants sont contents de cette situation !

          • [^] # Re: Et pendant ce temps...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            En tant que prof, j'ai eu office 2007 gratuitement et office 2010 à 8€.

            Office 2007 n'a JAMAIS été gratuit. C'était écrit noir sur blanc au troisième point de la FAQ de l'opération (disparue aujourd'hui) sur le site de Crimosoft.

            Q. Tous les enseignants et personnels administratifs des EPLE pourront-ils avoir accès à Microsoft Office Professionnel 2007 sans frais, pour une utilisation à domicile ? Microsoft Office devient-il gratuit ?
            
            R. Microsoft Office Professionnel 2007 n’est pas proposé gratuitement. Le personnel de l’Education nationale du premier et second degré dispose d’un droit d’usage professionnel à la maison (préparation des cours par exemple) qui est conféré par l’accord cadre signé par le Ministère de l’Education nationale et Microsoft le 18/12/03 et selon ses conditions.
            
            

            Et l'avenant n°8 à l'accord cadre entre le ministère et crimosoft précisait:

            Pour ce qui concerne les membres du corps enseignant ou administratif (à l'exclusion des élèves et étudiants), le contrat Select autorise la duplication des logiciels Microsoft Office (Standard ou Professionnel) sur des postes de travail personnels, dans la stricte limite du nombre de licences déployées pour usage professionnel et conformément aux stipulations du contrat Select.
            
            

            Donc cette suite était bien payée par nos impôts. Ce qui permettait à Crimosoft d'utiliser un million de profs comme vecteurs de sa stratégie commerciale avec la complicité du ministère. Parce qu'un million de profs qui se mettent à envoyer des PJ en .docx contraignent leurs correspondant à mettre leur Office à jour (et là, c'est le jackpot pour M$)

        • [^] # Re: Et pendant ce temps...

          Posté par  . Évalué à 0.

          L'art de Microsoft,c'est de bien cacher ces offres.
          Dans mon établissement, un collègue était content d'avoir fait payer les licences plein pot (pour être en règle).

      • [^] # Re: Et pendant ce temps...

        Posté par  . Évalué à 3.

        Il faut bien payer les licences.

        Je crois que c'est ce qu'il voulait dire.

    • [^] # Re: Et pendant ce temps...

      Posté par  . Évalué à -3.

      Précision : on supprime des postes en rapport avec l'encadrement scolaire (professeurs et surveillants).

      Par contre, les emplois administratifs ne seront pas touchés.

      Article Quarante-Deux : Toute personne dépassant un kilomètre de haut doit quitter le Tribunal. -- Le Roi de Cœur

      • [^] # Re: Et pendant ce temps...

        Posté par  . Évalué à 5.

        Non, les emplois administratifs sont aussi touchés.

      • [^] # Re: Et pendant ce temps...

        Posté par  . Évalué à 4.

        Va dire ça aux secrétariats ou intendance des lycées, où les départs ne sont pas remplacés. Cela produit des effets amusants : pour pouvoir faire son travail (enfin, une partie, tout ce qui n'est pas étiqueté "urgent" ou "impératif" ou "grave" est reporté aux calendes grecques), les bureaux sont fermés certaines demi-journées.

        Et là "m'sieur, pourquoi ils ne travaillent pas dans les bureaux, y sont feignants hein...".

        C'est sans doute une nouvelle définition de l'amélioration du service public.

  • # Les lobbies, on les voit apparemment que chez les autres

    Posté par  . Évalué à 10.

    Quand on pense à ceux, la semaine dernière, qui se moquaient des lobbies alimentaires américains qui avaient poussé pour que
    la sauce tomate des pizza doit être considérée comme un légume dans les cantines...

    Et demain, les cuisiniers des cantines de l'éducation nationale convoqués chez Danone et Nestlé ?

  • # Le pire

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Le pire, c'est qu'on les y ait convoqués ou qu'ils y soient allés?

    Prochainement, je vous proposerai peut-être un commentaire constructif.

    • [^] # Re: Le pire

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Le pire c'est que la convocation émane du ministère lui-même.

      • [^] # Re: Le pire

        Posté par  . Évalué à 5.

        Est-ce une convocation ou une invitation ?

        The capacity of the human mind for swallowing nonsense and spewing it forth in violent and repressive action has never yet been plumbed. -- Robert A. Heinlein

  • # je suis étonné

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    de ne voir aucune référence à l'article dont cette dépêche parait intégralement copiée librement inspirée.

  • # Question à un ~~million~~ procès

    Posté par  . Évalué à 8.

    Qu'est-ce que le Ministère de l’Éducation Nationale gagne à ouvertement bafouer les principes élémentaires de neutralité vis-à-vis des fournisseurs?

    Bah, visiblement, ce gouvernement n'a pas encore atteint son objectif en casseroles sur un mandat. Vivement le suivant...

    • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

      Posté par  . Évalué à 4.

      je ne suis pas sûr que ce genre de décision remonte au niveau d'un ministre. Un haut fonctionnaire peut aussi faire se faire lobbyer (<-vilain anglicisme), quelque soit sa couleur politique.

      pas que j'apprécie le gouvernement actuel, mais j'ai du mal avec les affirmations gratuites. Si tu as des éléments qui montrent que la décision vient du gouvernement, je serais ravi de renier publiquement ce commentaire.

      • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Il me semble que Balmer était l'invité de Sarkozy il n'y a pas si longtemps. La décision vient d'encore plus haut que le ministre, c'est pourquoi elle si subtilement appliquée :p.

        • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

          Posté par  . Évalué à 3.

          désolé, mais c'est pas probant.

          Que le gouvernement en place soit à la colle avec toutes les grosses boites, il n'y a aucun doute. Que des initiatives législatives/gouvernementales servent leurs intérêts, je ne me met pas ça en doute non plus. Mais pour ce cas précis d'inspecteurs de l'éducation nationale, les différents articles parlent de l'administration centrale du ministère.

          Les amalgames, c'est facile et ça rend le débat simple(t), mais bon ... ça veut dire quoi "administration centrale du ministère" ? ministre ? membre du cabinet du ministre (donc choisi par lui) ? haut fonctionnaire du ministère qui reste quand les ministre passent, et en super bon terme avec MS ?

    • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

      Posté par  . Évalué à 2.

      En imaginant que les gens qui prennent ces décisions soient honnêtes, on peut arriver à ce genre de situation quand même. Il suffit qu'ils pensent que de toute façon, on se retrouvera à choisir du Microsoft, donc autant tout faire pour que le coût des licences soit minimum pour faire des économies. (Je ne dis pas que j'approuve ce genre de raisonnement mais que je le comprend)

      « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

      • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

        Posté par  . Évalué à 4.

        Choisir Microsoft, c'est une chose.
        On peut critiquer ou approuver le choix, mais ils ont autant le droit que les autres de proposer leurs solutions comme tout le monde. Et c'est là qu'est le problème: comme tout le monde, pas au-dessus des autres!!

        On ne parle même pas d'une entreprise qui fait la promotion de ses solutions, non. On parle d'une convocation à une réunion de travail! Est-ce que tous les concurrents de MS ont eux aussi le privilège de pouvoir "convoquer" des fonctionnaires comme ça pour des réunions de travail?

        On fait quoi ensuite?
        "La prochaine réunion de travail sur les véhicules de police et gendarmerie, où nous étudierons les besoins et solutions existantes, se déroulera chez Renault, et on en profitera pour ne pas inviter de représentant de Peugeot ni aucune autre marque. Ou si: il auront le droit de passer 8 diapositives au milieu de notre salle d'exposition.

        Et nous tiendrons un congrès de nutritionnistes de l'éducation nationale pour parler des repas dans les locaux de McDonald's. Présence obligatoire. Merci.

        • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

          Posté par  . Évalué à 2.

          Et nous tiendrons un congrès de nutritionnistes de l'éducation nationale pour parler des repas dans les locaux de McDonald's. Présence obligatoire. Merci.

          Facile: pour que ça marche pas, bouffer 15 sandwitch MacDo pendant la réunion .

          Sedullus dux et princeps Lemovicum occiditur

    • [^] # Re: Question à un ~~million~~ procès

      Posté par  . Évalué à 2.

      Ce qu'il gagne ? Des prix avantageux sur les licences.

      Article Quarante-Deux : Toute personne dépassant un kilomètre de haut doit quitter le Tribunal. -- Le Roi de Cœur

  • # C'est le jeu, ma pov' lucette

    Posté par  . Évalué à -7.

    Bon je sais que je suis sur linuxfr, tout ça machin mais je vois pas en quoi c'est choquant d’être invité par MS pour montrer les technos MS.

    Le seul truc qui me fait tiquer est la notion de convocation, mais je sais pas du tout si, dans ce cas, la convocation vaut pour obligation. Mais je vois pas en quoi il ne serait pas possible pour les organisations libre de faire la même journée d'information pour les inspecteurs de l’éducation nationale. C'est bien gentil de pleurer que Microsoft il est tout méchant mais pourquoi vous n'utilisez pas les mêmes outils?

    Par contre, ce qui est vraiment choquant, c'est de croire que MS va parler de logiciel libre dans sa présentation. Du grand What The Fuck quand même.

    Et ce qui est Super Ultra choquant, c'est:
    _Que dans certains établissements (collèges, lycée, université), les cours d'informatique ne concernent que le propriétaire.
    _Que dans certains établissements (collèges, lycée, université), les cours d'informatique ne concernent que le libre.
    Contre ça, il faut être choqué. C'est absolument pas normal que les élevés ne fassent pas EUX MÊME le choix du libre ou du proprio. De mon point de vue, il faut leur montrer les avantages et les inconvénients de chaque choix politique, et de bien montrer qu'un choix purement politique (au détriment du choix technique) peut être désastreux!

    Et ce, d'autant plus que pour l’éducation, le choix de l'une ou l'autre des solutions n'est quasiment pas lié au cout, puisque les licences MS en éducation sont très basses. On peut donc comparer ces solutions sur une base technique pure.

    Bref, et pour finir, je dirais qu'il faut retenir le mot libre et par extension, liberté: Personnellement, je veux être libre de mes choix techniques, qu'il soit libre/opensource ou propriétaire. Et jamais je me laisserais influencé par la politique (ça inclu le lobbyisme hein, qui n'a pas de légitimité technique) a ce niveau.

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  . Évalué à 8.

      « _Que dans certains établissements (collèges, lycée, université), les cours d'informatique ne concernent que le propriétaire. »

      Bon faudrait savoir de quoi on parle en disant informatique (bureautique, développement, administration, etc) mais ça me semble au contraire pertinent d'exclure les logiciels propriétaires de l'éducation :

      – au niveau de l'accès à l'éducation : l'étudiant peut ramener chez lui un logiciel libre et bosser tranquilou dessus, le partager avec d'autres. Pour un logiciel proprio c'est plus problématique. Est-ce que c'est le rôle de l'éducation de promouvoir des valeurs de partage non-commercial ? Il me semble que oui…

      – au niveau du cours : Pour étudier et décortiquer un logiciel en cours, c'est quand même plus facile de faire ça avec un logiciel libre. Par exemple en école d'info apprendre à développer un système de fichier pour Linux pour en comprendre le fonctionnement est pas mal… tu fais comment avec Windows ?

      – au niveau des sous : pourquoi payer des licences si on peut s'en passer ? À l'heure des massacres budgétaires dans l'éducation et la recherche, il me semble assez pertinent d'économiser là-dessus plutôt que sur les profs, sachant qu'on a pas mal de logiciel libre qui peuvent rivaliser avec leurs équivalents non-libres.

      Mais en toute logique on ne devrait pas apprendre à se servir d'un logiciel en particulier à l'école, et on reste d'accord que le débat devrait avoir lieu au cas par cas, suivant les besoins.

      • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

        Posté par  . Évalué à -5.

        C'est une mega connerie d'exclure les logiciels proprio de l’éducation comme c'est une connerie d'exclure les logiciels libre de l’éducation.

        Mon propos se situait sur toutes les situations informatiques, donc bureautique, développement, etc. Tous.

        Je reprends tes points:

        Pour l’éducation, je considère au contraire que c'est une mega connerie de ne pas montrer le fonctionnement, et d'apprendre a utiliser, plusieurs logiciels qui font la même chose. Je trouve ça terriblement contre productif d'imposer LibreOffice a l’école (par exemple) parce que c'est libre alors que l’étudiant risque de se retrouver dans une société qui utilise Office. Il doit apprendre l'utilisation des deux logiciels, de manière succincte certes, mais il doit connaitre l’existence des deux logiciels.
        Le cas d'office/libreoffice reste jouable mais dans le cas de l'administration réseau, le type qui a fait que du linux et qui postule dans une boite en admin réseau (sachant que les annonces, c'est windows/linux actuellement, il sait pas trop ce qu'il va faire) et qu'il n'a aucune connaissance en admin windows, et ben deja il pleure sa race et deux, il va faire de la merde. Comme quand on essaye d'administrer un linux et qu'on sait pas le faire.
        Alors qu'avec une connaissance moins spécialisé mais plus généraliste des deux systèmes, il peut gérer les deux environnements et connait les bases de chaque OS. Plus efficace, plus propre, plus secure.
        Sinon, pour le partage, c'est un peu du faux cul quand même parce que 95% des logiciel proprio ont une demo, office inclu (windows 2008 R2 inclu, et ca dure 3 mois, t'as largement le temps de jouer avec)

        J'ai fait pas mal de prog pendant mes études et j'ai jamais fait de reverse engeneering. Je vois pas de probleme pour avoir plein d'infos sur FAT32 ou NTFS, les FS sont relativement documenté, souvent grâce au libre d'ailleurs et a leur implémentation opensource. De plus, je parlais d'apprendre a UTILISER un logiciel, proprio ou non, pas a savoir comment il est fait. Pour la programmation, je ne vois pas d’inconvénient a n'utiliser que du libre, mais je trouve super important de montrer plusieurs langage, aussi bien "libre" (C, c++) que "proprio" (C#, java)

        Sinon, pour les sous, je suis super pas d'accord avec toi sur le fait d'effacer de manière arbitraire tout un pan de la culture informatique sous prétexte qu'elle est payante (et/ou proprio). Office existe, Windows existe, il faut en parler, et il faut apprendre a les utiliser, comme il faut aussi parler de Linux, debian, LibreOffice. D'autant plus que juste avant, certains se plaignent que les soft MS soient quasi gratuit pour l’éducation nationale... Donc c'est pas une question d'argent.

        Et pour ta phrase de fin, SI, on doit apprendre a l’école a se servir de logiciels et s'il existe plusieurs solutions, je considère qu'on doit au moins en voir deux, une libre et une proprio. Égalité des chances, tout ca.

        PS: Deja -1 sur mon premier post, youhou. Moi je pense au contraire que c'est pertinent mais bon :)

        • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Tu parles de quelle "école" exactement ? Parce que pour moi l'école n'est pas là pour préparer les enfants pour être de "bons soldats d'entreprise" et savoir se servir des logiciels proprios qu'ils seront contraints d'utiliser plus tard.
          Je trouve qu'au contraire, dans le contexte de l'école (au moins jusqu'au lycée), il est bon de largement privilégier l'utilisation de logiciels libres.

          Et pour ta phrase de fin, SI, on doit apprendre a l’école a se servir de logiciels et s'il existe plusieurs solutions, je considère qu'on doit au moins en voir deux, une libre et une proprio. Égalité des chances, tout ca.

          Egalité des chances pour qui ?

        • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

          Posté par  . Évalué à 5.

          Pour l’éducation, je considère au contraire que c'est une mega connerie de ne pas montrer le fonctionnement, et d'apprendre a utiliser, plusieurs logiciels qui font la même chose. Je trouve ça terriblement contre productif d'imposer LibreOffice a l’école (par exemple) parce que c'est libre alors que l’étudiant risque de se retrouver dans une société qui utilise Office. Il doit apprendre l'utilisation des deux logiciels, de manière succincte certes, mais il doit connaitre l’existence des deux logiciels.

          Tout dépend à quel niveau on se place. Je ne serais pas choqué que quelqu'un ayant une formation de secrétaire ou assistant(e) de direction ait une formation àux outils MS, par contre ça me gène plus qu'une telle formation soit dispensée à un collégien pour qui le choix de Micosoft ou OpenOffice n'a que peu d'importance.

          Le cas d'office/libreoffice reste jouable mais dans le cas de l'administration réseau, le type qui a fait que du linux et qui postule dans une boite en admin réseau (sachant que les annonces, c'est windows/linux actuellement, il sait pas trop ce qu'il va faire) et qu'il n'a aucune connaissance en admin windows, et ben deja il pleure sa race et deux, il va faire de la merde. Comme quand on essaye d'administrer un linux et qu'on sait pas le faire.

          Dans ce cas, alors, il faut aussi avoir des formations AIX, HP-UX, Solaris, parce que chaque OS a sa propre façon de configurer le réseau.

          _
          Alors qu'avec une connaissance moins spécialisé mais plus généraliste des deux systèmes, il peut gérer les deux environnements et connait les bases de chaque OS. Plus efficace, plus propre, plus secure._
          Ben dans ce cas, Linux et xBSD fera l'affaire. Le monde Linux propose suffisamment de clickodromes qui s'approchent de Windows pour que ça fasse l'affaire.

          Pour la programmation, je ne vois pas d’inconvénient a n'utiliser que du libre, mais je trouve super important de montrer plusieurs langage, aussi bien "libre" (C, c++) que "proprio" (C#, java)

          La par contre je pense qu'il est plus important de montrer la différence entre deux environnements de programmation. Mais là encore on peut montrer la programmation "à la mode Unix Posix" et la programmation de GUI avec un truc comme WxWidgets qui ressemble beaucoup à ce qui se fait sous Windows.

          Et pour ta phrase de fin, SI, on doit apprendre a l’école a se servir de logiciels et s'il existe plusieurs solutions, je considère qu'on doit au moins en voir deux, une libre et une proprio. Égalité des chances, tout ca.
          Ben si on veut réellement une égalité des chances, on élimine d'office toute solution Microsoft, vu qu'ils sont en état de quasi monopole.

        • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

          Posté par  . Évalué à 10.

          Pour l’éducation, je considère au contraire que c'est une mega connerie de ne pas montrer le fonctionnement, et d'apprendre a utiliser, plusieurs logiciels qui font la même chose. Je trouve ça terriblement contre productif d'imposer LibreOffice a l’école (par exemple) parce que c'est libre alors que l’étudiant risque de se retrouver dans une société qui utilise Office. Il doit apprendre l'utilisation des deux logiciels, de manière succincte certes, mais il doit connaitre l’existence des deux logiciels.

          Non, on apprend pas à se servir d'un produit dans l'éducation. On apprend les concepts liés à un outil. Lorsqu'un collégien apprend à se servir d'un traitement de texte, il apprend qu'il y a des styles, des formatages, l'interface globale de l'ordinateur, etc...

          Il faut faire une distinction très claire entre les élèves qui sont dans des filières professionnalisantes (BTS, lycée professionnel, etc..) et les élèves destinés à poursuivre des études.

          Autant pour les premiers il est légitime de vouloir leur faire avant tout découvrir les produits utilisés dans le domaine professionnel pour qu'ils les aient vu avant leur sortie.

          Autant pour un collégien, il doit apprendre des concepts généraux et l'outil n'a aucune importance. Dans ces conditions, payer des licences me semble être une absurdité totale.

          Un collégien qui a travaillé sur office 2003 arrive dans le monde du travail avec office 2010. Il y a plus de différence entre office 2003 et office 2010 qu'entre Micorosoft Office et Libre Office.

        • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

          Posté par  . Évalué à 3.

          je considère au contraire que c'est une mega connerie de ne pas montrer le fonctionnement, et d'apprendre a utiliser, plusieurs logiciels qui font la même chose.

          Et si, c'est une hypothèse, il y avait dix suites office qui se partageaient le marché. Les étudiants devraient apprendre à utiliser les dix suites: MSOffice, LibreOffice, OpenOffice, StarOffice, Koffice, GnomeOffice (qui a dit troll?), BsdOffice, MacOffice, ZinoOffice, etcOffice.
          Va falloir créer une branche universitaire rien que pour office. Ça va être vachement ciblé comme débouché.

        • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

          Posté par  . Évalué à 4.

          mais dans le cas de l'administration réseau, le type qui a fait que du linux et qui postule dans une boite en admin réseau (sachant que les annonces, c'est windows/linux actuellement, il sait pas trop ce qu'il va faire) et qu'il n'a aucune connaissance en admin windows...

          Euh je me trompe où dans les deux cas ce n'est ni Linux ni windows qui est pertinent, mais architecture réseau, Ethernet, ARP, TCP, IP, DNS, DMZ, etc. qui sont les notions à maîtriser ? Ensuite, les interfaces de configuration ne sont pas si cachées que ça dans un système comme dans l'autre pour que ce soit si difficile à trouver une fois qu'on a les notions fondamentales.

          En résumé : ce ne sont pas les logiciels qui sont importants (ils varient), mais les notions qu'ils manipulent (communes).

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      je vois pas en quoi c'est choquant d’être invité par MS pour montrer les technos MS

      Moi non plus, à vrai dire.
      Qu'un fournisseur invite ses clients à une journée spéciale pour eux, je ne vois pas trop ce qu'il y a de choquant. On peut bien sûr prendre l'analogie du dealer, de la première dose, tout ça ... Mais la première dose ils l'ont eu il y a bien longtemps, ce n'est pas vraiment un argument. Ensuite Microsoft aurait très bien pu se contenter de "graisser la pate" des décideurs, et se foutrent des enseignants. Bon, ils organisent une journée à destination de ceux qui vont avoir besoin de ces technos, réellement. C'est plutôt une bonne chose.

      Le seul truc qui me fait tiquer est la notion de convocation

      Pareil.
      Le cadre mérite qu'on se penche dessus. Dans quel contexte cette journée a été réalisée ? Elle compte comme un jour de formation ? Elle a été prise sur le temps libre ? Sur le temps scolaire ? (le temps scolaire ce n'est pas que le face à face, hein). S'il s'agit d'une journée de formation à caractère obligatoire, alors pourquoi n'y a t il pas eu d'appel d'offre auprès de spécialistes du secteur ? Il y a là matière à creuser, sur plusieurs points.

      croire que MS va parler de logiciel libre dans sa présentation

      Logiciels libres ou autre chose, on s'en fiche un peu (ici). Plus prosaïquement j'aimerai qu'on m'explique en quoi le fournisseur d'un système devient la passerelle unique de communication et de formation pour un éco-système complet ? Ce sont les ISV qui sont importants : le système on s'en tape le coquillard. Là encore, il y a matière à creuser : n'assistons nous pas à un abus de position dominante dès lors que le fournisseur du système devient la seule plateforme de communication et/ou formation entre les ISV, les vrais fournisseurs de solutions (libres ou pas) et leurs public/clients, les enseignants.

      Et ce qui est Super Ultra choquant, c'est:

      J'élargi en disant que ce qui est choquant c'est la vision soviétique de l'éducation nationale. Ras la casquette de ça. L'informatique prends de plus en plus d'importance : il est donc temps de revoir ce mode de fonctionnement : l'éducation n'est pas un chars soviétique qui a un besoin unique, et pour lequel un appel d'offre unique peut être passer. C'est secteur par secteur, degré par degré, que cela devrait se jouer. Le national devrait avoir l'obligation d'assurer l'interopérabilité, et c'est tout. On ne peut pas traiter des classes de primaires comme on traite des bac littéraires, des bacs pros électroniques, et des étudiants dans le supérieur : ils n'ont pas les mêmes objectifs ni les mêmes besoins pour atteindre ses objectifs.

      Bref, si une société privée, quelle qu'elle soit, s'occupe d'être la passerelle unique de tout cela, alors on parle de délégation de service public. Et ceci a un cadre légal. Si la journée d'information revêt un caractère obligatoire, et le ministère enjoint ses employés à y participer, on parle de journée de formation/information : cela a aussi un cadre légal. Et si un seul fournisseur, celui du système, devient le facilitateur relationnel entre ISV et client, alors on parle d'abus de position dominante. Quant au ministère, il devrait se faire le garant de l'interopérabilité entre solutions, essentiellement, soit de définir un cahier des charges général, appliqué à tout les autres secteurs par secteurs.

      Au final, ce sont les enseignants qui auront en charge d'utiliser les outils principaux, et pour certains, de présenter la diversité des outils réellement disponibles. Y compris sur les niches où il est évident que microsoft détient la meilleure solution, par exemple MSoffice pour les bacs pro secrétariat. Et même dans ces cas là, il est primordial de pouvoir présenter cette diversité. Réserver Linux aux études supérieures ete à un caste scientifique est une erreur.

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Bah tu te fais moinsser car dès le départ tu enchaines avec
      "Bon je sais que je suis sur linuxfr, tout ça machin mais je vois pas en quoi c'est choquant d’être invité par MS pour montrer les technos MS."

      Mais, quand je lis dans la (les différentes...) news :

      "À l’occasion du salon de l’éducation Éducatec‐Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN‐TICE), conseillers techniques des inspecteurs d’académie, tiendront leurs journées annuelles. Cette année, l’administration centrale de l’Éducation nationale les a convoqués directement au siège de la société Microsoft, à Issy‐les‐Moulineaux."

      "À la veille du salon de l'éducation Éducatec-Éducatice 2011, l'April et Framasoft déplorent la manœuvre de Microsoft. Le géant des logiciels accueille en effet ce mardi les inspecteurs de l'éducation nationale, sur convocation du ministère."

      Il ne s'agit pas d'une invitation de Microsoft pour présenter ses produits, mais d'une convocation des inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies, par le ministère, et ceci directement dans les locaux de Microsoft (réunion qui devrait donc inéluctablement finir par ne garder que les produits Microsoft puisque c'est quand même eux qui rincent...)

      Moi je trouve pas ça choquant, je trouve ça gerbant.

      • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

        Posté par  . Évalué à 6.

        Moi non, je trouve que ça va bien avec le personnage.
        " Tu me convoque tes soldats chez moi et je te taille une pipe " .

        Tu as le droit de remplacer " tailler une pipe " par : financer la campagne, construire une piscine à Neuilly, financer des stages bidons pour réduire les chiffres du chômage à 3 mois des élections, etc...

        Sedullus dux et princeps Lemovicum occiditur

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  . Évalué à 8.

      Bon je sais que je suis sur linuxfr, tout ça machin mais je vois pas en quoi c'est choquant d’être invité par MS pour montrer les technos MS.

      Ben sauf que ce n'est pas du tout ça. Effectivement, ce ne serait pas choquant.

      Il s'agit de la réunion de travail annuelle des IEN-TICE. Et ils vont effectuer cette réunion qui doit décider des grandes orientations de l'informatique dans les académies à l'intérieur des locaux d'un fournisseur.

      Et là, ça pose un très sérieux problème de mélange des genres !

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  . Évalué à 1.

      Je ne connais pas le coût des licences MS Office pour l'éducation nationale. Je ne suis pas certain que ce soit si négligeable que ça, je me renseignerais.

      Le problème de l'éducation nationale, c'est que chacun fait son truc dans son coin, c'est la kermesse.
      Par exemple, il suffit que quelques personnes au rectorat soient persuadées qu'il faille une solution propriétaire pour faire un ENT (avec forum, cahier de textes et quelques bricoles supplémentaires...) et hop c'est 20000000 € (e-lyco) alors que c'était certainement possible pour quelques centaines de milliers d'euros avec des logiciels libres.

      • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

        Posté par  . Évalué à 4.

        Effectivement, le cout des licences Microsoft pour l'éducation n'est pas négligeable, surtout qu'il n'est pas rare de les payer deux fois...

        Les marchés public se voient fournir des machines avec en général des versions OEM de windows. Seulement, toutes les académies utilisent des solutions de clonage et tutti quanti, du coup les machines sont réinstallées avec des licences volume qui sont compatibles avec ce type d'exercice.

        Du coup, pour certaines académies, il y a deux achats de la licence de l'OS (un "gratuit" avec la machine, mais qui n'est pas gratuit, et un payant en volume)

        Pour la suite bureautique, de mémoire on est entre 80 et 100 euro par poste (ce qui est loin d'être gratuit). Un collége compte de 15 (petit collége de département pauvre) à 150 poste (gros collége de département riche), et les lycées de 80 à 500 postes.

      • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

        Posté par  . Évalué à 5.

        Le problème de l'éducation nationale, c'est que chacun fait son truc dans son coin, c'est la kermesse.

        le problème c'est surtout que les payeurs ne sont pas les mêmes à différents niveaux: c'est les mairies qui financent les infra des écoles, les conseils généraux (département) pour les collèges et les régions pour les lycées. donc mettre tout ce petit monde d'accord, c'est pas gagné...

        Concernant le prix des licences microsoft éducation, un chiffrage récent pour un département (48 collèges et environ 4500 postes utilisateurs)
        donc 48 windows 2008 server et 4500 win7 + office:
        295k€/an
        un paille!

    • [^] # Re: C'est le jeu, ma pov' lucette

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      Le problème n'est pas d'avoir été "invité par MS pour montrer les technos MS". C'est, ne le prends pas mal, réducteur et c'est certainement avec ce genre d'argument que les organisateurs risquent de répondre.

      Le problème, et c'est ce que dit le communiqué de presse, est double :
      - c'est une convocation officielle (je confirme) pour se rendre en tant que fonctionnaire dans le cadre de ses missions dans les locaux de cette société et pas juste sur le site du salon
      - le programme de "formation" ne fait aucune place au libre alors que l'offre en la matière est très large et déjà implantée dans certaines écoles. Ce sont des solutions pérennes et éprouvées. Ne pas les mentionner en 2011 est pour le moins surprenant de la part de personnes censées faire de la veille le tout dans l'intérêt des élèves et des professeurs...

      C'est d'une part une entorse grave à la neutralité scolaire mais aussi une formation manifestement très incomplète. C'est un peu un cours sur HTML5 qui ne parle pas du tout de Javascript.

      Espérons simplement que le programme des prochaines journées soit plus ouvert et parle, enfin, des avantages du libre pour l'éducation.

  • # Lobby quand tu nous tient !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Il y a plusieurs hypothèses :
    - Le ministre est de bonne foi, il pense que Microsoft est le centre et le futur de l'informatique car c'est un domaine qu'il ne connaît pas ou peu. Il a reçu le représentant qui lui a fait miroiter des prix de licences exceptionnels... Il s'agit d'un mélange de naïveté et d'incompétence.
    - Le ministre cherche à financer sa prochaine campagne électorale et il a trouvé un généreux donateur anonyme. Si vous croyez que c'est facile de réunir des fonds ? C'est ainsi que Microsoft avait financé à hauteur de 200M$ la campagne de chacun des candidats à la présidence des USA. Ensuite l'entreprise tient l'élu par la barbichette. Comme cet argent est proche d'une tentative de corruption, l'élu est prisonnier de son donateur.

    • [^] # Re: Lobby quand tu nous tient !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Chut, tu va te faire taper dessus ! En France les entreprises ne financent pas les partis ! Allons, allons, un peu de sérieux... ;-) lol

      • [^] # Re: Lobby quand tu nous tient !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        Comme les financements occultes anonymes sont plafonnés pour chaque parti. Il suffit de créer un parti par candidat et le tour est joué !

        Chaque fois qu'une décision importante pour les logiciels libres a été sur le point d'aboutir, le ministre concerné a reçu la visite des représentants de Microsoft. Cela n'a jamais été le président d'APRIL ou d'AFUL. Cela avait été le cas par exemple en 2006 lorsque le ministère de l'agriculture devait passer à OpenOffice ou lors de l'élaboration du RGI ou de l'adoption de la pseudo-norme OOXML...

      • [^] # Re: Lobby quand tu nous tient !

        Posté par  . Évalué à 2.

        remplace les partis par l'UMP.
        Et ensuite on s'occupera des autres corrompus.

        Sedullus dux et princeps Lemovicum occiditur

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